SUISSE,
ABONNEZ-VOUS DÈS MAINTENANT getredbulletin.ch
Le kayakiste Alec Voorhees sur le fleuve Columbia, en Amérique du Nord.
SUISSE,
ABONNEZ-VOUS DÈS MAINTENANT getredbulletin.ch
Le kayakiste Alec Voorhees sur le fleuve Columbia, en Amérique du Nord.
ou comment faire le plein de tonus et de fraîcheur
HORS DU COMMUN
Quand le photographe et vidéographe suisse n’accompagne pas Patrick von Känel lors du Red Bull X-Alps, il fait de l’escalade, du parapente, ou documente le record du monde d’altitude d’un camion électrique sur le plus haut volcan au monde.
« La collaboration à plus de 6 500 m d’altitude s’est déroulée sans problème ! » Page 46
YVONNE EISENRING
L’autrice et podcasteuse zurichoise donne le La de notre nouvelle rubrique littéraire intitulée On a positive note. Nomade dans l’âme, Yvonne Eisenring nous explique pourquoi le but peut être le chemin, mais pas forcément, et souligne l’importance de trouver sa boussole intérieure, au propre comme au figuré. Page 96
La jeune rédactrice autrichienne est toujours à la recherche de nouveaux talents pour The Red Bulletin. Lors du WebSummit à Lisbonne, elle a rencontré Ana Maria Marković. La footballeuse pro à la présence remarquable sur les médias sociaux se bat pour le football féminin. « Elle était ouverte, intelligente et vive d’esprit. » Page 16
Pour fêter le printemps, on se jette à l’eau avec John Webster qui s’est glissé dans un kayak afn de goûter aux rivières sauvages d’Amérique du Nord, avec un plaisir non feint, ainsi que le prouve ce vibrant portfolio d’un photographe d’action exceptionnel, p. 22. La voie vers le sommet peut aussi avoir un sens plus littéral, comme celle de l’ingénieux trio suisse du projet Peak Evolution ! Leur déf ? Grimper, avec un véhicule tout-terrain et électrique, au sommet du plus haut volcan au monde, p. 46. Un autre sommet, encore : celui du Freeride World Tour. C’est le photographe Dom Daher qui nous fait découvrir les coulisses de cet événement mythique, p. 64. Retrouvons aussi le groupe suisse allemand Hecht au sommet de son art, p. 34. Et enfn, saluons le combat de Nathalie Brugger contre le cancer, p. 62. La navigatrice reconvertie en coach vise une participation à l’America’s Cup !
Fini la routine, par ici l’aventure !
ANA
Ou comment donner plus de puissance au football féminin. LUKAS
Le psychologue sur les bénéfces de la prise de recul.
STELLA BOSSI
La DJ conquiert la techno avec des clips décalés et de la bonne humeur. SUJET
Quoi de mieux qu’un portfolio kayak du photographe John Webster pour se jeter dans la belle saison ?
MUSIQUE
CHOC CULTUREL 34
Hecht compte parmi les groupes les plus populaires de Suisse. Rencontre.
INNOVATION
LES CONQUÉRANTS 46
L’aventure des camions électriques : trois Suisses, un volcan, un record mondial.
L’important pour la footballeuse new school Tirnity Rodman, c’est de s’exprimer.
Après un cancer, la multiple championne olympique revient en force et se lance dans l’America’s Cup.
FREERIDING
Le photographe et réalisateur Dom Daher livre ses impressions et lève le voile sur les coulisses du mythique Freeride World Tour.
qui expliquent pourquoi le
de tennis, de squash et de billard crève actuellement le plafond.
Toowoomba, Queensland, Australie
Les pilotes du championnat australien de supercars savent comment chaufer leurs fans… mais rares sont celleux qui font fumer leurs pneus comme Will Brown. Lors de la présentation de la voiture de course pour la saison 2024, le pilote de l’équipe Red Bull Ampol Racing s’est gravé dans la mémoire du public. Le secret de la fumée bleue : 600 chevaux, du talent au volant et de la poudre de couleur sur les pneus.
Portland, Oregon, USA
Dans cette image de Tal Roberts, demi-fnaliste Lifestyle by COOPH de Red Bull Illume, les arches gothiques du pont St. Johns surplombent Willis Kimbel. « L’idée a mis du temps à se concrétiser, car ce pont est très fréquenté et peu de skateurs étaient dispos pour une session à 5 heures du mat’, explique Roberts, mais Willis est toujours chaud. » En 2019, un skatepark DIY a été découvert sous l’extrémité ouest du pont, mais il a été démoli depuis. redbullillume.com
Espagne
« La Muralla Roja », le mur rouge, c’est le nom de ce lotissement de vacances conçu par l’architecte Ricardo Bofl et situé directement sur la Costa Blanca. Le gars téméraire tout au fond ? Le pro du BMX austro-croate Senad Grosic, qui s’exécute ici aussi au nom de l’art « pour ajouter de l’action dans ce cadre », explique le photographe Lorenz Holzer. Ce qui lui vaut une place en fnale du Red Bull Illume. lorenzholzer.com ; redbullillume.com
Catégorie reine des courses de motos, le MotoGP entame une nouvelle saison, avec ses légendes éternelles, ses nouveaux champions et ses pluies de victoires.
Cette année-là, le Grand Prix 500 cm³, créé en 1949, se transforme en MotoGP. Depuis, 10 des 22 titres de CM ont été remportés par des pilotes espagnols.
36
pilotes ont gagné au moins une course du MotoGP ; 17 d’entre eux seront présents, dont Fabio Di Giannantonio, qui a gagné sa 1re course en 2023.
366,1
km/h : la vitesse maximale atteinte par Brad Binder sur sa KTM Red Bull en 2023 à Mugello. En 2002, le record en MotoGP était de 324,5 km/h.
748
chevaux : c’est la puissance de la safety car du MotoGP, une BMW XM Label Red électrique. La puissance des motos reste quant à elle un secret bien gardé des constructeurs.
2 857 925
nombre total de personnes recensées en 2023 lors des 21 événements de MotoGP, dont 278 805 rien qu’au Mans. Une hausse de 17,7 % par rapport à 2022.
70,8
le degré d’inclinaison maximale du champion Marc Márquez dans les virages. Il défe les lois de l’attraction !
40
pour cent du plein d’essence sera d’origine non fossile à partir de 2024. D’ici 2027, 100 % des motos du MotoGP seront alimentées en biocarburant.
4
saisons durant (2020 à 2023), le CM s’est imposé sur une Ducati. Cette année, Marc Márquez (8 titres mondiaux) pilotera lui aussi une Ducati.
44
ans : l’âge de Shinichi Ito lors de sa course à domicile (Japon) en 2011, le concurrent le plus âgé jusqu’à présent.
22
week-ends de courses fgurent au calendrier 2024.
LA MARQUE 4 4 DES SUISSES
Détendues par nature. Et idéales pour tous ceux qui aiment vivre à fond.
En ville, à la campagne ou à la montagne en toute décontraction : la nouvelle Crosstrek 4×4 est un exemple de polyvalence et de fabilité. Tout comme la nouvelle Impreza 4×4. Les deux modèles séduisent par leur équipement de série comprenant la dernière version du système d’assistance à la conduite EyeSight.
En outre, l’équipement de série comprend :
• Détendue par nature grâce à la technologie hybride effcace SUBARU e-BOXER
• Détendue par nature pour atteindre chaque destination grâce à la transmission intégrale symétrique permanente
• Détendue par nature lors de chaque trajet grâce à des solutions détaillées pratiques
Modèles représentés : Crosstrek 2.0i e-BOXER AWD Advantage, 136/16,7 ch, catégorie énergétique E, émissions de CO2 combinées : 174 g/km, consommation de carburant combinée : 7,7 l/100 km. Impreza 2.0i e-BOXER AWD Advantage, 136/16,7 ch, catégorie énergétique E, émissions de CO2 combinées : 166 g/km, consommation de carburant combinée : 7,3 l/100 km.
Il comprend tout et répond à toutes tes questions ! Le AI Pin s’accroche facilement sur n’importe quel bout de tissu. TikTok le considère comme l’accessoire post-smartphone. Présentation.
De son vrai nom Jonas
Willbold, Kirafin a 29 ans et divertit son 1,2 million de fans sur TikTok avec des formats comiques. En parallèle, il partage sa fascination pour la technologie, les produits et les tendances. Pour nous, il passe au crible les hype actuels.
Au creux de la main
L’AI Pin y projette les images.
« Revival des pin’s des années 90, l’AI Pin est pensée pour supplanter les smartphones. Les applis, les projections d’images… tout se commande par la voix. L’intelligence artifcielle reconnaît les langues et traduit en temps réel ce qu’enregistre le micro ; la caméra, quant à elle, scanne et diférencie les objets. »
« Il n’y a pas tant de vidéos TikTok, mais quand l’une d’elles est mise en ligne, elle devient virale. Dans les podcasts et sur les portails tech, les experts considèrent effectivement l’AI Pin comme le signe avantcoureur d’un monde sans smartphones. »
« L’AI Pin apparaît comme le frère futuriste de Siri et Alexa. L’IA n’a jamais été aussi naturellement intégrée dans notre quotidien. Pour en faire l’acquisition, il faudra débourser 700 dollars. Les appels téléphoniques coûtent 25 dollars par mois en plus… Compliqué et cher. »
Bilan
PARFAIT POUR...
… les nerds qui, un jour, voudront raconter à leurs (petits-)enfants les premiers jours de l’ère des pin’s.
PAS TOP POUR...
… les adeptes du smartphone qui s’utilise en mode discret.
est une femme d’attaque, sur le terrain comme sur les réseaux sociaux.
Celle que l’on surnomme « la plus jolie footballeuse au monde » se bat pour faire connaître son sport au-delà des clichés et des préjugés.
TEXTE LISA HECHENBERGER PHOTO SREĆKO NIKETIĆ
« F*ck! Ça va me coûter un an minimum, ça ! » C’est la première pensée qui lui est venue à l’esprit lorsqu’Ana Maria Marković a senti une douleur aussi violente que fulgurante lui traverser la jambe droite : fracture de la jambe, rupture du ménisque et des ligaments croisés… Nous sommes le 4 mars 2023 et la jeune attaquante du Grasshopper Club de Zurich dispute alors un match contre le FC Zurich.
Le choc de la blessure est dur à encaisser, aussi bien physiquement que mentalement : la carrière de la Zurichoise d’origine croate vient juste de démarrer. Dix ans à peine ont passé depuis son entrée dans le monde du foot.
Lieu de naissance
Zürich, Zollikerberg Âge
24 ans
Statut « Plus jolie footballeuse au monde »
Équipes
Grasshopper Club Zürich, Équipe nationale de Croatie
Idole
Cristiano Ronaldo (Ana aussi porte le numéro 7)
Même si, pour cette ancienne athlète, les choses sont allées plutôt vite : à 15 ans, elle intègre une équipe U21 d’un très bon niveau : « Mon expérience de gymnaste m’avait donné une excellente base en vitesse, en réactivité, en tonus et en souplesse. Mais question technique, j’étais nulle ! Je savais juste tirer des buts », raconte-t-elle en riant. La grande diférence d’âge avec ses coéquipières s’est faite sentir au début : « J’ai passé beaucoup de temps sur le banc ! Mais j’ai fni par apprendre assez vite, et je me suis imposée. À partir de là, tout s’est enchaîné. »
En colère
Bien plus que de la douleur ou de la tristesse, c’est surtout de la colère qu’Ana ressent lorsqu’elle repense à cette journée fatale de mars 2023 : « Le terrain était impraticable ce jourlà. Pendant l’échaufement, je me souviens même avoir dit, pour rire : “Si personne ne se blesse aujourd’hui…” »
De telles conditions seraient impensables pour un match entre hommes, et c’est bien ce qui agace notre interlocutrice : « Ils peuvent jouer dans des stades, avec des stands de nourriture, une protection contre la pluie… Nous, on se tape les endroits miteux avec du gazon synthétique et des gradins qui ne sont pas protégés. Qui a envie, dans de telles conditions, de venir nous voir jouer ? » Or, la règle est simple : plus de public, ça veut aussi dire plus d’argent pour les clubs. Ana Marković en est convaincue : c’est par là qu’il faut commencer. « Je fais régulièrement des apparitions pour attirer l’attention du public sur nous, avec ce message : on a besoin d’aide, et on n’y arrivera pas toutes seules. »
Au-delà des apparences
En attendant, la jeune femme de 24 ans a décidé de prendre elle-même les choses en main, en investissant les réseaux sociaux, non sans succès : son Insta compte 3 millions de followers. « Tout a basculé il y a environ deux ans lorsque j’ai reçu une proposition de l’équipe nationale croate. Les médias ont commencé à s’intéresser à moi. »
Sa notoriété, Ana Marković sait pourtant qu’elle ne la doit pas uniquement aux médias ni à ses prestations sportives : souvent décrite comme « la plus jolie footballeuse au monde », la jeune femme avoue que son physique avantageux est évidemment une belle carte à jouer pour booster la visibilité de son sport : « Je le prends comme un compliment, certes, mais si l’on me présente uniquement comme une flle sexy, ça me met en colère. » Elle est aussi consciente de son rôle de modèle pour la jeune génération : « Il y a de plus en plus de jeunes flles qui assistent à nos
matches et qui viennent ensuite me parler. Ça me rend à chaque fois très heureuse ! » Et même si ses revenus en tant qu’infuenceuse sont – encore – bien plus importants que son salaire de footballeuse, une chose est sûre : « Je ne me vois pas comme une infuenceuse, mais comme une sportive. La priorité, pour moi, c’est le football féminin. »
Un état d’esprit qui explique le soutien total de son entourage quant à ses activités d’infuenceuse Instragram : sur sa page, où la jeune femme poste régulièrement des contenus parlant de « sa vie, de conseils beauté, de mode et de foot », pas un seul commentaire désobligeant de son club ou de ses coéquipières.
Le sourire, toujours
Ana Marković se nourrit des nombreux commentaires positifs qu’elle reçoit pour rester motivée pendant les longs mois de rééducation – une phase de sa vie qu’elle a voulu dûment documenter sur Insta. Si les vidéos qu’elle poste depuis la salle de muscu laissent supposer un entraînement particulièrement pénible, elle garde le moral – et le sourire : « Je me porte à merveille ! Grâce à mon coach, j’ai l’impression que je ne me blesserai plus jamais. »
Son retour sur le terrain est prévu pour début 2024 : ironie de l’histoire, son premier match sera justement contre le FC Zurich. « La préparation mentale constitue en ce moment une grande partie de mon entraînement, » précise l’attaquante, consciente de l’important déf qui l’attend. D’ici là, espérons que ses eforts pour améliorer la visibilité du foot féminin auront porté leurs fruits.
Instagram : @anamxrkovic
« Sexy ?
Je n’accepte ce compliment que dans le contexte du foot. »
Ana Marković sur l’esthétique dans le sport de haut niveau.
chasse les sentiments cachés : le psychologue s’est enfermé trois jours en isolement total pour mettre la lumière sur son moi intérieur. Pourquoi poursuit-il si intensément les émotions ? Parce qu’elles nous révèlent le chemin à suivre.
TEXTE RÜDIGER STURM PHOTO KATHARINA PASEMANN
Tu soufres de vertige ? Alors en route vers la paroi rocheuse la plus proche… avec un guide de montagne aveugle ! Tu redoutes la solitude ? Direction une cellule monastique ! Le podcaster et auteur en psychologie Florian Klaschinski fait face à ses peurs en leur hurlant dessus. Ainsi, il représente une nouvelle génération de psychologues qui souhaitent transmettre leur savoir à partir de leurs propres expériences. Avec ses podcasts, il suscite un engouement croissant autour de lui. Sa thèse : « La disponibilité émotionnelle peut devenir notre plus grande force, car en elle, nous trouvons la boussole de notre vie. »
the red bulletin : Pourquoi recherches-tu, en tant que psychologue, des expériences extrêmes?
