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28 octobre au 10 novembre 2014 Volume 10, numéro 5 28 pages Bimensuel gratuit

BOTAN?

ACTUALITÉS

AGE: DEMANDES DE MOTIONS DE BLÂME Le dimanche 26 octobre se tenait la 373e réunion ordinaire du conseil d’administration (C.A.) de l’Association générale des étudiants (AGE) de l’UQTR. Lors de cette réunion, le C.A. de... ARTICLE COMPLET EN PAGE 2

ARTS ET SPECTACLES

UN LUDIQUE PHILIPPE BRACH EN VILLE Dans un élan de plaisir absurde, le fascinant Philippe Brach, dont le nom coïncide drôlement au qualificatif «braque», était présent sur la scène de la salle Louis-Philippe Poisson de la... ARTICLE COMPLET EN PAGE 13

CAFÉ ÉTUDIANT LA CHASSE À SARRAZIN

BILAN DE LA PREMIÈRE ANNÉE

SPORTS

ST-MARTIN SE COUVRE D’ARGENT La recrue de l’équipe de crosscountry des Patriotes de l’UQTR, Stéphan St-Martin, a une fois de plus été brillant lors du championnat provincial universitaire de cross-country qui... ARTICLE COMPLET EN PAGE 23

Par Chloé Cano, journaliste

Il y a pratiquement un an jour pour jour, soit le 28 octobre 2013, la Chasse à Sarrazin servait ses premiers cafés. C’est lors du «printemps étudiant» en 2012 que l’idée d’ouvrir un café étudiant au pavillon Michel-Sarrazin, qui germait déjà depuis un certain temps, est devenue plus concrète. Retour sur sa création et bilan de cette première année d’activités.

Trois étudiants, Gabrièle Dubuc, Julie-Anne Jalbert et Jean-René Leblanc Gadoury, à la tête de l’initiative, sont allés sonder les étudiants et les professeurs quant à la réalisation du projet. L’enthousiasme collectif ne s’est pas fait attendre. Des étudiants en psychologie, des cycles supérieurs en psychologie et de psychoéducation ont décidé de s’unir et de créer l’Association des étudiants du Michel-Sarrazin

(AEMS) afin de rassembler les moyens humains et financiers nécessaires à la création du café. Les réunions, négociations et autres discussions auront duré un an et demi avant que le café étudiant n’ouvre officiellement ses portes. Tout d’abord, le fonctionnement interne du café a quelque peu changé. Il y a désormais... ARTICLE COMPLET EN PAGE 3


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28 octobre au 10 novembre 2014

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca Myriam Lortie | Rédactrice en chef redaction.zc@uqtr.ca Alice Baudry | Actualités actualites1@zonecampus.ca Chloé Cano | Actualités actualites2@zonecampus.ca Alexandra Lemire | Arts et spectacles arts1@zonecampus.ca Dave Duchemin | Arts et spectacles arts2@zonecampus.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Marie-Philippe Bibeau | Sports sports1@zonecampus.ca Étienne Dubois | Sports sports2@zonecampus.ca Louis-Philippe Carbonneau | Sports louis-philippe.carbonneau@uqtr.ca Caroline Filion | Journaliste caroline.filion@uqtr.ca Alexandra Carignan | Chroniqueuse alexandra.carignan@uqtr.ca Félix-Antoine Désilets-Rousseau | Chroniqueur felix-antoine.desilets-rousseau@uqtr.ca Camille Durand-Plourde | Chroniqueuse camille.durand-plourde@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Nicolas Gauthier | Chroniqueur nicolas.gauthier@uqtr.ca Sébastien F. Guertin | Chroniqueur sebastien.fguertin@uqtr.ca Alexandre Laramée Zouéki | Illustrateur alexandre.laramee.zoueki@uqtr.ca Normand Leclerc | Chroniqueur normand_leclerc@hotmail.com Fabrice Sodoke et Sheila Gaudreau | Chroniqueurs kossi.sodoke@uqtr.ca, sheila.gaudreau@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Louis-Étienne Villeneuve | Chroniqueur louis-etienne.villeneuve@uqtr.ca Virginie Lessard | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Valérie Venne | Correctrice valerie.venne@uqtr.ca Photo de la une | M. Lortie Photo de la une, Sports | Julien Fortier-Chicoine

Déferlante de demandes de blâme pour le conseil exécutif PHOTO: A. BAUDRY

ALICE BAUDRY Journaliste

Le dimanche 26 octobre se tenait la 373e réunion ordinaire du conseil d’administration (C.A.) de l’Association générale des étudiants (AGE) de l’UQTR. Lors de cette réunion, le C.A. de l’AGE est revenu sur plusieurs dossiers et prises de décision, mais c’est surtout sous le signe des demandes de motions de blâme que s’est déroulé la soirée. Lors de ce conseil d’administration, beaucoup d’administrateurs ont ainsi proposé de distribuer des motions de blâme. Ainsi, Robin Fournier, le vice-président à la vie associative s’est vu attribué un blâme pour ne pas avoir remis le rapport d’évaluation de son travail. En effet, chaque officier de l’AGE doit produire pour le CÉRO (Comité d’évaluation des rapports des officiers), un rapport résumant les activités de ces derniers à chaque fin de mois. Pour justifier ses retards, le vice-président à la vie associative a expliqué qu’il préférait prioriser ses dossiers ponctuels afin que ces derniers ne prennent pas de retard. L’ensemble du conseil exécutif a également fait l’objet d’une demande de blâme, qui fut rejetée, de la part de certains membre du CA. Cette demande fait suite au non-traitement du dossier concernant la décision de l’Université du Québec à Trois-Rivières en juin dernier de faire des coupures de 2M$ dans son budget. Depuis cette prise de décision, l’AGE et plus particulièrement le conseil exécutif ne se sont pas penché sur le sujet. Mathieu Roy, le président de l’association, avait d’ailleurs reçu un blâme à ce sujet lors du CA d’Août dernier. Bien que la motion de blâme ait été rejetée, la décision prise est que le C.A demande au conseil exécutif «qu’il fasse de la gestion de la crise des coupures

LE MOT DE LA RÉDACTRICE

Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

MYRIAM LORTIE Rédactrice en chef

SOMMAIRE ACTUALITÉS 2-9 La recherche à l’UQTR 8 SOCIÉTÉ 10-12 ARTS ET SPECTACLES 13-21 Chroniques 16-19 LOISIRS 22 SPORTS 23-27 Soccer 25-27

C’est juste que je trouve que souvent, on cogne sur les mauvais clous. J’ai déjà eu une prof de Cégep qui dans ses commentaires d’évaluations ne faisait que soulever ce qui avait bien fonctionné chez l’étudiant, les particularités individuelles qui le rendaient intéressant. Ça faisait chaud au cœur et ça m’avait beaucoup fait réfléchir. À l’école, et dans la vie en général, c’est rare qu’on nous dise ce qu’on fait de bien. On mise

Le conseil d’administration de l’AGE UQTR lors de la 373e réunion ordinaire. budgétaire à l’UQTR sa priorité numéro un, qu’il le fasse de manière diligente, ouverte et dans le meilleur intérêt des étudiants, en consultant les associations de niveau 2, tout en tenant à cœur les positions de l’Assemblée générale et les missions de l’AGE UQTR». Karim Laroussi, le vice-président aux cycles supérieurs a aussi échappé à la motion de blâme. Une demande a été émise car l’officier n’a pas imprimé le guide des cycles supérieurs, empêchant certains étudiants de connaître la date limite pour l’application des bourses d’étude et pour ne pas avoir consulté le TRUCS (Table ronde universitaire des cycles supérieur) lors de l’organisation du 5 à 7 du 9 octobre dernier.

Renégociation de contrat, nouveau conseiller à l’exécutif et démission En plus de ces nombreuses motions de blâme, le C.A. a adopté les nouveaux accords concernant les assurances collectives pour les étudiants. Parmi ces nouveaux accords, notons que les cotisations étudiantes pour les différentes assurances collectives que proposent l’association ont été revues à la hausse. Elles seront désormais de 225$ contre 210$.

Puis, c’est avec surprise que le C.A. a accepté la démission du vice-président aux affaires sociopolitiques Alex Brisebois-Proulx. Ce dernier a salué l’équipe de l’AGE pour son travail et a expliqué que cette décision était due à une baisse de ses résultats scolaire et de son manque de temps pour assurer son poste au sein de l’AGE.

L’ensemble du conseil exécutif a également fait l’objet d’une demande de blâme, qui fut rejetée, de la part de certains membre du CA. Enfin, Frederik Farid Borel, sera désormais le nouveau conseiller à l’exécutif, après la démission de François Landry en septembre dernier. À suivre dans le prochain numéro.

Le 11 novembre prochain, à 11h, se tiendra l’Assemblée générale annuelle de l’AGE UQTR.

Avancer à coups de carottes plutôt sur ce qu’on n’a pas réussi à faire et ce qu’on devrait améliorer. Une des raisons pour laquelle je parle de ça ici est que j’ai dernièrement reçu de très beaux commentaires sur mon travail. Notamment d’une lectrice que je ne connais pas et qui me lit. Ça fait toujours du bien quand quelqu’un remarque les bons coups qu’on fait et ça donne le goût d’avancer. On minimise souvent l’impact de nos paroles et on prend moins souvent le temps d’envoyer des fleurs de mots. C’est la première fois qu’on peut me qualifier de «patronne», avec une vingtaine de journalistes et chroniqueurs à ma charge. J’essaie la plupart du temps de les encourager dans leurs forces respectives. Parce que chaque personne fait de son mieux dans ce journal, je peux vous l’assurer, avec les contraintes et les délais qu’un journal universitaire impose, souvent combiné

avec d’autres implications. Les pages y sont remplies, rappelons-le, par des étudiants, au bagage d’expérience issu de différents horizons. Et c’est comme ça partout, y compris pour les acteurs de l’actualité couverte dans ce journal, qui font de leur mieux dans les circonstances. C’est quelque chose qu’on se rend compte en côtoyant les preneurs de décisions ou en étant soi-même appelé à s’exposer au jugement. Je vous invite à encourager les gens autour de vous. Je suis de celles qui pensent que la vraie beauté et l’efficacité des différentes personnalités se manifestent dans un climat positif. Pas juste pour donner une carotte à l’âne pour qu’il continue d’avancer, mais bien parce qu’on le pense sincèrement. Parce que je crois que le pouvoir et la portée d’un message positif est tellement plus grand. Bonne lecture!


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ACTUALITÉS CAFÉ ÉTUDIANT AU PAVILLON MICHEL-SARRAZIN

Un an après, la Chasse à Sarrazin se porte à merveille CHLOÉ CANO Journaliste

Il y a pratiquement un an jour pour jour, soit le 28 octobre 2013, la Chasse à Sarrazin servait ses premiers cafés. C’est lors du «printemps étudiant» en 2012 que l’idée d’ouvrir un café étudiant au pavillon Michel-Sarrazin, qui germait déjà depuis un certain temps, est devenue plus concrète. Retour sur sa création et bilan de cette première année d’activités. Trois étudiants, Gabrièle Dubuc, Julie-Anne Jalbert et Jean-René Leblanc Gadoury, à la tête de l’initiative, sont allés sonder les étudiants et les professeurs quant à la réalisation du projet. L’enthousiasme collectif ne s’est pas fait attendre. Des étudiants en psychologie, des cycles supérieurs en psychologie et de psychoéducation ont décidé de s’unir et de créer l’Association des étudiants du Michel-Sarrazin (AEMS) afin de rassembler les moyens humains et financiers nécessaires à la création du café. Les réunions, négociations et autres discussions auront duré un an et demi avant que le café étudiant n’ouvre officiellement ses portes.

Alors, qu’en est-il aujourd’hui, un an après une ouverture laborieuse? Tout d’abord, le fonctionnement interne du café a quelque peu changé. Il y a désormais suite de la une quatre postes organisationnels officiels, et non plus trois, tous occupés par des étudiants bénévoles. Gabrièle Dubuc, toujours la gérante du lieu est en relation directe avec les instances universitaires et gouvernementales. Elle s’occupe des commandes aux fournisseurs et organise les réunions du comité. Pierre-Luc D. Paré, adjoint aux services, est le garant du recrutement et de la formation des bénévoles et des

horaires. Enfin, Daniel D. Paré, l’adjoint aux finances, s’occupe de fermer la caisse à la fin de la semaine, il va à la banque et distribue les pourboires. Enfin, Sandra Moreault est responsable de l’inventaire, elle s’occupe de tâches connexes telles que gérer les stocks. Comme l’expliquent Gabrièle et Pierre-Luc, ces postes demandent une grande disponibilité physique, mais aussi psychique. Il n’y a pas d’horaire précis ou défini. Par exemple, il arrive parfois à Pierre-Luc de passer plus de deux heures au téléphone, à chercher un bénévole qui pourrait remplacer une personne malade. Gabrièle doit, quant à elle, aller faire les courses chaque fin de semaine afin de préparer les produits à venir pour le lundi suivant.

Une trentaine de bénévoles par session Concernant les bénévoles, ils sont plus d’une trentaine chaque session, qu’il s’agisse d’étudiants, de non-étudiants et même de professeurs. D’ailleurs, Pierre-Luc indique que «c’est une belle façon de se placer, autant dans son parcours académique, relationnel que personnel». En effet, il raconte que «la semaine passée, une professeure est venue au café et a proposé à la bénévole de la rencontrer à son bureau parce qu’elle dispose d’une place dans son laboratoire et qu’elle voudrait la superviser dans ses recherches». Gabrièle note également que «plus ça va, plus les bénévoles proviennent de divers programmes», car ils sont de plus en plus nombreux à suivre des cours au pavillon Michel-Sarrazin, ce qui n’était pas le cas l’an passé. La jeune femme invite également les étudiants étrangers à se joindre à l’équipe, elle qui regrette de ne pas être intervenue lors de la réunion de pré-rentrée qui leur était dédiée. Pierre-Luc insiste, «il y a vraiment de la place pour tout le monde». Aussi, il explique que l’année dernière, les gens continuaient à venir postuler en tant que bénévoles, alors que tous les créneaux étaient occupés. La solution trouvée a donc été de faire appel à ces

personnes comme renforts les jours de grande affluence. « Nous essayons vraiment de laisser une place à tout le monde, une chance à tous ». En outre, le bon fonctionnement du café est basé sur une confiance aveugle en ses bénévoles. Il n’y a pas de rapports hiérarchiques, malgré l’existence des postes organisationnels. Tout le monde est logé à la même enseigne. «S’il y avait une hiérarchie, les bénévoles seraient probablement supérieurs à nous, car si nous décidions de ne plus être là, c’est sûr qu’ils s’organiseraient entre eux pour aller faire les courses, etc. Alors que si pendant deux semaines il n’y avait plus de bénévoles, tout ce que nous aurions à faire, c’est fermer », ajoute Pierre-Luc. Gabrièle et Pierre-Luc, qui arrivent à la fin de leur baccalauréat, soulèvent l’importance du travail des bénévoles et ils souhaitent qu’il y ait une relève. «Nous nous donnons comme objectif de bâtir une structure stable, que nous pourrons léguer ensuite aux autres cohortes», insiste-t-il. «Je suis optimiste pour l’avenir grâce à l’engouement et l’engagement des bénévoles!», ajoute également Francis Coutu, secrétaire à la coordination.

Des produits renouvelés «Nous avons quasiment doublé notre chiffre d’affaires depuis l’année dernière», lance Gabrièle. Mais, «le but n’est pas de chercher à faire plus de profits, mais lorsque c’est le cas, cela nous permet de financer plus d’activités et de distribuer plus d’argent aux associations, mais aussi de gâter les bénévoles», nuance Pierre-Luc. Selon eux, ce succès repose entre autres sur la qualité des produits vendus. Depuis la rentrée, les sandwiches sont faits maison et ils changent chaque semaine. De plus, certains breuvages sont également faits maison: le café étudiant est désormais équipé d’une machine pour faire sa propre eau gazéifiée, les bénévoles infusent le thé qui donnera ensuite le thé glacé et ils disposent également de sirops de

PHOTO: C. CANO

Pierre-Luc D. Paré, adjoint au services, et Gabrièle Dubuc, gérante. fruits pour créer les sodas italiens. Et c’est sans compter sur les muffins et autres viennoiseries.

Un important lieu de rencontres La Chasse à Sarrazin se veut d’abord et avant tout un lieu de socialisation, de partage et d’échange, «depuis le jour où j’ai vu la file d’étudiants devant le café», raconte le jeune homme, enchanté. Et depuis sa création, le lieu ne désemplit pas. «On en rêvait et c’est devenu concret», ajoute Gabrièle.

Le 18 juin dernier, la Chasse à Sarrazin recevait ainsi une bourse lors de la 16e édition du Concours québécois en entrepreneuriat, soulignant la persévérance et la volonté inébranlable des étudiants fondateurs du café. Un succès auréolé du titre de Lauréat régional de la Mauricie en entrepreneuriat étudiant, catégorie Universitaire collectif.

LE CONFLIT DU 10%

Encore sur la table des négociations Les négociations devraient bientôt reprendre leur cours concernant le «conflit du 10%» opposant la Chasse Galerie à la Chasse à Sarrazin. Le 1er avril dernier, lors de l’Assemblée générale spéciale de l’AGE UQTR, il avait été décidé, par vote, de la création d’un comité évaluateur réunissant des personnes impartiales afin de statuer sur l’affaire. Or, depuis, le dossier demeure en suspens. Deux sons de cloche se font entendre.

Selon Jean-René Leblanc, ancien secrétaire à la coordination de l’AEMS, il semblerait que l’AGE UQTR fasse la sourde oreille aux nombreuses relances lui ayant été adressées. Une version confortée par Francis, le nouveau secrétaire à la coordination. «Personnellement, j’avais communiqué au moins deux ou trois fois avec l’OSSAGE pour qu’on fasse ça (créer le comité évaluateur), mais ils ne m’ont jamais donné de nouvelles. Ça ne semble pas être dans leurs priorités». Quant au président de l’AGE UQTR, Mathieu

Roy, il confirme que «présentement, il n’y a aucune négociation». Cependant, il précise que «le sujet est toujours à l’étude. L’OSSAGE va devoir se pencher là-dessus. Mais comme le comité s’occupe de plusieurs sujets et services de l’association, le principal dossier sur lequel il travaille en ce moment est celui des assurances. Donc, sans l’écarter, le comité priorise ce dossier-là, plutôt que celui de la Chasse à Sarrazin». Par ailleurs, le président de l’AGE insiste sur le fait que la création d’un comité évaluateur prend

du temps puisqu’il nécessite l’arrivée de personnes non impliquées dans le conflit, dans chacune des deux associations. Mathieu Roy se veut toutefois rassurant et il indique à propos du litige que celui-ci sera «appelé à se clarifier bientôt, c’est sûr et certain. Ce sera l’un des sujets sur lesquels on va devoir plancher bientôt». Rappelons que l’OSSAGE est le Comité d’organisation et de supervision des services, qui a pour mission de coordonner le fonctionnement de l’ensemble des services offerts par l’AGE UQTR. (C.C.)


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ACTUALITÉS

28 octobre au 10 novembre 2014

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Problèmes financiers: une difficulté temporaire ALICE BAUDRY Journaliste

Lors du conseil d’administration en septembre, l’Association générale des étudiants (AGE) évoquait plusieurs problèmes financiers. Parmi ces difficultés financières, Mathieu Roy le président de l’AGE UQTR distingue deux volets. D’un côté, la Chasse Galerie et le 1012, qui ont enregistré un important déficit l’année dernière. L’autre volet est lié au fait que les cotisations étudiantes de l’AGE UQTR ne sont perçues que deux fois par an. Bien que la Chasse Galerie fasse aujourd’hui du profit, au cours de l’année dernière, elle a enregistré un gros déficit causé par les prix de vente des produits proposés qui n’équivalaient pas leur prix d’achat. Il y a donc eu une majoration de ces prix afin qu’il n’y ait plus de ventes à perte. Aussi, l’AGE UQTR est en cours de renégociation des ententes avec l’université. Parmi ces renégociations, il y a celle du fond Coca-Cola Limited Canada ainsi que celle du guide SOAS (Service d’Ordre lors des Activités Sociales). En

effet, l’UQTR exige qu’un service d’ordre soit présent à la Chasse Galerie les mardis et mercredis ainsi que pendant les différentes soirées qu’organise l’AGE UQTR. La renégociation de l’entente quant au SOAS vise à ce que ce soit l’université qui paie ce service et non plus l’AGE comme c’était le cas auparavant.

PHOTO: M. LORTIE

L’AGE reçoit les cotisations étudiantes en novembre et en mars, laissant ainsi un gros intervalle sans revenus pour l’association. Le 1012 n’ayant pas eu d’activité durant l’été et la rentrée étant encore récente, l’AGE UQTR n’est pas en mesure de nous dire si le 1012 est désormais profitable pour l’association. En effet, seulement deux soirées ont été organisées dans la salle. Ainsi, l’AGE UQTR fera probablement un bilan des finances à partir de décembre 2015.

La difficulté technique de la cotisation étudiante L’AGE UQTR fonctionne sur base d’un fonds de roulement avec l’aide des cotisations étudiantes qui s’élèvent à 15$ par étudiant, par session. Elle a deux sources principales de dépenses et une source de revenus. Ainsi, l’AGE UQTR doit payer ses fournisseurs et ses employés permanents

Mathieu Roy, le président de l’Association générale des étudiants. et aussi remplir ses guichets automatiques qui requièrent beaucoup de liquidité. Du côté de ses revenus, il y a les cotisations étudiantes qui sont d’abord perçues par l’Université du Québec à Trois-Rivières et ensuite reversées deux fois par an à l’association. L’AGE UQTR reçoit les cotisations étudiantes en novembre et en mars, laissant ainsi un gros intervalle sans revenu pour l’association. De plus, Mathieu Roy explique que l’AGE UQTR ne peut percevoir plus de 30$ de cotisations par élève et par an. Par exemple, un élève qui effectue une session à l’automne et à l’hiver et qui s’inscrit à la session d’été ne paiera pas de cotisation durant cette dernière session.

