Zone campus 25 octobre 2016 (impression 2)

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25 octobre au 7 novembre 2016 Volume 12, numéro 3 16 pages Bimensuel gratuit

ACTUALITÉS

LA TÉLÉVISION S’EMMÈNE AU CARNAVAL ÉTUDIANT PAGE 2

ARTS ET SPECTACLES

MON DOUX SAIGNEUR ET OLIVIER BÉLISLE EN FORMULE DOUBLE PAGE 12

UN RETOUR ÉPEURANT POUR KINO3R

SPORTS

CLUB PLEIN-AIR UQT’AIR: UNE ANNÉE DE NOUVEAUTÉS PAGE 15

CINÉPHILES AU RENDEZ-VOUS ARTICLE COMPLET EN PAGE 8


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Volume 12, numéro 3 | 25 octobre au 7 novembre 2016

DÉVOILEMENT DU THÈME ET DE LA PROGRAMMATION DU CARNAVAL ÉTUDIANT 2017

En mode carnaval à l’UQTR PHOTO: ALEXANDRE GABOURY

Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca David Ferron | Rédacteur en chef redaction.zc@uqtr.ca Tanya Beaudin | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Photo de la une | A. Lemieux Caroline Bodin | Actualités caroline.bodin@uqtr.ca Étienne Campeau | Actualités etienne.campeau@uqtr.ca Caroline Filion | Actualités caroline.filion@uqtr.ca Marie Labrousse | Actualités et correctrice marie.labrousse@uqtr.ca Judith Éthier | Arts et spectacles judith.ethier@uqtr.ca Alicia Lemieux | Arts et spectacles alicia.lemieux@uqtr.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Vincent Boisvert | Sports vincent.boisvert@uqtr.ca Samuel «Pédro» Beauchemin | Éditorialiste samuel.beauchemin@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Alhassania Khouiyi | Chroniqueur alhassania.khouiyi@uqtr.ca Gwendoline Le Bomin | Chroniqueuse gwendoline.le.bomin@uqtr.ca Anthony Morin | Chroniqueur anthony.morin@uqtr.ca Marie-Ange Perrault | Chroniqueuse marie-ange.perrault@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur et correcteur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOMMAIRE ACTUALITÉS 2-5 LES INITIATIONS À L’UQTR 3 5 À 7 DES CYCLES SUPÉRIEURS 4 ENTRETIEN AVEC MARTIN LAMBERT 5 ÉDITORIAL 5 SOCIÉTÉ 6-7 ARTS ET SPECTACLES 8-12 TANGO ET POÉSIE 8 L’ART CONTEMPORAIN SE DÉPLACE 9 SOIRÉE CINÉMA À LA GALERIE r3 11 CHRONIQUE CULTURELLE 11 JUSTE ROBERT 11 SPORTS 13-15 HOCKEY 13 SOCCER 14 PORTRAIT DE KLOÉ GERVAIS-PÉPIN 15 CROSS-COUNTRY 15

CAROLINE FILION Journaliste

Comme chaque année aux alentours de la mi-octobre, un événement que tous les étudiants attendent avec beaucoup d’impatience a lieu: le dévoilement du thème du Carnaval étudiant. Cette année, le comité organisateur s’est démené pour trouver quelque chose d’actualité et qui plairait à tous. C’est donc sous le thème de la télévision que les différentes associations s’affronteront en janvier prochain. En début de session d’hiver, l’évènement hivernal reste une activité incontournable que chaque étudiant se doit de vivre au moins une fois. Cela peut être pour les différents spectacles, les activités que l’on ne retrouve pas ailleurs, ou seulement pour l’esprit de compétition amicale et de coopération qui règne à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Les associations se transforment pendant une semaine, pour laisser place aux costumes et à différentes installations, qui permettront à une association de remporter la convoitée Coupe du carnaval. Amélie Trottier-Lacombe, coordonnatrice et étudiante en administration, a recruté une équipe très diversifiée cette année, qui devrait en mettre plein la vue aux étudiants. Comme responsable de la programmation, c’est AnnDerha Aucoin, étudiante en communication sociale, qui s’en chargera, accompagnée de Laurence Lévesque; Kaleena Riddell; Veronique Rainville; Kyana Pineault; Marc-Olivier Dumas et Joanie Saucier. Tous étudient en loisir, culture et tourisme, sauf Marc-Olivier Dumas (enseignement secondaire). Les bénévoles seront pris en charge par Gloray Champion (administration) et Audrey Maheux (idem) alors que Kim Johnston (communication sociale) et Carolane Beaudoin (psychologie) vont s’occuper des communications. Pour les finances, Vanessa Vachereau

Le Carnaval étudiant 2017 est sous le thème de la télévision. (administration) sera la responsable, et Frédéric Thibault (administration) s’assurera de trouver les commandites. On peut donc voir que les forces de chacun, combinées avec les acquis issus de leurs programmes d’études, seront mises à profit dans l’organisation du Carnaval.

C’est sous le thème de la télévision que les différentes associations s’affronteront en janvier prochain. En ce qui concerne la programmation, elle n’est pas très différente de celle de l’année dernière. Quelques modifications ont tout de même été apportées. Après la traditionnelle Parade du lundi matin, les étudiants pourront de nouveau s’affronter au Quidditch, pour ensuite participer à un Quiz TV en lien avec le thème du Carnaval étudiant. Par la suite, la classique soirée de montage de salons précédant «Une joke, une bière» revient, suivie de la prestation d’un humoriste. Le mardi, une nouvelle activité, qui se nomme «Capture the Flag extérieur» se déroulera juste

avant le retour de «Carnaval Got Talent». La journée très chargée du mercredi débutera par le défi S3, pour ensuite se poursuivre avec le cours de danse qui revient, ainsi qu’«Hungry Hippo», nouvelle activité de l’année dernière, qui a connu un grand succès. Le Carnaval s’associe cette année avec le Relais pour la vie, avec une formule rase-o-thon qui se tiendra le jeudi matin. Une nouvelle activité s’ensuivra, «Colore ta cause», et sera expliquée plus en détail lors de la publication du Cahier du participant, laquelle devrait se faire quelques semaines avant la tenue du carnaval. Lors du dévoilement, chaque association piochait un thème, en réalité des phrases tirées de téléséries ou films autant québécois qu’américains. C’est de cette manière qu’on a pu connaître les sous-thèmes de chaque association, qui comptent par exemple: The Walking Dead, Sons of Anarchy, Game of Thrones, La Petite Vie, Lance et compte, et beaucoup d’autres. À vous de tous les découvrir lors de la tenue de l’événement, en janvier 2017. Pour tout ce qui concerne l’événement, visiter la page Facebook du Carnaval étudiant UQTR.

Vive l’incertitude!

LE MOT DE LA RÉDACTION

DAVID FERRON

Rédacteur en chef

10 novembre 2016. Date fatidique. Journée buttoir pour abandonner ses cours sans la mention «Échec», mais tout en devant quand même payer les frais. Est-ce que cette contrainte tarifaire est une bonne raison de garder intact notre cheminement scolaire? Trouver une réponse facile et sans déchirement à cette question, lorsque nous y sommes confronté(e)s, c’est comme avoir le choix entre la peste et la lèpre.

Tout au long de ce troisième numéro, il est possible de lire sur des artistes, athlètes et profesionnel(le)s menant de belles carrières ou excellant dans leurs domaines. La réalité, comme vous l’avez déjà constaté au moins une fois dans votre vie, c’est que nous sommes tous et toutes un jour pris(e)s avec l’incertitude. Parfois, on se rend compte qu’il faut cesser ce qu’on avait commencé. Par exemple, le groupe Juste Robert a dû interrompre, au-delà de toute la bonne volonté, son spectacle au Zénob (p.11). Malgré une vie qui roule à 200 km/h, il est parfois bon de s’arrêter pour une pause, pour faire une mise au point. Non, je ne vous parle pas de partir trois jours vous faire rouler dans la margarine et chanter «Oh, Grand Esprit!, Délivre-nous de notre saleté terrienne!» Non. Je vous parle d’un moment où nous devons peser

avec fermeté sur le frein. Faire face à l’incertitude, c’est bénéfique à long terme. Ça nous permet, une fois le problème résolu, de mieux nous connaître, de nous affirmer et d’avancer là où on se sent pousser des ailes. Évitez toutefois que l’incertitude mène à l’angoisse (par ailleurs, Kévin Gaudreault écrit justement une chronique làdessus à la page 6). Présentement, je suis complètement incertain si ce que j’écris vous interpelle. Au point où je me demande s’il faudrait mettre des photos de chatons à la place… Finalement, j’ai décidé de foncer. Au pire, je ferai mieux la prochaine fois! Par ailleurs, si vous avez des commentaires concernant le Zone Campus, n’hésitez pas à nous écrire à redaction.zc@uqtr.ca.


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ACTUALITÉS REPORTAGE: LE POINT DE VUE DE L’UQTR

Le cas des initations ÉTIENNE CAMPEAU Journaliste

Les initiations universitaires semblent être au cœur de l’actualité depuis maintenant quelques semaines. La ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, a récemment catégorisé les dérapages lors de celles-ci «d’un problème de dimensions nationales». Souvent à caractère sexuel et devenant humiliantes, les intégrations sont sans aucun doute très controversées. À l’UQTR, il ne semble pas avoir de scandale concernant les intégrations. De bien des façons, l’Université travaille en collaboration avec la campagne de sensibilisation «Sans oui, c’est non!» afin de sensibiliser et d’éduquer les gens à propos d’un problème qui ressort souvent lorsqu’il est question d’intégrations: la notion de consentement. De plus, de nombreuses initiatives sont prises, afin que le tout se passe dans le respect. Bien que l’Association Générale des Étudiants de l’UQTR (AGE UQTR) n’ait pas pris de position spécifique concernant les intégrations universitaires, elle est consciente qu’il y a eu quelques problèmes dans les autres universités et elle est contre toute forme d’abus. De concert avec le service aux étudiants, l’AGE UQTR organise depuis maintenant quelques années un spectacle de la rentrée. Cette année, le groupe Half Moon Run était la tête d’affiche et le spectacle a attiré environ 5000 personnes. Gratuit pour les étudiants, le spectacle permet une intégration sur le campus, aspirant ainsi à un meilleur contrôle et à

éviter certains dérapages. Les intégrations qui se tiennent au début de l’année se déroulent souvent à l’extérieur du campus. Chacune des associations est indépendante de l’AGE UQTR; elles gèrent elles-mêmes leurs propres intégrations. «Il est possible de gérer ce qui se passe sur le campus, mais si l’intégration a lieu à Sept-Îles ça devient plus difficile. L’université est une microsociété en soi avec les maux de société qu’il peut y avoir, malheureusement» affirme Fred Borel, conseiller à l’exécutif pour l’AGE UQTR. Cependant, les intégrations qui se tiennent sur le campus, dont une partie de celles de l’Association des étudiants en récréologie (ADER), sont bien encadrées. Les demandes de permis doivent toutes passer par le Service aux étudiants. Il est alors plus facile de contrôler ce qui se passe. Cette année, l’AGE UQTR continuera de collaborer avec la campagne «Sans oui, c’est non!». Lors du spectacle de la rentrée, des publicités sur le consentement ont été diffusées. De plus, en mars, il y aura la semaine «Sans oui, c’est non!» au même nom que la campagne. Durant celle-ci, plusieurs activités et conférences auront lieu, afin de sensibiliser les étudiants au consentement.

Les Jeux de la Communication se feront dans le respect et le professionnalisme Les Jeux de la communication (JDLC) sont une compétition interuniversitaire regroupant huit universités de l’Est du Canada, durant laquelle près de 300 étudiants s’affrontent dans 13 épreuves liées au domaine des communications. Avant la compétition, les délégations de chaque université se pratiquent pendant un an et créent des liens les unes avec les autres. Cela laisse parfois place à quelques dérapages, notamment en ce qui concerne les intégrations. Quelques incidents ont eu lieu, mais rarement, voire jamais, à l’UQTR.

Les JDLC de l’UQTR n’organisent pas d’intégrations en tant que telles. «Il s’agit d’une soirée fraternelle dans un chalet. Tout le monde est à la même place et surtout au même niveau. C’est plus dans le sens de créer une cohésion d’équipe» déclare Sarah Trudelle, une des trois chefs de la délégation de l’UQTR. Lors de la soirée, des activités qui permettent de créer des liens sont à l’ordre du jour, mais rien d’humiliant ou de dégradant. Les deux autres chefs (Louis-Philippe Carbonneau et Kate Goulet) et Sarah travaillent fort dans le but de redorer l’image des JDLC, avec comme valeurs le respect et le professionnalisme. Un travail considérable est effectué par le comité organisateur de cette année, afin que les JDLC soient exécutés dans le professionnalisme et qu’il n’y ait pas d’incidents de non-respect. Cette année, dans toutes les universités, les JDLC travaillent en collaboration avec la campagne «Sans oui, c’est non!». Toutes les universités doivent organiser une forme de sensibilisation en lien avec cette campagne. Dans le cas de l’UQTR, cette collaboration s’est faite lors de la séance d’information durant laquelle les futurs délégués étaient présents. Les trois chefs ont déclaré leur collaboration, tout en mentionnant la mission et les valeurs de la campagne de sensibilisation. Les trois jeunes communicateurs jugent important d’implanter cette vision dès le début, afin que la compétition se fasse dans le respect et le consentement. Le support de cette campagne se poursuivra au courant de l’année, notamment avec plusieurs mentions de celle-ci sur la page Facebook, et la présence de la campagne lors de la tenue des jeux à Sherbrooke.

