L'agriculture à la Guadeloupe

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— 98 — et café, et toute son industrie était consacrée à doter la colonie de la culture des épices, notamment du giroflier. En 1 8 2 4 , la propriété possédait 9,000 pieds en plein r a p p o r t ou prêts à rapporter, et autant de petits pieds. La récolte de 1826 avait produit 2 5 , 0 0 0 à 30,000 livres de clous de girofle ; mais le mauvais temps, la bourrasque détruisit en partie ces plantations. P o u r récompenser tous les mérites de cet homme de bien, une médaille d'honneur lui fut décernée par le gouverneur ; la même récompense fut aussi accordée à quelques autres colons. Le baron des Rotours avait r e m a r q u é que la race des chevaux créoles était petite, mal faite, d'un caractère quinteux, et n'avait d'autres avantages que la sûreté de ses j a m b e s . Cette monture désagréable était dédaignée par les propriétaires aisés, qui employaient exclusivement les chevaux a m é r i cains, dont le prix était excessif, puisque les plus c o m m u n s valaient 1,000 fr. L'importation de ces chevaux faisait sortir du [?] sommes assez grosses. Le gouverneur chercha donc à améliorer la race des chevaux créoles, qui ressemblait à la race primitive de la haute Auvergne. Il sollicita l'envoi de six étalons du Limousin, d'Aurillac et du dépôt de Parentignac, propres à faire atteindre assez vite le but proposé. Plusieurs habitants étaient disposés à seconder le gouverneur dans cette entreprise, dont le résultat n'était point douteux, et ils avaient promis de recevoir les étalons, qui seraient placés sur divers points. Il demandait, en même t e m p s , une instruction détaillée sur le régime habituel des h a r a s , les conditions de la monte, la nourriture des étalons, afin d'y apporter les modifications nécessitées par le climat. Le ministre répondit que l'acquisition de ces étalons ne pouvait être faite que pour le compte de la colonie, et le conseil privé fit observer que l'achat de six étalons était énorme, et qu'il valait mieux faire venir deux étalons du Sénégal, qui furent demandés. Un seul arriva dans les derniers jours de juin 1 8 2 8 ; mais il était trop jeune et ne pouvait servir à la reproduction. Le conseil privé décida qu'il serait confié à M. Thibaut, fermier de l'habitation domaniale de SaintCharles, qui le soignerait moyennant 1 fr. par j o u r . Le but était évidemment manqué, car un seul étalon ne pouvait suffire à l'amélioration de la race des chevaux créoles. M. le baron des Rotours a laissé de nombreuses traces de son passage à la colonie, et c'est lui qui a fait venir des plants de canne et des graines pour améliorer les espèces de pays dégénérées et remplacer les plants expédiés de Cayenne, qui n'avaient point poussé. Le 15 décembre 1826, on examina la question de savoir où l'on placerait le jardin botanique, dont le directeur était nommé depuis longtemps. On proposa de l'établir au Petit-Versailles. Cette proposition fut rejetée,


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