L'agriculture à la Guadeloupe

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8° Pour les terres fortes, après un premier labour, on peut avantageuse ment employer le rouleau à pointes, qui brise les mottes et avance beaucoup le travail, que termine le dernier labour. La dégénération des bestiaux aux Antilles, le peu de vigueur et d'embonpoint des animaux, les épizooties fréquentes auxquelles ils étaient exposés, paraissaient devoir être attribuées à l'insalubrité des eaux, à l'usage exclusif des fourrages verts et à l'espèce d'herbes qu'ils trouvaient dans les savanes. La prévoyance et les soins des habitants pouvaient remédier à la première de ces causes. On pensa que les effets produits par la mauvaise qualité du fourrage pouvaient être combattus par la création de prairies artificielles. Le ministre recommandait au gouverneur de soumettre les idées émises par la commission à un certain nombre de personnes éclairées, de faire ensuite discuter la matière en conseil, et de lui adresser le procès-verbal. La commission, considérant combien l'augmentation du nombre des bestiaux, des bêtes de charge et de trait importait à la prospérité des colonies, avait déclaré que les principaux avantages de l'augmentation des animaux consisteraient dans : 1° La diminution du travail des h o m m e s ; 2° L'augmentation de la force appliquée à la culture et aux manufactures ; 3° L'amélioration du régime des habitants ; 4° L'accroissement de la masse des engrais, et, par suite, celui des p r o duits du sol, rendu plus fertile par l'usage plus commun du fumier animal. La commission déclara aussi que les inconvénients plus ou moins graves anxquels il convenait de remédier pour la nourriture des animaux se t r o u vaient dans : 1° La dégénérescence des espèces par le mauvais choix des races ou par une nourriture mal appropriée ; 2° Les épizooties produites par cette dernière ou par l'usage d'eaux malsaines ; 3° Le défaut de vigueur et d'embonpoint des bestiaux. Les causes produisant ou contribuant à produire ces effets étaient : 1° L'usage exclusif du fourrage vert ; 2° La nature, souvent défavorable, de l'herbe des savanes ; 3° Le défaut de grains et de fourrages secs dans la nourriture. La commission concluait à la formation de prairies artificielles, ce qui rendrait plus prompt et plus facile l'usage général des différentes charrues, et surtout celui de l'extirpateur, et indiquait, comme devant être introduites, les plantes suivantes : La luzerne, le trèfle r a m p a n t ; parmi les sainfoins, l'hedysarum coronarium, le lupin, la gesse cultivée, la lupuline, le pois chiche, cicer erictinium, dont l'espèce n'est pas la même que celle des Antilles, l'avoine de Géorgie, l'orge nue, le seigle.


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