Groupe d’Actions Femmes Le Groupe d’Actions Femmes (GAF) existe depuis moins d’un an, mais est déjà très actif. Mis sur place à la suite d’un événement particulier problématique, le GAF vise à enrayer les agressions

PHOTO: GRACIEUSETÉ

Le comité organisateur des Jeux de la communication. sexuelles et à prévenir le harcèlement en plus d’être porteur de la campagne «Sans oui, c’est non!». Le groupe compte maintenant une quinzaine de membres. Pour le groupe, il est important de ne pas seulement encadrer les intégrations. «Certains comportements sont banalisés dans notre culture, et ceci peut avoir des conséquences», affirme Catherine Lemarier-Saulnier, chargée de cours et une des fondatrices du GAF. Selon ce groupe de sensibilisation, il s’agit d’un problème plus complexe que les intégrations uniquement, car elles ne forment qu’une partie de la problématique. Il est alors plus important de conscientiser les gens sur la notion du consentement. Le GAF travaille actuellement sur un projet de formation de style témoins-actifs. Il vise à former les gens sur la façon d’agir lorsqu’ils sont témoins d’une situation pouvant causer du tort. Le groupe organisera aussi quelques conférences et activités lors de la semaine «Sans oui, c’est non!». Pour plus d’informations sur la campagne «Sans oui, c’est non!», il est possible de visiter le site web de la campagne : www.harcelementsexuel.ca.

GROUPE D’ACTIONS FEMMES DE L’UQTR

Lutte pour la disparition définitive de la culture du viol En activité depuis janvier 2016, le Groupe d’Actions Femmes de l’UQTR (GAF) s’efforce de lutter contre la banalisation du viol et des agressions sexuelles en milieu universitaire. Alors que la campagne de prévention «Sans oui, c’est non!» est en pleine expansion, le Zone Campus s’est entretenu avec Ann-Julie DuRocher, cofondatrice et membre active du GAF, afin d’en savoir plus sur les activités du groupe. Zone Campus: Comment le GAF a-t-il été créé? Ann-Julie DuRocher: En janvier dernier, nous étions plusieurs étudiant(e)s à avoir un malaise à propos du nom du party «Sauf une fois au chalet», qui fait référence à un père ayant abusé de ses enfants. Nous avons donc fait paraître dans le Zone Campus une lettre d’opinion (http://bit.ly/2e8o1lS), qui a eu un impact significatif. Tout est parti de là. Puis nous nous sommes rendu compte que nous avions notre place dans le milieu universitaire, qu’il

y a des problématiques qui méritent d’être soulevées, et que nous avions également des solutions à proposer. En dix mois, nous sommes devenus des partenaires privilégiés de l’AGE UQTR. ZC: Quels sont les objectifs du GAF? AJD: La mission principale est de dénoncer la banalisation du viol et des agressions sexuelles en milieu universitaire. Nous essayons de sensibiliser les étudiants aux notions de consentement, de culture du viol et de harcèlement sexuel. Concernant les agressions sexuelles et les viols, il est très difficile d’avoir des statistiques, car les victimes hésitent souvent à dénoncer ce qu’elles ont subi, par peur des répercussions. Notre mission consiste également à repérer et à soutenir ces victimes par tous les moyens. ZC: Est-ce que le GAF se concentre uniquement sur le harcèlement et les agressions sexuelles? AJD: Avec le contexte de création du GAF, et le fait que cela coïncide avec le lancement de la campagne «Sans oui, c’est non!», c’est notre principal

enjeu en ce moment. Toutefois, ce n’est pas le seul. Nous militons également pour une meilleure représentation des femmes dans les instances universitaires, que ce soit dans l’AGE UQTR, dans les départements, dans les comités de programme, etc. L’université comptait 60% d’étudiantes en 2012, mais elles étaient bien moins nombreuses au sein des différentes instances, et la situation n’a pas vraiment évolué depuis. C’est malheureusement un reflet de la société dans laquelle nous vivons. ZC: Comment le GAF s’est-il impliqué dans la communauté universitaire récemment? AJD: En mars dernier, nous avons reçu en conférence Marcelle Hamelin, qui a pris contact avec nous à la suite de la parution de notre lettre d’opinion. Elle a accepté de témoigner en compagnie d’une intervenante du Centre d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles (CALACS) et d’une sexologue. La même semaine, nous avons organisé une conférence avec le rappeur Koriass,

pour parler de féminisme, de consentement et de harcèlement sexuel. Et en septembre, nous avons participé au camp des associations de l’AGE UQTR, pour sensibiliser les étudiants, et pour les informer à propos des actions du GAF et de la campagne «Sans oui, c’est non!» ZC: Et quels sont les événements prévus dans le futur? AJD: Nous travaillons en collaboration avec l’UQTR, avec l’AGE UQTR et avec l’Association des étudiants en sexologie (AES) pour organiser plusieurs événements l’hiver prochain. Mais nous n’avons encore rien de confirmé pour le moment. Nous allons également participer au programme «Témoin actif», basé sur le principe des Sentinelles, mais pour la prévention des agressions sexuelles. Le programme considère que très souvent, une agression sexuelle n’apparaît pas de nulle part, sans signe avant-coureur: il faut donc apprendre aux gens à reconnaître ces signes et à pouvoir intervenir en conséquence. (M.L.)


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ACTUALITÉS

Volume 12, numéro 3 | 25 octobre au 7 novembre 2016

NOUVELLE ACQUISITION À L’UQTR

L’impression 3D s’invite au Service de la bibliothèque CAROLINE BODIN Journaliste

Depuis la rentrée, le Service de la bibliothèque de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a enrichi son offre de services en se dotant d’une imprimante en trois dimensions. En test interne depuis le printemps 2016, elle est désormais libre d’accès, tant pour les projets professionnels que personnels. Ce nouveau service d’impression est un véritable atout universitaire. L’impression 3D : une technologie qui s’implante progressivement L’impression tridimensionnelle consiste à fabriquer une pièce, grâce à l’empilement de couches successives de matière chauffée à haute température. À l’aide d’un logiciel de dessin 3D, cette matière prend la forme de l’objet désiré. «Ce type d’impression paraît encore un peu irréel pour certaines personnes», affirme Mario Beaudoin, chargé de projet informatique et technologique du service. Et pourtant, la bibliothèque est un lieu de connaissance, de partage, et de diffusion du savoir. Elle s’adapte et évolue en fonction de son temps: «C’est nous qui anticipons le besoin», confie le directeur adjoint, Etienne Audet. Si la demande n’était pas spécialement pressante, l’imprimante a pourtant déjà délivré ses premières productions. L’engouement pour

celle-ci devient progressif, et devrait prendre de l’ampleur dans les semaines à venir. Il est notamment question de placer l’imprimante dans un meuble en bois vitré, afin de pouvoir la déplacer et la rendre visible au public: «Cela permettra de faire connaître notre nouveau service et d’attirer les curieux», déclare M. Beaudoin.

PHOTO: C. BODIN

Un service ouvert à tous L’UQTR possède déjà une imprimante 3D, mais de qualité industrielle, réservée aux étudiants de l’École d’ingénierie. Cette imprimante-ci, localisée au 2233 de la bibliothèque Roy-Denommé, est donc une première. Elle peut être autant utilisée pour des projets professionnels que pour des projets personnels. Elle est d’autant plus accessible qu’elle n’est pas réservée au seul monde universitaire: les personnes extérieures à l’UQTR peuvent aussi déposer une demande d’utilisation.

L’utilisation de l’impression 3D révolutionne les sciences, notamment la recherche scientifique. En ce sens, la bibliothèque tient le rôle historique qu’elle a toujours tenu: un lieu de démocratisation du savoir et d’accessibilité aux connaissances pour tous. Elle agit comme un réel moteur de découverte.

L’université et la recherche Si l’impression 3D peut encore paraître futuriste pour certains, son utilisation est pourtant

Nouvelle acquisition d’une imprimante 3D, encadrée par Mario Beaudoin, chargé de projet informatique et technologique, et Etienne Audet, directeur adjoint aux services techniques et informatisés. très concrète et pertinente. Elle profite à de nombreux étudiants et chercheurs, venant de tous horizons. Que vous ayez besoin d’une pièce originale pour votre projet artistique, que vous nécessitiez la modélisation d’une vertèbre pour pratiquer la kinésiologie, ou encore la production d’une molaire pour étudier la dentition humaine, tout est rendu possible. Cette technologie permet la production d’objets qui rendent l’apprentissage innovant, mais aide aussi la recherche de manière significative. Actuellement, des chercheurs de l’université Laval et de McGill travaillent au développement d’un pancréas bioartificel, en réponse à des patients souffrant de diabète de type 1.

Mais comment ça marche? L’utilisation de ce nouveau service d’impression est assez simple. Il est rendu accessible via un formulaire en ligne sur le site de la bibliothèque. Pour une demande d’impression, de nombreux renseignements vous seront demandés, ainsi que le dépôt de la fiche de modélisation. Celle-ci sera analysée et jugée conforme à la politique d’utilisation. Si sa production est permise, un courriel vous sera envoyé avec les renseignements complémentaires (coût, durée de fabrication), et vous pourrez récupérer votre pièce au comptoir de la bibliothèque.

5 À 7 D’AUTOMNE DES CYCLES SUPÉRIEURS

Nouvelle formule pour le rendez-vous des étudiants de cycles supérieurs Bières et saucisses étaient au rendez-vous à l’occasion du 5 à 7 d’automne des cycles supérieurs, placé cette année sous le thème de l’Oktoberfest. Désormais traditionnel à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l’événement s’est déroulé à la Chasse Galerie jeudi le 13 octobre dernier. Quelques changements à l’activité ont toutefois été apportés cette session, afin que l’événement continue de se renouveler année après année.

été commandées à cette occasion. «Les années précédentes, nous nous étions fait dire que les étudiants des cycles supérieurs avaient du mal à se reconnaître entre eux pendant l’événement», déclare Alexandre Côté. «C’est pourquoi nous avons essayé de recentrer l’activité sur les cycles supérieurs. Néanmoins, les autres personnes avaient accès à ces services pour la somme de 5$, un prix raisonnable.»

Une nouvelle formule Un classique de l’UQTR Cela fait plusieurs années qu’une activité dédiée aux cycles supérieurs se déroule à l’UQTR, à chaque session d’automne et d’hiver. Elle est organisée par la Table Ronde Universitaire des Cycles Supérieurs (TRUCS), comité de l’AGE UQTR dirigé par Alexandre Côté, vice-président aux affaires académiques des cycles supérieurs de l’AGE UQTR. Ce dernier a également pu profiter des conseils de son prédécesseur, Alexandre Nana, pour organiser cet événement. Après s’être inscrits gratuitement à l’activité, à l’entrée de la Chasse Galerie, les étudiants des cycles supérieurs avaient droit à plusieurs saucisses et à deux consommations. Plusieurs types de bières fournies par la microbrasserie Le Trou du diable ont

Cette année, les étudiants présents pouvaient également s’inscrire à une compétition de style «Génies en herbe» organisée spécialement pour la soirée. «L’année dernière, il y avait eu une conférence, mais la formule n’a pas semblé prendre», indique Alexandre Côté. «C’est pourquoi j’ai voulu organiser quelque chose de plus ludique cette année.» Quatre équipes s’affrontaient, au cours de plusieurs manches, afin de répondre aux questions de culture générale posées par Camille Joanisse, étudiante au baccalauréat en psychologie et animatrice de la soirée. Les questions, parfois loin d’être évidentes, ont dérouté plus d’un candidat. «Les équipes étaient formées au hasard, pour pouvoir mettre ensemble des gens qui ne se connaissent pas et qui viennent de domaines

d’études complètement différents. L’idée, c’était d’avoir quelque chose de vraiment multidisciplinaire. J’aurais espéré avoir plus d’inscriptions ce soir-là, mais je suis satisfait pour une première édition», explique Alexandre Côté. Une bourse de 500$, offerte par la Coopsco et par le Service aux étudiants (SAE), récompensait l’équipe gagnante. Finalement, l’équipe composée de Stéphanie Tremblay (ergothérapie), Marie-Ève Gagnon (psychologie) et Pierre-Olivier Lemire (chimie) a remporté la victoire.

PHOTO: MARIE LABROUSSE

Un bilan positif Malgré les quelques soucis techniques qui ont affecté le barbecue, obligeant certains étudiants à attendre leur nourriture beaucoup plus longtemps que prévu, Alexandre Côté tire un bilan globalement positif de cette soirée. «Les gens présents semblent avoir aimé, j’ai reçu plusieurs commentaires positifs. Je m’attends évidemment à recevoir des critiques négatives, puisque tout ne peut pas être parfait, mais cela me permettra de donner des conseils à mon successeur pour pouvoir améliorer encore l’activité l’automne prochain!» Le prochain 5 à 7 des cycles supérieurs aura lieu cet hiver au 1012 Nérée-Beauchemin. Il s’agira d’un vin et fromages, qui sera combiné avec un

Quatre équipes se sont affrontées pour la compétition de style Génies en herbe et ont dû répondre à des questions parfois ardues. colloque multidisciplinaire, où les étudiants viendront présenter une partie de leurs travaux de recherche. «Les travaux récents qui ont été faits au 1012 vont nous permettre d’aménager la salle pour l’occasion», déclare Alexandre Côté. «Cela évitera de devoir faire les deux activités dans des endroits séparés, donc ce sera beaucoup plus convivial.» La date exacte de l’événement devrait être annoncée prochainement. (M.L.)