Comment reconnaître une bonne expérience pour soi ?
Lieu de naissance Berlin Âge
On s’écoute : qu’est-ce que je voulais faire depuis longtemps, et que je n’ai toujours pas encore tenté, parce que j’avais peur –en partie de la réaction des autres ? Chacun doit décider pour soi. Dans tous les cas, il s’agit de faire face à un sentiment d’insécurité. Il peut s’agir de choses mineures : par exemple, remarquer une personne à la boulangerie, l’aborder la fois suivante et lui donner son numéro. Ce type d’expériences se produit souvent dans le domaine des relations interpersonnelles.
40 ans
Statut Entraîneur de fitness pour l’esprit
Émissions Actuellement, trois podcasts en psychologie Récompense Prix allemand du livre audio
lukas klaschinski : La théorie, c’est une chose, mais je veux tout expérimenter moi-même. Je veux aller au point le plus sombre de la Terre et me demander : comment je me sens ? C’est un peu comme le football : pas besoin d’avoir joué en Bundes-liga pour être un bon entraîneur, même si ça aide.
Signature Chemises originales
À quoi servent ces expériences ? Elles nous permettent de faire face à nos émotions. Car que renferme une nouvelle expérience ? Le sentiment que nous ne savons pas comment ça va se terminer. Cela peut susciter de la peur et de l’incertitude, mais plus nous entrons en contact avec ces sentiments, mieux nous apprenons à les gérer.
Quelles ont été tes expériences les plus extrêmes ? Mes trois jours dans une obscurité totale. Le monde extérieur a soudainement disparu et le néant m’a confronté à tous les sentiments et souvenirs qui dormaient encore au fond de moi. Dans cette situation de silence absolu, je suis allé au plus profond de moi – et j’ai pu ainsi retrouver le chemin vers mes émotions. Et ce sont précisément elles qui me disent ce qui est juste et ce qui ne l’est pas dans la vie. C’est comme un système de navigation intérieur. Et si tu n’as plus de connexion avec ça, cela mène inévitablement au burn-out.
Que faire si quelqu’un sait ce qui est bon pour lui, mais n’arrive pas à le mettre en pratique ?
Nous devons nous poser la question : pourquoi ? En défnissant ça, nous pouvons emprunter le chemin que cette raison exige. Pourquoi, par exemple, voudrais-je faire du sport ? Parce que je le relie à une sensation de bien-être positive. Parce que je sais que
c’est ainsi que je peux rester en bonne santé plus longtemps et donc être père plus longtemps. Mais nous nous fxons souvent trop d’objectifs. En voile, par exemple, il suft de changer la barre d’un degré pour changer complètement de direction. Dans la vie quotidienne, il suft de dire : quel est le plus petit pas que je puisse faire aujourd’hui ? Si nous commençons doucement, nous engrangeons de petites victoires qui nous motivent davantage.
Dans ton livre, tu recommandes la « thérapie d’acceptation et d’engagement », abrégée ACT. En quoi ça consiste ?
Elle comprend six outils. Cela commence par l’acceptation de ses propres sentiments, puis la capacité à prendre du recul par rapport à ses propres pensées, et va jusqu’à un contrat avec soi-même. Je m’engage à mettre en œuvre mes propres valeurs. Cette méthode combine le meilleur des anciennes pratiques orientales et des techniques modernes, c’est une boîte à outils pour un usage quotidien. Avec elle, nous pouvons mieux faire face aux obstacles, entretenir de meilleures relations avec nous-mêmes et les autres.
Qu’as-tu prévu comme expériences extrêmes dans un avenir proche ?
Je suis certain que je fonderai à nouveau une famille avec une future nouvelle partenaire. Et oui, c’est une expérience extrême, je le sais depuis la naissance de ma première flle : elle m’a appris à vivre davantage dans l’instant, à faire attention au chemin plutôt que fxer les objectifs. De plus, et c’est le plus important : elle a ouvert mon cœur… à de nouveaux sentiments.
Instagram : @lukas.klaschinski
« La théorie, c’est une chose. Mais je veux tout expérimenter moi-même. »
En tant que psy, Klaschinski part de son propre exemple.
redéfnit la performance techno. La DJ berlinoise ne séduit pas tant par son immense collection de vinyles que par des vidéos divertissantes et des perf débridées. Ça ne plaît pas à tout le monde, mais elle compte déjà 1,1 million de followers sur Insta.
TEXTE LAURA EWERT PHOTO STEPHIE BRAUN
Tout a commencé avec une vidéo de danse. Maillot de bain et lunettes de soleil devant la porte du club berlinois Kater Blau. Une amie flme, Stella danse. Et à présent, elle est mondialement célèbre. 1,1 million de followers sur Instagram, un million sur TikTok. En 2023, elle a enchaîné environ 140 concerts en tant que DJ dans plus de trente pays. « Ça me semble irréel et je suis infniment reconnaissante pour chaque opportunité de jouer », dit-elle, comme le ferait une popstar. Voilà l’histoire. Mais en réalité, le phénomène Stella Bossi est bien plus intéressant. Car il ne décrit pas seulement les changements sur la scène techno, mais un confit générationnel plus vaste.
En fauteuil sur la piste
Lieu de naissance Berlin
Âge
sauvage et enjoué. » Et puis il y a les vidéos de ses sets. Stella danse et saute les bras tendus. Devant la table de mixage, sur la table de mixage, derrière aussi. Toujours en mouvement. Toujours avec des lunettes de soleil. Toujours sexy. « J’adore m’éclater avec le public, peu importe où, peu importe le nombre de personnes et peu importe l’heure », et on la croit. Les commentaires sous ses vidéos vont de « D’où vient ton pantalon ? » à « Elle est l’incarnation du TikTok techno ».
Amour et haine
inconnu
Statut
DJ techno la plus palpitante au monde
Hit
Poetry
(avec l’artiste Auk)
Tout commencerait plutôt par le fait que Stella Bossi est une fêtarde berlinoise. Grande gueule, l’hédonisme urbain fait partie de son identité. Elle veut juste montrer au monde son côté original et fou et voir ce qui se passe. Elle installe un système audio sur le Ku’damm et danse. Elle entre dans le club Tresor accompagnée d’un cheval blanc. Elle descend une piste de ski en fauteuil (monté sur des skis). Elle se balade à travers l’aéroport de Berlin sur une valise électrique. Elle prend un bain dans une baignoire remplie de feurs de cannabis. Elle boit dans un énorme verre, à partir d’une énorme bouteille. Voilà ce qu’on peut voir d’elle sur les réseaux sociaux. De plus, elle fait de la pub pour des constructeurs automobiles allemands connus ou des fournisseurs de paiement en ligne. Interrogée sur son style, Stella répond : « Non conforme,
Signe distinctif Lunettes de soleil QG
KitKatClub, Berlin
Stella Bossi fonde son propre label en 2020 avec The Beat Must Fuck. Elle enregistre des morceaux tels que Tackle ou Das Boot. Le fait qu’elle le fasse avec des musiciens comme Marco Faraone est mal vu. C’est comme ça pour les femmes dans le monde de la techno, à qui on reproche de ne pas produire ellesmêmes. Chez leurs collègues masculins, cela ne pose généralement aucun problème. Elle décrit sa musique comme non conforme, mais aussi comme « dure et sensuelle ».
Vidéos TikTok vs. collection de vinyles Mais certains aimeraient contester le fait qu’elle soit musicienne. Mots-clés « DJ TikTok ». On parle d’artistes technos qui se démarquent davantage par leurs courtes vidéos de danse sur les médias sociaux que par leur collection de vinyles accumulés sur plus de vingt ans. La DJ Monika Kruse l’a récemment décrit ainsi : trop de DJs ne perceraient pas grâce à leur musique mais moyennant leur apport sur les réseaux sociaux. Évidemment, elle ne vise pas seulement Bossi. Elle vise toute une série de jeunes artistes qui ont compris qu’ils et elles
peuvent se vendre sur Internet, surtout depuis qu’une nouvelle génération a appris la musique, la danse, la fête sur Internet pendant la pandémie. Stella Bossi en faisait partie. Tout comme la mode fétiche, les beats devenus plus durs ou les tubes des années 90 qu’elle publie en tant qu’édits.
Bossi est dans l’air du temps
« Tout le monde ayant une certaine visibilité exerce aussi une infuence, et peu importe dans quel genre on travaille, les médias sociaux peuvent dynamiser son entreprise. Il faut les utiliser à son avantage. Et oui, les médias sociaux sont à la fois une bénédiction et une malédiction. » Le monde est compliqué, elle essaie de vivre sa vie et de répandre la bonne humeur, en ligne et hors ligne. « Je suis plus complexe que ce que l’on imagine. »
Danser sur les tables
Et puis est arrivé un petit scandale. Selon TikTok, Stella Bossi aurait viré de la scène un DJ qui passait un jour avant elle. Le niveau d’animosité monte. Bossi s’excuse. Aurait-elle dû se faire toute petite ce jour-là ? Quiconque a déjà joué sur scène sait à quelles démonstrations de pouvoir on peut s’attendre lors des transitions entre les performances. Il semble que Bossi remette en question les structures de la scène techno. Délibérément ? « Je ne me prends pas trop au sérieux et je n’aime pas entrer dans le moule. Deux choses qui ne sont pas vraiment dans « la Bible de la techno », dit-elle. Et ça marche ? « De plus en plus de DJs techno osent danser », dit-elle en souriant.
Instagram : @stellabossi
« J’adore m’éclater avec le public. »
Quand
Écume, vagues, rouleaux, remous… Les beaux jours invitent à se rafraîchir.
Le photographe John Webster nous embarque avec lui pour suivre les kayakistes pros dans les eaux vives d’Amérique.
Curacautín, Chili Cette forêt paradisiaque est un must touristique. John a grimpé un chemin escarpé jusqu’à ce point de vue difcilement accessible, donc tranquille, et a ainsi pu photographier son pote Jan sans intrus dans le cadre.
Payette River, Idaho La North Fork Payette River est un coin encore relativement peu connu : 14 kilomètres de courant fort, des vagues toujours hautes, et beaucoup de boof (une technique pour se propulser par-dessus un obstacle d’un coup de rame), comme celui-ci, performé par Nouria Newman dans un virage en S. S comme superbe !
« La route jusqu’à l’eau est longue et poussiéreuse. »
John évoque le trajet à travers des plateaux arides jusqu’à la rivière Bruneau (Idaho).
Tlapacoyan, Mexique
Le kayakiste américain Evan Moore a promené son bateau à travers la quiétude des collines et d’une bananeraie de la région de Veracruz pour aller goûter aux eaux vives du Río Alseseca.
Salmon River, Idaho Moment de détente méditative avant l’effusion : les guides de rafting Metta et Kyra, photographiées par un drone, s’apprêtent à accueillir un groupe d’intrépides pour leur apprendre à descendre une rivière sauvage dans les règles de l’art.
« Plus que de la vitesse ; c’est une symbiose avec la nature. »John Webster sur son expérience globale du kayak, ici sur la rivière Futaleufú, en Patagonie (Chili).
Boise, Idaho Premier précepte : le chemin est le but, peu importe l’état du chemin. Second précepte : le chemin qui descend le plus bas est souvent celui qui monte le plus haut. John a immortalisé les eforts d’un ami qui a tout donné pour atteindre le point d’entrée parfait d’une cascade.
Les eaux calmes sont profondes. Et les eaux sauvages font de grandes cascades. C’est précisément ce qui fascine depuis toujours John Webster, 33 ans, originaire de l’Idaho (USA). Il commence par travailler pour de grands groupes comme photographe professionnel freelance, avant de s’ennuyer ferme. À l’âge de 19 ans, John Webster entreprend ses premières petites expéditions photographiques aux abords de la Payette River, dans les environs de sa ville natale, Boise. « Je me suis peu à peu lié d’amitié avec des kayakistes de renom en les photographiant lors de leurs descentes téméraires », raconte celui qui cultive un look de rockeur indémodable, véritable sosie de Lemmy Kilmister, le fondateur de Motörhead. Aussi intrépide que l’artiste dans sa musique, John Webster décide fnalement d’embrasser l’inconnu et fnit par s’aventurer lui-même, pagaie à la main, sur les feuves des États-Unis, avant de partir à la découverte des eaux vives du monde entier. « J’aime capturer ces moments de symbiose totale avec la nature. Comment est la lumière ? Est-ce que le ciel est dégagé ? Cette recherche me fascine. Je suis toujours en quête de nouvelles voies en eaux vives. » webstermediahouse.com
Columbia River, Oregon Quelques secondes plus tôt, le kayakiste Dane Jackson se trouvait au-dessus de l’arc-en-ciel. Maintenant, il le rencontre à hauteur d’yeux. Pourtant, Jackson n’est pas le magicien d’Oz, seulement le magicien de l’Oregon.
Red Bull TV présente Wild Waters, un documentaire sur et avec Nouria Newman : redbull.com
John Webster et son fdèle compagnon.Un groupe uni De gauche à droite : Daniel « Gisi » Gisler (clavier), Christoph « Chregu » Schröter (guitare), Philipp « Phil » Morscher (basse), Stefan Buck (chanteur), Chris Filter (batterie).
Véritable chouchou de la scène rock en Suisse alémanique, Hecht doit son succès à un pari réussi : chanter la fête et la joie de vivre en suisse allemand –sans jamais trop se prendre au sérieux.
TEXTE SAMUEL WALDIS
PHOTOS DAN CERMAKous nous sommes donné rendez-vous au Raymond, un café chic dans le quartier des banques à Zurich : à l’intérieur, les costards-cravates dominent le décor – très masculin, comme la clientèle. Prix d’un thé au gingembre ? Sept francs suisses. Avec son pull noir, Stefan Buck, qui nous a rejoint pour cette interview, ressemble à tous les autres banquiers assis autour de nous. Au bout d’une heure, alors que nous nous quittons, Stefan a déjà décroché son téléphone pour passer un coup de fl : un homme pressé, visiblement.
36 heures plus tard : nous retrouvons notre banquier sur la scène du X-tra, en pyjama de velours rouge, en train de serrer dans ses bras une gigantesque licorne en plastique : « C’est tellement plus sympa de faire un concert avec une licorne ! », lancet-il au public. Banquier de profession, Stefan est aussi le chanteur de Hecht, le groupe de rock le plus « suisse allemand » de toute la Confédération – et l’un des plus récompensés aussi : disque d’or pour le dernier album Hecht For Life, trois fois disque de platine pour le single Besch ready für die Liebi vo mer, sacré meilleur groupe lors des Swiss Music Awards 2023, le groupe a également
joué à guichets fermés au Hallenstadion de Zurich (en 2019 et 2022). Le premier mégaconcert du groupe et l’un des cinq plus importants de cette scène mythique. « On a écumé toutes les salles des fêtes, toutes les foires et les expos, tous les bars, tous les concours… Et nous voilà, 23 ans plus tard, sur la plus grande scène de Suisse ! » En disant cela à son guitariste lors du premier de ces deux concerts mémorables, Stefan avait lui-même encore du mal à y croire. Car c’est bien dans un bar – La Catrina, à Zurich – que l’ascension du groupe a véritablement commencé. Nous sommes en 2011 et le groupe vient de signer avec l’agence Gadget – sans en attendre grand-chose. À l’époque, personne ne peut prédire si Hecht va trouver son public – les membres du groupe encore moins ! Mais le concert, ce soir-là, est un tel succès qu’ils fnissent par se rendre à l’évidence : « Ça va cartonner ! » Douze ans plus tard, Stefan s’en souvient encore : « Ce concert fut un moment de pure magie. »
C’est en hommage à cette fameuse soirée qu’il a écrit Tänzer (trad. « Les Danseurs »), dont une ligne résume sa pensée : « E schöni Gschecht, wo’s nonig ged » En français : « Une belle histoire, qui n’est pas encore terminée. »
Autour de Stefan Buck, quatre autres membres font aujourd’hui partie du groupe : Philipp « Phil » Morscher à la basse, Christoph « Chregu » Schröter à la guitare – la ligne mélodique du groupe –, Daniel « Gisi » Gisler au clavier – solos mémorables – et Chris Filter à la batterie.