Malgré ces problèmes financiers qualifiés de «difficultés temporelles» par l’AGE, Mathieu Roy tient à préciser que l’association est très loin de la mauvaise gestion. «C’est tout simplement parce que nos montants entrants sont vraiment à deux dates précises et que l’on a deux intervalles à couvrir entre les paiements que l’on reçoit en mars et ceux de début novembre». Néanmoins, pour pallier ce manque de revenus, l’AGE UQTR est à la recherche de subventions de la part d’Emploi Québec pour les placements étudiants. En effet, 95% des employés sont étudiants, ce qui rend l’association éligible à des subventions par Emploi Québec pour stimuler l’emploi chez les jeunes.

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Couac autour de la marche de solidarité de Shawinigan Le 27 septembre dernier s’est tenue une marche de solidarité à Shawinigan. Pour l’occasion, l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGE) avait affrété un autobus pour les étudiants souhaitant se rendre à cet évènement. Malheureusement, le jour J, les étudiants n’étaient pas au rendez-vous. Originaire de Shawinigan, Manuel Belanger, membre du Comité aux affaires sociopolitiques de l’AGE (CASP) avait proposé de supporter la marche de solidarité pour soutenir Shawinigan et les étudiants qui souhaiteraient travailler dans la région. C’est lors du dernier conseil d’administration de l’AGE UQTR que le vice-président aux affaires sociopolitiques, Alexis Brisebois-Proulx ainsi que le CASP avaient soumis la proposition, qui avait été acceptée, de soutenir le maire Michel Angers de Shawinigan et de participer à cette marche. Pour rappel, c’est en réaction à l’annonce de la fermeture de l’usine Laurentide et de la mise à pied de 275 travailleurs que l’évènement Shawinigan on se tient debout! a rassemblé près de 2000 personnes. Avec cette mobilisation, les Shawiniganais souhaitaient affirmer leur fierté́ et réclamer de Québec la création d’un Fonds de développement de Shawinigan. Néanmoins, le jour de l’évènement, seuls quatre étudiants se sont présentés devant les

cubes de l’UQTR. Jean-François Chapdelaine, membre du CASP et animateur de l’émission d’affaires étudiantes Les Coudées franches à CFOU 89,1, évoquait en ondes «qu’il y avait plus de représentants du personnel de l’université que de l’AGE UQTR lors de la marche et que l’évènement était un véritable échec à l’interne, bien que les médias aient mentionné la présence de l’association à cette manifestation».

PHOTO: COURTOISIE

«C’était la première fois qu’il organisait un évènement. Il ne connaissait pas la mécanique. On va dire que c’est l’inexpérience.» — Jean-François Chapdelaine, membre du CASP «Un échec à l’interne» De son côté, Jean-René Leblanc, également membre du CASP explique que l’absence de publicité et de démarches pour mettre au courant les étudiants de cette marche de solidarité sont les raisons de cet échec. De plus, ce dernier nous précise que malgré l’absence du vice-président aux affaires sociopolitiques pour des raisons familiales, la présidence de l’AGE, représentée par Mathieu Roy, était arrivée avec une demi-heure de retard au point de rendez-vous.

Plus de 2000 personnes se sont rassemblées dans le secteur de Grand-Mère pour soutenir la marche de Shawinigan. Enfin, Jean-René Leblanc parle des dépenses inutiles quant à la location du bus. En effet, un bus avait été loué par l’AGE, mais celui-ci n’a pas effectué le trajet aux vues du faible nombre d’étudiants qui ont privilégié le covoiturage. Jean-François Chapdelaine évoquait également sa déception tout en rappelant que pour le vice-président aux affaires sociopolitiques de l’AGE UQTR : «C’était la première fois qu’il organisait un évènement. Il ne connaissait pas la mécanique. On va dire que c’est l’inexpérience».

Débat lors du conseil d’administration Néanmoins, aucun bilan de l’événement n’a été fait. En effet, lors du dernier conseil d’administration de l’AGE UQTR du 26 octobre, aucune discussion n’a été faite à propos de l’échec de cet événement. De plus, lors de ce même conseil d’administration, le vice-président aux affaires sociopolitiques, Alex Brisebois-Proulx, annonçait sa démission du conseil exécutif de l’AGE. (A.B.)


ACTUALITÉS

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PREMIÈRE CONFÉRENCE DE LA PRESSE ÉTUDIANTE FRANCOPHONE

Le Zone Campus rencontre ses homologues MYRIAM LORTIE Rédactrice en chef

Le samedi 4 octobre dernier, une partie de l’équipe du journal Zone Campus se rendait à la toute première journée conférence de la Presse étudiante francophone (PrÉF), organisation créée en mars 2014, qui se déroulait à l’Université de Montréal. L’évènement était l’occasion de rencontrer ceux et celles qui noircissent les pages des journaux étudiants au Québec, mais également des conférenciers issus du milieu. Les sujets abordés étaient la déontologie dans le journalisme étudiant, l’importance de couvrir son campus et son information locale, la ligne éditoriale, la définition de l’angle selon le média pour lequel on écrit, la relation des journaux avec leur association étudiante et l’élaboration d’une bonne Une. Les conférenciers invités pour l’occasion étaient nul autre que Guy Amyot, secrétaire général du Conseil de presse du Québec, François Cardinal, chroniqueur à La Presse, Rachelle McDuff,

directrice de l’information au journal Metro, André Lavoie, de l’Association des journaliste indépendants du Québec ainsi que Roland-Yves Carignan, ancien directeur de l’information au journal Le Devoir. Chacun des journaux étaient invités à apporter des exemplaires de leur dernier numéro afin de favoriser le partage d’idées. Aussi, des présentations ont été faites par chacun d’eux afin d’en connaître les grandes orientations et enjeux. Les cotisations, le conseil d’administration et la prochaine conférence d’hiver ont également été des sujets abordés. «Nos journaux étudiants font face aux mêmes défis et ne sont jamais en compétition directe. Ils ne peuvent que bénéficier d’une organisation nationale là pour les soutenir, pour les unir», indique Nora T. Lamontagne, présidente de la Presse étudiante francophone. Parmi les services que la PrÉF souhaite offrir à ses membres, on compte un fil de presse répertoriant les articles publiés par les différents journaux étudiants, deux conférences annuelles qui constituent des journées de formation, un guide du journaliste étudiant expliquant les grandes lignes du journalisme ainsi qu’un gabarit de site Web pour les journaux étudiants cégépiens qui n’ont pas encore pris le virage Web.

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Sébastien F. Guertin

Éditorial DROITS DE SCOLARITÉ DES ÉTUDIANTS INTERNATIONAUX

Le fardeau de la diplomatie et les portes qui se ferment Le déclin démographique, c’est-à-dire le fait qu’il y ait plus de vieux que de jeunes, est une réalité depuis plusieurs décennies en Occident. Heureusement pour nous, le Québec, comme le reste de l’Amérique, reste encore le Nouveau Monde aux yeux de bien des Européens. Un lieu d’opportunités et de nouveaux départs, où il semble plus facile de faire sa place que dans les vieux pays. D’entrée de jeu, l’auteur de ces lignes ressent un malaise avec l’appellation «étudiants étrangers», préférant utiliser le terme «étudiants internationaux». La raison en est fort simple, c’est que l’adjectif «étranger» possède une forte connotation de «pas d’affaires icitte». Or, ils ont bel et bien «d’affaires icitte». Tout d’abord, tel qu’exprimé en amorce, ceux qui décident de rester après leurs études contribuent à ramener notre courbe démographique du bon côté. Une fois naturalisés et participant à notre société, il est bien difficile de les considérer comme des étrangers. Mais, même lorsqu’ils ne séjournent qu’une session ou deux dans la belle province, leur présence est nécessaire. Il n’est pas seulement question ici des Français, mais des étudiants originaires de partout dans le monde: Afrique, Amérique latine, etc. L’expérience universitaire implique une certaine ouverture à la différence, une confrontation de ses préjugés. Quel meilleur moyen d’y arriver que par le contact avec d’autres cultures? Étudier à l’extérieur reste une possibilité et ceux qui peuvent se le permettre y sont fortement encouragés. Reste qu’il est intéressant d’avoir une pluralité de point de vue dans sa classe.

Quand les finances ferment la porte Ayant ainsi démontré rapidement l’intérêt pour les Québécoises et Québécois d’accueillir les étudiants originaires d’ailleurs, il est temps de s’intéresser au vrai scandale. Dans les diverses réformes et compressions budgétaires (eh oui, on va encore fesser sur ce clou-là), il a été annoncé le printemps dernier que les étudiants originaires de l’Hexagone (surnom de la France) se verront retirer leur tarif préférentiel en ce qui a trait aux droits de scolarité universitaires au Québec. Un accord existait depuis belle lurette (1978, si on se fie à La presse, «Frais de scolarité des Français au Québec: nouvel accord en vue», 29 mai 2014) entre la France et le Québec visant à favoriser la mobilité étudiante entre les deux régions. En vertu de celui-ci, un Français étudiant au Québec débourse le même montant pour ses droits de scolarité qu’un étudiant local et vice-versa. Dans une optique d’économie de bouts de chandelles, le gouvernement péquiste (repris ensuite par les Libéraux) déclare au printemps

que les cousins européens paieront la même facture que les autres étudiants issus du reste du Canada. Grosso modo, cela signifie que leur facture est multipliée par trois. Un calcul rapide (plus ou moins 12 000 étudiants touchés multiplié par environ 4000$ de hausse) permet de constater que cela dégagerait un maigre 48M$. C’est peu, considérant les conséquences qui en découlent. Premièrement, cela porte une grande atteinte aux relations diplomatiques. N’oublions pas que la France est en quelque sorte la porte d’entrée des profitables relations du Québec avec l’Europe. Il s’agit d’un pont que l’on ne doit pas brûler à la légère. Et le malaise se fait déjà ressentir chez les diplomates.

Les étudiants internationaux dont le pays n’a pas d’accord particulier avec le Québec déboursent jusqu’à 15 777$ par année en droits de scolarité au premier cycle. Deuxièmement, cela va évidemment restreindre l’accès à notre université pour les étudiants issus de l’Hexagone. Comme on l’a vu plus haut, c’est là une source non négligeable d’une immigration fort profitable pour la société québécoise dans son ensemble. Nous avons intérêt à ne pas la décourager. S’il semble n’être question que des Français, rappelons d’emblée que de nombreux étudiants maghrébins ont la nationalité française. Sans dire que ce statut est une totale bénédiction (celui-ci étant une sorte de compensation pour certains conflits historiques), il leur permet néanmoins d’étudier au Québec à des frais largement moindres que les autres étudiants, africains par exemple. Les étudiants internationaux dont le pays n’a pas d’accord particulier avec le Québec déboursent jusqu’à 15 777$ par année en droits de scolarité au premier cycle. De plus, cela ne tient même pas compte des programmes comme les génies, l’administration, la médecine et j’en passe, pour lesquels les universités ont reçu le droit de facturer virtuellement ce qu’elles veulent (voir à ce sujet la page «Le coût des études pour les étudiants étrangers» sur le site web d’Immigration Québec). Il s’agit là encore d’une vision strictement comptable de l’université. Comme dans les autres pseudo-réformes récentes, on gratte les fonds de tiroirs afin de soi-disant équilibrer le budget. Le tout, sans égard pour les manquements à la mission de l’institution que cela provoque, ni les conséquences dans la société québécoise en général.


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28 octobre au 10 novembre 2014

PARTENARIAT AVEC L’UNIVERSITÉ DU COMMERCE DU VIETNAM

Un MBA pour les étudiants à Hanoï CAROLINE FILION Journaliste

C’est mercredi le 22 octobre que l’annonce d’un partenariat entre l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et l’Université du Commerce du Vietnam (UCV) a été rendu publique. L’UQTR offrira, dès janvier 2015, un programme de maîtrise en administration des affaires (MBA) à l’UCV, située dans la ville d’Hanoï. Une délégation de quatre personnes venues du Vietnam était présente à Trois-Rivières pour l’occasion. Des professeurs et des chargés de cours de l’UQTR ainsi que quelques formateurs se déplaceront à Hanoï pour offrir leurs cours dans la ville, en plus de ceux de l’UCV déjà présents. L’enseignement sera concentré sur la gestion des PME et offrira un profil de maîtrise avec essai. De plus, les membres de la délégation vietnamienne exploreront d’autres possibilités de coopération en ce qui a trait aux sciences de la gestion, sciences comptables et aux cours en ligne, mais l’UQTR demeurera responsable de la

gestion du programme de maîtrise en administration des affaires offert à l’UCV. Lors de l’annonce publique, la rectrice de l’UQTR, Nadia Ghazzali, a souligné que «par l’offre d’un programme de MBA au Vietnam, nous favorisons le recrutement d’étudiants internationaux aux cycles supérieurs, le développement d’une expertise internationale chez nos professeurs et chargés de cours ainsi que l’élargissement de nos réseaux scientifiques à l’étranger.» La rectrice estime que cette annonce «confirme la très bonne réputation que possède l’UQTR internationalement, et vient s’inscrire directement avec l’un des chantiers de travail de la planification stratégique 2015-2020 de l’université». En effet, l’internationalisation est quelque chose qui sera mis de l’avant dans les projets futurs de l’UQTR, comme le mentionne Mme Ghazzali. Sylvain Benoit, directeur du Bureau de l’international et du recrutement de l’UQTR, a mentionné qu’en Asie, la demande pour les programmes de formation de cycles supérieurs en sciences de la gestion est très forte, donc d’offrir le programme MBA à Hanoï est une opportunité pour l’université. Ils souhaitent ouvrir la voie à plusieurs autres projets et coopérations en matière de formation ou de recherche. Le Vietnam est donc un premier pas vers la possibilité de

PHOTO: ENTÊTE UQTR

L’UQTR offrira, dès janvier 2015, un programme de maîtrise en administration des affaires dans la ville d’Hanoï. collaborations structurantes en Asie. C’est lors d’une Assemblée générale de l’Agence universitaire de la Francophonie qui a eu lieu au Brésil en 2013 que cette entente a commencé à prendre forme entre l’Université du Commerce au Vietnam et l’UQTR. Il semblerait que les discussions se poursuivent, vu l’exploration des autres possibilités de collaboration que la délégation de l’UCV a fait lors de son séjour à Trois-Rivières. Quatre personnes composaient cette délégation, soit Van Son Dinh, président, Hoang Long Nguyen, vice-président, Hoang Nguyen,

doyen de la Faculté de Formations Internationales, et Manh Chien Vu, directeur du Département des Recherches et des Relations Internationales. Le partenariat qui vient d’être annoncé n’est pas le premier que l’UQTR signe avec le Vietnam. L’Université de Cantho (1995-2014) ainsi que l’Université nationale du Vietnam (2006-2012) ont déjà eu des ententes avec l’UQTR en sciences de l’éducation et en informatique. L’Agence universitaire de la Francophonie a aussi contribué à l’accueil de stagiaires et de boursiers venus du Vietnam.

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES

Colloque sur la réadaptation et la résilience Le 22 octobre dernier s’est tenu le colloque Réadaptation et résilience : leçons de l’expérience à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Organisé en collaboration avec le Groupe inter-réseaux de recherche sur l’adaptation de la famille et de son environnement (GIRAFE), l’UQTR, le Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain (CRIR) et le Centre de réadaptation InterVal, cet évènement s’adressait aux chercheurs,

cliniciens, gestionnaires, étudiants et usagers des services. Ce colloque avait pour objectifs de créer un lieu de partage et d’échange pour les différents acteurs de la réadaptation en déficience physique intéressés à l’évolution des pratiques. Le but de cet évènement était aussi de faire connaître les applications actuelles et futures du concept de résilience en réadaptation, tant sur le plan clinique que sur le plan organisationnel. Les

participants avaient accès aux conférences, à un concours d’affiches scientifique et se voyaient offrir un dîner.

Le concours d’affiches scientifiques pour les 2e et 3e cycles Le Groupe inter-réseaux de recherche sur l’adaptation de la famille et de son environnement (GIRAFE-CRIR) a permis aux étudiants de 2e et 3e cycles la possibilité de participer à un concours d’affiches scientifique.

Ce concours permettait aux étudiants de partager les résultats de leurs travaux. Cette séance d’affichage permettait aussi de présenter des travaux récents sur le thème de la réadaptation et de la résilience (travaux de recherche, essai, travail dirigé, etc.). Ainsi, des professeurs et les membres du jury étaient invités à déterminer les meilleures propositions. Quant aux participants, ils avaient la possibilité de voter pour la meilleure affiche dans le cadre du prix du public. (A.B.)


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BACC VERT DE L’UQTR

Deuxième Semaine de réduction des déchets Jusqu’au 30 octobre, dans le cadre de la Semaine québécoise de réduction des déchets, l’association étudiante le Bacc Vert tiendra la deuxième édition de sa Semaine universitaire de réduction des déchets à l’UQTR, ayant pour thème principal la consommation d’eau. Pendant cette semaine, le Bacc Vert propose divers jeux et activités ainsi qu’une distribution de café gratuit au 2218 du pavillon Albert-Tessier.

sensibilisation autour de la réduction des déchets. Plusieurs thèmes seront abordés entre les 28 et 30 octobre comme la réduction de la consommation, la réutilisation, le recyclage ou encore le compostage et le vermicompostage. Au terme de cette semaine, un tirage sera alors réalisé avec plusieurs prix à gagner comme du vermicomposte ou encore des produits issus du commerce équitable.

C’est avec l’aide de l’AGE UQTR et du Comité de développement durable de l’université que cette deuxième édition de la Semaine universitaire de réduction des déchets a pu être réalisée. L’année dernière l’association avait réalisé un sondage auprès des étudiants de l’université afin de connaître leurs habitudes de consommation d’eau. Fabrice Sodoke, l’ancien président du Bacc Vert, en charge de l’évènement explique: «Il est alors apparu à la suite de cette enquête que la majorité d’entre eux n’utilisaient pas les fontaines mises à disposition à l’UQTR, mais qu’ils préféraient plutôt consommer de l’eau en bouteille». Pendant cette semaine, les étudiants pourront profiter de café gratuit en apportant leur propre gobelet, mais aussi de différentes activités de

Cette deuxième édition de la Semaine Universitaire de réduction des déchets aura pour thème principal la consommation d’eau. Un projet bien rodé Rappelons que l’année dernière, la Semaine de réduction des déchets avait réuni quelque 250 étudiants, permettant la création d’un groupe Facebook autour du vermicompostage grâce à un atelier dédié à cette pratique. Ce groupe propose ainsi aux habitants de Trois-Rivières l’échange de vers pour le composte mais aussi de précieux conseils sur le vermicompostage. (A.B.)

PROJET NOVATEUR POUR LA RECHERCHE EN CHIROPRATIQUE

La thérapie manuelle: connaître et comprendre ses effets grâce à un robot Depuis maintenant trois ans, une équipe de recherche dirigée par Martin Descarreaux, directeur du Groupe de recherche sur les affections neuromusculosquelettiques (GRAN) et professeur au Département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), s’affaire à créer un robot pour mieux comprendre les impacts de la thérapie manuelle. En faisait appel à l’expertise de François Nougarou, stagiaire postdoctoral et ingénieur, l’équipe de recherche souhaite créer un robot capable de reproduire avec exactitude les gestes d’un clinicien. «Depuis quelques années, on connaît mieux les effets cliniques des thérapies manuelles. L’enjeu est de mieux comprendre la relation spécifique entre la dose de traitement et la réponse physiologique du patient. Pour cela, il est nécessaire de standardiser la dose», indique le professeur. C’est pourquoi la vitesse d’exécution, la force ou la direction nécessitent d’être isolés de manière à contrôler les variations. Ce robot a été utilisé par d’autres chercheurs lors de la rencontre annuelle de l’Association of Chiropractic Colleges - Research Agenda Conference (ACC-RAC) de 2013 aux ÉtatsUnis. En effet, Greg Kawchuk, professeur en biomécanique à l’Université d’Alberta a utilisé le robot pour mieux comprendre comment la manipulation vertébrale affecte les différents tissus vertébraux, mais aussi pour développer

des applications en chirurgie orthopédique. Les recherches par rapport au robot sont divisées en deux volets. En premier lieu, ils veulent analyser la performance du robot (fidélité de l’outil par exemple) et par la suite, en isolant les paramètres biomécaniques, ils font une série d’études sur la relation dose-réponse chez les humains lors de manipulations vertébrales. Le but ultime des recherches du professeur Descarreaux est bien entendu d’améliorer les soins donnés aux patients, mais également de bonifier la formation des étudiants en leur faisant utiliser du matériel novateur et technologique. (C.F.) PHOTO: ENTÊTE UQTR

L’équipe de recherche souhaite créer un robot capable de reproduire avec exactitude les gestes d’un clinicien.

PHOTO: COURTOISIE

L’association du Bacc Vert est en charge de l’organisation de la Semaine de réduction des déchets à l’UQTR.


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28 octobre au 10 novembre 2014

LA RECHERCHE À L’UQTR

Privilégier les repas en famille pour le bien-être des jeunes PHOTO : ENTÊTE UQTR

ALICE BAUDRY Journaliste

À l’heure de la rapidité, il est de moins en moins facile de prendre le temps de se mettre à table en famille. Marie Michèle Audet, étudiante à la maîtrise en éducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières, a mené des recherches sur l’importance et la pertinence des soupers en famille pour le bien-être et le développement des compétences chez les jeunes.

Marie-Michèle Audet présentera sous peu à Sherbrooke les résultats de son étude sur l’importance et la pertinence des soupers en famille pour le bien-être et le développement des compétences chez les jeunes.

Lors de sa recherche, Marie-Michèle Audet a mis en lumière que les rencontres parents-enfants autour de la table présentent des avantages probants, notamment pour la réussite scolaire des jeunes et leur bonne alimentation. S’intéressant à ce sujet pendant sa maîtrise,

mais aussi par le biais de son travail, Mme Audet explique : «J’ai œuvré comme agente de développement pour l’approche École en santé de la Commission scolaire de la Région-deSherbrooke. Ce travail m’a amené à collaborer avec l’Alliance sherbrookoise pour des jeunes en santé, pour la mise en place d’actions touchant la santé des jeunes». À la suite d’une vaste étude, l’Alliance a notamment constaté que le contexte social des soupers des jeunes se détériorait, avec pour effets négatifs une baisse de la réussite scolaire et de la consommation de légumes et fruits. L’Alliance a donc choisi d’intervenir à cet égard, en valorisant et en faisant la promotion des soupers en famille. «Pour ma part, j’ai participé à la validation des arguments scientifiques confirmant des liens entre la réussite scolaire et les soupers en famille, grâce à une recension d’études s’intéressant à ce phénomène», explique-t-elle.

