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9 décembre 2014 au 13 janvier 2015 Volume 10, numéro 8 28 pages Bimensuel gratuit

BOTAN? FRAIS DE 20$ PAR CRÉDIT DE STAGE

ACTUALITÉS

L’AGE UQTR OBTIENT GAIN DE CAUSE

L’UQTR recule face à la mobilisation étudiante

AGE UQTR: DERNIER C.A. POUR 2014 Dimanche 30 novembre avait lieu le 375e conseil d’administration (C.A.) de l’Association générale des étudiants (AGE) de l’UQTR. C’est pendant près de sept heures que les membres du C.A... ARTICLE COMPLET EN PAGE 2

ARTS ET SPECTACLES

SALLE COMBLE POUR ALEXANDRE POULIN Pour clore la programmation d’automne du Centre culturel Pauline-Julien, Alexandre Poulin présentait son dernier spectacle, celui de son plus récent album Le mouvement des marées... ARTICLE COMPLET EN PAGE 20

SPORTS

BOXE: PRATTE CHEZ LES PROS Près de 80 combats chez les amateurs et cinq titres de champion canadien plus tard, le boxeur de 24 ans, François Pratte, étudiant au baccalauréat en communication sociale à... ARTICLE COMPLET EN PAGE 23

Par Alice Baudry, journaliste

Mardi 25 novembre, l’Association générale des étudiants de l’UQTR a annoncé par voie de communiqué la suppression des frais de 20$ par crédit de stage, annoncés à l’été 2014. Mis en place en raison des nombreuses coupures opérées sur les universités, ces frais devaient s’appliquer à partir de la session d’hiver pour les stages non obligatoires.

Pratique courante auprès de certaines universités principalement lorsque les stages sont rémunérés, les frais de stage sont généralement chargés en fonction du salaire perçu par l’étudiant. Bien qu’une grande majorité des stages soient non-payés, l’idée de l’UQTR était de pallier aux coupures qui touchent le monde universitaire et d’aller chercher de nouveaux revenus tout en diminuant les dépenses. C’est pour cette raison qu’il y a eu une

proposition de frais de stage lors d’une réunion le 5 juin dernier. Par la suite, beaucoup d’associations se sont mises en mouvement contre cette décision afin de faire poids contre l’UQTR et d’ainsi supprimer ces frais de stage. Mathieu Roy, le président de l’AGE expliquait qu’à l’origine, les frais de stage n’avaient pas à être autorisés par l’association étudiante pour être ajoutés à la facture. ARTICLE COMPLET EN PAGE 3


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9 décembre 2014 au 13 janvier 2015

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Dernier C.A. pour 2014 Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca Myriam Lortie | Rédactrice en chef redaction.zc@uqtr.ca Alice Baudry | Actualités actualites1@zonecampus.ca Chloé Cano | Actualités actualites2@zonecampus.ca Alexandra Lemire | Arts et spectacles arts1@zonecampus.ca Dave Duchemin | Arts et spectacles arts2@zonecampus.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Louis-Philippe Carbonneau | Sports sports1@zonecampus.ca Étienne Dubois | Sports sports2@zonecampus.ca Caroline Filion | Journaliste caroline.filion@uqtr.ca Alexandra Carignan | Chroniqueuse alexandra.carignan@uqtr.ca Félix-Antoine Désilets-Rousseau | Chroniqueur felix-antoine.desilets-rousseau@uqtr.ca Camille Durand-Plourde | Chroniqueuse camille.durand-plourde@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Nicolas Gauthier | Chroniqueur nicolas.gauthier@uqtr.ca Sébastien F. Guertin | Chroniqueur sebastien.fguertin@uqtr.ca Alexandre Laramée Zouéki | Illustrateur alexandre.laramee.zoueki@uqtr.ca Normand Leclerc | Chroniqueur normand_leclerc@hotmail.com Fabrice Sodoke et Sheila Gaudreau | Chroniqueurs kossi.sodoke@uqtr.ca, sheila.gaudreau@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Louis-Étienne Villeneuve | Chroniqueur louis-etienne.villeneuve@uqtr.ca Virginie Lessard | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Valérie Venne | Correctrice valerie.venne@uqtr.ca Photo de la une | M. Lortie Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Dimanche 30 novembre avait lieu le 375e conseil d’administration (C.A.) de l’Association générale des étudiants (AGE) de l’UQTR. C’est pendant près de sept heures que les membres du C.A. ainsi que le conseil exécutif de l’AGE ont passé en revue les différents points à l’ordre du jour. Outre l’adoption des procès verbaux de septembre, octobre et novembre, ainsi que la nomination de plusieurs nouveaux administrateurs, le C.A. de l’AGE UQTR s’est ouvert avec les élections du secrétariat général, de la vice-présidence aux affaires académiques de premier cycle et d’un étudiant pour le siège laissé par Fréderik Farid Borel, nouveau conseiller exécutif de l’AGE UQTR. Seul en compétition, Jean-François Chapdelaine, qui était jusqu’à présent administrateur pour l’association de communication sociale, a été élu à majorité au poste de secrétaire général. Pour le second poste à pourvoir, il y avait deux candidats, Nick Arold Fotso Totouam et Jason Rivet. C’est ce dernier, ancien administrateur pour l’association d’histoire au premier cycle, qui a été élu à la vice-présidence aux affaires académiques de premier cycle.

En ce qui concerne la place étudiante sur le C.A. de l’UQTR, trois candidats se sont présentés au C.A. de l’AGE UQTR. En ce qui concerne la place étudiante sur le C.A. de l’UQTR, trois candidats se sont présentés au C.A. de l’AGE UQTR. Ainsi Anne-Julie Durocher, actuellement au baccalauréat en études françaises, Christian Jr. Bourdon, étudiant en comptabilité, et Jean-René Leblanc, qui suit un programme de psychologie, ont expliqué leurs motivations à siéger sur le C.A. de l’UQTR. Au terme d’un long entretien avec les candidats, c’est Christian Jr. Bourdon qui a été choisi par le conseil d’administration de l’AGE UQTR pour remplir ce rôle.

LE MOT DE LA RÉDACTRICE

MYRIAM LORTIE Rédactrice en chef

SOMMAIRE ACTUALITÉS 2-9 La recherche à l’UQTR 8 Anciens étudiants: que sont-ils devenus? 9 SOCIÉTÉ 10-12 OPINION 13 ARTS ET SPECTACLES 14-21 Chroniques 16-19 Soirées cachées CFOU 14 LOISIRS 22 SPORTS 23-27 Cheerleading 27

PHOTO: C. CANO

J’avais l’intention de trouver des mots du dimanche pour ce dernier numéro de la session, qui clôt également l’année 2014. J’aurais aimé trouver un angle original pour aborder la période des Fêtes qui s’annonce, mais il me semble que tout a déjà été dit. J’ai décidé de quand même le redire. Il n’y a pas très longtemps, une femme d’un certain âge est entrée dans le bureau, vêtue de grands morceaux de linge disparates, laissant

Le conseil d’administration de l’AGE UQTR lors de sa réunion du dimanche 30 novembre.

Un bilan de mi-mandat Excepté les élections, le conseil exécutif de l’AGE a présenté les plans d’action de mi-mandat sur lesquels ils ont travaillé lors du week-end du 22 et 23 novembre dernier. Pas de gros changements de ce côté-ci, hormis la vice-présidence à la vie associative et à l’environnement, assurée par Robin Fournier, qui, d’un commun accord avec la personne concernée, a délégué deux dossiers concernant la «coupe des assos» et le «rallye des assos» à Myriam Beauchamp, la vice-présidente aux affaires socioculturelles. Autre sujet abordé pendant le C.A. de l’AGE UQTR: l’organisation du Carnaval étudiant qui se tiendra à l’hiver 2015. Concernant cet évènement, le C.A. de l’AGE UQTR a eu quelques problèmes à adopter le budget qu’il jugeait trop

flou. Il a ainsi été décidé de convoquer un C.A. spécial afin que la coordinatrice Lysandre Désy puisse le retravailler et le présenter à nouveau lors de ce C.A. spécial. Enfin, une motion de blâme a été donnée au vice-président aux affaires académiques des cycles supérieurs. En effet il est reproché à Karim Laroussi de manquer de précision dans ses rapports mensuels et d’omettre certains détails quant à l’avancement de ses dossiers. (A.B.)

Le budget du Carnaval a été approuvé lors du C.A. spécial de l’AGE tenu le dimanche 7 décembre.

Les décos dans les poubelles présumer une vie plutôt instable. J’avoue que j’aime bien quand de beaux personnages comme ça se présentent sur mon chemin. Déformation théâtrale? Elle parlait lentement, elle cherchait beaucoup ses idées en fermant ses yeux, mais elle avait un message précieux à transmettre, qu’elle s’appliquait de rendre à son meilleur. Elle racontait qu’en fouillant dans les poubelles derrière chez elle (chose que les policiers lui ont apparemment dit plusieurs fois de ne pas faire), elle avait trouvé de belles décorations de Noël, en bon état, «parfaites pour des étudiants qui n’ont pas beaucoup de sous, mais qui veulent se sentir dans l’esprit des Fêtes». Et elle profite pour parler au passage de tout ce qu’on peut trouver en parfaite condition dans les poubelles et pour revenir deux

ou trois fois ajouter des détails à son récit, comme si elle ne voulait pas s’en aller. Et c’est là qu’on se rend compte quand quelqu’un est très seul. À quelques semaines de Noël, c’est certain que ça fait réfléchir. Elle se présente là, ressemblant étrangement à la dame aux pigeons dans Maman j’ai raté l’avion à Ciné-Cadeau. J’espère que vous saurez profiter, une fois les examens terminés et les travaux remis, de cette période d’accalmie pour passer du bon temps avec vos proches et que vous saurez vous émerveiller devant les choses les plus simples. La vieille dame incarnait l’importance d’être bien entourée et l’absurdité de la consommation extrême, en même temps. C’est peut-être elle, malgré les apparences, la plus lucide. Bonne lecture et Joyeuses Fêtes!


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ACTUALITÉS ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Suppression des frais de stage à l’UQTR ALICE BAUDRY Journaliste

Mardi 25 novembre, l’Association générale des étudiants de l’UQTR a annoncé par voie de communiqué la suppression des frais de 20$ par crédit de stage, annoncés à l’été 2014. Mis en place en raison des nombreuses coupures opérées sur les universités, ces frais devaient s’appliquer à partir de la session d’hiver pour les stages non obligatoires. Pratique courante auprès de certaines universités principalement lorsque les stages sont rémunérés, les frais de stage sont généralement chargés en fonction du salaire perçu par l’étudiant. Bien qu’une grande majorité des stages soient non-payés, l’idée de l’UQTR était de pallier aux coupures qui touchent le monde universitaire et d’aller chercher de nouveaux revenus tout en diminuant les dépenses. C’est pour cette raison qu’il y a eu une proposition de frais de stage lors d’une réunion le 5 juin dernier. Par la suite, beaucoup d’associations se sont mises en mouvement contre cette décision afin de faire poids contre l’UQTR et d’ainsi supprimer ces frais de stage. Mathieu Roy, le président de l’AGE expliquait qu’à l’origine, les frais de stage

n’avaient pas à être autorisés par l’association étudiante pour être ajoutés à la facture. suite de la une Après vérification au niveau légal auprès du ministère, ainsi qu’à la suite de toutes les lettres d’appui et les positions qui prises lors de l’Assemblée générale du 11 novembre dernier, l’argumentaire avancé par l’AGE UQTR a suffi à justifier le «non» aux frais de stage. Il faut savoir qu’à la base, ces frais étaient de 20$ par crédit. Mais bien qu’une majorité de stages soient de trois crédits, certains d’entre eux atteignent parfois 12 crédits.

Après vérification au niveau légal auprès du ministère, ainsi qu’à la suite de toutes les lettres d’appui et les positions qui prises lors de l’Assemblée générale du 11 novembre, l’argumentaire avancé par l’AGE UQTR a suffi à justifier le «non» aux frais de stage. Une erreur dans la procédure légale C’est par la perception du frais institutionnel obligatoire que les frais de stage auraient pu voir le jour. En effet, les frais institutionnels obligatoires sont les montants qui sont ajoutés sur la facture étudiante et qui sont propres à l’université. Ainsi, ils regroupent notamment des frais généraux, des

MANIFESTATION CONTRE L’AUSTÉRITÉ

L’AGE offre aux étudiants la possibilité d’aller à Québec Ils étaient nombreux, samedi le 29 novembre dernier, à scander haut et fort leur refus des mesures d’austérité prises par le gouvernement Couillard. En effet, ce sont plus de 125 000 personnes qui ont répondu à l’appel à la mobilisation d’organisations syndicales, d’associations étudiantes et de représentants de la société civile, dans les rues de Montréal et de Québec.

succès, surtout quand on sait que nous avons eu à peine deux semaines pour nous préparer et les informer qu’un autobus était à leur disposition. Ajoutez à cela qu’il s’agit de la pleine période de fin de session. Je suis donc très satisfait», déclare Yanick Lefebvre. En réalité, davantage d’étudiants de l’UQTR étaient présents lors du rassemblement, mais avaient choisi de se déplacer par leurs propres moyens aussi bien dans les villes de Montréal que de Québec.

Pour l’occasion, l’AGE UQTR et le Cégep de Trois-Rivières avaient affrété un autobus à destination de Québec, afin d’y conduire les étudiants désireux de manifester. Il suffisait simplement d’inscrire son nom sur une liste disponible au bureau de Yanick Lefebvre, vice-président aux affaires socio-politiques de l’AGE UQTR. «Nous avons fait un autobus commun aux étudiants de l’UQTR et aux élèves du Cégep de Trois-Rivières, avec qui nous avions une entente», indique-t-il.

«Je considère que la mobilisation des étudiants de l’UQTR a été un succès.»

«Je suis très satisfait» Au total, 18 étudiants ont ainsi bénéficié du service offert par l’AGE. «Je considère que la mobilisation des étudiants de l’UQTR a été un

— Yanick Lefebvre, v.-p. aux affaires socio-politiques de l’AGE D’une voix unique, l’ensemble des manifestants a dénoncé les différents projets de loi du gouvernement libéral, s’attaquant principalement à la classe moyenne, aux plus démunis, ainsi qu’aux femmes et aux ainés. En outre, les différentes organisations présentent ce 29 novembre, revendiquaient le droit à une justice sociale et au maintien des services publics. (C.C.)

frais technologiques et des frais d’impression qui sont instaurés par l’université. De par la lecture que l’UQTR en faisait, ces frais de stage étaient considérés comme un nouveau frais institutionnel obligatoire, l’autorisation de l’association étudiante n’étant alors pas nécessaire. Toutefois, il faut comprendre qu’un frais institutionnel obligatoire peut être augmenté de 2,2% annuellement sans l’autorisation de l’AGE, parce qu’il s’agit d’une indexation. Mais avec l’instauration de ce nouveau frais, il devait y avoir une autorisation, car l’augmentation était supérieure 2,2% étant donné qu’il passait de 0$ à 20$. Néanmoins, Mathieu Roy confiait que «les positions qui ont été prises en A.G. au début novembre et le mouvement de protestation de la part d’une très grande majorité des associations m’ont permis d’avoir tous les éléments pour dire non aux frais de stage. C’est ce qui a mis fin à ce processus d’instauration de frais de stage». Le président de l’AGE UQTR tient également à préciser que les étudiants ayant déjà réglé le montant de leur facture se verront créditer ces frais sur leur compte de l’université.

PHOTO: M. LORTIE

Mathieu Roy, président de l’AGE qui a défendu la suppression des frais de stage.


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ACTUALITÉS

9 décembre 2014 au 13 janvier 2015

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Portait du nouveau vice-président aux affaires sociopolitiques, Yanick Lefebvre ALICE BAUDRY Journaliste

À la suite de la démission d’Alex Brisebois-Proulx au poste de vice-président aux affaires sociopolitiques, le conseil d’administration de l’AGE UQTR avait élu Yanick Lefebvre lors de sa rencontre le 16 novembre dernier. Il le dit lui-même: son parcours est plutôt atypique. Venant du domaine politique, qu’il voit d’une façon humaniste, il souhaite un jour être élu député. Après avoir complété un baccalauréat en histoire géopolitique à l’UQAM, il travaille pendant quelques temps pour la course à la chefferie du candidat André Boisclair au Parti Québécois avant de devenir attaché politique et attaché de presse autant pour des candidats, des chefs de partis que des élus. À la suite de son expérience politique,

Yanick Lefebvre se lance pendant deux ans et demi dans le communautaire au sein de la circonscription Anjou à Montréal. Après cette expérience, il a fait un retour aux études pour repartir travailler dans le secteur privé et créer sa propre entreprise, PhilantropÉthique, en 2011.

À la suite de son expérience politique, Yanick Lefebvre se lance pendant deux ans et demi dans le communautaire au sein de la circonscription Anjou à Montréal. Néanmoins, pour des raisons de santé, il n’est plus aujourd’hui PDG de cette entreprise. Actuellement au certificat en administration des affaires à l’UQTR, qu’il réalise dans le but d’obtenir un baccalauréat par cumul de programmes en gestion philanthropique à l’Université de Montréal, le poste de vice-président

aux affaires sociopolitiques à l’AGE UQTR était une opportunité puisqu’il n’a que deux cours par session.

PHOTO: CHLOÉ CANO

Beaucoup de projets pour son mandat Comme il l’expliquait lors de l’entrevue, sa priorité concerne les mesures d’austérité du gouvernement actuel. De plus, un bulletin politique devrait sortir début janvier pour informer les étudiants sur les mesures prises par le gouvernement. Toujours dans un but politique, des tribunes libres seront organisées chaque mois sous la forme de conférence dont la première a eu lieu à la Chasse Galerie le mercredi 3 décembre dernier. Enfin, il souhaite présenter au conseil municipal de Trois-Rivières l’ajout d’un onglet sur le site internet qui sera dédié aux étudiants, comme c’est déjà le cas dans la ville de Sherbrooke. Cet onglet aurait pour but d’informer les étudiants sur les services et activités de la ville.

Yanick Lefebvre, nouveau vice-président aux affaires sociopolitiques, est en poste depuis la mi-novembre.

NOUVEAUTÉS AU CARNAVAL ÉTUDIANT 2015

Un début de session qui s’annonce mouvementé Chaque année, le comité organisateur du Carnaval étudiant de l’Université du Québec à Trois-Rivières concocte une programmation haute en couleurs pour divertir la communauté étudiante pendant quatre jours intenses. Pour la prochaine édition, plusieurs nouveautés sont à l’horaire, dont le fameux «soccer dans des bulles gonflables». Du 19 au 22 janvier, ce

sont plus de 25 activités qui se dérouleront sur le campus où s’affronteront toutes les associations étudiantes de l’UQTR, sous le thème de l’imaginaire. Depuis cinq mois, le comité organisateur travaille d’arrache-pied pour que le Carnaval soit à la hauteur de l’édition de l’an dernier, qui avait couronné le doctorat en chiropractie grand

PHOTO: ALICIA LEMIEUX

Lysandre Désy, coordonatrice du Carnaval 2015 a dévoilé la thématique du Carnaval étudiant 2015, soit l'imaginaire.

vainqueur. Mélina Côté, responsable du comité programmation, est fébrile à l’approche du mois de janvier. «On veut offrir une programmation dynamique et innovatrice. Les préparatifs sont déjà bien entamés et on espère avoir un maximum d’inscriptions», disait-elle. Sous le thème de l’imaginaire, les participants pourront suivre des cours de danse country, participer au photomaton Relais pour la vie, vivre une kermesse ainsi que s’amuser dans la roulathèque: toutes de nouvelles activités qui sauront divertir les étudiants pendant la saison hivernale. En plus de cela, deux soirées de spectacles seront encore présentées, dont l’humoriste Phil Roy. Il ne faut pas manquer le soccer dans les bulles, d’après Mélina Côté. «Il sera aussi possible pour tous les étudiants de l’UQTR d’essayer les bulles gonflables pendant cinq minutes pour la somme de 5$, après la compétition interassociation.» «En plus de ramasser des points pour leurs associations respectives, c’est le temps de créer des liens, de faire de nouvelles rencontres, et d’en profiter avant de commencer les travaux et d’avoir une tonne d’examens», expliquait Mélina, convaincue que ça vaut la peine de s’inscrire pour quatre jours intenses d’activités sportives, culturelles et humoristiques. Bien que les inscriptions soient terminées

PHOTO: ALICIA LEMIEUX

Marie-Claude Lizée du comité de la programmation, lors du lancement de la programmation 2015 à la Chasse Galerie. pour la session d’automne, en janvier, le comité sera de retour pour en prendre de nouvelles, mais les participants n’auront toutefois pas le logo de leur association sur le chandail officiel. (C.F.)


ACTUALITÉS

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ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

37 000$ de compensations Lors de la dernière Assemblée générale de l’AGE UQTR du 11 novembre dernier, les états financiers de l’association ont été présentés aux étudiants membres. On pouvait y remarquer une dépense de 37 000$ à l’attention de Janyne Héroux, l’ancienne directrice administrative de l’AGE UQTR. Ceci est en fait une décision de justice rendue à l’hiver dernier et qui apparaît donc sur les états financiers de l’AGE. En juillet 2012, le conseil d’administration de l’AGE UQTR, non content du travail de madame Héroux avait décidé de procéder à une mise à pied de cette dernière. En désaccord avec cette mise à pied, Janyne Héroux avait fait appel du processus au niveau des normes du travail. Le jugement rendu à l’hiver 2014 condamnait l’Association générale des étudiants de l’UQTR à payer la somme de 37 000$ à la plaignante. Cette décision a été rendue car le juge estimait que le processus de licenciement de madame Héroux avait été mauvais. En effet, le conseil d’administration aurait dû procéder par un mode de sanctions au lieu de passer directement à la mise à pied de la plaignante dans cette affaire. Néanmoins, impossible de savoir les motifs

exacts de ce licenciement. Lorsque l’on demande au président de l’AGE UQTR les raisons de cette mise à pied, Mathieu Roy répond qu’il ne peut pas en parler, car elles sont encore sous la non-divulgation de la cour.

Cette décision a été rendue car le juge estimait que le processus de licenciement de madame Héroux avait été mauvais. En effet, le conseil d’administration aurait dû procéder par un mode de sanctions au lieu de passer directement à la mise à pied de la plaignante dans cette affaire. Directrice administrative pendant 13 ans, Janyne Héroux était une employée polyvalente. En effet, cette dernière était responsable du suivi de la Chasse Galerie, du 1012 et des assurances. Elle était également chargée de la création des agendas que l’AGE met en vente à chaque début de session. (A.B.)

