L'agriculture à la Guadeloupe

Page 50

— 48 — Denrées. Pieds Pieds Pieds Pieds

de de de de

café tabac cacao coton

187,430 1,400 4,632 3,333,300 |

Vivres.

Bananiers Carrés de terre en maïs Carrés en patates et ignames Cosses à manioc

1,341,900 190 1,008 5,263,900

En 1740, un épouvantable ouragan vint mettre le comble aux souffrances des habitants. Rien ne fut épargné, et les habitants ne sortirent des ruines de leurs maisons écroulées que pour sentir plus violemment les étreintes de la faim. Le gouverneur, enchaîné par des ordres formels, n'osa pas a p peler le commerce étranger au secours de la population ruinée et mourant de faim. Il fut répondu, un an après, à son mémoire à ce sujet envoyé à la métropole, et voilà comment, le plus souvent, les gouvernements, quels qu'ils soient, s'occupent de l'intérêt des peuples. La Guadeloupe possédait une si puissante vitalité, qu'elle semblait se relever plus forte toutes les fois qu'un mal venait fondre sur elle. Sa luxuriante nature était si intense, qu'en peu de temps disparaissaient les traces des malheurs qui l'accablent si souvent. Le recensement de 1742 donna une population de 4 2 , 8 1 9 habitants, 278 moulins divers, 2 5 , 8 0 1 bestiaux de différentes espèces, 173,448 pieds de café, 6,200 de tabac, 80 de cacao, 8,207,910 de coton, 1,656,060 b a naniers, 1,760 carrés de terre en m a ï s , ignames et patates, 2 2 , 1 7 3 , 3 0 0 cosses de manioc. La guerre de la succession d'Autriche, commencée en 1 7 4 1 , bien qu'elle ne s'étendît pas aux Antilles, fit éprouver de grandes souffrances aux colonies, intolérables pour la Guadeloupe, qui tirait ses approvisionnements de la Martinique, qui souffrait aussi, car les arrivages de France devenaient chaque j o u r plus r a r e s . Cette situation devint de plus en plus critique; en 1 7 4 4 , les marchandises s'élevèrent à des prix fabuleux, tandis que le sucre ne valait que 3 livres le quintal et le café 2 sols la livre. Le baril de farine pesant 170 livres se vendit jusqu'à 600 livres ; la barrique de vin de Bordeaux, au prix ordinaire de 120 livres, monta à 1,200 livres argent. Une paire de souliers s'échangeait contre 1,500 livres de sucre. Le prix des ustensiles de manufacture et des instruments aratoires avait augmenté dans les mêmes proportions. Malgré les vices d'un gouvernement faible et livré tout entier aux caprices


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.