C’est en anglais que Stefan décide d’écrire ses premières chansons. Mais un jour, alors qu’il se trouve en Angleterre pour son travail, il en profte pour assister à un
« En Angleterre, j’ai compris que je devais chanter dans ma langue maternelle. »
STEFAN BUCK
concert des Kooks, un groupe indie rock. Une révélation : il comprend que l’émotion passe par la langue qu’on maîtrise le mieux : la sienne ! « J’ai pu voir à quel point les Anglais maîtrisaient le songwriting, et j’ai compris que je ne pourrais jamais transmettre la même émotion si je continuais à écrire en anglais : il fallait absolument que j’écrive dans ma langue maternelle. » Stefan se met donc à écrire en suisse allemand –ou plus exactement dans le dialecte de sa région natale, Lucerne, où l’on aime prononcer les « i » comme des « é ». Une langue qui convient parfaitement à l’atmosphère joviale et festive que le groupe veut transmettre dans sa musique.
Hecht, c’est le groupe qu’on écoute volontiers un soir d’été quand l’ambiance tourne à la fête, c’est la musique des soirées
Double vie
La raison le jour, les émotions la nuit.
Stefan Buck est banquier de profession, et leader du groupe.
Groovy
Le bassiste Philipp « Phil » Morscher est ensiegnant, et s’occupe du style du groupe.
« On partage un trésor d’expériences. »
DANIEL « GISI » GISLER
Alors on danse !
Philipp « Phil » Morscher à la basse et Christoph « Chregu » Schröter à la guitare.
Pas de géant
Tout a commencé dans un petit bar devant une douzaine de personnes ; aujourd’hui, elles sont 13 000.
« après-ski » où l’on se raconte les chutes de la journée autour d’un vin chaud, ce sont des titres comme Tanze Tanze, Prosecco ou encore Italia, qu’on a envie de se passer pendant un trajet Zurich-Milan par le tunnel du Saint-Gothard. Au total, 49 chansons réparties dans deux livrets dont les textes chantent la joie de vivre, la fête, les montagnes de son pays natal… avec un sens de l’autodérision prononcé.
Des textes jouissifs que ce père de famille écrit le soir lorsque ses enfants sont couchés et qu’il a enfn un peu de temps pour lui. Il se réfugie alors dans le sous-sol de sa maison, entouré de ses guitares, d’un clavier, d’un ordi et de deux petites lampes – et se met à composer. Sur des feuilles de papier qu’il accroche aux murs pour ne pas les perdre.
Pour créer ses chansons, Stefan suit toujours le même rituel : d’abord une rythmique, puis vient la basse, la guitare et enfn le clavier. Un premier jet encore brut, plus proche d’une simple idée que d’une version fnale, mais que Stefan écoute ensuite en fredonnant doucement, sans réféchir. Des sons qui deviennent des syllabes, puis des mots – et fnalement, tout un texte.
Des idées de chansons, Stefan en a tout un stock : 1 400 ébauches sont ainsi conservées dans les Notes de son iPhone. Des idées qu’il a eues ou qui lui ont été inspirées par d’autres. Comme cette phrase que Gisi a sortie lors d’une soirée au Zukunft, un club zurichois : « Die Zukunft geht zu » – et qu’on pourrait traduire par : « Le futur va fermer ses portes. » Une phrase que Stefan s’est empressé de noter – on ne sait jamais, ça pourrait servir plus tard.
Une fois la première mouture terminée, les membres du groupe se retrouvent dans leur QG – une salle de répète dans un soussol – pour fgnoler le morceau. Stefan a pris soin, avant de le montrer à ses collègues, de
le faire valider par sa femme : c’est elle qui sait dénicher les failles d’un texte, les passages qu’il faut retravailler – et les titres qu’il faut changer. Une des chansons-phares de Stefan, Charlotta, aurait ainsi dû s’appeler Paulina comme son prénom féminin préféré. Veto de son épouse : hors de question que leur futur enfant porte le nom d’un titre de chanson ! Stefan change le prénom – un efort qui s’est fnalement avéré inutile, puisque les deux n’ont pas eu de flle mais trois garçons.
Charlotta, quant à elle, a engendré 13 millions de streams sur Spotify et reste, pour son côté festif et survolté, l’une des préférées du public lors des concerts de Hecht.
Mais c’est Nur 1 Minute qui a suscité le plus de réactions : Stefan l’a écrite pour son épouse lorsque celle-ci a perdu sa mère. Quand il la chante en concert, l’ambiance devient plus intime, plus douce. Un moment privilégié où le public cesse de sautiller pour écouter, conquis, la voix de Stefan et le clavier de Gisi : « Damit das Chind weder be de Mama esch » (trad. « Pour que l’enfant retrouve sa mère »).
Des textes simples posés sur des mélodies enjouées et une rythmique bien cadencée : Hecht est avant tout un groupe de fête qui veut faire bouger son public, le faire sourire aussi en racontant toutes sortes d’histoires, entre deux morceaux : « C’est quelque chose que je sais faire. »
Pourtant, pas question de trop improviser : pour rester efcaces, ces petits instants privilégiés où Stefan s’adresse à la foule sont parfaitement orchestrés, les mots choisis avec soin. La veille de leur premier grand concert au Hallenstadion de Zurich, il a ainsi passé sa soirée à préparer ces intermèdes comme un politicien en pleine campagne électorale. Pour lui, ces mini-pauses entre chaque chanson sont autant d’occasions de communier avec le public.
De tous les grands concerts de rock auxquels il a assisté étant jeune, Stefan a toujours regretté le manque d’interaction des stars avec leur public – contrairement aux concerts de hip-hop, où les chanteurs et chanteuses ne cessent d’interpeller leurs fans, de jouer avec eux. C’est exactement ce qu’il fait aujourd’hui en concert : Stefan appelle ça son « pacte avec le public ».
Assister à un concert de Hecht, c’est la garantie d’en prendre plein la vue et de s’éclater le temps d’une soirée. Confettis, animaux gonfables géants, danses improvisées, musiciens qui se balancent d’un bout à l’autre du Hallenstadion au bout d’un câble, interactions avec le public – comme ce fan qui est monté sur scène pour demander sa copine en mariage. Ces concerts-spectacles sont devenus la marque de fabrique du groupe et l’une des raisons de leur succès. Un technicien raconte : « Ces gars ont des idées plein la tête, parfois quelques minutes avant le début du show. Ça rend notre boulot plus difcile, mais beaucoup plus intéressant en même temps. »
Faire de chaque spectacle un événement unique, incomparable, savoir se réinventer après chaque concert, innover, surprendre : les membres du groupe n’ont aucune envie de se laisser aller dans une routine. La crainte de lasser leurs fans, de ne pas avoir le succès escompté ?
Pour rester l’un des groupes suisses les plus actifs du moment, Hecht a un secret : une organisation en béton.
Le groupe sait désormais de quoi il est capable – mais a encore du mal à croire à son succès : « Être booké en tête d’afche un samedi soir sur la scène principale de l’Openair Gampel, c’est complètement fou. » Voilà le commentaire que Stefan écrit sur Instagram en parlant du festival en 2023. Comme si le groupe avait encore du mal à réaliser son propre succès, comme s’il était encore étonné de voir à quel point leur fan base grandit un peu plus chaque jour.
Peut-être est-ce dû au fait que tous les membres de Hecht mènent une « vie complètement normale » en dehors des concerts et des répétitions. Un quotidien assez banal qui les incite à garder les pieds sur terre : quatre d’entre eux ont à gérer un total de dix enfants, et tous ont des métiers presque « plan-plan » : banquier pour Stefan, fondateur de start-ups dans le domaine de la santé pour Chregu, vendeur de systèmes
Mélodie du bonheur L’expert en start-up Christoph « Chregu » Schröter est co fondateur du groupe et assure à la guitare avec des airs accrocheurs.
Chregu joue de la guitare. Sa spécialité, ce sont les mélodies de la vie...
Magie du moment
Le data scientist Daniel « Gisi » Gisler réalise des solos magiques au clavier, et vole parfois à travers la salle.
audio pour Chris, prof dans le secondaire pour Phil et informaticien en algorithmes pour Gisi. Comme l’a dit un jour Stefan pour expliquer ce mode de vie, à l’opposé du sex, drugs & rock ’n’roll caricatural de certaines rockstars, « le succès est venu presque trop tard. Nos personnalités avaient déjà été façonnées ». Mais c’est aussi ce qui explique pourquoi le groupe ne veut pas tout miser sur la musique. Autre avantage : comme leur survie fnancière ne dépend pas de leur succès, ils ne s’infigent aucune pression inutile.
Après chaque concert, Stefan et ses potes se retrouvent souvent à discuter en backstage pendant des heures. C’est un moment privilégié qu’ils adorent – et qui se termine parfois lorsqu’on les met dehors.
Pour Gisi, Hecht est une aventure humaine : « On partage un même trésor d’expériences. Quand je parle du concert au Hallenstadion par exemple, on pourra toujours essayer de me comprendre, mais il n’y a que les quatre autres membres du groupe qui pourront vraiment savoir de quoi je parle. C’est ce qui nous unit. Aujourd’hui, j’en suis convaincu : ce groupe est la combinaison parfaite. Et parce qu’on passe beaucoup de temps ensemble, l’aspect humain est primordial. C’est pour ça qu’on a toujours peur que quelqu’un quitte le groupe : quand Rolf est parti, ça a été un choc. »
Rolf Furrer a été le batteur des premières années et l’un des fondateurs du groupe avec Stefan et Chregu : il était là lors du concert à La Catrina, au moment où tout a basculé. Mais il a fni par quitter le groupe pour des raisons personnelles et professionnelles. C’est quelque chose qui peut se reproduire, les cinq membres de Hecht en sont conscients, eux qui essaient tous les jours de concilier la musique, le boulot et leur vie privée.
Pour arriver à faire le grand écart entre les trois et rester l’un des groupes suisses les plus actifs du moment, Hecht a un secret : une organisation en béton. Retour au café Le Raymond : avant de nous quitter, Stefan sort son iPhone et parcourt ses diférents groupes Whatsapp. Au total, 75. Beaucoup tournent autour de la vie du groupe : il y en a un pour les concerts live, un pour les questions d’argent, un autre pour les sujets techniques, pour les idées de vidéo-clips, pour les listes d’invités à leurs concerts, pour l’art, etc. Il y en a même un pour s’échanger des recettes de cuisine et qui s’intitule Hecht Savoir-Vivre
Si le groupe a besoin d’une telle organisation, c’est que ses membres font encore beaucoup par eux-mêmes. Le système D, ils connaissent : Phil le bassiste est responsable
Facilitateur
« Chaque projo, chaque son… C’est à lui qu’on le doit. »
STEFAN BUCK À PROPOS DE CHRIS FILTER
de l’aspect visuel et graphique – et du style – du groupe. Stefan en est le porte-parole, Gisi est en quelque sorte l’âme musicale de Hecht mais s’occupe aussi de toutes les questions juridiques. Chregu le guitariste se charge de la compta et Chris le batteur est l’organisateur en chef des concerts.
Lors de leur premier concert au Hallenstadion, le groupe s’est ainsi préparé pendant plus d’un an : une fois sur scène, Stefan a présenté tous les membres du groupe en se plaçant derrière la batterie de Chris. Devant les 13 000 fans ce soir-là, Stefan tient à remercier son collègue : « Je ne sais pas combien d’heures Chris a passées à préparer ce concert, mais chaque projo, chaque son, chaque confetti, tout ce que vous voyez – c’est à lui qu’on le doit ! » À ces mots, le batteur n’a pu retenir ses larmes. Des larmes qui scintillaient sous les projecteurs qu’il avait lui-même organisés.
Instagram : @hecht_band
Le batteur Chris Filter vend des systèmes audio, et est le responsable logistique du groupe.Lors de ce concertphare, Hecht livre le spectacle de votre choix.
Le 25 mai, Hecht se produira sur scène au Hallenstadion à Zurich, et c’est vous qui décidez du déroulement du spectacle ! Avec Red Bull Jukebox, ce sont en effet les fans qui choisissent des chansons que le groupe jouera et de la manière dont elles seront interprétées sur scène. Vous pouvez ainsi organiser le concert comme vous le souhaitez. Les votes ont lieu en ligne avant le concert. Vous pouvez aussi voter pendant le concert ! Alors, votez et obtenez vos billets ! Toutes les infos ici : redbull.com/jukebox
Fais un vœu !
Lors du Red Bull Jukebox en mai, le groupe exaucera les souhaits du public.
Trois Suisses visent le sommet du plus haut volcan au monde avec un camion électrique de leur fabrication. S’ils échouent de peu, leur épopée grandiose leur a permis de battre un record mondial ! Voici le délirant récit de l’expédition Peak Evolution.
TEXTE GUNTHER MÜLLER PHOTOS SIDARIO BALZARINIDernière ascension
Le team de Peak
Evolution à 5 500 m d’altitude. Objectif : le sommet de l’Ojos de Salado à 6 893 m.
Oxygène rare, vent glacial… : c’est ici que se réalise un rêve de jeunesse !
Désert de l’Atacama, au Chili. En ce début du mois de décembre, cela fait à peine un mois que Patrik et David Koller (frangins de 30 et 32 ans), accompagnés de leur ami David Pröschel (33 ans), sont partis à l’assaut du plus haut volcan au monde : l’Ojos del Salado, 6 893 mètres. Mais pas n’importe comment : ils sont à bord d’un véhicule tout-terrain électrique conçu par eux-mêmes et baptisé Terren Le terrain, extrêmement raide et accidenté, met le véhicule et ses passagers à rude épreuve : à plus de 5 000 mètres d’altitude, l’oxygène se fait de plus en plus rare et la durée de l’aventure les a éprouvés physiquement. Mais ils tiennent bon. Malgré le vent glacial et les nuits passées à − 30 °C, malgré la fatigue, ils savent qu’ils touchent au but : un sommet qu’aucune voiture n’a encore jamais atteint. Battre un nouveau record du monde à bord d’un véhicule tout-terrain qu’on a soi-même construit ? Voilà une idée qui semble, à première vue, complètement farfelue, le genre d’idées qu’on peut avoir à la fin d’une soirée un peu trop arrosée et qu’on oublie heureusement le lendemain. Mais nos trois compères ne sont pas du genre à abandonner : « Nous avons toujours été comme ça, à vouloir explorer en VTT les plus hauts sommets pour battre des records. Ça a fini par devenir une évidence : un jour, nous partirions tous les trois pour établir un nouveau record », raconte Patrik Koller, responsable financier du projet Terren
Les conquérants David Koller, David Pröschel, Patrik Koller (de gauche à droite) : les aventuriers devant leur camion électrique.