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Sébastien F. Guertin

Éditorial FIN DE SESSION

Les choses cachées et les choses publiques La seule chose encore plus embêtante à écrire qu’une chronique de début de session, c’est son homologue de fin de session. Est-ce que ça devrait être un éditorial comme les autres ou un retour sur toute la session? Comme il est déjà possible de le constater après ces deux phrases, l’auteur de ces lignes va vous parler de lui-même un peu. C’est là une démarche particulière, surtout étant donné certaines exigences que lui-même s’impose. La tournure de cette phrase devrait mettre la puce à l’oreille par rapport à ce de quoi il s’agit, c’est-à-dire le devoir de neutralité du ton. Il est bien entendu possible d’écrire un éditorial dans un journal étudiant en parlant à la première personne tout au long, mais celui qui s’adresse ici à vous estime qu’une rigueur supplémentaire est de mise. Appelez cela de la rigueur, de la condescendance ou encore un trouble obsessionnel compulsif si cela vous sied, reste qu’en secondaire 3, d’aucuns se faisaient dire par le professeur qu’un texte argumentatif écrit à autre chose que la troisième personne est beaucoup moins convaincant. Et c’est bien le but de la chose ici. Si l’éditorialiste est à la base un journaliste (c’est là tout au moins sa conception des choses en l’occurrence), il n’en demeure pas moins que son rôle est différent de celui de ses collègues qui rapportent les nouvelles. La visée reste toujours d’informer le public, mais l’éditorial trouve sa validation ailleurs que dans la correspondance aux faits. En effet, celui-ci se situe en aval dans la chaîne de l’information. Il n’y est plus question de rapporter, mais bien de fournir une opinion sur un sujet. Opinion est ici un mauvais terme, parce que celle-ci se doit d’être plus argumentée et étoffée qu’une simple opinion formée spontanément suite à l’appréhension des faits. Paradoxalement peut-être, l’éditorialiste doit par lui-même (avec l’aide de ses collègues bien sûr) étoffer son point de vue afin d’ensuite permettre aux lecteurs de former les leurs. Que le lecteur soit d’accord ou non avec la thèse du texte, le but de celle-ci est plutôt de confronter le lecteur et qu’il en résulte une compréhension plus éclairée et critique de la situation. L’objectif n’est donc pas nécessairement d’être racoleur et de créer l’assentiment de tous. C’est surtout de «brasser» ceux qui ont des opinions toutes faites et de leur montrer un aspect qu’ils n’ont peut-être pas vu. Autrement dit, comme les journalistes de reportage, l’idée est d’aller chercher un contenu implicite, scellé, et de le rendre explicite. Pour les uns ce sont les faits, pour les autres c’est la compréhension critique de ceux-ci.

Le feuilleton continue Parlant de choses qui passent inaperçues, est-ce que quelqu’un s’est intéressé à ce qui se passe dans le pavillon Pierre-Boucher? Le Nouvelliste nous apprenait encore dernièrement qu’un enseignant qui considérait se présenter à la présidence de son syndicat vivait quelque chose comme du harcèlement psychologique. On lui reprocherait notamment sa présence à une réunion de relations de travail concernant un licenciement polémique. C’est par la suite que les menaces ont commencé. Il n’est pas nécessaire de s’étendre davantage sur les détails. Il ne s’agit ici qu’un d’un nouvel épisode dans le psychodrame constant qui se déroule dans la haute direction depuis quelques années. L’auteur de ces lignes s’est penché sur la question dans deux chroniques l’hiver dernier et il ne s’agit ici de rien de nouveau. Exception faite d’un détail: il est maintenant question d’impliquer le ministre de l’Éducation là-dedans.

On lui reprocherait notamment sa présence à une réunion de relations de travail concernant un licenciement polémique. C’est par la suite que les menaces ont commencé. Bien que ce statut soit contesté et contestable, les universités ont par définition la prétention de se gérer de manière autonome. Aller chercher le ministre, c’est un peu l’équivalent d’un adulte qui appelle sa mère pour qu’elle chicane son voisin de palier qui fait du bruit. L’analogie peut sembler exagérée. Il n’en demeure pas moins que le fait d’en être réduit à cette extrémité témoigne de l’ampleur du problème. Soulignons néanmoins un malaise face au témoignage du principal intéressé qui met l’emphase sur le fait d’être en contact régulier avec le bureau de M. Bolduc. Notons qu’en plus de remettre en question l’indépendance de l’institution, ce recours exige un certain doigté de la part du ministre de l’Éducation. Celui-ci, rappelons-le, n’a pas encore fait les preuves de sa subtilité et de sa compétence. Il n’est pas nécessairement le meilleur arbitre pour une question aussi délicate. Reste qu’on ne peut pour l’instant qu’attendre les nouveaux développements de la question, qui n’auront probablement lieu que plus tard cet hiver. C’est un rendez-vous.


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9 décembre 2014 au 13 janvier 2015

CONFÉRENCE D’ÉRIC BOUCHARD: L’ANGLICISATION, UNE QUESTION DE NOMBRES ET D’INSTITUTIONS

Le sous-financement des universités francophones, une injustice linguistique CHLOÉ CANO Journaliste

Mercredi dernier, dans le cadre de sa tournée nationale, le Mouvement Québec français (MQF) s’est arrêté à la Chasse Galerie de l’Université du Québec à Trois-Rivières, le temps d’une conférence donnée par Éric Bouchard, concernant le sous-financement des universités francophones. «Quand plusieurs groupes linguistiques se partagent un même territoire, il n’y a de paix linguistique que si la langue minoritaire a des institutions suffisamment puissantes pour contrer le poids du nombre du groupe majoritaire.» Depuis son adoption en 1977, la Charte de la langue française, plus connue sous le nom de «Loi 101» a été amendée 179 fois, laissant ainsi une place grandissante à l’anglais. D’ailleurs, il

semble qu’aujourd’hui le financement des étudiants francophones au Québec et hors Québec ne soit pas proportionnel à celui des étudiants anglophones dans la province et hors province.

Une répartition financière inégale L’ancien attaché politique du député Pierre Curzi dresse un état de la situation. «Au Québec, les étudiants anglophones du postsecondaire ne représentent que 8,4% de la population, et pourtant, ce sont près de 30% des fonds destinés aux études supérieures qui leur sont alloués», indique-t-il. De plus, ce fervent défenseur de la langue française dénonce l’attitude des institutions cautionnant un bilinguisme inégalitaire au Canada, et qui conduira, selon lui, à l’extinction des communautés francophones. D’ailleurs, il est à noter que l’Université du Québec à Trois-Rivières ouvrira, dès cet hiver, des cours unilingues anglophones. Possibilité déjà offerte par les HEC et l’UQAM, qui, selon Bouchard, ont compris la politique québécoise de financement

des universités. «Un étudiant, un chèque», résume-t-il.

La volonté de conscientiser Avec sa conférence, Éric Bouchard souhaite éveiller les consciences et mobiliser les esprits sur les causes de l’anglicisation du Québec. C’est d’ailleurs en réponse à ces initiatives qui participent à la régression de la langue officielle au sein même des institutions québécoises, que le MQF a entrepris une «tournée de sensibilisation» auprès de la population. Certes la mondialisation et l’immigration ont un rôle à jouer dans la dynamique linguistique d’une société, mais au Québec, selon Éric Bouchard, «la langue est une question de nombres et d’institutions. Ces dernières sont la cause de l’anglicisation, car un emploi sur quatre nécessite d’être occupé par un anglophone».

député Pierre Curzi, de 2009 à 2012. De plus, il a participé à la recherche et à l’écriture des études suivantes: Le grand Montréal s’anglicise, L’application de la charte de la langue française au collégial, un prolongement nécessaire et La nouvelle Charte de la langue française, un outil au cœur d’une politique. Enfin, M. Bouchard est également l’auteur du mémoire d’Option nationale sur le projet de loi 14, visant à renforcer l’usage du français. PHOTO: C. CANO

À propos d’Éric Bouchard Titulaire d’une maîtrise en sciences politiques, M. Bouchard fut l’attaché politique du

JOURNÉE CARRIÈRE EN ÉDUCATION DU SERVICE D’AIDE À L’EMPLOI DE L’UQTR

27 employeurs potentiels PHOTO: COURTOISIE

Ce sont 184 visiteurs qui se sont déplacés dans l’atrium C.E.U. du pavillon Ringuet.

Le mardi 2 décembre de 11h à 16h, ce sont 184 visiteurs qui se sont déplacés dans l’atrium C.E.U. du pavillon Ringuet. Au total, 27 kiosques étaient installés dans le but de donner de l’information sur la perspective d’emploi dans le domaine de l’enseignement ou ceux de domaines professionnels comme la psychologie, la psychoéducation, l’adaptation scolaire et l’orthophonie. Dans le but d’aider les étudiants et diplômés en enseignement de l’UQTR à prendre contact avec les différentes organisations où ils pourront travailler, la Journée carrière en éducation est organisée depuis 10 ans par le service d’aide à l’emploi de l’université. Un grand nombre d’écoles de partout au Québec et même de

certaines provinces du Canada étaient représentées lors de cette journée d’information. Des écoles de niveaux préscolaires, primaires, secondaires ainsi que les domaines d’emploi connexes démontraient de grands besoins en main-d’œuvre, ce qui semblait une bonne raison d’aller à la rencontre des professionnels qui étaient présents. La présence de plusieurs organisations bilingues ainsi qu’un grand nombre d’écoles et de commissions scolaires environnantes donnait la possibilité de voir de nombreuses d’opportunités disponibles pour les futurs professionnels en éducation. La plupart des visiteurs ont été satisfaits des rencontres faites durant la journée, en plus de l’information recueillie auprès des représentants de chacun des milieux de travail potentiels. Il était conseillé par le service d’aide

aux étudiants d’apporter quelques curriculums vitae, car c’était un moment opportun pour commencer à se créer des contacts au sein d’organisations qui pourraient devenir de futurs employeurs. Étant l’un des nombreux services offerts par le SAE, le service d’aide à l’emploi a pour mandat d’établir une relation entre les étudiants, les diplômés de l’UQTR et les employeurs potentiels et cette journée faisait partie des nombreux outils relatifs à l’emploi qui sont possible d’obtenir en visitant le service d’aide à l’emploi. En plus de cette journée, une plus imposante journée carrière est organisée chaque année au mois de mars dans le Centre d’activités physiques et sportives (CAPS) regroupant des organisations et entreprises de tous les milieux d’études présents à l’UQTR. (C.F.)


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CONFÉRENCE SUR L’AVENIR DE LA PUBLICITÉ AU MUSÉE QUÉBÉCOIS DE CULTURE POPULAIRE

Le Québec, un leader au sein du marché francophone DAVE DUCHEMIN Journaliste

La publicité est-elle le reflet de la société? Cette question qui traverse les âges et qui demeure sans réponse a fait l’objet d’une conférence présentée au Musée québécois de culture populaire de Trois-Rivières le soir du 26 novembre dernier. Quatre invités de marque y ont présenté leur vision de l’avenir du domaine publicitaire et se sont prononcés sur ce qui en fait sa beauté actuellement. Les quatre invités étaient Pierre Balloffet, professeur agrégé au Département marketing au HEC Montréal, David Crête, professeur en marketing à l’UQTR, Denis Roy, président fondateur de la firme de communication trifluvienne Egzakt ainsi que Jean-Jacques Stréliski, professeur associé au HEC Montréal, publicitaire de renom et cofondateur de Cossette. Parmi les thèmes abordés lors de la discussion, on retrouve notamment la place que joue le Québec au sein de la francophonie en matière de publicité. Selon l’éminent Jean-Jacques Stréliski, il apparait évident que le Québec joue un rôle de premier plan en ce qui à trait à la forme de sa publicité. Il s’explique en disant que les Québécois sont reconnus comme étant de grands orateurs aux quatre coins de la planète. Il prend d’ailleurs l’exemple de Fred Pellerin, «un petit gars de chez vous», pour illustrer le fait que ce dernier s’illustre aussi bien sur la scène locale que sur la scène internationale. Si M. Stréliski a un reproche à faire aux

publicistes québécois, cela concerne plutôt le fond de leur travail. En effet, selon lui, il faut savoir contrôler la stratégie en premier lieu avant de pouvoir miser sur une bonne campagne publicitaire. Il s’acharne d’ailleurs depuis plusieurs années à travailler sur cet aspect par le biais des cours et des séminaires qu’il donne un peu partout sur la planète. Il termine d’ailleurs sa réflexion en disant que l’avenir de la publicité passe par un dialogue entre les jeunes et les vieux. Il faut éviter à tout prix une querelle entre les deux groupes, car cela nous précipiterait dans un cul-de-sac selon l’homme.

Selon l’éminent Jean-Jacques Stréliski, il apparait évident que le Québec joue un rôle de premier plan en ce qui a trait à la forme de sa publicité. En terminant, selon le panéliste Denis Roy, l’avenir de la publicité est plutôt rose. En effet, selon lui, l’homme n’a jamais vécu une période aussi riche en matière de communications. Le Trifluvien va même jusqu’à dire qu’à l’ère actuelle, «c’est 50 fois l’arrivée de la télé. Tout change si vite maintenant, nous sommes constamment en dehors de notre zone de confort, ce qui fait que notre métier est tout sauf banal», constate l’homme qui a fait ses études à Montréal avant de revenir s’établir dans sa région d’origine. Questionné à savoir pourquoi il était revenu vivre à Trois-Rivières, l’homme d’affaires a d’ailleurs lancé en boutade «j’aimais mieux être un requin dans un étang, qu’un poisson dans l’eau». Comme quoi il est possible de faire de grandes choses, peu importe où l’on se trouve dans le monde.

11E ÉDITION D’UQTR EN SPECTACLE

La période d’inscriptions est ouverte Amateurs du domaine des arts, voici une offre. Depuis le 28 novembre dernier, et jusqu’au 12 janvier 2015, il est possible pour les étudiants de s’inscrire à la 11e édition d’UQTR en spectacle. Les auditions se tiendront quant à elles le 15 janvier prochain. Les étudiants sont invités à s’inscrire dès maintenant en se rendant dans la section de l’UQTR du site www.univers-citeenspectacle. com. Les juges feront une sélection d’environ dix numéros qui accèderont à la finale locale de l’UQTR. Le concours vise à recruter de nouveaux talents dans le domaine des arts de la scène et propose une expérience enrichissante aux étudiants.

UQTR en spectacle en bref La 11e édition du concours se tiendra le 19 février 2015, à 19h, au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières. UQTR en spectacle se veut une vitrine culturelle afin de faire rayonner les

talents des étudiants en plus de leur offrir une expérience de scène professionnelle.

Depuis le 28 novembre dernier, et jusqu’au 12 janvier 2015, il est possible pour les étudiants de s’inscrire à la 11e édition d’UQTR en spectacle. Univers-Cité en spectacle atteint les 10 ans De son côté, la finale d’Univers-Cité en spectacle s’arrêtera, pour son 10e anniversaire, dans sa ville natale, le 4 avril prochain, à la salle Anaïs-Allard-Rousseau. L’événement vise à offrir l’opportunité aux étudiants des universités francophones du Canada de participer et de s’investir dans un événement pluridisciplinaire d’envergure. Ce spectacle met en scène les talents extra académiques des étudiants et étudiantes et leur fait vivre une expérience complémentaire à leurs études. (D.D.)

PHOTO: D. DUCHEMIN

Jean-Jacques Stréliski, professeur associé au HEC Montréal, cofondateur de Cossette, Pierre Balloffet, professeur agrégé au Département marketing au HEC Montréal, David Crête, professeur en marketing à l’UQTR et Denis Roy, président fondateur d’Egzakt, sont entourés d’étudiants du programme de communication sociale à l’UQTR.


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9 décembre 2014 au 13 janvier 2015

LA RECHERCHE À L’UQTR

Les ingénieurs sont-ils les designers de demain? ALICE BAUDRY Journaliste

Et si d’un simple clic de souris nous pouvions obtenir la pièce parfaite? C’est ce qu’Alexandre Nana, étudiant en doctorat en ingénierie, concentration génie mécanique, essaie de développer dans le cadre de sa thèse. Arrivé au Québec en 2012 après son diplôme d’études approfondies en physique option mécanique obtenu chez lui au Cameroun et des études d’ingénieurs qu’il a terminées en France à l’Ecole spéciale des travaux publics (ESTP) à Paris, il recherchait une thèse qui devait être assez pratique. Alexandre souhaitait s’éloigner de la science fondamentale et en même temps apprendre l’outil informatique et notamment la programmation. Il le dit lui même, «comme ingénieur, on nous apprend à utiliser l’outil et non pas à le concevoir, à le créer ou à le modifier. Les logiciels

pour les ingénieurs, on ne fait que les utiliser, on les applique. Je voulais savoir ce qu’il y a en arrière de tout ça. C’est la partie informatique qui me manquait. Lorsque je suis arrivé au Québec, je recherchais le sujet qui allait me correspondre et non pas le pays.»

«D’ici quelques années, ça va révolutionner le travail de l’ingénieur, car il ne va plus concevoir une forme, il va juste l’optimiser.» — Alexandre Nana Après avoir regardé les doctorats dans le monde, les sujets, il a découvert l’équipe de recherche en intégration CAO (Conception assistée par ordinateur) de l’UQTR, qui proposait un sujet qui liait à la fois programmation et les calculs d’éléments finis.

Une thèse dans la continuité Lorsqu’on lui demande le sujet de sa thèse, Alexandre pourrait en parler des heures. Ce qu’il

essaie de faire: reconstruire la topologie des formes, des pièces mécaniques, après optimisation. C’est la suite d’un projet qui globalement cherche à optimiser une pièce en un clic. Le principe du «one clic», c’est le défi qu’Alexandre s’est donné. «Aujourd’hui, on est capable d’imprimer les pièces avec les imprimantes en 3D. Pour cela, il faudrait qu’il y ait des fichiers CAO et des formes déjà optimisées. Le but de ce procédé serait d’optimiser le plus possible une pièce sans qu’elle perde son efficacité tout en utilisant moins de matière, moins de temps et au mieux moins de personnel.» Comment fait-on pour avoir directement un modèle 3D qu’on va pouvoir imprimer? Pour cela, il prend une pièce qui est déjà dans un logiciel de dessin, qu’il importe sur un autre programme où il peut contrôler l’environnement, où il peut en modifier la forme. Une fois la forme optimisée, Alexandre cherche à rendre celle-ci en un fichier 3D de façon à ce qu’elle soit imprimable. S’il arrive à ça, l’ingénieur qui va dessiner une pièce va choisir comment elle sera optimisé et en un clic de souris, il pourra l’imprimer en 3D.

Les formes optimales, un sujet passionnant Ce qu’il avait trouvé passionnant sur le sujet, c’était les formes optimales. « On regarde une forme sans savoir a priori ce qu’elle va donner. C’est-à-dire tu mets les conditions d’optimisation, tu appliques tes contraintes. C’est une nouvelle façon de designer. C’est une conception où l’ingénieur travaille plus sur le programme

PHOTO: A. BAUDRY

Alexandre Nana, doctorant en ingénierie, réalise sa thèse sur le principe du «one clic». d’optimisation. Ça modifie toute la façon qu’on a de concevoir une pièce. D’ici quelques années, ça va révolutionner le travail de l’ingénieur, car il ne va plus concevoir une forme, il va juste l’optimiser.» Outre la contribution à l’automatisation de CAO et au lieu de faire le processus essai/erreur, essai/erreur, Alexandre explique que avec son «one clic», l’ingénieur passera directement à l’amélioration de son travail. Applicable sur plusieurs supports et secteurs, son projet a également une dimension écologique puisqu’il vise à réduire l’utilisation des matières premières. Après sa thèse qu’il espère terminer en 2016, Alexandre souhaite travailler en recherche et développement dans le secteur automobile ou aéronautique, mais aussi enseigner à de futurs ingénieurs.

PREMIÈRE JOURNÉE D’ÉTUDE SUR LA RADIOPHONIE FRANCOPHONE

Quel avenir pour la radio? La journée du 28 novembre en aura été une de réflexion sur l’avenir de la radio québécoise avec la tenue de la toute première Journée d’étude sur la radiophonie francophone, intitulée Radioactif – De la fabrique à la pratique de la radio, qui se déroulait à l’Université Laval, sous l’initiative de l’étudiante Marie-Laurence Rancourt et la présidence d’honneur d’Akli Aït Abdallah. Dix thèmes ont été abordés, dont le rôle de la radio au sein de la société, les radios de confrontation, le journalisme radiophonique et l’avenir de la radio publique, par une vingtaine d’intervenants parmi lesquels figuraient André Breton (UQAM), Simon Tremblay-Pépin (IRIS), Chantal Francoeur (UQAM), Pierre Maisonneuve (Radio-Canada, retraité) et Christophe Rault (Arte Radio/ACSR). Une programmation chargée donc, réunissant théoriciens, artisans et passionnés de la radio autour d’une même table, afin de discuter du passé, du présent et surtout, du futur de la radio au Québec, dans le but d’en assurer la pérennité et d’explorer les voies de son avenir.

«Radio-Canada doit retrouver son indépendance et sa liberté»

L’une des discussions les plus animées de

la journée est probablement celle instaurée par Pierre Maisonneuve et Jean Dussault, journalistes et animateurs retraités de Radio-Canada, dans une table ronde intitulée Regards croisés sur la radio publique. «La radio de Radio-Canada, on n’y croit pas», s’est indigné Jean Dussault, déplorant le manque de volonté des dirigeants de l’entreprise d’État. Ces derniers ont également déploré le manque de subventions du gouvernement. C’est selon eux la raison pour laquelle on retrouve partout davantage des producteurs de contenu, qui disent comment penser, plutôt que d’informer. «Le public doit être financé par le public», insiste Maisonneuve. «Tous les gens qui sont en place ne croient pas à la notion de radiodiffuseur public. Radio-Canada doit retrouver son indépendance et sa liberté.» Selon Pierre Maisonneuve, le problème est clair, «il vient de la CBC». Selon eux, les Conservateurs n’aiment pas Radio-Canada, parce qu’ils ne connaissent que CBC, qui est impopulaire au Canada anglais. «On est la petite entité dans la grosse boîte.» Si la radio publique doit avoir un avenir, il faudrait en séparer les budgets, tant ceux du francophone de l’anglophone, que ceux de la radio et de la télévision. (M.L.)


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ANCIENS ÉTUDIANTS: QUE SONT-ILS DEVENUS?

André Ferland, de l’ambition à revendre CHLOÉ CANO Journaliste

Après un baccalauréat en génie industriel, que fait-on? De nombreuses voies sont envisageables. André Ferland, ancien étudiant de l’Université du Québec à Trois-Rivières, a volontiers accepté de revenir, en détail, sur son parcours professionnel post-baccalauréat. En 2004, après avoir effectué une technique en génie mécanique au Cégep de Sherbrooke, André a travaillé en tant concepteur mécanique et chargé de projet pour deux entreprises différentes, dans la région de Sherbrooke. Ensuite, à l’automne 2006, le jeune homme est venu s’installer à Trois-Rivières pour y occuper un poste de concepteur mécanique.

