L'agriculture à la Guadeloupe

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— 46 — digoteries seulement. La population avait augmenté : elle se composait de 5,613 blancs, 572 libres et 13,271 esclaves : total 1 9 , 4 5 6 . Un nouveau gouverneur arrivé en 1719 engagea vivement les habitants à opérer de nouveaux défrichements pour établir de nouvelles sucreries, et il aida puissamment à la prospérité du pays en fermant les yeux sur le commerce étranger, qui fournissait abondamment les objets nécessaires à l'alimentation publique et à l'exploitation des propriétés. Ce système produisit d'heureux r é s u l t a t s , et en 1 7 2 0 la population s'élevait à 6,238 blancs, 8 9 5 libres et 17,184 esclaves : total 2 4 , 3 1 7 . Il existait alors 168 s u creries, 6 indigoteries, 1,447,000 pieds de coton et 3,650 pieds de cacao. Dix ans plus tard, le progrès était encore plus sensible, malgré les règlements qui forçaient la colonie à acheter toutes les marchandises à SaintP i e r r e , où elle transportait les produits, qui étaient de là amenés en F r a n c e . La culture du café s'y était introduite, et s i , en 1 7 3 0 , elle n'avait plus d'indigoteries, elle possédait 252 s u c r e r i e s , 1 0 , 4 0 0 , 0 0 0 pieds de coton, 1 1 , 8 5 0 pieds de cacao, 2 0 , 0 0 0 pieds de café, et sa population atteignait 7 , 4 2 5 blancs, 1,262 libres et 2 6 , 8 0 1 esclaves : total 3 5 , 4 9 6 . Sous Louis XV, les colonies, mieux comprises, furent l'objet d'une grande sollicitude ; le pacte colonial se régularisa, et Louis XVI lui donna sa charte, par l'arrêt du conseil d'État du 30 août 1 7 8 6 , tombé en 1861 s e u lement. On comprit que rien n'était plus avantageux pour les colonies que d'y établir les différentes cultures qui pouvaient convenir au sol, et le gouvern e u r de la Varenne fut chargé d'engager vivement les habitants à entrer dans cette voie, car ils ne songaient qu'à organiser des sucreries, dont le nombre était déjà trop grand. L'établissement de nouvelles sucreries fut donc interdit aux îles du Vent, et on ordonna à chaque habitant de planter une certaine quantité d'arbres dont le bois entrait dans le commerce, comme cacao, coton et autres. Les colons n'en continuèrent pas moins à construire des sucreries, et on crut pouvoir faire quelques exceptions à la règle. En 1 7 2 6 , le roi accorda l'autorisation de faire venir de l'étranger, et par navires étrangers, des chevaux, bois à bâtir, planches, aissantes et menus comestibles. Malgré les tremblements de terre de 1735 et 1 7 3 6 , le terrible ouragan de 1739, qui ravagea toutes les cultures et fut suivi d'une famine, les dégâts occasionnés par les insectes, qui dévorèrent les récoltes épargnées par l'ouragan, un mouvement insurrectionnel des nègres rapidement réprimé, la Guadeloupe avait en 1738 :


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