ACTUALITÉS

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AU SERVICE DES ACTIVITÉS ÉTUDIANTES

Entretien avec Martin Lambert MARIE LABROUSSE Journaliste

L’entrevue réalisée avec M. Lambert m’a permise de mieux comprendre l’importance d’une personne-ressource dans le bon déroulement des activités étudiantes. Zone Campus: Quel est votre rôle au sein de l’UQTR? Martin Lambert: Je suis conseiller à la vie étudiante. Mon rôle principal est d’encadrer les étudiants à l’intérieur des activités qu’ils organisent sur le campus. Souvent, je connais les tenants et aboutissants de l’événement: qui il faut aller voir, à qui il faut parler, comment les gens vont interagir avec l’événement… Je lance la procédure, je parle aux personnes concernées, mais ensuite, c’est aux étudiants de discuter avec l’association ou les personnes à l’interne pour organiser l’événement. Je m’arrange pour les guider et je m’assure qu’ils vont dans la bonne direction. Puis, je peux intervenir s’ils rencontrent des embûches. ZC: Est-ce que cela représente beaucoup de responsabilités? ML: Oui, je suis toujours placé entre l’institution, l’université, les associations et les étudiants. Quand les étudiants organisent un événement sur le campus, je dois m’assurer qu’ils respectent les normes de l’université. Il ne faut mettre en danger ni les étudiants, ni l’image de l’université, ni les associations qui continueront d’organiser des événements par la suite. L’étudiant ne doit pas oublier qu’il organise son événement au sein de l’UQTR, avec une association de l’UQTR. Parfois, les étudiants ont tendance à penser que c’est anonyme, qu’ils peuvent se décharger de leurs responsabilités sur l’association, surtout dans un contexte euphorique. ZC: Y a-t-il souvent des difficultés? ML: Ça arrive régulièrement. Lorsqu’il y a des problèmes, ils viennent rarement des comités organisateurs, mais plutôt des participants. On

arrive la plupart du temps à retrouver les responsables, mais les conséquences rejaillissent sur l’association. C’est souvent le principal obstacle qu’on rencontre. Mon rôle consiste également à rappeler aux étudiants leurs responsabilités. Ça fonctionne dans l’ensemble, mais ça demande un travail continuel avec les associations et beaucoup de sensibilisation. La plupart du temps, on s’efforce de se baser sur la confiance. ZC: L’équilibre est-il difficile à trouver? ML: En fait, c’est un déséquilibre perpétuel. D’ailleurs, le schéma est souvent le même, surtout pour les événements récurrents. Chaque année, c’est le même événement qui est organisé, mais par une nouvelle génération d’étudiants qui s’impliquent pour la première fois au niveau universitaire. Je ne peux pas les pénaliser si l’événement a connu des débordements l’année précédente. Ce que je peux faire, c’est m’assurer que les problèmes rencontrés auparavant ne se reproduisent plus, en corrigeant la tendance. Alors, même si l’équilibre peut se perdre une année, on essaie de le rétablir l’année suivante. ZC: Cela vous arrive-t-il de vous heurter à des limites? ML: Je dirais que ça se passe bien dans 90% des cas. Le reste du temps, on est capables de gérer pour que l’événement suivant se passe bien. Par contre, là où ça peut vraiment poser problème, c’est lorsqu’il y a des méfaits majeurs. On ne peut pas vérifier qu’un étudiant prend sa voiture en état d’ébriété. Et en cas d’agression, on ne peut rien savoir tant qu’il n’y a aucune plainte déposée, même si on a des doutes. ZC: Y a-t-il des moyens de faire de la prévention, de sensibiliser les étudiants? ML: C’est un point qui est encore en évolution. Quand je rencontre les associations, j’essaie de mettre l’accent sur la notion de responsabilité. Plusieurs campagnes de sensibilisation ont été lancées, mais finalement, le nombre de personnes informées reste très limité par rapport au nombre d’étudiants de l’université. On essaie de travailler là-dessus, avec les autres universités et avec l’AGE UQTR, mais c’est un travail de longue haleine. Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte, dont la situation personnelle des étudiants.

Une friperie à l’UQTR Du 11 au 13 octobre s’est tenue une friperie dans le Hall Gilles-Boulet de l’Université du Québec à Trois-Rivières. L’activité de financement était organisée par l’Association des étudiants au baccalauréat en enseignement secondaire (BES), afin d’amasser des fonds pour leur bal de finissants. Depuis quelques années maintenant, l’association du BES organise une collecte et une vente de vêtements dans les locaux de l’université. Les organisateurs de l’activité souhaitent pouvoir amasser de l’argent pour financer leur bal de finissants. Les vêtements étaient tous des dons volontaires de la part des étudiants du baccalauréat ainsi que de leurs proches. Des vêtements, chaussures, accessoires pour hommes, femmes et enfants étaient en vente, afin de faire venir le plus de gens possible.

L’événement a attiré beaucoup de gens dans ses débuts, mais l’achalandage s’est calmé les jours suivants. Les organisateurs estiment toutefois avoir atteint leur objectif d’environ 500$. D’autres activités de financement seront organisées au courant de l’année, dont des rôtisseries. Une activité de retour cette année est la soirée s’intitulant «Teach me how to Party». L’événement se tiendra le 24 novembre dans les locaux de la Chasse-Galerie. Ces activités serviront aussi à financer le bal des finissants du baccalauréat, qui se tiendra à l’Auberge le Baluchon. Tous les vêtements qui ne seront pas vendus lors de la tenue de l’événement seront donnés à la Société Saint-Vincent-de Paul de Trois-Rivières (SSVP). La SSVP est un organisme qui sert les personnes vivant une situation difficile, sans considérer leur culture, leur langue ou leur religion. (E.C.)

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Éditorial. L’HUMAIN APPROXIMATIF

Avez-vous dit culture cinématographique? La recette gagnante SAMUEL «PÉDRO» BEAUCHEMIN Éditorialiste

Depuis 2010, le cinéma québécois semble être au ralenti. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu de bons films, mais les critiques sont généralement meilleures que les assistances. Les films québécois se contentent souvent de jouer dans des cinémas de répertoire. Le texte qui suit aborde le déclin de la culture cinématographique au Québec. Je ne sais pas si c’est pour cette raison que plusieurs réalisateurs se tournent vers le cinéma international. On peut alors penser à Denis Villeneuve, Philippe Falardeau, JeanMarc Vallée, et j’en passe. Je me souviens de notre cinéma vers la fin des années 80, jusqu’au début des années 2000, il faisait jaser. Les gens en parlaient partout, et surtout, ils se déplaçaient pour aller les voir. Que ce soit Le Déclin de l’empire américain ou bien Crazy, ce sont des films qui nous marquent encore aujourd’hui.

Juste la fin du monde Xavier Dolan «l’enfant prodige» n’échappe pas à cet exode. Comme vous le savez peutêtre, il vient de réaliser son premier film étranger. Je me suis rendu au cinéma, la semaine dernière, pour voir son tout dernier film. Il devait y avoir pas loin d’une dizaine de personnes dans la salle. Malgré tout, j’ai trouvé le film excellent. Ce n’est pas le genre de film dans lequel l’intrigue est centrale et tellement excitante que l’on pourrait changer deux, trois acteurs contre des sacs de chips. Au contraire, le cinéma de Dolan, particulièrement son dernier film, met en avant la performance de l’acteur. Personnellement, Vincent Cassel vole le show.

On reproche aussi souvent au jeune réalisateur de revenir souvent sur la thématique de l’orientation sexuelle. À ceux-là, je leur réponds que malheureusement, il est l’un des seuls à travailler sur ce thème au Québec. Ce que les gens n’aiment pas, dans le fond, c’est qu’on ne parle pas d’eux. Ce qu’ils veulent, c’est une petite histoire qui raconte leur bonheur et leurs malheurs. Quelle est la différence entre le cinéma d’avant notre décennie et le cinéma contemporain? Avant, on parlait principalement de Rémi (nom fictif), un «vrai» Québécois de souche, catholique, blanc et hétérosexuel. Si vous ne me croyez pas, regardez la liste de films qui ont marqué notre province… C’est pas mal ça. Je ne dis pas que ce sont de mauvais films, au contraire. Le problème c’est le manque de diversité. Je ne peux pas croire que les gens trouvent redondants les cinq ou six films de Dolan traitant de sexualité, quand ils se sont gavés de la même recette pendant plus de 20 ans.

Ethnocentrisme cinématographique Si vous n’êtes toujours pas convaincu, j’ai deux autres arguments pour soutenir cette thèse. D’abord, le film de Xavier le plus populaire au Québec est Mommy. Synopsis: une mère canadienne-française monoparentale, s’exprimant en joual et tirant le diable par la queue, tente de subvenir aux besoins de son enfant délinquant. Enfin un sujet que le peuple peut comprendre! Ensuite, on a monté au Québec une pièce de théâtre intitulé Intouchables. C’est l’histoire d’un homme riche (blanc) en chaises roulantes, qui développe une relation d’amitié solide avec son aidant, tout droit sorti des cités parisiennes. Un film en avait été fait en 2011: l’homme en chaise était joué par François Cluzet, et son aidant était Omar Sy. Cette histoire est basée sur des faits vécus et a pour but de combattre les préjugés, et surtout le racisme. Pourtant, dans la version québécoise, c’est Antoine Bertrand qui va jouer le rôle d’Omar Sy...

Du cinéma de calibre international Si l’on s’intéresse un tant soit peu au cinéma international, on constate les particularités communes qu’il partage avec le style de Xavier Dolan. C’est peut-être là le problème: une partie de l’auditoire québécois moyen n’a pas de culture cinématographique. De plus, elle ne s’intéresse qu’à ce qui la représente. À la fin de la projection du dernier film de Dolan, l’auditoire semblait choqué, et certaines personnes riaient même. Un rire nerveux et plein de mépris, dirigé vers cette personne qui ose nous sortir de notre zone de confort. Juste la fin du monde est un très bon exemple de ce qui se passe ici présentement. Une bonne partie de l’auditoire québécois ne comprend pas que notre cinéma change, tout comme notre société.

Du cinéma plein air Pour revitaliser la culture cinématographique, l’UQTR devrait (re)faire des projections en plein air. Quelle bonne façon de démocratiser le 7e art! Les villes de Québec et de Montréal ont déjà emboîté le pas. Il n’y a, à mon avis, pas assez d’activités culturelles offertes par notre université. Le parc situé entre la Chasse Galerie et le pavillon Pierre Boucher serait parfait. De plus, lors des saisons froides, le 1012 pourrait servir parfois à autre chose qu’à des beuveries. Il y avait, les années précédentes, les Soirées cachées CFOU. Deux fois par session, on pouvait assister à un spectacle offert par des groupes émergeant de la scène québécoise. Espérons qu’une prochaine édition arrive bientôt!


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Volume 12, numéro 3 | 25 octobre au 7 novembre 2016

SOCIÉTÉ UN ŒIL SUR L’ACTUALITÉ INTERNATIONALE

La faute à la laideur GWENDOLINE LE BOMIN Chroniqueuse

Il était une fois un animal méconnu du grand public, à l’existence discrète. Malheureusement, ce mammifère recouvert d’écailles est une poule aux œufs d’or pour les braconniers. Cette petite bête de 20 kilos se prénomme le pangolin. Le quoi? Oui, vous avez bien lu, le pangolin. Cet animal, vivant en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est, figure parmi les espèces les plus menacées au monde. En ce début de mois d’automne, une série d’articles sur cet animal a attiré mon attention: sans la photo accompagnant l’article, je n’aurais jamais deviné qui se cachait derrière ce doux nom de pangolin. Pour ceux qui ne voient toujours pas de quel animal il s’agit, une courte description s’impose. Ce mammifère nocturne se nourrit principalement de termites et de fourmis, qu’il repère grâce à son odorat particulièrement développé. Le pangolin éventre ainsi les fourmilières et termitières avec ses pattes, et les capture grâce à sa langue. Ce petit fourmilier mène une vie de solitaire, ce qui le rend ainsi plus vulnérable pour les contrebandiers. Son existence

aurait pu passer inaperçue, si seulement l’animal ne représentait pas un intérêt financier énorme pour les braconniers et autres trafiquants. En effet, près d’un million de pangolins ont été vendus illégalement au cours de la dernière décennie. Sa chair, véritable mets aux tables des restaurants chinois et vietnamiens, se vend autour de 2500 $CA la pièce. Braconnage et massacre ne forment qu’un. Il existe huit sous-espèces de pangolins à travers le monde, et elles sont toutes en danger, ou même menacées d’extinction (source: WWF). Le pangolin est devenu l’une des cibles de choix des braconniers, tant pour sa chair que pour ses écailles. L’animal, victime du plus grand trafic planétaire, est apprécié pour ses écailles en kératine. Il s’agit de la même matière que la corne de rhinocéros. Cette dernière aurait de nombreuses vertus dans la médecine chinoise: aphrodisiaque, remède contre les maladies du foie ou de peau, ou encore, contre les douleurs menstruelles. Cependant, ces bienfaits ne sont pas scientifiquement prouvés. D’ailleurs, en Chine, l’utilisation d’écailles de pangolin est toujours autorisée dans certains hôpitaux, ainsi que pour la fabrication de médicaments brevetés. Dans certains pays africains, les écailles font également objet de superstitions: elles sont réputées, par exemple, pour porter chance. C’est pourquoi l’important commerce que représente l’animal semble difficile à ralentir. Fort heureusement pour lui, la situation du pangolin semble s’être éclairée au début du mois

d’octobre. Le mammifère a été au centre de la réunion de la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (CITES). Elle s’est tenue du 24 septembre au 5 octobre, à Johannesburg (Afrique du Sud). Avant, le pangolin figurait à l’annexe II de la CITES, son commerce était alors légal, mais réglementé. À l’issue du vote, les huit sous-espèces de l’animal ont été inscrites à l’annexe I de la Convention, interdisant le commerce des espèces menacées. Le sort d’autres espèces animales était débattu lors de ce rassemblement, comme celui des éléphants d’Afrique, des requins, des perroquets gris, mais ce sont les pangolins qui ont recueilli un large consensus au sein de la communauté. D’ailleurs, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) de défense des animaux se sont montrées satisfaites du bilan de la lutte contre le trafic des espèces en danger. On ne peut que se réjouir de cette publicité, qui a permis de révéler au monde le sort tragique de ces mammifères à écailles. Cette décision nous montre qu’il faut apprendre à limiter la destruction de l’environnement et penser autrement que commerce et bénéfice. Cependant, cette décision a pris du temps, puisque le pangolin est aujourd’hui en voie d’extinction. Il est absolument nécessaire de mettre en place ces nouvelles lois au plus vite et de sauver le pangolin dans son environnement naturel, car, autre fait majeur, l’animal ne supporte pas la vie en captivité. À côté du sort très médiatique des