L’envie d’évoluer «Un an plus tard, j’ai décidé de débuter un baccalauréat en Génie industriel à l’UQTR. Je n’avais jamais fermé la porte aux études supérieures, et mes diverses expériences professionnelles m’avaient permis de découvrir un peu plus le domaine. D’autant plus que jumeler mon DEC à un baccalauréat me procurait de

nombreux atouts sur le marché du travail», indique-t-il. En fait, ce qui l’a réellement poussé à entreprendre un baccalauréat, « c’est l’ouverture de plus grandes possibilités que je ne pouvais atteindre sans cela», explique-t-il.

«Même après avoir quitté les bancs d’école, il m’arrive encore de me référer à certains professeurs, qui me répondent très rapidement.» — André Ferland Un apport considérable André ajoute que les connaissances assimilées tout au long du programme lui ont permis d’accéder au type de poste qu’il souhaitait. «Je suis satisfait de ma formation à l’UQTR, qui possède l’une des plus reconnues en génie industriel au Canada», s’enthousiasme-t-il. En outre, le jeune homme souligne que la relative petitesse de l’université en fait un lieu propice au développement de relations de proximité avec les professeurs. «Même après avoir quitté les bancs d’école, il m’arrive encore de me référer à certains professeurs, qui me répondent très rapidement», insiste-t-il. Dès la fin de ses études, André raconte avoir «entamé un emploi au sein de la même entreprise pour laquelle j’avais travaillé à mon

arrivée à Trois-Rivières. Aujourd’hui, et depuis près d’un an, j’occupe un poste de chargé de projet en amélioration continue, au sein d’une entreprise de Victoriaville». Il explique que la ville constitue en quelque sorte un passage obligé, car elle regorge d’offres d’emploi en ingénierie.

PHOTO: COURTOISIE

Prochaine étape ? À court terme, André souhaite privilégier sa vie de famille. «Nous avons pour projet de nous installer à Victoriaville. Nous venons d’ailleurs d’y acheter un terrain pour une future maison.» Il ajoute que pour l’instant, son emploi actuel le satisfait pleinement, car il a beaucoup de défis intéressants à relever. À long terme, le jeune homme vise un bel objectif. «Ma conjointe, elle aussi ingénieure industriel, et moi aimerions bien un jour ouvrir notre propre entreprise de consultation en génie industriel, afin d’aider les autres entreprises à être davantage efficaces. Mais nous verrons le tout dans quelques années», précise-t-il. Le secteur du génie industriel a de beaux jours devant lui et n’a pas l’air de souffrir de la conjoncture économique actuelle. «Non, aucunement en crise dans mon domaine, je reçois des offres d’emploi aux deux mois par des chasseurs de tête», confirme André. Le jeune homme s’est donné les moyens de réussir, et les efforts ont payé.

André Ferland est satisfait de sa formation à l’UQTR, qui possède l’une des plus reconnues en génie industriel, au Canada.

FERMETURE DU CERTIFICAT EN INTERVENTION PSYCHOSOCIALE À LONGUEUIL ET SOREL-TRACY

De nombreuses alternatives s’offrent aux étudiants L’Université du Québec à Trois-Rivières décide de mettre un terme à l’offre de cours du certificat en intervention psychosociale dans les centres universitaires de Longueuil et de Sorel-Tracy. La fermeture du programme prendra effet à compter du trimestre d’hiver 2015. Il s’agit d’une décision purement administrative, due au manque d’inscriptions dans cette formation. Néanmoins, de nombreuses solutions sont proposées aux étudiants, loin d’être livrés à eux-mêmes. Jean-François Hinse, conseiller en communication et responsable des relations avec les médias à l’UQTR, dresse un portrait de la situation. «Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on enregistrait une trop grande baisse d’inscriptions, si bien que pour les deux centres réunis, on n’avait plus que 13 étudiants inscrits: huit à Sorel-Tracy et cinq à Longueuil. Or, pour qu’un programme soit rentable, cela prend minimum 25 à 30 étudiants. On était donc bien loin de l’objectif ciblé», indique-t-il.

Un mal pour un bien Certes, la fermeture du certificat n’est pas forcément réjouissante, cependant, elle n’est pas non plus totalement négative. Comme l’explique Jean-François Hinse, «souvent, et au départ, pour l’offre des certificats dans les régions, on a beaucoup d’inscriptions parce qu’on

répond à un besoin du milieu. C’est comme ça que les demandes arrivent. Par exemple, dans ces coins-là, on avait une demande de main-d’œuvre qualifiée en intervention psychosociale».

«Le plus important, pour nous, c’était de ne pas abandonner ces étudiants, mais nous ne voulions pas non plus donner une formation avec trop peu d’inscrits» — Jean-François Hinse, conseiller en communication et responsable des relations avec les médias à l’UQTR Voilà pourquoi, «depuis plusieurs années, on offre des cours, on forme des gens, si bien qu’aujourd’hui, il n’y a plus tant d’inscriptions. Nous avons probablement répondu à la demande de ces deux marchés-là (Longueuil et Sorel-Tracy). C’est comme si notre mandat était rempli et que nous pouvions maintenant nous attarder sur de nouveaux besoins en main-d’œuvre de ces régions dans d’autres secteurs d’activité», poursuit-il.

Plusieurs alternatives possibles Concernant les étudiants du certificat,

tout a été mis en place afin de les informer des solutions s’offrant à eux. «On ne les a pas abandonnés du tout. C’est important qu’ils terminent leur formation. On les a donc référés à différents centres hors campus où ils vont pouvoir aller compléter leurs cours. Le centre hors campus le plus proche est à Saint-Hyacinthe, à environ 35 minutes en voiture du centre de Longueuil. Aussi, la plupart des étudiants ont choisi de continuer leur formation là-bas. Mais ils peuvent également la poursuivre à Joliette, Drummondville, Victoriaville, Québec, à l’UQTR ou même en ligne», ajoute M. Hinse. De plus, la direction du département a communiqué avec chacun des étudiants afin de leur expliquer individuellement les différentes

possibilités et les accompagner au mieux dans leur fin de parcours. «Le plus important, pour nous, c’était de ne pas abandonner ces étudiants, mais nous ne voulions pas non plus donner une formation avec trop peu d’inscrits», insiste Jean-François Hinse. Il convient également de rappeler que ce n’est pas un cas unique, certaines formations sont cycliques et sont donc tributaires de la conjoncture. Heureusement, dans ce cas, le certificat est donné dans de nombreux centres aux alentours et même en ligne. Enfin, la situation demeure la même concernant le replacement des professeurs et chargés de cours: ils auront la possibilité d’aller enseigner dans un autre centre. (C.C.)


10 Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOCIÉTÉ ENTRE LES DEUX PÔLES

La dépression ne se réduit pas en une expérience unique KEVIN GAUDREAULT Chroniqueur

La venue de la dépression peut être alimentée par différents facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Malgré certaines caractéristiques typiques de la dépression, il y a toujours des facteurs personnels uniques et colorés par l’expérience de vie de la personne. Comment peut-on présenter la dépression, en ne faisant pas de généralisations abusives à propos de son expérience, mais tout en reconnaissant sa présence ? Premièrement, distinguons deux caractéristiques. Il y existe le facteur de dépression biologique. C’est-à-dire, sa partie pouvant être transmise par les gênes. Le facteur héréditaire est ici mis de l’avant. Tandis que d’un autre côté, il y a les facteurs causant la dépression en lien avec des aspects psychologiques ou sociaux. Ces derniers ne sont pas principalement caractérisés par l’hérédité. Oui, il est possible qu’une prédisposition biologique alimente une dépression chez une personne, toutefois il peut aussi y avoir

développement d’une dépression causée par des éléments psychologiques et sociaux, avec peu d’antécédents biologiques ou familiaux dans l’histoire de l’individu. Pour départager cela en cas par cas, il n’est pas possible comme proche d’une personne souffrant de dépression de découvrir toutes les causes exactes avec «un coup d’œil» ou un microscope. Il reste parfois complexe de deviner si quelqu’un vit cela en raison de facteurs héréditaires ou de facteurs psychologiques et sociaux. Prenons l’exemple d’une personne de 21 ans, vivant une dépression à la suite d’une rupture conjugale. Il est possible que celle-ci fasse l’expérience de cet état au cours de ce passage de vie provoqué par une rupture et qu’après quelque temps, elle décide d’aller en psychothérapie. Dans certains cas, cette dépression peut rester unique et la personne peut ne plus en vivre au cours de sa vie. Tandis que d’autres individus peuvent vivre la dépression sur une longue période de temps, à plusieurs reprises, et à partir de causes reliées à différentes sphères de leur vie. D’une autre part, cela peut amener les parents d’un enfant touché par la dépression à se questionner à propos de leur propre rôle. Cependant, il n’est pas aussi facile de repérer les causes de la dépression chez quelqu’un que de repérer des feux de circulation sur la route, ou que d’allumer la lumière du salon. Les facteurs psychologiques

en lien avec l’éducation, le mode de vie et les liens humains en bas âge, ne sont pas identifiables à l’œil nu. Toutefois, ils ont une influence significative sur le vécu de la personne, tout au long de sa vie. Nous pouvons voir la dépression comme un signal qui clignote. Un avertissement sur un appareil électronique, marquant que les batteries sont sur le point de ne plus avoir de force et qu’il faudra s’y pencher dans un avenir proche… avant de ne plus avoir d’énergie. Rappelons que même si elle ne semble pas agréable, la dépression peut être saine pour l’équilibre psychologique. Avec la possibilité de s’exprimer lors d’un passage dépressif, elle peut permettre de faire le point et également d’être une occasion pour le changement. D’ailleurs, certaines personnes diront qu’après avoir vécu un moment dépressif, elles en sont venues à se sentir grandies par la suite. L’expérience de la dépression peut être présente sous différentes formes. Dans le modèle médical, elle est présente principalement dans la dépression majeure, la bipolarité, la cyclothymie et la dysthymie. Toutefois, elle aura un niveau de sévérité différent selon ces possibilités. Par ailleurs, elle peut être saisonnière ou postpartum et également sous-catégoriser un trouble d’adaptation à une situation ou à l’environnement (ex.: mal du pays). Toutefois, il est à noter que la dépression peut

aussi être alimentée par des substances (durant l’intoxication ou le sevrage) ou des raisons médicales, ce qui est différent de la dépression «pure». Les effets secondaires de médicaments, la glande thyroïde, le diabète ou l’apnée du sommeil, peuvent être la source de symptômes semblables ou apparentés à la dépression. Dans ce cas, un médecin peut venir éclairer la situation avant de penser directement à une réelle dépression à la base. La dépression peut accompagner certains troubles de la personnalité ou des troubles anxieux, les personnes atteintes de schizophrénie, les gens ayant des troubles alimentaires, les personnes malades physiquement et/ou souffrant de douleur chronique, les individus vivant de l’intimidation ou du harcèlement, les aidants naturels, les personnes ayant des difficultés d’apprentissage et d’attention ou de placement professionnel, les gens touchés par les démences, les individus ayant vécu des traumatismes ou des deuils, les gens ayant des difficultés financières et les personnes vivant de la solitude. Puisque les expériences de vie sont propres à chacun et chacune, cela rend la compréhension de la dépression comme particulièrement variable et complexe. Il est donc possible de dire qu’il existe autant de dépressions différentes que de personnes qui en font l’expérience, car chaque histoire est unique.

les Allemands, toujours plus violents que les autres, avaient un père Noël méchant, le père Fouettard, pour punir les mauvais enfants. À la première infraction, il laisse un âne en papier sur la fenêtre de la chambre, à la seconde, il fouettait l’enfant pour ensuite le manger. Alors, pour se plonger dans l’esprit de Noël, voici une comptine moyenâgeuse à l’origine de cette tradition.

Lorsque le pouvoir s’en mêle.

TOUT EST BIZARRE

La démystification de Noël NICOLAS GAUTHIER Chroniqueur

Nous y sommes enfin! La magie de Noël empeste les centres commerciaux, la musique traditionnelle étouffe nos oreilles, la neige s’accumule, les lumières pullulent, le kitch est de mise et c’est le retour du ô très sacré Ciné-Cadeau. Je dois le confesser, j’adore Noël. J’aime profondément tout ce qu’apporte le temps des fêtes, et j’ai mes traditions, comme écouter Die Hard. Mais d’où viennent tous ces archétypes étranges, comme le Père Noël, le sapin, les cadeaux… Où est le rapport avec le p’tit Jésus? Je vous propose donc une enquête sur ces étranges traditions festives… et pardonnez d’avance le caractère profondément ostentatoire de cette chronique!

Sur les traces du père Noël Ce gros barbu immortel qui distribue des cadeaux est une bizarrerie prise pour acquise. Saviez-vous que le père Noël trouve son origine dans la rencontre de Thor et du dieu celte Gargan? C’est la théorie la plus probante, émise en 1952 par le chanoine de Cossé-Brissac.

D’abord, le géant mythique celte nommé Gargan était très prisé des Gaulois. C’est un Dieu guerrier et bienfaiteur qui symbolisait la lutte des Gaulois contre les Romains. Dans la tradition, il était très gros, vieux, barbu et apportait des cadeaux aux enfants, qu’il transportait dans une hotte. Fait notable, il ne donnait des cadeaux qu’en temps de guerre et seulement aux enfants qui avaient perdu un parent au combat. Lors de la guerre de Cent Ans, la propagande française l’a remis au goût du jour et le personnage fût christianisé. Ce géant était souvent confondu avec Thor, le dieu scandinave de la foudre et du feu. Chez les vikings, Thor était parfois représenté en vieillard avec une barbe blanche, vêtu de rouge et qui descendait dans les cheminées lors des froides nuits d’hiver pour rejoindre son élément, le feu. Le père Noël est donc une synthèse d’archétypes païens. Aussi, Saint-Nicolas de Myre est un évêque de l’Empire romain d’Orient qui distribuait de la nourriture aux pauvres vers l’an 300 de notre ère. Il a sans aucun doute rapport dans l’évolution du mythe du père Noël. Dès le Xe siècle, la culture française intégrait Saint-Nicolas qui, dans son costume d’évêque rouge, allait de maison en maison pour donner des cadeaux aux enfants sages. Dans le Saint-Empire romain germanique, c’était Sinterklaas, le Saint-Nicolas allemand, qui accomplissait cette tâche, et c’est de là que vient Santa Claus. Il faut dire que

Saviez-vous que le père Noël trouve son origine dans la rencontre de Thor et du dieu celte Gargan? Un conte de Noël. Ils étaient trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs. Perdus, ils demandent l’hospitalité chez un boucher qui ne trouve rien de mieux que de les tuer, les découper et les mettre au saloir. Le bon Saint Nicolas vient à passer, sept ans plus tard, et demande à son tour l’hospitalité. Il insiste pour manger le petit plat salé sept ans plus tôt préparé. À la première bouchée s’enfuit le cruel boucher, et à Saint Nicolas de ressusciter les trois enfants. Saint Nicolas interpelle le boucher fuyant et lui dit que s’il se repent, Dieu lui pardonnera. Le boucher fit pénitence, mais un peu trop tard, et pour l’éternité, devient le père Fouettard … C’était ça qu’on chantait aux enfants du Moyen-Âge!

Spoiler: Jésus n’est pas né le 25 décembre! Ni la date ni l’année ne peuvent être établies avec certitude. L’histoire stipule que la naissance de Jésus coïncide avec un recensement général des citoyens de l’Empire romain, ordonné par César Auguste. Or, il y a eu 3 recensements sous César Auguste, soit en -28, en -8 et en 14. La date du 25 décembre de l’an -1 de l’ère chrétienne fût fixée vers l’an 500 par un moine nommé Denys le petit. Par contre, les peuples germaniques et celtes célébraient entre le 21 et le 25 décembre le solstice d’hiver, qu’ils avaient parfaitement calculé grâce aux mouvements des étoiles. C’était pour eux, en quelque sorte, le début d’une nouvelle année. D’ailleurs, ils utilisaient souvent un sapin pour symboliser le renouveau de la vie, le conifère étant un des rares arbres à ne pas «mourir» l’hiver. Finalement, ces traditions ont été intégrées au christianisme. La colonisation européenne a ensuite transporté Noël partout sur Terre. Puis, un jour, les marchants exploitèrent le filon. Les Américains normalisèrent ensuite les dogmes de Noël au cours du XXe siècle, notamment lors de la 2e guerre mondiale, pour qu’enfin, aujourd’hui, Noël soit la célébration du renouveau de l’économie. Chaque année, on peut compter sur le Père Noël pour venir sauver Wall Street. J’oubliais, en Australie, le père Noël va de maison en maison sur une planche de surf!


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CHANGER LA VIE: 21 DÉCEMBRE, JOURNÉE MONDIALE DE L’ORGASME

Je jouis, tu jouis, il jouit, et elle? NORMAND LECLERC Chroniqueur

Croyez-le ou non, le 21 décembre, le jour le plus court de l’année, sera la journée de l’orgasme, c’est-à-dire le jour où les gens «libérés» auront envie de rester longtemps au lit... en bonne compagnie. À l’origine de cette initiative, un couple de pacifistes américains: Donna Sheehan (76 ans) et Paul Reffell (55 ans). Ils ont créé l’association Global orgasm, il y a six ans. Leur but? Libérer simultanément une énergie positive qui permettrait de lutter contre la violence, la haine et la peur. Autrement dit, jouir le plus possible pour avoir la paix dans le monde. Noble but! Sommes-nous suffisamment libérés pour profiter sainement d’une telle journée... sans honte, ni culpabilité?

Plaisir et orgasme Avant d’aborder l’orgasme, qui est le plaisir par excellence, demandons-nous: dans notre culture, que nous pouvons qualifier de judéo-chrétienne, tellement elle est pétrie des idées chrétiennes, des dogmes de l’Église, de sa morale, en particulier, de sa morale sexuelle, le plaisir est-il légitime? Encouragé? Suspect? Un péché? Inutile de répondre, n’est-ce pas? Il reste que le plaisir est le but de tous les gens raisonnables. L’être humain est né pour le plaisir. Il n’y a que ceux qui ont été dénaturés qui s’en privent... et qui voudraient que tous suivent leur exemple.

Sexe et orgasme Pourquoi le sexe est-il si fascinant? Pourquoi, malgré toutes les inhibitions, les interdictions, sommes-nous toujours attirés par la sexualité en général, et l’orgasme en particulier? Parce qu’ils nous apportent ce que nous recherchons tous: le plaisir... en particulier, celui de nous sentir vivants. Certaines personnes sont d’avis que le plaisir sexuel est réservé aux animaux. Pour ma part, je pense que la sexualité animale est principalement liée à la procréation (sauf chez les bonobos), tandis que les êtres humains peuvent avoir des relations sexuelles pour le simple plaisir.

Des recherches scientifiques révèlent que plus de 50% de la population féminine présente des anomalies dans le fonctionnement de leur sexualité. De fait, les activités sexuelles sont couramment considérées comme la félicité la plus élevée. Pourquoi? Précisément à cause du plaisir intense qu’elles procurent. Et ce plaisir n’est pas superflu: il est un besoin corporel et psychologique vital en vue de notre bonheur.

Qu’est-ce qu’un orgasme? C’est un moment de plénitude. Le mot orgasme vient du grec «orgao» qui signifie bouillonnement d’ardeur et de plaisir. À quoi ressemble un orgasme? C’est un plaisir tellement intense qu’il est presque impossible de le traduire en mots. Voici quelques tentatives, tirées de

différentes enquêtes: piquant, vivifiant, excitant, euphorisant, explosion, paradis, cataclysme, aller en orbite, c’est une vague incroyable d’énergie... Voilà pour le côté subjectif. D’une façon objective, l’orgasme est essentiellement une décharge de tension neuromusculaire. Et quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, libérer cette tension est un besoin physiologique qui n’a aucun succédané adéquat, ni sur le plan psychologique ni sur le plan physique (pas même la traditionnelle douche froide).

La femme et l’orgasme Si, dans les médias, dans la plupart des cas, l’acte sexuel réussit malgré l’absence de préliminaires (que les ouvrages théoriques considèrent comme indispensables) et sans songer aux conséquences, il reste qu’en pratique, des recherches scientifiques révèlent que plus de 50% de la population féminine présente des anomalies dans le fonctionnement de leur sexualité. Y a-t-il une solution à ce problème?

Guérison sexuelle? Je proposerai deux pistes de solution : l’une théorique, l’autre, pratique. A. Théorique: le langage. Notre premier organe sexuel étant notre cerveau, le premier blocage sera constitué de mots, d’idées, de modèles. Dans la mentalité chrétienne, avec comme modèle la Vierge Marie, une femme qui manifeste le moindre désir sexuel, ou pire, qui jouit, sera une pute, une salope. On a fait de la volupté féminine un monde honteux, rempli de culpabilité, repoussant, interdit. Comment en guérir? Il faudra que les femmes identifient ces idées, ces modèles, qui les empêchent d’accéder

à la sexualité, à l’orgasme... et les remplacent par de sains. B. Pratique: côté mâle. La raison la plus courante de l’anorgasmie féminine est qu’elles ne sont pas convenablement stimulées. On n’a qu’à se rappeler la boutade qui dit: «Il n’y a pas de femmes frigides, il n’y a que des hommes maladroits». Sans en faire un absolu, on peut en vérifier le bien-fondé surtout quand on entend les femmes se plaindre de la maladresse, de l’incompétence, de l’ignorance crasse des hommes dans les préliminaires et dans la relation sexuelle elle-même. Les hommes devront apprendre l’art de la caresse.

L’orgasme: une conquête? Le sexe est la source du plaisir le plus intense qui se puisse concevoir sur terre. Et le paroxysme de ce plaisir se retrouve dans l’orgasme qui donne un plaisir sensitif de qualité et d’intensité sans égales. Le droit à la sexualité, le droit à l’orgasme, devrait faire partie des droits inaliénables de tout être humain vivant sur cette planète. Est-ce le cas actuellement? À mon avis, la révolution sexuelle (que j’appellerais plutôt: une certaine évolution) est commencée, mais elle est loin d’être complétée. Le 20e siècle a effectué une commercialisation de la sexualité plutôt qu’une libération. Pour leur part, Masters et Johnson affirmaient: «Il n’y a pas de félicité sexuelle naturelle. Il n’y en a point tant que nous ne l’avons pas conquise.» En ce qui me concerne, je dirais que nous nous pensons des êtres humains libres... et peut-être que, dans certains domaines, nous le sommes. Mais dans le domaine de la sexualité, le sommes-nous vraiment?

