Zone campus 25 novembre 2014 (impression)

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25 novembre au 8 décembre 2014 Volume 10, numéro 7 28 pages Bimensuel gratuit

BOTAN?

ACTUALITÉS

UNE A.G. CONTRE L’AUSTÉRITÉ Le mardi 11 novembre dernier, environ 320 étudiants se sont déplacés en vue de l’Assemblée générale annuelle de l’Association générale des étudiants (AGE) de l’Université du Québec à... ARTICLE COMPLET EN PAGE 2

FRAIS DE SCOLARITÉ DES ÉTUDIANTS FRANÇAIS

LA FACTURE POURRAIT TRIPLER

L’entente France-Québec sur la table des négociations ARTS ET SPECTACLES

CATHERINE LEDUC: PREMIERS HONNEURS La semaine dernière, Catherine Leduc, surtout connue pour son duo Tricot Machine, avait un spectacle de prévu dans la ville de Shawinigan le vendredi 21 novembre, dans le cadre de sa... ARTICLE COMPLET EN PAGE 13

SPORTS

BALLON SUR GLACE: CHAMPIONS AU JAPON L’équipe de ballon sur glace GT Québec, qui regroupe plusieurs athlètes de la région, a remporté la palme mondiale dans la catégorie mixte. L’équipe championne s’est imposée par la... ARTICLE COMPLET EN PAGE 23

Par Chloé Cano, journaliste

En l’espace de huit ans, le nombre d’étudiants français au Québec a presque doublé, passant d’environ 6300 à 12 000, aujourd’hui. Face à cette augmentation, le gouvernement québécois a décidé de revoir l’accord bilatéral de 1978, entre la France et le Canada, permettant aux étudiants français de payer la même

somme que les Québécois, quand les étudiants étrangers en provenance d’autres pays paient plus de 10 000 $ par an. Il est à noter également que les Québécois bénéficient des mêmes avantages que les Français lorsqu’ils vont étudier en France, à savoir: la gratuité scolaire. Comme tout pays, le Canada n’échappe pas à la conjoncture actuelle et doit faire

des économies. Aussi, le privilège des frais de scolarité accordé aux étudiants français constituerait un gouffre d’environ 75M$. Cette «perte financière» est à nuancer, car les retombées économiques qu’engendrent les étudiants français sont estimées à un milliard de dollars par an pour le Québec, sans compter sur l’apport et le rayonnement que peuvent apporter... ARTICLE COMPLET EN PAGE 3


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25 novembre au 8 décembre 2014

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE L’AGE UQTR

Une A.G. contre l’austérité Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca Myriam Lortie | Rédactrice en chef redaction.zc@uqtr.ca Alice Baudry | Actualités actualites1@zonecampus.ca Chloé Cano | Actualités actualites2@zonecampus.ca Alexandra Lemire | Arts et spectacles arts1@zonecampus.ca Dave Duchemin | Arts et spectacles arts2@zonecampus.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Louis-Philippe Carbonneau | Sports sports1@zonecampus.ca Étienne Dubois | Sports sports2@zonecampus.ca Caroline Filion | Journaliste caroline.filion@uqtr.ca Alexandra Carignan | Chroniqueuse alexandra.carignan@uqtr.ca Félix-Antoine Désilets-Rousseau | Chroniqueur felix-antoine.desilets-rousseau@uqtr.ca Camille Durand-Plourde | Chroniqueuse camille.durand-plourde@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Nicolas Gauthier | Chroniqueur nicolas.gauthier@uqtr.ca Sébastien F. Guertin | Chroniqueur sebastien.fguertin@uqtr.ca Alexandre Laramée Zouéki | Illustrateur alexandre.laramee.zoueki@uqtr.ca Normand Leclerc | Chroniqueur normand_leclerc@hotmail.com Fabrice Sodoke et Sheila Gaudreau | Chroniqueurs kossi.sodoke@uqtr.ca, sheila.gaudreau@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Louis-Étienne Villeneuve | Chroniqueur louis-etienne.villeneuve@uqtr.ca Virginie Lessard | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Valérie Venne | Correctrice valerie.venne@uqtr.ca Photo de la une | Libre de droits Photo de la une, Arts | Courtoisie Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