Peu d’études au Québec La plupart des travaux d’étude portant sur les repas en famille ont été réalisés aux ÉtatsUnis et étant un sujet de recherche encore peu exploré au Québec, Marie-Michèle Audet a réalisé une étude sur le sujet dans le cadre de son projet de maîtrise. Elle a articulé ses recherches sur la réussite scolaire et la consommation de légumes et de fruits chez les adolescents, en lien avec les soupers en famille. Ainsi, Marie-Michèle Audet a mené une vingtaine d’entrevues auprès de jeunes âgés de 15 à 17 ans, au cours de l’année 2013.

Suite à sa recherche, Marie-Michèle Audet s’est rendu compte que les adolescents vivant dans un milieu familial où les parents sont sensibles à leurs besoins et leurs demandes ont des répercussions positives sur les résultats scolaires en mathématiques et en français. Il semblerait que beaucoup des jeunes répondants affirment alors que le souper leur offre un environnement particulièrement favorable aux échanges familiaux et aux confidences. Les adolescents mentionnent également qu’une alimentation saine influence leur bien-être physique et la qualité de leur concentration et de leur énergie, à l’école et lors des devoirs.

Suite à sa recherche, MarieMichèle Audet s’est rendu compte que les adolescents vivants dans un milieu familial où les parents sont sensibles à leurs besoins ont des répercussions positives sur les résultats scolaires en mathématiques et en français. Présentation des résultats La recherche consentie par Marie-Michèle Audet aura des retombées intéressantes. En effet, les résultats de ses travaux seront présentés dans la région de Sherbrooke, auprès d’intervenants en santé et en milieu scolaire. Ils serviront également à sensibiliser la population et les clientèles à risque quant à l’importance des soupers en famille.

49E CONGRÈS ANNUEL DE L’AESTQ

Des centaines d’intervenants sur le campus C’est à l’Université du Québec à Trois-Rivières que l’Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec (AESTQ) a décidé d’organiser la 49e édition de son congrès annuel, qui se tenait du 22 au 24 octobre. Cette année, les membres du comité local ont mis à l’honneur une thématique permettant un astucieux mélange de trois domaines: Science, technologie et innovation, tout un trio branché!. Dans une société régie par la mondialisation et la globalisation, l’innovation occupe une place centrale de ce triptyque. Selon le président du comité local, Ghislain Samson, l’innovation est un concept économique qui recouvre l’ensemble des activités économiques. Pour un scientifique ou un ingénieur, comprendre le concept d’innovation implique que l’on distingue bien le résultat concret (produit, service, procédé, etc.) de l’action d’innover, du processus abstrait qui permet de le réaliser. «Globalement, une innovation est une nouveauté, que ce soit un produit ou un service

par exemple, que l’on conçoit ou implante avec succès. Sur le plan individuel, l’innovation est le fait de rompre avec ses habitudes, de faire quelque chose pour la première fois ou d’être le premier à le faire en recourant à la créativité, ce que l’école peut permettre! En 2014, il devient difficile de parler de science et technologie sans y accoler l’innovation! », estime M. Samson. Or, aujourd’hui, on constate un désintérêt profond de la jeunesse à l’égard des sciences, alors que les besoins du Québec en main d’oeuvre qualifiée ne cessent de croître. Pourtant, de nombreux organismes promeuvent la culture scientifique et technique auprès des établissements scolaires, afin d’encourager l’apprentissage et l’enseignement de celle-ci. Mais qu’est-ce que l’innovation? Pour un enfant? Un adolescent? Un adulte? Quelle place occupe-t-elle ? Ce sont les questions auxquelles ont tenté de répondre les congressistes, lors de ces trois jours. Finalement, «le congrès de l’AESTQ se veut un rassemblement permettant aux participants de demeurer BRANCHÉS en matière de science et technologie», conclut M. Samson. (C.C.)


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ANCIENS ÉTUDIANTS: QUE SONT-ILS DEVENUS?

Hugo Bourdelais, la passion des mots Des premiers pas fructueux

CHLOÉ CANO Journaliste

Né à repentigny, mais originaire de Lavaltrie, Hugo Bourdelais est un ancien étudiant de l’Université du Québec à Trois-Rivières ayant effectué un baccalauréat en études littéraires. Un an après avoir terminé son parcours scolaire, où en est-il? C’est avec plaisir que ce passionné des mots a accepté de livrer un bilan. Hugo explique qu’il a développé assez un tôt un goût prononcé pour l’écriture. Il a d’abord obtenu un Diplôme d’études collégiales en Arts et lettres au Cégep de Joliette, puis il s’est orienté vers des études en enseignement du français, avant de finalement poser ses valises dans le programme d’études littéraires de l’UQTR. PHOTO: COURTOISIE

Au cours de l’hiver 2012-2013, parallèlement à ses études, le jeune homme se plonge dans l’écriture d’un recueil de poésie, qu’il réalise entièrement à l’aide d’une dactylo Canon datant de 1987. La période de rédaction dure cinq mois, à la suite desquels l’auteur soumet son manuscrit à une maison à une maison d’édition régionale. Bouc Productions, implantée à Joliette, qui répond alors positivement et décide de lui donner sa chance.

PHOTO: COURTOISIE

Il y a un an, presque jour pour jour, le 25 octobre 2013 précisément, l’auteur lançait ainsi son premier recueil de poèmes intitulé Faux Haïkus Für Elise. La consécration Il y a un an, presque jour pour jour, le 25 octobre 2013 précisément, l’auteur lançait ainsi son premier recueil de poèmes intitulé Faux Haïkus Für Elise. Tel qu’expliqué dans son Avant-propos, l’ouvrage «se divise en deux parties. La première partie se définit par la brièveté de ses poèmes et par la charge érotique qui la compose. La deuxième partie touche à la notion de dualité et aux rapports de force où le corps y est figuré comme un territoire». En fait, le livre regorge d’un espoir de renouveau, et tranche radicalement avec l’effet de mal-être que peut générer un changement de trajectoire inattendu. Un recueil dans lequel le corps, l’érotisme, la liberté et le renouveau ne font qu’un. À la question «pourquoi avoir choisi la poésie?», l’écrivain répond avec une simplicité déconcertante que «c’est un médium qui [lui] permet de construire une atmosphère en peu de mots».

Hugo Bourdelais a étudié à l’UQTR en études littéraires.

Et maintenant ? Aujourd’hui, l’auteur est en pleine préparation de son deuxième recueil Arraché du paysage, publié chez Bouc Productions, la maison d’édition lanaudoise avec laquelle il collabore depuis ses débuts. La sortie est prévue en décembre. Et le jeune homme a plus d’une corde à son arc puisque parallèlement à l’écriture de la poésie, il occupe un emploi au sein de l’exploitation agricole familiale. D’ailleurs, il a entrepris de suivre, dans quelques semaines, un cours en Gestion d’exploitation agricole. Que pouvons-nous souhaiter à cet auteur en devenir, si ce n’est une longue route jalonnée de succès? En plus d’avoir un talent indéniable pour l’écriture poétique, Hugo fait preuve d’une grande modestie et d’une belle humilité, qui

laissent souvent en admiration. Comme l’a si bien dit l’écrivain Romain Rolland (Nobel de littérature en 1915) : «Peu importe le succès, il s’agit d’être grand, non de le paraître».

L’auteur est en pleine préparation de son deuxième recueil Arraché du paysage, publié chez Bouc Productions, la maison d’édition lanaudoise avec laquelle il collabore depuis ses débuts. La sortie est prévue cet automne.


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SOCIÉTÉ ENTRE LES DEUX PÔLES

Les bases de la bipolarité KEVIN GAUDREAULT Chroniqueur

Différentes personnes connues dont des politiciens, artistes et scientifiques ont vécu la bipolarité. Toutefois, cette maladie n’atteint pas seulement que des gens célèbres, car elle touche environ de 3 à 5% de la population au cours d’une vie (Angst & Gamme, 2002; Kessler, Burglund et al., 2005). La bipolarité implique une alternance entre deux états de l’humeur, sur une période de temps significative. Premièrement, une période de temps où l’humeur est très élevée, et deuxièmement, une autre période où l’humeur est très basse. Dans des termes plus formels, nous nommerons respectivement ces deux phases comme étant la «manie» et la «dépression». Ces deux variations de l’humeur seront présentées à différents degrés, tout dépendamment du type de bipolarité vécue. Il y existe trois types de variations de l’humeur selon le modèle de type médical: la bipolarité de type I, la bipolarité de type II et la cyclothymie. Lorsque nous parlons de bipolarité de type I, il s’agit d’une alternance entre une phase d’humeur

très élevée (manie) d’une durée d’au moins deux semaines et d’une phase d’humeur très basse (dépression majeure) d’une durée de plusieurs mois. Alors que pour la bipolarité de type II, il est plutôt question d’une phase d’humeur élevée (hypomanie), mais de façon moins grande que pour le type I, suivie d’une phase d’humeur très basse (dépression majeure) semblable à la bipolarité de type I. Pour la phase dépressive majeure, elle est présente et tout aussi importante dans la bipolarité de type I et II. Durant au moins deux semaines, la personne doit avoir une perte d’intérêt marquée ou une humeur dépressive. Elle peut avoir un gain ou une perte de poids, des changements d’habitudes alimentaires, de l’insomnie ou de l’hypersomnie, de l’agitation ou un ralentissement physique, une fatigue constante et un manque d’énergie important, un sentiment de culpabilité et de dévalorisation, des pensées négatives et des difficultés de concentration. Ces manifestations ne sont pas toujours toutes présentes en même temps, toutefois elles doivent être marquées comparativement au fonctionnement précédent de la personne. La manie est caractérisée par une augmentation importante de la parole et peut comprendre des propos délirants (caractéristiques psychotiques). Il est possible que dans une phase de manie, une personne se prenne pour le futur premier ministre du Canada, en raison de ses

convictions profondes lors de discussions autour d’un feu avec des amis. Dans cette phase, la personne peut être facilement distraite et peut avoir une réduction du besoin de dormir. Elle peut aussi se lever après trois ou quatre heures de sommeil alors que cette habitude n’est normalement pas présente. Les idées peuvent défiler dans la tête et dans les conversations, au point d’impressionner les gens autour. Une agitation psychomotrice est présente et l’individu peut s’impliquer dans des activités plaisantes, mais à un niveau exagéré comportant des risques (ex.: dépenses excessives ou relations sexuelles imprudentes). Ces manifestations présentes dans la manie du trouble bipolaire de type I sont partiellement là dans la bipolarité de type II, à un niveau moins incapacitant. Contrairement à la bipolarité de type I, la personne en hypomanie peut continuer à vaguer à ses occupations familiales, professionnelles et sociales. La distinction entre les deux principaux types (I et II) de la maladie réside alors par la nature de la période où l’humeur est élevée. La manie présente dans la bipolarité de type I nécessite la plupart du temps une hospitalisation, comparativement à l’hypomanie de la bipolarité de type II. Dans le cas de la cyclothymie, elle est une alternance entre les phases de l’hypomanie et de dépression moins sévères que pour les deux types de bipolarité. Cette variation fréquente

doit avoir été présente durant une période d’au moins deux ans. Dans cette voie, la personne peut continuer à vaquer à ses occupations, ce qui fait qu’elle peut sembler moins facilement reconnaissable. Les gens en phase d’hypomanie peuvent sembler inspirés et motivés et être des personnes engagées dans ce qu’elles font. Le trouble bipolaire de type I peut avoir des ressemblances avec la schizophrénie, en raison de possibles propos délirants. Toutefois, dans la schizophrénie, les propos seront davantage bizarres. Ensuite, certaines personnes ayant une personnalité borderline peuvent avoir continuellement des comportements et humeurs changeantes. Toutefois, il s’agit dans ce cas d’une variation constante au quotidien, plutôt que de bipolarité. La prise de drogues comme la cocaïne ou les amphétamines, cause des symptômes semblables à la manie de la bipolarité (ex.: parole accélérée, agitation, diminution du sommeil). Il est nécessaire de savoir si la personne est en période d’intoxication, ou de sevrage, avant de conclure à la présence de trouble bipolaire. Les deuils, la démence et les causes médicales (ex.: effets secondaires de médicaments, problématique avec la glande thyroïde, diabète, apnée du sommeil) sont aussi à éliminer. Il est souhaitable que la population puisse être informée sur cette maladie, afin de pouvoir mieux accompagner les personnes qui en sont concernées.

parler. L’archéologie, ainsi que l’art rupestre tardif comme l’art levantin, prouvent l’existence de guerre organisée, et même de génocide, dès l’aube de la civilisation, soit 10 000 ans avant notre ère. L’arc et la lance été inventés avant la roue. Il est donc proprement naturel de s’entretuer. Avec le temps, comme pour toutes les facettes de notre condition, la guerre fût rationalisée, organisée et améliorée. La guerre devint la plus pure forme d’affirmation politique. Nous lui avons donné un cadre juridique, nous lui avons donné de l’estime et du mérite, mais n’est-ce pas là que de vaines tentatives d’embellir l’ignominie? Qui a-t-il de si vertueux à tuer ses semblables? Il fallut les deux guerres mondiales pour pousser la guerre dans ses derniers retranchements et faire enfin tomber le rideau de valeur et de mérite qui déguisaient l’horreur et la haine.

cachées derrière une illusion de contrôle. Et lorsqu’il s’agit d’un pouvoir capable d’anéantir toute vie sur Terre, l’erreur et la stupidité sont inadmissibles. Saviez-vous que nous avons flirté avec une guerre nucléaire à quatre reprises? La première fois, ce fut pendant la guerre de Corée, lorsque la Chine entra en guerre du côté de la Corée du Nord. En février 1951, pour être précis, le général américain Douglas MacArthur proposa au président de l’époque, Harry Truman, de bombarder la Chine et la Corée du Nord à l’arme atomique, question de mettre fin à cette guerre qui s’embourbait. Heureusement pour l’humanité, Harry Truman refusa ce plan et congédia le général. La seconde fois, ce fut lors de la crise des missiles cubains, du 15 au 28 octobre 1962. Pour faire court, l’Union Soviétique avait déployé des missiles nucléaires à Cuba, les États-Unis se sentir menacé, et dans la nuit du 27 octobre, lorsque pris fin l’ultimatum américain, il ne suffisait que d’un coup de feu pour déclencher l’apocalypse. Heureusement encore, Kennedy et Kroutchev firent prévaloir le dialogue sur les armes, au grand désarroi des militaires qui auraient tout donné pour une bonne guerre. La troisième fois, ce fut le 26 septembre 1983, lorsqu’une erreur dans le système informatique fit croire aux Soviétiques que l’OTAN attaquait. Très rapidement, l’erreur fût révélée et le calme revint,

mais cette erreur prouve le danger perpétuel que représente le mariage entre l’informatique et l’armement nucléaire. Finalement, l’incident méconnu de la fusée norvégienne eut lieu le 25 janvier 1995. Un groupe de scientifiques lança une fusée depuis la Norvège pour étudier les aurores boréales. Mais voilà, l’information sur ce lancement n’était pas montée jusqu’à la défense stratégique russe. Rapidement, les radars russes détectèrent la fusée et l’identifièrent comme étant possiblement un missile nucléaire américain. Ainsi, alors que la fusée scientifique montait dans l’ionosphère, l’armée russe tomba en état d’alerte maximale. Le président russe de l’époque, Boris Eltsine, fut réveillé et amené dans le bunker de commandement stratégique du Kremlin. La valise de contrôle de l’arsenal nucléaire russe fût ouverte, la clef fût tournée, mais Elstine hésita. Il ne pouvait se résoudre à l’idée que les Américains lancent une attaque nucléaire sur la Russie, c’était impossible. Et effectivement, après quelques minutes de stress intense, les radars furent en mesure de déterminer que la fusée se dirigeait loin de l’espace aérien russe et ne représentait pas une menace. Ce fut la seule fois de l’histoire ou une valise de contrôle nucléaire stratégique fut armée. Merci à Boris Eltsine d’avoir été patient. Le risque existe, l’erreur existe, et il y aura une prochaine fois.

TOUT EST BIZARRE

La guerre NICOLAS GAUTHIER Chroniqueur

La guerre est aussi vieille que l’humanité. Il est communément admis que le plus vieux métier du monde soit la prostitution. Probablement, mais un autre métier se perd aussi dans les origines de la civilisation humaine, le chasseur. À l’âge des cavernes, la guerre était omniprésente, non seulement contre nos semblables, mais aussi contre la nature. Il fallait chasser pour manger et il était nécessaire de se défendre des prédateurs. C’était bien avant le triomphe de l’humain sur la nature, bien avant l’oisiveté, et la condition humaine, jadis, ne se résumait qu’en la reproduction et l’acquisition de nourriture. La vie n’était que survie. Il est donc logique que le sexe et la violence soient des fondements de la condition humaine. C’est sans doute avec la sédentarité que la guerre s’est émancipée. La rivalité, le désir de posséder davantage et l’incompréhension haineuse à l’égard de la différence ont sans doute modelé les premières guerres à proprement

La bombe nucléaire C’est à l’arme nucléaire que nous devons la paix. C’est l’équilibre de la terreur, la certitude d’une destruction totale, qui étouffa enfin nos désirs de violence … du moins, pour l’instant. Il y a de l’espoir, après tout, la guerre froide s’est terminée sans destruction du monde. Néanmoins, il ne faut jamais oublier le caractère profondément faillible de l’humanité, la stupidité et l’erreur surgissent toujours un jour ou l’autre, souvent


SOCIÉTÉ

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CHANGER LA VIE

Regarder la mort en face? NORMAND LECLERC Chroniqueur

Je vous donne un aperçu du dialogue entre mon Moi et mon Je quand j’ai pensé rédiger une chronique sur la mort. Moi: «Quoi? Tu ne penses pas sérieusement leur parler de la mort à une étape de leur vie où les jeunes se sentent immortels, invincibles?» Je: «Allez, ne sois pas bête! Je te cite Épicure: «Quand on est jeune, il ne faut pas hésiter à s’adonner à la philo». Quant à Montaigne, à la suite de Platon, il précisera: «Philosopher, c’est apprendre à mourir».» Est-ce juste? Puis-je apprendre quelque chose que je ne ferai qu’une seule fois? Ne serait-il pas plus pertinent d’apprendre que je suis mortel... de façon à apprendre à vivre?

Où allons-nous? La mort répond à la troisième des grandes questions (après «d’où venons-nous?» et «qui sommes-nous?»). Et j’admets que c’est un sujet angoissant pour bien des gens. Pourtant, c’est un sujet essentiel... car pour accepter la vie, je dois accepter la mort : elle fait partie de la vie. La plupart des gens s’efforcent de ne pas

penser à la mort. Je tâcherai, en tant qu’être humain, en tant que philosophe, de penser la mort... non pas par quelque goût morbide, mais pour m’éveiller à la préciosité de la vie.

Refus de la mort? Supposons que je demande à un actuaire, «sur 100 chances, combien en ai-je de mourir?», que pensez-vous qu’il me répondra? 1, 50, 100? Pour sa part, John Maynard Keynes avait coutume de dire: «À long terme, nous sommes tous morts».

Quel est le prix à payer pour nier la mort? Si je ne peux accepter la mort, je serai incapable d’accepter la vie. Comment, alors, comprendre que la première attitude des gens, face à la mort, en soit une de refus? Pensons à la cryogénisation, la réincarnation, la résurrection: ne signifient-elles pas que l’un des traits les plus universels des humains est le refus de regarder la mort en face? L’inconvénient majeur de ce refus? C’est vraisemblablement ainsi qu’a commencé la religion: à la vue du premier cadavre. Et le culte des morts, lui, a probablement été la cause de la «naissance de l’âme». Dès que l’être humain a pris conscience de

sa mort, il a essayé de comprendre pourquoi. La vérité lui a paru irrecevable parce qu’il ne voulait pas mourir bêtement comme les animaux. Et il a imaginé tout un tas de fables surnaturelles pour se consoler. Quel est le prix à payer pour nier la mort? Il se résume en peu de mots: si je ne peux accepter la mort, je serai incapable d’accepter la vie (en particulier dans sa dimension sexuelle).

Qu’est-ce que la mort? Dans notre civilisation, on a fait de la mort un tabou... probablement pour nous maintenir angoissés artificiellement. Peut-elle être un sujet de réflexion? Sans l’ombre d’un doute! Tout ce qui fait partie de la condition humaine m’intéresse. Alors, qu’est-ce que la mort? C’est la cessation définitive de mes fonctions vitales, un point final à ma vie. Elle est la vérité à laquelle je dois faire face quand j’abandonne les contes de fées des petits enfants. Contre la mort, ni les remèdes du médecin ni l’argent des banquiers ne peuvent rien. Mais la mort n’a rien de tragique quand elle n’est pas un jugement dernier. Elle n’est qu’une étape dans ma vie, la dernière. D’ailleurs, la mort m’aide à prendre le temps au sérieux. Elle me dit: «Jour après jour, tu dépenses ta vie. Attention! Ta provision s’épuise. Profite de la vie!».

Absurdité? Ou joie de vivre? Nous naissons, vivons, mourons. Telle est la synthèse de notre vie. Une personne lucide, ayant pris conscience de l’inévitabilité de sa mort, non seulement lointaine, mais comme une menace planant continuellement au-dessus de sa tête, comme une possibilité pouvant s’actualiser à tout moment, peut, dans un moment de découragement, se poser la question: pourquoi vivre si je sais que je mourrai? En fait, on nous a tellement habitués, pendant 2000 ans de christianisme, à penser en termes d’éternité, que la croyance en une vie après la mort est présente dans toutes les mentalités. À tel point que si la possibilité d’une vie future disparaît, on considère sa vie comme une absurdité. Il est temps de réviser cette malheureuse façon de concevoir l’existence et de comprendre que la vie, non seulement a sa valeur, mais que c’est la seule qui compte... puisque c’est la seule que nous aurons. J’ignore ce qu’il en est pour vous. Ce que je sais, c’est que la plupart des gens rejettent l’idée de la mort. Quant à moi, je m’exerce plutôt à ne pas l’oublier. Nulle autre pratique ne donne à la vie une telle intensité. C’est la certitude de la mort qui me fait aimer ce goût de me sentir vivre. Il me suffit d’imaginer ma mort pour me sentir transporté par le simple bonheur de vivre. Essayez! Vous verrez.

