Zone Campus 27 octobre 2008

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27 octobre au 9 novembre 2008

ACTUALITÉS

ÉDITORIAL

Diviser pour mieux régner

ALEXANDRE GAUTHIER

Éditorialiste alexandre.gauthier1@uqtr.ca

L’UQTR a annoncé il y a quelques semaines une majoration supplémentaire de 6% des frais des étudiants internationaux. Cette annonce s’inscrit dans une série de hausses substantielles des frais de scolarité pour ces étudiants : hausse des frais afférents en 2006, dégel des frais de scolarité en 2007, ainsi qu’une nouvelle hausse de 10% en 2007. L’an dernier, le Ministère a commencé par donner la permission aux universités d’augmenter les frais des étudiants internationaux jusqu’à concurrence de 10%. L’UQTR s’est prévalue de ce droit en haussant la facture des étudiants internationaux de 10%. «Le Ministère nous a invité à aller chercher l’argent dans la poche des étudiants plutôt que dans la poche de la société québécoise», analysait le vice-recteur aux finances M. René Garneau lors de la rencontre de l’administration avec les étudiants internationaux qui s’est tenue à l’Atrium le 16 octobre dernier. Cette hausse, aux dires du rectorat, allait servir à augmenter la qualité du service pour les étudiants internationaux. Finalement, un an plus tard, on leur demande de payer une nouvelle hausse de 6% pour les mêmes raisons. Lors de cette rencontre, le vicerecteur aux finances expliquait que la hausse était justifiée par le fait que les étudiants internationaux utiliseraient certains services de l’UQTR dans une plus forte proportion que les étudiants québécois. Ce serait le cas des services de la psychologue, du médecin et de la secrétaire du Service aux étudiants. C’est pourquoi l’université veut leur faire payer une partie du coût supplémentaire qu’ils engendrent : «Cette hausse transfère la charge à l’utilisateur-payeur», explique M. Garneau. Cependant, dans la même logique, un montant supplémentaire est-il chargé aux étudiants d’histoire

parce qu’ils fréquentent plus la bibliothèque que ceux d’administration? Ou encore, une hausse des frais de scolarité est-elle envisagée pour les joueurs des Patriotes qui utilisent les installations sportives dans une plus grande proportion que les autres étudiants? Il a aussi été expliqué aux étudiants internationaux que la raison de la différence de coûts pour une année universitaire comparativement aux étudiants québécois (près de 13 000$ contre 2 000$ en frais de scolarité) vient du fait que les parents des étudiants québécois paient de l’impôt et contribuent au système fiscal du Québec. Ainsi, les étudiants québécois paient une partie de leur formation universitaire et la société paie la balance grâce aux impôts. Les étudiants internationaux, ne contribuant pas au régime fiscal québécois, doivent donc assumer la facture totale. Cet argumentaire a le défaut de négliger l’apport tant culturel qu’économique des étudiants internationaux. Même s’ils ne contribuent pas au régime fiscal, ils sont actifs dans l’économie locale en louant des appartements et en achetant dans les commerces de la région. Non seulement sont-ils des acteurs économiques, mais ils contribuent aussi à l’effervescence culturelle du campus et de la ville. Leur présence à Trois-Rivières devrait constituer une richesse et une force, non une dépense. Finalement, il faut savoir que l’an dernier l’UQTR déclarait un surplus de 7,8M$. Sachant que ces hausses (de 16%), qui visent une catégorie marginale d’étudiants, rapporteront tout au plus 350 000$, non seulement sont-elles injustifiées mais, en plus, elles représentent des sommes dont l’UQTR n’a pas besoin. Ces hausses sont plutôt un moyen pour le gouvernement de pouvoir transférer, une fois de plus, la charge vers l’individu. Comme dans le cas de toutes les hausses de frais de scolarité, à chaque fois que l’étudiant mettra un dollar supplémentaire dans le système d’éducation, le gouvernement enlèvera un dollar. Dans leur mobilisation, les étudiants internationaux, en plus de se prononcer contre la nouvelle hausse de 6% par le Ministère, devraient demander à l’UQTR de réduire (voire d’annuler) la hausse de 10% qui leur a été imposée l’an dernier. Il s’agit d’un montant discrétionnaire de la part de l’UQTR et le rectorat dispose de moyens, économiques et politiques, pour revenir sur sa décision.

Plan de KAMM

Pour redécouvrir votre campus GABRIELLE EBACHER

Journaliste | Actualités actualites2@zonecampus.ca

Afin de combler le vide créé par l’absence de la tenue du cours Production télévisuelle avancée en communication sociale cet automne, le Canal Vox, en partenariat avec le cyberjournal l’Entête, a décidé d’innover et de mettre sur pied un projet pilote. Trois étudiantes du baccalauréat en communication sociale de l’UQTR ont répondu à l’appel et sont désormais à la barre de Plan de KAMM. Depuis 2007, la communauté universitaire trifluvienne est invitée à visionner, via le portail étudiant, des extraits de l’émission 15 têtes valent mieux qu’une réalisée dans le cadre du cours Production télévisuelle avancée en communication sociale. Cette initiative originale est le fruit d’un partenariat entre le Canal Vox, producteur de l’émission, et le cyberjournal l’Entête. Or, cette collaboration aurait pu prendre fin subitement cet automne puisqu’un nombre insuffisant d’inscriptions au cours a mis en péril la diffusion de nouveaux reportages. En réponse à cette impasse, Mme Carmen Marcouiller, chargée de cours, ainsi que M. Serge Boudreau, agent d’information et responsable du cyberjournal l’Entête, ont lancé un appel auprès d’étudiants

Les trois animatrices de Plan de KAMM, accompagnées du caméraman Mathieu Marchand, sillonnent le campus avec leur mégaphone pour dénicher des sujets hauts en couleur. Photo : Benoit Paillé

en communication sociale afin de mettre sur pied un projet pilote visant à faire découvrir ou redécouvrir le campus. Ce sont trois anciennes du cours Production télévisuelle avancée en communication sociale, communément appelé Télé II, qui ont accepté de relever le défi. Chaque semaine, Kim Bellerive, Arianne Méthot et Marie-Christine Vézina, assistées du caméraman Mathieu Marchand, ont le mandat d’aborder diverses facettes du campus universitaire souvent méconnues des étudiants. Intitulée Plan de KAMM – acronyme des prénoms des différents collaborateurs–, l’émission se veut à la fois cocasse et divertissante, mariant les jeux de

couleurs à des angles de prise de vue non conventionnels. «Lorsque nous avons discuté du cadre de l’émission, il nous est apparu important que les reportages soient dynamiques et à l’image des étudiants, d’où son caractère ‘’funky’’», souligne MarieChristine. Déjà, un reportage sur le cafébistro La Chasse-Galerie est diffusé en ligne. Au cours des prochaines semaines, les projets PICOM ainsi que la découverte des souterrains de l’université seront à l’honneur. L’émission Plan de KAMM devrait prendre fin en décembre alors que le cours Production télévisuelle avancée en communication sociale sera réitéré en janvier 2009.


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