PHOTO: M. LORTIE

ALICE BAUDRY Journaliste

Le mardi 11 novembre dernier, environ 320 étudiants se sont déplacés en vue de l’Assemblée générale annuelle de l’Association générale des étudiants (AGE) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). La réunion s’est ouverte peu après 11h par la nomination de JeanFrançois Chapdelaine comme président de séance et par celle d’Alex Brisebois Proulx comme secrétaire d’Assemblée. Pendant cette Assemblée générale (A.G.), les étudiants de l’UQTR ont eu la possibilité de consulter les états financiers de l’AGE pour l’année 2013-2014. Ainsi, malgré un nombre d’étudiants toujours en hausse pour l’université, les revenus de l’association n’augmentent pas. Cela est dû à l’ouverture de nouveaux campus rattachés à l’UQTR, dont les élèves ne cotisent pas pour l’association. PHOTO: M. LORTIE Ce sont près de 330 étudiants qui se sont réunis au 1012 pour l’Assemblée générale annuelle de l’AGE UQTR.

LE MOT DE LA RÉDACTRICE

MYRIAM LORTIE Rédactrice en chef

SOMMAIRE ACTUALITÉS 2-9 La recherche à l’UQTR 8 Anciens étudiants: que sont-ils devenus? 9 SOCIÉTÉ 10-12 ARTS ET SPECTACLES 13-21 Chroniques 16-19 Improvisation 18-19 LOISIRS 22 SPORTS 23-27 Hockey 24-25

Mener à bien un projet c’est comme tenir une trentaine de cordes entre ses mains qui tirent dans tous les sens. Quand tu essaies d’en rattraper une, une autre t’échappe. Alors tu la rattrapes, pendant qu’une autre t’échappe. Continuellement. C’est une course folle pour retenir toutes les cordes en même temps, dans un équilibre confortable. Le défi d’un bimensuel, c’est de rester pertinent malgré les aléas de l’actualité quotidienne. Bien que plusieurs sujets auraient pu être

Jean-François Chapdelaine a présidé l’Assemblée générale des étudiants le 11 novembre. Outre la présentation du conseil exécutif et des priorités de chaque officier, cette Assemblée générale a été marquée par un débat houleux quant à la création d’un poste de vice-président aux affaires interculturelles, qui aurait pour objectif d’aider les étudiants internationaux dans leur intégration à l’université et au Québec. Enfin, il a été adopté à majorité par les étudiants que les cotisations pour le Pavillon à la Vie étudiante seront désormais obligatoires à raison de 10$ par session (plutôt qu’un 15$ facultatif) avec un maximum de 20$ par année afin de régler les frais engagés par l’association dans la construction du bâtiment dans un meilleur délai.

Les principales positions prises contre l’austérité Trois propositions ont ainsi été prises ce 11 novembre dernier. L’AGE a ainsi adopté à l’unanimité qu’elle se positionnait contre les tarifs d’encadrements pédagogiques des stages chargés par le biais de frais institutionnels obligatoires et les étudiants ont demandé qu’elle fasse pression auprès de l’administration de l’UQTR pour l’abolition de ces frais. L’AGE UQTR s’est également positionnée, et ce à l’unanimité, contre les coupes budgétaires faites dans les services aux étudiants, entrainant une baisse de la qualité et de l’accessibilité de ces services. Cette position exige ainsi la création d’un comité multipartite composé de membres

de l’administration de l’UQTR, de représentants des différents syndicats concernés et de représentants de l’AGE UQTR dans le but d’étudier l’ensemble des solutions alternatives qui seraient susceptibles de remédier au problème du financement des universités, sans que l’accessibilité des étudiants aux études n’en soit affectée.

L’AGE a voté à majorité le lancement d’une campagne contre l’austérité. Enfin, l’AGE a voté à majorité le lancement d’une campagne contre l’austérité. En effet, cette dernière considère désormais que «les coupes en éducation, en santé et dans les services publics en général sont un processus de réorientation des fonctions de l’État, où celui-ci ne se considère plus comme au service de la justice sociale, mais comme un facilitateur de la marchandisation et de la privatisation du réel.» Il est important de noter que pendant cette A.G., le quorum a été maintenu du début à la fin, permettant ainsi la levée de la réunion une fois tous les points de l’ordre du jour terminés.

La prochaine Assemblée générale de l’AGE UQTR aura lieu le 4 février 2015 à 10h, au 1012 dans le Pavillon à la Vie Étudiante.