LE MONDE EN QUESTIONS

Un monde créé ou issu d’une explosion? FABRICE SODOKE ET SHEILA GAUDREAU Chroniqueurs

Bien qu’il s’agisse d’une question d’envergure, je pense qu’il vaut la peine de la traiter. Remettre en question des idées reçues peut faire peur. Pourtant, peu de gens s’en sont vraiment trouvés plus mal. On attend aussi pleins d’histoires venant de certains scientifiques que finalement on ne s’y retrouve plus.

Mon expérience personnelle avec la science Comme vous tous, j’ai appris depuis le collège que l’univers a été créé à partir d’une explosion qui a donné aussi naissance à notre planète Terre. Comme tout bon élève, j’avais avalé cette pilule sans trop poser de question, car on m’avait fait croire que la science est capable de tout expliquer et qu’elle détient un instrument fiable pour saisir le sens et l’ordre du monde. J’y croyais à fond, probablement comme le commun des mortels, car par la science on a pu bénéficier d’inventions et de découvertes fabuleuses et extraordinaires. Ceci m’a même motivé à orienter plus tard ma carrière en recherche scientifique dans le but de contribuer à l’édifice du savoir. Mon entrée dans ce domaine m’a permis de voir finalement que

malgré ces découvertes qui ont révolutionné le monde, la science est toutefois limitée sur certaines questions et qu’elle ne peut pas tout expliquer.

Les fausses doctrines sur la science Je pense que certains scientifiques, dans leur zèle, dépassent le champ légitimement ouvert à la recherche scientifique. Il suffit aujourd’hui que quelqu’un parle en tant que scientifique pour que les gens s’imaginent que c’est la science qui s’exprime. Alors que la science est utilisée par certains comme prétexte pour défendre leurs dogmes. Or, force est de reconnaître que les questions de causalité, de finalité et de normes ne font pas partie de la compétence de la science. Ni les questions morales ni celles concernant le sens de la vie, d’ailleurs. Si c’est bel et bien le cas, la science ne peut donc pas expliquer la cause de la création de l’univers. Permettez-moi de m’expliquer.

Les fausses théories sur la création 1) Les dominos Pour moi, une seule observation de l’expansion de l’univers ne peut nous permettre de conclure que l’univers est simplement le résultat d’une explosion provenant de rien. Tout ce qui est matériel a besoin d’une cause première. À ce propos, Voltaire a dit : «L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait point d’horloger». 2) Une explosion qui produirait l’ordre? De plus, cette explosion a donné quelque

chose de structuré et d’harmonieux. C’est comme si tu disais à un ingénieur que l’explosion d’une montagne a donné naissance au pont Laviolette. Le fait de dire qu’une explosion a donné quelque chose de structuré ou qu’un «tout» a été créé à partir de «rien» va à l’encontre des lois physiques, car toute approche scientifique repose sur le postulat d’une nature structurée et unifiée par des lois.

Je ne connais pas un scientifique qui désavouerait l’affirmation disant que le monde est extrêmement ingénieux. 3) L’absence de démarche expérimentale? Pour que cette théorie soit valide, il faudrait la prouver expérimentalement comme toute autre démarche scientifique. Certains me diront toujours que c’est une question de temps. Bref, je pense qu’il va falloir être plus raisonnable et ne pas nous laisser embarquer dans le scientisme dogmatique qui veut régner dans notre société.

Un Dieu créateur Puisque le monde ne s’explique pas par lui-même, est-ce que notre observation et interprétation des choses qui nous entourent nous permet d’expliquer la création du monde? Bien que certains veuillent ignorer la question, il est difficile de contempler de superbes photographies des galaxies ou d’admirer la

diversité contenue dans l’univers et sa complexité, la beauté de la Terre et du monde vivant, sans nous poser la question suivante : d’où cela peut-il bien venir? Certains me diront que c’est le fait du hasard. Les merveilles sont trop nombreuses pour parler d’une combinaison hasardeuse d’hélium et d’hydrogène. Je ne connais pas un scientifique qui désavouerait l’affirmation disant que le monde est extrêmement ingénieux. S’il est autant ingénieux, l’idée d’un concepteur intelligent que je nomme «Dieu» qui serait à l’origine de cette conception devient donc une évidence. C’est comme des traces de pas laissées dans une dune et qui me permettent de conclure qu’il y a forcément quelqu’un qui est passé par là. De nos jours, des scientifiques contemporains sortent de leur silence pour parler du «principe créateur» afin de briser ce mythe. Je peux citer à titre d’exemple l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan qui a découvert en 2004 la plus jeune galaxie connue de l’univers (I Zwicky 18) et qui a publié plus de 230 articles sur la formation et l’évolution des galaxies. Si notre hypothèse sur l’existence d’un Dieu créateur est vérifiée, alors comment le trouver? Ce thème sera abordé dans notre prochain article. Pour conclure, je vais vous laisser avec ce passage de la Bible. «En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages.» Romains 1:20.


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SOCIÉTÉ

28 octobre au 10 novembre 2014

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

Non à la fluoruration de l’eau de l’incidence de la carie dentaire. En d’autres mots, le fluorure agirait seulement sur la surface des dents, il est donc inutile de l’avaler!

JEANFRANÇOIS VEILLEUX

Historique d’une controverse

Chroniqueur

L’été dernier, une nouvelle pétition a été lancée dans la région par Adam Garant afin de faire reculer le conseil municipal trifluvien. Plusieurs organismes, mouvements, certains dentistes et quelques commerçants de la région, dont les microbrasseries Le Gambrinus et Le Temps d’une Pinte, ont donné leur appui à cette initiative. Bref regard sur une mesure impopulaire, mais encore trop peu connue.

Qu’est-ce que ça mange en hiver? Selon la Coalition trifluvienne pour une eau très saine (CTETC.org), Environnement Canada classe le fluor comme un «déchet dangereux» et Transport Canada comme une «marchandise dangereuse». Mais il ne faut pas confondre le fluor, un élément naturel instable, hautement toxique et inexistant à l’état pur dans la nature, avec des fluorures que l’on ajoute à l’eau. C’est pourquoi on doit plutôt parler de fluoruration de l’eau. Or, les fluorures sont des déchets industriels toxiques que la loi interdit de rejeter ou de déverser dans l’environnement. Ainsi, les fluorures ne sont pas purs: ils sont contaminés à la base par des substances toxiques comme du plomb, de l’arsenic et du mercure. Quant au fluorure de sodium, il est un médicament selon la Loi sur la pharmacie (Règlement sur les conditions et modalités de vente des médicaments), mais ce n’est pas un médicament selon Santé Canada et l’Agence de Santé. Étonnamment, le fluor/ fluorure est officiellement classé par Santé Canada comme un produit chimique de traitement de l’eau et non comme une source d’un minéral pour la fortification des aliments. Fait important à noter, la fluoruration de l’eau n’augmente pas la potabilité de l’eau. Elle a pour unique but une possible réduction

Il y a plus de 60 ans que l’on entend parler de la fluoruration de l’eau potable. Au Québec, seulement moins de 3% de la population québécoise boit de l’eau fluorée. Selon la Coalition Eau Secours!, il faut rappeler que plusieurs villes se sont récemment retirées de ce programme controversé dont Québec en avril 2008 après l’avoir fait pendant 36 ans, la ville de Sainte-Marie en septembre 2009, Ville-Saguenay en mars 2010, Gatineau en mai 2010, puis Verchères en 2011. Certaines villes comme Châteauguay, Laprairie et Richmond se mobilisent présentement pour la faire cesser sur son territoire alors que d’autres comme Longueuil ont choisit logiquement le maintient de la non-fluoruration en raison d’une absence de consensus. En comparaison, le taux d’eau fluorée atteint 40% au Canada (60% en Ontario, mais nos deux provinces ont des taux de carie très similaires) et près de 66% aux États-Unis. À l’opposé, des pays qui ne fluorent pas ont une meilleure santé dentaire que les ÉtatsUnis, le pays qui fluore le plus. En Chine, en Inde et au Japon, la fluoruration de l’eau est même interdite. En Europe, seulement 2% des municipalités fluorent leurs eaux. Toutefois, lors de ses précédents mandats, le Parti Libéral du Québec (PLQ) a toujours défendu activement son Plan d’action de santé dentaire publique 2005-2012 qui voulait fluorer à 50%. En septembre 2011, le collectif Action Fluor Québec dénonçait fortement que le gouvernement libéral voudrait forcer la fluoration de l’eau dans toute la province. Malgré l’opposition d’une partie de la population, les élus municipaux de Trois-Rivières ont décidé en février 2014, à neuf voix contre sept, de recommencer la fluoration de leur eau. Active entre 1962 et 2008, cette méthode controversée avait pourtant été suspendue grâce à un moratoire discuté depuis au moins janvier 2011 mais adopté

en avril 2013. Trois-Rivières fera partie de la vingtaine de municipalités québécoises qui fluorure leur eau. Considérant que la commission d’avril 2013 n’était que consultative, le citoyen trifluvien Marc Benoît souleva dans Le Nouvelliste la question éthique suivante: peut-on forcer une population à consommer un produit dans un but médical sans obtenir son consentement préalable?

Le fluorure agit seulement sur la surface des dents, il est inutile de l’avaler!

la fluorose dentaire, une pathologie liée à l’excès de fluor. En ce sens, l’American Dental Association recommande désormais, depuis 2006, que les parents évitent l’eau fluorée dans les préparations destinées aux nourrissons. Il faut aussi ajouter à cela que 1% de la population serait intolérant ou allergique aux fluorures. Dans le dossier de la fluoruration de l’eau, c’est tout le ministère de la Santé qui n’a pas rempli son mandat d’informer la population ni ses obligations de considérer les impacts environnementaux et économiques ainsi que les alternatives pour la santé dentaire.

En bref

Risques et dangers Déjà en 1979, le ministère de l’Environnement du Québec publiait son Rapport sur les fluorures, la fluoration et la qualité de l’environnement, aussi connu sous le nom de Livre rouge. Parmi l’équipe, le docteur PierreJean Morin citait les effets secondaires de la fluoration de l’eau, dont le fait que le fluor occasionne un vieillissement prématuré du corps et le fait qu’il soit un mutagène qui provoque ou facilite la prolifération de plusieurs types de cancers. À ce sujet, il faut lire les travaux du Dr. John Yiamouyiannis. La fluoruration de l’eau est inefficace pour plusieurs raisons. Tout d’abord, seulement 1% de cette eau traitée sera bue. Un citoyen de Louiseville, Normand Lesage, explique bien le ridicule de la situation. «Si je donne une bouteille de 100 vitamines à quelqu’un et lui dis: Prenez un comprimé et jetez le reste de la bouteille, puis recommencez ainsi chaque jour». Une telle mesure est-elle acceptable?» Le fluorure utilisé pour l’eau n’est pas de qualité pharmaceutique, ni même médicale. L’eau fluorurée est également inutile pour ceux qui se brossent les dents régulièrement. De plus, même si son taux d’efficacité serait d’environ 20 à 40%, une trop grande consommation de fluorures devient carrément toxique voire dangereux pour le corps, s’attaquant notamment à la glande thyroïde et au système nerveux, ou encore directement à l’émail des dents à cause de

Payer pour ajouter des fluorures dans l’eau, dont à peine 1%, je le rappelle, est destiné à l’usage de la consommation humaine, dans une campagne qui cible stratégiquement une seule partie de la population, soit les familles à faible revenu, c’est un immense gaspillage de fonds publics (l’évaluation sommaire du coût de la mesure est de 300M$). C’est pourquoi je vous invite fortement à signer la pétition de la CTETS qui sera déposée au conseil de ville de Trois-Rivières en temps et lieu. Comme les appels d’offres seront lancés par la ville de Trois-Rivières en janvier 2015, afin de diminuer la qualité de notre eau quelque part d’ici l’automne 2016, il est toujours temps d’arrêter le train empoisonné avant son départ. C’est aussi ça les vraies affaires… En cette ère d’austérité – véritable massacre à la libérale – il serait temps que nos élus prennent des décisions plus éclairées pour soutenir la population et les gens nécessiteux. Des moyens plus efficaces, plus ciblés et beaucoup moins coûteux sont possibles, comme la distribution de dentifrice et de brosse à dent aux écoliers de la région, la prolongation des soins dentaires gratuits jusqu’à 18 ans, la visite systématique d’hygiénistes dentaires dans les écoles des milieux défavorisés, etc. Agissons avec prudence et intelligence. Deux ingrédients manquants dans la recette libérale du gouvernement Couillard.

Semaine du 27 oct. au 2 nov. 2014 Les mercredis de 14 h à 17 h, en rappel les vendredis à 17 h

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Artistes Propofol Salomé Leclerc Fanny Bloom Philippe Brach Mordicus Les Zerreurs Canailles Pandaléon Oli Laroche Dany Placard

Pièces La rivière Arlon Sammy Sammy Dans ma tête Miroir miroir Bonne fête Texas Basse-cour Rupture Aussi

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Artistes The Last Internationale The Barr Brothers The New Pornographers Rich Aucoin Elephant Stone Panama Wedding Broncho The Pretty Reckless Tops Gossling

Pièces Life, Liberty, and the Pursuit of Indian... Half Crazy Brill Bruisers Want To Believe Motherless Child (Love’s Not For War) Feels Like Summer Class Historian Heaven Knows Way to Be Loved Harvest of Gold


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ARTS ET SPECTACLES SALLE LOUIS-PHILIPPE POISSON

Un ludique Philippe Brach en ville sorti, en avril dernier, son premier album, La foire et l’ordre. ALEXANDRA LEMIRE

Déroulement de la soirée

Journaliste

Dans un élan de plaisir absurde, le fascinant Philippe Brach, dont le nom coïncide drôlement au qualificatif «braque», était présent sur la scène de la salle LouisPhilippe Poisson de la Maison de la Culture de Trois-Rivières le 16 octobre dernier. Cet auteur-compositeur-interprète un peu fou en musique, y a présenté son tout premier album, La foire et l’ordre. À 24 ans seulement, le jeune auteur-compositeur-interprète a déjà accompli ce que plusieurs ne sont pas en mesure de réaliser dans une vie entière. Originaire du Saguenay, Philippe Brach, Philippe Bouchard de son vrai nom, est sorti grand gagnant de Ma Première Place des Arts en 2013 en plus d’y remporter le prix de la chanson de l’année SOCAN. Il a également donné plus d’une centaine de prestations à Montréal et en région, tout en assurant les premières parties de Bernard Adamus, Vincent Vallières et des Sœurs Boulay. Celui qu’on caractérise de talentueux, authentique et charismatique, a

En trio avec Pierre-Olivier Gagnon à la basse et David Couture à la batterie, Brach a fait plaisir au public en commençant la soirée avec un de ses grands succès, Dans ma tête. «J’feel super malin à soir!», s’est-il exclamé entre deux chansons. Ses nombreuses interactions avec le public tout au long de la soirée semblaient plaire aux admirateurs du jeune homme très souriant et intense dans sa musique. Son accent saguenéen bien en évidence, mêlé aux plusieurs blagues ajoutées à son discours, venait faire sourire et rire les gens. En plus d’avoir chanté et joué toutes les chansons de l’album, Brach a réservé une surprise au public trifluvien en lui présentant trois nouvelles chansons toutes fraîches. Le public, très réceptif à ce qui se passait sur scène, a bien apprécié cette découverte musicale. Le petit manque d’organisation entre les musiciens et le chanteur est venu déstabiliser l’équilibre du spectacle bien installé, mais tournant tout cela en blague, le public a bien ri. Le moment le plus loufoque de la soirée est certainement lorsque Brach a demandé d’éteindre complètement les lumières de la

VITAPHONE DE BIOBAZAR

Nomination à l’ADISQ pour un collègue MYRIAM LORTIE Rédactrice en chef

Le producteur et animateur à CFOU 89,1, Dany Janvier, se mesurait à Misteur Valaire jeudi le 22 octobre dernier à l’Autre Gala de l’ADISQ, dans la catégorie album électronique de l’année. Bien qu’il n’ait pas remporté le Félix, l’artiste se dit très fier de cette reconnaissance de l’industrie pour son album Vitaphone, lui qui en est d’ailleurs à sa deuxième nomination pour son projet Biobazar, qui roule depuis 2005. C’est devant Misteur Valaire, qui était d’ailleurs de passage à l’UQTR au spectacle de la rentrée au début septembre, que Janvier s’est incliné. «Je m’y attendais tellement que lors du cocktail de nomination je suis allé les féliciter pour leur Félix.» Il faut dire que le groupe est en effet assez présent dans le paysage culturel québécois. «La fierté c’est surtout d’être nominé. C’est une tape dans le dos, une reconnaissance», lance celui qui avait déjà été en nomination à l’ADISQ

en 2009 avec son album Festin Nu. Dans un son à l’image de Biobazar, c’est-àdire ambiant expérimental world beat, l’album Vitaphone a failli se nommer Trame sonore pour film qui n’existe pas en raison de son ambiance qui rappelle une œuvre cinématographique. «J’aime la musique qui a des images», indique le producteur vidéo. Pour l’album Vitaphone, Dany Janvier est retourné à ses anciennes amours, soit de jouer des instruments comme la basse et le clavier. L’album étant composé, joué, produit et réalisé par lui-même, Dany Janvier, qui a même fait la conception graphique de la pochette, est d’autant plus fier de cette nomination prestigieuse, sachant qu’il ne bénéficie pas d’une grande équipe de production, ce qui est une des difficultés des artistes qui œuvrent davantage en région, surtout s’ils sont non-commerciaux. L’artiste compte d’ailleurs profiter de cette vitrine pour rechercher un éditeur pour rejoindre le marché de niche qui convoite sa musique. Biobazar est encore en création et Dany Janvier entrevoit un possible autre projet différent, dans un son encore moins grand public. Il est possible d’écouter Vitaphone au www. biobazar.ca.

salle afin d’interpréter une chanson soul. Se disant aimer par-dessus tout le soul, mais ne possédant pas les qualificatifs pour en faire, c’est-à-dire «être noir et avoir du soul», il a demandé au public d’user de son imagination et de visualiser le tout dans une noirceur absolue. Tout de suite après, il a repris la chanson Je fais de moi un homme de Daniel Bélanger, tout en la livrant à la manière Brach. Bien évidemment, le public, épris du jeune chanteur et guitariste a réclamé un rappel. Celui-ci est venu terminer la soirée avec une «vieille chanson», au titre encore inconnu, qui se retrouvera sur le prochain album.

PHOTO: A. LEMIRE

Pour public averti seulement Sans étonnement, les spectateurs début vingtaine constituent certainement le public cible de Brach. Ce type de musique plutôt hétéroclite ne s’adresse pas à un large public, puisque son folk-rock-country parle des «vraies affaires». Les textes bruts, marqués d’irrévérence, sortent les auditeurs de la zone de confort à laquelle ils sont habitués.

Philippe Brach lors de son passage à la salle Louis-Philippe Poisson de la Maison de la Culture de Trois-Rivières le 16 octobre dernier.


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arts et spectacles

28 octobre au 10 novembre 2014

FRANÇOIS BELLEFEUILLE REVIENT DANS SA RÉGION NATALE

Un spectacle décoiffant DAVE DUCHEMIN Journaliste

Rares sont les humoristes de la région qui ont réussi à percer et à s’établir sur la scène provinciale. Après François Massicotte voilà que le Trifluvien d’origine, François Bellefeuille, se positionne comme l’un des fers de lance de l’humour actuel au Québec. Avec ses cheveux hirsutes, ses cris incessants et son style unique, François Bellefeuille sait faire rire une foule de plus d’une façon. Il l’a d’ailleurs prouvé lors de son passage à la Salle Thompson de Trois-Rivières le 11 octobre dernier. D’entrée de jeu de son one-man show, l’humoriste François Bellefeuille annonce sur un ton ironique que les gens devront se retenir pendant une heure trente, car le spectacle ne comportera pas d’entracte. Voilà, le ton est donné. S’ensuit une kyrielle de blagues absurdes, presque tous excellents, dans lesquelles Bellefeuille est très à l’aise. Sur scène, il vole carrément le spectacle. Toute l’attention est portée sur lui, car la foule

veut connaître quelle est la prochaine simagrée que leur réserve l’humoriste. Sûr de lui, maîtrisant totalement son texte, François Bellefeuille s’amuse avec les gens et n’hésite pas à lancer des blagues à quelques spectateurs dont le rire est particulier. Diluant très bien son personnage, en enchaînant avec des numéros plus dramatiques au milieu du spectacle par exemple, Bellefeuille excelle dans l’art de dérouter le public et il n’hésite pas à inclure des éléments visuels au sein de son spectacle, question d’amener une interaction avec l’auditoire.

Avec ses cheveux hirsutes, ses cris incessants et son style unique, François Bellefeuille sait faire rire une foule de plus d’une façon. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Trifluvien utilise très peu les gags scatologiques, ce qui lui laisse d’ailleurs beaucoup de place pour décrire son personnage. Un personnage plutôt malchanceux, très solitaire et qui remet constamment en question le système au lieu de se remettre lui-même en question. Cette trame amène l’humoriste à pouvoir évoquer divers sujets de la vie d’adulte, comme la vie de couple,

PHOTO: COURTOISIE

L’humoriste François Bellefeuille était en spectacle à la Salle Thompson de Trois-Rivières le 11 octobre dernier. l’abonnement au câble et sa passion pour les animaux. On ressent d’ailleurs que ce dernier passage est en lien direct avec la passion réelle de François Bellefeuille dans la vie, lui qui a déjà été vétérinaire avant d’incarner le rôle d’humoriste. Très drôle du début à la fin, la seule chose qui nous laisse sur notre faim est la durée de du spectacle. Après seulement 1h30, on aurait aimé que le spectacle se poursuive tant

l’univers de Bellefeuille est riche, passionnant et enivrant. Une chose est sûre, le Trifluvien n’a pas fini de nous casser les oreilles avec son personnage au cours des prochaines années, car il est assis sur une véritable mine d’or avec cet homme déprimé de la vie. Un spectacle à voir sans aucun doute, qu’on pourrait même placer dans la catégorie des incontournables.

