L'agriculture à la Guadeloupe

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— 190 — tion des sucres procurait à l'habitant les ressources nécessaires pour la culture. Le commissionnaire colonial avait intérêt à soutenir l'habitant. Aujourd'hui , le commissicnnaire a presque cessé d'exister, et avec lui les habitations qu'il patronnait. Il servait à la banque de garantie pour l'habitant. Cette garantie faisant défaut, la banque a limité ses prêts sur récolte et laissé périr la production du sol. E r r e u r funeste qu'on ne peut trop déplorer. Au début, la moyenne annuelle de la production des quatre années 1865 à 1868 a été de 28 millions de kilog. de sucres divers; sur cette quantité, le sucre d'usine entrait pour les 7/12, ce qui décompose ainsi la production : sucre d'usine : 1 6 , 4 0 0 , 0 0 0 kilog.; sucre d'habitant : 1 1 , 6 0 0 , 0 0 0 kilog. Ces 1 1 , 6 0 0 , 0 0 0 kilog. de l'habitant représentent une valeur de 4 , 6 4 0 , 0 0 0 fr., répartis entre le sol, le continent et l'échange ; au sol 1 1 , 6 0 0 , 0 0 0 kilog. à 0 fr. 0 5 6 2 5 ; — 6 5 2 , 4 8 5 fr. au continent: 1 1 , 6 0 0 , 0 0 0 kilog.à 0 fr. 0 7 3 0 5 ; — 8 4 7 , 3 8 0 fr. à l'habitant, et à l'échange commercial 1 1 , 6 0 0 , 0 0 0 kilog. à 3 , 1 4 0 , 1 3 5 fr. Total 4 , 6 4 0 , 0 0 0 fr. Le compte de l'usine se compose: 1° de la valeur du sucre, qui est supérieure à celle du sucre d'habitant, dans le rapport moyen de 13 à 10 environ ; donc l'usine crée une valeur en sucre de 1 6 , 4 0 0 , 0 0 0 kilog. multipliés par 55 centimes, soit 9 , 0 2 0 , 0 0 0 fr. La répartition de cette valeur entre le commerce, le sol et le continent, n'est plus la même que par le passé. Le capital de l'usine, échangé à la colonie, absorbe le plus clair desbénéfices, au détriment surtout de l'échange et du commerce. En effet, l'usine laisse à la Guadeloupe, en payant les cannes à l'habitant, une valeur, qui passe dans le sol, de 4 , 8 1 5 , 0 4 0 fr. ainsi répartis : 16,400,000kilog. de sucreà 0 fr. 2 0 8 , soit 3 , 4 1 1 , 2 0 0 fr.; salaires, droits, etc., des 1 6 , 4 0 0 , 0 0 0 kilog. à O fr. 0 8 5 6 , soit 1,403,840fr.; total égal : 4 , 8 1 5 , 0 4 0 fr. Elle donne au continent, avec commission et transport, 1 6 , 4 0 0 , 0 0 0 kilog. multipliés par 0 fr. 0 7 8 6 6 = 1,290,024 fr. Elle ne laisse à l'échange que les sommes nécessaires pour le combustible, l'éclairage, l'enfutaillement, c'est-à-dire le maigre appoint de 1 6 , 4 0 0 , 0 0 0 kilog. m u l t i pliés par 0 fr.0748, soit pour les colonies 1,216,720 fr. Enfin, elle absorbe tout le reste pour l'amortissement du capital, les intérêts et les bénéfices, soit 1,698,216 fr. En résumant les chiffres de cette situation complexe, on forme les catégories suivantes : Guadeloupe, 5 , 4 6 7 , 5 2 5 fr. ; continent, 2 , 1 3 7 , 4 0 4 fr.; échange, 4 , 3 5 6 , 8 5 5 fr.; capital de l'usine, amortissement, 1,698,216 fr.; total: 1 3 , 6 8 0 , 0 0 0 f r . En comparant ces catégories aux anciennes, on voit que la valeur de l'échange avait sensiblement diminué, avec l'ordre de choses nouveau, de 1 2 , 1 8 6 , 6 0 0 fr. à 4 , 3 5 6 , 8 5 5 fr. Donc, le commissaire colonial et le consignataire continental, qui ont vu disparaître de leur mutuel trafic une somme d'environ 8 millions, ont dû négliger, l'un d'expédier des marchandises à la Guadeloupe, et l'autre le fonctionnement économique. De là cherté excessive


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