Tenir les cordes abordés, nous avons cette fois choisi de nous pencher sur les frais de scolarité des étudiants étrangers, tout en laissant une place de choix aux activités de l’AGE, qui s’est notamment positionnée contre les mesures d’austérité en Assemblée générale. Les étudiants de l’UQTR y ont d’ailleurs été assez clairs. Nous continuerons certainement d’en suivre les développements. Cela fait écho à ce qui nous marque depuis le début de la session. Nous entendons le mot «coupure» pratiquement tous les jours. Celles qui nous touchent le plus sont évidemment celles en éducation, où les universités semblent devoir faire une cure de régime minceur avant les Fêtes, comme si elles avaient trop mangé. Le problème, c’est qu’à les entendre, elles n’ont plus que la peau sur les os, le gras ayant déjà été retranché. C’est à se demander si un avenir en santé leur est réservé, d’autant plus qu’on leur demande une

gymnastique incroyable. Nous en reparlerons. Nous essayons de nous approprier le plus possible ces sujets, pour les rendre accessibles et compréhensibles afin de dresser un portrait objectif de ce que nous jugeons d’importance pour la population universitaire trifluvienne. Ce sont souvent des sujets qui nous interpellent, mais qui nous semblent lointains et sur lesquels nous avons envie de nous renseigner davantage. J’en profite également pour inviter les étudiants à proposer des sujets d’enquête au Zone Campus, dont la raison d’être est de les tenir informés. Parce que le défi d’un étudiant, c’est aussi de se renseigner au sujet des enjeux qui l’entoure dans ces aléas du quotidien, de rester à l’affût, sous la pile de travaux d’une fin de session qui point déjà à l’horizon, pour ne laisser s’échapper aucune corde. Bonne lecture!


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ACTUALITÉS LES FRAIS DE SCOLARITÉ VONT-ILS TRIPLER POUR LES ÉTUDIANTS FRANÇAIS?

La polémique enfle sur ceux des autres étrangers et des étudiants du reste du Canada. CHLOÉ CANO Journaliste

En l’espace de huit ans, le nombre d’étudiants français au Québec a presque doublé, passant d’environ 6300 à 12 000, aujourd’hui. Face à cette augmentation, le gouvernement québécois a décidé de revoir l’accord bilatéral de 1978, entre la France et le Canada, permettant aux étudiants français de payer la même somme que les Québécois, quand les étudiants étrangers en provenance d’autres pays paient plus de 10 000 $ par an. Il est à noter également que les Québécois bénéficient des mêmes avantages que les Français lorsqu’ils vont étudier en France, à savoir: la gratuité scolaire. Comme tout pays, le Canada n’échappe pas à la conjoncture actuelle et doit faire des économies. Aussi, le privilège des frais de scolarité accordé aux étudiants français constituerait un gouffre d’environ 75M$. Cette «perte financière» est à nuancer, car les retombées économiques qu’engendrent les étudiants français sont estimées à un milliard de dollars par an pour le Québec, sans compter sur l’apport et le rayonnement que peuvent apporter suite de la une leurs recherches aux universités québécoises. Voilà pourquoi le gouvernement avait présenté en février dernier un budget prévoyant des économies de 60M$ dans le fonctionnement des universités, et ce, notamment en révisant «les tarifs et les exemptions» des droits de scolarité. Lors de sa campagne électorale en avril, Philippe Couillard, depuis élu Premier ministre du Québec, avait d’ailleurs promis de tripler les frais de scolarité des Français afin de les aligner

PHOTO: M. LORTIE

Les étudiants français fulminent Les réactions françaises face à ce projet de loi ne se sont pas fait attendre: Michael Pilater, étudiant et conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) est à l’initiative de la pétition «Non à la hausse des frais de scolarité» qui a déjà réuni plus de 4000 signataires. Il ne peut que constater que «les étudiants qui ont commencé un programme ne savent pas s’ils pourront terminer leurs d’études et envisagent même de rentrer en France avant la fin».

