L'agriculture à la Guadeloupe

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— 90 — La meilleure canne est celle du pays, qui donne le sucre de meilleure qualité, à grains plus durs et plus brillants, se décomposant moins facilement. Cependant la canne d'Haïti est classée en première ligne, à cause de sa belle végétation, de son suc abondant et de son rendement en carré, qui s'élève à 250 formes, tandis que l'autre n'en fournit que 80. La canne de Batavia ou canne violette, trop aqueuse, ne convient absolument qu'aux endroits exposés au soleil ou au vent du nord. La greffe, par entage de ces deux dernières, produit les cannes rubannées, présentant, de h a u t en bas, l'aspect d'un ruban également cordé sur la tige ; elle est t r è s répandue à la Jamaïque. Chaque colonie a ses usages pour les équipages. Les encouragements prodigués à l'agriculture furent compris dans le pays. Quelques habitants, à l'esprit plus avancé, voulurent venir en aide au gouvernement et essayer de vaincre les routines invétérées. L'élevage des animaux ne pouvait produire que d'heureux résultats, et activer les travaux- agricoles. Les montagnes de la Guadeloupe, accessibles de toutes parts, battues sans cesse par les vents alisés qui tempèrent les ardeurs du soleil, couvertes par une riche et puissante végétation, arrosées en abondance par des sources jaillissantes, des ruisseaux, des rivières admirablement ombragées, présentaient partout de vastes emplacements pour la création de hattes q u i , en peu d'années, devaient fournir aux agriculteurs tous les animaux indispensables à l'exploitation des habitations et assurer tous les besoins de l'alimentation publique. La race des chevaux créoles était alors dans un état déplorable ; cependant, lorsque dans leur jeune âge ils reçoivent des soins suffisants, ils a r r i vent à une haute taille, à une belle allure et à des formes agréables. Ces chevaux sont sobres ; ils se contentent d'herbes communes, sont très-ardents, infatigables et aptes à fournir les plus longues courses. Toutes ces bonnes qualités ne pouvaient que s'améliorer sous l'influence des élevages dirigés vers leur régénération. Le choix des lieux convenables pour l'établissement des deux petits haras annoncés n'était pas difficile : dans plusieurs localités on trouvait des sites possibles pour entreprendre cette industrie d'élèves, que le gouvernement ou les riches particuliers pouvaient essayer, sans mise de fonds considérable, afin que la colonie pût se passer des chevaux et des mulets étrangers. L'introduction du buffle aurait des avantages sérieux : animal fort, r o buste, peu délicat, il travaille beaucoup, laboure les terres fortes, porte de grosses charges et fait le travail de deux bœufs. La femelle fournit du lait en abondance. Les charrues envoyées dans les colonies sont d'un modèle excellent et forment un précieux auxiliaire pour l'agriculture de ce pays, qui a besoin


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