Zone Campus 13 octobre 2008

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13 au 26 octobre 2008

ACTUALITÉS

Je vous aime moi non plus

Vache à lait 101

ALEXANDRE GAUTHIER

Éditorialiste alexandre.gauthier1@uqtr.ca

Après lecture des 127 pages du plan d’action quinquennal du bureau d’aide à la réussite, il en ressort beaucoup de propositions très positives pour les étudiants : prolongation de la période pour les abandons de cours avec remboursement en début de session, établissement d’un programme de mentorat et d’une série d’outils pour intégrer les nouveaux étudiants. Là où le bât blesse, c’est la possible instauration d’un cours obligatoire de trois crédits qui s’intitulerait « UQTR 101 ». Le montant défrayé pour l’inscription serait crédité la session suivante conditionnellement à la réussite du cours. Le but est d’obliger les étudiants à prendre le cours au sérieux. Lorsqu’on est rendu à devoir prendre plus de 200$ en otage pour obliger un étudiant à aller à son cours, on peut douter de la pertinence d’UQTR 101 dans le cheminement académique de l’étudiant. Comme tous les cours de trois crédits, il s’agirait d’une formation de 45h. Le corpus proposé dans le plan d’action du bureau d’aide à la réussite inclut des ateliers aussi pertinents que « utilisation du surligneur », « gestion du stress » et « concentration dans les cours ». Considérant que pour accéder à l’université un étudiant doit avoir un minimum de treize ans de succès académique continu, est-il à propos d’offrir de tels ateliers dans une institution universitaire? De l’arnaque En plus de se présenter comme une charge de travail aditionnelle plus ou moins pertinente, le cours UQTR 101 est, avant tout, un bon moyen de renflouer les coffres de l’UQTR. Avant de commencer, il faut savoir que le Bureau d’aide à la réussite a été financé par la hausse des frais afférents par l’administration en 2006, hausse qu’avaient alors rejetée les étudiants à 96%, mais qui leur a été tout de même imposée. Tout d’abord, lorsqu’un étudiant

s’inscrit et paie pour un cours, l’UQTR empoche les frais de scolarité de l’étudiant et une subvention de l’État. Le cours UQTR 101 étant un cours qui sera en bonne partie donné via le portail étudiant coûtera moins cher à donner qu’un cours standard, l’UQTR empochera alors la différence. Et advenant un échec de la part de l’étudiant, elle pourra «passer go» une nouvelle fois et réclamer à l’étudiant comme au gouvernement. La session suivante, l’université crédite ce cours à l’étudiant, elle ne touche donc pas de frais de scolarité, mais elle empoche tout de même une nouvelle subvention du gouvernement qui couvre l’essentiel des coûts du cours. De comment ça marche à l’UQÀM L’UQÀM a trouvé une solution efficace pour arriver aux mêmes fins que l’UQTR, sans pour autant créer une vache à lait. Les notions touchant la réussite étudiante sont directement intégrées à l’intérieur du corpus des cours obligatoires de première année de chaque programme. Ainsi, la moitié d’une période du cours « Introduction à l’histoire de l’Europe » est, par exemple, consacrée à la visite de la bibliothèque des sciences humaines en sous groupes avec des étudiants en fin de bacc. Voilà une des belles façons qu’a le programme d’histoire uqàmien d’initier ses nouveaux étudiants. De plus, ils sont obligés d’acquérir les notions, puisqu’elles sont mises à l’intérieur du programme obligatoire. Tout ça sans ajouter un nouveau cours.

Considérant que pour accéder à l’université un étudiant doit avoir un minimum de treize ans de succès académique continu, est-il à propos d’y offrir de tels ateliers? Aux dires du doyen des études de premier cycle, rien n’est encore coulé dans le béton. Il est encore temps pour les étudiants de proposer des solutions alternatives. À ce titre, l’Association Générale des Étudiants planifie demander un moratoire sur le cours UQTR 101 afin de pouvoir retarder son lancement, prévu pour la session d’hiver. Cette stratégie vise à laisser le temps aux étudiants de se prononcer sur le sujet. Bien que tout le monde soit d’accord pour qu’on mette de l’avant un plan pour aider les étudiants à réussir, on peut tout de même critiquer certains moyens d’y parvenir.

Co-naître ensemble

Une nouvelle émission « accouche » sur les ondes de CFOU

Les quatre collaboratrices de la nouvelle émission Co-naître ensemble diffusée sur les ondes de CFOU. Photo : G. Ebacher

GABRIELLE EBACHER

Journaliste | Actualités actualites2@zonecampus.ca

Féministe. Radicale. Sorcière. Autant de qualificatifs qui sont associés à la pratique sage-femme. Désireuses de démystifier la nature de leur future profession, quatre étudiantes de première année au baccalauréat en pratique sage-femme de l’UQTR ont décidé d’ « accoucher » d’une émission radiophonique sur les ondes de CFOU FM 89,1. Intitulée Co-naître ensemble, cette nouveauté de la programmation automnale de la radio campus de l’Université a débuté le 18 septembre dernier et se poursuivra jusqu’en décembre. C’est en réponse à l’appel lancé, au printemps dernier, par la station CFOU auprès des différents programmes universitaires que l’idée d’une telle émission a germé dans la tête d’Érica

Goupil et de Marleen Baker, respectivement étudiante en pratique sage-femme et professionnelle au Département de chimie-biologie. « Elles ont véritablement travaillé très fort afin de développer le projet. Nous, nous n’avons eu qu’à sauter dans le train en marche », de mentionner Annick Desrosiers, l’une des quatre collaboratrices de l’émission. Au-delà de leur désir de vaincre les préjugés associés à leur discipline, elles souhaitent discuter des véritables enjeux de la périnatalité. « Nous allons naturellement aborder les préoccupations intrinsèques à notre formation, mais également à son champ politique et social », d’indiquer Mélina Castonguay, animatrice de Conaître ensemble. Un choix éclairé Exclusif à l’UQTR, le baccalauréat en pratique sage-femme offre une formation complète en regard au processus de périnatalité. «Notre rôle consiste, tout d’abord, à informer les

futurs parents des différents choix qui s’offrent à eux. Ensuite, s’ils le désirent, nous assurons le suivi tout au long du processus parental », d’expliquer Annick. Contrairement à la croyance populaire, aucune obligation ne contraint les femmes à accoucher dans les maisons de naissance plutôt qu’à l’hôpital. « L’existence d’une rivalité entre les médecins et les sagesfemmes relève de la pure fiction, selon Mélina. Bien que nous soyons aptes à déceler les pathologies, nous nous spécialisons dans le suivi de grossesse normale. Nous ne faisons courir aucun risque inutile aux futures mamans. C’est précisément ce genre de mythes que nous voulons déconstruire. » Selon un sondage réalisé par la firme SOM, en mai 2005, approximativement 10% des femmes québécoises en âge de procréer aimeraient recourir aux services d’une sage-femme et être assistées par elle lors de l’accouchement.


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