L'agriculture à la Guadeloupe

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— 178 — rière, établil à la Basse-Terre un collége diocésain destiné à donner aux jeunes gens une instruction secondaire semblable à celle qu'ils recevaient en France. Ce collége fut ouvert le 1er janvier 1852 ; mais ce n'était qu'en France que les jeunes gens pouvaient passer les examens du baccalauréat. Cetétat de choses, très-fâcheux, subsista jusqu'au décret du 26 octobre 1 8 7 1 , qui établit les mêmes programmes qu'en France et décida que les étudiants pourvus du brevet de capacité pouvaient être admis à l'échanger contre un diplôme, sous la condition d'acquitter les droits. En France, l'examen du baccalauréat ès-lettres avait été scindé en deux séries d'épreuves, par décret du 9 avril 1874 ; cette disposition fut déclarée applicable aux colonies, par décret du 2 avril 1 8 7 5 . L'arrondissement de la Pointe-à-Pitre ne possédait pour les garçons aucun établissement d'instruction secondaire. Une école secondaire fut ouverte p a r le Père Paulin et fonctionna en 1 8 5 8 . Une école du même genre fut aussi établie à la Pointe-à-Pitre. Depuis la fondation jusqu'au 1 janvier 1877, il a été élevé dans ces deux écoles 4 , 1 5 8 enfants. Dans un pays dont toute la prospérité reposait sur l'esclavage et le préj u g é de la couleur contre les libres, l'instruction populaire ne pouvait exister. Si minime qu'elle fût, elle ne pouvait tendre qu'à faire comprendre aux esclaves leur dégradation, et aux libres leur état d'infériorité. Les esclaves ne reçurent que l'instruction religieuse. Les libres ne restèrent cependant pas plongés dans les ténèbres de l'ignorance : des écoles libres s'élevèrent pour leur apprendre les premières notions de lecture, d'écriture, de calcul, etc. Sous le gouvernement de Juillet, l'autorité donna le premier exemple d'une institution ouverte aux enfants des libres, avec une attache officielle. Une école d'enseignement mutuel fut ouverte à la Basse-Terre. Le gouvernement méditait le projet de confier le soin de l'éducation primaire aux frères instituteurs de l'institution chrétienne de Ploërmel, fondée par l'abbé de La Mennais. Leurs frères arrivèrent dans la colonie en 1 8 3 8 . L'école d'enseignement mutuel fut supprimée. Les premières écoles donnèrent de suite des résultats satisfaisants; le gouvernement voulut en faire jouir les diverses c o m m u n e s ; il fonda des écoles pour les jeunes filles, et une ordonnance royale, du 6 novembre 1 8 3 9 , ouvrit un crédit de 6 5 0 , 0 0 0 fr. Une autre ordonnance, du 5 janvier 1 8 4 0 , ouvrit à tous les esclaves des deux sexes, à partir de l'âge de quatre ans, les écoles gratuites établies ou à établir dans les bourgs. Les libres payaient une rétribution scolaire. e r

Après avoir proclamé l'émancipation, le gouvernement provisoire de 1848 déclara l'instruction primaire gratuite et obligatoire. Un arrêté du 2 mars 1854


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