LE MONDE EN QUESTIONS

Réflexions d’un étudiant international FABRICE SODOKE ET SHEILA GAUDREAU Chroniqueurs

Eh oui! Notre quête de réponses quant à quelques grandes questions existentielles prend malheureusement fin aujourd’hui. Pour clôturer cette session, j’aimerais (Fabrice Sodoke), en tant qu’étudiant international d’origine africaine, partager mes réflexions et ma perception envers le malaise qui semble exister chez ma culture d’accueil quand vient le temps de parler du sens de la vie. Je n’ai pu m’empêcher de constater que ces questions profondes semblent avoir été reléguées aux oubliettes. Les sujets de l’au-delà et du divin, qui sont souvent rattachés aux questions existentielles, sont souvent gérés comme des «dossiers très délicats», voire tabous. J’ai visionné récemment le documentaire québécois L’heureux Naufrage, l’ère du vide dans une société postchrétienne (à paraître en décembre aux ondes de la télé de Radio-Canada) et cela m’a grandement aidé à comprendre les raisons du rejet de masse des institutions

religieuses traditionnelles et du malaise qui persistent envers les valeurs héritées du christianisme. Il y a des blessures profondes qui n’ont pas été guéries: un bris de confiance suite à un abus spirituel. Il y a une forme de déni, un «black-out», envers les questionnements sur le sens de la vie, mais il est difficile d’éluder le vide intérieur. Le documentaire présentait Éric-Emmanuel Schmitt, le dramaturge et romancier belge qui apportait une remarque perspicace. «On est quand même dans la seule époque où, quand un garçon de 15 ans demande à son père quel est le sens de la vie, le père se tait!» Ce documentaire raconte comment les Québécois ont reçu des valeurs chrétiennes de partage, de générosité, de justice et d’amour du prochain. Toutefois, graduellement, ces valeurs finissent par s’effriter et la société s’est tournée en bloc vers une vision du monde matérialiste selon laquelle l’existence est le fruit d’un processus évolutif chimique, naturel et inéluctable au cours duquel les briques de la vie se seraient assemblées petit à petit au gré du hasard. Les Québécois ont donné un sens à leur vie par le moyen de la consommation effrénée, de la recherche du confort, du plaisir et de la réussite sociale. Mais l’idéologie du néo-libéralisme, la recherche du plaisir immédiat et le consumérisme parviennent difficilement à combler ce vide lancinant que l’on cherche à étouffer.

Ce documentaire du cinéaste Guillaume Tremblay indique également que les belles valeurs québécoises de tolérance, de charité et d’équité avaient des racines chrétiennes. En se dissociant de cet héritage judéo-chrétien, ces valeurs disparaitront comme des fleurs coupées que l’on met dans un vase finissent immanquablement par se faner trois jours plus tard.

Avec mon regard extérieur d’étudiant venu d’outre-mer, il me semble que les Québécois, au dire même de ce documentaire, n’ont pas fini de régler ce «dossier très délicat» de la recherche du sens de la vie. J’étais content d’entendre Denise Bombardier, la journaliste et animatrice de télévision, parfois controversée, s’exprimer avec vigueur au début du film pour dire que «les Québécois avaient besoin d’une révolution spirituelle». Pierre Maisonneuve, également journaliste et animateur de télévision, admettait qu’il avait rejeté les institutions religieuses, mais qu’il ne voulait pas perdre les valeurs que ces

institutions étaient censées représenter. Je suis tombé un jour sur un énoncé de Léon Tolstoï qui m’a un peu bouleversé. «J’ai compris que la foi n’était pas seulement le dévoilement des choses invisibles, ni une révélation [...], ni la relation de l’homme à Dieu [...], mais que la foi était une connaissance du sens de la vie humaine, grâce à laquelle l’homme vivait plutôt que de se tuer. La foi était la force de la vie. Tant que l’homme vit, il doit croire à quelque chose. S’il ne croyait pas qu’il faut vivre pour quelque chose, il ne vivrait pas.» Avec mon regard extérieur d’étudiant venu d’outre-mer, il me semble que les Québécois, au dire même de ce documentaire, n’ont pas fini de régler ce «dossier très délicat» de la recherche du sens de la vie. Ils hésitent à se réconcilier avec cette tâche ardue si fondamentale à la nature humaine. Je crois que c’est un «heureux naufrage» que d’avoir délaissé les repères spirituels de la religion d’antan qui avaient perdu sa vitalité et sa vocation, mais il ne faut pas se contenter de voguer à la dérive du matérialisme et du néo-libéralisme. Je pense qu’il est important de reprendre les recherches d’un sens à la vie satisfaisant qui va au-delà du matérialisme, car on ne vit pleinement que lorsque l’on sait pourquoi l’on vit et pourquoi l’on meurt.


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SOCIÉTÉ

9 décembre 2014 au 13 janvier 2015

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

Vive la désobéissance civile JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

Le 29 novembre dernier, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue malgré la froide température, et surtout au-delà des intérêts partisans et des idéologies (gauche/droite), pour manifester leur mécontentement contre un gouvernement qui agit sans écouter la population. J’étais parmi eux, voici ma réflexion sur cette journée.

Histoire d’un concept La «désobéissance civile» est une notion héritée de l’œuvre tant littéraire qu’existentielle du philosophe transcendantaliste américain Henry-David Thoreau (1817-1862). Auteur et poète, il fut emprisonné en juillet 1846 pour avoir refusé de payer ses impôts. Henry considérait moral de ne pas appuyer les entreprises humaines de son État considérant qu’il admettait l’esclavage et faisait une guerre de conquête au Mexique. En 1849, Thoreau publie Résistance au gouvernement civil – mieux connu sous le nom de Désobéissance civile à cause d’une réédition ultérieure. Dans ce texte célèbre, il proclame l’existence de lois injustes d’où la nécessité de résister. «Par contre, si une loi, de par sa nature même, vous oblige à commettre des injustices envers autrui, alors, je vous le dis, enfreignez-la. […] Mon devoir est de veiller à tout prix à ne pas être moi-même complice du mal que je condamne.» Deux ans plus tard, Thoreau met sa théorie politique en pratique et proteste contre les lois esclavagistes en plus d’aider fréquemment des esclaves à s’enfuir vers le Canada. Père de l’écologisme et de la simplicité volontaire, il est aussi parmi les pionniers d’une nouvelle littérature racontant le pays américain et ses paysages, prenant tout autant la défense des activistes abolitionnistes de son temps. Pour ces diverses raisons, son héritage littéraire, philosophique et politique sera toujours présent, un peu partout sur la planète, là où la

résistance, la rébellion et l’indignation, face à l’injustice, sont toujours parmi les premiers devoirs du citoyen. Par la suite, plusieurs militants à travers le monde et activistes pacifistes vont s’inspirer de Thoreau, de Gandhi à Martin Luther King, malheureusement tous deux assassinés. Lors des grandes manifestations étatsuniennes contre la guerre du Viêt-Nam à la fin des années 1960, plusieurs contribuables vont protester contre la participation de leur pays à cette guerre en refusant de payer leurs impôts. Dans certains cas, au lieu de leur déclaration fiscale, les citoyens envoyèrent une copie de La désobéissance civile au gouvernement!

Le régime de Pinocchio Ce qui est fascinant dans notre mode pseudo-démocratique de représentation, c’est que la campagne électorale semble finalement être une période où une personne peut dire à peu près n’importe quoi pour se faire élire, comme la promesse de créer 250 000 emplois. Par exemple, lors des élections, Philippe Couillard se vantait d’avoir le monopole des «vraies affaires» et multipliait les engagements. Pourtant, le 20 février 2014, il associait l’augmentation de 1$ des frais de garde par le PQ à «un choc tarifaire important pour les contribuables, surtout de la classe moyenne». En mai, Couillard rejeta la hausse de 2$ pour les CPE proposée par le PQ et préconisa l’indexation. Puis, le 5 novembre dernier, son augmentation allant jusqu’à 12$ devient, par magie, «une mesure juste et équitable». Qu’on ne soit plus étonné si François Legault se permettait récemment de traiter le Premier ministre du Québec de «visage à deux faces» à l’Assemblée nationale. Le 10 mars 2014, Philippe Couillard affirmait notamment que «l’éducation est le meilleur investissement pour le futur de nos enfants». Pourtant, dès le 27 septembre, il y coupe tout de même un milliard de dollars, notamment dans l’aide au devoir et les collations! Entretemps, le 21 juillet dernier, Couillard avait proposé d’augmenter le salaire des députés de 54,2% passant de 88 136$ à 136 000$... Pendant ce temps, les banques canadiennes accumulent les profits record (39 milliards

uniquement pour l’année 2013). Quand c’est rendu que même l’ACFAS (Association francophone pour le savoir) doit présenter un mémoire afin de défendre la recherche comme un «investissement pour la prospérité», s’agenouillant pratiquement pour préserver la politique nationale de la recherche et de l’innovation, on voit bien à quel point nous sommes désormais dirigés par des clowns plus proches des contributeurs au parti que des intérêts de la population. De toute façon, avec moins de 40% du vote des électeurs (tant au provincial qu’au fédéral), on se demande encore comment ils osent affirmer qu’ils ont la légitimité d’agir ainsi, à l’encontre de tous et de toutes, qu’on parle d’austérité ou encore d’oléoduc. Mais comme le souhaite une certaine tradition, s’appuyant sur le peuple comme source véritable du pouvoir et seule autorité, «lorsqu’une loi est injuste, lui résister est un devoir».

Ce dont sera fait le Québec de demain, dépend de notre solidarité aujourd’hui. Refusons l’austérité! Comme nous sommes dirigés par une armée de Pinocchio, il faut combattre sans cesse les mensonges intolérables de ces petits politicailleux. Notre avenir est en jeu et l’intérêt collectif est en danger. Nous devons comprendre que le bien commun est prioritaire, car il englobe tout le monde et que la justice sociale doit être davantage qu’une parole creuse. En conséquence, nous devons agir intelligemment, bruyamment et massivement, être présents partout, tout le temps. Faudra-t-il bloquer des autoroutes ou bien des ponts pour se faire entendre? J’y pense tous les jours. Pour l’instant, contentons-nous de manifester dans les rues et d’inonder les journaux et les tribunes libres (radio/télé) de notre indignation. La récente levée de fonds de GND (386 000$ en une semaine) pour l’organisme citoyen Coule pas chez-nous.com est un bon exemple de résistance active, mais pacifique. Espérons que l’année 2015 sera meilleure que 2014, qu’elle puisse nous offrir des

politiciens à la hauteur de nos attentes envers ceux qui nous représentent plutôt que des individus déconnectés de la réalité. Pour rétablir la confiance des citoyens envers leurs institutions politiques, il serait temps que nos élus innovent davantage que des commissions-bidons pour non seulement entendre les alternatives, mais aussi avoir le courage de les appliquer. À ce sujet, il faut absolument visiter le site nonauxhausses.org de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics qui a déjà chiffré 18 solutions fiscales pour un total de dix milliards de dollars! Écoutons-les. Le gouvernement libéral doit se sortir la tête du banc de neige et orienter ses actions en faveur du plus grand nombre, c’est-à-dire le contraire de ce qu’il fait actuellement en attaquant les pauvres, les garderies, les écoles publiques, les organismes communautaires et les associations environnementalistes, les régimes de retraite, les syndiqués, les centres de développement locaux, bref tout ce qui nous permettait depuis vingt ans de traverser la tête haute la tourmente économique créée par les banquiers et les requins de la finance. En attendant, il faut impérativement continuer de manière inlassable de consolider notre cohésion sociale. C’est tous ensemble que nous pourrons défendre nos acquis sociaux et tout l’héritage de la Révolution tranquille afin d’assurer aux générations futures, une qualité de vie encore meilleure que nous avons pu avoir au lieu du contraire. La société du futur, ce dont sera fait le Québec de demain, dépend de notre solidarité aujourd’hui. Ne laissons pas le gouvernement Couillard détruire notre social-démocratie et le modèle de l’État-providence que nous avons su bâtir au fil des générations. Agissons avec audace, ténacité, détermination et persévérance. Le degré de collaboration du peuple québécois déterminera l’issue de cette lutte. Seul un peuple uni, par la force de sa résistance, peut vaincre les nombreux démons du capitalisme sauvage et le poison de l’austérité néolibérale qu’on tente de nous enfoncer au fond de la gorge comme un canard gavé pour en faire du foie gras. Ah oui, joyeux Noël quand même et bon temps des Fêtes!

1er décembre 2014 au 4 janvier 2015 Les mercredis de 14 h à 17 h, en rappel les vendredis à 17 h

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Artistes KPLR Fanny Bloom Le Couleur Machines Géantes Noem Caravane Oli Laroche Les Marinellis Lubik Medora

Pièces Scaphandre Blanc Concerto Rock L’effet veuve noire À courir Saint-Raymond Enveloppés ensemble Sous la lune Laisse-toé aller Sillage

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Artistes The Seasons The Barr Brothers Death From Above 1979 Century Palm The Pretty Reckless The Pack A.D. Lisa Leblanc The New Pornographers O.K. Go Die Mannequin

Pièces The Way It Goes Even the Darkness Has Arms Trainwreck 1979 To The Ether Absolution Cellophane Gold Diggin’ Hoedown Dancehall Domine Bright As Your Eyes Sucker Punch


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OPINION Les mythes de l’austérité Je lisais un article dans le dernier Zone Campus (25 novembre 2014) et quelque chose m’a frappé. Une croyance qui pour moi fait partie d’une culture de propagande incroyable. La journaliste, Chloé Cano, écrivait: «Comme tout pays, le Canada n’échappe pas à la conjoncture actuelle et doit faire des économies». J’avoue que cette dernière phrase, je n’y crois pas. Les temps sont durs? Qui nous dit cela? Le gouvernement qui a éliminé les taxes sur les banques en 2007? Le gouvernement qui vote des bonus pour leurs membres? Et quelle preuve on nous apporte avec tout cela? Des ouïes-dires, des rumeurs ou des amis du parti. Devrions-nous croire un rapport pondu par des personnes payées 1000$ par jour pour un document de 125 pages à moitié rempli? Voilà ce que j’avance aujourd’hui. Notre économie va bien! Elle va tellement bien, que nous pouvons nous permettre de diminuer les revenus de l’État en diminuant les taxes sur les minières. Elle va tellement bien que nous pouvons nous permettre de diminuer les impôts des grandes entreprises qui font des profits monstres en payant un minimum de redevances à l’État. Alors pourquoi est-ce qu’on nous rabat constamment que notre économie va mal? Est-ce que je suis simplement de mauvaise foi et j’accuse à tord et à travers? Peut-être. Mais je crois qu’on doit se demander si on veut vraiment de l’idéologie que l’on nous présente actuellement. Ce qui n’est pas dit dans ces réformes, c’est que nous perdons le peu de démocratie que nous avions dans notre État. Les conseils d’administration élus par le parti… L’argent du communautaire entre les mains des politiciens au lieu d’être entre les mains de la population…

Bon, ceci étant dit, regardons certains faits. L’austérité, un grand mot compliqué pour que la population soit aveuglée et ne comprenne pas vraiment de quoi il en retourne. On parle d’austérité lorsque les temps sont durs et que tout un chacun doit se serrer la ceinture. Mais ici on ne parle pas d’une économie de famille, on parle du gouvernement. Pour que l’économie fonctionne, il est important d’investir. Si on arrête d’insuffler des fonds dans le réseau public ce sont des centaines de personnes qui vont perdre leur emploi voir des milliers. C’est déjà le cas, plusieurs personnes ont perdu leur emploi pour que notre économie se «redresse». Mais comment est-ce que cela serait possible? D’où viennent les revenus de l’État? J’aurais tendance à dire qu’en partie (et cela de plus en plus) nos revenus viennent des taxes et des impôts de la population. Si les personnes qui sont censées rapporter de l’argent à l’État finissent par être ruinées, cela n’apportera pas grand-chose. Mais bien sûr ce n’est que mon opinion. Et celle du Fonds Monétaire International. Mais bon, il semblerait que le gouvernement ne veut pas se fier aux économistes mondiaux ou encore au prix Nobel de l’économie, Joseph Stiglitz qui nous donne la même opinion. D’ailleurs, comme j’ai mentionné un peu plus tôt, la part des citoyens dans la tarte des revenus de l’État augmente d’année en année. Pourquoi? Parce que d’année en année l’imposition sur les grandes compagnies ne cesse de diminuer. Certains peuvent dire que si nous ne diminuons pas leurs impôts, les grandes entreprises quitteront le Québec. Mais comment serait-ce possible? Dans un premier temps, nous avons au Québec une expertise qui ne se déménage pas aussi facilement. Et non seulement une expertise, mais des ressources. On ne doit pas oublier qu’Hydro-Québec est

une ressource incroyable et qu’elle offre des tarifs plus que concurrentiels pour les entreprises. Donc, le taux d’imposition au Québec est d’environ de 2% supplémentaire qu’en Ontario, mais avec le support d’Hydro-Québec, beaucoup d’entreprises choisissent de s’installer ici. Et si on se compare aux États-Unis, notre taux d’imposition est 20% inférieur au leur. Nous sommes plus que compétitifs pour les entreprises et, si nous avions une idéologie différente, nous pourrions facilement augmenter les impôts sur les entreprises et quand même les garder ici. Pour moi, il s’agit d’un non-sens que les grandes entreprises soient davantage choyées que la population qui forme ce pays. Le gouvernement est censé représenter notre bien commun et non pas le bien d’un petit nombre d’individus. Parlons-en un peu du gouvernement. Aucun gouvernement ne peut nous dire que nous sommes en période d’austérité tout en offrant des primes à chacun de ses députés. Il est peu probable que chacun des membres de leur parti ait fait un travail si exceptionnel que cela mérite une prime. Et même si c’était le cas, il est évident que lorsqu’on est dans une situation difficile, en tant que «leader» on doit prêcher par l’exemple. Si nous sommes en situation où nous devons nous serrer la ceinture, cela les concerne aussi. Et que dire de la dernière nouvelle? On voudrait augmenter le salaire des députés d’environ 55%... Je ne vois pas comment il est possible que nous soyons en austérité après ça. À moins que l’austérité ne concerne que les pauvres. Dans ce cas-là, je comprends tout à fait ce que le gouvernement fait. Finalement, j’aimerais aussi parler un peu de la dette. Celle qui fait si peur aux citoyens. Encore une fois, un gouvernement ne se gère pas de la même façon qu’une famille. La dette que nous avons au Québec n’est pas impressionnante. Je crois que

nous ne devrions pas nous laisser intimider par les banques. La dette est loin d’être catastrophique, et au contraire, si on réduit nos dépenses et nos revenus, c’est à ce moment que la dette le deviendra. Nous devrions investir pour que chaque personne dans notre province puisse dépenser et ainsi augmenter nos revenus par le biais de nos impôts et nos taxes. Encore une fois je ne suis pas le seul qui tient ce propos. L’Institut de recherche et d’information socio-économiques (IRIS), essaie de démontrer les pièges dans lesquels il ne faut pas tomber lorsqu’on parle de la dette. Et c’est exactement sur ce principe que le gouvernement mise lorsqu’il parle de la dette: les pièges. En effet, le chiffre qu’on nous présente est toujours exagéré. On voit une cumulation de toutes les dettes sans distinction alors qu’il est essentiel de préciser qu’il y a une différence entre les «bonnes» et «mauvaises» dettes. Celle que l’on dit «bonne» représente nos investissements, qui, malgré que l’on n’en parle pas, représente près de 68% de la dette. Est-ce que le gouvernement est de mauvaise foi? Personnellement, je commence à croire que oui. Donc, pour conclure, on parle de devoir faire des économies, alors que notre «devoir» serait de faire l’inverse. Nous ne sommes pas en période de récession, mais si on suit la tendance, cela arrivera plus vite que prévu. Le gouvernement (que ce soit le PQ ou le Parti Libéral) n’a pas le bien-être de la population à cœur ou alors il se croit plus brillant que la plupart des analystes du monde. Dans les deux cas, j’ai peur pour le Québec, pour le Canada et pour le monde en général. Tant que la population ne passera pas par-dessus la propagande actuelle, nous aurons un grand problème. Jean-René Leblanc, étudiant au baccalauréat en psychologie

SE SOLIDARISER POUR NOTRE UNIVERSITÉ

Parlons d’une seule voix À l’aube de son 50e anniversaire, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) est aux prises avec l’un des plus grands défis de son existence: continuer son développement en dépit des compressions gouvernementales imposées à l’ensemble du réseau universitaire québécois, qui dépassent les 200 millions de dollars pour l’année 2014-2015. Soyons clairs, nous ne remettons pas en cause les objectifs du gouvernement, soit l’atteinte de l’équilibre budgétaire de l’État québécois. Nous prenons la plume aujourd’hui afin de lancer un appel à l’unité et à la mobilisation en regard des conjonctures. Il en va de notre rôle et de notre responsabilité. La Fondation de l’UQTR a besoin d’une université forte pour bien remplir sa mission. Bien que nous déplorions que certaines interventions dans les médias portent ombrage à l’image de marque de notre université, nous réitérons l’importance de ne pas perdre de vue tous les bons coups actuels et passés de ce grand établissement d’enseignement. Et notre futur demeure des plus prometteurs

si nous unissons nos voix pour le construire. Nos diplômés, d’ailleurs, demeurent des plus positifs en nous ayant permis récemment de doubler l’objectif de notre campagne annuelle de financement. Merci pour leur précieuse contribution! Nous avons une mission à accomplir, notre établissement d’enseignement offre des programmes novateurs de grande qualité, des créneaux de recherche reconnus sur la scène nationale et internationale et un soutien pédagogique qui favorise la réussite de nos étudiants. À juste titre, l’UQTR a délivré 69 000 diplômes depuis sa création. Ce sont des milliers de diplômés qui font la fierté de nos enseignants, de la direction mais également, et surtout, de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Fait intéressant à mettre en lumière: malgré la baisse démographique du Québec ces dernières années, l’UQTR connaît toujours une croissance constante du nombre d’étudiants inscrits et les projets porteurs sont nombreux et font notre fierté. Nous devons poursuivre le travail de nos pionniers et de nos bâtisseurs afin d’accomplir pleinement notre mission, à savoir l’accessibilité, le développement scientifique et l’implication dans

le milieu. En ces temps économiques difficiles, nous devons faire preuve d’une grande solidarité et travailler ensemble afin de préserver l’image de marque qui a fait la fierté de notre établissement. À la Fondation, nous poursuivrons notre mission dans le respect de l’esprit de nos prédécesseurs. Par conséquent, les dons reçus de nos généreux donateurs continueront de servir à verser des bourses à nos étudiants, à soutenir l’enrichissement scientifique à des projets et des chaires de recherche et finalement, à poursuivre le développement de notre campus par la réalisation de projets structurants, en concordance avec les normes d’excellence recherchées par l’université. Réussir demandera à tous une grande maturité et un fort sens du devoir, qualités que nous pensons pouvoir nous attribuer à titre d’acteurs engagés, souvent bénévolement, pour notre cause commune qu’est celle du développement de notre grande université. Nous devons nous solidariser pour notre unique établissement universitaire régional. Nous devons penser à l’avenir de l’UQTR. Nous ne ménageons aucun effort pour l’UQTR car nous connaissons

son potentiel et reconnaissons son apport inestimable présent et futur pour le développement socioéconomique de la Mauricie et du Centre-duQuébec. Nous espérons sincèrement que tous, professeurs, chargés de cours, professionnels et employés de soutien, membres de la direction, membres de nos conseils d’administration, diplômés et partenaires institutionnels, sauront faire preuve d’unité en cette période de contraintes bien particulières. Il faut parler d’une même voix, si nous désirons être entendus. Nous avons avantage à manifester notre appartenance à l’Université en nous témoignant du respect mutuel et en mettant également de l’avant nos réussites et nos bons coups. Se retrousser les manches et «Savoir. Surprendre.» ensemble, voilà qui contribuera à notre poursuite d’un avenir prometteur. Yves Tousignant, président du conseil d’administration de l’UQTR, Jean-Guy Paré, président de la Fondation de l’UQTR et Daniel Milot, directeur général de la Fondation de l’UQTR


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ARTS ET SPECTACLES LES SOIRÉES CACHÉES CFOU

Une dernière pour 2014 FÉLIX-ANTOINE DÉSILETS-ROUSSEAU Journaliste

Avait lieu jeudi le 4 décembre passé la dernière de la série 2014 des Soirées cachées CFOU. Pour l’occasion, du rock grunge livré par le duo Oktoplut a fait régner son vacarme sur la scène du café-bar la Chasse Galerie. Le jeune Noé Talbot a assuré la première partie de la soirée. Cette dernière soirée de l’année n’a pas été aussi populaire que les précédentes de la série, mais la qualité de la musique était tout de même

présente. En effet, la foule était mince, mais elle se faisait entendre, ce qui donnait de l’énergie à Oktoplut, formation composé de Mathieu Forcier à la guitare et de Laurence Fréchette à la batterie et à la voix.

