L'agriculture à la Guadeloupe

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— 99 — car cette propriété était petite : neuf carrés de terrain médiocre qui ne pouvait être acquis que par adjudication judiciaire. On acheta l'habitation Rillac, comprenant vingt-cinq carrés de terres fertiles, partout arrosables, où se trouvait un atelier de cinq nègres, des bâtiments tout neufs et bien construits. Avant de s'engager définitivement, le gouverneur voulut écrire au m i nistre. La dépêche, datée du 10 avril 1827, sollicitait l'ajournement indéfini de l'établissement, sans utilité immédiate. L'esprit frondeur de la population, qui ne comprenait pas les avantages d'un pareil jardin, destiné à la propagation des plantes de culture secondaire, à la naturalisation des arbres étrangers, à l'amélioration des plantes du pays, vint en aide à l'autorité, et la Guadeloupe n'eut p a s , comme toutes les autres colonies, un jardin public. Pendant la même année arrivèrent, dans la colonie, le professeur Claigne et son adjoint, M. Legras, avec les machines à vapeur commandées en Anglaterre, et un appareil Derosne. La mission de ce professeur avait deux buts : 1° Perfectionner la fabrication du sucre ; faire l'essai du procédé Derosne et du mode de chauffage à vapeur de Taylor et Martineau; 2° Se rendre dans les îles anglaises pour étudier les meilleurs procédés de fabrication du r h u m . Les machines furent installées sur l'habitation domaniale de Saint-Charles, et les dépenses, pour les essais, s'élevèrent à 4 0 , 5 9 4 fr. Au 1 janvier 1827, l'état de la Guadeloupe se présentait ainsi pour la p o p u l a t i o n : b l a n c s , 1 4 , 9 8 5 ; libres, 1 4 , 9 7 8 ; esclaves, 9 6 , 3 6 8 . Total : 126,331. Les terres arpentées, non compris Saint-Martin, donnèrent 8 8 , 6 0 0 h e c tares, ainsi composés : terres c u l t i v é e s , 3 4 , 5 8 3 ; terres arpentées, 8 8 , 6 0 0 hectares. Établissements r u r a u x , non compris les vivrières : sucreries, 403 ; cotonneries, 478 ; caféteries, 1,008 ; cacaotières, 1 3 ; distilleries de tafia, 1 ; m a nioc, 2 6 0 ; tanneries, 3 ; manufactures de tabac, 5 ; fours à chaux, 7 ; poteries et tuileries, 1 ; hattes de ménageries, 9 . Total : 2 , 1 8 8 . La révolution de 1830, qui provoqua de suite une crise politique et commerciale, n'arrêta pas longtemps la prospérité coloniale ; mais les colonies virent le développement de leurs cultures entravé par la puissance des raffineurs et des producteurs de sucre de betteraves, qui, couverts d'abord de toutes les immunités, ont fini par prendre une extension considérable. Le 31 décembre 1 8 3 1 , la population totale de la Guadeloupe s'élevait à 119,663 ; celle de 1826 atteignait 126,331 : différence en faveur de celte dernière époque, 6 , 6 6 8 . La population libre était de 2 9 , 9 6 3 en 1826, contre 2 2 , 3 2 4 en 1 8 3 1 , soit une différence de 7 , 6 3 9 . e r


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