éléphants et autres rhinocéros, le pangolin reste malheureusement méconnu, voire inconnu du grand public. Pourtant, bien qu’il soit moins visible, le mammifère reste plus menacé que les autres. À titre de comparaison, les braconniers attrapent plus de pangolins que de rhinocéros, d’éléphants et de tigres réunis (source: Fonds international pour le bien-être animal, IFAW). Le pangolin mérite davantage d’intérêt médiatique. On oublierait même que cet animal a inspiré, en 1995, le Pokémon Sabelette, évoluant dans le même environnement et utilisant une stratégie identique pour se protéger. Lorsque le pangolin sent le danger s’approcher, il se roule sur lui-même. C’est ce que fait le personnage pour repousser les attaques. Le pangolin est presque lui-même victime de son physique écailleux, une figure bien peu sexy à afficher pour les associations telles que WWF. En effet, on imagine moins bien une peluche en forme de pangolin que celle d’un adorable panda. Ce physique atypique, attirant moins l’attention du public et celle des associations, entraîne un intérêt limité auprès des autorités, au péril, comme on l’a vu, de l’espèce. Morale de l’histoire: ce n’est pas parce que ce n’est pas utile, pas beau, ou pas sexy qu’il ne faut pas porter d’attention. Et puis, si vous avez le temps de jeter un coup d’œil sur Internet, le pangolin n’est finalement pas un animal aussi laid qu’on le prétend.

ENTRE LES DEUX PÔLES

L’anxiété généralisée: lorsque les inquiétudes envahissent la vie KÉVIN GAUDREAULT Chroniqueur

Selon les statistiques récentes, 2,7 % des adultes américains souffrent d’anxiété généralisée (DSM V, 2013). Dans le cas de ces personnes, les préoccupations sont continuellement présentes (depuis au moins 6 mois) et empêchent de fonctionner à un niveau optimal. Il n’est pas considéré comme pathologique d’être en mesure de douter raisonnablement de ses décisions, de ses propos ou de ses comportements. Sans cette capacité, l’être humain serait en voie vers une quantité plus importante d’erreurs ou de décisions significatives. Toutefois, chez l’être humain «normal» et non touché d’anxiété généralisée, le doute n’est pas omniprésent, et il n’y a pas de souffrance psychologique associée. Dans ce trouble anxieux, il ne s’agit plus d’une capacité d’être en mesure d’avoir un doute raisonnable, mais bien d’une cascade incessante d’inquiétudes à propos de plusieurs sphères de vie de la personne: préoccupations concernant la santé personnelle et la santé des proches, inquiétudes

financières concernant soi-même ou les autres, souci de perdre son emploi, préoccupations concernant les performances scolaires ou professionnelles, la conduite automobile ou la crainte de causer des accidents dans différentes situations ou activités manuelles, et bien plus. À partir de ces préoccupations, la personne souffrant d’anxiété généralisée s’imaginera des scénarios pouvant aller jusqu’à la catastrophe. Elle peut se dire, par exemple, «si je manque d’argent, je vais me retrouver à la rue à quêter de l’argent». Ou encore: «si j’embarque sur une bicyclette, il y a de fortes chances que je me fasse frapper par un véhicule, ou que je tombe et que je me blesse gravement, au point de devenir invalide». Elle fera face à ses inquiétudes en tentant toujours de les prévenir, et se convaincra elle-même «qu’elle s’inquiète pour son bien et/ou pour le bien des autres». Alors que vous comprendrez qu’il s’agit, au contraire, de pensées empêchant l’individu d’accepter qu’il existe des risques, et qu’il peut aussi y avoir des imprévus dans la vie. L’anxiété risque fortement d’être alimentée à long terme et de devenir un cercle vicieux, créant une tension continuelle tout au cours de la vie. Un combat s’enclenche. Puisque le corps et les états intérieurs sont intimement liés, lorsqu’une personne souffre d’anxiété généralisée, le corps en est également affecté. En plus d’avoir beaucoup de scénarios catastrophiques, il est possible de développer des

symptômes physiques comme des tensions musculaires, des sueurs, des nausées, des problèmes digestifs ou des problèmes d’agitation. De plus, l’anxiété généralisée cause fréquemment de la fatigue et des problèmes de sommeil. Avec la présence de ces symptômes, il est fort possible que la concentration de la personne soit également diminuée. Par ailleurs, divers problèmes de santé physique peuvent accompagner l’anxiété généralisée, par exemple, les migraines, ou le côlon irritable. Les répercussions de l’anxiété généralisée peuvent se faire sentir dans la vie personnelle de l’individu, dans les relations conjugales, dans la famille, au travail et avec les amis. Puisque l’anxiété est contagieuse, elle risque fortement de toucher les gens de l’entourage et également de nuire aux relations harmonieuses. L’alcool et les drogues peuvent être pris pour «tenter de diminuer les symptômes de l’anxiété»: toutefois, cela alimente le problème à long terme et peut avoir des effets secondaires nuisibles à la santé. Les mélanges entre l’alcool et les médicaments peuvent annuler les effets bénéfiques de la médication, créer des effets désagréables sur l’organisme, et même causer la mort. Les causes de l’anxiété généralisée proviennent de trois sources: biologiques, psychologiques et sociales/environnementales. En premier lieu, les personnes d’une même famille semblent développer le trouble d’anxiété généralisée, car ce

serait l’anxiété proprement dite qui aurait une influence héréditaire (Barlow & Durand, 2007). Deuxièmement, la vulnérabilité psychologique inclut différents exemples de traits de personnalité comme l’inhibition ou le retrait. Troisièmement, l’influence sociale ou environnementale a également une influence non négligeable. Par exemple, un parent anxieux, qui ne cesse d’avertir son enfant de dangers potentiels (manque d’argent, santé, travail, école, etc.), sans qu’il y ait de réelles menaces, et même si les choses semblent bien aller pour l’enfant. Dans ce cas, ce sont les peurs et craintes des adultes qui sont transmises aux enfants, ou également aux autres adultes, qui peuvent développer des inquiétudes, à force de côtoyer les personnes souffrant d’anxiété généralisée. Être de nature calme peut faire une différence auprès d’une personne anxieuse, même si cela peut sembler difficile à supporter à court et à long terme pour plusieurs individus. La capacité d’un proche à rester calme, malgré les inquiétudes de la personne souffrant d’anxiété généralisée, demeure l’un des principaux défis. Toutefois, il y a un élément favorable à souligner dans le développement de ce trouble: plusieurs personnes qui en souffrent consulteront en psychologie ou en psychiatrie pour alléger leur souffrance. De plus, cette décision peut être aidante, afin de ne pas imposer ou transmettre l’anxiété à son entourage.


SOCIÉTÉ

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LA P’TITE VITE

Entre amour et caresse: La sexualité a bien meilleur goût ANTHONY MORIN ET MARIE-ANGE PERRAULT Chroniqueurs

Je dois avouer que je n’y croyais plus. Après ma rupture, j’avais même un sentiment de dégoût à penser qu’un jour j’allais être de nouveau intime avec une femme. Mais pourtant… Je n’en avais plus envie parce que sans amour, on se dit que nous n’aurons plus mal comme avant. Alors on commence à consommer la sexualité à travers ses différentes facettes, sans laisser place aux vraies caresses, aux enlacements parsemés de pure tendresse ou, en réalité, à la véritable ouverture de soi, parce que le risque d’être brisé à nouveau est trop coûteux. Lorsqu’on s’ouvre à une personne, nous donnons une partie de nous-mêmes que nous ne reverrons plus jamais: et c’est ça qui fait mal quand tout se termine. C’est cette partie de nous, qui a disparu pour toujours, que nous nous devons de réparer au fil du temps, en acceptant que toute chose a une fin. L’amour est éphémère, au même titre que l’homme lui-même. Vous pouvez comprendre que c’est beaucoup plus facile de fréquenter une personne et de se laisser tenter par l’illusion de l’amour. De ne pas

s’engager lorsque ça devient plus sérieux, au risque de reperdre une nouvelle partie de soi. En d’autres mots, nous nous laissons bercer par ces premières rencontres sans jamais montrer l’être que nous sommes à l’intérieur. Nous restons à la surface de nous-mêmes, parce que si jamais cette personne n’est pas la bonne pour nous, il suffit de lui faire part de quelques explications rationnelles de non-réciprocité, de partir et de recommencer ce processus sans «faim». Par contre, au fond de ces déchirures, nous voulons plus que ça. Nous voulons quelque chose de vrai et de sincère. Nous aimerions être vus par l’autre, mais nous ne sommes pas prêts. Je crois que c’est ça qui fait le plus mal. Nous voulons tellement croire à cette illusion de l’amour, qui est en réalité seulement une forme d’attachement éphémère, que nous nous enfonçons inévitablement dans cet échec amoureux. En cet ère de la modernité, nous en sommes malheureusement rendus là. Nous consommons nos relations, sans réellement goûter à la saveur profonde qui s’y cache. À cet égard, nous essayons tant bien que mal de survivre à travers la surconsommation qu’on nous inculque dès le tout jeune âge. Nous apprenons constamment que lorsqu’une chose ne fonctionne plus, il suffit de la jeter et de s’en acheter une nouvelle. Nous appliquons ces acquis dans nos relations affectives, parce que c’est beaucoup plus simple ainsi, plutôt que de s’ouvrir véritablement à l’autre. Il n’en demeure pas moins qu’on perd plus qu’on ne gagne.

En effet, nous ne prenons plus le temps de développer ce sentiment tant convoité. Nous restons tout simplement dans les anciennes blessures, en nous imaginant que c’est seulement le temps qui va arranger les choses. Nous perdons tant d’opportunités, car nos œillères nous empêchent d’entrevoir cette vérité cachée. Toutefois, si nous prenons le temps de comprendre la logique de nos actions, ou plutôt l’évitement de cette intimité, nous remarquons qu’il nous suffit de nous laisser aller. Il faut arrêter d’avoir peur, et affronter ce qui nous empêche d’avancer. Il faut cheminer en faisant face à notre vrai être, à cette vraie nature qui se cache derrière ces déchirures de l’âme.

Nous consommons nos relations sans réellement goûter à la saveur profonde qui s’y cache. C’est à ce moment qu’on renaît et qu’on recommence à goûter à l’amour. Il suffit d’une rencontre pour comprendre que la sexualité a bien meilleur goût lorsqu’elle est entremêlée de tendresse et de caresses. Il est évident que lorsque cette personne nous embrasse ou nous fait l’amour, ce n’est nullement comparable à ces enlacements éphémères sans intimité que nous avons essayé de consommer dans le passé. À travers ce développement de l’intimité amoureuse, il y a maintenant la possibilité de

s’ouvrir à l’autre et de découvrir la profondeur réelle de l’amour et de la sexualité. À cet effet, nous dévoilons notre jardin secret, car nous sommes en mesure de faire confiance à l’autre, tout en lui montrant une certaine vulnérabilité. Lorsque ces confidences sont bien perçues et sans jugement de la part de la personne, cette confiance est signe du développement d’un amour sincère. Bien entendu, je ne le dirai jamais assez, il faut prendre son tempsLe temps que nous consacrons au développement de cette intimité amoureuse alimente la proximité et l’attachement sincère. Par ailleurs, il n’y a rien de plus merveilleux que le respect et la tendresse lors de cette proximité. Lorsque nous sentons l’autre personne nous caresser, nous enlacer, à travers l’étreinte affective ou sexuelle, les vraies saveurs de l’amour émergent en nous. Le désir de l’autre parfume nos pulsions et nous met dans un état de bien-être commun. Bien entendu, l’engagement peut parfois faire très peur, mais lorsque tous ces autres aspects sont bien agencés les uns aux autres, la sexualité autant que l’amour deviennent purement extatiques. Eh oui! J’ai cheminé à travers ces blessures, et je me sens enfin prête à commencer une nouvelle histoire, pour de vrai, cette fois-ci. Bien que j’aie consommé longtemps ce genre de relations qui m’entraînaient dans la surconsommation, j’ai compris qu’être vrai avec soi et avec l’amour a bien meilleur goût. Sur ce, délectez-vous à ce véritable amour, vous allez comprendre. (M.-A.P.)

