L'agriculture à la Guadeloupe

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— 234 — crédit agricole, dont l'établissement n'est pas aussi difficile qu'on veut bien le dire. Depuis quelques années, un engouement passager a porté quelques petits propriétaires à cultiver le tabac à la Guadeloupe; mais ces essais ont été, en partie, abandonnés ; le mode de préparation a toujours laissé à désirer. Au lieu de persévérer, les planteurs ont préféré renoncer à une culture trèsproductive cependant. En 1 8 5 8 , on cultivait 8 hectares, donnant 6,262 kilog. de tabac; 31 en 1 8 6 3 , fournissant 5,747 kilog.; 14 en 1 8 7 5 , sur lesquels on récoltait 2 1 , 1 6 4 kilog. de tabac. Les Antilles possédaient, au moment de la colonisation, cinq principales espèces de cotonniers : cotonnier commun (xylon filo albo), cotonnier m a r ron (xylon sylvestri), cotonnier de Siam franc (xylon sativum filo croceo), cotonnier de Siam bâtard (xylon spurium filo croceo), cotonnier de Siam blanc ou cotonnier de soie (xylon bombicum). Dès le début de l'habitation des îles par les Français, les habitants r e m plissaient leurs habitations de cotonniers, avec l'espérance d'en faire quelque profit ; mais les marchands ne voulaient pas s'en charger, parce qu'il tenait trop de place, qu'il pesait peu et qu'il était dangereux pour le feu. Les cultivateurs ont donc été obligés d'arracher la plus grande partie des cotonniers, de n'en laisser que le long des lisières des habitations. Il n'en était pas ainsi dans le temps du père Labat ; voici quelques r e n seignements à propos de sa culture. Le coton est ordinairement coupé rez de terre par un temps de pluie ; les rejetons sont au nombre de sept à huit qui portent le fruit sept à huit mois plus tard. Cet arbre n'exige pas une terre grasse, mais un terrain léger et sec ; il n'a besoin de pluie que pendant quelques j o u r s , après la coupe ou après la récolte. Entre ces deux opérations, il lui faut un temps sec; le coton est ainsi plus abondant et plus beau. Le coton à graines noires passait pour produire davantage et être plus facile à séparer de ses graines que celui à graines vertes, plus fin, plus long et plus beau. La fleur se change en bouton ovale un peu pointu, qui s'ouvre en trois quand le coton est m û r , sec et cassant. Lorsque le coton, échauffé par le soleil et ayant toute sa maturité, s'enfle, il faut ouvrir la coque qui le r e n ferme et le recueillir avec soin. Le coton non séparé de ses graines s'appelle coton en pierre. On ne le vend jamais dans cet état. On le prépare avec une machine assez simple qui sert à séparer le coton des graines. De 1698 à 1702, le coton s'est vendu aux iles 9 sols la livre ; en 1 7 0 5 , il valait encore 6 à 7 sols. Le terrain consacré à la culture est sarclé en juillet. Les graines sont


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