Les trois amis se connaissent depuis l’enfance : David Pröschel avait sept ans lorsqu’il a rencontré les deux frangins Koller pour la première fois. Il était venu avec son père au village de La Punt en Engadine, dans l’Est de la Suisse, où habitait la famille Koller. Ce fut le début d’une belle et longue amitié entre les trois garçons : « Pendant les vacances, se souvient Patrik, David venait nous voir au village, et nous partions dans les bois pour y construire d’énormes cabanes. »
Le temps qui passe n’entrave en rien leur amitié : adolescent, David Pröschel continue de passer presque tous ses week-ends en Engadine. Les trois garçons bricolent ensemble le projet que David veut présenter pour son bac : un vrai buggy capable de rouler. À partir d’une moto, ils assemblent différentes pièces achetées dans des magasins spécialisés ou dénichées à la casse – et apprennent euxmêmes à faire marcher le fer à souder. Le résultat est à la hauteur de leurs espoirs : leur buggy fonctionne ! Ce succès fut le premier pari réussi du trio suisse. Et le début d’une longue aventure.
Devenus étudiants, les trois garçons se spécialisent dans l’ingénierie et le génie mécanique – et démarrent leur vie active dans des boulots classiques qui leur laissent suffisamment de temps libre pour assouvir leur passion : bricoler des engins. Patrik : « En général, c’est David Pröschel qui est le premier à avoir une nouvelle idée et à nous en faire part. On l’encourage alors en lui apportant notre aide pour concrétiser le projet. Parfois, nous sommes obligés de le freiner dans son élan ! La suite logique de cette dynamique, c’était évidemment de fonder une boîte ensemble. »
Au démarrage, un bégaiement
Si l’entreprise est créée dès 2018, il faudra attendre encore un an avant de mettre la machine en branle, avec une idée révolutionnaire : mettre au point un véhicule tout-terrain électrique capable d’être utilisé dans des terrains accidentés, notamment pour l’agriculture, par exemple pour le transport du foin, du lait ou de bois combustible. « Ces engins sont utilisés en montagne sur des terrains très pentus : un modèle électrique peut utiliser la descente en vallée pour recharger ses batteries à 30 % », explique David Koller pour décrire le concept de leur Terren.
L’enthousiasme des premières heures se heurte vite à la dure réalité du terrain : les jeunes entrepreneurs se rendent compte à quel point il est difficile de se faire une place dans le secteur de l’électrique, de trouver les bons contacts et sponsors. David Koller : « Il est devenu évident que pour attirer l’attention, nous avions besoin d’une action coup-de-poing. On s’est mis à chercher des records à battre en voiture ou véhicule utilitaire, et c’est là qu’on est tombés sur le volcan Ojos del Salado, la
« Nous avions besoin d’une action coupde-poing. »DAVID KOLLER
Préparatifs
deuxième montagne la plus haute du continent américain. On a voulu prouver qu’on pouvait atteindre le sommet à bord d’un véhicule tout-terrain conçu pour l’agriculture – en moteur électrique, qui plus est. »
Les trois hommes quittent leurs jobs respectifs pour se consacrer entièrement à leur projet. Première étape : construire un prototype électrique capable de venir à bout des terrains les plus difficiles. Pour ce faire, ils choisissent de démonter un Aebi Transporter pour le transformer en toutterrain. « Une étape dont nous avons sous-estimé l’ampleur, au début, raconte Patrik. Au total, ça nous a pris cinq ans : il nous a fallu ajouter tout un tas de petites pièces, sans compter le logiciel de conduite qui a été un véritable défi. »
Le moteur diesel, quant à lui, est remplacé par deux moteurs électriques puissants. Des roues spéciales de 42’ sont installées pour pouvoir affronter les pentes raides, et l’alimentation électrique est complétée par des panneaux solaires, bien pratiques lorsqu’on traverse un désert : « Cela nous permet d’avoir un véhicule complètement autonome en énergie ; on peut même y faire la cuisine, y mettre un frigo, un toaster et une machine à
David Koller change le treuil (en haut). Derniers achats de hamster pour l’expédition physiquement exigeante (en bas).
Se la couler douce
En haut : le trio se rafraîchit dans la Laguna Verde… à 5 °C ! En bas : remplissage du réservoir à eau.
total, le
nous a pris cinq ans. »PATRIK KOLLER
café », ajoute David, enthousiaste. En 2022, lorsque le premier Terren (qui veut dire « terre » en réthoroman) est enfin prêt, nos trois inventeurs se heurtent à un autre obstacle : les autorités suisses, qui en interdisent la circulation sur route. Qu’à cela ne tienne : en attendant qu’elles changent d’avis –cela prendra un an –, les amis en profitent pour tester leur nouveau bébé sur un glacier suisse, trouver de nouveaux sponsors, entrer en contact avec les réalisateurs d’un documentaire… et travailler un peu leur forme physique.
Septembre 2023 : l’expédition, baptisée Peak Evolution, peut enfin commencer – avec une équipe de six membres, puisque trois cameramen ont été embarqués dans l’aventure. Le véhicule est transporté en octobre à Valparaíso, puis entame le
premier tronçon du voyage, un millier de kilomètres en remontant vers le nord jusqu’à Copiapó, la dernière ville avant le désert, et l’étape indispensable pour permettre à l’équipe de se ravitailler avant la longue traversée. Puis le mini-convoi – le Terren et deux camions équipés chacun d’une remorque – se met en route vers un village de pêcheurs situé en bord de mer : il est important de démarrer l’expédition depuis le niveau de la mer. 4 700 mètres de dénivelé plus tard : l’équipe arrive à Laguna Verde, au pied du volcan. L’endroit est idéal pour y faire une longue pause et préparer l’ascension. « Nous y avons passé plusieurs semaines et en avons profité pour nous acclimater et explorer la région en moto », relate Patrik. Cette étape est aussi la dernière occasion de voir un peu
Pour la postérité
Une équipe de tournage documente la première course d’essai, à 4 300 mètres d’altitude.
Powerplant on Tour
En haut : les panneaux solaires qui transforment le Terren en centrale électrique mobile. En bas :
petit-déjeuner au pied du volcan.
de végétation autour d’eux. L’équipe savoure les moments passés à se prélasser dans des sources naturelles, à admirer les flamants roses, renards du désert et autres guanacos (lamas sauvages)de la région. Bref, ils font le plein de sensations avant la traversée du désert de caillasse qui les attend.
Après ces quelques semaines passées à se ressourcer, l’équipe du projet Peak Evolution entame enfin l’ascension du volcan. Arrivés à 6 200 mètres, ils se posent une dernière fois pour préparer l’étape finale, qui va les mener au sommet. En parcourant les environs à pied et avec leur drone, ils se rendent compte que le point accessible le plus élevé se situe non pas au sommet – 6 893 mètres – mais une centaine de mètres plus bas, à 6 734 mètres.
À cette étape de l’expédition, l’équipe suisse sait qu’elle n’est pas seule à vouloir gravir l’Ojos del Salado en voiture : au même moment, une équipe d’une vingtaine de personnes, financée par Porsche, est en route sur le flanc ouest de la montagne avec une Porsche 911, essence, adaptée pour battre un record en tout-terrain, elle aussi. « On a eu un bon contact avec l’équipe de Porsche, mais il est évident que leur équipe faisait tout pour arriver en premier au sommet du volcan », se souvient
« Nous avons certainement battu d’autres records. »PATRIK KOLLER
David Koller. Une concurrence de taille, à laquelle vient s’ajouter un problème technique survenu peu avant l’arrivée, à 6 500 mètres d’altitude : le système de refroidissement du Terren se met à lâcher, ce qui oblige l’équipe à s’arrêter pour le réparer. Mais les tentatives d’ascension entreprises les jours suivants s’avèrent beaucoup trop risquées : « Les vents latéraux étaient si forts qu’ils auraient pu retourner le véhicule. Nous ne voulions pas courir ce risque par égard pour nos sponsors et avons préféré interrompre l’expédition à 6 500 mètres », conclut Patrik. L’équipe de Porsche, quant à elle, réussit à poursuivre l’ascension, au prix de nombreux risques. « Nous avions l’impression d’être dans le mauvais scénario. Dans un film hollywoodien, la petite équipe de bricoleurs aurait gagné face à la grosse multinationale. Mais dans la réalité, les choses se passent souvent différemment. »
Un café pour la postérité
Si le record du monde leur est passé sous le nez, la déception ne dure pas longtemps et rétrospectivement, le trio suisse considère le projet Peak Evolution comme un véritable succès, puisqu’il leur a permis de faire passer le record du monde en véhicule électrique de 5 900 à 6 500 mètres. « Mais le plus important, c’est que nous avons pu montrer, avec cette mission, jusqu’où et dans quelles conditions notre véhicule était capable d’aller, explique Patrik. Sans compter le fait que nous avons certainement battu d’autres records : se faire un café ou cuire une pizza au four à pareille altitude, probablement personne ne l’avait encore jamais fait ! »
Fort de cette expérience, le trio est bien décidé à poursuivre sur sa lancée. David Koller : « Dans les années à venir, nous avons l’intention de donner des conférences autour de l’électromobilité et nous avons déjà reçu de nombreuses demandes. En tant que professionnels du secteur, nous nous considérons comme une plateforme de transmission du savoir – autour des moteurs électriques – vers les consommateurs. »
Les trois amis sont-ils en train de préparer en secret leur prochain record ? Qui sait ! Une chose est sûre : ils ont encore des idées plein la tête –et la volonté d’en concrétiser quelques-unes, même les plus folles. peakevolution.ch
L’attaquante américaine Trinity Rodman est la nouvelle star du foot. Acclamée pour ses moves sur TikTok, au stade, et son attitude. Elle répond à la pression de la compétition par le plaisir de jouer.
oup de sifet à la mi-temps - l’équipe féminine des États-Unis a entamé sa préparation à la Coupe du monde, avec un match à l’extérieur, contre la Nouvelle-Zélande. Les Américaines ont beau avoir dominé la possession durant les 45 premières minutes, aucun but n’a encore été marqué. Les États-Unis entament la deuxième mi-temps avec quatre remplaçantes, Trinity Rodman entre également sur le terrain. Six minutes plus tard, la jeune attaquante capte une passe sur l’aile droite. Une défenseuse veut pousser Rodman dans le corner mais l’Américaine se dégage d’une feinte de corps fulgurante. Elle touche une nouvelle fois le ballon du pied droit, puis l’envoie du gauche dans la surface de réparation - et une coéquipière le loge de la tête dans le flet. Vingt minutes plus tard, Rodman prépare un autre but. Le résultat fnal : 4 à 0 pour les États-Unis.
Les curieux et curieuses se posent beaucoup de questions sur Trinity Rodman. Elle est encore si jeune, 21 ans à peine, et sa carrière professionnelle ne fait que commencer - mais ses qualités de star ne font aucun doute. Elle est directement passée du high school au Spirit de Washington de la National Women’s Soccer League (la ligue américaine pro de football féminin), et a été élue recrue de l’année dès sa première saison. L’année dernière, elle a prolongé son contrat et est devenue la joueuse la mieux payée de l’histoire de la NWSL. À sa troisième saison, elle a également tenté de se rendre à la Coupe du monde 2023, mais après des performances mitigées, l’équipe s’est inclinée en huitièmes de fnale.
Ces jours-ci, des attentes démesurées pèsent sur Rodman dès qu’elle met le pied sur le terrain. Car si sa préparation physique et sa vitesse sont exceptionnelles, sa ténacité, sa créativité et le plaisir qu’elle prend à jouer sur le terrain le sont tout autant. « Je pense que ma personnalité se refète dans ma façon de jouer, dit-elle, je me sens très libre sur le terrain. »
Des objectifs ambitieux
Entraînement en salle : Trinity Rodman peaufine sans relâche sa technique de tir à la volée.
« Sur le terrain, je me sens libre, et ma personnalité se reflète dans ma façon de jouer. »
Après l’effort…
Trinity Rodman apprécie un moment relax, toujours avec une touche glam.
On le sait : le père de Trinity est la légende du basket-ball Dennis Rodman. Trinity n’a cependant pas l’habitude de parler de sa relation avec lui. Elle préfère se concentrer sur les personnes qui ont toujours été à ses côtés - sa mère Michelle, son frère DJ et sa grande sœur Teyana. « Trinity a commencé le football à l’âge de quatre ans, se souvient Michelle. Déjà à cet âge-là, elle faisait preuve de cette même détermination. » Michelle pense que cette volonté de gagner sur le terrain était aussi une réponse au chaos qui régnait en dehors de celui-ci.
Pas habituée au luxe
Trinity n’a pas eu la vie facile, confrontée aux flles qui pensaient qu’en tant que flle d’une star de la NBA, elle devait vivre dans le luxe. La réalité était tout autre : Michelle était une mère célibataire, la famille passait d’un loyer modeste à un autre. Pendant un certain temps, la famille a même vécu dans un motel, et le dîner se composait de surgelés réchaufés au micro-ondes.
Dès leur plus jeune âge, DJ et Trinity, séparés d’un an seulement, ont été intensément compétitifs. Ils considéraient toutes les situations sportives comme des compétitions de première importance. DJ, qui joue aujourd’hui au basket à l’université, dit : « Je ne connais personne d’autre qui ait un tel caractère compétitif. » Trinity a contribué à mener son équipe junior, les Blues de Southern California, au titre national. À treize ans, elle a joué pour la sélection américaine des jeunes. Elle a également fait partie de l’équipe des moins de 16 ans, des moins de 17 et des moins de 20. À dix-huit ans, elle est devenue la plus jeune joueuse de l’histoire de la ligue pro, et bientôt aussi la plus jeune buteuse. Lors de sa deuxième année, elle a terminé la saison en tant que meilleure passeuse. « Honnêtement, ma première année a été la plus facile jusqu’à présent, admet-elle. Personne ne savait ce que je valais. Je n’ai donc pas subi trop de pression. »
Rodman a également réussi à devenir la plus jeune joueuse de la ligue, avec dix buts et dix passes décisives. Mais ses performances sur le terrain ne sont pas la seule chose qu’elle fait pour le football. Pendant les matches du Spirit de Washington, on voit des hordes de flles dans le stade, portant leur maillot ofciel et sautant extatiquement dès que leur joueuse préférée s’approche de la surface de réparation. Ces flles, qui font ensuite la queue au bord du terrain pour un autographe ou un selfe, adorent aussi bien la dynamique footballeuse que l’exubérante et avenante Trinity, qui poste des danses sur TikTok ou demande des suggestions de couleurs pour
« Ma première année chez les pros a été facile ; personne ne savait ce que je valais vraiment. »
ses ongles sur Instagram. « Je veux que les gens voient que je suis tout ce qu’il y a de plus normale et pas qu’une footballeuse célèbre », dit-elle. Personne n’est mieux placé pour juger du mélange de ses talents que Mark Parsons, son entraîneur au sein de l’équipe nationale. Il dit : « Il est rare de trouver une joueuse réunissant toutes ses qualités - et ce à seulement 21 ans. » Parsons explique à quel point les défenseuses ont du mal à l’afronter. « Elle peut dribbler autant sur leur gauche que sur leur droite, tirer des deux pieds, faire des passes et des combinaisons avec ses coéquipières. C’est une attaquante, elle veut donc marquer, mais elle sait aussi créer des opportunités pour les autres. »
Toutes les joueuses du niveau de Trinity afchent une attitude plutôt professionnelle, mais Parsons pense que Rodman possède quelque chose de plus : une sorte de motivation qui vient de l’intérieur. « Même quand nous n’avons pas le ballon, elle court et presse comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort », dit-il. Et cet engagement ne se limite pas au plan physique. Parsons garde en mémoire un vol de retour après un match que Trinity a passé à revoir l’enregistrement du match. Deux fois.
Dans l’équipe américaine Trinity en tenue de l’équipe nationale, ici lors d’un match test contre l’Irlande.