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

10 choses à savoir sur les États-Unis JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

Le ou la gagnante de la présente élection pour nommer le 45e président des ÉtatsUnis aura notamment la tâche de faire une différence dans la vie des gens, de garder la nation en sécurité et de forger l’unité du pays. Au-delà de la qualité discutable des candidats, il importe de rappeler quelques éléments fondamentaux dans l’histoire de notre voisin du sud, afin de mieux en saisir les valeurs. Aux origines du pays de la liberté Nés de la volonté d’indépendance politique des treize colonies anglaises en sol américain, les États-Unis sont le premier pays à se décoloniser d’un empire colonial. Venus en Amérique pour des raisons économiques, afin de faire fortune, les colons réussissent par une véritable révolution ce qu’on appelle la Guerre d’indépendance (1775-1783). Les mots «démocratie» ou «nation/ national» sont absents: on veut une république américaine. Au contraire de la Révolution française de 1789 (idéologique), celle des États-Unis est dite «pragmatique». La tyrannie, la corruption et le complot sont au centre du débat. On tente alors de créer en Amérique une nouvelle Angleterre purifiée, à partir de populations paradoxalement

nées de religieux et de marginaux en exil. Afin de donner plus de crédibilité au gouvernement central de l’Union, une Constitution est officialisée à Philadelphie, le 17 septembre 1787. On la doit à 55 hommes blancs, presque tous très riches, dont 19 possèdent des esclaves… Trois quarts de siècle plus tard, c’est sur le thème de l’esclavage qu’éclate la guerre de Sécession (1861-1865) entre le Nord et le Sud du pays, où se trouvaient quatre millions d’esclaves, soit le tiers de la population du Sud. Lincoln, alors chef du Parti républicain, ne fait pas la guerre pour émanciper les esclaves, mais plutôt pour détruire le pouvoir des esclavagistes, appuyés officieusement par certaines élites britanniques et françaises. Plus de soldats américains périront durant cette seule guerre que dans toute l’histoire militaire belliqueuse des États-Unis: on compte au moins 620 000 morts et 200 000 mutilés.

Cela dura environ jusqu’après la Confédération de 1867, mais ceci est une tout autre histoire.

Un pays violent Huit présidents des États-Unis d’Amérique sur 44 sont morts en cours de mandat depuis l’élection du premier d’entre eux, George Washington, en 1789. En fait, alors que quatre meurent de causes naturelles, quatre sont carrément assassinés: Lincoln en 1865, James A. Garfield en 1881, William McKinley en 1901, puis le célèbre John F. Kennedy le 22 novembre 1963 à Dallas. D’autres ont aussi été victimes d’une tentative d’assassinat, comme Andrew Jackson en 1835, et Ronald Reagan en 1981.

Les États-Unis sont le premier pays à se décoloniser d’un empire colonial.

Une relation amour/haine Même si les États-Unis ont envahi deux fois le Canada pour le conquérir, et tout particulièrement le Québec (1775, 1812), nous avons toujours résisté à l’envahisseur, sauf une fois, en septembre 1759, sur les Plaines d’Abraham… À l’opposé, à la suite de l’adoption par Londres de l’Acte d’union (1840), qui force la fusion entre le Bas-Canada (Québec) et le Haut-Canada (Ontario), et l’incendie du parlement du Canada-Uni alors situé à Montréal, le 25 avril 1849, c’est tout un mouvement annexionniste qui se met en branle aussitôt. On préférait se joindre au système républicain des États-Unis, plutôt que de subir encore la domination de la monarchie britannique.

Les États-Unis ont une relation singulière avec les armes. Rappelons que le deuxième amendement de la Constitution, l’un des dix amendements votés en 1791 (Bill of Rights), stipule le droit inaliénable pour chaque citoyen de porter une arme. En octobre 2015, le Washington Post annonçait que depuis 2010, le nombre d’armes à feu civiles en circulation (357 millions) venait de dépasser le nombre d’habitants (317 millions)!

Les gendarmes du monde S’appuyant sur une politique d’unilatéralisme, les États-Unis vont s’imposer un peu partout dans le monde, par des interventions recherchées

à des fins démocratiques, ou pour défendre de jeunes républiques. Ils s’appuient parfois sur des régimes tyranniques locaux (Nicaragua, Honduras, Guatemala, alouette!) ou encore chassent des gouvernements socialistes élus démocratiquement, par exemple celui de Salvador Allende, le 11 septembre 1973, au Chili. Pour en savoir davantage, il faut lire absolument Le Livre noir des États-Unis, de Peter Scowen. Dans toute l’histoire de l’humanité, nos voisins du sud sont les seuls à avoir utilisé l’arme atomique comme outil d’attaque, affirmant ainsi leur superpuissance de plus en plus internationale. Le largage des deux bombes sur des populations majoritairement civiles (plus de 300 000 morts), afin que le Japon dépose les armes, reste un des moments les plus controversés de l’histoire américaine. La grogne à leur égard est palpable un peu partout dans le monde. Selon les services de renseignements américains, un tiers de toutes les attaques terroristes dans le monde en l’an 2000 était dirigé contre des intérêts américains! Outre la révolution, la guerre civile et la Deuxième Guerre mondiale, le 11 septembre 2001 est la quatrième grande rupture de l’histoire de cette nation. À cause de leur politique étrangère impériale, j’aime beaucoup les taquiner en transformant leur devise: IN GOLD WE TRUST – MADE IN U$A. Pour ceux qui voudraient en savoir davantage, je vous conseille de vous inscrire à ces cours donnés au Département des sciences humaines dès cet hiver: HST-1112 (Introduction à l’histoire des États-Unis) et HST-1104 (Histoire coloniale des États-Unis).


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Volume 12, numéro 3 | 25 octobre au 7 novembre 2016

ARTS ET SPECTACLES SOIRÉE KINO3R AUTOMNALE

Cinéphiles au rendez-vous ALICIA LEMIEUX Journaliste

Le 3 octobre dernier, le Satyre Cabaret-Spectacle ouvrait ses portes aux cinéphiles de la Mauricie dans le cadre de l’événement KINO3R. Sous la thématique de l’horreur, plus de 150 personnes ont accédé gratuitement au rassemblement, qui présentait une quinzaine de courtsmétrages locaux et internationaux. Retour sur cette soirée frissonnante, mais conviviale!

à quatre rassemblements par an pour mettre en lumière le talent créateur de cinéastes maison, mais également de quelques films internationaux. Le site web de l’organisme fondé en 2003 explique le mouvement comme «un rassemblement de jeunes cinéastes amateurs, de futures vedettes de Star Système et de preneurs de son en devenir». Cela dit, toute personne intéressée peut participer, en déposant un projet qui pourrait se retrouver sur le grand écran du Satyre.

Cette rencontre entre le public et ces passionnés, qui travaillent souvent dans l’ombre, permettait de mieux comprendre l’univers de création de chacun d’eux.

Le concept KINO

Au cœur de la peur

D’après les informations trouvées sur le site web de l’organisme trifluvien, le mouvement KINO est né à Montréal en 1999, à la suite d’un défi lancé par Christian Laurence à quelques amis amateurs de cinéma. L’idée consistait à produire une vidéo par mois pendant un an. Aujourd’hui, le concept KINO s’est étendu sur quatre continents du globe, dans plus de 50 régions. De retour en force depuis 2013 après quelques années d’absence, KINO3R offre trois

À la barre de l’animation, le comédien trifluvien Rémi Francoeur, revêtu de son habit rouge flamboyant, a pris d’assaut la scène du Satyre, un peu plus tard que l’heure annoncée. Devant une salle bondée de curieux cinéphiles, il entamait la soirée en force, avec une projection de Jean-Claude Leblanc intitulée Cauchemar capitonné. Il s’agissait d’une première trifluvienne pour l’auteur, réalisateur et monteur, qui a déjà déposé son projet dans plusieurs festivals de courts-métrages, entre autres, à Montréal et à

Hollywood. Le film mettait en vedette le comédien Sébastien Huberdeau (Polytechnique), ainsi que la comédienne Maude St-Pierre, qui vivait avec la présence hantée d’une chaise. Les effets spéciaux très réalistes et la qualité du tournage ont placé la barre haute pour les films qui allaient suivre dans la soirée. Parmi les autres œuvres de la portion locale, Sylvain Tremblay a présenté son court-métrage La trame, réalisé en seulement 8 heures, et dont l’action se situe dans les passages souterrains de l’UQTR. Au son d’une trame sonore mystérieuse, la comédienne Myriam Lortie, ancienne étudiante de l’UQTR, parcourt les corridors en croyant sentir la présence d’autres individus. Le suspense révèle ultimement une fin plutôt surprenante. Une foule d’autres présentations locales et variées sur le thème de l’horreur ont été présentées. L’ambiance dans la salle était chaleureuse. Les cinéastes venaient se confier au public, à tour de rôle et sans prétention. Cette rencontre entre le public et ces passionnés, qui travaillent souvent dans l’ombre, permettait de mieux comprendre l’univers de création de chacun d’eux. Pour conclure le volet local de la soirée, les organisateurs de l’événement, également cinéastes à leurs heures, Joël Dion, Jean-Gabriel Pothier et leur groupe Les cobras de la nuit sont

PHOTO: A. LEMIEUX

Rémi Francoeur jouait le maître de cérémonie de cette soirée. montés sur scène. Ils se sont revêtus de leurs plus beaux habits des années 1980, afin de présenter en primeur leur nouveau vidéo clip de leur chanson «Le premier qui meurt». C’est sur cette note humoristique que s’est terminée la première partie de la soirée.

FESTIVAL INTERNATIONAL DE POÉSIE DE TROIS-RIVIÈRES

De la musique poétique et de la poésie musicale MARIECHRISTINE PERRAS Journaliste

Lors du Festival international de poésie de Trois-Rivières (FIPTR), la soirée Tango et poésie, qui est devenue une tradition au fil des ans, était présentée au Musée québécois de culture populaire, le samedi 8 octobre dernier. En partenariat avec l’UQTR, cet événement est organisé par France Joyal, professeure au département de philosophie et des arts. Pour cette édition, la musique a été confiée au trio Tango Boréal, et la section poésie, à Samantha Barendson. Dans une ambiance inédite aux soirées tango plus conventionnelles, où lumières tamisées et couleurs sombres sont habituellement à l’honneur, les murs blancs et l’éclairage franc du musée contrastaient avec la chaleur du tango. Par contre, les musiciens du trio Tango Boréal ont donné, dès leur premier morceau, toute la chaleur nécessaire pour amorcer une soirée fort agréable. C’est le

son particulier du bandonéon qui offre la grande beauté à cette musique. Le bandonéon fait partie de la famille des instruments à anche. Bien qu’il soit originaire de l’Allemagne et ne se soit greffé au tango qu’à la fin du XIXe siècle, il est maintenant tout à fait emblématique de cette musique. Dans le trio Tango Boréal, Denis Plante assure le maniement de l’instrument. En plus d’être une des figures phares des bandonéonistes du Canada, il est aussi un important compositeur contemporain et leader de son groupe. À ses côtés, le guitariste international David Jacques offre des envolées succulentes et partage son réel plaisir d’être sur scène. La contrebasse de Ian Simpson confère des sonorités jazz et blues, ce qui fait de cet ensemble sa particularité. La Franco-Argentine Samantha Barendson a fait la lecture de plusieurs textes, présentés en alternance avec cette musique délicate. D’après ses textes, elle a grandi en Argentine, mais a vécu en France, ce qui explique qu’elle écrit aussi bien en espagnol qu’en français. Pour cette soirée, elle a donc lu des textes dans les deux langues, souvent durant la même intervention. Les deux versions du poème étaient lues en alternance, strophe par strophe. Lorsqu’elle a raconté son exil de l’Argentine et son retour, les émotions étaient

PHOTO: M.-C. PERRAS

Samantha Barendson interprète ses poèmes avec une théâtralité juste et touchante. beaucoup plus graves et ressenties dans la version espagnole. Comme quoi, la langue colore tout à fait un texte. Entre poèmes plus lourds et musique rythmique plus ludique, Barendson a ponctué ses lectures de poésie aux tendances humoristiques. Elle observe des danseurs de tango et fantasme à rejoindre leurs rangs. La rythmique de son texte sur la pratique du tango est excellente, ce qui ajoute à l’effet comique de ses images. La poétesse a judicieusement sélectionné l’ordre de ses lectures pour présenter, sans lourdeur trop intense, des textes plus durs, qui abordent la dictature et

l’exil. Samantha Barendson est également une interprète remarquable. L’aisance avec laquelle elle livre sa poésie, le rythme et la modulation de sa voix supportent impeccablement ses mots. Tout au long de la soirée, les participants étaient invités à utiliser les planchers de bois du musée pour effectuer quelques pas de danse. Cette danse codifiée, mais qui laisse une large place à l’improvisation, est impressionnante. Les partenaires sont corps à corps et tout se joue dans l’écoute de l’autre, dans l’écoute du corps de l’autre. Pas étonnant que cette danse soit si sensuelle.



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ART PUBLIC

Quand l’art gruge l’espace de la publicité Sortir l’art du musée est un concept qui existe depuis déjà longtemps, notamment avec l’art public, qu’il est possible de retrouver un peu partout dans les espaces communs. Dans le but de permettre un contact direct et quotidien avec des œuvres visuelles, le Centre d’exposition Raymond-Lasnier, en collaboration avec la Société de transport de Trois-Rivières (STTR), renouvelle son projet L’art contemporain se déplace!, amorcé l’automne dernier. Pour cette présente édition, les organisateurs ont fait appel à l’artiste Valérie Morrissette, une ancienne étudiante de l’UQTR.

