L'agriculture à la Guadeloupe

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— 217 — obligées atteignent 50,000 fr., non compris 5,000 fr. pour dépense de la rhumerie. Les 50 kilog. de sucre reviennent donc à 12 fr. 5 0 , intérêt du capital non compris. Au prix de 25 fr. les 50 kilog. de s u c r e , le propriétaire dispose d'une somme de 50,000 fr. pour l'intérêt du capital engagé, soit 7 6/10 0/0, plus les produits du r h u m , évalués à 2 0/0 ; total : 9 6/10 0/0. Une petite propriété avec 60 esclaves, et produisant 60 barriques de 500 kilog., exige un capital de 2 5 2 , 7 0 0 fr., plus 15,500 fr. de dépenses obligées pour produire 3 0 , 0 0 0 kilog. de sucre et 1,200 gallons de rhum environ. Le prix de revient est de 23 fr. 3 3 , sans comprendre l'intérêt du capital engagé pour 50 kilog. de sucre. Au prix de 25 fr. les 50 kilog., le capital engagé ne rapporte qu'un intérêt de 0 4/10 0/0 par an. Les habitations placées entre ces deux extrêmes donnent un prix de revient de 18 à 20 fr. Les frais accessoires à supporter, avant l'embarquement, sont en moyenne de 4 fr. 30 les 50 kilog. ou 43 fr. par boucaut de 500 kilog. Après la Révolution, les quelques usines qui existaient dans la colonie abaissèrent leur prix d'achat des cannes, et le rendementatteignait 5 kilog. de sucre par 100 kilog. de cannes ; les nouvelles usines donnèrent 5 1/2 à 6 0/0. La nécessité pour les usines de fabriquer les sucres dans une période limiiée, et d'avoir à époque fixe des cannes à manipuler ont produit quelques changements dans le mode de culture. Les troupeaux, assez nombreux dans les habitations avant 1 8 4 8 , ont presque disparu partout et sont réduits au strict nécessaire. Le fumier du parc n'existe presque plus. L'assolement a disparu. Sur beaucoup d'habitations, on a établi la permanence de la plantation. 11 n'y a plus que des cannes plantées et remplacées au fur et à mesure qu'elles meurent. Le sol est couvert d'un malelas épais de feuilles de cannes desséchées, pour conserver à la terre le plus d'humidité possible. Les habitations qui marchent d'après l'ancien système du Père Labat pratiquent seules encore l'assolement; mais le fumier artificiel ou le guano y sont presque uniquement employés. En 1 8 3 4 , les importations d'engrais atteignaient le chiffre de 3 5 , 0 0 0 fr. En 1 8 3 7 , elles arrivaient à 192,000 fr. De 1872 à 1876, les importations françaises d'engrais chimiques ou autres se sont élevées à 5,118,480 fr. et les importations étrangères de g u a n o , engrais chimiques ou autres à 3,316,758 fr., soit un total de 8,436,238 fr., soit, par an, une moyenne de 1,687,396 fr. Voici quelques renseignements statistiques faisant connaître l'étendue des terres consacrées à la culture des cannes, et leurs produits annuels :


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