PHOTO: ANTOINE NOËL

C’est après avoir crié un «Bonsoir Trois-Rivières!» qu’ils ont débuté leur délire musical. Le duo, qui allie férocement les genres musicaux du rock, du punk et du grunge tout en présentant des textes profonds, et ce dans la langue de Tremblay, a donné lieu à plusieurs moments mémorables, dont l’entrée en scène, PHOTO: ANTOINE NOËL

Le jeune Noé Talbot a assuré la première partie de la soirée.

Oktoplut, formation composé de Mathieu Forcier à la guitare et de Laurence Fréchette à la batterie et à la voix, était invité pour la dernière Soirée cachée de CFOU de l’année.

où les deux membres se sont installés à leur instrument pour commencer à jouer calmement. Juste avant de rocker, ils ont crié un «Bonsoir Trois-Rivières!», puis ils ont débuté leur délire musical. Le 27 mai dernier, les Montréalais lançaient leur premier album intitulé Pansements sous l’étiquette Slam Disques. Après avoir provoqué une onde de choc au printemps dernier avec la sortie de ce premier album, puis en prenant d’assaut les scènes du FME (Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue) tout en participant au festival montréalais Coup de coeur francophone à l’automne dernier, ils étaient fins prêts pour la scène trifluvienne. Les organisateurs, Jean-Philippe Char-

bonneau et Karina Tardif étaient amplement satisfait de la soirée. «On ne pouvait pas demander mieux qu’une soirée aussi intense pour clore l’année 2014 des Soirées cachées CFOU. L’année 2015 promet d’être riche en surprises et en découvertes», affirme le directeur général de CFOU 89,1 FM.

La prochaine Soirée cachée CFOU aura lieu le 12 février 2015, à la Chasse Galerie de l’UQTR. Le groupe sera connu quelques heures avant la tenue de l’événement.


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MICHÈLE PEROZENI EN VISITE À L’UQTR

Conférence sur l’exposition Face Nord Les étudiants de l’UQTR ont reçu la visite de l’artiste Michèle Perozeni en provenance de Strasbourg en France mercredi le 26 novembre 2014. Traitant des enjeux qui touchent le fleuve St-Laurent pour son récent projet, Perozeni effectue une résidence à l’Atelier Silex pour une durée de deux mois. Elle y présente son exposition intitulée Face Nord, qui est composée de matériaux fragiles traduisant poétiquement la dégradation de la nature par le comportement de l’homme avec son environnement. Lors de la conférence donnée au pavillon des arts de l’université, Michèle Perozeni a présenté plusieurs de ses œuvres relatant son parcours artistique ainsi que les raisons pour lesquelles elles abordaient des thèmes comme la pollution, les changements

climatiques et le territoire du Grand Nord. Utilisant des procédés très élaborés pour son processus créatif, elle a dû s’adapter à l’endroit où elle travaille, soit à Trois-Rivières. «Habituellement, je fais des pièces énormes qui requièrent des immenses fours, mais à l’Atelier Silex, ils étaient très petits, j’ai donc dû penser à mon projet en fonction de ce que j’avais de disponible», s’exprimait Perozeni. L’exposition que l’artiste présente à l’Atelier Silex est composée de quatre installations qui ont été moulées en paraffine et en verre. Mme Perozeni a complété ses œuvres en utilisant le soufflage de verre qu’elle a réalisé chez Espace Verre, à Montréal. Les sujets traités dans cette exposition sont le patrimoine, l’écologie ainsi que le réchauffement climatique du Québec et de la ville de Trois-Rivières. Le parcours de Michèle Perozeni est très complet, et son expertise en matière de sculpture du

verre est enviable. En plus d’avoir été enseignante dans une école supérieure en Arts décoratifs à Strasbourg, elle a parcouru plusieurs pays pour donner des conférences et des interventions en matière de sculpture de verre. Elle a été de passage il y a déjà 10 ans de cela, à Trois-Rivières, encore une fois pour un projet à l’Atelier Silex ainsi qu’à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Après avoir enseigné pendant près de 25 ans, elle s’est fait offrir une résidence et elle a décidé de quitter ses fonctions pédagogiques pour se plonger dans la création. Son plus imposant projet a probablement été Inlandsis (nom de la plus grande étendue de glace continentale polaire) qu’elle a réalisé dans le cadre d’une résidence à Sars-Poterie en France. Travaillant à partir de bois de cerfs et de caribou, Perozeni a composé plusieurs pièces imposantes qui ont

demandé un travail continu et très pointilleux. Le pétrole, les problèmes climatiques, la pollution et tous les enjeux du nord sont des sujets qui l’ont inspirée dans sa recherche pour Inlandsis. «Préalablement à la présentation de mes œuvres, il y a un grand travail intellectuel qui se fait. Avant l’habileté des mains, il faut que la matière grise travaille», disait Mme Perozeni lors de sa conférence. Malgré le nombre élevé de cassures qu’il y a eu lors de sa production, elle a réussi à récupérer toutes ses pièces en utilisant un procédé ingénieux, ce qui l’a rassuré, car «les heures de travail pour la création sont incalculables». Il est possible de visiter l’exposition Face Nord à l’Atelier Silex et d’en apprendre plus sur les procédés utilisés par les artistes qui y travaillent en se rendant au 1095, rue Père-Frédéric à Trois-Rivières. (C.F.)

SOIRÉE DE CONTES AU COLLÈGE LAFLÈCHE

Le temps d’un conte pour venir en aide «Il n’y a pas un enfant qui va mourir de ça et qui va s’empêcher de lire, parce qu’il existe déjà des livres dans les bibliothèques», avait affirmé le ministre Bolduc à la fin de l’été, parlant des restrictions budgétaires dans l’achat de nouveaux livres des écoles primaires. Suite à cette annonce, Lindsay Moore, Alexandre Perreault, Lauriane Rochon et Guillaume Lemieux, quatre élèves du Collège Laflèche en intervention en loisir, ont pris l’initiative de faire un spectacle-bénéfice afin de ramasser des dons pour aider plusieurs écoles primaires à se procurer de nouveaux livres. C’est en soirée, le jeudi 4 décembre, que le spectacle-bénéfice Le temps d’un conte a été présenté dans l’amphithéâtre du Collège Laflèche.

Une première partie tout en rythme

Francis Désilet, chansonnier folklorique, a pris

d’assaut la scène de l’amphithéâtre du Collège Laflèche pour partager quelques-unes de ses chansons à répondre préférées. Tapage de pieds et guitare à la main, tout y était pour faire chanter et taper des mains les spectateurs qui se sont déplacés pour l’évènement. L’homme qu’on surnomme le «Juke box de trad», a mis une ambiance du temps des Fêtes dans le temps de le dire. Enchaînant La poule à Colin, La Cuisinière, La Ziguezon et plus encore, les gens ont eu un énorme plaisir à le voir performer et à participer.

Un message bien spécial Ne pouvant être de la soirée, il a insisté pour donner un petit clin d’œil à Saint-Élie-de-Caxton. Un petit message vidéo de Fred Pellerin qui félicitait les gens de participer à ce beau projet de spectacle-bénéfice afin d’aider les écoles à conserver des livres dans leurs rayons de

bibliothèque a été projeté tout juste avant la deuxième partie du spectacle.

Des histoires enivrantes Dans un décor d’antan composé de planches à laver et de raquettes de babiche, le conteur MarcAndré Fortin a diverti le public dans une ambiance ancestrale pour la deuxième partie de la soirée. «J’adore le conte pour la liberté que j’y trouve. Étant fils de l’improvisation et de l’école de Robert Gravel, j’adore ne pas avoir de texte et me laisser aller sur scène, bâtir les histoires que je veux avec les péripéties que je veux. Mon arrière-grandpère disait: «Je préfère les histoires à la radio qu’à la télévision, car à la radio, les images sont plus belles.» Le conte c’est un peu ça, 200 spectateurs équivaut à 200 images différentes» Il s’agissait d’un premier spectacle-bénéfice pour Marc-André Fortin. «Je remets même mon cachet à la cause et j’espère qu’il y en aura d’autres

des projets comme celui-là, que des prochains étudiants referont une telle initiative.» Après une soirée remplie de magnifiques histoires tirées de sa série À villages découverts, le conteur a terminé sur une note plus moralisatrice. «Il faut se dépêcher à voir nos grands-parents pour qu’ils nous content du grandiose à partir de rien. Il n’est pas encore trop tard pour aller les voir et leur jaser. Avant que les dictons de grand-père et que les recettes de grand-mère ne partent dans l’au-delà, il faut les récolter et les partager.»

Objectif dépassé Avant de clore la soirée, les quatre principaux organisateurs de l’évènement sont fièrement venus dévoiler le montant amassé avec ce spectacle-bénéfice. Ayant pour objectif un montant de 1300$, ils ont finalement réussi à dépasser ce montant pour atteindre la somme finale de 4071$, montant dont ils étaient très heureux. (A.L.)


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9 décembre 2014 au 13 janvier 2015

DANS LES LUNETTES DU FRISÉ

VERNISSAGE À LA GALERIE r3

Le moment du constat Pipi. Caca. Poil. FÉLIXANTOINE DÉSILETSROUSSEAU Chroniqueur

J’aurais pu faire comme dans toutes mes autres chroniques: aller voir un spectacle, vous en parler, dire les points forts et les points faibles et tout le blabla qui l’accompagne. Mais je n’aime pas la routine, et en plus 2014 tire à sa fin. Je fais autrement, tout simplement, ou peut-être pas. Je vous explique. Cette chronique oscillera entre la nostalgie et le désir de faire mémoire, nostalgie d’une année culturelle qui vient de passer et mémoire de ses plus beaux moments. Avant de nommer mes coups de cœur culturels de 2014, j’ai un constat à faire. En fait, je dirais que cette année 2014 a été une année charnière pour moi, mais aussi pour toute la société québécoise. Revenons aux élections du 7 avril dernier. Après un pardon d’un an et demi, le gouvernement libéral reprend les rênes du Québec. Au lieu d’une Charrette à sa tête, il s’agit de l’ourson Couillard qui dirige comme bon lui semble. Dès son entrée, l’ère de l’austérité commença, et elle se poursuit au moment où ces lignes jaillissent sur l’écran de mon ordinateur. Devant un gouvernement qui n’a comme finalité que l’équilibre budgétaire, une question se pose dramatiquement. Est-ce que l’argent est tout ce qui compte dans la vie? Mon constat de 2014 est celui-ci: plus que jamais avons-nous besoin de moyens de s’exprimer pour résister, résister à l’envahissement du discours plein de fric et de cash, résister à un discours vide, résister peut-être pour finalement exister? La littérature, le cinéma, le théâtre, la peinture; l’art dans toute sa complexité me semble aujourd’hui plus nécessaire que jamais. Ceci étant dit, voici mes coups de cœur de 2014. (Mes coups de cœur ne sont pas nécessairement orientés en fonction de la politique, ce sont seulement des coups de cœur d’un passionné de la chose.)

Philosophie La philosophie meuble ma vie depuis quelques temps déjà. Elle fait émerger de nouvelles réflexions, elle propose de nouvelles façons de voir le monde ou la vie, et surtout elle est à l’origine de tous les grands domaines du savoir d’aujourd’hui. Peu le savent, mais de nouveaux auteures et auteurs contribuent à repousser encore les limites de ces possibilités du savoir. J’ai lu à temps perdu un de ces auteurs. L’essai Comment sauver le commun du communisme ? paru chez Quartanier du philosophe contemporain Érik Bordeleau, qui a gagné le prix Spirale Eva-Le-Grand en 2013 pour son Foucault anonymat, s’est retrouvé sur le rayonnage des librairies en

septembre dernier. Son plus récent essai aborde la nécessité de revoir le concept du commun. Selon l’auteur, il y a nécessité de repenser le vivre ensemble avant que cet idéal soit avalé par l’idéologie capitaliste. Mêlant réflexions personnelles aux faits historiques, notamment sur la modernité chinoise, Bordeleau réussit à faire voir les failles du système politique communiste tout en faisant valoir qu’un monde sans impératifs économiques est utopique. Or, il jongle habilement entre idéalisme et concrétude. Il s’agit définitivement d’un essai intelligent et éclairant.

Littérature québécoise L’année 2014 pour la littérature québécoise a été particulièrement mouvementée. Plusieurs titres étaient sur ma liste. J’ai des mentions d’honneur à donner à Hervé Bouchard pour son bouquin intitulé N° 6 et à Simon Roy pou Ma vie rouge Kubrick. Le premier montre l’école de la vie qu’est le hockey alors que le second est obsédé par le film The Shining. Deux romans à lire! Mon choix s’arrête tout de même sur le roman Malabourg de la Québécoise Perrine Leblanc paru aux éditions Gallimard. Située dans un village fictif en Gaspésie, l’intrigue m’a grandement fait penser aux Fous de Bassan d’Anne Hébert. Bien fignolé, le récit met en scène le meurtre de trois jeunes femmes. Tout en laissant des traces dans le village, ces meurtres hantent le seul témoin, une jeune femme qui s’exile pour Montréal afin de mieux vivre avec les événements. La plume de Leblanc est légère, douce et rafraîchissante et met en scène un univers féminin qui gagne à être connu.

Album Plusieurs album m’on fait vibrer cette année: du folk/trad de Fred Pellerin aux sons techno pop de Coldplay, en s’arrêtant sur la profondeur déguisée en simplicité de Philipe B.. Le talent a définitivement fait ses ravages. J’ai tout de même opté pour un album qui est selon moi passé sous silence; Casablanca de David Giguère n’a pas eu le mérite qui lui revenait. Son album offre des sonorités planantes et une voix franche qui verbalise des textes profonds tout en s’alliant à des mélodies électriques issues de synthétiseurs. Un album qui s’écoute facilement en continu, peu importe l’occasion.

Spectacle En janvier 2014, j’ai assisté à un concert au Zénob qui m’a totalement ébranlé. The High Dials, groupe montréalais de la scène underground de Montréal, débarquait en Trifluvie. Ils étaient accompagnés d’un groupe à ses débuts qui assurait leur première partie. Qui est ce groupe ? The Vasts. Les textures sonores de ce groupe sont uniques et mélancoliques. La complainte de la trompette qui se juxtapose au piano est tout à fait grandiose. Un groupe à découvrir. Voilà. C’était mon panorama culturel de 2014.

PHOTO: M.-C. PERRAS

La femme objet de désir est à l’honneur dans cette exposition qui se veut choquante et dérangeante.

MARIECHRISTINE PERRAS Journaliste

Une poignée d’étudiants du Département des arts a accueilli le public dans la Galerie r3 de l’UQTR afin de marquer l’aboutissement de leur travail qui a duré toute la session. C’est donc le jeudi 4 décembre dernier que le coup d’envoi de l’exposition S’exposition et perceptions fût lancé par les cinq étudiants lors d’un vernissage quelque peu différent de la formule traditionnelle. Cette exposition collective, dont aucune œuvre n’est signée personnellement, est le fruit d’un consensus et d’un laborieux travail d’équipe. Dans le cadre du cours Projet synthèse interdisciplinaire, les étudiants de divers horizons artistiques doivent présenter au grand public un évènement artistique. Chapeautée par la professeure Marie-Josée Plouffe, la cuvée automne 2014 s’en est donné à cœur joie dans le phallus et l’image de la femme comme objet de désir. «Les étudiants proviennent de différentes disciplines, de différents programmes, donc ils n’ont pas l’habitude d’utiliser le même vocabulaire artistique. On a axé beaucoup beaucoup sur le processus de création», souligne la professeure. Inspirée du modèle de Kolb, elle les a guidés suivant les principes d’expérience, d’explicitation et d’expérimentation. L’exposition est destinée aux 18 ans et plus, en raison de son contenu explicite. Loin de choquer, c’est plutôt une exposition coquine. C’est qu’il est difficile d’ébranler la morale en 2014. Entre sexualité, pénis démesuré en verre et corps féminin idéalisé, l’exposition propose un mélange de médiums et de pièces. Au centre de la galerie, au cœur de l’exposition, se trouvent trois pots Mason qui contiennent respectivement du pipi, du caca et du poil, certifiés réels et authentiques. Cela donne le ton à ce qui est présenté tout autour, du moins, l’intention du message envoyé. «Au départ, ç’a commencé par une satire de vernissage. On a fait un prototype qui était super le fun, puis d’œuvre en œuvre on s’est rendu compte qu’on avait des thèmes provocateurs, plus sexuels. On s’est dit on laisse faire la satire et pis on s’en va vraiment vers l’hypersexualisation. On s’est enligné vers ça et on s’est arrangé pour avoir du dérangeant», affirme Sylvain Robert, étudiant au certificat en nouveaux médias et au certificat en interprétation théâtrale. L’ébauche d’anti-vernissage a laissé son empreinte à la boîte aux commentaires, qui s’avère être une

déchiqueteuse à papier camouflée et par le choix des rafraîchissements: les spectateurs étaient en effet accueillis avec de la boisson forte plutôt que le traditionnel vin d’honneur. L’hypersexualisation est présente notamment par les silhouettes de femmes numérisées et projetées. L’une d’entre elles est projetée sur un très grand pan de mur. L’image est saturée de rouge, mais l’on devine facilement la petite culotte de la femme très mince et hautement sensuelle. Aussi, par la représentation d’un énorme pénis de bois suspendu qui fait face à un gong. Le spectateur peut saisir la trique et l’envoyer se heurter contre la cible métallique. Loin de dénoncer cette hypersexualisation et la facilité déplorable de l’accès à la sexualité explicite dans les nouveaux médias, c’est plutôt le jeune homme en admiration devant son phallus qui se ressent. Rien de véritablement choquant, mais la naissance d’une réflexion autour de ce sexe un peu trop exploité et parfois de façon facile et gratuite. Une des pièces fortes est une installation composée de ceintures modelées suspendues dans un mouvement fort dynamique et très réussi. Les ceintures représentent des spermatozoïdes qui se dirigent vers une culotte féminine. Les cinq artistes ont visiblement été inspirés par le mouvement Dada, mais se sont laissé entraîner dans le cabotin, mais un cabotin fort assumé. La dimension participative, les installations, l’exploitation de l’image numérique et du son ainsi que l’hybridation viennent tout à fait s’inscrire dans l’art contemporain. C’est d’ailleurs la grande force de l’exposition, celle de venir s’inscrire à l’aube de 2015 avec des médiums d’aujourd’hui et en exploitant un thème qui n’a jamais été autant sur la place publique. PHOTO: M.-C. PERRAS

L’hybridation, le numérique et l’installation sont des forces dans cette production interdisciplinaire.


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MANGE, LIS, AIME

THÉÂTRE DES GENS DE LA PLACE

Des nouveaux voisins Lecture pour étudiant en fin de session

PHOTO: JEAN-MARC GAUTHIER

CAMILLE DURANDPLOURDE Chroniqueuse

Les travaux commencent à s’empiler sur ton bureau? Tu n’as pas assez de tes dix doigts pour compter tous les examens qu’il te reste à faire? Plutôt que de te morfondre en regardant ton agenda trop chargé d’étudiant en fin de session, vaut mieux rester dans le déni: Sports et divertissements, premier roman de JeanPhilippe Baril Guérard, est la lecture qui te fera oublier (pour un moment, du moins) tes angoisses d’universitaire. Les costumes et accessoires ainsi que les décors blancs accentuent la sensation de vide dans les relations.