Dans un des autobus numéro 11 du circuit De Montigny, qui dessert une partie de TroisRivières-Ouest, il est possible d’observer des créations originales. Habituellement tapissé de publicités, le haut des murs de l’autobus laisse place à des œuvres numériques fort apaisantes. Morrissette se préoccupe de la mémoire et du souvenir dans l’ensemble de ses œuvres. Dans ces images-ci, elle propose une superposition de bâtiments et d’arbres. Cette hybridité des éléments organiques et bâtis donne alors la force de la nature comme marqueur de temps sur le vécu humain. Valérie Morrissette continue avec sa grande délicatesse du geste, qui caractérise son travail PHOTO: M.-C. PERRAS

La superposition de photographies et d’estampes forme un flou qui se rapporte aisément à l’aspect fantomatique de la mémoire.

PHOTO: M.-C. PERRAS

Pour ceux qui ne pourront pas faire le voyage à l’intérieur de l’autobus, il est aussi possible de voir certaines œuvres à l’extérieur. depuis la fin de ses études. Elle avait d’ailleurs remporté la bourse Gilles-Verville en 2012 avec son projet Temps, souvenirs et autres banalités, un travail qui arrime le bois taillé et l’estampe, le tout disposé dans un mouvement de courbe. Cette finesse des traits et la simplicité des couleurs permettent une lecture sans distorsion de l’ensemble de son œuvre.

Cette finesse des traits et la simplicité des couleurs permettent une lecture sans distorsion de l’ensemble de son œuvre. L’intérieur de l’autobus arbore des impressions caractéristiques du geste de l’artiste. Des ajouts de couleur, rarement plus nombreux que deux, ponctuent les images issues à la fois de la photographie et de l’estampe. Les œuvres sont en format rectangulaire et allongé, afin d’épouser l’espace publicitaire des autobus. Par contre, des œuvres en grand format sont aussi visibles à l’extérieur. L’une se retrouve à même cet autobus, et les autres sur un abribus situé au terminus d’autobus du centre-ville. La transparence des images apposées sur

l’abribus rend la mémoire et les souvenirs encore plus insaisissables. La mémoire est en fait une image mentale qui peut paraître précise, mais qui se résout à n’être qu’un flux incertain et fantomatique. La portion extérieure de l’exposition rend davantage hommage à cette mémoire fuyante. Évidemment qu’il est difficile pour les quidams non usagers du circuit numéro 11 de voir l’entièreté de l’exposition, mais pour ceux qui y transitent quotidiennement, c’est une manière subtile et immersive de voir l’art contemporain. Si tu ne vas pas au musée, le musée vient à toi! Cette formule est tout à fait réussie, d’autant plus qu’une partie de l’exposition se trouve en extérieur et que l’impression numérique colle parfaitement au milieu d’accueil. Valérie Morrissette a un Baccalauréat en arts plastiques de l’UQTR, ainsi qu’une Maîtrise en arts visuels de l’Université Laval. En plus de la bourse d’acquisition Gilles-Verville, elle est aussi récipiendaire du prix de la Relève GORDO, remis par la Corporation de développement culturel de la ville de Trois-Rivières. Elle est membre de l’Atelier Presse Papier où elle poursuit son travail de sérigraphie qui lui va à ravir. L’exposition L’art contemporain se déplace! est actuellement en cours et se termine en décembre 2016. (M.-C.P.)

SOIRÉE CINÉMA À LA GALERIE r3

Un premier rendez-vous réussi Dans le cadre d’un Projet d’intervention dans la communauté (PICOM) et en collaboration avec l’Association des programmes en arts (APARTS), des étudiants ont organisé une projection de courts-métrages en extérieur, directement sur le mur de la Galerie r3. Près d’une quarantaine de spectateurs ont pu se plonger dans divers univers, en cette soirée clémente du 12 octobre dernier. Afin de promouvoir la Galerie r3 sur le campus, Lorraine Beaulieu, coordonnatrice de la galerie, a fait appel au programme PICOM. En plus d’avoir comme mandat d’archiver les événements qui gravitent autour de la galerie, les étudiants inscrits à cette activité créditée doivent aussi établir une relation entre le lieu de diffusion et l’ensemble de la communauté universitaire. C’est dans cet esprit que la soirée de projection a vu le jour. «Le but de l’événement est de donner une visibilité à la vie artistique de l’UQTR auprès de la

communauté universitaire. C’est pour cette raison que nous avons choisi des animations de l’Office National du Film (ONF), car c’est une agence culturelle fédérale qui encourage les artistes du Canada. Cette sélection a été dûment choisie pour ses techniques visuelles variées, loin des standards du cinéma populaire. Avec cet événement, nous espérons piquer l’intérêt pour les diverses formes d’arts visuels du Québec et du Canada», expliquent Luc Hébert et Audrey Duquette, étudiants en arts. Les organisateurs se disent amplement satisfaits, affirmant que l’achalandage a surpassé leurs attentes. Parmi la sélection se retrouvaient des films aussi variés que Isabelle au bois dormant, de Claude Cloutier, fait à l’encre de Chine, ainsi que Madame Tutli-Putli, de Chris Lavis et Maciek Szczerbowski, réalisé avec le procédé d’animation en volume (stop motion). La variété des thèmes et des procédés offre un bel aperçu de l’éclectisme des genres, tout comme celui que l’on retrouve dans les expositions de la Galerie r3. (M.-C.P.)


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SPECTACLE DE JUSTE ROBERT AU ZÉNOB

CHRONIQUE D’UNE CITOYENNE DU MONDE

Côtoyer l’automne La froide soirée d’automne du 15 octobre dernier a rassemblé quelques curieux au Café-bar Zénob pour le lancement du premier album de Jean-Robert Drouillard, alias Juste Robert. Les circonstances n’étaient malheureusement pas en sa faveur puisque le chanteur avait un vilain mal de gorge lui causant une extinction de voix. Malgré tout, l’auteur-compositeur-interprète s’est prêté au jeu en offrant, au mieux de ses capacités, ses nouvelles chansons.

À corps nu PHOTO: A. LEMIEUX

ALHASSANIA KHOUIYI Chroniqueuse

Ils ont fait bon ménage, cheminé côte à côte pendant des décennies, des siècles, voire des millénaires, et ont façonné la manière dont nous voyons le corps humain. Que ce soit en sculpture ou en peinture, l’art a été l’ambassadeur de la médecine, le taquet contemporain de l’anatomie et sans aucun doute le révélateur de ses secrets.

Mauvaises conditions La première partie a été assurée par Marika Sokoluk, accompagnée d’Anthony Richard, en remplacement de Claudya Beaulieu. La chanteuse et animatrice de radio de Québec a offert quelques classiques d’artistes comme Charles Aznavour, Patrick Normand et Robert Charlebois. L’ambiance était chaleureuse et conviviale dans le petit bar de la rue Bonaventure. Juste Robert a ensuite repris le flambeau en partageant très sincèrement sa condition vocale au public. «On va essayer et si vous êtes plus capable, on arrêtera ça» lançait ironiquement le chanteur en raison de son extinction de voix. Comme les paroles de ses chansons sont symboliques, l’essence des compositions était légèrement dénaturée en raison du chuchotement des mots et aux variations vocales inégales. Somme toute, l’ambiance musicale proposée était, quant à elle, intéressante. La chimie entre les musiciens et leur soutien au chanteur étaient sympathiques. C’est au bout d’une dizaine de chansons que Juste Robert a finalement tiré sa révérence en remerciant son public. Malgré tout, les spectateurs semblaient tout de même avoir apprécié leur soirée.

Autoportrait d’une vie Jean-Robert Drouillard, sculpteur de profession, a décidé de se tourner plus sérieusement vers la musique il y a deux ans. C’est dû à une rencontre avec Hugo Lebel, membre du groupe Les Goules, que le projet Des autoportraits a commencé à prendre forme dans la cuisine d’Étienne Guay à St-Jean-Port-Joli. L’artiste, très convivial, avoue la chance qu’il a eue de croiser d’aussi bons contacts sur son chemin. C’est dans la trentaine avancée qu’il apprend à jouer de la guitare et qu’il se découvre une

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Juste Robert et ses musiciens lors du lancement de son premier album Des autoportraits à Trois-Rivières. passion pour l’écriture de chansons. Sur la rue St-Vallier Est à Québec, il se laisse inspirer par le train de Limoilou et par les premiers flocons de neige. Bien que très authentique par ses textes intimes, l’auteur semble se laisser porter légèrement par un personnage de son timbre de voix rauque et vacillante ainsi que son accent du bas de la péninsule gaspésienne. Des autoportraits aborde l’amour dans toute sa simplicité, mais articulé poétiquement autour d’images temporelles et saisonnières. Des épisodes du quotidien qu’on peut voir à vol d’oiseau en passant par le fleuve, un parc à chien et un quartier de Québec. En termes de sonorités, Juste Robert se dit faire partie d’un pack musical entre Avec pas d’casque et Beck. Les mélodies mélancoliques rappellent les froides soirées d’automne qui dévoilent, à leurs heures, la luminosité des feuilles flamboyantes ou la triste pluie des jours ombragés. La simplicité des arrangements musicaux entre guitare, basse, percussions et voix offre une vitrine de choix aux paroles évocatrices de l’auteur. Ce premier album n’est qu’un début pour cet artiste pluridisciplinaire qui dévoile une nouvelle facette de ses nombreux talents créatifs. (A.L.)

Je n’avais nul doute de cette belle réalité quand j’ai fait mes premiers pas dans un laboratoire d’anatomie. Je savais que ce qui se cachait derrière ces murs, que les gens craignent tant, était beaucoup plus que de la simple dissection: c’était un endroit où «la mort est heureuse d’aider la vie». Le désir d’explorer le corps humain, de le cartographier ou de discerner son normal de son anormal remonte à l’Antiquité. Ce qui a changé au fil du temps, c’est le regard que portent les artistes sur le corps. Par exemple, les diverses sculptures et toiles grecques représentaient l’humain comme un idéal. L’obsession des Grecs avec le beau se traduisait par des chefsd’œuvre de corps les mieux proportionnés qui soient. Il s’agit de critères de beauté qui feraient pâlir de jalousie le plus beau ou la plus belle des humains. Donc, il n’était point question de dépeindre la difformité. Cette disgracieuse tâche a plutôt été laissée à l’Antiquité égyptienne, la seule où la dissection de cadavre était autorisée. Papyrus, sculptures, peintures murales ou momies: la civilisation égyptienne a laissé un immense patrimoine pour l’étude de l’anatomie et de la pathologie à travers l’art. Non seulement le cru primait sur le souci de l’enjolivé, mais encore, c’est la première civilisation où on voit la représentation de difformités anatomiques. C’est dire que l’infirmité n’est pas sujet de gêne: même la divinité n’y échappe pas, comme Bès, le dieu du sommeil, qui n’avait rien d’un Hercule ou d’un Héraclès. Un millénaire plus tard, l’art acquiert un autre mandat, celui d’exorciser le mal, plus particulièrement celui de la peste. Étant l’épidémie la plus mortifère de l’histoire de l’humanité, la peste a donné l’impulsion à une multitude de travaux. Que ce soit pour louer les esprits protecteurs, en construisant des chapelles avec des colonnes dites «de la peste» comme celle de Vienne, ou en peignant des tableaux et des fresques, afin de conjurer le mauvais sort qui s’abattait sur l’humanité. Ainsi, la peste a inspiré Raphaël avec La peste en Phrygie, Rubens avec Saint François de Paule apparaissant aux pestiférés, Van Dyck avec Sainte Rosalie intercédant pour les pestiférés de Palerme, Antoine-Jean Gros avec Les pestiférés de Java, et la liste est bien longue.

Loin de moi la prétention de vous faire une leçon d’histoire, mais souvent les futurs professionnels de santé, animés par une soif d’apprendre, soupçonnent peu l’aspect artistique qui se cache derrière une pièce d’anatomie bien faite, ou derrière une toile illustrant un corps humain dans toute sa splendeur. C’est que la dissection est un art qui n’est pas donné à tout le monde, un art qui devait être secret et pratiqué clandestinement. Si nous jouissons aujourd’hui d’un extraordinaire laboratoire d’anatomie à l’UQTR, qui est d’ailleurs un lieu privilégié d’apprentissage et d’émerveillement, cela n’était pas le cas il y a quelques siècles. Il faut imaginer des jeunes, mus par le dessein d’explorer le corps humain, se confiner furtivement pour disséquer des cadavres, sous peine d’être excommuniés, car voyez-vous, dans le temps, il s’agissait d’une manœuvre subreptice. Il a fallu attendre le XIVe siècle pour que la discipline soit enseignée en Italie. On a finalement assisté, vers la fin du XVe siècle et le début du XVIe, à une Renaissance qui affirma la dissection au grand jour, mille cinq cents ans après les premières pratiquées par Hérophile de Chalcédoine en Égypte ancienne.

La dissection est souvent ballotée entre acclamations et tollé. Les uns y voient atteinte à l’intégrité du corps humain, les autres y voient un art à part entière. Si en Alexandrie, l’histoire relate que la dynastie des Ptolémées procurait des criminels aux anatomistes, comme le rapporte Celse dans son De medicina, aujourd’hui encore, on se pose des questions sur l’origine des corps qui alimentent les expositions ou les planches anatomiques. Heureusement, de nos jours, la législation est très à cheval sur la provenance des dépouilles et en exige des preuves robustes. Mais il y aura toujours des hardis pour user de tous les moyens, afin de contourner ces exigences bureaucratiques, comme le cas de l’exposition Bodies. Et il y aura toujours des gens pour lesquels ce n’est pas un souci, si on en croit les chiffres vertigineux des spectateurs de ladite exposition. C’est une banalité que la compréhension de l’anatomie passe par la dissection, certes, mais une banalité qui doit souvent être rappelée à nos mémoires. Il s’agit d’un art qui estompe les limites de la mort, grâce au talent des anatomistes, mais surtout grâce à la générosité de ceux qui font don de leur corps. D’ailleurs, le laboratoire d’anatomie de l’UQTR a organisé une messe commémorative, le 16 octobre, en guise de remerciements et de reconnaissance aux proches des donneurs. Une après-midi émouvante, où les familles ont pu constater à quel point ces dons sont appréciés et valorisés par la communauté universitaire.