ALLIANCE D’IMPROVISATION LUDIQUE

Vive les calembours! Très imaginatif: voilà ce qui décrirait bien le spectacle qui s’est produit lors du match d’improvisation de l’Alliance d’improvisation ludique (AIL) qui s’est produit lundi le 20 octobre dernier. Un match enlevant qui a mis aux prises les Mariachis (Gabriel Lecompte, Marilyn Bédard et Francis Dugré-Lampron) qui affrontaient pour l’occasion les Normand Brathweight (Pier-Luc Larouche, Alicia Lemieux et Nicolas Demers-Jutras) devant une vingtaine de personnes présentes au Manchester Pub de Trois-Rivières. Les improvisateurs se sont livré un beau duel très égal dans un format trois contre trois. Ce qui détonne de ce concept, c’est qu’il y a très peu de joueurs dans chaque équipe, ce qui permet à chacun de pouvoir performer très souvent et ainsi montrer tout son talent. L’excellent Nicolas Demers-Jutras de la formation des Normand Brathweight s’est, entre autres, illustré à merveille lors d’une improvisation exploitant le style d’un téléjournal. Parodiant le style de l’acteur Will Farrell dans le film La Légende de Ron Burgundy, il a fait plusieurs expressions faciales qui ont su ravir les gens du public et qui lui ont valu de remporter le point lors de cette joute.

Une ligue participative Un des avantages d’avoir choisi le lieu du Manchester Pub comme endroit de prédilection des matchs est le caractère intime qui émane de l’endroit. Chaque spectateur a ainsi l’impression

qu’il fait partie intégrante du match. De plus, lors de chaque partie, des spectateurs sont invités à venir jouer eux aussi durant un moment bien spécifique du match. Ce caractère participatif fait en sorte que les gens ne sont pas passifs lors de l’écoute des joutes, car ils doivent se tenir prêts au cas où ils pourraient faire une irruption soudaine dans la partie s’ils sont choisis.

L’excellent Nicolas DemersJutras de la formation des Normand Brathweight s’est, entre autres, illustré à merveille lors d’une improvisation exploitant le style d’un téléjournal. Enfin, une autre particularité de la ligue réside dans le fait que chaque semaine, les spectacles sont filmés et sont ensuite diffusés sur YouTube un mois plus tard. Cela permet d’être vu par un plus grand nombre de gens et ainsi agrandir le bassin de spectateurs de la ligue. En plus des matchs réguliers, quelques-uns utiliseront aussi des thématiques spéciales, notamment la soirée d’Halloween, ainsi que le B’AIL B’AIL, une revue de l’année improvisée qui se déroulera au retour des vacances des fêtes. On pourra aussi y voir un spécial Saint-Valentin, ainsi qu’un match de lutte-improvisée. Rappelons qu’il en coûte 2$ pour assister aux matchs, qui se déroulent toujours le lundi, 20h, au Manchester Pub de Trois-Rivières. (D.D.)


arts et spectacles

www.zonecampus.ca

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LIGUE D’IMPROVISATION MAURICIENNE

Ouverture de la 32e saison ALEXANDRA LEMIRE Journaliste

Le 14 octobre dernier, la salle LouisPhilippe Poisson de la Maison de la culture de Trois-Rivières accueillait le match d’ouverture de la 32e saison de la Ligue d’improvisation mauricienne (LIM). Bleu, Rouge, Pêche et vert, chacune des équipes s’est présentée au public et a donné une idée aux spectateurs de ce que cette saison sera, soit un pur divertissement et des mardis soirs au plaisir garanti.

«Plus de joueurs, plus de sorties, plus de plaisir» Sous la direction du maître de jeu Benoît Pedneault, les improvisateurs ont commencé la saison en force en improvisant autour des «premières fois»: première journée de travail et premier rendez-vous. Amorcée avec le thème «plus de joueurs, plus de sorties, plus de plaisir», la nouvelle saison de la LIM offre cette année plus de variétés.

Alex Drouin, responsable des communications, affirme qu’à la LIM, «c’est de l’impro 365 jours par année». Sur ces paroles, le président Pascal Cholette-Janson, explique que «l’improvisation est devenue un incontournable dans l’écosystème culturel de Trois-Rivières. Ce n’est pas du théâtre et ce n’est pas de l’humour non plus. C’est une soirée de divertissement où tout est possible, rire comme pleurer. C’est accepter de se faire transporter au gré des comédiens-créateurs. La LIM est fière d’offrir un spectacle d’une qualité remarquable, et ce, à un prix tout à fait dérisoire». La ligue ne se donne pas en spectacle seulement à la Maison de la culture de Trois-Rivières, puisqu’elle a pour mission d’épauler l’improvisation à Trois-Rivières et en Mauricie. «Nous avons donc la chance de pouvoir rencontrer et former la relève dans les écoles secondaires, CÉGEP et même à l’Université», ajoute Pascal Cholette-Janson.

Des équipes plus nombreuses Suite au camp de recrutement du 27 septembre dernier, la LIM a décidé d’augmenter les équipes en passant de quatre à cinq joueurs

ATELIER PRESSE PAPIER

Alejandra Basañes, de l’Argentine à Trois-Rivières Le Centre de diffusion Presse Papier, situé sur la rue Saint-Antoine au centre-ville de Trois-Rivières, présente, jusqu’au 9 novembre 2014, l’exposition de l’artiste Alejandra Basañes, Los mensages perdidos. L’artiste d’origine sud-américaine, occupe maintenant la ville de Trois-Rivières depuis plus de dix ans. Elle est de plus membre de l’Atelier Presse-Papier depuis 2005. Dans son exposition Les messages perdus, l’Argentine a créé ses œuvres autour de son expérience de migration. Le dessin, la photographie numérique, la manipulation de l’image, l’estampe et le verre sont des techniques employées par Alejandra Basañes. Ses œuvres s’alignent derrière le thème commun de la communication. Dans les œuvres exposées, il est possible d’y repérer le lien entre la migration et le problème de communication qui la suit de tout près. «Toujours, il y a des messages dont le destin est la perte.

Au-delà des différences de langues, la diversité culturelle fait en sorte qu’il existe des messages qui se perdent en route», explique l’artiste.

Un portfolio bien rempli Alejandra Basañes est diplômée, mais également ancienne professeure d’arts plastiques à l’Université nationale de San Juan en Argentine. Ses études ne se sont pas arrêtées dans son pays natal, puisqu’elle détient également une Licence en arts plastiques de l’Université de Paris VIII et une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval à Québec. Ses visites un peu partout à travers le monde lui ont permis d’exposer ses œuvres dans plusieurs pays. L’artiste Basañes a été récompensée à de multiples reprises, tel en 2007, avec le Prix des arts visuels Stelio-Sole, remis lors de Grands prix culturels de Trois-Rivières, ou encore en 2011, où elle a reçu le Prix Arts excellence, en arts visuels, décerné par Culture Mauricie pour son exposition Migration et Transparence. (A.L.)

PHOTO: A. LEMIRE

L’œuvre Un parfum qui régresse sans retrouver son origine, d’Alejandra Basañes, 2014 est présentée au Presse Papier jusqu’au 9 novembre prochain.

PHOTO : A. LEMIRE

La LIM est l’une des plus vieilles ligues d’improvisation au monde, après la Ligue nationale d’improvisation (LNI) et la Ligue universitaire d’improvisation (LUI) à Québec. réguliers, en plus du substitut. «La ligue passe donc à 24 joueurs au lieu de 20», expliquent avec enthousiasme les deux directeurs artistiques Rémi Francoeur et Maxime Tanguay. «Avec tout le potentiel et le talent présents au camp de sélection, on ne pouvait pas le laisser aller», affirment-ils, d’où l’augmentation des joueurs bien appréciée par la ligue.

Avec les 1100 spectateurs reçus la saison passée lors des matchs réguliers, tout le conseil administratif de la LIM est confiant d’avoir autant de spectateurs cette année, voire même dépasser ce nombre. Les spectacles de la Ligue d’improvisation mauricienne sont présentés tous les mardis soirs, 20h, à la salle Louis-Philippe Poisson de la Maison de la culture de Trois-Rivières.


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arts et spectacles

28 octobre au 10 novembre 2014

DANS LES LUNETTES DU FRISÉ

Au commencement, il y avait le conte FÉLIXANTOINE DÉSILETSROUSSEAU Chroniqueur

Au commencement, il y avait la parole. Par l’oralité, le quotidien prenait sens, image et vie sous les mots d’une personne bavarde dotée du don de l’éloquence. Bien assis dans une chaise berçante autour de la table de cuisine ou emmitouflé dans une couverture autour d’un feu de camp, cet orateur, voire ce conteur, tricotait ses histoires à même le matériel que sont les mots, puis il les soufflait comme le vent. De fil en aiguille, les histoires de diables, de feux-follets et de loups-garous puisées au fin fond d’un camp de bûcheron ou d’une église se tissaient, captivant du coup un auditoire rassemblé autour de lui pour l’écouter et pour seulement passer le temps. C’était ça la soirée. Pas de Nintendo ou de Xbox ou de télévision, qu’une personne et des mots, tout simplement. Et des histoires, des fabulations, des contes, il y en a eu. Et heureusement, il y en a encore. Attention lecteur, dans le paragraphe qui suit, je vais faire mon professeur et amorcer une petite leçon d’histoire et de littérature sur le conte. Libre à vous de passer au paragraphe suivant. C’est à votre guise. Alors, la voici cette petite leçon : Pour diffuser la littérature canadienne-française dans les années 1800, l’impression se perfectionnant, les journaux ont joué un rôle de premier plan. Les histoires se racontaient sous forme de roman-feuilleton. Ces romans étaient véhiculés dans les journaux où une page leur était réservée. Les lecteurs avaient alors accès à une histoire qui se perpétuait de semaine en semaine. Devant ce besoin de raconter des histoires, deux moteurs de diffusions sont nés, et cette fois-ci sous forme de revues, Le foyer canadien et Les soirées canadiennes. Toutefois, que faire de tous ces diables, ces feux-follets et ces loups-garous qui se transmettaient de génération en génération par le fil de l’oralité? Le romancier Charles Nodier avait réponse à cette question: «Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du peuple avant qu’il les ait oubliées». Ces mots furent la devise de la revue Les soirées canadiennes, et du même coup sa mission, c’est-à-dire de faire mémoire des contes populaires québécois. Grâce à ce désir de faire mémoire, les contes populaires se racontent encore aujourd’hui. Ils ont été fixés, figés à l’écrit, de sorte qu’ils appartiennent maintenant à la tradition, et peuvent donc être transmis au fil des générations. Dans notre ère de l’éphémère, de l’instantanéité, certaines personnes prennent encore le temps de

recréer ces soirées autour du feu, ces soirs d’hiver où il n’y a rien d’autre à faire que de se raconter des histoires de canot volant, de pactes avec le diable, de vendre son âme, etc. C’est d’ailleurs ce que le Manoir Boucher de Niverville reproduit avec sa soirée Les vendredis du conte. Tout l’automne, quelques conteurs se donnent en spectacle au deuxième étage de ce lieu historique. Ce vendredi 24 octobre dernier, c’était au tour d’un conteur originaire de la ville de Québec nommé Maxime Plamondon de raconter son imaginaire. Au Québec, on dirait qu’on n’y échappe pas. Le diable semble toujours omniprésent dans les contes populaires, autant au sein du conte traditionnel que néo-traditionnel. Plamondon en a fait la preuve vendredi dernier. Le personnage principal de son conte était la fille de Satan roi des enfers. Autour d’elle gravitait une histoire de corruption entremêlée à la politique québécoise actuelle. Par exemple, dans son histoire, la Commission Charbonneau a été débaptisée et renommée la Commission du charbon. Malgré une thématique plutôt facile en ce scandale de la construction, le conteur a su tout de même manœuvrer dans les dédales du conte traditionnel pour l’actualiser, notamment lorsqu’il a repris le mythique canot volant de la chasse-galerie pour le remplacer par un bus volant. Tout de même ingénieux, mais, encore une fois, facile du point de vue de la construction narrative. Toutefois, ce n’est pas ce qui m’a le plus marqué. Non, c’est quelque chose de plus diabolique encore. Lors de son spectacle, il a dit une chose ce Plamondon. Il a dit : «Aujourd’hui, est-ce qu’il y a quelqu’un qui a encore peur du diable?». De toute évidence, non. Personne n’a peur du diable aujourd’hui. Et pourtant… Les colons, eux, avaient peur du diable. Les jésuites dans leurs relations (correspondances entretenues entre les jésuites en Nouvelle-France et leurs supérieurs à Paris) ne cessent d’attribuer les malchances et les défis qui les attendent à l’œuvre de Lucifer. Pire encore: ma grand-mère avait peur du diable quand elle était petite. Mais tout ça, ce monde traditionnel, a basculé en 1960. C’est là qu’ont chutées les murailles de la religion, les œillères que le peuple québécois s’étaient mises sur les yeux pour survivre, pour perdurer et procréer la francophonie dans la mer anglophone de l’Amérique. En un clin d’œil, pouf, ces murailles ont tombées, se sont effondrées. Et si le Diable n’avait jamais cessé son œuvre ? Et si c’était plutôt nous qui manquions de clés pour le décrypter ? Le vide, ce trou noir qui habite l’ère actuelle, nous empêcherait-il d’apercevoir toute l’étendue du mal ? Vendredi soir dernier, dans un vieux manoir de la Nouvelle-France, Plamondon gossait sur le coin d’une vieille table en bois une clé, une seule, pour perpétuer le désir de voir clair dans l’obscurité du vide.

THÉÂTRE JEUNE PUBLIC

Simplicité et qualité pour des enfants conquis PHOTO: LOUISE LEBLANC

Les enfants pénètrent l’imaginaire de la jeune Clara (Chantal Dupuis), perdue dans les bois, à la recherche de la voix d’une chanteuse d’opéra.

MARIECHRISTINE PERRAS Journaliste

La compagnie théâtrale originaire de la ville de Québec, Le théâtre des Confettis, est débarquée à la Salle Anaïs-Allard-Rousseau et a charmé les enfants de 4 à 8 ans avec sa production Clara dans les bois. Le dimanche 19 octobre dernier, la troupe a offert la première d’une série de cinq spectacles pour jeune public. La Maison de la Culture de Trois-Rivières a accueilli les familles et les écoles avec une médiation culturelle afin de préparer le jeune public au spectacle. Le théâtre des Confettis a clôturé sa tournée de spectacles, qui s’échelonne depuis mars 2013, ici même à Trois-Rivières. Les membres de la troupe sont d’ailleurs très heureux de présenter leur dernière étape dans cette salle chaleureuse et ce lieu de culture accueillant, tant pour les artistes que les familles et les écoles qui viennent s’offrir un moment culturel. «C’est une salle où on vient régulièrement, c’est une bonne salle, de bons publics. Si c’est ici que ça finit, c’est le fun! Il y a un festival de la poésie ici et je dis que quelque part ça imprègne les gens, la réception aux choses. Il y a une salle d’exposition, la bibliothèque en bas. On sent cette maison de la culture habitée», souligne Hélène Blanchard, cofondatrice de la compagnie. Clara attend son père sur un banc. Il est en retard. Les enfants pénètrent alors dans l’imaginaire de la fillette. Elle fera la rencontre d’une chanteuse d’opéra qui a perdu sa voix et de divers animaux. Malgré le caractère ambulant de la troupe, le décor de Marie-France Thibault est imposant. Les grands jetés qui descendent du haut de la scène et les jeux d’ombre ajoutent à l’atmosphère onirique de la pièce. L’environnement sonore et la musique de Jean-Frédéric Messier bonifient la mise en scène d’Hélène Blanchard. Le rythme soutenu de la comédienne Chantal Dupuis tient les enfants alertes et leur fait vivre une palette d’émotions simples. Finissante du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2008, elle a notamment reçu le Prix d’excellence Nicky-Roy en 2010, qui récompense un

comédien de la relève, en plus d’avoir été dirigée par Robert Lepage en 2011. L’écriture de Pier-Luc Lasalle offre une pointe d’humour et permet une certaine fantaisie. Le Théâtre des Confettis présente toujours des créations originales depuis sa fondation en 1977. Hélène Blanchard, Judith Savard et Réal Sasseville ont, dès le départ, opté pour une compagnie destinée à la tournée. «Avec l’enfant au cœur de ses préoccupations, la compagnie maintes fois prisée est reconnue pour l’audace de ses choix et son apport important au développement de la dramaturgie enfance-jeunesse», affirme l’organisation. Incarné par Maxime Perron, le personnage du père-narrateur propose une cassure dans le jeu plutôt solitaire de Chantal Dupuis. Le comédien de 31 ans, diplômé du Conservatoire de Québec en 2006, travaille depuis sa sortie de l’école, tant pour le jeune public que pour le public adulte. «J’ai vu des spectacles du Théâtre des Confettis quand j’étais jeune, donc après ça, de faire partie de ce spectacle-là, c’est agréable», confie fièrement l’acteur qui joue pour la deuxième fois pour cette compagnie. Valérie Boutin amorce sa carrière de comédienne avec le rôle de la chanteuse d’opéra. Fraîchement diplômée en 2012, la jeune femme vient ajouter un brin de folie à la distribution avec un personnage coloré, mais bien dosé. Le Théâtre des Confettis, qui a 26 spectacles à son actif, prépare un nouvel événement multidisciplinaire. Ce spectacle sans mot, sans paroles alliera les arts visuels, la musique, le théâtre et la vidéo. Actuellement en chantier, le jeune public pourra une fois de plus se familiariser avec le théâtre et les arts de la scène grâce au travail de cette compagnie. PHOTO: LOUISE LEBLANC

Les comédiennes Chantal Dupuis et Valérie Boutin évoluent dans le décor fantaisiste et stylisé de Marie-France Thibault.


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CENTRE CULTUREL PAULINE-JULIEN

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MANGE, LIS, AIME

Mouna Abed surprend La poésie du carnivore par sa vivacité DAVE DUCHEMIN Journaliste

Connaissez-vous la technique du monotype? Il s’agit de peindre une toile avec des encres à base d’huile sur une plaque de plexiglas imprimée sur papier. Du 5 octobre au 2 novembre se tient d’ailleurs au Centre culturel Pauline-Julien une exposition utilisant cette technique. En effet, l’exposition Horizons présentée par l’artiste montréalaise Mouna Abed, intègre aux estampes du dessin à l’encre de Chine, présente une technique de style monotype et emploie également la technique du transfert photographique. Préconisant des notions d’environnement et d’astronomie dans sa recherche, Mouna Abed tente de traduire dans un langage plastique l’évolution et les mutations dont fait objet notre planète: érosion, pollution, variations climatiques, avancées technologiques, et les conséquences

autant positives que négatives des actions portées par l’homme sur son milieu. Elle s’intéresse également aux mystères de l’univers d’un point de vue scientifique avec des sujets allant du Big Bang au trou noir. Celle qui décrit ses œuvres comme étant des paysages et des lieux imaginés en interaction avec le passage du temps utilise aussi des couleurs vives combinées à des lignes graphiques dessinées. La mise en commun de ces techniques permet ainsi à l’artiste de concevoir des univers abstraits comme des formes organiques, aériennes et linéaires. L’absence de couleur dans ses estampes est également un fait saillant de la méthode préconisée par l’artiste.

Une petite bio L’artiste Mouna Abed est née à Menton, France, en 1980. Elle est bachelière en arts visuels à l’UQAM. Après ses études, elle a effectué un séjour de perfectionnement individuel en estampe au Martha Street Studio à Winnipeg. L’artiste est représentée par la galerie La Guilde graphique et est membre de L’atelier circulaire à Montréal.

PHOTO : COURTOISIE

CAMILLE DURANDPLOURDE Chroniqueuse

Des poésies qui s’entrechoquent Qu’on se le dise, chasser le chevreuil ou se geler les fesses en novembre, ça n’a vraiment rien de sexy. Ce sont pourtant ces thèmes centraux qui façonnent le recueil de poésie Tailler les mammifères dans lequel on retrouve un mélange de carcasses saignantes, de paysages hivernaux et de chasseurs barbus. Il suffisait de joindre la prose dérangeante de Catherine Poulin et les courts vers de Mathieu Simoneau pour me convaincre de l’univers saisissant du carnivore armé et des beautés de l’hiver québécois.

Un recueil, deux poètes Dans Tailler les mammifères, deux plumes s’entrecroisent: celle de Catherine Poulin, lauréate du prix Piché de poésie de l’UQTR pour sa suite poétique inspirée de l’univers de la chasse, Tailler les mammifères et celle de Mathieu Simoneau, qui a reçu une mention au même prix pour Sur l’autre versant, que l’on retrouve en seconde partie dans le recueil. Tailler les mammifères réunit ces deux textes laborieusement construits et applaudis par la critique, avec raison: il serait difficile de ne pas y voir le talent des deux poètes, sortant des sentiers battus.

Épuiser le sujet Une photo très éclectique présentée par l’artiste Mouna Abed lors de la diffusion de son exposition Horizons au Centre culturel Pauline-Julien.

EXPOSITION LE QUÉBEC RACONTÉ PAR SA PUB

Quelle est la culture des Québécois? À quoi ressemblait le Québec des années 60? Quelles étaient les têtes dirigeantes de l’État à ce moment? C’est ce que met en lumière l’exposition Le Québec raconté par sa pub. Présentée jusqu’au 18 janvier 2015 au Musée québécois de culture populaire de Trois-Rivières, celle-ci montre l’évolution des Québécois au fil du temps, selon l’angle de la culture. L’exposition, réalisée conjointement par HEC Montréal le Centre d’archives publicitaires, présente les grandes étapes de l’évolution de la publicité québécoise. Elle met en valeur près d’une cinquantaine d’affiches, plusieurs artefacts et au-delà de 200 messages télé et imprimés qui ont marqué l’imaginaire populaire québécois. L’histoire de cette industrie est dépeinte de façon chronologique et passant par les années 1960 jusqu’à aujourd’hui. L’exposition met également l’accent sur non seulement les créations

publicitaires, mais aussi les artistes, artisans, agences et annonceurs qui ont eu le désir de créer des messages qui parlent spécifiquement aux Québécois. Plusieurs slogans mémorables défilent également tout au long de l’exposition. Enfin, il est intéressant de noter que cette exposition était à la base un projet de fin d’études supérieures en communication marketing de Marie-Luce Ouellet. Cette dernière voulait faire connaître l’industrie de la publicité et le métier de publicitaire et de communicateur. Cependant, le projet a pris beaucoup plus d’envergure que prévu, si bien qu’il fait partie des plus grosses productions présentées cette année à Trois-Rivières. L’exposition, qui se veut une rétrospective des publicités au Québec, montre en quelque sorte le génie de nos créateurs d’ici en plus de situer plusieurs faits marquants de notre histoire selon un élément de culture qui lui est associé. (D.D.)

bouche cousue». C’est en associant dans un même énoncé des éléments distincts que les deux auteurs nous prouvent que la poésie est le lieu de toutes les possibilités.