« La créativité, ça ne se pratique pas, ça arrive. Le match et mes jambes commencent à s’agiter. »
Dans le feu de l’action
L’Américaine est une passionnée. Ballon au pied, elle est quasi inarrêtable.
Bien sûr, il y a des règles et les directives des coachs, mais les joueurs et joueuses ont toujours d’innombrables possibilités d’improviser et de s’exprimer individuellement. Cette liberté est l’un des plus beaux aspects du football !
Il n’est guère surprenant que Rodman ait également la fbre artistique et aime dessiner quand elle en a le temps. Elle dit avoir suivi à peu près tous les cours de dessin qu’elle pouvait et avoir toujours un bloc-notes avec elle lorsqu’elle
voyage. « J’adore faire des croquis, dit-elle, je dessine ce qui me vient à l’esprit : des animaux, des fgures abstraites ou des portraits. Ils n’ont pas besoin d’être parfaits. Je le fais simplement pour m’amuser. »
Trajectoires et tunnels magiques
Il y a également une dimension artistique dans sa manière de jouer au football. Elle a de ces éclairs de créativité qui transforment des situations ordinaires en moments de pure magie. Il existe une vidéo YouTube au titre évocateur de : Trinity Rodman Soccer Highlights That Will Blow Your Mind! (trad. les meilleurs moments de Trinity Rodman qui vous éblouiront) qui montre de tels moments. Elle récupère des ballons qui semblent hors de portée. Elle déjoue les défenseuses et réalise d’incroyables passes en profondeur, comme si elle avait déjà pressenti les trajectoires possibles avant même de recevoir le ballon. « Je ne prépare jamais ce genre de chose à l’entraînement », répond-elle quand on lui demande d’où vient sa créativité sur le terrain. « Ça arrive, tout simplement. Dès que le match démarre, mes jambes commencent à s’agiter. »
Bien sûr, Rodman a fait partie de l’équipe des États-Unis lors de la Coupe du monde féminine de football à l’été 2023. Et la plupart des
expert e s pensent qu’elle a ce qu’il faut pour faire partie de l’équipe à long terme. Mais le déf est encore nouveau et inhabituel. « Le niveau est super élevé, dit-elle, c’est un nouvel environnement pour moi et je dois d’abord le comprendre, créer des liens et apprendre comment les autres fonctionnent sur le terrain. »
Ce qu’elle a rapidement compris, c’est l’intensité avec laquelle l’équipe s’entraîne. Il n’y a pas de matchs d’entraînement détendus. « Mais justement, tout est là, poursuit Rodman. C’est l’équipe nationale, et nous ne sommes pas là pour se faire des amies. Nous voulons nous améliorer mutuellement et travaillons encore plus dur les unes contre les autres que contre nos véritables adversaires. »
Mark Parsons, son ancien entraîneur, afrme que Rodman a grandi de ce point de vue. « L’année dernière, elle était plus irrégulière. Elle était parfois la meilleure joueuse de l’équipe, puis elle disparaissait. Cette année, elle est beaucoup plus stable. »
De la méditation ? Plutôt une petite danse ! Mais prendre ses propres performances au sérieux ne signife pas mettre de côté le plaisir. Sur Instagram et plus particulièrement sur TikTok, elle veut rester accessible et joyeuse. « Personne n’arrive à me faire taire, dit-elle en riant. Je danse et je chante dans les vestiaires. » Cela fait même partie de sa préparation pour les matchs importants, où elle préfère enregistrer un clip de danse pour TikTok plutôt que de méditer en silence. « Je connais beaucoup d’athlètes qui passent ces moments avec leurs écouteurs, hyper concentrés. J’ai besoin d’insouciance. Je joue mieux quand je ne pense pas trop à ce que je fais. Je préfère être en contact avec tout le monde. »
Rodman ne peut pas donner de réponse simple à la question de savoir comment elle gère la pression. Elle attend beaucoup d’elle-même, prend en tout cas sa préparation très au sérieux - que ce soit dans la salle de sport, pendant l’entraînement ou lors de l’étude des vidéos. Mais en dehors, elle essaie de faire abstraction de cette pression. « La meilleure façon de gérer la pression est tout simplement de l’ignorer, dit-elle. Je sens que je suis ici pour une raison, et la pression extérieure fnit par avoir un efet négatif sur chaque petit détail du jeu. »
Exiger beaucoup de soi-même tout en faisant abstraction de tout ce qui a trait aux attentescomment y parvenir ? Trinity répond : « Je crois qu’on ne s’améliore qu’en faisant des erreurs. Et si je m’autorise des erreurs, cela aide mon jeu et mon bien-être mental. » Rodman a appris à se fer à son instinct, à prendre des décisions rapides - et aussi à se pardonner quand quelque chose échoue. Elle regarde chaque match à nouveau et déteste se voir tenter quelque chose toute seule alors qu’une coéquipière s’était démarquée. Mais elle est clémente avec elle-même si elle a essayé une passe ou une course avec une
« La meilleure façon de gérer la pression ? L’ignorer, tout simplement. »
bonne idée en tête et que cela n’a pas fonctionné. « La prochaine fois, on fera mieux. » Ce genre de liberté est exactement ce que Trinity Rodman aime dans le foot. « C’est un jeu d’équipe, mais chaque joueuse a la possibilité de faire ce qu’elle veut. Chacune peut être aussi créative qu’elle le souhaite, tenter quelque chose toute seule sur le terrain. » C’est ce qui, dit-elle, rend le tout si intéressant. « Pour moi, le foot, ce n’est pas qu’un sport », précise Trinity Rodman. Et pour le monde, Trinity Rodman n’est pas qu’une footballeuse.
Adolescente, elle abandonne la gymnastique pour se consacrer à la voile.
Nathalie Brugger pratique la voile depuis l’enfance. Mais la triple qualifiée aux JO a dû récemment faire face à de sérieux problèmes de santé : un cancer. Pourtant, rien ne semble pouvoir freiner la Lausannoise de 38 ans. Next ? L’America’s Cup. Elle participera cet automne à la première édition féminine de cette course ancestrale sous les couleurs d’Alinghi Red Bull Racing.
C’est probablement cette sixième place aux JO de Pékin. J’ai su m’adapter et tirer le meilleur parti de mes ressources. J’étais entourée par les bonnes personnes. J’ai eu la chance d’avoir une équipe qui m’a aidée à réussir. Pour la petite histoire, la cérémonie d’ouverture tombait le même jour que l’anniversaire de Roger Federer. L’équipe l’a appelé, il a discuté avec nous en toute simplicité et a même prononcé mon nom à un moment donné, ce qui m’a donné une bonne dose de motivation.
C’était la dernière course avant la finale aux JO de Rio, on pouvait presque toucher le podium du doigt. Dès le départ, on a fait une bourde monumentale et lourde de conséquences. On était si tendus qu’on n’a pas croisé la bonne bouée. Une erreur de débutants. Ça a été un coup très dur pour le skipper et moi (on était deux sur le catamaran). On n’en a jamais reparlé, on a essayé d’enfouir ce souvenir et on s’est donné un an pour savoir si on voulait refaire équipe ensemble pour les JO. Je pense que chaque athlète sera d’accord avec moi : courir après le rêve olympique implique d’énormes sacrifices. Mon corps était complètement vidé de toute énergie et j’avais l’impression d’avoir perdu le feu sacré.
Les voiles sont hissées pour l’America’s Cup à Barcelone.
J’ai commencé une nouvelle carrière en tant que coach, et constaté combien les gens sont heureux quand ils se remettent de leurs blessures, perdent du poids ou atteignent leurs objectifs, même à un niveau non-pro. Puis ma fédération m’a proposé de coacher Maud Jayet en préparation des JO de Tokyo. Ils trouvaient qu’on avait un bon feeling. J’étais aux anges à l’idée de transmettre tout ce que j’avais appris au cours de ma carrière.
14 SEPTEMBRE 2021
C’était peu après les JO de Tokyo 2021. Je revenais d’une séance d’entraînement quand on m’a annoncé que j’étais atteinte d’un cancer du côlon de stade 4. J’ai compris que la plus grande course de ma vie venait de commencer. Pour lutter contre cette nouvelle épreuve, j’essaie d’utiliser toutes les compétences acquises tout au long de ma carrière sportive. Finalement, ça n’est pas très différent. Sauf qu’au lieu de lutter pour une médaille, on lutte pour sa vie.
Pas facile de changer de rythme quand on a passé les quinze dernières années de sa vie à construire son avenir, à prévoir chaque heure de ses journées et à se préparer pour la prochaine compétition. Tout à coup, on vit au jour le jour, on perd le sommeil. On passe sa vie à se faire examiner… Mon corps n’en faisait plus qu’à sa tête. Les quelques marches de la chambre au salon sont devenues une épreuve. Mon compagnon Will et moi avons essayé d’instaurer une routine. Il faisait ses 15 km de jogging par jour, et je l’accompagnais sur mon scooter électrique. Ça me permettait passer une heure dehors et de profiter de ce moment de complicité avec lui.
L’an dernier, Alinghi Red Bull Racing m’a contactée pour me proposer de participer au TF35 Trophy 2023, une course de catamaran sur le lac Léman. On ne pouvait pas m’offrir un cadeau plus merveilleux : ces petits projets, ces incroyables opportunités m’ont aidée à ne pas baisser les bras et m’ont accompagné durant ces 18 mois de traitement. J’ai retrouvé l’envie de me battre. En octobre, je me suis qualifiée pour l’YWAC (Youth and Puig Women America’s Cup) et je vais donc participer à l’America’s Cup. Dans le monde de la voile, c’est le graal. Je vais enfin partir à la conquête de ce rêve !
« Je peux à nouveau poursuivre un rêve de voile. »
Xavier de Le Rue, Travis Rice, Elisabeth Gerritzen, Marion Haerty : toutes les stars de la glisse se sont frottées au Freeride World Tour. Mais que se passe-t-il derrière leurs perfs hors du commun ?
TEXTE
Yfaire une perf, c’est y faire sa place. Même la légende la plus insaisissable du ski mondial, Candide Thovex, y a pris part en 2010.
Impossible pour un·e athlète amoureux·euse des belles lignes d’échapper à ce qui constitue la plus grosse compétition de freeride au monde.
Au départ, lors d’étapes organisées en Alaska, Espagne, Autriche, ou Suisse, 53 athlètes, les meilleur·e·s de la planète, réparti·e·s dans quatre catégories, ski, snow, homme et femme s’afrontent sur une ligne de une à deux minutes de leur choix juste repérée à la jumelle, en photo et en vidéo. Des faces à 50 ° dévalées à une
vitesse démente qui procurent un shoot d’adrénaline aux rider·euse·s comme au public. Une machine à créer du rêve et des champion·ne·s.
Et au milieu du gigantesque barnum, il y a un Français, Dom Daher, photographe historique depuis la première étape en 2008. C’est lui qui, levé à l’aube, boule au ventre, doit rider en premier des faces à 50 ° quand la neige est « carrelage », après une montée de deux heures à skis de rando par – 10 °C, un sac de 20 kg sur le dos. C’est lui qui crame ou congèle à rester des heures derrière un rocher sans bouger pour shooter la bonne image. Celle qui sera envoyée à tous les médias du globe. Compilés, ses près de 200 000 clichés sont la mémoire vivante de ce circuit unique.
Des coulisses qu’il fait vivre dans un flm intitulé What The FWT et qui lui ressemble : fantasque et passionné.
Il est venu, il a vaincu ! Le Français Candide Thovex au sommet du Bec des Rosses en 2010. Il a pris la troisième place en skiant la face par le couloir le plus raide.
« Le freeride restera toujours le freeride, compétition ou pas. »
DOM DAHER
Spectaculaire
Le Français Xavier de Le Rue en 2009 à Palisades Tahoe (Californie) : un saut d’une vingtaine de mètres.
25 ans de l’Xtreme 25 stars éclairent la montagne, tandis que Jérémie Heitz trace la face avec une LED sur le casque.
« Les défis logistiques incroyables du FWT n’ont jamais cessé de m’impressionner. »
Événement géant Nous voici au sommet du Petit Bec, le départ Dames de l’Xtreme de Verbier, la fnale du Freeride World Tour, avec une vue plongeante sur les 7 000 personnes présentes dans le public. Pour garder vierge cette face au milieu de la station, Eddy, le gardien, veille, empêchant les gens de monter trois semaines avant la compétition.
Elisabeth Gerritzen L’athlète suisse, désormais jeune retraitée du Tour, a laissé son empreinte avec le titre de championne du monde de freeride en 2021 en gagnant par deux fois la fnale du Freeride World Tour devant son public, à Verbier, en 2019 et 2021.
« La FWT family, ce n’est pas un mythe. »
Marathon technique L’un des membres de l’équipe des mountains ops (opérateurs montagne) en train de dérouler de la fbre optique reliant la production vidéo à la parabole satellite qui servira aux difusions en direct.
Traditionnelle soirée de clôture au Pub Mont Fort de Verbier En bonnet jaune, le skieur de Val Thorens, Thomas Diet, « Bichon » pour ses innombrables ami·e·s, qui le regretteront aussi fort sur les skis qu’au milieu du dancefoor.
Un mec qui assure Le snowboardeur pyrénéen Xavier de Le Rue a gagné trois fois l’Xtreme et a donné des sueurs froides au public avec des runs stratosphériques, tant par leur vitesse que par l’amplitude de ses sauts. Comme Aurélien Ducroz, il a marqué l’histoire du FWT.
Les stats 2024 du championnat du monde freeride de l’extrême.
224 compétitions annuelles
7 000 licencié·e·s : c’est la partie immergée du FWT qui fonctionne comme une pyramide. En bas, le FWT Junior, puis le FWT Qualifier, phases qualificatives pour ensuite monter sur le FWT Challenger, dont les meilleur· e·s évolueront sur le Freeride World Tour, l’élite : 22 skieurs, 12 skieuses, 12 snowboardeurs, 7 snowboardeurses.
721 000 followers sur Insta.
5 critères pour juger les rider·euse·s : la ligne (le choix de l’itinéraire), le contrôle, la fluidité, la technique, les sauts (hauteur, type de sauts et maîtrise de la réception).
En 2024, le FWT passe par l’Espagne (Baqueira Beret Pro), Andorre (Ordino Arcalis Pro), le Canada (Kicking Horse Golden BC Pro), la Géorgie (Georgia Pro), l’Autriche (Fieberbrunn Pro), la Suisse (Yeti Xtreme Verbier)
the red bulletin : Pourquoi avoir réalisé ce flm ?
dom daher : Pour remettre l’église au milieu du village. Montrer que derrière les images de champagne qui coule à fot, de poudreuse, d’exploits, de podiums, de ciel bleu, il y a un collectif hallucinant qui se déploie en coulisses pour que tout tourne. Au travers d’images animées, c’est plus parlant. Je voulais vraiment mettre en lumière toute cette excellence, celle des travailleurs de l’ombre qui œuvrent à la réussite d’un événement itinérant hors-normes. Et aussi montrer la part moins visible des riders, leurs peurs, leurs émotions. Donner à voir sur grand écran comment tout ce petit monde arrive à faire avec des éléments a priori ingérables.
Dans le flm, chaque chapitre se clôt par : « Ce n’est pas comme ça que je vois les choses. » Ce serait quoi votre vision personnelle ?
Ma vision, c’est justement tout ce que le public ne voit pas. En dix-sept ans, j’ai été le témoin privilégié d’exploits sportifs, certes, mais aussi de défs logistiques incroyables qui n’ont jamais cessé de m’impressionner.
Par exemple ?