La deuxième production du Théâtre des Gens de la place est présentée depuis le 4 décembre 2014 à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de la Maison de la Culture de Trois-Rivières. La compagnie trifluvienne propose au public une version actuelle de la pièce culte Les Voisins, un texte de Claude Meunier et de Louis Saïa, jusqu’au 13 décembre. Dans une mise en scène d’Évelyne Charland et de Dominique Blais, la distribution solide évolue dans un univers qui n’a rien à voir avec les idées surfaites de cette pièce de théâtre qui a marqué plusieurs générations. Cette pièce est souvent montée comme théâtre d’été ou présentée dans les écoles secondaires. C’est donc à une grande question que la production doit répondre: pourquoi s’attaquer encore une fois à ce texte maintes fois vu et lu? Le quotidien insipide de deux couples voisins. Les hommes parlent devant la haie. Les femmes parlent au téléphone. Les uns parlent voiture et interrupteur de lumière, les autres de varices et de sandwichs pas de croûte. Les deux couples se rejoignent pour regarder des photos de voyage. Rien ne se passe, tout est vide, chacun parle, personne n’écoute. D’entrée de jeu, la scénographie est frappante, le décor est simple et très efficace. De part et d’autre de l’espace de jeu, les maisons de chacun des voisins sont représentées par le squelette des murs qui donne accès à l’intimité des lieux. Malgré que les acteurs miment certains objets qui ne sont pas là, ce qui dérange un peu, l’ensemble de tout ce qui englobe la scénographie est réussi. Le choix d’habiller les comédiens tout en blanc et de présenter un décor et des accessoires blancs accentue le vide communicationnel et l’entretien des relations inintéressantes. Par contre, quelques ajustements dans le texte par rapport à ce choix esthétique ont échappé à la mise en scène. Le texte a subi une adaptation légère afin de camper l’histoire de nos jours et ainsi se dissocier des années quatre-vingt. Les prénoms ont été changés et l’on manipule iPod et cellulaire. C’est un détail important qui fait partie du génie de Charland et Blais. La réussite de cette adaptation, qui surpasse de loin le téléfilm de la production originale, c’est de l’avoir abordée de façon réaliste. La direction d’acteur est évidente et les écarts de jeu pratiquement nuls. Il n’y a plus de théâtre d’été, plus de gros monocle, plus de caricature. Rien n’est souligné, c’est

donc le spectateur qui se fait son idée, qui réfléchit comme bon lui semble sur l’incommunicabilité. Les silences sont calculés, les comédiens sont impeccables. Ce qui donne lieu à des séquences absurdes et surréalistes. Le travail formidable de Martin Bergeron et de François Laneuville permet d’installer dès le début de la pièce le ton à ce qui sera la démonstration d’un mal encore plus visible aujourd’hui, celui de la conversation futile, inutile, où la politesse surpasse le réel désir de communiquer. La comédienne Chantal Rivard joue tout en retenue le personnage le plus lucide, celui qui semble le plus désintéressé de toute cette mascarade de voisinage. Après neuf ans d’absence, Évelyne Charland remonte sur les planches et incarne une femme dépressive et timide qui fonctionne très bien. Bien que certains gags s’entendent venir avec de gros sabots, l’ensemble de la production est divertissant et s’adresse à un public très vaste. Malgré les quelques longueurs et les petits accrochages, le TGP s’approprie Les Voisins avec brio. Accessible et sensible, cette version est une réussite et une grande surprise, celle de présenter un texte qui commence à être essoufflé dans une adaptation qui vaut le déplacement. Un travail d’adaptation qui fait toute la différence et une distribution béton ne peuvent que donner un moment de théâtre agréable. Cette pièce demeure grand public, mais elle a la force de laisser place au jugement du spectateur et à la réflexion. Ce n’est pas que du gros rire gras, mais plutôt des moments de malaise et des rires parfois jaunes. Tout est dans le dosage et l’équilibre. (M.-C.P.) PHOTO: JEAN-MARC GAUTHIER

L’art de ne rien faire Sports et divertissements est un roman «sur des jeunes trash qui vivent une vie remplie d’ennui, qui ont tout facilement, qui ne savent pas quoi faire de leurs trop nombreux temps libres, et qui s’adonnent donc à la destruction de tout ce qui les entoure par le cynisme». Si la plupart des écrivains aiment créer des personnages qui vivent une série de rebondissements, il en est tout autrement pour Jean-Philippe Baril Guérard qui a plutôt choisi de mettre en scène des dandys sans histoire qui s’étourdissent avec des substances diverses, qui se défoulent dans les activités sportives et qui se ressourcent en faisant des escapades dans un chalet. Le jeune écrivain tisse sa trame narrative sur les confessions d’une actrice qui a tout pour elle – jeunesse, beauté, richesse et célébrité – et qui fraye avec la bohème artistique urbaine: parmi eux, l’on retrouve David, le cinéaste poudré et sans réel talent, Félix-Antoine, le sportif au corps d’étalon, Estelle, une bonne compagne de voyage, Jonathan, l’amant bipolaire et Ariane, une actrice en quête de gloire. L’instant d’une soirée, la narratrice rencontrera aussi Gabriel, comédien méconnu et suicidaire, qui ne la laissera pas indifférente… Baril Guérard explore dans son roman le quotidien de l’artiste dans sa plus grande banalité; et pourtant, on se plaît dans cet univers routinier: en vivant des évènements qui n’ont rien d’extraordinaire, les personnages semblent plus réels et mieux construits, tout comme les relations amicales, amoureuses ou d’un moment qui sont mises en scène. L’écrivain ponctue son texte de petits tracas ou d’anecdotes qui suscitent l’attention du lecteur pour finalement le faire retomber dans les états d’âme d’une narratrice qui n’a rien d’inintéressant, malgré sa vie trop parfaite: ses réflexions reflètent celles de notre génération, qui se plaît dans le culte de l’image et dans une désillusion de l’amour véritable.

Un roman au rythme théâtral

Les comédiens François Laneuville et Martin Bergeron amorcent la pièce et incarnent avec justesse les deux voisins.

Jean-Philippe Baril Guérard était le mieux placé pour parler d’artistes québécois d’aujourd’hui, puisqu’il baigne lui aussi dans le milieu: il a gradué en 2009 de l’École de

théâtre du cégep de Saint-Hyacinthe. Il a écrit, à cette suite, quelques pièces de théâtre, dont Quatre Contes Crades/Le damné de Lachine et autres contes crades, Baiseries et Warwick. Tranche-Cul, sa dernière œuvre théâtrale sera présentée au théâtre Espace Libre en décembre 2014, qu’il met lui-même en scène. L’écriture du dramaturge transparaît pour le mieux dans Sports et Divertissements: les nombreux dialogues du roman sont rythmés, fluides et peuvent facilement être imaginés au théâtre. C’est sans doute la raison pour laquelle l’œuvre m’apparaissait aussi vivante et les échanges semblaient parfois se vivre devant mes yeux. La narratrice semble aussi s’exprimer à l’oral plutôt qu’à l’écrit: ces explications sont poignantes et sans censure: «C’est un piquenique où ne sont invitées que des filles avec des gros culs, vêtues entièrement de blanc, qui rient et qui jasent entre elles, qui font semblant d’avoir du gros plaisir sale malgré leur gros cul sale, et on finit sur un logo de la marque de savon, avec une voix bien claire et douce qui dit que c’est correct d’avoir un gros cul, et que si vous achetez ce savon, vous vous aimerez encore plus». Baril Guérard semble avoir soigneusement pensé la façon dont s’exprime la protagoniste, afin d’y révéler sa fougue et sa personnalité flamboyante. La forme de l’œuvre m’apparaissait souvent plus pertinente que ce qui était raconté. Cette littérature orale alliée à des dialogues dynamiques entre les personnages est un choix formel judicieux qui mélange à la fois la plume du dramaturge et du romancier.

Une lecture bonbon Sports et divertissements est le genre d’œuvre qui diversifie sans trop d’efforts: c’est la raison pour laquelle elle est toute destinée pour être lue en fin de session, quand ton cerveau est saturé d’informations et que la motivation n’y est plus. Si l’on qualifie le premier roman de Jean-Philippe Baril Guérard d’une lecture accessible, elle peut être tout autant félicitée pour ses qualités littéraires et son style théâtral. Baril Guérin a su exploiter ses talents et s’inspirer judicieusement du domaine artistique qu’il connaît bien pour faire ses premiers pas dans l’univers romanesque. PHOTO: LES ÉDITIONS DE TA MÈRE

Auteur: Jean-Philippe Baril Guérard Édition: Les Éditions de Ta Mère Date de parution: 11 novembre 2014 246 pages


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9 décembre 2014 au 13 janvier 2015

LADY BIMENSUELLE

BORÉA-LIM

Madeleine Parent

Quand on mélange l’improvisation au patrimoine industriel

La femme aux milles causes ALEXANDRA CARIGNAN Chroniqueuse

Pour ma dernière chronique de la Lady bimensuelle de l’année, je me suis demandé qui choisir. Comment terminer en grand? Qui présenter à travers cette panoplie de femmes qui ont marqué l’Histoire? À travers cette question de surface, une question plus fondamentale s’est imposée à moi: qu’est-ce que le féminisme? Même si j’écris une chronique bimensuelle qui présente à chaque fois une femme, je n’ai jamais abordé directement ce thème. En société, les clichés peuvent entrer rapidement dans la définition du féminisme: primauté de la femme, dédain de l’homme, revendications constantes et colère. Pour moi cependant, le féminisme est plus simple. C’est simplement d’être femme, et l’être au même titre qu’être homme. Madeleine Parent illustre parfaitement mon opinion sur la chose. Peut-être que son nom vous dit vaguement quelque chose puisqu’étant décédée en 2012, quelques tribunes ont fait état de ses accomplissements. Grande syndicaliste québécoise, elle fut aussi féministe, à la défense des autochtones, des immigrants, des homosexuels et j’en passe. Donnez-lui une cause et elle la prendra.

La vie d’usine Madeleine Parent est née en 1918 à Montréal. Aînée de deux enfants, elle grandit dans une famille bien nantie, et son éducation lui permet d’accéder à de hautes études. De 1936 à 1940, elle étudie en sociologie à l’université McGill. Pour elle, les études ne servaient pas seulement à apprendre, puisqu’elle s’est impliquée énormément dans différentes associations scolaires et catholiques. C’est au sein de cette implication qu’elle fait la rencontre de Léa Robak, autre grande militante québécoise qui sera sa complice à travers les différentes causes. C’est d’ailleurs cette dernière qui la convaincra de s’impliquer auprès des mouvements syndicaux dans lesquels elle va œuvrer avec grande importance. Si les syndicats sont beaucoup critiqués aujourd’hui et jugés parfois trop contraignants, ils étaient une nécessité au milieu du XXe siècle. Lors de l’avènement des grandes industries, il n’y avait aucune règle ni loi concernant le travail en usine. Les ouvriers travaillaient souvent du lundi au dimanche, 12 heures par jour, et ce, à un salaire de crève-faim. Les enfants aussi œuvraient au sein des grandes usines, leurs petites mains souvent utilisées pour le travail délicat. Et c’est sans parler des accidents fréquents dans les usines qui n’étaient couverts d’aucune sorte. Ainsi, si votre bras restait pris dans une machine, la faute était vôtre et vous étiez renvoyés avec votre invalidité.

Face à cette réalité, Madeleine Parent a décidé d’entrer dans le mouvement syndical de l’époque. Ses premières grandes revendications se feront dans les usines du quartier Saint-Henri et d’Hochelaga, et à seulement 24 ans, elle dirigera le mouvement de syndicalisation des usines de Valleyfield et Montréal dans les usines Dominion Texile. Quatre ans plus tard, en 1946, le mouvement des Ouvriers Unis du Texile d’Amérique (OUTA), dans lequel elle s’implique, déclenchera une grève de 100 jours au cours de laquelle elle se fera arrêter. Peu lui importe puisque les ouvriers vont obtenir gain de cause et auront droit à la syndicalisation.

PHOTO: A. LEMIRE

Tout pour la cause L’année suivante, en 1947, plus de 700 ouvriers vont faire la grève à Lachute pour avoir une augmentation salariale. Rendue illégale par le gouvernement Duplessis, cette manifestation entraînera encore une fois l’arrestation de Madeleine Parent. Alors que son conjoint écope de six mois de prison, cette dernière réussira à être acquittée suite à une longue épopée judiciaire. Cependant, à cause de ses agissements et de ses idées, le gouvernement Duplessis l’accuse de communisme, ce qui lui vaudra de se faire expulser du OUTA, au sein duquel elle était présidente depuis plusieurs années. Elle s’exilera donc en Ontario, et va voyager à travers le Canada anglais pour encourager le mouvement syndical. En 1969, elle fonde la Confédération des syndicats canadiens. Elle va aussi créer le Comité Action pour le statut de la femme à Ottawa, où elle représentera le Québec pendant plusieurs années. Même à la retraite, elle se portera à la défense des immigrants, des autochtones et s’investira dans le Référendum de 1980 dans le camp du «Oui». Elle décède en 2012 suite à la maladie du Parkinson. La journaliste Judy Rebick a écrit que Madeleine Parent était «l’une des rares militantes qui avaient une influence égale au Québec et au Canada». Ses doctorats honorifiques et ses nombreux prix prouvent l’importance que cette femme a eue sur la société canadienne du XXe siècle. Mais c’est surtout avec ses multiples causes sociales et son dévouement envers l’égalité de tout un chacun que Madeleine Parent a su donner une signification intemporelle de ce qu’est le féminisme: la recherche d’un juste équilibre. PHOTO: COURTOISIE

Madeleine Parent.

Philippe Grenier et Rémi Francoeur, improvisant dans le musée Boréalis.

ALEXANDRA LEMIRE Journaliste

Le 25 novembre au soir, la Ligue d’improvisation mauricienne (LIM), habituée de jouer à la salle Louis-Philippe Poisson de la Maison de la Culture de Trois-Rivières, s’est déplacée pour une soirée entre les murs de Boréalis, situé à Trois-Rivières sur Saint-Laurent, tout juste à côté du centre-ville. Pour l’occasion, Rémi Francoeur, Alexandre Laramée-Zouéki, Philippe Grenier, Jean-René Boutin, Élodie Mongrain et Maxime Tanguay ont pris part à ce match spécial à l’intérieur même d’une ancienne usine de filtration d’eau. Pour une deuxième année, Boréalis a accueilli une équipe d’improvisation dans son musée afin de permettre un beau mélange entre l’improvisation et le patrimoine culturel et industriel de Trois-Rivières. La salle comble de cette année aura sans doute mis dans la tête de la LIM, comme de Boréalis, un partenariat, espérons-le, qui reviendra l’an prochain.

Improvisation mouvante Le mot d’ordre de la première partie de la soirée: suivre la lanterne dans le musée. Tel un guide, cette lanterne antique indiquait aux nombreux spectateurs le moment où ils devaient se déplacer et l’endroit où l’improvisation avait lieu. Il s’agissait d’un vrai voyage dans le temps, en particulier grâce aux décors du Centre d’histoire de l’industrie papetière. Les endroits restreints empêchaient parfois les quelque cinquante spectateurs de bien voir les improvisateurs à l’œuvre. Heureusement, leurs fortes voix offraient la chance au public de bien entendre, peu importe l’endroit où il se trouvait. Chacun des endroits était adéquat à l’histoire dans laquelle les improvisateurs transportaient les spectateurs. Soulignons notamment la transformation d’un ancien bassin de filtration d’eau en rivière, l’utilisation d’un grand rouleau expliquant l’histoire du papier en guise d’ascenseur, deux passerelles au-dessus de la salle des pompes comme étant deux bateaux et finalement les

fameuses voûtes (ancien réservoir d’eau) qui a laissé place à une histoire de famille touchante entre un père et sa fille.

Une deuxième partie plus habituelle Benoît Pedneault, maître de jeu pour la deuxième partie de la soirée, est allé visiter Boréalis la semaine précédant cette soirée. Ayant appris le processus de fabrication du papier, il a finalement décidé d’en faire son thème. L’équipe des Pâtes composée de Rémi Francoeur, Maxime Tanguay et Jean-René Boutin, ainsi que l’équipe des Papiers constituée de Philippe Grenier, Alexandre Laramée-Zouéki et Élodie Mongrain, se sont affrontées pour la suite des choses. Avec le thème «Les étapes de la fabrication du papier», les spectateurs ont eu droit à des improvisations des plus étranges et des plus hilarantes. Le métier de draveur, très important dans l’acheminement des billots de bois de la forêt jusqu’à l’usine, mais également très dangereux, a amené une des meilleures improvisations de la soirée, où le danger devait se faire sentir. Très bien exécuté par les joueurs des Pâtes, deux jeunes (Rémi Francoeur et Jean-René Boutin), aux aguets des dernières technologies, se sont retrouvés face à face avec un homme armé (Maxime Tanguay) dans son chalet très rustique. Les quelques fous rires des improvisateurs en disaient long sur l’excellence et l’absurdité de l’improvisation fournie par cette équipe. Même si le public en avait pris encore des heures et des heures, le match a malheureusement dû prendre fin avec un pointage de 25 pour les Pâtes et 12 pour les Papiers. Chacune des petites équipes a ensuite décerné une étoile à un joueur de l’équipe adverse. Les honneurs de la soirée ont ainsi été remis à Élodie Mongrain et Rémi Francoeur. PHOTO: A. LEMIRE

Élodie Mongrain et Maxime Tanguay, à l’œuvre dans la salle des pompes de l’ancienne usine de filtration d’eau de la CIP.


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CONTEURS DE LA RELÈVE AU MANOIR BOUCHER DE NIVERVILLE

Une soirée où l’imagination voyage Malgré la froideur de novembre bien en place le soir du 28 novembre, le majestueux Manoir Boucher de Niverville, situé en plein cœur du centre-ville de Trois-Rivières, conviait plusieurs personnes pour une soirée de contes avec deux conteurs de la relève, Guillaume Langlois et Christian Lalonde, qui ont amené les spectateurs dans des univers autant magiques qu’ancestraux.

Un conte magique teinté d’humour «Avant 1668, Jacques LeNeuf de la Potherie y fait ériger un premier logis avec cave et grenier, cour et jardin ainsi qu’une boulangerie. Les fondations de cette maison soutiennent encore la partie Est de l’actuel manoir Boucher de Niverville.» Cette splendide demeure a laissé s’exprimer en premier, lors de cette soirée, le conteur Guillaume Langlois de Sainte-Gertrude. Le médecin de famille de son village, aussi passionné de contes, a accumulé les ouï-dire de ses patients pour ainsi les transformer en un conte fascinant. Racontant ce conte pour une deuxième fois, Guillaume Langlois était tout à fait à l’aise dans son histoire.

Chacun des contes, captivants à leur façon, a transporté les spectateurs dans des univers irréalistes, mais ô combien intéressants. Naviguant entre l’historique et le comique, La descente aux enfers du Curé des Pins raconte l’histoire... du Curé des Pins. Cet homme, réputé pour avoir la main sur le cœur et parlant avec Dieu deux fois par jour aurait dû faire face au «yâbe», jaloux du village de Sainte-Gertrude. Ce dernier serait venu le voir pour lui passer un marché. Suite à ce marché, le Curé des Pins, afin de sauver son village, n’aurait pas eu d’autres choix que de maudire trois personnes. L’histoire se termine alors que le curé qui

maudissait des gens se serait maudit lui-même, mais avec beaucoup d’amour. Cela aurait enlevé toutes les autres malédictions qu’il avait jetées, l’amour étant plus fort que le «yâbe». Cette histoire, aux personnages imaginaires tels que le «yâbe» et la sorcière, date d’il y a 15 ans.

Un conteur venu de loin Plus loin dans le passé, aux alentours des années 1690, Christian Lalonde, grand gagnant du Tournoi de contes des Fêtes de la Nouvelle-France à l’été 2014, a présenté, en deuxième partie de la soirée, trois petits contes. Interprétant Jean-Baptiste Lalonde, son ancêtre du côté paternel, le conteur est venu de Québec afin de partager ses contes historiques au public du Manoir Boucher de Niverville. Enchaînant deux premiers contes qui se suivaient, il a terminé la soirée avec un conte très intriguant et captivant sur Pierre LeMoyne d’Iberville. Allant beaucoup dans la gestuelle et l’interprétation, ses nombreux personnages, interprétés de façon plutôt intense, donnaient quelques frissons. L’histoire raconte pourquoi Pierre LeMoyne d’Iberville a perdu trois navires dans le brouillard en partant de Terre-Neuve pour se rendre jusqu’à la baie d’Hudson. Il aurait été transporté par une immense vague, traversant ainsi le détroit d’Hudson en quelques minutes seulement. Tout cela a été fait par les sirènes, voulant avoir la paix pour traquer les trois autres navires. Les trois navires ont par la suite réussi à reprendre la mission et la route, pour finalement aller rejoindre Le Pélican, le navire de Pierre LeMoyne d’Iberville. Il s’agissait en fait de Sedna, la déesse des mers, qui cherche toujours, parmi les marins, un homme qu’elle pourrait marier. Elle recherchait également un butin pour acheter sa liberté et redevenir une femme libre avec un homme qu’elle pourrait aimer. Chacun des contes, captivants à leur façon, a transporté les spectateurs dans des univers irréalistes, mais ô combien intéressants. (A.L.)

PHOTO: A. LEMIRE

CINÉMA D’AUJOURD’HUI

St. Vincent / Les yeux jaunes des crocodiles LOUISÉTIENNE VILLENEUVE Chroniqueur

St. Vincent «What kind of a man takes a child to a bar and to the race track?» Véritable plaidoyer pour la résilience, St. Vincent nous plonge à travers les yeux de Vincent McKenna (Bill Murray) et de son jeune voisin Oliver Bronstein (Jaeden Lieberher) pour présenter en légèreté l’âpreté des défis de la vie que rencontrent ceux dont le parcours se situe en marge des modèles courants de la société. En proposant une panoplie de personnages aux prises avec la misère et l’abandon, le film nous rappelle ainsi en simplicité la somme de forces que l’homme peut déployer face à la vie, tant et aussi longtemps que le cœur y est. Malgré qu’on ait droit à un feel good movie américain on ne peut plus classique, les amateurs d’un cinéma plus recherché trouveront tout de même dans certaines prises de vue et dans la caractérisation du personnage de Vincent de quoi satisfaire leur cinéphilie. Comique à la fois par la répartie sans filtre du personnage principal et dans les effets de drôlerie suscités par une utilisation répétée de plongés et de ralentis, le film glisse à certains moments dans un jeu plus senti qui laisse entrevoir, au-delà de la simple recherche du rire, la variété d’intentions pouvant être couvertes par les acteurs. Bill Murray, tout en demeurant fidèle à lui-même, épate en ce sens à de nombreuses occasions en retransmettant très justement cet état particulier de la volonté où tout effort se voit teinté de renoncement et d’apathie. De son côté, Jaeden Lieberher offre une performance honnête pour son âge, grandement aidé par la sympathie que suscite naturellement son personnage à la fois enfant et adulte. Si la fin du film se prévoit sans trop de difficulté en réemployant une formule maintes fois éprouvée, cette dernière n’en demeure pas moins touchante de vérité, en soulignant à grands traits la beauté des gestes posés par pure bonté, sans aucune recherche de valorisation.

Les yeux jaunes des crocodiles «Ta sœur est une incapable. » Adaptation du roman éponyme de Katherine Pancol, Les yeux jaunes des crocodiles est une comédie dramatique portant sur l’imposture et sur la nécessité de faire valoir sa propre personne pour vivre. Sans éclabousser par son style ni se démarquer particulièrement des (trop?) nombreux films ayant abordé au cours des dix dernières années le thème de la crise de la quarantaine chez la femme, l’œuvre demeure une écoute agréable qui saura plaire aux grandes effacées de ce monde. À n’en point douter, le principal intérêt du film se situe dans la construction des personnages de Joséphine et d’Iris, sœurs Les deux conteurs de la relève, Guillaume Langlois et Christian Lalonde lors de leur passage au Manoir Boucher de Niverville.