«Les étudiants qui ont commencé un programme ne savent pas s’ils pourront terminer leurs d’études et envisagent même de rentrer en France avant la fin.» — Michael Pilater, étudiant et conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) Jonathan Bouchard, le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), déplore une décision lourde de conséquences: «le gouvernement lui-même, l’ensemble des ministères, refusent d’examiner les répercussions que ça aurait chez les étudiants français, pour les universités, mais aussi pour l’ensemble de la société québécoise». Quant à Joseph Boju, étudiant et rédacteur en chef du Délit, le journal étudiant francophone de l’Université McGill à Montréal, a souhaité publier un numéro hors-série Québec & France, paru le 3 novembre dernier. Il explique que «les étudiants des deux parties n’étant pas inclus dans le processus de négociation, nous avons décidé d’apporter notre propre voix au chapitre en nous interrogeant sur les tenants et les aboutissants de

Les étudiants français qui effectuent un programme de cours au Québec bénéficient présentement du même tarif pour les frais de scolarité que les Québécois. cette coopération». On peut notamment y lire les opinions de professeurs et élèves des deux nationalités.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Lors de son récent séjour au Canada – du 2 au 4 novembre dernier –, le Président français M. Hollande s’est entretenu à ce sujet avec Philippe Couillard. Aussi, la question est loin d’être réglée, mais la rencontre a néanmoins abouti à une entente de principe: «nous voulons également que les étudiants français puissent continuer à venir ici en continuant de bénéficier d’un traitement spécifique, mais nous voulons également qu’il y ait plus d’étudiants québécois qui se rendent en France dans les universités et éventuellement dans les grandes écoles», a-t-il dit aux journalistes. «Voilà

les objectifs sur lesquels nous nous sommes entendus. Maintenant, il reste à nos équipes à faire le plus difficile, c’est-à-dire de conclure l’entente sur la base de ces principes», a déclaré le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard. De son côté, François Hollande a prononcé un discours au Salon bleu, en présence des députés, et dans lequel il soulignait les progrès effectués. «Nous avons pu avancer sur des principes qui nous permettront de garder cette spécificité qui permet à des étudiants français de venir ici au Québec, comme d’ailleurs à des étudiants québécois de pouvoir venir en France, dans les universités et dans les grandes écoles. La spécificité n’est pas un privilège. La spécificité, c’est la reconnaissance de notre amitié.» À suivre.

Peu d’inquiétudes de la part des étudiants français de l’UQTR Actuellement, l’UQTR compte environ 300 étudiants français. Néanmoins, parmi ces 300 étudiants, une grande majorité est ici pour un échange allant d’une session à une année complète. Plusieurs de ces étudiants qui sont ici pour compléter un programme de cours ont été interrogés à propos de cette possible hausse des frais de scolarité.

perdant de l’argent ce n’est pas vraiment envisageable.» Néanmoins, Clément précise être prêt à «racler les fonds de tiroir» en cas de hausse.

Ainsi, Clément, qui est au doctorat en Génie des matériaux lignocellulosiques, expliquait que la hausse est assez peu probable et que si elle devait arriver, elle risquerait d’engendrer une perte d’étudiants en cycles supérieurs. «Les budgets de recherche sont déjà très serrés. Je ne suis pas certain que les professeurs auront les budgets pour suivre la hausse. Donc, pour ma part, autant dire que faire un doctorat en

— Estelle, étudiante à la maîtrise en Loisir, culture, tourisme

«En tant qu’étudiante étrangère, je suis ravie de payer comme les étudiants québécois actuellement.»

Estelle quant à elle est poussée à terminer sa maîtrise en Loisir, culture et tourisme plus rapidement à cause de cette possible hausse. «En tant qu’étudiante étrangère, je suis ravie de payer comme les étudiants québécois actuellement.»

Enfin, Marie, une étudiante à la maîtrise de recherche en Mathématiques et informatique appliqués racontait que son choix de venir au Québec l’avait poussé à peser le pour et le contre entre le coût relativement élevé des études ici comparativement à la France, et ses motivations à vouloir partir à l’étranger. En effet, en France, elle payait 3,25 euros par année pour étudier dans un cycle d’ingénierie. Néanmoins, pour elle, la hausse des frais de scolarité n’a pas grand impact puisqu’elle compte terminer sa maîtrise à l’hiver prochain. Mais elle ne cache pas que «si elle avait eu lieu plus tôt, j’aurais laissé tomber la maîtrise. Les limitations dans les revenus que je peux avoir ne m’auraient pas permis de continuer». Parmi tous les étudiants interrogés, une grande majorité d’entre eux avait participé au programme d’échange CREPUQ, qui permet à

des étudiants français de venir suivre des cours dans les différentes universités du Québec.