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MON DOUX SAIGNEUR ET OLIVIER BÉLISLE OFFRENT UNE SOIRÉE CHALEUREUSE

Formule double au Zénob PHOTO: J. ÉTHIER

JUDITH ÉTHIER Journaliste

Il y a de ces soirées où l’on s’envole dans un imaginaire chaleureux et intime, grâce à des musiciens talentueux qui nous présentent leur monde à travers leurs instruments. C’est ce que le Zénob offre très souvent. Et encore une fois, ce lieu a présenté une soirée aux saveurs folk, le vendredi 14 octobre, avec le groupe Mon doux Saigneur et l’auteur-compositeur-interprète Olivier Bélisle en formule double. C’est ce dernier qui a ouvert la soirée, seul avec sa guitare, sa voix et ses mots. Ces mots comme des textes poétiques, racontant des histoires, des anecdotes et des pensées de toutes sortes, nous transportaient dans un imaginaire typiquement québécois. Sa simplicité et son indifférence face aux imprévus transparaissaient dans sa musique et son attitude.

D’un naturel désarmant et touchant, le chanteur-raconteur livrait des textes riches en couleur, avec des mots pleins de chaleur, dans une langue québécoise accessible. Dans un mélange de folk, de blues, de rock et peut-être même un peu de country, sa musique transmet quelque chose de chaleureux et d’accueillant. Mais tout ce qu’il dégage vient visiblement du

Plongés dans leur monde, les musiciens nous livraient leur talent et leur imaginaire folk et accueillant. cœur. Et c’est ce qui le rend si unique. Ayant participé à de nombreux festivals, ici et ailleurs, Olivier Bélisle est un multi-instrumentiste qui aura travaillé avec plusieurs autres musiciens pour produire indépendamment son premier album éponyme, sorti en 2012. Et depuis 2013, il est guitariste accompagnateur pour le groupe Canailles, groupe de musique folk de plus en plus connu au Québec. C’est en janvier 2016 qu’il a sorti son deuxième album, très attendu par ses admirateurs. Une fois par jamais nous raconte des histoires de toutes sortes, des aventures, des idéaux et des amours blessées. Il nous fait voyager, littéralement. Puis vint le tour de Mon doux Saigneur, groupe de jeunes hommes dirigé par Émerik St-Cyr, musicien et compositeur très talentueux. Il a installé, dès ses premières notes, une chaleur et une

particularité musicale propres à lui, qui se sont propagées partout dans le Zénob. Ils étaient quatre sur scène, tous semblant être des gars bien ordinaires, mais qui finalement se sont révélés des hommes remplis d’une musique et d’un univers folk bien à eux. Semblables à ce qu’avait présenté Olivier Bélisle juste avant eux, ils ont cependant présenté des chansons «nourries d’un sentiment brut et indomptable» qui leur ressemblaient. Leur premier album éponyme a vu le jour en 2015. C’est donc depuis peu que les membres du groupe jouent de la musique ensemble. Ils ont également été finalistes des Francouvertes de 2016. L’on y disait qu’«Émerik St-Cyr, alias Mon doux Saigneur, est un artiste entier qui carbure à l’authenticité et à l’énergie brute, à mille lieues de la pop formatée». Et c’est exactement ce qu’il nous

a présenté au Zénob. D’un naturel désarmant et touchant, le chanteur-raconteur livrait des textes riches en couleur, avec des mots remplis de chaleur, dans une langue québécoise accessible. Ses musiciens contribuaient à combler les vides et à former ce monde musical et intime. L’on retrouvait David Marchand au lap-steel et à la guitare; Eliott Durocher à la basse électrique et au synthétiseur; Étienne Dupré à la batterie. La basse et la batterie produisaient justement un rythme lent et lourd, comme pour nous obnubiler. Les instruments joués par David Marchand créaient, pour leur part, des mélodies lyriques et une ambiance chaleureuse, parfois vaporeuse. Leur monde imaginaire était ancré dans leur musique. Il suffisait de se laisser aller pour pouvoir l’atteindre.


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SPORTS PREMIER MATCH DE LA SAISON À DOMICILE

Les Pats s’éclatent contre Ottawa: victoire de 7-2 PHOTO: PATRIOTES

VINCENT BOISVERT Journaliste

Le défi semblait modeste pour les Patriotes, puisqu’ils affrontaient une équipe qui n’avait toujours pas amassé de victoires cette saison, et qui effectue cette saison un retour au sein des Sports Universitaires de l’Ontario (SUO), après avoir purgé une suspension de 15 mois, en lien avec un scandale sexuel. Gonflés à bloc, forts d’un week-end parfait dans le nord de l’Ontario, les hommes de l’entraîneur-chef Marc-Étienne Hubert s’amenaient à Trois-Rivières, afin de disputer leur premier match de la saison à domicile, au Colisée de Trois-Rivières. L’atmosphère était donc à la fête au Colisée, où pas moins de 620 personnes s’étaient présentées pour encourager leurs joueurs préférés. Les Trifluviens ont commencé le match en lion, obtenant une excellente chance de marquer dès les premières secondes de la partie. À une minute 33 secondes de la première période, Guillaume Asselin faisait scintiller la lumière rouge derrière le gardien des Gee-Gees, Anthony Brodeur. Asselin, qui a récolté ainsi son troisième but de la saison, s’est amené en deux contre un avec

Lors de leur match inaugural à domicile, les Patriotes ont dominé avec un résultat de 7-2 contre les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa. Marc-Olivier Mimar. Ce dernier a servi une passe parfaite à son coéquipier, qui n’a tout simplement pas raté pareille occasion. Une minute 14 secondes plus tard, Asselin a obtenu son deuxième but du match, déjouant Brodeur sur un jeu très semblable à celui qui avait conduit à son but précédent. Cette fois-ci, le deuxième but d’Asselin a été assisté par l’un des nouveaux venus des Patriotes, Timothé Simard. Quelques instants plus tard, un autre nouveau venu au sein des Pats, Gabriel Slight, a obtenu son premier but de la saison, sur un jeu orchestré à nouveau par Marc-Olivier Mimar. Les Patriotes se sont donc retirés au vestiaire

avec une avance de 3-0 après une période. Il a fallu attendre environ sept minutes en deuxième période pour avoir droit à un autre but, encore à l’avantage des locaux. Tommy Giroux a déjoué Brodeur sur un superbe tir des poignets, donnant une mention d’assistance à PierreMaxime Poudrier et à Mimar, qui a récolté ainsi une troisième passe dans le match. Quelques secondes plus tard, Timothé Simard a obtenu son premier but de la saison et son deuxième point du match, sur un jeu ne laissant aucune chance au gardien des Gee-Gees. Les Patriotes menant donc cinq à zéro, l’entraîneur-chef des Gee-Gees a décidé de

remplacer son gardien, le fils de Martin Brodeur, par son auxiliaire, Graham Hunt. Ce changement de gardiens semble fouetter la troupe ontarienne, qui marque son premier but du match. Malheureusement pour les Gee-Gees, à peine 30 secondes plus tard, Asselin a complété son tour du chapeau en déjouant Hunt, pour obtenir son sixième but en trois parties seulement. De retour en troisième période et menant cinq à un, les Patriotes ont vu les Gee-Gees marquer leur deuxième but du match, grâce à une excellente passe de Kevin Domingue, rejoignant ainsi Justin Charbonneau pour son premier. La troisième période a été passablement occupée pour les officiels du match, qui ont décerné pas moins de neuf pénalités aux deux équipes, dont plusieurs pour rudesse ou conduite antisportive, en seulement 20 minutes d’action. À 17:40, Charles-David Beaudoin a inscrit son premier but de la saison, aidé de Pierre-Olivier Morin et du capitaine des Verts et Oranges, Martin Lefebvre. Les Patriotes l’emportent donc au compte de 7 à 2, récoltant une troisième victoire en trois matchs. À noter que les Patriotes ont dirigé la rondelle sur le filet adverse neuf fois en première période, huit fois en deuxième, et dix fois en troisième, pour un total de 27 lancers. De leur côté, les Gee-Gees ont lancé neuf fois en première période, 15 fois en deuxième, et 16 fois en troisième, pour un total de 40 lancers.

LES PATRIOTES S’EFFONDRENT FACE AUX RAVENS

Les célébrations sont de courte durée Les Patriotes étaient de retour au Colisée ce vendredi 14 octobre, face aux Ravens de l’Université Carleton. Après leur victoire de 7-2 face aux Gee-Gees d’Ottawa, le défi semblait plus grand face aux Ravens, l’une des meilleures équipes de la division Est. Malgré un bon début de match des Pats, ces derniers ont vu les Ravens de l’Université Carleton prendre les devants à 12:58 sur un but de Corey Durocher, assisté par Owen Werthner, et par un ancien Rempart de Québec, Michael McNamee. Quelques instants plus tard, les locaux ont vu l’attaquant vétéran Hayden Hulton donner une priorité de deux buts à leur adversaire. Hulton a décoché un vif tir des poignets directement après que la mise au jeu a été remportée. Son but est assisté par une recrue des Ravens, Travis Douglas. Les quelque 700 partisans au match ont eu droit à une deuxième période physique et intense, avec plusieurs escarmouches après les coups de sifflet. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas eu la chance de voir les Patriotes s’inscrire au pointage. Les locaux ont bourdonné à plusieurs occasions en territoire offensif, mais le gardien de Carleton, François Brassard, a été intraitable. Après 40 minutes de jeu, c’est toujours 2-0 pour Carleton.

Les hommes de Marc-Étienne Hubert n’ont malheureusement pas connu le début de troisième période qu’ils auraient souhaité. Les visiteurs patinaient plus vite qu’eux, frappaient plus, et bourdonnaient en zone offensive beaucoup plus longtemps que leurs adversaires. À 11:40, lors d’une supériorité numérique à cinq contre trois, McNamee récolte son deuxième point de la rencontre. Le but de McNamee s’est effectué grâce à l’aide de Ryan Van Stralen et de Brent Norris, pour donner une avance de trois buts aux Ravens. Moins de deux minutes plus tard, Adam Chapman chasse le gardien des Patriotes, Alexandre Bélanger, de la rencontre. L’entraîneur-chef des Pats envoie dans la mêlée le gardien Charles-Étienne Martin, dans l’espoir de renverser la vapeur, et d’envoyer un message clair à ses joueurs. Alors qu’il reste moins de 4 minutes à la rencontre, le capitaine des Verts et Oranges, Martin Lefebvre, brise les espoirs du gardien de Carleton de récolter un jeu blanc. Le but de Lefebvre, sur un puissant tir frappé, est assisté de Marc-Olivier Mimar et de Tommy Giroux. Il s’agissait du premier but de la saison du numéro 40. Malheureusement, c’était trop peu trop tard, puisque les Ravens inscrivent leur but dans un filet

PHOTO: PATRIOTES

Une mise au jeu officielle pour marquer le match entre les Ravens de l’Université Carleton. désert. Le but est crédité à Curtis Meighan, qui scelle l’issue du match. L’entraîneur-chef des Patriotes, Marc-Étienne Hubert, était satisfait dans l’ensemble de la performance de ses joueurs. «Nous sommes sortis forts dans les 10 premières minutes du match. La différence ce soir s’est faite dans le filet. Le gardien de l’autre côté a multiplié les arrêts clés. […] Carleton est l’un des meilleurs programmes au Canada. Je suis content de l’effort de nos joueurs. On a été chercher plus de chances de marquer que l’adversaire. Les gars ont livré la marchandise à ce niveau-là.» Questionné pour savoir pourquoi son équipe

n’avait inscrit qu’un seul but ce soir, comparé aux sept buts du dernier match, l’entraîneur des Pats a affirmé que «le gardien de l’autre côté a tout simplement été dominant.» «On récupère des blessés tranquillement. Et nous avons aussi manqué d’opportunisme», mentionne-t-il. Les patriotes ont dirigé 12 rondelles au filet en première période, 11 en deuxième période, et 14 en troisième, pour un total de 37. Les Ravens ont lancé 16 fois en première période, quatre fois seulement en deuxième, et neuf fois en troisième, pour un total de 26. Le gardien Alexandre Bélanger est crédité de la défaite. (V.B.)


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SPORTS

SOCCER FÉMININ ET MASCULIN

NEUVIÈME MÉGA MARATHON DES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE DE LA MAURICIE

Un parcours de 150 km Le Méga marathon des étudiants en médecine de la Mauricie (MMEMM) a eu lieu le 2 octobre dernier. Le marathon se déroulait entre les villes de Montréal et de Trois-Rivières, sur un parcours d’environ 150 km. Pour une neuvième année consécutive, le marathon a rassemblé une cinquantaine d’étudiants en médecine et de médecins, ainsi que quelques personnes ne travaillant pas dans le domaine de la santé. Les participants ont parcouru un total d’environ 150 km entre la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et le Campus de l’Université de Montréal en Mauricie, qui se situe à Trois-Rivières. Pour la première fois cette année, les participants pouvaient faire le parcours en vélo. Avec ce marathon, les futurs travailleurs de la santé souhaitaient démonter leur reconnaissance envers la Fondation régionale pour la santé de Trois-Rivières (RSTR), les médecins, le personnel du CHRTR, ainsi qu’à la communauté de la Mauricie et du Centre-du-Québec, pour leur implication dans l’implantation du pavillon d’enseignement médical à Trois-Rivières. Le but de la course était aussi d’amasser des fonds pour la Fondation RSTR. Pour l’instant, le montant final n’est pas confirmé, mais un montant de 4600$ a déjà été amassé, soit le double de l’année passée.