La capacité d’une équipe à produire des images que l’on fait normalement depuis un studio bien chaufé, sauf que là, ça se passe à plus de 3 000 mètres d’altitude, parfois dans la tempête. Pour avoir un live qui tourne le matin à 8 h 30, il faut monter et dérouler des kilomètres de fibre optique. La nuit il y a des gens qui, après avoir monté tout le matériel – console, écran, parabole satellite, etc. – dorment dans la montagne, et se réveillent toutes les trois heures pour aller mettre de l’essence dans les groupes électrogènes, afn que les ordinateurs continuent à tourner et que les écrans LED ne gèlent pas… Et qui, une fois l’installation fnie, vont parfois devoir tout remonter dans une autre vallée, sur une autre face, parce que les conditions ont changé rendant le site de compétition trop risqué. Tout ça en quelques heures !
Il y aussi un staf, médical et sécurité, très efcace… Sur l’étape d’Andorre, l’an passé, un rider espagnol se crashe à 20 mètres de moi suite à un backfip raté, il tape fort la tête dans les rochers. Et il se passe seulement 37 secondes entre ma dernière photo où le gars chute devant mon objectif et le moment ou le toubib arrive sur lui ! L’équipe de médecins est composée d’urgentistes de haut-niveau qui savent réagir au quart de tour, c’est obligatoire dans ce genre de compétition où le danger est
Un grand moment
Le Plagnard Julien
Lopez sur l’étape de Chamonix, en 2013, alors qu’il envoie un de ses backfips légendaires.
L’histoire du FWT résumée en une photo Son fondateur Nicolas Hale-Woods (« un charisme hallucinant », selon Dom Daher) a créé la première fédération de surf suisse qui a donné naissance au circuit mondial de freeride.
Le rendez-vous des bons amis Max Hitzig (dr.) et Valentin Rainer à Verbier, 2023. Le Tyrolien « Valle », aujourd’hui âgé de 25 ans, a remporté le Freeride World Tour l’année dernière.
Retour au Captain’s Choice Motel Anne-Flore Marxer, ici photographiée à la sortie du schoolbus qui a servi de transport pour les familles des riders lors de l’étape en Alaska (Haines) en 2016.« L’hiver dernier sur Verbier, toute la face est partie en bas. Résultat : 150 000 euros de matériel enseveli. »
Tête la première Max Hitzig lors du FWT 2023 à Kicking Horse au Canada.
Tout a commencé avec une wildcard en 2023, et un an plus tard, il a été nommé
FWT23 Men Rider of the Year.
omniprésent. D’ailleurs, les gens du staf, guides et médecins, ont sur eux des photos de la face quadrillée, ambiance bataille navale. Si quelqu’un perd un ski en E6, les local heroes surnommés Ninjas, de super bons skieurs du coin, vont le récupérer pour que rien ne traîne sur la face.
Malgré une organisation béton, il y a des fois où ça dérape ?
Je pourrais écrire un livre ! Une fois en 2017 au retour d’une étape, toute la régie du live a été confsquée à la douane, car on y avait oublié des poignées de sacs airbag (qui se déclenchent en cas d’avalanche et comporte un système pyrotechnique, ndlr) et une génératrice où il y avait encore des traces d’essence dans le moteur.
Quel traitement vous ont réservé les douaniers ?
On a eu une amende de 30 000 dollars et on n’a jamais revu le matos ! Autre plan lose : l’hiver dernier sur Verbier, la fnale du circuit en apothéose avec le redoutable Bec des Rosses à rider, toute la face est partie en bas. Il y en a eu pour 150 000 euros de matériel enseveli. On en a retrouvé une partie, comme le podium ou la glacière de bouteilles de champagne, heureusement intactes, six mois plus tard !
Le FWT évolue, il a même été racheté par la FIS (Fédération Internationale de Ski) l’an dernier, les athlètes sont de plus en plus fort·e·s, y a-t-il des choses qui ne changent pas ?
Côté riders, l’évolution a été moins rapide que ce qu’on pensait. On a beaucoup plus de mouvements freestyle, on n’a pas la même exécution. Les faces sont parfois moins engagées, mais elles n’en sont pas moins belles. La vraie problématique, c’est d’avoir une diversité de lignes, originales. Je dirais que l’une des choses qui a le mieux survécu à l’évolution du Tour au fl des années, c’est la fraternité qui unit les riders et le staf.
On parle souvent de la FWT family... Et ce n’est pas un mythe ! À l’image de ces étapes en Alaska où on vit l’Amérique profonde, en autarcie, on joue au frisbee, on boit des canettes, on va rider tous ensemble… C’est un peu l’essence du FWT, cette histoire de communauté. Et c’est ce qui fait que le freeride restera toujours le freeride, compétition ou pas !
What the FWT, un documentaire à voir sur freerideworldtour.com et sur rts.ch
Le padel a le vent en poupe. Un petit frère du tennis ? Pas tout à fait ! David Beckham et Jürgen Klopp comptent parmi les précurseurs de ce curieux sport en cage. Les deux plus grands joueurs au monde vont te donner dix bonnes raisons de t’y mettre !
TEXTE CHRISTIAN EBERLE-ABASOLONuméro un Juan Lebrón, 28 ans, numéro un mondial entre 2019 et 2022.
Le padel a déjà fait plus de 25 millions d’adeptes dans le monde.
Les partenaires
Le padel se joue en double. Alejandro Galán (à droite) et Juan Lebrón sont coéquipiers depuis 2020.
Ne rougis pas si le mot « padel » est pour toi synonyme de kayak ou de rafting. Après tout, ce sport que l’on décrit souvent comme un mélange entre tennis et squash n’est pas encore très répandu chez nous, et il faut bien avouer qu’on aurait pu le baptiser autrement (le terme vient en fait du nom de la raquette).
Cela dit, l’époque où l’on confondait padel, ou padel-tennis, et paddle le sport aquatique sera bientôt révolue. Déjà sport national en Espagne et en Argentine, ce sont maintenant la plupart des pays européens qui adoptent ces raquettes atypiques avec des trous dans le tamis. Le padel est le sport de raquette qui se développe le plus au monde.
Mais d’où vient cette évolution ? Qu’estce qui rend ce sport si spécial ? Juan Lebrón, 29 ans, et Alejandro Galán, 27 ans, nous ont aidés à trouver 10 bonnes raisons.
Numéros un mondial de 2020 à 2022, les deux Espagnols, tombés dedans quand ils étaient petits, sont les mieux placés pour nous expliquer cette fascination planétaire pour le padel… et pourquoi ce sport peut nous aider dans nos relations.
La raquette
Les cordes sont remplacées par des trous situés sur la surface de frappe.
Largeur : 260 mm
Les trous
réduisent la résistance de l’air.
Épaisseur : 38 mm
Dureté
Longueur max. : 455 mm
C’est ce qui fait la différence ! Zone de frappe dure : moins de rebonds mais coups plus précis. Zone souple : coups plus puissants mais contrôle de balle réduit.
Dragonne de sécurité
Empêche les raquettes de s’envoler et de blesser quelqu’un.
20 m
Le terrain de padel Pour schématiser, c’est un petit terrain de tennis délimité par des vitres et des grilles.
La porte
Permet au joueur de rattraper une balle longue sortie à l’extérieur du terrain.
10 m
1 m
3 m
Tu t’es toujours demandé à quoi servaient tous ces calculs d’angles à l’école ? Le terrain de padel t’ apporte enfin une réponse. Le terrain de jeu étant délimité par des vitres, une frappe trop puissante n’est pas forcément perdue comme au tennis mais rebondit partout sur le terrain. Le but est de la renvoyer du côté adverse (en touchant d’abord le sol et le mur).
Angle, rotation et force de frappe déterminent la manière dont la balle rebondit sur le mur. Prendre la balle à la volée est une option parmi tant d’autres, car quiconque pense avoir d échiffré le code du padel grâce à ses connaissances en géométrie et en billard après seulement quelques échanges va vite déchanter. La grille (située près du filet) fait rebondir la balle de manière imprévisible. De quoi faire s’arracher les cheveux même aux vrais·es matheux·euses.
Le pionnier
Le jet-setter Alfonso de Hohenlohe-Langenburg († 2003) fait construire les premiers terrains de padel en Espagne en 1974.
Le padel ne nous vient pas de Suisse mais du Mexique (selon la légende) : disposant d’un terrain limité derrière sa maison, Enrique Corcuera fait construire une petite aire de jeu avec un filet bas entouré de parois pour s’amuser avec ses invité·e·s. Parmi les hôtes, son associé Alfonso de HohenloheLangenburg. Oui, le père de Hubertus de Hohenlohe, célèbre jet-setter et skieur auréolé de 26 participations aux championnats du monde et aux JO pour le Mexique. Rapidement conquis, Alfonso fait construire deux installations dans son club de Marbella, lieu incontournable dans les années 1970.
Depuis la Costa del Sol, ce nouveau sport se répand comme une traînée de poudre chez les millionnaires argentins et les célébrités espagnoles pour conquérir le monde hispanophone puis le reste du monde. « Difficile d’en revendiquer la paternité, explique le champion Alejandro Galán, l’un des près de 3,5 millions de joueur·euse·s de padel espagnol·e·s. Venu d’Argentine, inventé au Mexique, ce sport conquiert toujours plus de pays, je trouve ça vraiment génial. »
Aces, coups droits, smashs, services gagnants… au tennis, plus un adversaire est grand et fort, plus il est difficile à battre. Au padel, la supériorité physique est relativisée par un service en dessous de la taille, une balle plus molle et des parois en verre. Comme les coups durs rebondissent contre le mur (voir point 1), il n’y a que trois options pour « tuer » un point, comme disent les pros. Premièrement : frapper la balle dans un angle pour la faire passer au-dessus du mur après avoir touché le sol (un « Smash ×4 » pour les initié·e·s). Deuxièmement : smasher assez fort pour que la balle passe au-dessus du mur de la zone adverse et revienne dans son camp. Troisièmement : jouer avec finesse.
« Mesurer deux mètres ne va pas te servir à grand-chose si tu joues mal, explique Alejandro Galán. Il faut faire preuve de lucidité, de technique et de précision, surtout en défense. » Voilà pourquoi les échanges au padel durent en moyenne 60 % plus longtemps qu’au tennis. Les pros sont même capables de récupérer un « Smash ×3 » (frappe puissante qui sort sur le côté gauche ou droit du terrain) en passant par la porte et de renvoyer la balle sur le terrain (voir page précédente)
Le padel se joue surtout en double. Chaque joueur ou joueuse doit donc trouver un ou une partenaire, entretenir de bonnes relations avec celui-ci ou celle-ci et supporter des séparations parfois difficiles. « Je trouve ça bien, explique Alejandro Galán, qui a connu quatre partenaires de jeu avant Juan Lebrón et a dû jouer quelques temps en solo quand ce dernier s’est blessé en mai. Dans notre sport, c’est normal de changer de partenaire. L’important, c’est de rechercher celui qui va te faire donner le meilleur de toi-même. Et si ça ne matche pas, il faut changer quelque chose. »
On finit toujours par trouver chaussure à son pied, comme le résume Lebrón : « Ale et moi, on se complète parfaitement, ce qui nous permet d’élever notre niveau tout en étant synchrones sur le plan humain. Notre partenariat, c’est à la fois un projet pour le présent et l’avenir. »
« Ale et moi, on se complète parfaitement, ce qui nous permet d’élever notre niveau tout en étant synchrones sur le plan humain. Notre partenariat, c’est à la fois un projet pour le présent et l’avenir. »
JUAN LEBRÓN
« L’intérêt c’est de jouer ensemble, d’échanger pendant et après une partie. Pour nous, l’aspect tactique l’emporte sur l’aspect physique. »
ALEJANDRO GALÁN
Zlatan Ibrahimovic´ Le nouveau hobby de l’ex-footballeur ? Construire des terrains de padel.
5
La liste des personnalités qui se sont entichées du padel est un véritable who’s who du football : Neymar, meilleur buteur brésilien de tous les temps, a fait construire deux terrains sur sa propriété de Rio. David Beckham s’est fait filmer par la presse en train de jouer avec d’anciennes gloires du foot en marge du mondial 2022 au Qatar.
Zlatan Ibrahimović a déjà fait construire plusieurs centres de padel en Suède, imité en Allemagne par Hansi Flick, sélectionneur de l’équipe nationale. Quant à Jürgen Klopp, entraîneur de Liverpool et l’un des plus fervents défenseurs du padel depuis plusieurs années (« le meilleur sport au monde selon moi après le football »), il possède non seulement un centre de padel à Berlin, mais a également lancé sa propre ligne de raquettes.
L’élite du tennis suisse – ou plutôt les ex-professionnel .le. s – ont également échangé leurs raquettes. Ainsi, Roger Federer s’est déjà essayé au padel. Martina Hingis s’engage elle aussi pour cette discipline en tant qu’ambassadrice Cupra : « Je voulais essayer le padel et j’ai été enthousiasmée dès le début. C’est plus une question de précision, c’est rapide et ça se joue à toute vitesse. C’est un sport cool et nouveau. »
Lionel Messi est surnommé « La Pulga » (la puce) en raison de sa petite taille, Max Verstappen « Mad Max » à cause de sa conduite « sportive » sur les pistes (est-ce vraiment un compliment ?) et le champion toutes catégories du padel, Juan Lebrón, est plus connu sous le sobriquet d’« El Lobo », parce qu’il tend tellement son cou quand il fait des reprises qu’il fait penser à un loup en train de hurler. Aouhhhhhh !
Jürgen Klopp Toujours se réinventer ! L’entraîneur de Liverpool a commencé sa carrière de padel à 47 ans.
« On s’amuse, pour moi, c’est ça le padel, explique Juan Lebrón quand on lui demande ce qui le fascine dans ce sport. Depuis tout gosse, j’adore cet aspect du sport qui permet de faire de nouvelles rencontres. Dans le bus en route vers Madrid, lors des tournois ou même après les matches, on rencontre plein de gens qui partagent les mêmes intérêts. Et ça s’est encore plus démocratisé aujourd’hui avec les applis. On organise une partie avec trois joueur·euse·s inconnu·e·s, on se rencontre sur le terrain et on devient potes avec ses coéquipier· ère·s et même ses adversaires. »
« Le padel est un sport collectif, renchérit Galán, ce qui explique que les matches en simple soient si rares. Quand tu joues seul, le sport perd de sa magie. L’intérêt c’est de jouer ensemble, d’échanger pendant et après le match. L’aspect tactique l’emporte sur l’aspect physique. »
Si beaucoup de clubs de foot et autres associations de tennis se plaignent d’une baisse de leurs effectifs, les terrains de padel, eux, connaissent une croissance endémique dans plusieurs pays. Les seize modestes terrains recensés en Autriche en 2019, sont passés à 100 en 2021 pour atteindre 220 un an plus tard.
Pour prendre le pouls de cette évolution, il suffit de regarder la Scandinavie. En Finlande, le nombre de terrains a été multiplié par huit entre 2019 et 2022 (788 actuellement). En Suède, le chiffre s’est multiplié par douze en l’espace de trois ans (3 500 terrains). La probabilité de trouver un terrain près de chez soi augmente presque quotidiennement. La France, elle, est passé de 995 terrains en 2021 a près de 1 500 fin 2022.
En Suisse aussi, les passionné·e·s de padel disposent désormais de plus de 220 courts intérieurs et extérieurs. Alors qu’en 2016, seulement 74 joueurs et joueuses licencié·e·s s’affrontaient lors de neuf tournois au total, ils et elles sont aujourd’hui 1 130 licencié·e·s, selon SUIPA, l’association officielle de padel, à se mesurer lors de 120 tournois par an.
Travail d’équipe
Juan Lebrón (à gauche) et Alejandro Galán en pleine partie. Le padel connaît un engouement international et pourrait faire son entrée aux JO de 2032.