Pas de bruit du côté de l’AGE Lorsque l’on parle de cette hausse des frais de scolarité pour les étudiants français au sein de l’Association générale des étudiants, Frédérik Borel, explique que pour le moment aucun étudiant n’est venu consulter les officiers de l’AGE à ce sujet. En effet, malgré l’existence de l’association COMPLICE, qui regroupe une grande partie des étudiants étrangers de l’université, aucun Français ne s’y est impliqué. Sachant qu’il n’y a pas d’association spécifiquement française, il n’y a donc pas de représentant des étudiants français à l’université. Cette absence explique peut-être le manque de mobilisation de la part des Français de l’UQTR. (A.B.)


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ACTUALITÉS

25 novembre au 8 décembre 2014

C.A. DE L’AGE UQTR

Démissions en série pour le conseil exécutif Ce dimanche soir 16 novembre se réunissait, comme à chaque mois, le conseil d’administration de l’Association générale des étudiants (AGE) de l’UQTR. Outre la création d’un comité indépendant qui jugera la pertinence de créer un poste de vice-présidence aux affaires interculturelles et les discussions autour du plan d’austérité qui touche le Québec, cette réunion a été marquée par deux nouvelles démissions au sein du conseil exécutif. Cette 374e réunion ordinaire du conseil d’administration (C.A.) de l’AGE UQTR s’est ouverte sur une présentation du vice-recteur aux études et à la formation, Sylvain Delisle et de la vice-rectrice aux finances Johanne Giguère. Les deux vice-recteurs sont ainsi venus parler au C.A. des coupures financières de l’État dont l’université fait actuellement l’objet. Ce ne sont pas moins de 7,5M$ que l’université a dû économiser pour équilibrer son budget. Ainsi, Mme Johanne Giguère a expliqué que les départements de l’UQTR avaient été consultés pour identifier les compressions qu’ils pourraient faire afin de ne pas être dans l’obligation de fermer des programmes de cours. Le C.A. de l’AGE s’est une nouvelle fois prêté au jeu des élections, puisque quatre candidats postulaient pour le titre de vice-président aux affaires sociopolitiques. Après une présentation

des candidats et une séance de questions, c’est Yannick Lefebvre, un étudiant au baccalauréat en administration qui a obtenu le poste. Il est d’ailleurs entré en fonction le lendemain du conseil d’administration. Il est à noter que lors cette élection, le C.A. a souligné que le candidat était choisi en fonction de son expérience et de son CV.

Le C.A. de l’AGE s’est une nouvelle fois prêté au jeu des élections, puisque quatre candidats postulaient pour le titre de vice-président aux affaires sociopolitiques. De plus, le conseil d’administration s’est également prononcé contre une proposition visant à geler les fonds donnés à l’association en ingénierie de l’université. La proposition rejetée faisait suite à des événements remontant au mois de septembre entre des étudiants de ce même programme.

Deux nouvelles démissions C’est pendant ce conseil d’administration que l’on a appris la démission de deux officiers de l’AGE. Ainsi, Sonya Godbout-Gaucher, qui occupait le poste de secrétaire général, s’est vue demander par la présidence de l’AGE et à la

PHOTO: A. BAUDRY

Le C.A. de l’AGE UQTR lors de ses réunions mensuelles. demande de l’ensemble du conseil exécutif de démissionner de ses fonctions.

Les deux vice-recteurs sont ainsi venus parler au C.A. des coupures financières de l’État dont l’université fait actuellement l’objet. Le président de l’AGE, Mathieu Roy a expliqué au C.A. que cette dernière avait manqué de sérieux dans son travail et que de nombreux documents n’avaient pas été envoyés pour l’Assemblée générale du 11 novembre dernier, entrainant le report de certains points qui auraient dû être traités à ce moment. Enfin, William Lamontagne, le vice-président

aux affaires académiques de premier cycle a également fait part de sa démission. C’est dans une lettre adressée aux membres du C.A. et au conseil exécutif qu’il a expliqué avoir l’opportunité de terminer son DEC en technique policière à la session prochaine qui l’a poussé à quitter son poste. Il a également tenu par cette lettre à remercier ses collègues de travail et les membres du conseil d’administration. Suite à cela, le C.A. a décidé d’ouvrir les candidatures de ces deux postes jusqu’au 28 novembre prochain. (A.B.)

