L'agriculture à la Guadeloupe

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— 96 — Des instructions furent données par M. Billecocq, directeur général de l'intérieur, où il était dit que, quels que soient les avantages que présente, sous le r a p p o r t du commerce, la situation géographique de la Guadeloupe, la prospérité de celte colonie devait avoir pour base fondamentale l'agricult u r e . L'administrateur qui, par ses fonctions, se trouvait chargé de diriger les efforts de l'industrie agricole était donc appelé à exercer dans le pays une influence qui pouvaient avoir les résultats les plus avantageux. Un des premiers soins fut d'ouvrir des relations avec le Muséum d'histoire naturelle, dans le but de procurer à l'administration supérieure des colonies une assistance et des directions utiles. On pourrait ainsi faire examiner par des juges compétents les vues nouvelles, en matière de cultures coloniales, ainsi que les substances ou productions dont les propriétés ne seraient pas suffisamment connues, et être guidé dans les choix à faire des sujets qu'il pouvait être utile d'envoyer aux colonies, botanistes, jardiniers ou agriculteurs. Les commandants des vaisseaux et les consuls furent chargés de rechercher les espèces de végétaux et d'animaux qui pourraient être introduits utilement dans les colonies, et de recueillir les bonnes méthodes de culture et de préparation des produits. On prit aussi des mesures pour diriger, dans l'intérêt de l'agriculture coloniale, des explorations scientifiques des naturalistes envoyés des divers points du globe, et pour faire constater la qualité et la valeur de certains produits des îles. Des instructions furent aussi données, pour qu'il fût établi dans chacune des quatre grandes colonies françaises, qui sont entièrement agricoles, des sociétés dont l'objet serait d'étudier et de proposer les améliorations ainsi que les théories utiles. Enfin, une commission présidée par un conseiller d'État, composée de colons, de chimistes et de mécaniciens, fut formée en 1817 et s'occupa jusqu'en 1821 de la recherche des moyens propres à augmenter la production agricole dans les colonies, d'améliorer la qualité des produits, de perfectionner les procédés de culture, de manipulation, et de diminuer, en même temps, le travail manuel et les frais d'exploitation. En même temps des dispositions furent prises pour former aux colonies des établissements de botanique ou de culture expérimentale destinés à servir à la naturalisation des végétaux exotiques et à faciliter l'échange mutuel des produits de leurs climats respectifs. Ces combinaisons ont produit quelques bons résultats. Les végétaux de l'Europe, que le climat de la Guadeloupe permettait de naturaliser, ont été introduits dans celte île, qui a reçu de l'Inde, de Bourbon, du Brésil et de Tunis plusieurs espèces de végétaux alimentaires ou utiles aux arts et au commerce.


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