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aux antipodes amenées à collaborer sous un même nom pour l’écriture et la promotion d’un roman qui deviendra un best seller. Le jeu des actrices (Julie Depardieu et Emmanuelle Béart) se révèle à cet effet plus qu’appréciable, ces dernières parvenant tout au long de l’œuvre à incarner l’ordinaire et le quotidien sans pour autant verser dans le fade ou le convenu. En éclairant les enjeux profonds que traversent les personnages par des retours en arrière judicieusement choisis (l’observation des étoiles, la noyade), la réalisation contribue aussi à donner aux deux femmes plusieurs dimensions psychologiques supplémentaires, dépassant le rendu de surface définissant trop souvent les films du genre. Cécile Telerman offre ainsi de belles leçons cinématographiques sur l’art de fournir en peu de temps le contenu nécessaire au spectateur pour s’investir et s’impliquer émotionnellement dans les épreuves que rencontrent les personnages. En partant d’une première moitié bien construite, le film enregistre malheureusement par la suite d’importantes longueurs. Au moment où le spectateur se voit bien préparé à vivre le nœud de l’intrigue, le film se perd dans une multiplication de tableaux qui ne viennent plus nourrir le récit, mais qui au contraire l’alourdissent (les scènes du « Chef » pris entre sa femme et sa maîtresse en sont le meilleur exemple, leur histoire se déroulant absolument indépendamment de la trame principale). On pourrait ici blâmer la réalisation d’avoir sans doute essayé de couvrir au mieux le contenu du roman, alors que certaines coupures supplémentaires auraient été bénéfiques. Cette présence de scènes superflues se pardonne d’autant plus difficilement qu’elles s’accompagnent de certains dénouements précipités, comme les découvertes de l’imposture par Luca et par Hortense. Film principalement adressé aux sœurs et aux femmes en quête d’elles-mêmes, Les yeux jaunes des crocodiles reste en définitive une bonne écoute d’après-midi, l’hiver. Sans y trouver une histoire des plus remarquables, le spectateur pourra tout de même y dénicher quelques pistes pour questionner ses propres peurs et ses propres fuites.

Prochainement au Cinéma Le Tapis Rouge www.cinemaletapisrouge.com Whiplash de Damien Chazelle (à partir du 12 décembre - Drame américain lauréat du Grand Prix aux festivals de Sundance et de Deauville en 2014) Hippocrate de Thomas Lilti (à partir du 19 décembre - Comédie dramatique française mettant en vedette Vincent Lacoste) Big eyes de Tim Burton (à partir du 25 décembre - Drame biographique américain portant sur les peintres Walter et Margaret Keane)


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arts et spectacles

9 décembre 2014 au 13 janvier 2015

ALEXANDRE POULIN AU CENTRE CULTUREL PAULINE-JULIEN

Histoires musicales et poétiques fil de ses voyages et de son parcours. «Je me suis toujours dit que je n’allais pas écrire d’histoire d’amour, parce que mon premier amour m’a brisé le cœur», racontait-il en parlant d’un personnage de dessin animé lorsqu’il avait sept ans. C’est seulement pour son deuxième album qu’il a réussi à passer à travers et composer des chansons qui parlent d’amour.

PHOTO: PIERRE-OLIVIER LESSARD

CAROLINE FILION Journaliste

Pour clore la programmation d’automne du Centre culturel Pauline-Julien, Alexandre Poulin présentait son dernier spectacle, celui de son plus récent album Le mouvement des marées qu’il a lancé en 2013. Écrit entre la France et le Québec, les textes de ce troisième album sont teintés d’expériences humaines et racontent des histoires personnelles très imagées. Le spectacle affichait complet depuis quelques semaines, et c’est pourquoi le centre culturel offrira une supplémentaire en avril 2015, pour satisfaire à la demande. L’ambiance était très chaleureuse dans la salle métamorphosée du Centre culturel Pauline-Julien. Remplie à sa pleine capacité, le public se composait de gens de tous les âges, et même d’enfants, qui écoutaient tous attentivement les paroles du musicien. Composé d’ampoules qui suivaient la musique, le décor amplifiait l’ambiance électrique et chaude qui régnait. Prenant parfois des airs de conteurs, il entrecoupait ses chansons de récits ayant pour la

Alexandre Poulin était de passage au Centre culturel Pauline-Julien avec son collègue Mathieu Perreault.

Le public se composait de gens de tous les âges, et même d’enfants, qui écoutaient tous attentivement les paroles du musicien.

plupart un lien avec la chanson suivante. Accompagné par son musicien et ami Mathieu Perreault avec qui il travaille depuis huit ans, ils ont joué pendant plus de deux heures, au grand plaisir de l’assistance qui était conquise d’avance. Les gens connaissaient les paroles, et lançaient même des demandes spéciales à Alexandre, qui tentait de satisfaire son public le plus possible. Une des raisons pourquoi le public aime autant Alexandre Poulin, c’est qu’il raconte d’une manière tellement personnelle, que les gens ont l’impression de le connaître. Il dégage une simplicité et un plaisir à jouer qui devient rapidement contagieux. À la fois touchant et amusant, il sait charmer et il possède un talent

Soucieux de la satisfaction des gens qui viennent l’écouter, Alexandre ne fait jamais de «rappel» à proprement parler, il ne quitte tout simplement pas la scène, mais continue à jouer quelques chansons. «Je ne veux pas que vous vous époumoniez à me rappeler quand on sait tous très bien que je vais revenir. Ne perdons pas de temps, je vous joue encore deux chansons et après, on s’en va!», s’est-il exclamé. Pour la dernière pièce, les deux hommes ont débranché leurs instruments, et se sont avancés dans le public avec leurs guitares. Simple, authentique et touchant, l’assistance était aux anges. La supplémentaire d’avril sera fera sans doute salle comble encore une fois.

de communicateur très développé. Pour remercier le public de se déplacer chaque fois pour venir l’écouter, il a produit un album spécial. «Je voulais faire quelque chose d’unique pour remercier ceux qui consomment la culture comme vous le faites ce soir, et mon album fantôme a été fait dans cette optique. Il s’ouvre comme un livre et contient les histoires qui accompagnent mes chansons que je fais en spectacle. Il est disponible seulement pour ceux qui viennent aux spectacles, il est en vente nulle part ailleurs», disait-il, reconnaissant. Depuis 2007, il écrit des textes mettant souvent en scène des jeunes, pour raconter ses souvenirs, ou ceux de gens qu’il a croisé au

DEAR CRIMINALS ET MILK & BONE À LA SALLE LOUIS-PHILIPE-POISSON

De l’émotion et des harmonies vocales uniques Après avoir été en visite avec leur groupe Random Recipe dans le cadre des Soirées cachées CFOU à l’Université du Québec à Trois-Rivières il y a deux mois de cela, c’est avec Dear criminals que Frannie Holder et Charles Lavoie, accompagnés du musicien Vincent Legault, sont venus joués à Trois-Rivières. Accueillant en première partie le duo Milk & Bone composé de Camille Poliquin et de Laurence Lafond-Beaulne, les deux groupes ont su conquérir le public de la salle LouisPhilippe-Poisson qui n’était pas très dense le jeudi 4 décembre. Lorsque les filles de Milk & Bone sont arrivées sur scène, très à l’aise, prêtes à jouer leurs mélodies envoûtantes, le public n’a pas tardé à les adopter. Avec leur son particulier, teinté de mélancolie, les deux jeunes filles sont nouvelles dans le paysage musical en tant que duo. «On

est sur la map depuis pas très longtemps, donc on n’a pas beaucoup de chansons, mais on prépare un album présentement qui va sortir en masse», a partagé Laurence au public trifluvien. La justesse de leurs voix et les harmonies vocales qu’elles composent sont sans aucun doute ce qui les distingue. On peut entendre Camille chanter avec David Giguère sur son dernier disque et sur scène alors que Laurence, elle, a accompagné Alex Nevsky ainsi que les sœurs Boulay en spectacle. Le style musical du groupe s’accordait à merveille avec celui de Dear Criminals, qu’elles ont dit adorer. Quittant pour l’Italie le lendemain du spectacle, le groupe Dear Criminals était particulièrement en forme, débutant en force avec trois pièces. Les membres se sont ensuite adressés au public, qui répondait bien. Ce qui est marquant chez les membres du groupe, c’est qu’ils prennent le temps de donner beaucoup d’intensité à leurs prestations. Ils ne PHOTO: C. FILION

Le style musical de Milk & Bone s’accordait à merveille avec celui de Dear Criminals.

PHOTO: C. FILION

Le groupe Dear Criminals en spectacle à la salle Louis-Philippe-Poisson de la Maison de la Culture de Trois-Rivières, le jeudi 4 décembre 2014. sont pas pressés de jouer. Les voix de Holder et Lavoie sont senties, teintées d’émotions, et on dénote la profondeur de leurs propos. Comme dernière pièce, les deux chanteurs se sont installés en bas de la scène, sans micro, accompagnés d’une guitare, et ils ont interprétés une pièce plus folk en toute simplicité. Le public s’est senti privilégié d’assister à cette prestation personnelle et pure, et une synergie unique régnait dans la salle. Alors que c’était censé être le dernier morceau de la soirée, Dear Criminals est resté pour une autre chanson. «On dirait qu’on ne veut pas s’en aller», a lancé Charles Lavoie, pour enchaîner avec une reprise de la chanson Baby One More Time de Britney Spears, interprétée à leur manière. Le bonheur qu’ils ont à jouer est

contagieux et le public a été très réceptif, malgré que les pièces jouées ne soient pas très connues encore. «Partie d’une envie de faire un projet avec Charles Lavoie, Dear criminals c’est quelque chose de plus calme, intime, introspectif et vulnérable. On voulait développer un son particulier axé sur les harmonies vocales, très différent de Random Recipe et les autres projets que nous avons», disait Frannie, dans une entrevue des Audacieuses à CFOU 89,1. Ils ne veulent par contre pas laisser de côté leurs autres projets, et aiment beaucoup la diversité des sons que chacun d’eux peut leur apporter. De retour de France pour quelques spectacles, ils repartent conquérir le territoire italien jusqu’au temps des Fêtes. (C.F.)


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ARTS VISUELS

Le temps des Fêtes chez EMA ALEXANDRA LEMIRE Journaliste

Du 5 décembre au 6 janvier, l’Espace-galerie EMA, situé sur la rue des Ursulines dans le vieux Trois-Rivières, présente l’exposition Décembre chez EMA. Pour l’occasion, huit artistes ont créé afin de présenter de magnifiques œuvres qui sont ajoutées à la boutique déjà existante. Lors d’un passage à l’Espace-galerie EMA, il est possible de voir des œuvres dans tous les genres. Ainsi, Alain Boisvert travaille le bois et réalise différents accessoires utiles comme des planches à découper et des stylos, mais aussi des reproductions de voitures antiques, alors que Karine Dahan se laisse emporter par le fil et les aiguilles afin de créer des broderies qui unissent l’ancestral et le moderne. Annik Doucet, de son côté, manipule la terre. Cocottes, mortiers et huiliers sont ainsi créés en terre cuite afin d’être utiles dans plusieurs cuisines. François Fréchette, maîtrise le verre et offre un spectacle de couleurs avec l’harmonisation des morceaux de verre donnant ses vitraux mélangeant texture, lumière, couleur et transparence, et Shirley Gélinas confectionne d’éclatants foulards tout en respectant l’environnement. La douceur et la durabilité de ses foulards sont épatantes. L’artiste Paul Lemire est quant à lui fasciné par le rayonnement spirituel de l’humain et de l’univers, présente des sculptures tout en y intégrant sa vision de la pérennité, du mythique et du sacré. Hélène Pérusse, s’intéressant au tissage et au tricot, a confectionné diverses

œuvres dans ses cordes. Elle utilise des fibres naturelles sélectionnées avec soin. Manon Vachon, a plutôt choisi de travailler avec le verre et les contrastes de celui-ci. Elle a confectionné des bijoux et d’autres œuvres plus décoratives, expressives ou utiles. «La Galerie EMA est un endroit de reconnaissance, où le savoir-faire et la démarche artistique des artisans créateurs et de la relève sont mis en valeur dans un contexte professionnel. Son mandat est de valoriser la recherche de l’excellence et d’offrir au public un lieu de réflexion, de sensibilisation et d’échange entre le créateur et le public», explique Judith Picard, représentante du comité d’exposition.

Six des artistes exposant à l’Espace-galerie EMA: Alain Boisvert, Monique Vachon, François Fréchette, Annick Doucet, Paul Lemire et Karine Dahan.

PHOTO: A. LEMIRE

L’œuvre Semence de Monique Vachon utilisant comme matériaux, du verre industriel sablé et de l’albâtre.

CENTRE D’EXPOSITION RAYMOND-LASNIER

Des brillants et de l’élégance pour la période des festivités Le dimanche 7 décembre dernier avait lieu le vernissage de deux expositions au Centre d’exposition Raymond-Lasnier. Le collectif Pierre&Marie ainsi que l’artiste Yvon Proulx sont à l’honneur jusqu’au 18 janvier 2015 avec leur travail sculptural. «L’installation Bref et scintillant plonge le spectateur dans un univers carnavalesque où tout invite au jeu et à la fête: un cheval mécanique chevauchant vers l’infini au sommet d’une structure scintillante et multicolore, une machine à bonbons remplie de jujubes en forme d’œuvres d’artistes québécois, deux chevaux de carrousel d’où jaillit une cascade de rubans dorés. Cependant, cette fête a un prix...», glisse l’organisation du centre. Le propos du collectif gravite autour du thème de la consommation, un sujet d’une sensibilité accrue en cette approche des fêtes. La consommation de gadgets certes, mais aussi celle dans le domaine des arts. Cette sphère n’échappe pas au gaspillage, même si certains artistes travaillent avec des matériaux recyclés. C’est donc une fois de plus évident que les arts

PHOTO: A. LEMIRE

sont un miroir de notre société. Yvon Proulx utilise des bâtonnets d’osier afin de modifier l’apparence d’objets déjà existants. «Avec ces nombreuses tiges de bois piquées les unes contre les autres se créent tout un réseau d’interstices où la transparence autant que la matière viennent diviser l’espace comme les dents d’un peigne. On a alors l’impression qu’un dessin léger, en trois dimensions, se construit à partir de traits multipliés, entrecroisés, drus comme un hérisson à travers lequel passe la lumière», décrivent les responsables de l’exposition.

Le propos du collectif gravite autour du thème de la consommation, un sujet d’une sensibilité accrue en cette approche des fêtes. Proulx a étudié à l’UQÀM et est reconnu surtout pour ses interventions artistiques publiques. Il conçoit également des œuvres in-situ dans la nature et des scénographies pour le théâtre. (M.-C.P.)


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LOISIRS À la confesse -qui-veut ALEXANDRE LARAMÉE ZOUÉKI

Jeux

Thème: Argent (5 lettres) Achat Affaires Aide Aisance Avare Banque Billet Caisse Carte Commerce Crédit Débit Don Douane

Drogue Échange Envie Finance Impôt Internet Jalousie Luxe Misère Monnaie Multinationale Objectif Papier Pari

Mot mystère

Sudoku

Illustrateur

Pouvoir Puissance REER Restaurant Retraite Sous Taxes Testament Travail Vacances Vente Vice Vœu Yen

Mots croisés Horizontalement:

Verticalement:

1. Arbres taillés de manière à former une touffe au sommet du tronc - Cougouar 2. Conjonction - Poèmes chantés - Pronom personnel 3. Expriment la joie - Entoura 4. Jeune élève de la classe de danse Mouvements d’un voilier qui vient dans le lit du vent 5. Personne vorace - Où l’on est né 6. Rédige de nouveau - Abandonna 7. Dépouillée - Qualité d’une secrétaire 8. À lui - Véhicule lent et sans reprises Roche poreuse légère 9. Couper la cime d’un arbre - Interjection marquant l’impatience 10. Prendrai une expression de gaieté Fleuve de la Provence orientale - Bradype 11. Astate - Éprouvent de la compassion pour qqn 12. Victoire de Napoléon - Langue proche de l’inuktitut

1. Frapperai d’épouvante 2. Maigres - Inflammation de l’oreille 3. Être le premier à subir un inconvénient 4. Aluminium - Monnaie française d’or Frappa 5. Prendra une expression de gaieté Retour à l’activité 6. En désaccord - Erbium - Fleuve de France 7. South Dakota - Excéda - Méprisable 8. Quote-part de chacun dans un repas commun - Casing 9. Partie de la messe qui précède la prière eucharistique - Fleuve d’Italie 10. Traces - Europium 11. Apparence - N’ayant pas confiance en 12. État américain - Le plus haut degré


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SPORTS BOXE: FRANÇOIS PRATTE FAIT LE SAUT CHEZ LES PROFESSIONNELS

«C’est mon rêve d’enfant!» ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

respecté à la lettre. «On avait déjà jasé avec un promoteur de Montréal qui était intéressé me faire boxer», fait valoir le principal intéressé. Toutefois, rien n’est signé encore, et le cogneur trifluvien devra faire ses preuves pour décrocher la confiance du promoteur.

Près de 80 combats chez les amateurs et cinq titres de champion canadien plus tard, le boxeur de 24 ans, François Pratte, étudiant au baccalauréat en communication sociale à l’UQTR, a décidé qu’il était temps pour lui de passer à un niveau supérieur. Après une carrière de 11 ans chez les amateurs, le protégé du Club Performance sentait qu’il était maintenant prêt pour un nouveau défi dans sa vie. Cette décision signifie automatiquement que le rêve de François Pratte de participer aux Jeux olympiques s’envole en fumée, mais cela ne représente pas une si grande déception aux yeux du principal intéressé. «J’ai 24 ans. Si j’avais attendu pour les Jeux olympiques de 2016, j’aurais été rendu à 26 ans, et encore là, je n’aurais pas été certain de participer aux JO. Il faut gagner les championnats canadiens, puis ensuite se qualifier en Amérique», explique celui qui a décroché la médaille de bronze aux Jeux de la Francophonie en 2009. Pratte et son entraîneur, Jimmy Boisvert, s’étaient dit que si une carrière internationale n’était pas envisageable, il serait le temps de faire le saut chez les professionnels, et le scénario a été

Le quintuple champion canadien avoue qu’il a très hâte de commencer sa carrière professionnelle et que c’est un rêve d’enfant qui se réalise. Il faut dire que l’idée de faire le saut chez les professionnels ne date pas d’hier. Très jeune dans sa carrière, après cinq ou six combats chez les amateurs, François Pratte se voyait déjà chez les professionnels, et même… champion du monde!

Un tout nouveau défi Pour François Pratte, c’est un peu inquiétant de passer des rangs amateurs à professionnels. «Je mets un terme à une carrière dans laquelle j’ai connu beaucoup de succès. J’ai 80 combats, cinq championnats canadiens, mais là, je retombe à zéro. Par contre, toutes mes expériences et mon bagage international, ça va assurément me servir pour ma carrière internationale.» Malgré cette légère inquiétude, le quintuple

SOCCER MASCULIN

«C’est tombé du ciel. J’étais vraiment surpris», a mentionné le principal intéressé, qui conserve tout de même ses fonctions de coordonnateur du sport d’excellence à l’UQTR. Le SAPS a décrit cette décision comme la prise d’une nouvelle direction pour le programme de soccer. Malgré trois titres provinciaux à l’extérieur acquis par les Patriotes en 1995, 2001 et 2012, et six autres à l’intérieur, les deux dernières campagnes extérieures ont été plus difficiles, pendant lesquelles les hommes de Pierre Clermont ne sont pas parvenus à sa qualifier pour les séries éliminatoires. «Ce que je me souviens le plus, ce n’est pas nécessairement les succès que nous avons eu, mais plutôt tous les athlètes qui sont passés par le programme et auxquels j’ai pu contribuer.

Le premier combat professionnel du boxeur de 24 ans, François Pratte, devrait normalement avoir lieu au printemps 2015. champion canadien avoue qu’il a très hâte de commencer sa carrière professionnelle et que c’est un rêve d’enfant qui se réalise.

Quelques changements à l’entraînement «Mon entraînement reste sensiblement pareil, mais c’est certain qu’il y aura quelques modifications. Le style de boxe chez les pros est un peu différent. Chez les amateurs, on boxait seulement trois rounds, mais chez les professionnels, le style est beaucoup plus axé sur la puissance et ça demande beaucoup de calme, puisque les combats vont commencer à quatre rounds, ensuite six, huit, dix, et jusqu’à 12.» Après avoir fait la pluie et le beau temps dans la catégorie des 56 kilogrammes en boxe olympique, c’est chez les 118 livres qu’il amorcera sa carrière de professionnel.

Pratte termine en beauté C’est devant une salle bondée que le boxeur de la région a livré ses derniers coups dans les rangs amateurs, et il n’a pas déçu les partisans qui s’étaient déplacés au Centre communautaire des Ormeaux afin de lui offrir leurs encouragements. Pratte est venu à bout de son adversaire Samuel Lajoie, de Saint-Hyacinthe, qu’il battait pour la troisième fois en autant de combats. «Ça s’est bien passé. J’étais un peu stressé parce que je voulais bien faire devant l’imposante foule qui était là pour moi», indique le pugiliste. La date du premier combat professionnel de François Pratte n’a pas encore été annoncée, mais ce dernier s’attend à faire ses débuts au printemps prochain, et il ne veut pas jouer les figurants. «Je veux gagner», soutient celui qui porte une admiration pour Floyd Mayweather Jr et Guillermo Rigondeaux.

10E ÉDITION DU TOURNOI BYEBYE

Pierre Clermont perd son poste Pierre Clermont ne sera pas de retour au poste d’entraîneur-chef de l’équipe de soccer masculin des Patriotes de l’UQTR la saison prochaine. Après une carrière de 23 ans dans ce rôle, Clermont a été relevé de ses fonctions par le Service de l’activité physique et sportive (SAPS).

PHOTO: COURTOISIE

L’ultimate frisbee gagne en popularité

Avec tout le personnel qui était en place, nous avons fait en sorte qu’ils vivent une belle expérience et qu’on les développe un peu plus en tant qu’individu. Pour certains, ça a contribué à ce qu’ils obtiennent leur diplôme universitaire», avoue Clermont.

«C’est tombé du ciel. J’étais vraiment surpris» — Pierre Clermont Lors de son passage à la barre des Patriotes, Pierre Clermont est fier d’avoir réussi à bâtir un programme de soccer universitaire très compétitif et reconnu au Québec. «On est la plus petite université du Québec en terme de volume d’étudiants et on réussit à faire des exploits. Chaque fois qu’on réussit à gagner contre Laval, Montréal ou l’UQAM, c’est quelque chose de gros. Je suis content, et je souhaite que ça continue dans le même sens.» Il n’y a toujours pas eu d’annonce quant à l’identité de la personne qui remplacerait Pierre Clermont dans ses fonctions d’entraîneur de soccer de l’équipe masculine. C’est Roch Goyette qui assurera l’intérim du poste. (É.D.)