Exceptionnellement, le C.A. de l’AGE du mois de décembre aura lieu le dimanche 30 novembre prochain à 17h.

PROJET DE LOI 10: L’HYPERCENTRALISATION DES POUVOIRS

L’Université du Québec réplique Le projet de loi 10, relatif à la modification de l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, notamment par l’abolition des agences régionales, n’a pas fini de faire couler de l’encre. Ce mois-ci, six établissements du réseau de l’Université du Québec (UQAM, UQTR, UQAC, UQAR, UQO et UQAT) ont présenté un mémoire devant la commission parlementaire dans lequel ils alertent Gaétan Barrette sur les répercussions négatives d’une telle loi. Le ministre québécois de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette pourrait bien se retrouver à contrôler 50% du budget de l’État. En effet, les universités signataires de ce mémoire ont toutes établi de solides liens avec plusieurs établissements du réseau de la santé et des services sociaux. Or, le projet de loi 10 pourrait bien mettre en péril ces précieuses collaborations. Les établissements du réseau de l’Université du Québec sont très impliqués en matière de formation et de recherche dans le domaine de la santé et des services sociaux. Ils forment 40% des docteurs en psychologie du Québec, 45% des infirmières bachelières et 55% de l’ensemble des travailleurs sociaux. Ajoutez à cela que l’intégralité des sages-femmes, podiatres, sexologues

et chiropraticiens suivent leur formation et obtiennent un diplôme dans les établissements du réseau. Concernant la recherche, 28% de toute la production scientifique du réseau s’effectue dans les domaines de la santé et des services sociaux. D’ailleurs, les établissements y ont obtenu 48 chaires de recherche. «Nous sommes soucieux de conserver les désignations et affiliations universitaires existantes et nous souhaitons que les établissements du réseau, par leur présence au sein des futurs conseils d’administration, aient les conditions nécessaires pour déployer pleinement leur mission de formation, de recherche, de transfert de connaissances et de développement de services de pointe», indique la présidente de l’Université du Québec, Sylvie Beauchamp, dans un communiqué de presse daté du 10 novembre. De son côté, Michel Gervais, président de l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), s’insurge contre un ministre qui «s’approprie tous les pouvoirs, y compris de nommer les gestionnaires et les administrateurs de tous les CISSS. Il s’agit là d’un dangereux précédent qui représente ni plus ni moins qu’une prise de contrôle complète du réseau», a-t-il déclaré devant la Commission de la santé et des services sociaux à l’Assemblée nationale, le 11 novembre dernier. (C.C.)


ACTUALITÉS

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ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Le français comme langue prédominante pour l’AGE UQTR Saviez-vous que la politique d’affichage de l’AGE UQTR stipule qu’une affiche doit être à prédominance en français? Un étudiant indien de l’UQTR a découvert ce règlement à ses dépens et dénonce le fait que l’AGE l’empêche d’afficher une annonce en anglais sur les babillards de l’université. C’est un étudiant au doctorat de l’UQTR ne parlant pas le français et n’ayant que l’anglais comme langue seconde qui est à l’origine de cette piqure de rappel. En effet, ce dernier souhaitait épingler une affiche afin d’offrir des cours de méditation. L’AGE a refusé, expliquant que l’annonce devait absolument être écrite en français en quelque part. La Charte de la langue française, communément appelée loi 101, établit que le français est reconnu comme langue officielle au Québec. L’AGE UQTR s’est inspiré de cette loi pour sa politique d’affichage pour établir clairement que «L’AGE UQTR ne fait la promotion que des activités dont la prédominance du français est apparente sur tout le texte». En effet, l’association prévoit dans son règlement que tout étudiant peut passer des annonces sur ses panneaux d’affichage, à condition que ces dernières soient en français.

C’est ainsi que Mathieu Roy, le président de l’AGE UQTR a expliqué au doctorant qu’il ne faisait qu’appliquer les règles en vigueur de l’association. Il aurait alors proposé à l’étudiant de

La Charte de la langue française, communément appelée loi 101, établit que le français est reconnu comme langue officielle au Québec. L’AGE UQTR s’est inspiré de cette loi pour sa politique d’affichage. traduire son annonce tout en lui expliquant que les cours pourraient quant à eux être donnés en anglais. L’étudiant a expliqué ne pas comprendre cette politique et juge que l’anglais est une langue d’intégration. (A.B.)

