Abolition de l'esclavage dans les colonies anglaises : enquêtes parlementaires et documents divers

Page 248

A P P E N D I C E .

529

vue financier, encouragement considérable donné à l'emploi du travail esclave, espérances vaguement fondées sur une consommation jusqu'à ce jour sans exemple, absence de résultats pour le commerce, absence de profit pour le consommateur, tout prescrit à la chambre de rejeter une mesure qui, si elle fait peu de bien à l'intérieur, sera certainement funeste à nos intérêts coloniaux, et fera en même temps avorter la grande et philanthropique expérience que nous avons entreprise pour la production des denrées coloniales par le travail d'une population libre.» (Applaudissements.) M. HOGG e x p r i m e u n e opinion c o n f o r m e à celle d e lord Sandon. M. HARVES, M . HANDLEY, M. JAMES, sont successivement, e n t e n d u s . Le docteur LUSHINGTON : « Je tiens d'informations puisées à des sources authentiques que l'existant actuel en entrepôt est de 27 à 30,000 tonneaux, et que les arrivages de nos colonies, pour 1841, comporteront un approvisionnement de

2 o 5 , o o o tonneaux, réparti de la manière suivante : Indes occidentales,

1 1 5 , o o o tonneaux; Indes orientales, 6 0 , 0 0 0 tonneaux; Maurice, 3 o , o o o tonneaux. J'appellerai l'attention de la chambre sur un état comparatif des importations faites en ce pays, pendant les quatre derniers mois, avec les importations de même nature effectuées à la même époque des années précédentes. Les quantités expédiées de Maurice, des Indes

occidentales

du Bengale pen-

dant les quatre premiers mois de 1839 ont présenté un chiffre de 4 0 , 7 0 0 tonneaux de sucre; en 1 8 4 0 , de 39,4oo tonneaux; e t , cette année m ê m e , de 6 6 , 0 0 0 tonneaux, c'est-à-dire un chiffre double de celui de l'année dernière. De m ê m e , les quantités en entrepôt, au 1er mai 1 8 3 9 , étaient de 39,5oo tonneaux; au 1er mai 1 8 4 0 , de 2 0 , 7 0 0 tonneaux; e t , au 1er mai dernier, de 41,5oo tonneaux, c'est-à-dire le double de ce q u ' e l l e s étaient l'année précédente. Ces faits sont des arguments éloquents et irrécusables. Quant aux Indes occidentales en particulier, d e s sécheresses inusitées e t qui, sans doute, ne se renouvelleront pas, s'y sont fait sentir : les désordres dont leur régénération sociale avait été suivie s'y sont apaisés, le travail et la production y renaissent, à ce point que la petite île d'Antigues a vu sa récolte s'élever de 7 , 0 0 0 à 1 1 , 0 0 0 boucauts de sucre. Qu'un temps réparateur soit accordé à ces colonies, et elles produiront suffisamment pour les besoins d e la métropole, qui n'ont jamais été au-delà de 200,000 tonneaux de sucre par an. Cependant le peuple anglais est un grand consommateur : il absorbe le quart de la consommation universelle de cette denrée. Or qu'arrivcrait-il si ce marché était ouvert aux sucres étrangers? Voyez ce qui se passe à Cuba; ses exportations, pour les trois premiers mois de 1841, ont dépassé de 9,5oo tonneaux celles de la période correspondante en 184o. Cet accroissement prodigieux n'est dû qu'à l'abus perpétuel IIIe PUBLICATION.

34


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.