Zone Campus 27 octobre 2008

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27 octobre au 9 novembre 2008

ARTS ET SPECTACLES

Portrait : Anaël Deschênes

Un rappeur sur le campus que l’on pouvait se servir de la musique pour exprimer une opinion en écoutant DMX et Eminem. La liberté des mots que ce médium permettait lui plaisait bien.

MARTIN BERTRAND

Journaliste | Arts et spectacles arts1@zonecampus.ca

Anaël Deschênes faisait partie du spectacle hip-hop des étudiants de l’UQTR qui se déroulait le 22 octobre à la Chasse-Galerie. Il était également du Festival Urbain de Trois-Rivières. Sous le pseudonyme de Saphyr, il scande ses propres textes en s’inspirant de ses valeurs, de son vécu, de la société, de la politique, de ses ambitions. Il écoute du hip-hop depuis qu’il a 14 ans, sans doute parce qu’il en apprécie le rythme saccadé et pour la possibilité d’expression que cette musique procure. Comme il connaissait bien l’anglais, il a vite compris

Les thèmes Dans sa musique, Anaël se promène entre plusieurs pôles en essayant de varier les sujets : «Ce qui se démarque de mes textes, c’est le comportement humain, peu importe l’humain. Je touche la société, ses règles. Aussi, je parle de l’amour dans toutes ses formes. Je parle d’amour, d’harmonie et de positivisme comme mode de vie.» Quant aux sources d’inspiration, il les tire d’abord de ses premières influences anglophones : DMX pour son caractère et son énergie, Eminem qui savait dire les choses crûment sans avoir peur des mots. C’est plus tard qu’il a découvert Sans pression, qu’il apprécie pour son énergie, ses thèmes et son caractère, Loco Locass qui joue si bien avec les mots et, parmi les artistes de la relève, Samian. La question de la langue Le choix du français comme langue d’écriture ne s’est pas imposé dès le départ. Au début, il essayait de faire ses textes en anglais, mais, dit-il, «je me suis rendu compte que ça me limitait : je ne pouvais pas exprimer tout

ce que je voulais. On dirait qu’en anglais tout coule bien, mais je me suis rendu compte que le français pouvait couler tout aussi bien, être aussi beau, mais qu’en plus je pouvais élaborer davantage.» Ad’Oration Le rappeur a décidé de partir sa propre boîte pour s’autoproduire. Il explique cette décision par le fait que rien n’aurait été entamé dans sa carrière autrement : le fait de s’autoproduire lui a permis de créer son propre démo, de se faire connaître et de rencontrer les bonnes personnes. Il peut ainsi présenter ses projets et se faire un nom. Les contacts facilitent l’accès aux scènes et, quand un nom commence à se distinguer, un album devient chose possible. C’est donc pour lui une visée à long terme. Pour ceux qui ont apprécié le spectacle de Saphyr à la Chasse-Galerie et pour ceux qui désirent voir ses performances scéniques, son prochain spectacle aura lieu au Zénob, le 14 novembre prochain.

Site Internet de Saphyr : www.myspace.com/rapfranc

Anaël Deschênes, alias Saphyr, à la Chasse-Galerie. Photo : M. Bertrand

Cindy Bédard dans le cadre de la Série découverte à la Maison de la culture

Une cowgirl pleine de charme MARTIN BERTRAND

Journaliste | Arts et spectacles arts1@zonecampus.ca

La cowgirl Cindy Bédard, directement sortie de Saint-Tite, son village natal, présentait un spectacle dans le cadre de la Série découverte à la salle Louis-Philippe-Poisson de la Maison de la culture le 16 octobre dernier. Ça fait déjà quelques temps que Cindy Bédard roule sa bosse dans la région et de plus en plus de gens ont eu l’occasion de l’entendre lors de différents événements culturels. Son charisme l’a fait remarquer à tel point que la Série découverte lui a offert la salle Louis-Philippe-Poisson pour un spectacle intimiste en formule cabaret, occasion pour plusieurs de ses fans de venir la voir et à d’autres de venir la découvrir.

Cindy Bédard lors de sa prestation à la Maison de la culture, le 16 octobre. Photo : M. Bertrand

Une bête de scène C’est une fille sûre d’elle qui est entrée sur scène, en pleine possession de

ses moyens, comme si la foule lui était déjà conquise. Elle s’est adressée aux spectateurs avec beaucoup d’aplomb dans ses interventions et un humour vif, répondant au public du tac au tac. Son entrée sur scène elle-même était remarquable : elle a pris son harmonica et sa guitare acoustique et a tout de suite mis de l’avant une de ses compositions Il faut que ça shine. Dès lors, les spectateurs ont pu apprécier sa voix chaude, un tantinet rauque à la Sass Jordan, sur un tempo country. S’est ensuivie la chanson Carburant que vous pouvez entendre sur son Myspace et puis sa seule composition anglophone I’ve Got to See You Again, message qu’elle a lancé à un gars qu’elle a rencontré jadis et qu’elle aurait aimé revoir. La prestation Cette dernière a été pour elle l’occasion d’affirmer sa passion pour la chanson en français et elle s’est positionnée davantage en entamant tout de suite après To be or not to be la vie, chanson de Gilles Carle qui traite justement de l’acculturation par la

langue de Shakespeare. Les autres chansons du spectacle ont fait alterner ses propres compositions avec des reprises, nombreuses, d’autres artistes de la chanson : les Beatles, Janis Joplin, Noir Désir, June Carter, Johnny Cash, Bob Dylan, Leonard Cohen. Il est à noter l’accompagnement remarquable qu’a fait la percussionniste Marie-Ève Audet au conga et au djembé sur certaines chansons. Cindy, elle-même, est passée de l’harmonica, à la guitare classique, à la guitare acoustique et au banjo, occasion pour elle de montrer sa polyvalence. Le démo et les suites Les productions Point G de TroisRivières ont produit avec elle un démo où se retrouvent quatre de ses chansons : Mes deux îles, Chemin de la gare, Sous mon parapluie et Carburant. Si vous avez manqué sa prestation à la Maison de la culture, vous pourrez tout de même vous reprendre et aller la voir le 21 novembre au Café-bar le Zénob de Trois-Rivières. www.myspace.com/cindybedard


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