Pas moins de 560 joueurs s’étaient donné rendez-vous sur la surface de soccer intérieur du Complexe sportif Alphonse-Desjardins (CSAD) dans le cadre de la 10e édition du Byebye, et l’événement a été un véritable succès. Parmi les 56 équipes qui participaient à ce tournoi, qui était organisé par l’Association trifluvienne d’ultimate frisbee (ATRUF), c’est une équipe de Sherbrooke, les Louis Luncheonette, qui a mis la main sur les grands honneurs de cette compétition, grâce à une victoire en finale face à Trillium Carnage, une formation de l’Ontario. La 10e édition de ce tournoi a clairement été la plus populaire. Justement, le Byebye ne cesse de grandir en popularité, et on a eu la preuve. Une vingtaine d’équipes ont vu leur inscription être refusée en raison de la limite d’équipes qui avait été fixée à 56. Pour l’un des organisateurs de ce tournoi d’ultimate, Philippe Pinard, cette 10e édition représentait une très belle réussite et les parties ont donné droit à du jeu excitant. «Le tournoi s’est bien déroulé. Les équipes jouaient trois ou quatre parties de classement le

samedi pour déterminer dans quelle classe ils allaient jouer le dimanche (1-8, 9-16, etc.) Plusieurs grosses équipes se sont fait ravir les places et quelques «upsets» ont été aperçus durant la journée. Le tournoi fût très apprécié des équipes et pour citer Nicolas Vanasse, le DG de la FQU, ce fût un «solide tournoi, tant au niveau de l’organisation que du calibre de jeu»», a fait valoir le président de l’Association trifluvienne d’Ultimate frisbee (ATRUF). Toujours selon Philippe Pinard, les parties du dimanche ont été hautes en rebondissements. Les équipes trifluviennes ont très bien performé, alors que Disklock a conservé sa 16e position, tandis que Carl Carmoni est allé chercher pas moins de sept positions, finissant 29e. En plus du traditionnel souper du Byebye qui accueillait toutes les équipes du tournoi au Cégep de Trois-Rivières, le gala de la Fédération québécoise d’ultimate, qui récompense les meilleurs athlètes et équipes de tout le Québec, avait lieu à Trois-Rivières pour la première fois de son existence, et il a été grandement apprécié de tous. Le prochain tournoi du circuit intérieur 4 contre 4 (CQU4) sera le Bonne Année, qui se déroulera à Gatineau au Complexe Branchaud-Brière les 3 et 4 janvier prochain. (É.D.)


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HOCKEY: DÉFAITE DE 4-3 FACE À CARLETON EN TIRS DE BARRAGE

Deuxième défaite consécutive pour les Pats ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

Après avoir subi un revers de 5-1 aux mains des Mustangs de l’Université Western à domicile le 22 novembre dernier, les Patriotes n’ont pas été en mesure de retrouver le chemin de la victoire, récoltant tout de même un point dans la défaite de 4-3 en tirs de barrage face aux puissants Ravens de l’Université Carleton. «C’était une grosse mission qu’on avait. L’enjeu était très important, puisque c’était le premier rang du classement général qui était en jeu. On a bien performé et on a été très bons au niveau de l’intensité et de la structure. Malheureusement, nous avons écopé de plusieurs punitions douteuses qui ont coupé notre rythme», racontait Marc-Étienne Hubert au sujet de la rencontre face à Carleton. Tirant de l’arrière 3-2 en fin de troisième période, les Patriotes ont démontré beaucoup de caractère en créant l’égalité avec un peu plus d’une minute à écouler à la rencontre. C’est la bougie d’allumage depuis le début de la saison chez les Patriotes, Tommy Giroux, qui a fait dévier un lancer de Raphaël Boudreau pour envoyer tout le monde en prolongation. Il s’agissait

d’ailleurs de son 12e filet de la campagne. La prolongation n’ayant pas fait de maître, c’est finalement Michael McNamee qui a donné la victoire à son équipe, déjouant Guillaume Nadeau d’une savante feinte du revers lors de la troisième ronde des tirs de barrage. Nadeau n’a pas grand-chose à se reprocher dans la défaite, lui qui a été solide devant son filet, repoussant 43 des 46 tirs que les Ravens ont envoyés en sa direction. «Dans l’ensemble, on est très contents de la façon que l’équipe a performé au niveau de l’intensité et de l’effort, et on est allés chercher un gros point sur la route contre un très bon programme», a ajouté Hubert. Il s’agit d’une performance honnête pour la troupe de Marc-Étienne Hubert, qui venait d’essuyer une première défaite en 28 rencontres à domicile en s’inclinant 5-1 contre l’Université Western une semaine plus tôt. «La semaine de préparation a été très bonne. Les joueurs se sont présentés aux entraînements et ont travaillé fort. On a remis les choses en perspective, et on s’est arrangés pour arriver à Carleton avec une très bonne préparation», a avoué l’instructeur des Patriotes.

Bilan de mi-saison satisfaisant Difficile de trouver beaucoup de négatif à cette première moitié de saison, pendant laquelle les Patriotes ont amassé 24 points sur

PHOTO: BENOÎT VILLEMURE

Les Patriotes profiteront d’un long congé des Fêtes, avant de reprendre les activités le 4 janvier prochain face aux Redmen de McGill. une possibilité de 30. Il est toutefois évident que Marc-Étienne Hubert aurait préféré que ses joueurs ne visitent pas aussi fréquemment l’infirmerie. «Malgré tout ça, on a bien composé avec les blessures, et on le voit avec les résultats qu’on a eu. On est parmi les meilleures équipes de la ligue, donc on a fait du très bon travail.» Toutefois, tout n’est pas rose, et Marc-Étienne Hubert en est conscient. «J’ai la conviction que le groupe de joueurs qu’on a sous la main est très dédié à la cause et qu’ils ont des objectifs communs, et qu’ils veulent les atteindre. On est très confiants pour la deuxième moitié de saison.» «On a appris beaucoup dans les matchs importants qu’on a joués, comme dans le match

à domicile contre Western qui nous a donné une belle dose d’humilité, ainsi que dans la victoire contre Carleton au début de la saison», fait valoir Hubert, qui avoue toutefois qu’il y a encore place à l’amélioration.

Congé pour les Fêtes Les activités des Sports universitaires de l’Ontario (SUO) reprendront à compter du 4 janvier 2015 avec un affrontement contre les Redmen de l’Université McGill, à Montréal. Le prochain match local des Trifluviens aura lieu quant à lui le vendredi 9 janvier prochain, alors que les Rams de l’Université Ryerson de Toronto seront les visiteurs non pas au Colisée de Trois-Rivières, mais bien au Centre Sportif Claude-Mongrain.


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VOLLEYBALL: 2E COMPÉTITION DE LA SAISON AU VOLLEYBALL FÉMININ

Les Pats font preuve de caractère Après un cuisant revers de 0-3 aux mains des Citadins de l’Université du Québec à Montréal lors de leur deuxième fin de semaine de compétition (28-29 novembre), les Patriotes de l’UQTR ont su rebondir avec deux victoires en trois manches face à l’UQAC et l’ÉTS. Après deux tournois, nos représentantes sont toujours au deuxième échelon du classement général avec un retard de 3 matchs et demi sur le premier détenu par l’UQAM.

Incapable de résoudre l’énigme des Citadins Pour la deuxième fois en autant de rencontres, la troupe d’Étienne Lefebvre a plié l’échine en trois manches face à la puissante formation montréalaise. Ces dernières sont invaincues en neuf parties et n’ont toujours pas concédé de manches à leurs adversaires depuis le début du calendrier régulier. C’est donc devant une équipe en pleine possession de ses moyens que Trois-Rivières s’est incliné par la marque de 9-25, 10-25 et 20-25. Si PHOTO: PATRIOTES

Malgré deux belles victoires samedi (29 novembre), les Patriotes n’ont toujours pas réussi à mettre un frein à la séquence victorieuse des Citadins de l’UQAM vendredi (28 novembre) soir à Montréal.

les Patriotes ne semblaient pas dans le coup lors des deux premiers sets, elles se sont ressaisies au troisième, donnant plus de fil à retordre aux citadins. Selon le pilote de l’équipe trifluvienne, ses joueuses sont capables de rivaliser avec les meneuses au classement et il sait qu’elles ne sont pas invincibles. «L’UQAM a une équipe toute en hauteur, donc, imposante au contre et en attaque. Nous avons eu de la difficulté à riposter en offensive vu la stabilité des joueuses montréalaise. Nous n’avons clairement pas offert le maximum d’opposition contre elles et je suis confiant que nous aurons des solutions pour notre prochaine confrontation», affirmait Lefebvre au terme de la compétition.

Après la pluie vient le beau temps! Les représentantes de l’UQTR ont retrouvé leurs repères lors de la deuxième journée en remportant leurs deux duels face à l’UQAC et l’ÉTS. Trois-Rivières a été sans pitié pour ses adversaires qui n’ont pas été en mesure d’enlever une seule manche de la journée. Les joueuses des Patriotes Chanelle Laroque et Audrey Pruneau ont bien fait lors de ces matchs amassant tous deux 18 points. Lefebvre, qui avait meilleure mine après ce doublé, était très satisfait du rendement de ses protégées. «À l’exception de la première manche contre Chicoutimi où nous avons joué avec le feu, j’ai beaucoup apprécié la gestion des émotions et de l’intensité dans les deux dernières rencontres. Nous avons imposé notre rythme dans ces matchs et n’avons pas laissé l’adversaire prendre contrôle de la rencontre. Nous avons également baissé notre ratio d’erreurs directes par matchs ce qui est une très bonne chose!» L’équipe de volleyball féminine sera de retour après la pause du temps des fêtes, soit le 31 janvier alors que l’action se transporte du côté de Rimouski. C’est avec un dossier de 4-2 que les Patriotes terminent leur première moitié de saison. Lefebvre a des objectifs très élevés pour le reste du calendrier, mais sa principale préoccupation

HOCKEY: DU RENFORT CHEZ LES PATRIOTES

Jérémy Beaudry et Mathieu Gagnon s’amènent avec les Pats Même s’ils affichent un excellent dossier à la pause des Fêtes, comme le démontre leur fiche de 11-2-2 après 15 rencontres, pas question pour les Patriotes d’arrêter de s’améliorer. Deux nouveaux joueurs feront leur arrivée dans le giron des Pats, alors que Jérémy Beaudry se joindra à la brigade défensive de Marc-Étienne Hubert dès janvier. De son côté, le défenseur Mathieu Gagnon viendra renforcer la ligne bleue des Trifluviens à compter de la saison prochaine. Originaire de Montmagny, Jérémy Beaudry a enfilé l’uniforme de quatre équipes au cours de sa carrière dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Il a également effectué un court passage dans l’ECHL avec le Beast de Brampton, affilié au Lightning de Tampa Bay dans la Ligue nationale de hockey (LNH). Touchée par les blessures à plus d’une reprise cette saison, la venue du défenseur de 21 ans sera très bien accueillie par la brigade défensive des Patriotes. «Jérémy se joint à une défensive qui fait de

l’excellent boulot depuis le début de la saison. Son arrivée va nous donner la profondeur nécessaire en vue du championnat canadien», affirme l’entraineur-chef Marc-Étienne Hubert. En ce qui concerne Mathieu Gagnon, ce dernier retrouvera l’entraîneur-chef qui l’a dirigé avec les Saguenéens de Chicoutimi en 2012, l’année ou les Sags se sont inclinés en finale de la Coupe du Président face aux Sea Dogs de Saint John. «C’est un défenseur qui peut évoluer dans toutes les phases de jeu. Autant en avantage numérique qu’à court d’un homme, Mathieu est un défenseur complet. Un bon talent offensif, et une bonne prestance en défensive également. C’est un joueur qui a beaucoup de millage dans le hockey», ajoute Hubert. En raison du règlement sur l’admissibilité des joueurs professionnels, Mathieu Gagnon ne pourra joindre les rangs des Patriotes qu’en septembre prochain. Il en sera de même pour celui qui a déjà appartenu aux Canadiens de Montréal, Philippe Lefebvre, qui a annoncé sa venue avec les Patriotes l’été dernier. (É.D.)

n’est pas nécessairement le premier rang du classement. «Notre objectif de reprendre le premier rang au classement est, à moins que l’UQAM connaisse un très mauvais tournoi à Chicoutimi, pratiquement hors d’atteinte même si nous remportons toutes nos rencontres. Nous nous concentrerons

donc à remporter le dernier match de la saison afin de remporter un 3e championnat provincial consécutif. Bien entendu pour y arriver il faudra prendre le contrôle de chaque aspect du jeu contre Montréal et démontrer que nous savons le faire dans les deux derniers tournois de la saison régulière.» (L.-P.C.)


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9 décembre 2014 au 13 janvier 2015

SPORTS

PATRIOTE DE LA SEMAINE

Nadeau indomptable en novembre LOUISPHILIPPE CARBONNEAU Journaliste

Avec une moyenne de buts alloués de 1,50 et un taux d’efficacité de .957 lors des matchs du 21 et 22 novembre dernier, c’est le gardien de la formation masculine de hockey des Patriotes Guillaume Nadeau qui se mérite le titre d’athlète-étudiant de la semaine. Le portier de 23 ans a offert toute une prestation le vendredi en réalisant 36 arrêts sur 38 lancers dans une victoire de 6-2 de l’UQTR face aux Gryphons de Guelph. Nadeau a également été brillant le lendemain lorsqu’il est venu en relève à son homologue Francis Desrosiers, bloquant les 9 tirs auxquels il a fait face.

Les choses se replacent Après un début de saison plutôt difficile,

les choses semblent rentrer dans l’ordre pour le vétéran de 4e année. À sa dernière saison, Nadeau affirme qu’il se mettait trop de pression au début de la campagne et que cela a nui à ses performances. «Lors des premières parties, je me mettais trop de pression sur les épaules, je voulais trop en faire parce que c’est ma dernière saison à Trois-Rivières. Mais depuis les trois dernières semaines, j’ai arrêté de trop réfléchir. Dès que j’embarque sur la glace, je veux simplement m’amuser et profiter des opportunités que j’ai. Depuis ce temps-là, les bons résultats se font voir!»

«J’ai arrêté de trop réfléchir. Depuis ce temps-là, les bons résultats se font voir!» — Guillaume Nadeau En effet, le numéro 57 des Patriotes joue du hockey inspiré depuis les dernières semaines, affichant une moyenne de buts accordés de 2,076 et un pourcentage d’arrêt de .944 à ses cinq dernières sorties.

Une saine rivalité Guillaume Nadeau admet avec beaucoup d’humilité que son adjoint Francis Desrosiers est une des causes majeures de ses récents succès. Le gardien des Pats affirme que leur excellente relation l’aide beaucoup dans son travail. «J’ai rarement eu une aussi bonne relation avec quelqu’un, c’est un très bon ami hors de la patinoire. Il y a une saine compétition entre nous et ça me force à me donner à 110% à chaque fois que je me présente à l’aréna. On sait tous les deux que peu importe qui sera envoyé dans la mêlée, l’autre sera présent pour le supporter à fond!»

On pourrait penser le contraire La formation trifluvienne possède un arsenal redoutable en attaque, avec 72 filets l’UQTR, elle se classe au premier rang de la ligue universitaire d’Ontario. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer le travail de la brigade défensive de Marc-Étienne Hubert qui vient au 6e échelon dans la catégorie des buts contre avec 43. Nadeau donne beaucoup de crédit aux défenseurs qui font de l’excellent boulot. «Notre défense fait du travail colossal depuis le début de la saison, surtout lors des derniers matchs. La liste des blessés est longue à la ligne bleue, il manque beaucoup de joueurs clefs, mais chaque soir les gars continuent de bloquer des tirs et à tasser la circulation devant le filet. Ça rend notre travail beaucoup plus facile dans

PHOTO: PATRIOTES

Guillaume Nadeau joue du hockey inspiré au cours des dernières semaines, affichant une moyenne de buts alloués de 2,076 et un taux d’efficacité de .944 à ses cinq dernières sorties. ce temps-là!» L’étudiant de 4e année au baccalauréat en administration des affaires ne sait toujours pas qui aura la pôle position devant la cage des Patriotes d’ici la fin de la saison régulière. Peu importe ses responsabilités, il sera dédié à la tâche jusqu’à la toute fin. «On n’a pas encore discuté avec MarcÉtienne sur ce à quoi il s’attend de nous d’ici la fin du calendrier. Peu importe ses décisions, Francis et moi serons prêts à relever les défis devant nous».

PATRIOTE DE LA SEMAINE

L’expérience porte ses fruits Audrey Pruneau en est à sa troisième saison avec la formation féminine de volleyball de l’UQTR. Son expérience semble lui servir à merveille puisqu’elle a grandement impressionné lors de la dernière compétition à Montréal le week-end dernier, en inscrivant pas moins de 21 points, dont 18 lors des deux derniers matchs. L’attaquante de la formation trifluvienne s’avèrera être un atout très important pour l’entraîneur-chef Étienne Lefebvre d’ici la fin du calendrier régulier.

Plus de responsabilités Avec l’expérience acquise lors des deux premières années, Pruneau est consciente de son rôle et de l’apport qu’elle a au sein de l’équipe. La vétérane veut garder un bon jeu défensif, mais surtout contribuer davantage du côté de l’attaque. «Je connais mieux les filles depuis le temps que j’évolue dans le circuit. Mon rôle est d’aider les plus jeunes à prendre leur place et de leur porter conseil. Sur le terrain c’est certain que je voudrais contribuer offensivement à tous les matchs. Des performances comme celles de ce week-end sont donc très encourageantes.»

«C’est plus difficile contre les Citadins, les filles semblent intimidées face à la force de frappe de Montréal. Nous commençons à bien nous retrouver sur le terrain et la chimie est excellente. Avec l’équipe que nous avons, on sait qu’on peut les battre. Il suffit d’arrêter de les regarder jouer et de leur mettre de la pression en visant les zones payantes.» L’étudiante de l’UQTR est consciente qu’il sera difficile de déloger les Citadins du premier rang au classement général. Mais selon elle, les Patriotes ont ce qu’il faut afin de ramener l’or à Trois-Rivières pour une troisième année consécutive. (L.-P.C.) PHOTO: PATRIOTES

Apprendre à faire sa place Avec une jeune équipe, les Patriotes peinent à s’exprimer en attaque face à une puissance comme l’UQAM. La joueuse de 22 ans estime qu’il faut cesser de trop les respecter et commencer à jouer leur match comme elles sont capables de le faire.

Vétérane de 3e année, Audrey Pruneau a connu une belle fin de semaine de compétition avec 21 points en 3 matchs.


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SPORTS

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CHEERLEADING

29E GALA DU SPORT UNIVERSITAIRE

Début fracassant!

Des efforts récompensés

C’était dimanche le 7 décembre dernier que la saison 2014-2015 de cheerleading universitaire prenait son envol à l’Université du Québec à Montréal. Pour l’occasion, les Patriotes ont fait les choses en grand en terminant sur la 3e marche du podium, leur meilleur résultat depuis leur arrivée dans le circuit universitaire en 2010-2011. Il s’agit d’une belle progression pour l’UQTR qui avait terminé à l’avant-dernier rang du classement général la saison dernière. Audrey Deschênes, capitaine de l’équipe avait mentionné avant le début de la saison que la formation trifluvienne serait plus compétitive cette saison et que ceux-ci visaient de terminer dans les trois premières positions plus fréquemment et c’est exactement ce qu’ils ont accompli. Avec une formation plus expérimentée et un bon camp d’entraînement, Oliver Lasnier et le reste du personnel d’entraîneurs ne sont pas surpris de la performance de leurs protégés. «On est arrivé prêts et il y a beaucoup de talent dans notre équipe, nous savions que de finir sur les trois premières marches du podium était quelque chose de réalisable. Avec le dénouement qu’a connu cette compétition, on ne pouvait pas demander mieux!» Malgré un bon résultat, les entraîneurs des Pats se sont dits très surpris du calibre des autres équipes, affirmant que chaque équipe est compétitive. Selon Lasnier, avec le nouveau groupe

d’instructeurs et de vétérans nos représentants ne sont pas loin du sommet. «Avec Paméla Caron et Chloé De Haerne, nous avons apporté de la nouveauté dans les routines. Il faudra toutefois augmenter le niveau de difficulté dans nos chorégraphies et se concentrer sur les petits détails si on veut éventuellement remporter des compétitions. Le niveau de talent est assez réparti dans les différentes formations donc il faut continuer de travailler fort sinon on pourrait aussi bien glisser de quelques rangs.» Malgré le début de saison, la formation trifluvienne bénéficiera d’un long congé alors que la prochaine compétition a lieu le 1er février prochain, toujours dans la métropole québécoise. «Comme nous avons moins de personnes dans notre équipe que d’autres, nous allons donc refaire un mini camp d’entraînement au mois de janvier pour combler quelques trous à certaines positions. De plus, nous commençons nos entraînements de début de saison plus tard que certains programmes. La plupart de notre effectif est à l’extérieure de la ville durant l’été, une période de préparation plus longue ne peut qu’être bénéfique pour nous.» À noter que c’est l’Université du Québec à Montréal qui a remporté les honneurs de ce premier rendez-vous. L’Université de Montréal a complété le podium avec une deuxième place. Les Patriotes tenteront donc de continuer sur leur lancée au retour des Fêtes et de s’établir comme une puissance dans le circuit universitaire québécois. (L.-P.C.)

LOUIS-PHILIPPE CARBONNEAU Journaliste

C’était soir de fête à l’hôtel Sheraton de Laval le 25 novembre dernier alors que les athlètes-étudiants étaient à l’honneur à l’occasion du 29e Gala du sport universitaire québécois. Marie-Laurence Ouellet, membre de l’équipe féminine de soccer des Patriotes ainsi que Tommy Tremblay, capitaine de la formation de hockey masculine étaient présents à l’événement pour représenter l’UQTR. Ceux-ci ont d’ailleurs été récompensés avec des bourses, le hockeyeur de 24 ans a été finaliste dans la catégorie étudiant-athlète/leadership alors que Ouellet s’est mérité une bourse de recrutement. Pour nos athlètes universitaires une soirée comme celle-ci représente beaucoup. C’est la récompense d’une année remplie de sacrifices à plusieurs niveaux. Pratiquer un sport de calibre universitaire exige beaucoup de temps et d’efforts. À sa première année dans les rangs universitaires, la joueuse de soccer des Pats a reçu un montant remis aux étudiants qui se sont démarqués, principalement au niveau

sportif, durant leur passage au collégial. Ceci dans le but de soutenir leur continuité à l’université, pour elle, il s’agit d’un très bel honneur et d’une belle source de motivation. «Un appui monétaire comme celui-là c’est très gratifiant. Ça nous permet de continuer à mettre les efforts sur le sport sans nous soucier trop de l’aspect financier. La charge d’entraînement ne nous permet pas ou presque pas d’avoir un emploi conjointement à nos études et au sport», mentionne l’athlète de 20 ans. De son côté, Tremblay se dit très flatté d’avoir été considéré pour un tel honneur. Il s’agit d’une catégorie qui regroupe les résultats académiques, sportifs et l’implication communautaire. « Je suis très fier que mon implication dans les projets communautaires des Patriotes soit soulignée, c’est signe que les gens apprécient ce que tu fais et c’est quelquechose qui fait plaisir à entendre.»

La FAEQ ouvre ses coffres La Fondation de l’athlète d’excellence du Québec (FAEQ) a tenu à remercier les sportifs de chez nous en leur accordant une somme de 218 750$ pour un total de 86 bourses. De plus un montant supplémentaire de 40 000$ a été remis à des joueurs, entraîneurs et équipes de différentes institutions du circuit au cours de l’année 2014. (L.-P.C.)



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