Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(100) s'abâtardir à tel point, qu'on est obligé d'en atteler quatre et même s i x , pour traîner des fardeaux auxquels deux bœufs d'Europe suffiraient : mais aussi l'on n'est pas prodigue de soins pour conserver leurs qualités primitives. Ceux qui arrivent des Etats-Unis ou des colonies espagnoles, les seuls pays qui fournissent aux Antilles tous les bestiaux dont elles ont besoin, sont déjà dégénérés. Il en est de même du mulet ; ce n'est plus cet animal fier et ordinairement fougueux de nos contrées ; il est vrai que les soins qu'on donne à tous ces animaux se réduisent à les parquer, sans abri, dans des endroits fangeux, et à leur faire brouter l'herbe des halliers et des savannes (I). CHEVAUX.

Le cheval est bientôt privé, aux Antilles, de ses grâces et de sa force musculaire ; ceux qu'on y élève, de même que les bœufs, sont loin de suffire aux besoins des colons ; cependant, quoique plus petits, ils sont très-recherchés, parce qu'ils sont d'un plus facile entretien, et qu'ils résistent mieux au climat et à la fatigue que les chevaux venant du dehors.

(1) Le hallier (dumetum)

est le fourré des buissons ou des

haies. les

sayannes sont des pâturages naturels.


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