C’est dans une prose poétique que Catherine Poulin met en scène à la fois le chasseur et sa proie, à la fois le gibier qui «répand [s] on odeur de poisson pourri» dans la forêt et sa chair appétissante que l’on retrouve dans l’assiette. La poète ne s’est pas restreinte à n’exposer qu’une facette de l’univers de la chasse, mais décide plutôt de le présenter dans sa globalité, sans omettre les détails. Elle réussit à tailler des portraits saisissants et à nous les faire voir: les corps inertes et violentés des animaux entassés dans un pick-up sont si bien détaillés qu’ils nous apparaissent nettement à l’esprit, tout comme le chasseur qui a «plus de deux mois de barbe à n’en plus finir» et «le doigt en épilepsie sur la détente». Mathieu Simoneau, quant à lui, peaufine le lieu du prédateur et de la faune en poétisant les forêts enneigées québécoises.

La prose poétique de Poulin se place aux antipodes des poèmes épurés de Simoneau: Tailler les mammifères joue ainsi sur des plans opposés. La première partie est surchargée d’images variées et de longs vers qu’il faut parfois relire deux fois pour en saisir le sens. S’ajoutent à cela une teinte d’humour noir et des références à Boucle d’Or ou Winnie L’Ourson. Les histoires touffues de Poulin laissent ensuite place, dans la seconde partie, aux courts vers de Simoneau, souvent séparés par de nombreux espaces ou des pages entières. Le recueil de poésie repose ainsi sur une structure antinomique intéressante en oscillant entre la surcharge et l’épuration, entre l’univers cru du chasseur et une sage ode à la nature.

Pour une typo réussi La manière de placer les mots sur la page blanche n’a rien d’anodin en poésie: les deux auteurs de Tailler les mammifères l’ont bien compris. Catherine Poulin met en lumière des expressions saisissantes en créant une organisation typographique atypique: «Deuxième cargaison OH HISSE l’autre rejeton sur la table d’assemblage». La poète ponctue sa prose d’espaces, de majuscules, de points d’exclamation et d’italique et arrive ainsi à susciter l’intérêt du lecteur. Mathieu Simoneau nous transporte dans l’hiver québécois: les nombreux espaces blancs qui séparent ses vers ne sont pas sans rappeler le paysage québécois hivernal, envahi par des amas de neige. Superposer quelques poèmes de Simoneau sur ceux de Poulin est l’une des grandes forces du recueil: ce qu’ils perdent en lisibilité, ils le gagnent en créativité. Ce sont bien deux textes aux qualités forts différentes qui sont réunis dans Tailler les mammifères, mais l’on remarque, chez l’un et l’autre, le même souci du détail autant pour le choix des mots que pour la mise en page.

L’image et les mots Si le recueil n’est composé que de textes, sans illustration, les images abondent plutôt dans les poèmes. Catherine Poulin et Mathieu Simoneau ont en commun de créer des portraits surprenants, imagés, qui se tiennent loin du réel. La poète humanise le fusil de chasse : «L’estomac vide de ta carabine». Le poète, de la même façon, personnifie des paysages qui n’ont rien d’humain: «Ce matin la neige a l’air d’un enfant tranquille/il fait un temps de

PHOTO: ÉDITIONS D’ART LE SABORD

Éditions d’Art Le Sabord Catherien Poulin et Mathieu Simoneau Tailler les mammifères, 56 p. ***1/2


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28 octobre au 10 novembre 2014

LA LADY BIMENSUELLE

LIGUE UNIVERSITAIRE D’IMPROVISATION DE TROIS-RIVIÈRES

Les Gibson Girls Avant Kardashian, il y avait Gibson ALEXANDRA CARIGNAN Chroniqueuse

S’il y a des femmes qui ont fait couler beaucoup d’encre ces dernières années, ce sont les plus que fameuses sœurs Kardashian. Vous me direz que ce n’est pas une bonne chose puisqu’elles incarnent ce qu’il y a de plus superficiel chez nos voisins du sud. Elles personnifient envers et contre tous, l’idéal américain moderne, tant par leur style vestimentaire que par leur mode de vie. Les Kardashian ne sont cependant pas les premières à inspirer autant, puisqu’avant, il y avait Irene, Evelyn et Camille, les Gibson Girls.

Idéal imaginaire Contrairement à leurs homologues modernes, les Gibson Girls n’étaient pas des sœurs. En fait, elles ne se connaissaient même pas, et ne se sont jamais rencontrées. Avant de présenter leur vie, élaborons un peu le concept de la Gibson Girl. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, et la société vit l’industrialisation. Le rôle de la femme tend à changer, lui donnant une place plus proéminente en société. En 1887, Charles Dana Gibson, illustrateur américain connu à l’époque, décidera de créer la Gibson Girl, soit la personnification de l’idéal féminin américain. La Gibson Girl est une grande femme, mince à la taille, mais avec des formes généreuses. Elle a le cou élancé, des cheveux en chignon de type pompadour et aime beaucoup la mode. Elle fait du sport, est très moqueuse et aime bien plaisanter. Elle est égale à l’homme sans pour autant être du mouvement des suffragettes. Elle a une opinion sur les sujets tels que la politique et la culture, mais ne militera pas pour eux. Loin de se transposer à toutes les couches sociales, cette description de la femme parfaite de 1900 pouvait difficilement être atteinte par toutes les femmes. C’est au sein de la bourgeoisie et de la noblesse que l’on retrouve celles qui veulent atteindre cet idéal. Le travail est d’ailleurs multiple puisque non seulement il faut suivre des standards de beauté, mais aussi d’esprit et de personnalité. D’ailleurs, pour compléter correctement la Gibson Girl, il a fallu trois femmes différentes: Evelyn Nesbit, Camille Clifford et Irene Langhorn. Si les trois ont vécu aux États-Unis, leurs parcours sont des plus différents et opposés.

d’ailleurs un des croquis les plus connus de Charles Dana Gibson, L’éternelle question. Avec sa carrière de modèle, elle deviendra très vite populaire et c’est à travers les journaux et les photographies d’elle que Gibson la découvrira. Fougueuse et frivole, sa carrière est cependant teintée par le meurtre de son amant par son mari, qui la mènera dans l’alcoolisme. Vient par la suite l’actrice américano-belge Camille Clifford. En 1900, elle participe au concours d’un magazine qui veut trouver la femme qui ressemble le plus à la Gibson Girl, et le gagne haut la main. Avec sa taille de guêpe et ses hauts chignons, elle est considérée comme la plus connue des Gibson Girls. Après le tremplin que lui a offert le concours, elle va jouer sur Broadway et finalement dans plusieurs films. Cependant, elle n’est pas vraiment reconnue pour son talent d’actrice, mais bien plus pour sa beauté frappante. Finalement, la dernière des Gibson Girls est Irene Langhorn. Alors qu’elle est la moins connue, c’est surement elle qui fut la première puisqu’elle est la femme de Charles Dana Gibson. Si Evelyn et Camille étaient surtout connues pour incarner le corps de la Gibson Girl parfaite, Irene représentait l’esprit et la personnalité du personnage. Venant d’une famille distinguée, elle s’intéressera très tôt à la politique progressive, à la philanthropie, et sera reconnue pour ses talents dans différents sports. Elle utilisera particulièrement ses connexions mondaines pour faire le changement. Elle-même bien placé en société, son mari attirera lui aussi plusieurs cercles sociaux par sa popularité en tant qu’artiste. C’est la cause des femmes et des enfants qui la touchera le plus. Elle est d’ailleurs la fondatrice de Big Sister Inc à New York, un organisme qui promouvait le parrainage de jeunes filles démunies. Et contrairement à l’idéal de la Gibson Girl, elle prendra part au mouvement suffragette pour les droits des femmes. Chaque époque a son cercle d’influence, et les Gibson Girls en ont inspiré plusieurs au tournant du XXe siècle. Oui, il y avait un idéal corporel, mais aussi un idéal d’esprit, de présence qui va au-delà de la beauté et qui encourageait la femme à s’affirmer en société. PHOTO: CHARLES DANA GIBSON

Pas de relâche pour la LUITR PHOTO: A. LEMIRE

Les bandes d’improvisation sont mises de côté pour le confort des improvisateurs. ALEXANDRA LEMIRE Journaliste

La semaine de travaux et d’études n’a pas fait chômer la Ligue universitaire d’improvisation (LUITR) de Trois-Rivières puisque le jeudi 23 octobre était présenté, à la Chasse Galerie, l’événement unique qu’est la LUITR feutrée. La LUITR feutrée est un match spécial qui consiste à défaire les équipes régulières afin de ne former qu’une seule grande équipe. Dans cette dernière, les forces de six joueurs étaient réunies afin de donner un spectacle de qualité, hors saison régulière. Cet événement devenu une tradition de la semaine de travaux et d’études propose une formule beaucoup plus décontractée, où la compétition est mise de côté pour assurer le plaisir des improvisateurs et des spectateurs. La LUITR a de plus troqué son arbitre pour un maître de jeu afin de donner non pas des thèmes, mais bien des pistes aux improvisateurs qui nageaient dans une plus grande liberté. L’automne étant déjà bien entammé, Andréanne Tremblay, qui orchestrait le match, a amené les joueurs à jouer avec cette saison plutôt pluvieuse. Comme il n’y avait qu’une seule équipe, le public, sans droit de vote, n’avait

comme seule tâche plaisante que de regarder ce qui se déroulait sous ses yeux.

Une équipe bien unie Gabriel B. Houde, Myriam Lortie, Nadia Tranchemontagne, Marc Lachance, MarcAndré Marion-Flamand et Vincent Rainville ont livré un spectacle très agréable devant un public malheureusement manquant.

La LUITR feutrée propose une formule beaucoup plus décontractée où la compétition est mise de côté pour assurer le plaisir des improvisateurs et des spectateurs. La LUITR, habituée de jouer devant une Chasse Galerie pleine a très bien réussie sa soirée, même si seulement quelques personnes se sont déplacées afin d’assister au spectacle d’improvisation. Malgré ce fait, les joueurs avaient du talent et de l’énergie à revendre. Les improvisateurs ont offert une soirée riche en rires et en absurdité. Il est à noter que la LUITR est possiblement le seul événement où le public a la chance de voir quatre dindes de l’Action de Grâce parader fièrement sur la scène de la Chasse Galerie.

PHOTO: A. LEMIRE

Les trois muses La première Gibson Girls que je présente est Evelyn Nesbit. Elle arrive à New York en 1901 où elle débuta une carrière de modèle. Seulement âgée de 16 ans, elle impressionne par sa grande beauté naturelle et ses longs cheveux roux. Sa chevelure inspirera

Gibson Girl : The Social Ladder. La LUITR offre aux spectateurs des moments de bonheur en continu.


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RENTRÉE LITTÉRAIRE DE LA MAURICIE

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CINÉMA D’AUJOURD’HUI

À vélo sans livre, es-tu La fleur de l’âge / Le dernier diamant tombé sur la tête? LOUISÉTIENNE VILLENEUVE

PHOTO: CULTURE MAURICIE

Chroniqueur

La fleur de l’âge «Personne n’aime les vieux.»

Les biblio-vélos ont permis de faire des rencontres intimistes et cocasses avec des intervenants du milieu littéraire de la Mauricie.

MARIE-CHRISTINE PERRAS Journaliste

Sous le thème À caractère mobile, la deuxième édition de la rentrée littéraire de la Mauricie a été soulignée le mercredi 15 octobre dernier. Devant les locaux de Les Éditions d’art Le Sabord, plusieurs représentants de Culture Mauricie de divers organismes culturels ainsi qu’un bon nombre d’auteurs et d’éditeurs se sont rassemblés afin de célébrer le livre et sa mise en marché. «Cet évènement est l’occasion de faire découvrir la richesse et la diversité de la vie littéraire d’ici en attirant l’attention sur les livres, les maisons d’édition, les libraires et les évènements qui animent ce secteur particulièrement en mouvement cet automne. Une thématique qui met en lumière la grande transformation que vit présentement le secteur du livre», affirme l’organisation. C’est donc tout près de 60 ouvrages et une douzaine d’évènements en tous genres qui ont été dévoilés lors de cette journée. Afin de faciliter des rencontres avec les différents intervenants du milieu, une petite balade en vélos-taxis a eu lieu dans les rues du centreville de Trois-Rivières, devenus biblio-vélos pour l’occasion. À la fin de la virée, c’est à La P’tite Brûlerie que l’activité se poursuivait. La propriétaire des lieux, Céline Brisson a récemment ouvert ses portes à Guy Marchand, lui permettant ainsi de faire renaître sa bouquinerie L’Histoire sans fin. Dans cette ambiance hautement littéraire aux douces odeurs de nectar noir, le très actif Sébastien Dulude a animé l’avant-midi et Guy Marchand a utilisé sa plume de poète afin de dévoiler une programmation prometteuse dans le secteur littéraire mauricien. Parmi la variété d’auteurs se trouvaient Alexandre Dostie et Patricia Côté. Cette cohabitation vient démontrer l’éventail très vaste de styles, de genres et de publics cibles. Dostie vient de publier son tout premier recueil de poésie aux Éditions de l’Écrou. Sa poésie incisive, orale et brute est disponible à la Librairie L’Exèdre sous le titre Shenley. Pour sa part, Patricia Côté a lancé son premier livre pour bambin Où es-tu petite boule

rouge?, publié aux Éditions de la Bagnole. Cette petite boule rouge qui cherche à trouver sa voie essaie différentes choses jusqu’à ce qu’elle trouve sa place. «L’illustrateur Ya-Yo, reconnu internationalement, a su créer des images épurées en toute sobriété, des dessins doux qui mettent en valeur la petite boule rouge», annonce fièrement la nouvelle auteure. Le livre voyage en France et se retrouve dans certaines librairies outre-Atlantique. Patricia Coté confie qu’elle aimerait bien animer des ateliers dans les maternelles ou les centres de la petite enfance afin d’amorcer un dialogue avec les enfants. Les Écrits des Forges, qui publient des auteurs de partout au Québec, offrent 14 publications jusqu’en février 2015. La maison d’édition travaille aussi en coédition avec le Mexique, elle publie entre cinq et dix livres bilingues par année. Ce sont parfois des textes québécois traduits en espagnol ou des écrits mexicains traduits en français. Parmi les têtes d’affiche pour cette rentrée automnale se retrouve l’auteur, musicien et slameur David Goudreault, avec S’édenter la chienne, qui dégaine une poésie orale. Pour sa troisième publication aux Écrits des Forges, Patrick Boulanger offre Tuer les fantômes. «C’est un recueil très intimiste, qui vient vraiment chercher la douleur dans son caractère universel, il est très poignant, très très beau», affirme Delphine Lefebvre des Écrits de Forges. Cette rentrée propose une programmation diversifiée, allant d’un déjeuner avec des auteurs qui écrivent à quatre mains à une soirée de poètes de robe de chambre en passant par un festival de la BD. La programmation complète est disponible sur le site internet de Culture Mauricie au www.culturemauricie.ca. PHOTO : M.-C. PERRAS

Guy Marchand a mis sa plume et sa théâtralité à contribution afin de présenter la programmation tout en poésie et en humour.

Être vieux n’est pas un mal, si on accepte de vivre selon son âge. Alors que La fleur de l’âge se donne pour prémisse de promouvoir cette maxime en présentant le parcours d’un sexagénaire progressivement confronté aux réalités de la vieillesse, le film entretient simultanément l’idée qu’un cœur jeune ne vieillit pas, ce qui donne au message final quelques notes ambiguës qui plairont sans doute à certains (probablement les plus âgés) et déplairont à d’autres (probablement les plus jeunes).

À la limite du triangle amoureux intergénérationnel, la relation des personnages donne lieu à plusieurs échanges savoureux, qui étonnent par leur honnêteté. Le dérangement suscité par cette ambivalence ne se situe pas dans le message lui-même, qui est de valoriser la vie peu importe le nombre d’années que l’on porte, mais plutôt dans le traitement, qui tente à l’excès d’être au goût du jour et d’insuffler une jeunesse à ceux qui ne l’ont plus. Avec l’emploi de musique indie et de plans qui rappellent vaguement les publicités adressées aux 20-30 ans (la sortie de Gaspard avec sa maîtresse deux fois plus jeune que lui, par exemple), la réalisation tombe dans le piège de chercher à défendre que ce qui est « vieux » n’est pas nécessairement « dépassé ». À ce niveau, le film contrevient à sa propre leçon, qui est précisément d’accepter qui l’on est. Au-delà de cette lacune qui en perdra plusieurs, le film possède plusieurs dimensions intéressantes qui lui donnent son originalité et qui s’expriment principalement dans la dynamique unissant les personnages de Gaspard (Pierre Arditi), son père (Jean-Pierre Marielle), Zana (Julie Ferrier) et son mari (Radivoje Bukvic). À la limite du triangle amoureux intergénérationnel, la relation des personnages donne lieu à plusieurs échanges savoureux, qui étonnent par leur honnêteté. Dans le rôle de Zana, personnage déjà charmant en lui-même, Julie Ferrier fait preuve d’une interprétation très agréable, sachant transmettre la fantaisie de la Slovène sans la rendre pour autant irréfléchie. Le duo d’Arditi et de Marielle connaît aussi ses moments (surtout lors des dernières scènes), malgré que les deux acteurs soient à l’occasion un peu trop appuyés dans leurs intentions. La fleur de l’âge n’est pas un film promis à une longue vie, mais son écoute peut tout de même parvenir à réchauffer le coeur de ceux qui ont le mal de l’âge. Qu’ils soient vieux ou non.

Le dernier diamant «Vous êtes en train de subir un vol organisé.» Si le cinéma français des dernières années ne s’est pas démarqué par la qualité de ses thrillers à l’américaine, Le dernier diamant se révèle pour sa part un exercice réussi. Par une maîtrise peaufinée du genre, Barbier présente un film à la fois rythmé et captivant, qui rappelle la saga des Danny Ocean, l’humour en moins. Si on ne peut pas dire que le film repousse les limites du thriller, il est appréciable du moins de constater qu’il respecte ces dernières avec beaucoup de fidélité. Tout au long du film, les péripéties s’enchaînent avec fluidité et cohérence (sauf pour la séquence de l’ascenseur à la fin du film, au dénouement un peu forcé) et la réalisation fait preuve d’une pédagogie efficace pour s’assurer que le spectateur ne se perde pas dans le défilement de l’information. Si les connaisseurs peuvent anticiper sur plusieurs éléments de l’intrigue (encore ici, la ressemblance avec Ocean 11 est frappante), certains moments sauront tout de même les raccrocher à la trame narrative (la scène du bateau relance ni plus ni moins une seconde quête qui viendra satisfaire le spectateur qui aurait tout deviné de la première). Pour soutenir l’intensité et le rythme nécessaires au succès de tout bon thriller, Yvan Attal (Simon) et Bérénice Bejo (Julia) font preuve d’une belle qualité d’interprétation, laissant deviner par le jeu ce qui aurait été trop long de retransmettre par le texte. À ce sujet, il importe de souligner le travail de la direction d’acteur, qui a su synthétiser les éléments importants de chaque personnage sans les rendre trop stéréotypés (ce qui est souvent le risque dans cette catégorie de films tournés principalement vers l’action). Le dernier diamant vaut en somme le détour pour ceux qui désirent vivre une soirée de suspense, mais qui éprouvent des doutes quant aux nouvelles sorties américaines trop souvent orientées vers le grand public. De tels films nous rappellent qui plus est (et avec plaisir) l’importance d’un scénario bien travaillé, tout comme la surestimation des bienfaits d’un budget faramineux sur le rendu final d’une œuvre.

Prochainement au Cinéma Le Tapis Rouge www.cinemaletapisrouge.com Ceci n’est pas un polar de Partick Gazé (à partir du 31 octobre - drame québécois mettant en vedette Roy Dupuis) Maps to the Stars de David Cronenberg (à partir du 5 novembre - récipiendaire du prix de l’interprétation féminine au Festival de Cannes 2014 pour Julianne Moore) Gemma Bovery d’Anne Fontaine (à partir du 7 novembre - comédie française mettant en vedette Fabrice Luchini)


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arts et spectacles

28 octobre au 10 novembre 2014

SOIRÉE DU CERCLE DE CONTEURS DE TROIS-RIVIÈRES

Une tradition qui ne doit pas se perdre Quelques semaines avant Halloween, le Cercle de conteurs de Trois-Rivières, qui se réunit plusieurs fois par année, organisait une soirée gratuite au Musée québécois de culture populaire. C’est donc le 17 octobre dernier, au fond du salon du musée, tous installés les uns près des autres, que les conteurs ont écouté Michel Deschenes, conteur chevronné et fondateur du Cercle, débuter la soirée avec des histoires venues d’une autre époque, remplies de sorcières et de fantômes. C’est en informant l’assistance sur la provenance des traditions entourant la fête des Morts que la soirée a été lancée. Alors qu’autrefois les gens se déguisaient pour faire peur aux esprits, dans certains pays, comme le Mexique, plusieurs festivités sont consacrées encore aujourd’hui à la journée des morts (Dia de Muertos), débutant le 31 octobre et commémorant ceux disparus dans la dernière année. Deschenes a ensuite pris les devants en mettant en scène une histoire de sorcières, au grand plaisir de tous. Marie-Pierre Jolibois a enchaîné avec quelque chose de plus grivois, ton qu’elle aime beaucoup adopter dans la plupart de ses histoires. «J’aime beaucoup le côté subtil des non-dits, ça surprend à tout coup!» Continuant dans la même lignée, Jacques Archambault a tenu le public en haleine avec sa version d’une blague qui n’en finissait plus, mais qui a eu l’effet escompté. Un peu cabotin, il était très fier de son coup.

