L'agriculture à la Guadeloupe

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— 250 — pétales couleur de sang, la violette, la pensée, l'héliotrope, la reine-marguerite, fleurissent sans cesse, ne redoutent pas les frimas et donnent des fleurs aussi belles en janvier qu'en avril et en septembre, Le pommier, le noyer, le châtaignier, le cyprès, la chêne, marient leurs branches avec celles des arbres tropicaux. Un certain nombre de plantes ont été introduites à la Guadeloupe ; les principales sont : les cannes de Taïti, le café, l'arbre à pain, le manguier, l'oranger et le citronnier. Beaucoup de plantes indigènes de cette île ne sont pas encore classées. Les essences des forêts qui servent à la charpente, à la menuiserie, à l'ébénisterie, au charronnage, ne le sont pas non plus, en grande partie. Le sous-comité de l'exposition de la Basse-Terre a réuni, par les soins d'une commission, un certain nombre des bois de l'île (106 échantillons) qui ont figuré avec honneur à l'Exposition universelle de 1878 ; il serait fort utile qu'une semblable exposition fût permanente à Paris, et que cette exposition comprît non seulement les bois, mais encore tous les produits des Antilles. Les bois rouges ne sont pas encore déterminés d'une manière certaine, et ils sont nombreux. Chaque région, de deux en deux lieues, produit des arbres de bois rouge différents, aussi beaux que ceux du Brésil. Ces bois rouges sont pleins, massifs, pesants et coulent à fond ; on pourrait en faire de très-belles menuiseries car plusieurs sont incorruptibles. Il ne nous reste plus qu'à faire connaître les caractères les plus saillants du mouvement agricole dans ces derniers temps. Les besoins d'une colonie sont bornés, lorsque son territoire s'étend sur une surface relativement restreinte. Eminemment agricole, les produits à exporter sont en raison directe de la population attachée aux travaux des champs produisant la canne et le café, les deux principales matières p r e mières de son commerce. Les colonies de l'Amérique ne se livrent pas à l'industrie ; elles reçoivent du dehors toutes les denrées nécessaires à leur alimentation, tous les objets indispensables pour l'exploitation des habitations. La r u p t u r e du pacte social, en 1 8 6 1 , a eu pour but de permettre aux colonies : d'exporter leurs produits en tous p a y ; de recevoir leurs objets de consommation de toutes provenances; de recourir à tout pavillon, soit pour leur commerce de vente, soit pour leur commerce d'achat, sous la réserve des principes généraux de protection qui régissaient la France, à laquelle les colonies devaient être désormais assimilées» En conséquence, des droits de douanes empêchaient les marchés coloniaux de devenir la proie des étrangers, et une surtaxe de pavillon défendait la navigation française contre l'envahissement de la navigation étrangère. Le gouvernement métropolitain fit disparaître la surtaxe de pavillon, par


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