« Mesurer deux mètres ne va pas te servir à grandchose si tu joues mal. Il faut faire preuve de lucidité, de technique et de précision, surtout en défense. »
ALEJANDRO GALÁN
9
Si le padel est tellement à la mode en ce moment, c’est parce qu’il est facile de s’y mettre. Alors qu’au tennis, il faut des années d’entraînement pour soigner son revers, on progresse vite au padel. La raquette, constituée d’une zone de frappe dure en composite (donc non cordée), pardonne certaines erreurs de positionnement.
Parfois, il suffit de toucher la balle, tout simplement. Cela donne lieu à des échanges spectaculaires bien vite immortalisés sur les portables et partagés sur les médias sociaux. Avalanche de likes en perspective…
Court pop-up Padelta, Puls 5 Zurich, 2023.
Des frappes redoutables qui passent du mur au terrain adverse, des joueur·euse·s qui récupèrent une balle en sprintant hors du terrain, Juan Lebrón qui s’étire comme un loup hurlant… Pas encore convaincu ?
Rejoins-nous sur redbull.com/padel pour mieux comprendre ce sport à la mode, suivre des parties en direct et apprendre quelques astuces pour tes prochaines parties.
Scanne le code pour retrouver toutes les infos sur la CUPRA Padel Cup.
COUNT ON ME
DS-7 POWERMATIC 80 MOUVEMENT AUTOMATIQUE · RÉSERVE DE MARCHE DE 80 HEURES · SWISS MADE DS-7 CHRONOGRAPH MOUVEMENT QUARTZ SWISS MADEAvec des ingrédients d’origine 100 % naturelle.
Au goût unique.
Boissons bio. Pas des Energy Drinks.
CH-BIO-004
Trail sans pareil : le skyrunner Rémi Bonnet nous dévoile la diversité du Tessin.
Rémi Bonnet (29 ans)
Le Suisse est l’un des meilleurs skieurs de randonnée et skyrunners au monde.
Le bleu du lac Majeur en contrebas, les cimes enneigées des Alpes à l’horizon : embarquez pour le Tessin avec Rémi Bonnet, skyrunner.
Avec ses paysages de forêts mixtes, de crêtes de collines et de montagnes abruptes, le Tessin semble avoir été fait pour les coureurs et coureuses de montagne.
Un immense réseau de 1 400 kilomètres de sentiers à travers un éventail de reliefs comme autant de défs à relever. Plus qu’un parfait terrain d’entraînement, le Tessin est une claque esthétique : dans la région d’Ascona-Locarno, les sentiers entretenus toute l’an-
née vous permettront d’admirer lacs de montagne, cascades et autres villages pittoresques composés d’antiques constructions rurales, les « rustici ». Où que vous soyez, vous ressentirez constamment la présence silencieuse du lac Majeur, qui concourt à la douceur du climat et à l’excellente qualité de l’air. Rien de tel qu’une bonne boufée d’air pur dans vos poumons pendant la course. Je vais me pencher plus particulièrement sur le trail entre la Cimetta et l’Alpe Nimi, une
randonnée assez exigeante d’environ trois heures praticable seulement entre juin et octobre. Nous partons de Muralto, à environ 200 mètres au-dessus du lac Majeur, et prenons rapidement de l’altitude.
Première étape : la station de téléphérique CardadaCimetta. De là, le sentier de Vallemaggia, sur lequel je
Au hasard des rencontres : l’alpage permet de lier connaissance.
Droit au but :
Rémi atteint la Capanna Nimi, un alpage situé à 1 718 m.
reviendrai bientôt, se dirige vers le nord. Théoriquement, vous pouvez vous y rendre en téléphérique (30 CHF), mais choisir la solution de facilité n’est pas trop dans mes habitudes.
Petit conseil en passant : si vous débutez en course de montagne et que votre objectif est d’acquérir une bonne condition physique de base, je vous conseille plutôt de faire le trail qui mène à la station ; les sept kilomètres vous prendront environ une heure et demie et vous pourrez ensuite rejoindre la vallée en télécabine. Variante plus longue : la boucle de Cardada. Comptez environ trois heures de plus, le trail vous ramènera à la station d’Orselina près de Locarno.
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre route, la Via Alta Vallemaggia (ou VAVM). Deux cents kilomètres autour de la vallée de la
Maggia en partie exposés et périlleux (niveau de difculté T3 à T5, chemins sécurisés et équipés de chaînes). Plusieurs jours vous seront nécessaires pour tout parcourir, c’est pourquoi j’ai sélectionné une étape plus simple d’une dizaine de kilomètres.
Allons-y ! Depuis la station du téléphérique située à 1 646 mètres, nous poursuivons notre ascension à travers
Notre objectif du jour : la Capanna Nimi, un refuge en pierre à 1 718 mètres où nous passerons la nuit (30 CHF/ soir). Nous nous dirigeons au nord sur le sentier balisé de points bleus et suivons plus ou moins la crête en passant par la Cima della Trosa (1 869 mètres) et le panorama de Madone. Nous empruntons ensuite le fanc sud-ouest du Pizzo d’Orgnana
bois et prairies. Passé le refuge au sommet de la Cardada, nous quittons la lisière de la forêt pour traverser les crêtes et les plaines entre les vallées de Vallemaggia et de Verzasca. Pas de panique, le sentier (de difculté T4) ne s’interrompt jamais vraiment ici, mais il faut avoir un pied sûr et ne pas soufrir de vertige. C’est un excellent test pour savoir si vous êtes mentalement prêt·e à parcourir la Via Alta Vallemaggia dans sa totalité.
(2 218 mètres), prenons la bifurcation signalée à gauche, soit vers le nord-ouest, puis empruntons le Passo di Nimi et la Cima di Nimi (2 191 mètres) pour descendre jusqu’à l’Alpe Nimi. Les pentes abruptes et les crêtes sont souvent plongées dans la brume, attention de ne pas glisser sur l’herbe en cas de pluie.
Construit en 1742, l’Alpe Nimi est un alpage qui fait aussi ofce d’auberge. Accueil chaleureux, apéro dînatoire
Bain de pieds avec vue : détente à la fraîche pour Rémi sur l’Alpe Nimi.
avec fromage de chèvre, poivrons marinés et pain croustillant, puis gnocchis et desserts, le tout fait maison ! Vue imprenable sur le lac Majeur et le massif du Mont-Rose, même s’il est enveloppé de brouillard ce jour-là. Dix-huit lits sont disponibles, il est fortement recommandé de réserver, surtout l’été.
Vous pouvez également rejoindre l’alpage en moins de quatre heures depuis Gordevio : le trajet est direct depuis la vallée en contrebas. D’ailleurs, n’hésitez pas à prendre cette route le lendemain pour redescendre et prendre le bus de retour pour Locarno, ou repassez comme précédemment par les crêtes. En chemin, vous rencontrerez sûrement des chèvres, les meilleures coureuses de montagne au monde. Traitez-les bien et prenez-en de la graine, car ce sont elles les véritables expertes et championnes parmi les skyrunners !
« Traitez les chèvres avec respect, ce sont elles les vraies expertes ! »
Pour fnir, je voudrais vous présenter succinctement le trail du Valle Verzasca. Départ du barrage pour un magnifque parcours de 24 kilomètres à travers les bois et les hameaux isolés de Vogorno.
Et enfn, le clou du spectacle : le village de Lavertezzo avec son pont de pierre médiéval à deux arches. De là, vous pouvez soit revenir sur
vos pas, soit poursuivre votre route en allant de Brione à Sonogno le long du Sentiero per l’arte et ses sculptures contemporaines. Un bus vous ramènera ensuite au bas de la vallée. Dernier conseil pour tous les amateur.rice.s de grimpette : courez depuis Frasco (885 m), presque au fond du Val Verzasca jusqu’au magnifque lac de montagne d’Efra, soit environ mille mètres de dénivelé positif. Pour ce trail bien pentu, se rendre au point de départ en voiture ou en bus puis faire l’aller-retour.
redbull.com ; Instagram : @remi_bonnet
Du nord, emprunter l’autoroute A2 par le tunnel du Saint-Gothard jusqu’au Tessin. Trains directs pour Locarno depuis Zurich, Bâle ou Lucerne. « Avec son architecture méditerranéenne et son climat tempéré, Locarno est une ville charmante et pittoresque. » Le bar à vin Isolino propose d’excellentes bruschettas. Pour la gourmandise, rendez-vous au café Al Porto Lago : glaces succulentes et desserts comme des œuvres d’art ! ascona-locarno.com
Courir léger :
« 1,5 l d’eau, trousse de premiers secours, coupevent, coupe-faim ou gels énergétiques pour éviter les fringales. Un sac de couchage léger et une montre connectée avec boussole. Chaussettes et T-shirts de rechange pour la nuit au refuge. Une paire de gants pour éviter d’écorcher ses mains sur les chaînes de sécurité. Et évidemment, une bonne paire de chaussures de trail avec semelles adhérentes. »
5 MAI 2024 à ZOUG ou via APP
INSCRIS-TOI MAINTENANT
Longines remet les pendules à l’heure avec la Conquest Heritage Central Power Reserve.
Àl’occasion des septante ans de sa collection phare Conquest, Longines revisite ce garde-temps iconique des années 50. Synonyme d’exploits sportifs, la marque au sablier ailé offre une cure de modernité à cette collection délicieusement vintage. Les deux disques tournants au centre du cadran font écho aux modèles développés pour l’aviation dès la fin des années 20, le fond vissé transparent permet d’admirer le nouveau calibre automatique. Ô temps, reprends ton vol… Le prodige du ski alpin, Marco Odermatt, bénéficie même de sa Conquest en édition limitée. Dispo en version champagne, anthracite ou noir.
Plus d’infos sur longines.com
Coup d’œil à l’intérieur Boîtier en acier 38 mm ; indicateur de réserve de marche avec remontage automatique ou manuel ; résistance aux champs magnétiques dix fois supérieure à la norme ISO 764.
Modèle anthracite avec douze index appliqués dorés roses, bracelet en cuir noir.
Une montre en forme d’hommage au temps qui passe.
Guerres, crise climatique… Le quotidien peut être très anxiogène. Andreas Breitfeld livre une méthode imparable contre le stress.
La nature fait quand même bien les choses : face à un stress soudain ou à une situation de danger immédiat, la fréquence cardiaque s’accélère, les muscles se tendent et le cerveau se focalise sur un seul objectif : fuir ! Autrefois, devant les crocs acérés du tigre à dents de sabre, c’était la meilleure chose à faire. On se mettait alors à détaler sans trop réféchir, le plus loin possible du danger, et le stress retombait, automatiquement. C’est donc un peu grâce à notre faculté de stresser un max – merci le cortisol ! – que l’espèce humaine a pu survivre jusqu’à aujourd’hui.
De nos jours, le stress au quotidien prend plus souvent la forme d’une anxiété latente que l’on ressent en pensant à son travail, à la peur de choper un virus, en regardant les
Assieds-toi sur le bord d’une chaise, les deux pieds à plat, le dos droit. Respire profondément par le nez, puis (sans avoir expiré) reprends encore une inspiration par le nez. Expire ensuite lentement par la bouche. Le retour au calme se fait sentir dans les quarante secondes qui suivent. Plus on expire lentement, plus c’est efcace.
actualités… C’est un stress chronique qu’il est impossible de fuir. Il existe – heureusement – une technique toute simple pour apprendre à calmer cette anxiété qui nous mine au jour le jour : la double inspiration.
Cette méthode permet d’activer les neurones qui contrôlent les connexions cerveau-respiration – en agissant directement sur nos états d’angoisse et de panique. La stimulation consciente de ces circuits nerveux a pour efet de stopper la montée de stress, mais aussi de rééquilibrer la concentration d’oxygène et de dioxyde de carbone dans le sang.
La technique de la double inspiration a été décrite dans le magazine Nature en 2016 et rendue populaire auprès des biohackeur.euse.s grâce au professeur Andrew Huberman, de l’université de Stanford.
À la prochaine crise d’angoisse, un seul mot d’ordre : respirer… plutôt deux fois qu’une !
La double inspiration : une technique aussi simple qu’efficace.
Andreas Breitfeld est le biohackeur le plus célèbre en Allemagne, avec son laboratoire basé à Munich. Le biohacking, c’est de la biologie participative – et dans un sens plus étendu, tout ce qui nous permet, grâce à la recherche, d’améliorer notre santé, notre qualité de vie et notre longévité.
Loredana vient de sortir son nouveau single Lovesong Instagram : @loredana
Miley Cyrus FLOWERS (2023)
« Le choix de cette chanson peut surprendre, d’autant plus venant d’une rappeuse comme moi. Les sujets thématisés dans ces paroles me parlent : l’amour de soi et l’indépendance. La vraie force, c’est de s’imposer seule et de reconnaître que la guérison est toujours possible. J’ai grandi avec sept frères, mais j’ai toujours fait preuve de détermination et suivi ma voie. »
2Pac HIT ’ EM UP (1996)
« De l’émotion à l’état pur ! Il s’agit d’être authentique et de tout laisser sortir. Cela fonctionne non stop depuis la sortie de ce titre en 1996 : il continue d’être viral sur Tiktok ! Ce qui prouve à quel point la chanson est réelle. Pour ma part, elle m’inspire à retranscrire mon histoire et mes sentiments dans ma musique. C’est ainsi que je crée un véritable lien avec mes fans. »
La rappeuse Loredana révèle ce qu’elle écoute elle-même. Un invité surprise dans sa playlist : Lionel Richie.
Depuis Sonnenbrille, son premier tube en 2018, Loredana est devenue une fgure incontournable sur la scène du rap germanophone. Elle vient de sortir son nouveau titre, Lovesong ; elle a été qualifée par la magazine Forbes de personnalité exceptionnelle dans la liste 30 under 30 ; elle se montre à la fois très fère d’être maman, et très amoureuse de son compagnon, le footballeur pro Karim Adeyemi. La Suissesse d’origine kosovare, de son vrai nom Loridana Zef, expérimente la diversité à tous les niveaux dans sa vie. Ce qui explique pourquoi ses goûts musicaux ne se concentrent pas sur le hip-hop, comme on pourrait le penser. Pour The Red Bulletin, Loredana égrène les quatre temps forts de sa playlist très personnelle.
M. Jackson & L. Richie WE
« Cette chanson montre que la musique ne connaît pas de frontières, et combien elle peut infuencer le changement social. Pour nous, artistes, la musique est un outil puissant pour rassembler les gens et faire bouger les choses. En outre, je me demande comment Michael Jackson et Lionel Richie, qui sont si diférents, ont pu écrire cette chanson ensemble. »
Dr. Dre STILL D.R.E. (2001)
« Ce morceau est une pierre angulaire du hip-hop et participe à l’héritage durable du rap de la côte ouest des USA. Il montre à quel point il est important de respecter ses racines, de rester fdèle à soimême, et aussi de ne jamais se reposer sur ses acquis. Je l’écoute pour me plonger dans cet héritage. C’est surtout en voiture que j’aime monter le volume de cette chanson. »
Découvre ces événements hauts en couleur pour marquer la fin de l’hiver !
6
AVRIL
Voici une course pour les passionné·e·s de ski et de snowboard : les participant·e·s peuvent donner libre cours à leurs plus folles envies… Car ce qui compte, c’est le style, non pas pour la glisse, mais en termes de tenue. Avec ses pistes de ski exceptionnelles et une vue imprenable sur les Alpes, Verbier est l’endroit idéal pour prendre congé de l’hiver comme il se doit, dans une ambiance festive et chaleureuse. C’est l’équipe qui fera preuve de la plus grande originalité, en se distinguant par une énergie et une imagination sans pareilles, qui sera promue Crew of the Year ! Plus via le code ci-contre.