Deschenes. Souvent, les conteurs arborent des costumes d’époque pour s’harmoniser avec le thème de la soirée à laquelle ils participent, car ils sont souvent appelés à conter pour des évènements spéciaux, comme Halloween. Le partage est une valeur très importante pour Michel, et il espère transmettre sa passion pour tout ce qui est tradition orale et contes. «Quand je fais une soirée du Cercle de conteurs, ce que j’aime, c’est que l’assistance participe. On connait tous un conte, une histoire, une légende, ou même une blague que l’on peut adapter. Il ne faut pas que l’on perde cette tradition orale qui existe depuis des lustres.» C’est pour cette raison qu’il préfère que les gens soient installés en cercle, au même niveau, pour enlever le concept de spectacle. «C’est un partage d’histoires, plus qu’une prestation», complète Michel. Le Cercle de conteurs de Trois-Rivières organise des soirées comme celle-ci quand l’occasion le permet, souvent lors d’une célébration spéciale. En janvier prochain, l’organisation présente le grand concours de menterie traditionnel, qui se déroulera à Trois-Rivières. La plus importante soirée pour eux reste le 21 mars, soit la Journée mondiale du conte. Il y aura également une soirée à surveiller aux alentours de Noël, une pour la St-Valentin, ainsi qu’une autre à la Saint-Patrick, que Michel affectionne particulièrement pour ses contes de lutins et de farfadets. (C.F.)

GALERIE D’ART DU PARC

Rencontre du troisième objet MARIE-CHRISTINE PERRAS Journaliste

La Galerie d’art du Parc accueille jusqu’au 7 décembre prochain l’artiste argentin José Luis Torres. L’exposition Va-et-vient occupe le rez-de-chaussée de la galerie et propose huit sculptures surprenantes. José Luis Torres, Québécois d’adoption, travaille avec des objets usuels qu’il métamorphose en sculptures ludiques favorisant ainsi le dialogue entre l’art et la vie. Cet enchevêtrement du réel quotidien et de l’imaginaire de l’artiste plonge le spectateur dans un univers loufoque et surréaliste. «Au-delà de leur aspect parfois rudimentaire, mes œuvres touchent à la notion de mémoire d’un lieu, d’un bâtiment et de leurs habitants. Dans mes projets, les œuvres sont «mises en scène» de façon à repenser les modes conventionnels de présentation d’une œuvre d’art, mais aussi l’image idéalisée du travail de l’artiste», souligne-t-il. Que ce soit par la multiplication de cônes orange - pas ceux qui se prolifèrent sur les PHOTO: M.-C. PERRAS

PHOTO: COURTOISIE

À chaque conteur son histoire Dans le Cercle, chaque conteur est différent et apporte sa touche personnelle. «Je commence toujours mes contes avec une formule, et plusieurs conteurs font de même, c’est notre particularité à chacun. En plus, ça nous permet de rentrer dans le personnage», explique Michel

Michel Deschenes du Cercle de conteurs de Trois-Rivières.

L’accumulation d’objets transforme la réalité en un monde imprévu.

PHOTO: M.-C. PERRAS

Les objets usuels qui font partie du quotidien revêtent un tout autre aspect et deviennent quasi effigie. routes du Québec, mais bien ceux des cours d’éducation physique – par l’intégration de panneaux de signalisation, par l’ajout d’un sceau à eau d’érable ou encore par l’assemblage de fil électrique et de lumières sur un diable à déménagement, l’artiste amuse et remet en question l’identité même de l’objet. «Au sein de mes projets récents, j’aborde la question de la valeur de l’objet comme témoin de l’histoire et son statut paradoxal, à la fois fondamental et accessoire. Accordant un intérêt particulier à la valeur formelle et symbolique de l’objet, je propose dans chaque projet une série d’expériences où les particularités du lieu, tant architecturales, culturelles que sociales sont intrinsèquement liées», ajoute Torres. À l’étage supérieur de la Galerie d’art du Parc, il est aussi possible de visiter l’exposition de Julianna Joos. Elle présente un grand nombre de toiles tissées dans un procédé hors du commun et assez complexe alliant métier à tisser et programme informatique. Issue de l’estampe, cette artiste travaille surtout le thème de la chauvesouris et vient donner une nouvelle avenue à l’art de l’impression avec cette hybridation.


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CENTRE D’EXPOSITION RAYMOND-LASNIER

Un lieu, deux expositions, une multitude d’interprétations Un passage au centre-ville de Trois-Rivières nécessite assurément une petite visite au Centre d’exposition Raymond-Lasnier où, jusqu’au 23 novembre 2014, sont présentées les expositions respectives de Steve de Bruyn et d’Isabelle Gauvin.

Contes urbains incluant ou non un poulet, d’Isabelle Gauvin Isabelle Gauvin, diplômée de l’UQTR en arts plastique, enseigne les arts dans les écoles primaires et secondaires. Oeuvrant également comme artiste professionnelle à l’Atelier Silex, Isabelle expose pour la première fois, dans un endroit dit professionnel. Dans le domaine des arts depuis 15 ans et utilisant des médiums mixtes comme l’encre, la peinture, l’acrylique et le bois gravé, l’artiste Gauvin exposait auparavant dans des cafés et des bibliothèques. Elle présente, dans son exposition Contes urbains incluant ou non un poulet, le résultat de deux ans de travail. «Ce qui m’intéresse par-dessus tout c’est

l’être humain, car il regorge d’imperfections. L’individu m’impressionne particulièrement par son désir inatteignable d’être parfait, tant dans sa constitution que dans ses actes. L’imperfection est omniprésente. Ce thème transparaît à travers mes peintures, mes installations et les manoeuvres effectuées : la peur, la malformation, la folie, le repli sur soi, etc. Malgré des thèmes sérieux, ceux-ci sont traités de façon ludique et colorée, puisqu’il m’apparaît nécessaire de traiter le sujet de l’imperfection avec légèreté.» Isabelle Gauvin situe ses créations du côté des oeuvres picturales et graphiques, mais les caractérise particulièrement d’oeuvres narratives. «Mes installations deviennent des tremplins de réflexion, mes peintures racontent les humains.» Elle propose même aux gens de choisir une ou plusieurs oeuvres et d’en faire leur propre interprétation. Les visiteurs écrivent leur «petite histoire» sur un bout de papier qu’ils collent ensuite sur le babillard prévu à cet effet. «Comme je ne serai pas à côté de mes uvres pour toute

la durée de l’exposition, j’aimerais bien savoir ce que les gens pensent de ce que je fais, la vision qu’ils ont de mes œuvres.» Les deux expositions présentées au Centre d’exposition Raymond-Lasnier, au contraste très accentué, font voyager les spectateurs dans différents univers.

Il passe à l’intérieur, de Steve de Bruyn Steve de Bruyn, vivant et travaillant à London en Ontario, expose à Trois-Rivières après avoir exposé, cette année, au Nouveau-Brunswick, en Colombie-Britannique et en Ontario. Dans son exposition Il passe à l’intérieur, l’univers du skateboard est le point central. Le skateboard, perçu par l’artiste comme de l’art, souhaite « élever le langage visuel de la rue vers celui des beauxarts. » Steve de Bruyn a créé presque l’entièreté de ses oeuvres sur place au Centre d’exposition Raymond-Lasnier et ce en seulement 4 jours, dans la semaine précédant l’ouverture de l’exposition. Parmi les oeuvres présentes, quelques-unes sont d’anciennes oeuvres qui ont

PHOTO: A. LEMIRE

Isabelle Gauvin et son oeuvre Porte-Jambe (2014) qui consiste en des médiums mixtes sur bois. été modifiées afin de leur donner une nouvelle vie. Alors que la grande majorité est fraîchement créée, certaines de ses œuvres appartenaient donc jadis, à une autre exposition. Des matériaux utilisés sur ses anciennes installations sont très souvent la base de la construction d’une nouvelle création. (A.L.)

EXPOSITION À LA GALERIE r3 DE L’UQTR

Et si la montée de la sève d’un érable pouvait être entendue? CAROLINE FILION Journaliste

Il y a de cela quelques semaines et jusqu’au vendredi dernier, l’exposition de Lorella Abenavoli, VERTICALE, L. son d. le m..tée d. .a sève d..s un a.bre au pr..temps, se tenait à la Galerie r3 de l’UQTR. L’artiste franco-italienne vivant à Montréal y présentait «l’œuvre de sa vie», d’après ses dires lors du vernissage le jeudi 9 octobre. L’idée derrière cette sculpture vise la création d’un espace visuel et sonore dans lequel on entend la montée de la sève dans un érable au printemps. S’intéressant beaucoup au domaine de l’art audio et aux pratiques installatives, Lorella réalise des projets permettant d’entendre le monde

muet de la matière. Ses œuvres ont été exposées en Europe, au Canada et aux États-Unis, et cela depuis qu’elle a découvert le médium du son. Présentement en train de poursuivre un doctorat sur le médium sonore dans les arts visuels et médiatiques, elle s’est d’abord intéressée aux propriétés dynamiques de la matière, avant d’orienter ses recherches vers l’exploration du matériau sonore. En tant que sculpteure, elle trouve qu’il y a une surproduction d’objets, et c’est une des raisons qui la pousse à créer des œuvres sonores. Celle qui était exposée à la Galerie r3 se concentre sur deux dimensions du son: sa faculté à engendrer des espaces plastiques puissants et sa capacité à révéler les formes et structures temporelles imperceptibles du monde. Pour réussir à reproduire les sons inaudibles de la nature, elle a travaillé en collaboration avec une équipe d’ingénieurs pour la création du logiciel Son de la terre qui lui a permis la création de certaines ses œuvres.

Avant de présenter le résultat final lors de l’exposition, l’artiste a du réaliser plusieurs phases. Pour celle-ci, Lorella a commencé par faire la recherche pour connaître la nature des flux de la lymphe afin de savoir dans quelle bande de fréquence il était possible de capter ce mouvement. Par la suite, elle a dû écrire un programme informatique pour transformer les micromouvements saisis par les capteurs (qu’il a fallu identifier) en format audio. Toutes les données appartenant aux fréquences ultrasoniques (donc inaudibles) ont été ensuite ralenties, spatialisées et modelées pour révéler le détail de cette matière et en amplifier les murmures. La phase de recherche est donc une immense partie du résultat final de l’installation. Au Québec, les expositions comme celle de Lorella Abenavoli sont plutôt rares. Il y a une dizaine d’années, en 2004, le Musée national des beaux-arts du Québec recevait l’exposition collective d’œuvres sonores Frottements. Objets

et surfaces sonores qui se voulaient la reproduction de sons du quotidien, et qui en a surpris plusieurs en raison de son audace. Le fait de travailler avec les sons est plutôt contemporain et innovateur dans le milieu des arts visuels, malgré le fait que ce soit utilisé depuis longtemps. Le fait de faire des sons l’œuvre principale n’est donc pas quelque chose d’habituel, et Lorella veut donner une image du monde que la pratique de médiums plus traditionnels comme la peinture ou le dessin, ne permet pas. PHOTO: M. LORTIE

La phase de recherche constitue une énorme partie du résultat final de l’installation.


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LOISIRS À la confesse -qui-veut ALEXANDRE LARAMÉE ZOUÉKI

Jeux

Thème: Musique (6 lettres) Chansons Chœur Chorale Cloche Corde Danse Détente Discothèque Flûte Groupe Guitare Interprète

Note Orgue Palmarès Parole Partition Percussion Piano Portée Radio Refrain Rock Saxophone

Mot mystère

Sudoku

Illustrateur

Symphonie Tambour Télévision Timbale Tournée Trio Trompette Troupe Valse Vedette Vent Viole Voix

Mots croisés Horizontalement: 1. Apprenaient 2. Dans les environs - Présenta sur une ligne droite 3. Vestes droites - Suinter 4. Espace de temps - Chacun des éléments qui composent la corolle d’une fleur - Troisième degré de la gamme de do 5. Exécuté par une personne seule (pl.) - Qui opère un choix 6. Qui n’ont pas l’usage de la parole - Vedette 7. Arbre des forêts tempérées - Attacheras 8. Utilisé dans la fabrication des cuirs - Ville de Belgique 9. Solution - Nu 10. Sensation d’effroi causée par la vue d’une chose affreuse - Président du Comité international de la Croix-Rouge en 1910 11. Par exemple - Envahissent un organisme, en parlant de parasites 12. Assemblée constituant, en partie, le Parlement français Différences entre des choses

Verticalement: 1. Longue chaussette fine, s’arrêtant au-dessous du genou - Secoues la tête de bas en haut ou de droite à gauche 2. Qui évite les dépenses inutiles - Compartiment cloisonné dans une salle de spectacle 3. Céréale à petit grain - Rivaliser 4. Observera - Partie aval d’une vallée encaissée, envahie par la mer 5. Peu dense - Portent en avant 6. Esclaves à Sparte - Fait depuis peu 7. Agave du Mexique - Pelage de certains animaux 8. Argent - Ladrerie - Scandium 9. Pou - Tante 10. Liquide - Tourmenter moralement 11. État gouverné par un émir - Du verbe avoir 12. Montant du prix d’un service - Culottes très courtes


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SPORTS CROSS-COUNTRY: CHAMPIONNAT PROVINCIAL UNIVERSITAIRE

St-Martin se couvre d’argent ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

La recrue de l’équipe de cross-country des Patriotes de l’UQTR, Stéphan St-Martin, a une fois de plus été brillant lors du championnat provincial universitaire de cross-country qui se tenait sur les allées du Club de golf de Grand-Mère le samedi 26 octobre dernier. Après avoir remporté les deux courses auxquelles il avait pris part plus tôt cette saison, le jeune coureur de 22 ans est monté cette fois-ci sur la deuxième marche du podium lors de cet événement provincial de dix kilomètres, grâce à un temps de 31:26.0. Seul Charles Philibert-Thiboutot, un espoir pour remporter le championnat canadien universitaire, l’a devancé, bouclant le parcours en 30:25.6.

«C’est toujours beaucoup de stress avant une course, alors d’avoir terminé deuxième au championnat provincial, c’est une très grande fierté et un gros soulagement pour moi. Mon objectif de départ, c’était de terminer parmi les trois premiers, donc c’est certain que je suis très content», explique le produit du Campus Notre-Dame-de-Foy. Fait encore plus impressionnant, il s’agissait du premier 10 kilomètres dans la carrière de St-Martin. Derrière, les deux athlètes de l’UQTR, Étienne Lavoie-Trudeau (34:34.2) et Frédérick Montplaisir (34:34.3), se sont livré une chaude lutte, terminant à seulement un dixième de seconde d’écart, pour ainsi prendre les 35e et 36e positions de la course.

Belle performance pour Bergeron-Larouche Du côté féminin, Sarah Bergeron-Larouche n’a malheureusement pas été en mesure de répéter ses exploits de l’année dernière, elle qui avait triomphé lors de ce même événement. Bergeron-Larouche

23E SALON DES VINS, BIÈRES ET SPIRITUEUX

43 500$ amassés Avec le deuxième bilan le plus élevé de son histoire en termes de retombées, tous s’entendent pour dire que la 23e édition du Salon des vins, bières et spiritueux a été un immense succès. Ce sont plus de 1323 visiteurs qui ont franchi les portes du Centre de l’activité physique et sportive (CAPS) Léopold-Gagnon pour participer à l’évènement. L’activité a permis d’amasser l’imposante somme de 43 500$ qui servira à soutenir et surtout financer les athlètes-étudiants des différentes équipes du programme des Patriotes au cours de la prochaine année.

n’est pas rare que certains omettent de modérer sur l’alcool. Le comité organisateur du Salon des vins s’était donc assuré, comme lors de l’édition précédente, de s’associer avec la fondation Katherine Beaulieu afin d’éviter toutes controverses. Des alcootests étaient mis à la disposition des gens afin de s’assurer qu’ils puissent rentrer à leur domicile en toute sécurité. Au total, 160 personnes ont eu recours à ce service, ceux qui montraient un taux d’alcoolémie trop élevé étaient donc reconduits à la maison par les étudiants-athlètes des Patriotes.

Une soirée bénéfique

Le Salon des vins, bières et spiritueux est un évènement qui fait de plus en plus jaser au fil des années et semble s’installer comme une classique annuelle dans le milieu sportif de l’école. Il s’est même taillé une place parmi les meilleurs salons des vins au Québec. De plus, il s’agit d’une façon agréable et originale de contribuer au financement des athlètes de l’école et de leur permettre de pouvoir concilier sport et études. La vice-rectrice à l’administration et aux finances de l’UQTR, Mme Johanne Giguère, a vanté l’excellent travail des bénévoles et des personnes responsables de la soirée lors de la conférence de presse du bilan de l’évènement. Celle-ci a d’ailleurs mentionné qu’elle avait l’intention de présenter une 24e édition en septembre 2015. «C’est grâce à M. Daniel Milot, président d’honneur de l’évènement, au membre du comité organisateur et aux nombreux bénévoles que notre Salon des vins, à l’image de nos Patriotes, s’est taillé une place parmi l’élite.» Bref tous les éléments sont en places pour une 24e édition très prometteuse ! (L.-P.C.)

Ce bilan, plus que positif, a fait plusieurs heureux au Service de l’activité physique et sportive (SAPS). Il faut rappeler que le Salon des vins est l’activité de financement la plus profitable de l’année pour la remise de bourses aux étudiants faisant partie du programme des Patriotes. Pour M. André-François Lafond, directeur du SAPS, le succès qu’a connu cette soirée ne peut qu’être bénéfique pour l’institution. «Les étudiants-athlètes des Patriotes sont d’excellents ambassadeurs pour l’UQTR. Lorsqu’ils connaissent de bonnes performances sur la scène provinciale, nationale et internationale, c’est toute notre Université qui en retire des dividendes. De plus, ces bourses vont nous aider dans le recrutement d’étudiants-athlètes. L’UQTR offre déjà un excellent soutien financier, ce qui peut parfois convaincre certains étudiants de se joindre à notre programme, plutôt que se diriger vers une autre université.»

Un salon qui montre l’exemple! Lorsqu’on tient un évènement de la sorte, il

Rien à envier aux autres

a pris la cinquième position de cette course de six kilomètres, terminant à seulement une trentaine de secondes de la première position grâce à un chrono de 22:42.6. C’est Jullien Flynn, de l’Université McGill, qui s’est couverte d’or en franchissant la ligne d’arrivée en 22:12.0. «Le niveau, autant chez les hommes que chez les femmes, a beaucoup augmenté au cours des dernières années. L’année dernière, Sarah avait utilisé une stratégie qui avait surpris tout le monde, et elle avait rapidement pris la tête. Cette année, elle a tout de même fait une très belle course, et ça lui a servi de belle pratique pour le championnat canadien», indique Trudeau. Lisanne Guérin (23:40.6) et Virginie Dufresne (24:08.3) ont également bien fait, en terminant respectivement aux 20e et 26e rangs.

Bilan positif «On a vraiment eu une belle saison. Même si notre objectif était de terminer en troisième position, on est quand même très satisfaits d’avoir

maintenu notre quatrième place comme la saison dernière, en raison de la qualité des coureurs qui augmente à chaque année», dresse François Trudeau. L’entraîneur s’est également dit agréablement surpris par l’arrivée de recrues qui ont bien performé. Outre Stéphan St-Martin, Trudeau avait également de bons mots pour les nouveaux venus Lisanne Guérin et Marc-Antoine Senneville. «Viser une troisième place l’année prochaine, c’est quelque chose d’atteignable pour nous.» La saison de cross-country n’est toujours pas terminée pour St-Martin et Bergeron-Larouche, puisque leur classement au championnat provincial leur a permis de se qualifier pour le championnat canadien universitaire SIC, qui se tiendra au Memorial University, à Terre-Neuve. Légende : La recrue des Patriotes, Stéphan StMartin, est monté sur la deuxième marche du podium lors du championnat provincial universitaire de cross-country grâce à un temps de 31:26.0.


28 octobre au 10 novembre 2014

HOCKEY

Les Pats en échappent une ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

Après un excellent début de saison au cours duquel les Patriotes ont remporté leurs cinq premiers duels, la formation de Marc-Étienne Hubert a finalement vu sa séquence parfaite s’arrêter samedi dernier en Ontario. Les Trifluviens ont plié l’échine face aux Lions de York par la marque de 5-4 au Canlan Ice Sports de York. Malgré ce premier revers, l’UQTR (5-1-0) conserve néanmoins le meilleur dossier de la conférence Est de la Ligue de l’Ontario, deux points de priorité sur les Redmen de McGill et les Ravens de Carleton, qui affichent tous les deux un dossier de quatre victoires et deux défaites. Toutefois, ce n’est pas faute d’essayer que les Patriotes n’ont pas réussi à demeurer parfaits cette saison. Menés 5-3 après deux périodes, ils ont complètement dominé les Lions au troisième tiers, dirigeant 20 rondelles en direction du gardien adverse, Chris Perugini, contre seulement deux pour les locaux. Malgré un but de Tommy Giroux au milieu de l’engagement qui a réduit l’écart à un seul but, les Patriotes n’ont pu compléter la remontée, se butant à un Perugini en pleine possession de ses moyens. Outre le but de Giroux, Thomas Martin y est allé d’un doublé, alors que Marc-Olivier Mimar a également trouvé le fond du filet dans la défaite. Anthony Verret a terminé la rencontre avec une récolte de deux mentions d’aide. Guillaume Nadeau a cédé à cinq reprises sur 26 tirs et a été crédité de la défaite. «On venait de coller dix victoires en ligne. Tous les adversaires qu’on affronte sont prêts pour nous, parce que nous sommes quatrièmes au pays. Dans l’ensemble, ça a été un match très ordinaire. On a joué une période sur trois. Si on avait joué nos trois périodes avec autant d’intensité, on n’en parlerait pas et on aurait sûrement gagné la partie facilement, mais ça n’a pas été le cas», a déclaré l’entraîneur-chef Marc-Étienne Hubert au sujet de la première défaite de son équipe. La veille, les Pats avaient toutefois porté à cinq leur séquence de victoires, venant à bout des Badgers de Brock au compte de 4-3 en deuxième période de prolongation. C’est Marc-Olivier

Mimar qui a mis fin au débat en déjouant Adrian Volpe alors que les Pats évoluaient en avantage numérique. Anthony Verret et Martin Lefebvre ont amassé des passes sur le but vainqueur, qui complétait le tour du chapeau pour Mimar. Justement, Verret est l’autre Patriote qui a enfilé l’aiguille lors de la rencontre. Francis Desrosiers a bloqué 26 des 29 lancers auxquels il a fait face, remportant ainsi son deuxième duel de la saison. La formation de l’UQTR s’est également payé un festin offensif la fin de semaine précédente, défaisant les Stingers de Concordia par la marque de 7-4, à Concordia. Billy Lacasse (un but et deux passes), Martin Lefebvre (un but et deux passes) et Guillaume Asselin (trois passes), ont dirigé l’attaque des leurs avec une récolte de trois points chacun. Tommy Tremblay a fait scintiller la lumière rouge à deux reprises, alors que Jason Rajotte et Félix Plouffe ont tous les deux amassé un but et une aide. Guillaume Nadeau a bloqué 21 lancers pour mériter sa troisième victoire de la campagne.

