Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(81) Le lamentin (manati) a été confondu avec l'hippopotame, le phocas ou veau de mer, et l'ours marin. Ce poisson était commun, aux Antilles, du temps de Dutertre et de Labat ; on ne le voit aujourd'hui que sur les côtes de la Guyane et dans le fleuve des Amazones. Il y en a qui ont plus de 20 pieds de long sur 6 à 7 de grosseur ; la tête est h i deuse et petite en comparaison du corps. Le l a mentin a deux mamelles placées sur la poitrine, et deux espèces de bras palmés qui ont la figure de vraies nageoires. Il est amphibie, vivipare, et s'accouple, dans l'eau, à la manière de l'homme. Cet animal a le sang chaud, et n'est point d a n g e r e u x , il est même fort doux. 11 se nourrit d'herbes et de feuilles de palétuviers qu'il prend sur le rivage. Sa chair a du rapport avec celle du veau ; on l'appelle poisson-bœuf. Le r e q u i n , ou chien de mer (squalus), le plus vorace et le plus dangereux de tous les poissons, est très-commun aux Antilles, mais sa chair n'est bonne à rien. La bécune, entièrement semblable aux brochets d'Europe, mais beaucoup plus g r a n d e , puisqu'il y en a de huit pieds, est un poisson carnacier, hardi comme le requin, et d'autant plus dangereux, qu'il peut mordre avec plus de facilité. Sa chair est comme celle du brochet, mais elle devient un poison, lorsqu'il a mangé des pommes de mancenillier. I.

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