PHOTO: PASCALE BISSON

Une cinquantaine de participants se sont réunis pour compléter le Méga Marathon.

La première édition du marathon avait eu lieu en 2008. Il était alors organisé par Mme Geneviève Boulva, qui était à l’époque finissante en médecine du Campus Mauricie de la Faculté de médecine de l’UdeM. Cette année, le marathon était organisé par Pascal Bisson. Le Campus de l’Université de Montréal en Maurice a ouvert ses portes il y a maintenant 12 ans. Il demeure le seul campus décentralisé en région qui offre une formation générale complète pour les étudiants en médecine. Il forme de futurs médecins dont la Mauricie peut être fière. En 2010, les étudiants du Campus ont d’ailleurs terminé en première position des examens nationaux du Conseil médical du Canada. (É.C.)

Week-end en dents de scie pour les Patriotes L’équipe de soccer féminin des Patriotes disputait le vendredi 14 octobre dernier une joute contre les Martlets de l’Université McGill, au Stade Memorial Percival-Molson, et a rendu les armes au compte de deux à zéro. Les Trifluviennes ont pourtant bien entamé le match, offrant du jeu intense et inspiré, sans pour autant trouver le fond du filet. Mention spéciale à l’attaquante Jacinthe Lépine, qui a été menaçante tout au long du match, dérangeant la défensive adverse à plusieurs reprises. Saluons le retour du milieu de terrain Janiq Boulanger, qui était sur la touche à la suite d’une blessure au genou. De retour à domicile le jour suivant, les Patriotes ont récolté une victoire de deux à zéro, face aux Stingers de l’Université Concordia. Évoluant au Séminaire St-Joseph sous une pluie battante, les joueuses de l’entraîneur Ghislain Tapsoba ont été menaçantes tout au long du match. La milieu de terrain, Cassandra Goudreault, a été particulièrement énergique, formant tout un duo avec Janiq Boulanger. L’attaquante Valérie Noël, qui a récolté aussi un but

lors de la première demie, a doublé la mise lors du deuxième engagement. Visiblement motivées, les joueuses des Patriotes ont disputé un match intense sur toute la ligne, récoltant leur première victoire de la saison devant leurs partisans. Du côté du soccer masculin, les Patriotes ont fait match nul de zéro à zéro face à leurs éternels rivaux, les Redmen de l’Université McGill, au Stade Memorial Percival-Molson à Montréal. Dans un match âprement disputé, Les Redmen recherchaient leur deuxième victoire seulement cette saison, alors que les Patriotes étaient en quête d’une quatrième. À noter que le gardien des Patriotes s’est illustré au courant du match, repoussant 10 fois le ballon qui a été dirigé vers lui. De retour deux jours plus tard au stade Gilles-Doucet de Trois-Rivières pour faire face aux Stingers de l’Université Concordia, les Patriotes se sont inclinés par la marque de trois à un. Profitant d’un jeu décousu de leurs rivaux, les Stingers ont pu compter sur l’appui des frères Medouin, qui ont inscrit un but chacun. Voulant éviter un blanchiment à domicile, les Patriotes peuvent remercier l’arrière Billal Qsiyer, qui a inscrit son quatrième but en carrière. (V.B.)


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SPORTS

CLUB PLEIN-AIR UQT’AIR

PROFIL DE JOUEUR

À l’intérieur de l’Université du Québec à Trois-Rivières plusieurs comités et associations sont chargés d’organiser des activités pour dynamiser la vie étudiante. C’est notamment la raison d’être d’UQT’AIR, association de 3e niveau entièrement composée d’étudiants bénévoles. Leur mission: faire sortir les gens pour des activités sportives en plein air.

Nouvellement arrivée à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Kloé Gervais-Pépin fera partie de la formation des Patriotes en cross-country. Après un parcours sportif collégial impressionnant, l’athlète de 19 ans est sans aucun doute un bel ajout à cette discipline.

Plusieurs nouveautés au programme

Au moment d’écrire ces lignes, ils avaient déjà réalisé une activité de slackline, qui a été un succès, d’après Emmanuelle Quirion, présidente du comité et étudiante en loisir, culture, tourisme. «Nous avions installé trois élastiques pour le slackline au départ, mais quelques participants ont apporté les leurs. Au total, il y en avait huit qui s’étalaient un peu partout autour de la Chasse Galerie et du Pavillon de la vie étudiante (PaVÉ)». Cela indique un bon taux de participation et un engouement certain pour cette activité sur le campus. Pour ajouter à l’ambiance, l’association avait prévu de la musique pour animer et agrémenter le tout. L’an dernier, ils avaient organisé quelques activités de slackline durant la session d’automne, et le nombre d’adeptes augmentait considérablement à chaque événement. La communauté de l’UQTR semble apprécier spécialement cette pratique sportive. En plus de quelques étudiants en loisir, culture, tourisme, l’UQT’AIR compte des étudiants de plusieurs programmes, en géographie, en psychoéducation, en enseignement au préscolaire et primaire, et en analyse biomédicale. Cela fait environ une dizaine d’étudiants universitaires pour planifier plusieurs activités durant les sessions d’automne et d’hiver. Malgré le grand nombre d’étudiants, ce n’est pas toujours facile d’accorder implication et études. «Nous avons beaucoup d’idées d’activités, mais peu de temps pour les réaliser», disait Emmanuelle Quirion. Pour la prochaine année, les étudiants bénévoles ont plusieurs idées et projets pour l’association. En plus de quelques autres activités de slackline, une randonnée au parc de la rivière Batiscan est prévue, ainsi qu’une sortie en raquettes avec lampe frontale. C’est sans compter la grosse activité qu’ils veulent

Kloé Gervais-Pépin, une passionnée de course

L’athlète, originaire de Nicolet, étudie présentement au doctorat de premier cycle en chiropractie. Passionnée par cette discipline, l’étudiante a décidé de venir étudier à l’UQTR parce que l’établissement offrait le doctorat, en plus d’être proche de son club d’athlétisme nommé Kalenjins. Elle affirme être contente de son choix et adorer sa cohorte.

Les Patriotes: un bon choix PHOTO: ANTOINE NOËL

Les étudiants en action lors de l’activité de slackline du 4 octobre 2016. organiser durant la saison hivernale. En effet, les membres du comité aimeraient faire profiter les étudiants d’une sortie près du Domaine de la forêt perdue à Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Cette activité s’effectuera en même temps qu’une fin de semaine dans un chalet, à proximité du labyrinthe et d’une piste d’hébertisme. Ainsi, ils ne se limitent pas à la ville de Trois-Rivières pour leurs activités. Les bénéfices de s’adonner à des activités de plein air sont nombreux, d’après Emmanuelle Quirion. «Par les efforts physiques que certaines activités demandent, cela contribue au maintien d’une bonne santé physique, mais aussi d’une bonne santé psychologique. Il est nécessaire de prendre une pause de temps en temps pour s’aérer l’esprit et ainsi repartir en force». En plus d’agir sur le corps, l’activité physique agit comme antidépresseur, stimule la concentration et la mémoire, en plus d’aider à la création de nouveaux neurones. Si l’on ajoute à tout cela le plaisir de pratiquer des activités dans un environnement naturel à travers les couleurs de l’automne ou l’hiver, on peut dire qu’UQT’AIR est une association qui agit pour le bien-être des étudiants. Pour être à l’affût de leurs activités à venir, consultez leur page Facebook UQT’Air. (C.F.)

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Kloé Gervais-Pépin se dit aussi ravie d’avoir choisi les Patriotes comme équipe sportive. «J’adore mon expérience avec les Pats. Nous sommes très bien encadrés, avec les entraîneurs Jean Lemoyne et François Trudeau», a-t-elle affirmé. Gervais-Pépin déclare également avoir de très bons plans de musculation de la part de Mélissa Lesage, une préparatrice physique nouvellement arrivée dans la famille des Patriotes. De plus, l’athlète de 19 ans déclare qu’il y a un très bel esprit d’équipe et beaucoup d’encouragement, afin que les athlètes repoussent leurs limites. «Selon moi, la base de toute équipe sportive qui veut s’améliorer au plus haut de ses capacités est d’avoir des athlètes dévoués et motivés aux séances d’entraînement», a déclaré Kloé. Les Patriotes ont su lui offrir cela, notamment avec le fait que l’équipe entière se réveille avant l’aube et va faire des entraînements de groupe le mardi et jeudi matin. Malgré des résultats à ses deux premières courses qui ne sont pas à la hauteur de ses efforts de l’entraînement estival, l’athlète reste optimiste. Étant une recrue, elle affirme qu’elle garde le sourire, car ce n’est qu’un début au sein des Patriotes, et qu’elle a amplement le temps de s’adapter à ce nouveau mode de vie. «C’est le moment ou jamais pour tester encore plus la conciliation sport et études» a rajouté la future chiropraticienne. Ce type de conciliation, elle le connaît bien, puisqu’elle a récemment complété son diplôme d’études collégiales en sciences de la nature, en plus d’exceller au cross-country.

Un parcours collégial impressionnant Avant d’entrer dans la famille des Patriotes, Kloé Gervais-Pépin a évolué au sein des Diablos du Cégep de Trois-Rivières (CEGEPTR). Durant sa carrière collégiale, Gervais-Pépin a terminé deuxième au championnat du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), en plus de se classer au deuxième rang dans deux autres courses de la conférence nord-est. Lors du championnat provincial en crosscountry de 2014, la coureuse a terminé troisième. Cette position lui a permis de représenter le CEGEPTR au championnat provincial. Durant ce championnat tenu à Calgary, l’étudiant-athlète a complété le parcours en terminant à la huitième position de sa conférence. L’étudiante au baccalauréat en chiropractie peut aussi se vanter d’avoir reçu une mention d’excellence pancanadienne en course cross-country pour 2014. Ce titre lui a été décerné par l’Association canadienne du sport collégial. Lors du championnat provincial de 2015, qui se tenait à Grand-Mère, l’athlète et capitaine de l’équipe a mené les Diablos et a terminé à la deuxième position parmi les athlètes collégiaux participants. Une fois de plus, sa position lors de ce championnat a permis à l’équipe de participer au championnat canadien. Lors de ce championnat, l’équipe féminine a eu sa meilleure performance à ce jour, en terminant septième. Malgré une blessure au pied et des troubles respiratoires, Gervais-Pépin a obtenu le meilleur temps de l’équipe en terminant le parcours en 19 minutes 53,6 secondes. Kloé participera à la compétition provinciale en cross-country, qui aura lieu le 29 octobre prochain à Sherbrooke, où elle aura la chance de démontrer ce dont elle est capable. (É.C.)

PHOTO: PATRIOTES

Kloé Gervais-Pépin.

CROSS-COUNTRY: L’ÉQUIPE DES PATRIOTES AU NOUVEAU-BRUNSWICK

De la constance chez les athlètes L’équipe de cross-country des Patriotes s’est déplacée hors Québec pour une compétition interconférence qui avait lieu à Fredericton, au Nouveau-Brunswick. Le 15 octobre dernier, c’est 11 hommes et neuf femmes qui ont participé à l’événement. L’équipe féminine en place centrale La course féminine d’une longueur de six kilomètres s’est soldée par une dixième place pour l’équipe des Patriotes, sur un total de 14 équipes présentes pour la compétition. Les femmes

ont terminé dans le peloton central, entre la 55e et la 100e place alors qu’il y avait 144 athlètes féminines. C’est Émilie Alain ainsi que Marika Plourde-Couture qui ont couru les meilleurs temps, soit 24:43.18 pour la première et 24:44.21 pour la seconde. Elles ont terminé respectivement en 55e et 56e places, alors qu’à la dernière compétition, Émilie a terminé 50e alors que Marika n’a pas participé. Il est également à noter que Kloé Gervais-Pépin, Patriote féminine de la semaine du 2 octobre, avait fait le meilleur temps lors de la dernière compétition, n’a pas participé à celle-ci.

Un top 30 pour l’équipe masculine Les 11 hommes présents lors de la course du 15 octobre ont réussi à livrer la marchandise et à offrir des performances similaires à la compétition du 1er octobre à Laval. En effet, ils ont terminé les huit kilomètres avec une 6e position au classement sur un total de 15 équipes présentes. C’est Marc-Antoine Senneville, Patriote masculin de la semaine du 16 octobre, qui s’est démarqué lors de la course avec sa 24e place et un temps de 26:29.69. Simon Bouthillier, coéquipier qui a fait le deuxième meilleur temps,

s’est classé au 38e rang avec 27:11.61. Les deux hommes n’avaient pas participé à la dernière compétition qui se tenait à Laval.

Prochaines compétitions Les deux prochaines rencontres pour les équipes de cross-country se feront à Sherbrooke, le samedi 29 octobre, pour le championnat provincial. La saison se terminera ensuite le samedi 12 novembre à Laval pour le championnat canadien universitaire de U Sports, anciennement Sport interuniversitaire canadien (SIC). (C.F.)



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