Red Bull Homerun fait appel à la créativité.
26
MARS AU 6 AVRIL CHAMPIONNATS SUISSES DE SKI
Cette année encore, l’élite du ski suisse se battra pour les titres de championne et de champion suisse lors des Championnats suisses BRACK.CH. Le slalom et le slalom géant débuteront à Lenzerheide, tandis que les courses de descente et de Super-G se dérouleront à Davos. Toutes les infos sur les courses à retrouver sur le site ofciel swiss-ski.ch
21
AU 24 MARS FIS FREESKI & SNOWBOARD WORLD CUP CORVATSCH
Les top freeskieur·euse·s et snowboardeur·euse·s de slopestyle se retrouvent près de St-Moritz pour la fnale de la CM. Lors de la dernière compétition de slopestyle, il s’agit non seulement de remporter des titres événementiels, mais aussi de décrocher les grands et petits globes de cristal FIS. La Suisse sera représentée, entre autres, par Mathilde Gremaud, Nicolas Huber et Andri Ragettli. corvatschpark.ch/world-cup
21
MARS AU 28 MAI
RED BULL CAN YOU MAKE IT?
Des équipes du monde entier ont sept jours pour voyager de Milan, Barcelone, Budapest, Copenhague, Amsterdam à Berlin avec, pour seule monnaie, des canettes de Red Bull à échanger contre de la nourriture, un logement ou un transport. Le but est d’atteindre la ligne d’arrivée, à Berlin. Can you make it? Inscristoi avant le 31 mars ! redbull.com
Le 15 mars 2024, le club Garage à Saint-Gall deviendra le hot spot d’un concours DJ interactif. Quatre équipes de DJ, dont le duo bien rodé LCone & Kackmusikk, MALEFI & Nik Otis, Stipe & Hyphen, ainsi que DJ RUFF & LieVin, enthousiasmeront le public avec leurs battle sets. Mira Weingart animera la soirée en tant qu’hôte, tandis que DJ Bazooka assurera des rythmes entraînants avant, pendant et après le concours. Les billets sont disponibles en prévente. redbull.com
Polymanga est la plus grande manifestation de Suisse consacrée à la culture pop, aux jeux vidéo et aux mangas. La manifestation de Montreux a accueilli plus de 50 000 personnes l’an dernier. Avec des concerts, des déflés de cosplay, des tournois de jeux vidéo et une galerie marchande sur 18 000 m2. polymanga.com
23
ET 24 MARS FREERIDE WORLD
La grande fnale du Freeride World Tour aura à nouveau lieu au Bec des Rosses à Verbier. Des pentes avec une inclinaison de plus de 50 °, un dénivelé de 550 mètres : les meilleur·e·s au monde devront faire leurs preuves sur ce terrain techniquement extrême. freerideworldtour.com
Directeur de la publication
Andreas Kornhofer
Rédacteur en chef
Andreas Rottenschlager
Éditing
David Pesendorfer
Directeur exécutif de la création
Markus Kietreiber
Direction créative
Erik Turek (dir.), Kasimir Reimann
Maquette
Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter, Miles English, Kevin Faustmann-Goll, Carita Najewitz, Tara Thompson
Rédaction photo
Eva Kerschbaum (dir.), Marion Batty (adj.), Susie Forman, Tahira Mirza, Rudi Übelhör
Gestion de la rédaction
Marion Lukas-Wildmann
Managing editor
Ulrich Corazza
Global content
Tom Guise (dir.), Lou Boyd
Publishing management
Sara Car-Varming (dir.), Ivona Glibusic, Melissa Stutz
Directeur ventes médias & partenariats
Lukas Scharmbacher
Direction artistique commerciale
Peter Knehtl (dir.), Lisa Jeschko, Martina Maier, Julia Schinzel, Florian Solly
Direction des op. éditoriales
Sigurd Abele
Direct to consumer business
Peter Schiffer (dir.), Marija Althajm, Melanie Schmid, Yoldaş Yarar (abo) Management vente et projets spé.
Klaus Pleninger, Florian Pötzelsberger
Fabrication & production
Veronika Felder (dir.), Martin Brandhofer, Walter O. Sádaba, Sabine Wessig
Iconographie
Clemens Ragotzky (dir.), Claudia Heis, Nenad Isailovic, Josef Mühlbacher
Sales operations & development
Anna Schönauer (dir.), Manuela Brandstätter, David Mühlbacher, Monika Spitaler
Finances
Ziga Balic, Nora Kovacs-Horvacs Managament de projet publishing
Katrin Dollenz
Assistante du mngt général
Sandra Stolzer
Directeur général
Red Bull Media House Publishing
Stefan Ebner
Adresse de la publication
Am Grünen Prater 3, A-1020 Vienne, Téléphone: +43 1 90221-0, redbulletin.com
Propriétaire médias et éditeur
Red Bull Media House GmbH, Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, A-5071 Wals bei Salzburg, Autriche FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700
Directeurs généraux
Dietmar Otti, Christopher Reindl, Marcus Weber
THE RED BULLETIN
Suisse
ISSN 2308-5886
Rédaction
Anna Mayumi Kerber (dir.), Christine Vitel
Country Project Management
Meike Koch
Traductions
Willy Bottemer, Valérie Guillouet, Claire Schieffer, Jean-Pascal Vachon, Gwendolyn de Vries
Secrétariat de rédaction
Lucie Donzé
Ventes médias & partenariats
Christian Bürgi (dir.), christian.buergi@redbull.com
Marcel Bannwart, marcel.bannwart@redbull.com
Lauritz Putze, lauritz.putze@redbull.com
Michael Wipraechtiger, michael.wipraechtiger@redbull.com
Abonnements
The Red Bulletin Leserservice, Postfach, CH-6002 Lucerne, +41 41 329 22 00, abo@ch.redbulletin.com
Impression
Quad/Graphics Europe Sp. z o. o., Pułtuska 120, 07-200 Wyszków, Pologne
Adresse
Am Grünen Prater 3, A-1020 Vienne, Telefon : +43 1 90221-0, Web : redbulletin.com
Contact redaktion@at.redbulletin.com
THE RED BULLETIN
Allemagne
ISSN 2079-4258
Rédaction
David Mayer
Country project management
Natascha Djodat
THE RED BULLETIN
France
ISSN 2225-4722
Rédaction
Pierre-Henri Camy (dir.), Marie-Maxime Dricot, Christine Vitel
Country project management
Marin Heitzler
THE RED BULLETIN Grande-Bretagne
ISSN 2308-5894
Rédaction
Ruth McLeod
Country project management
Ollie Stretton
THE RED BULLETIN
Autriche
ISSN 1995-8838
Rédaction
Nina Kaltenböck (dir.), Lisa Hechen berger
Country project management
Julian Vater
THE RED BULLETIN USA
ISSN 2308-586X
Rédaction
Peter Flax (dir.), Melissa Gordon, Nora O’Donnell
Country project management
Branden Peters
De jeunes talents suisses écrivent ici sur des thèmes qui les gardent éveillé.e.s et leur tiennent à cœur, en leur donnant un twist positif.
De l’importance de s’égarer sans perdre le nord
posaient, mais plutôt de lointaines connaissances. Ce qu’elles sous-entendaient, c’était : « Es-tu enfn arrivée là où tu voulais arriver ? » Et ils et elles ne faisaient pas allusion à une destination précise mais à mon mode de vie : as-tu enfn la vie dont tu rêvais ? As-tu enfn le sentiment de t’être trouvée, d’avoir trouvé ce qui te correspond ?
Cela fait maintenant six ans que je passe la moitié de l’année à l’étranger. La plupart du temps, je reste plusieurs semaines – voire plusieurs mois – au même endroit, mais cela m’arrive aussi de prendre mon sac à dos pour explorer un pays. Quand j’ai commencé ce style de vie nomade, mes amis m’écrivaient souvent ce message quand je quittais la Suisse : « Est-ce que tu es bien arrivée ? » Mais après quelques années, cette question si familière s’est légèrement modifée. On me demandait désormais si je m’étais enfn « posée » – non plus lorsque je partais en voyage, mais à mon retour en Suisse. Cette question, ce n’étaient plus mes amis et amies qui me la
Au début, lorsqu’on me posait cette question, je ne savais jamais trop quoi répondre. J’aimais cette façon de vivre peu conventionnelle, mais était-ce vraiment ce que je voulais pour toujours ? Je n’avais pas seulement choisi d’être nomade : j’allais aussi à contre-courant de toute responsabilité fnancière. Je travaillais juste ce qu’il fallait pour survivre et ma priorité n’était pas l’argent, mais le plaisir qu’un projet ou un boulot pouvait me procurer. En bref : je refusais catégoriquement cette obsession de la performance si chère à notre société, où l’on nous apprend à vouloir « toujours plus ». Évidemment, je m’intéressais encore moins à fonder une famille. Ce que je voulais, c’était vivre dans des endroits diférents, et pouvoir, si l’envie
« Je crois qu’on aurait tout intérêt à prendre le temps de se trouver une boussole que l’on consulte lorsque l’on perd le nord. »
m’en prenait, partir ailleurs et tout recommencer de zéro. Je voulais voyager, dormir aussi longtemps que je le souhaitais et faire la fête. Je changeais sans cesse la liste de mes priorités, je consacrais mon temps aux personnes qui m’inspiraient et aux idées qui me fascinaient. Je recherchais le bonheur plutôt que l’argent et l’aventure plutôt que la sécurité. Mais était-ce ce que je voulais faire pour le restant de mes jours ? Était-ce donc vraiment ça, ma vie ? Après avoir tenté, au début, de répondre à cette question, j’ai fni par laisser tomber – car au bout du compte, est-il vraiment nécessaire d’arriver quelque part ?
Aujourd’hui, je n’y crois plus. Je crois en revanche à l’importance de savoir partir, de découvrir, de repartir et de changer de direction. Je crois que la vie n’est qu’une quête infnie vers son chemin intérieur. Certes, il peut arriver que cette quête nous emmène dans des endroits qui nous plaisent particulièrement, voire qui nous rendent vraiment heureux – ou qu’elle nous ofre, au long de la route, de belles rencontres, un travail épanouissant. La vie est belle lorsque tout semble se passer comme nous l’avons souhaité. Mais tout évolue constamment, et nos propres envies aussi. Un lieu, un travail ou des projets de vie qui nous plaisaient peuvent soudain ne plus nous convenir du tout. Cela ne veut pas dire pour autant qu’on a fait fausse route, que cette phase de notre vie était erronée, qu’on n’est pas encore « arrivé à destination ».
Il y a quelques années, j’avais des projets de vie diférents de ceux d’aujourd’hui : j’étais en recherche d’expériences et d’objectifs qui sont devenus complètement caduques aujourd’hui. Mais j’ai conservé au fl du temps certaines de mes priorités, et pour pouvoir les respecter, j’ai dû sans cesse adapter ma trajectoire, retracer mes repères. Cela m’a amenée à une conclusion : ce n’est pas le fait d’arriver quelque part ni d’avoir une destination qui importe, mais plutôt le fait d’avoir une boussole qui nous aide à nous orienter. Pas une vraie boussole magnétique, non : je parle d’une boussole intérieure – même si elle se trouve parfois à l’extérieur de soi.
Je crois qu’on aurait tout intérêt à prendre le temps de se trouver une boussole que l’on consulte lorsqu’on perd le nord. Elle peut prendre la forme d’un rituel dans lequel on se peut réfugier lorsqu’on sent que l’on s’écarte d’un chemin. Moi, ce sont des personnes qui me servent de boussole – notamment ma sœur et ma meilleure amie. Ce sont elles qui me disent où aller lorsque je me sens perdue. Ce sont elles qui me connaissent par cœur et qui savent parfois mieux que moi ce qui me convient. Il faut dire que plus on s’écarte d’une vie normale ou considérée comme normale, plus on prend le vent de face – et plus on est amené à défendre et à assumer ses choix.
Pas de plan A
Yvonne Eisenring est autrice de best-sellers, écrit des scénarios et anime des podcasts (Zivadiliring, via SRF). Son dernier roman, Life Rebel, paraîtra le 28 mars chez Piper Verlag, en allemand.
Quand j’ai voulu déménager à New York pour y écrire mon nouveau livre, Life Rebel, j’ai été obligée de m’expliquer, voire parfois de me justifer. Beaucoup ne comprenaient pas pourquoi j’avais envie de partir dans une ville aussi bruyante et animée. On me conseillait plutôt le bon air des Alpes, un petit village perdu dans la campagne, bref : un endroit moins propice à la distraction. On m’a aussi conseillé de rester chez moi, où tout est déjà tellement familier. Mais je savais que c’était justement dans cette « ville qui ne dort jamais » que j’arriverais le plus facilement à me concentrer – parce que je ne serais pas contrainte de suivre un rythme précis : je peux écrire pendant la nuit et sortir faire la fête dans la journée, si j’en ai envie. Je peux rester le soir chez moi et aller voir un Comedy Show à l’heure du déjeuner ou retrouver des amis qui n’ont, comme moi, pas d’emploi du temps classique avec des horaires de bureau. Et parce que cette ville est constamment en ébullition, je n’ai jamais peur de rater un événement ou une sortie.
Pourtant, même si je sais pertinemment qu’il me faut l’atmosphère d’une métropole pour travailler, j’ai été tentée d’écouter ces conseils : c’est dans ces moments de doute que je suis très heureuse d’avoir ma petite boussole, d’avoir des gens autour de moi qui me connaissent parfaitement et qui me rappellent à quel point ce mode de vie me convient ; des gens qui osent me dire ce qui est bon pour moi, pas pour eux ; des gens qui ne me disent pas ce qu’ils feraient « à ma place » ou qui n’essaient pas de me convaincre de rester parce qu’ils préféreraient m’avoir près d’eux : des gens qui connaissent aussi mes atouts et mes faiblesses. Et lorsque je m’égare ou que je suis parfois tentée d’accepter un projet qui ne me correspond pas, c’est une chance incroyable d’avoir une boussole que je peux consulter pour savoir dans quel sens aller.
Ces personnes-là sont importantes pour moi, non pas parce qu’elles me ressemblent, mais parce qu’elles me connaissent si bien qu’elles sont capables de me rappeler la direction que je m’étais fxée si par hasard je l’oublie.
Or il est presque impossible de toujours savoir exactement où nous allons car notre monde entier fonctionne comme une incessante « tentative de diversion » : il est donc inévitable de se sentir parfois perdu. Lorsque cela m’arrive, je sais que ce n’est pas grave: j’ai toujours ma petite boussole avec moi.
L’influenceuse à succès se montre drôle, candide et tenace. Sur les réseaux sociaux, la Zurichoise donne un aperçu de son quotidien.
Objet favori
Rituel de voyage
En bref
Âge : 22
TikTok : 270 k
Langue maternelle : suisse allemand IG : @nathistyle_
« Faire du shopping au moins une journée. Pas le duty free, mais sur place. »
Ce que tu aurais aimé savoir plus tôt
« Que le caractère est plus important que l’apparence. »
Retour vers le futur… Si tu pouvais voyager dans le temps, irais-tu dans le passé ou dans le futur ?
« Quelque part dans mon enfance, pour revivre de bons souvenirs. »
DM surprenant
« Très souvent. Même parfois pervers. Ou même des ofres de vendeurs de chaussettes. »
Que mets-tu sur ton pain ?
Red Bull Edition préférée « À
l’abricot. »
La plus belle couleur pour une porte d’entrée
« Blanc. Totalement basique. Mais je pourrais aussi passer par une porte violette. »
Ton époque
« Les années 90. Les discothèques sans téléphone. »
CONQUEST
MARCO ODERMATT
MARCO ODERMATT