Malgré ce premier revers, l’UQTR (5-1-0) conserve néanmoins le meilleur dossier de la conférence Est de la Ligue de l’Ontario. Après six rencontres, plusieurs joueurs des Patriotes font très bien sur le plan offensif. C’est d’ailleurs le cas de l’attaquant Marc-Olivier Mimar (quatre buts et six passes) ainsi que du défenseur Martin Lefebvre (deux buts et huit passes), qui affichent un total de dix points depuis le début de la saison. Justement, l’ancien défenseur des Remparts de Québec se hisse en haut de colonne des marqueurs chez les défenseurs dans la Ligue de l’Ontario.

Retour à la maison Après avoir subi leur premier revers de la saison à leur dernière rencontre, les Pats pourront compter sur l’appui de leurs partisans lors des quatre prochaines rencontres, et ça commence dès vendredi, alors que la troupe de Marc-Étienne Hubert accueillera les Gails de Queen’s ce vendredi au Colisée de Trois-Rivières sur le coup de 19h. Le retour à la maison s’annonce profitable, puisque la formation trifluvienne a remporté ses 22 dernières rencontres à domicile en saison régulière. Cette marque constitue justement un record de concession.

PHOTO: PATRIOTES

Les Patriotes tenteront de retrouver le chemin de la victoire ce vendredi en recevant les Gails de Queen’s au Colisée de Trois-Rivières à 19 h.


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SPORTS

SOCCER FÉMININ ET MASCULIN

HOCKEY : PATRIOTE DE LA SEMAINE

Une victoire pour le cancer du sein

Un atout important pour les Patriotes

PHOTO: PATRIOTES

LOUIS-PHILIPPE CARBONNEAU Journaliste

L’attaquant de l’équipe de hockey des Patriotes Antoine Quévillon s’est rapidement illustré durant les premiers matchs de la saison, ce qui n’est pas étranger à sa nomination comme Patriote de la semaine à la mi-octobre. En plus de démontrer une belle présence physique le long des rampes, le vétéran a aussi contribué à la feuille de pointage. Le numéro 27 de la formation trifluvienne a fait scintiller la lumière rouge deux fois dans une victoire de 6-4 des siens contre Carleton. Son deuxième filet de la soirée a d’ailleurs donné la victoire à son équipe. Jessica Desjardins en contrôle du ballon.

MARIE-PHILIPPE BIBEAU Journaliste

L’équipe féminine et masculine de soccer des Patriotes ont chacune perdu leur match contre l’Université de Montréal le vendredi 17 octobre. Les filles ont toutefois remporté leur match à domicile par la marque de 2 à 0 face aux Gaiters le dimanche 19 octobre. L’équipe féminine a affronté les Carabins de l’Université de Montréal, vendredi le 17 octobre. Malgré la défaite de 3 à 1 contre leur adversaire, les Patriotes ont offert une bonne performance, alors qu’il y a eu du mouvement et beaucoup de combattivité tout au long du match. «Nous avons offert trois buts sur des erreurs que nous aurions pu éviter et contre un adversaire de cette qualité, ça ne pardonne pas», a confié l’entraineur, Ghislain Tapsoba. La formation trifluvienne s’est battue jusqu’à la dernière minute de jeu, ce qui lui a permis de marquer à la 90e minute. Ce but a été compté par Sabrina Bernier. «On est déçu du résultat, car avec la performance offerte, on aurait espéré un meilleur résultat», a ajouté l’entraineur.

Match contre les Gaiters pour le cancer du sein Dimanche le 19 octobre, les Patriotes ont reçu la visite des Gaiters de l’Université Bishop’s. Ce match était particulièrement spécial puisque les fonds recueillis iront à la lutte contre le cancer du sein. L’UQTR a connu un excellent match face à son rival. En effet, les filles de Tapsoba ont profité des ouvertures des Gaiters pour concrétiser leurs occasions de marquer. Les efforts de chacun ont mené l’équipe vers la réussite. Le premier but des Patriotes a été marqué à la 36e minute de jeu par Sabrina Bernier. De plus, Sabrina a été nommée joueuse par excellence de la rencontre. «La première mitemps a été la plus intéressante et c’est là que nous avons fait la différence», a affirmé l’entraineur, Ghislain Tapsoba. Tout au long de la rencontre, les Patriotes ont mis beaucoup de pression sur les Gaiters

Un rôle important et l’équipe a connu une bonne présence dans le territoire de leur adversaire. De ce fait, cela a permis d’inscrire un deuxième but au pointage. Celui-ci a été compté par Stéphany Denault à la 43e minute suite à un corner. Aussi, la joueuse Karianne Chayer a disputé un très bon match. Elle a touché souvent le ballon et elle a su créer de bonnes opportunités à l’équipe. En fin de match, les Patriotes ont été solides en défensive, ne laissant aucune chance aux Gaiters de marquer. La formation féminine a terminé cette rencontre avec une victoire de 2 à 0. «Il était important d’aller chercher une victoire pour se rapprocher de la 4e place et c’est ce que nous avons fait», a mentionné l’entraineur.

«Il était important d’aller chercher une victoire» — Ghislain Tapsoba, entraineur «Il nous reste deux matchs contre McGill et Sherbrooke et nous nous devons de gagner. Nous terminons la saison par ces deux matchs et avec la volonté d’atteindre la 4e place. Il n’y a pas de meilleure motivation», a confié Ghislain Tapsoba.

Soccer masculin La formation masculine a aussi performé contre les Carabins de l’Université de Montréal, vendredi le 17 octobre, où les Patriotes ont subi une défaite de 4 à 0. L’absence de trois vétérans blessés, Louis-Thomas Fortier, Michel Carbonneau et Karim Acharid, s’est fait sentir tout au long du match. L’équipe a quand même bien entrepris le début du match avec une excellente possession du ballon dans les quinze premières minutes. Les Patriotes ont obtenu un penalty, mais celui-ci ne s’est pas concrétisé. Montréal s’est vite redressé en marquant un but rapide à la 14e minute de jeu. À la fin de la première mitemps, le pointage était déjà 3 à 0 pour les Citadins. En seconde mi-temps, malgré les efforts des Patriotes, la formation trifluvienne n’a pas été en mesure de rebondir et de marquer. Les Citadins ont inscrit leur 4e but sur un penalty à la 80e minute.

À sa troisième saison avec les Patriotes, Antoine Quévillon est prêt à prendre plus de responsabilités sur la patinoire. Capable de contribuer offensivement, l’ancien attaquant des Huskies de Rouyn-Noranda excelle également dans sa zone et a souvent pour mission de contrer les meilleures lignes adverses. Quévillon souhaite que l’entraîneur-chef Marc-Étienne Hubert puisse se fier sur lui lors des moments critiques cette année. «Je suis un gros gars de troisième trio, je suis efficace pour limiter le travail des meilleurs trios adverses dans ma propre zone et je suis capable d’amener du bon temps de possession en territoire ennemi. Je ne m’en fais pas trop pour ma contribution offensive, je veux me concentrer sur mon jeu en défense et avoir la confiance de mon entraîneur lors des situations où nous aurons à protéger l’avance.»

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Des attentes élevées La formation des Patriotes ressemble beaucoup à celle de l’an dernier alors que plusieurs joueurs de l’édition précédente étaient de retour cette saison. Au point de vue collectif, l’ancien produit de la Ligue junior majeure du Québec (LHJMQ) ne vise rien de moins que les grands honneurs. «C’est certain que tous les joueurs de l’équipe ont le même objectif, nous avons le même noyau de joueurs que l’année dernière et notre but ultime est de remporter le championnat canadien. En plus de faire partie d’un excellent programme de hockey, on a tout un groupe de joueurs et on sait qu’on a des chances de se rendre jusqu’au bout.» Étudiant au certificat en administration des affaires, Antoine Quévillon devrait encore s’aligner avec les Patriotes la saison prochaine. Quant à son avenir après le hockey universitaire, le jeune homme de 22 ans se laisse du temps pour y penser. Il ne ferme pas la porte à une possible carrière en Europe dans un futur rapproché. PHOTO : PATRIOTES

L’attaquant des Patriotes Antoine Quévillon connait tout un début de saison.

BADMINTON : 2E TOURNOI DE LA SAISON

Des signes encourageants Les joueurs et les joueuses de badminton de l’UQTR prenaient part au deuxième tournoi universitaire de la saison, un championnat par équipe masculin et féminin qui était disputé à l’Université Laval, les samedi 25 et dimanche 26 octobre derniers. Après un premier tournoi au cours duquel les Patriotes n’étaient pas parvenus à remporter un seul match, on a eu droit à un scénario différent cette fois-ci. La formation féminine a réussi à aller chercher une partie face aux universités UQAM et McGill. «Je vois qu’il y a une belle progression. Les joueurs travaillent fort pendant les pratiques, et on ne se fait plus avoir sur les mêmes choses qu’avant. On a encore du chemin à faire, mais c’est bien de voir qu’on a réussi à corriger les détails qui faisaient défaut au dernier tournoi à Chicoutimi», soutient l’entraîneur de la formation, Carl Forand. Selon l’entraîneur, l’équipe de l’Université

McGill est à la portée des Patriotes et il avoue que de battre cette université représente un objectif pour son équipe lors des prochaines compétitions, et que ce n’est pas inatteignable. Comme ça a été le cas lors du premier tournoi de la saison qui se déroulait à Chicoutimi au début du mois d’octobre, Simon-Pier Frascadore a une fois de plus impressionné son entraîneur. «C’était mon meilleur joueur pendant le tournoi. Il a vraiment pris de la belle expérience en fin de semaine. Il a notamment joué contre un gars qui évolue sur l’équipe américaine, et il s’est bien débrouillé. Également, Sophie Duguay, c’est une joueuse qui a une progression impressionnante depuis le début de la saison», avoue Forand. Le prochain tournoi se tiendra les samedi 15 novembre et dimanche 16 novembre prochain à l’Université de Montréal, alors que la troupe de Carl Forand prendra une fois de plus part à une compétition par équipe masculin et féminin. (E.D.)


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28 octobre au 10 novembre 2014

SPORTS

NATATION : DEUXIÈME COUPE UNIVERSITAIRE

À l’aise comme des poissons dans l’eau! PHOTO: PATRIOTES

LOUIS-PHILIPPE CARBONNEAU Journaliste

Caroline Lapierre-Lemire a contribué à une belle journée de compétition des Patriotes avec une 3e place au 50 mètres libre.

C’était à Trois-Rivières, devant un peu plus de 200 personnes qu’avait lieu la deuxième compétition universitaire de la saison en natation samedi dernier. Pour l’occasion, les nageurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ont très bien performé alors que Caroline Lapierre-Lemire et Cédric Campanelli ont chacun terminé en 3e position au 50 mètres libre et 200 mètres dos. Nos représentants se sont aussi illustrés

au relais 4x100 mètres se hissant au 4e rang chez les hommes. Le nouvel entraîneur, Charles Labrie, se dit très satisfait du rendement de son équipe depuis le début de la saison. Il aime la progression de ses troupiers et il affirme qu’ils ont bien répondu à l’appel dans leurs épreuves respectives lors de la fin de semaine. «Je suis bien heureux de la tournure des événements aujourd’hui. La natation étant un sport plutôt individuel, c’est certain que je n’ai pas les mêmes attentes pour chaque athlète. Par exemple, Caroline Lapierre-Lemire est considérée comme une des favorites dans ces compétitions-là et elle est parmi les meilleures au Canada, donc nécessairement les attentes envers Caroline seront plus élevées. Les autres membres de l’équipe font partie de la moyenne selon le calibre que l’on voit ici au niveau universitaire québécois. Je dirais même que plusieurs sont considérés dans la moyenne forte, donc je m’attends à de belles performances de leur part à chaque fois. Je peux dire qu’ils ont tous assez bien rempli leur mandat ce samedi après-midi.» Avec sa troisième place au 200 mètres dos, le nageur Cédric Campanelli a d’ailleurs réussi ses standards provinciaux lors de cette journée de compétition. Il est le deuxième membre de l’équipe de l’UQTR à réussir le fait d’armes après Caroline Lapierre-Lemire. Cela leur permettra de viser une

place au Championnat universitaire canadien à Victoria, en Colombie-Britannique, plus tard dans la saison.

Du calibre relevé Les spectateurs réunis à la piscine du Centre de l’activité physique et sportive (CAPS) lors de l’événement ont été servis. Au total, ce sont 160 athlètes de différentes universités qui prenaient part à la compétition et pas moins de onze épreuves différentes étaient présentées: Le relais 400m quatre nages, le 200m libre, le 100m brasse, 400m quatre nages, le 50m libre, le 200m dos, le100m papillon, le 50m brasse, le 800 et 1500m libre ainsi que le relais 4x100m libre. Selon Charles Labrie le fait que ses nageurs se soient démarqués dans des disciplines différentes est prometteur pour le reste de la saison. «Autant nos gars que nos filles se sont distingués dans des courses différentes lors des deux premières compétitions. C’est signe que nous avons des nageurs très complets et que nous serons en mesure d’obtenir de bons résultats, peu importe le style de nage.» Selon Labrie, il ne fait aucun doute que l’UQTR est capable de rivaliser avec des bons programmes comme ceux de Laval, McGill et Sherbrooke. Ils auront la chance de le prouver bientôt alors que la prochaine compétition aura lieu le 8 novembre prochain à l’Université de Sherbrooke.

PROFIL D’ENTRAÎNEUR

Le volleyball féminin entre bonnes mains À sa troisième année à la barre de l’équipe, l’entraîneur-chef de la formation féminine de volleyball, Étienne Lefebvre, se dit très optimiste à l’aube de la prochaine saison. Même si le départ de plusieurs vétéranes leur manquera assurément, le pilote des représentantes de l’UQTR est très à l’aise avec le groupe de jeunes joueuses qu’il a sous la main. Très satisfait de la progression de sa troupe lors du camp d’entraînement, Lefebvre reste tout de même très humble dans ses attentes pour la prochaine campagne. «Nous faisons beaucoup de progrès en tant qu’équipe, c’est sûr que nous sommes dans un processus de reconstruction, car les joueuses qui étaient là depuis plusieurs années sont maintenant parties. Cependant nous sommes en avance sur les objectifs que nous nous étions fixés au départ, ce qui est de bon augure. Nous allons miser beaucoup sur le côté stratégique lors de nos matchs et les filles sont prêtes à créer des surprises.»

qu’assistant. Pour lui, l’UQTR représentait un choix logique pour plusieurs raisons. «J’avais une bonne raison de me joindre à eux puisque ma conjointe évoluait avec l’équipe à l’époque et cela me permettait de la suivre un petit peu. Le fait que j’étudie ici y est également pour beaucoup. J’ai toujours apprécié le coaching de haute performance d’autant plus que je fais des études en kinésiologie, ce qui est un plus pour moi.» Quant à son avenir, celui qui en est déjà à sa 5e saison avec l’organisation trifluvienne n’a pas fait part de ses intentions futures pour sa carrière d’entraîneur. Il mentionne qu’il est très heureux des fonctions qu’il occupe présentement, préférant donc se concentrer sur la prochaine compétition de son équipe qui aura lieu les 14 et 15 septembre prochains à Trois-Rivières. (L.-P.C.) PHOTO: PATRIOTES

L’UQTR: un choix logique Étienne Lefebvre a commencé sa carrière d’entraîneur-chef au niveau local alors qu’il dirigeait des jeunes de la région qui, eux, affrontaient différentes écoles secondaires. Il a par la suite dirigé l’équipe des Diablos du Cégep de Trois- Rivières en division 3, été adjoint en division 2 lors de l’année suivante pour enfin se joindre à l’organisation des Patriotes en tant

À sa troisième année à la barre de l’équipe, l’entraîneur-chef de l’équipe féminine de volleyball, Étienne Lefebvre, se dit très optimiste à l’aube de la prochaine saison.


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SPORTS

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SOCCER FÉMININ ET MASCULIN

Une bonne fin de saison malgré tout MARIEPHILIPPE BIBEAU Journaliste

Les équipes de soccer féminin et masculin des Patriotes ont toutes deux connu un excellent dernier match à domicile vendredi le 24 octobre, en récoltant une victoire face à McGill. Les Patriotes ont toutefois perdu leurs matchs contre Sherbrooke dimanche le 26 octobre. Vendredi le 24 octobre, la formation féminine a reçu la visite des Martlets de l’Université McGill. Les Patriotes ont connu une bonne première mi-temps et les joueuses ont été en mesure de gagner leur duel contre la formation de McGill même si celle-ci avait une bonne possession du ballon. En deuxième mi-temps, les Patriotes ont très bien performé. De ce fait, les filles de Tapsoba ont travaillé fort afin de concrétiser leurs chances de marquer. D’ailleurs, la joueuse Karianne Chayer a raté de peu le filet vers la 83e minute.

La formation trifluvienne n’a jamais abandonné. Alors que les 90 minutes de temps règlementaires étaient passées, Sabrina Bernier a réussi à marquer pour l’équipe et elle a donné la victoire aux Patriotes par la marque de 1 à 0. «Les filles ont montré beaucoup de solidarité et mis beaucoup d’effort et ça été payant. De plus marquer à la toute fin de match était incroyable», a fait part l’entraineur, Ghislain Tapsoba.

Soccer masculin Les hommes de Pierre Clermont ont bien performé contre les Redmens de McGill. Les Patriotes ont été en contrôle du ballon durant la première demie en dominant leur adversaire ce qui leur a permis d’imposer leur rythme. En fin de première demie, Nassim El Fodil a manqué le filet puisque son tir a atteint le poteau. En deuxième demie, les Patriotes ont donné leur maximum afin de prendre les devants dans cette partie. Les joueurs ont gardé le cap. En effet, les Patriotes ont inscrit deux buts. Les marqueurs sont Simon Legarde et Ludovic Lavallée, qui a marqué son premier but au sein de l’équipe. Cette rencontre s’est conclue par un pointage de 2 à 1: une belle victoire signée des Patriotes. «Nous avons disputé notre meilleur

CROSSE AU CHAMP À L’UQTR

En pleine expansion ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

Bien que plusieurs l’ignorent sur le campus de l’UQTR, une équipe de crosse au champ les représente dans la Ligue universitaire de crosse au champ du Québec (LUCCQ), et elle le fait de merveilleuse façon. L’équipe de l’UQTR a remporté ses huit matchs lors de la saison régulière et part favorite afin de mettre la main sur les grands honneurs dans le cadre d’un tournoi éliminatoire qui se jouera sur un terrain synthétique de Saint-Léonard le 1er novembre. «Cette année, nous avons de bons résultats, et les joueurs sont très accrochés. Comparativement aux autres universités (Montréal, Chicoutimi et Sherbrooke), nous avons la chance d’être deux entraîneurs, alors les pratiques sont bien organisées et les gars y mettent du sérieux», explique l’entraîneur Serge Lafleur, qui pourra compter sur le retour de la grande majorité de ses joueurs pour la prochaine saison.

Un beau projet C’est grâce à une initiative de Vincent Hill-Lacroix et Gabriel Desrosiers, deux étudiants de l’UQTR, qu’une équipe de crosse au champ est née sur le campus de l’université trifluvienne à l’automne 2012. «Ce sont deux joueurs qui avaient joué à la crosse au champ au niveau collégial qui ont réussi à trouver des joueurs pour bâtir l’équipe. Depuis ce temps-là, le programme ne fait que prendre de l’ampleur», mentionne Serge Lafleur, qui agit en tant qu’entraîneur de l’équipe universitaire depuis deux ans.

Un sport en émergence Même si la troupe de Serge Lafleur pratique et dispute l’un des quatre tournois de la saison de crosse sur le terrain synthétique de l’UQTR, elle ne fait toujours pas partie du programme Patriotes. La crosse au niveau universitaire n’est toujours pas reconnue par le Réseau sportif étudiant québécois (RSEQ). «Dans un moyen terme, nous voulons faire reconnaître la crosse au champ au niveau universitaire par la RSEQ. C’est déjà fait au niveau secondaire et collégial. Nous devons faire nos preuves comme ligue, en prouvant que c’est une ligue bien organisée, bien chapeautée et qu’il y a une récurrence d’étudiants qui y participent. La crosse au champ, c’est clairement un sport en émergence au Québec. Mais notre objectif demeure de devenir un programme Patriotes», vise celui qui a également été entraîneur de l’équipe de crosse senior des Éclairs de la Mauricie. En plus de l’UQTR, de l’UQAC, de l’Université de Montréal et de l’Université de Sherbrooke, qui sont présentement les quatre équipes dans la ligue, l’UQAM et l’Université Laval pourraient être les prochaines formations à faire le saut dans la LUCCQ. PHOTO : PATRIOTES

match de la saison alors que chacun respectait à la lettre son poste et que la contribution de chacun a été à la hauteur des attentes», a confié l’entraineur, Pierre Clermont.

Match à Sherbrooke Dimanche le 26 octobre, les Patriotes étaient de passage à Sherbrooke afin d’affronter le Rouge et Vert. La formation féminine a bien débuté la rencontre, mais son adversaire a eu raison d’elle. «On est déçu du lourd score mais on devra apprendre de cette défaite et progresser», a dit l’entraineur. «Trop souvent on a attendu d’être dos au mur pour montrer notre vrai visage. Ce fut une année d’apprentissage pour le groupe qui est jeune et qui a de la qualité. Nous redoublerons d’ardeur pour être encore plus compétitif à la prochaine saison», a ajouté Ghislain Tapsoba. L’équipe masculine a connu une défaite de 2 à 0 contre le Rouge et Vert de Sherbooke, ce qui met fin à la saison de la troupe. «Une saison qui se termine avec peu de satisfaction quant aux résultats, mais où l’apprentissage, souhaitons-le, servira pour le championnat hivernal», a indiqué Pierre Clermont.

Invitation à tous La saison étant maintenant terminée, les Patriotes reprendront l’entraînement le jeudi 6 novembre de 17h à 19h dans les gymnases 4-56-7 du CAPS et tous les étudiants intéressés à faire partie de l’équipe sont les bienvenus à ces entraînements qui se poursuivront tous les jeudis jusqu’au 11 décembre inclusivement. Pour de plus amples informations, vous pouvez contacter Pierre Clermont à l’adresse suivante: pierre.clermont@uqtr.ca.

PHOTO: M.-P. BIBEAU

Les Patriotes en position pour un corner.



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