Tous les statuts et règlements de l’AGE UQTR sont disponibles à l’adresse: http://bit.ly/1HrQ1Jw

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Sébastien F. Guertin

Éditorial QUESTIONS LINGUISTIQUES

Accrochages sur les babillards Il arrive que les médias régionaux s’enflamment à propos d’un scandale touchant la communauté universitaire trifluvienne... sans que celle-ci ne soit au courant. Il est question cette fois du quiproquo entre l’AGE et un étudiant originaire de l’Inde (voir le texte d’Alice Baudry ci-contre). Ce dernier semble avoir un problème avec la politique d’affichage de l’association étudiante. Il ne sera pas question de faire le procès de la personne, mais plutôt d’adresser une réponse informée à ce genre de considérations. Les accrochages sur la question de l’affichage sur les babillards appartenant à l’AGE ne sont pas une nouveauté. Il y a à peine trois ans, plusieurs associations avaient été rabrouées étant donné que les noms des évènements qu’elles organisaient étaient systématiquement en anglais. Il en avait résulté certains moments mémorables en conseil d’administration, où certains considéraient les partys récurrents comme des institutions qui sortiraient dénaturées d’un processus de francisation. D’autres considéraient qu’une université francophone telle que la nôtre se devait de faire la promotion du bon français dans l’ensemble de ses activités. Si dans tous les cas certains semblent remettre en question l’autorité de l’AGE à légiférer sur la question, rappelons tout d’abord qu’il s’agit uniquement ici des moyens de communication dont elle est propriétaire. Qui plus est, la politique d’affichage est ellemême très largement inspirée de la Charte de la langue française (mieux connue sous le nom de «Loi 101»), une loi provinciale. L’examen attentif permettra de réaliser que les dispositions du règlement estudiantin sont un peu plus souples que la législation de l’Assemblée nationale. Dans la loi en vigueur, toute forme d’affichage public doit fournir toute son information en français, avec la permission d’y ajouter la traduction dans une autre langue. Le français prédomine. Peu importe ce que certains peuvent en penser, cela reste la loi et l’AGE ne fait que la respecter. En effet, la disposition dans la Politique d’affichage sur les babillards et les écrans de diffusion reprend grosso modo les mêmes exigences. On ne peut donc pas accuser notre association de faire du zèle linguistique! Elle ne fait qu’exiger des afficheurs qu’une personne unilingue francophone soit en mesure de comprendre le sens de l’affiche. C’est généralement à ce point dans les conversations sur la langue que certains sortent l’argument selon lequel il est nécessaire de parler anglais au 21e siècle. Cette idéologie prétend que, l’anglais étant la langue

des affaires et de la science, toute personne devrait la parler couramment. S’il est vrai que posséder une certaine maîtrise de la langue de Shakespeare est un atout dans une multitude de domaines, cet argument utilitariste est simplement hors propos. Ce que la loi 101 et la politique d’affichage de l’AGE défendent, ce n’est pas l’utilité ou l’inutilité de la maîtrise de l’anglais. Ce n’est pas non plus une prétendue supériorité du français, peu importe sur quoi celle-ci pourrait reposer. Il est plutôt question du droit des gens de vivre dans leur langue maternelle. Ainsi, les règlements dont il est question ici ne visent qu’à permettre aux huit millions de Québécois majoritairement francophones d’avoir un certain havre où ils n’ont pas à s’astreindre à leur langue seconde. Dans le contexte d’une Amérique du Nord presque totalement anglophone, cette volonté nécessite certaines mesures. Il n’est donc pas question de léser les gens ayant un dialecte différent comme langue maternelle. C’est pour cette raison que nous devons saluer l’initiative des représentants de l’AGE qui ont offert à l’étudiant de traduire son affiche pour lui. Cela prouve une compréhension profonde de l’esprit du règlement.

Sur l’intégration Le doctorant en question a utilisé une expression intéressante pour faire valoir son point: la notion de «langue d’intégration». Si, à son avis, l’anglais possède l’apanage de ce titre, il existe d’autres points de vue à ce sujet. En effet, une des principales exigences pour ceux qui désirent immigrer dans notre province est de parler un français fonctionnel. Si ce n’est pas le cas à l’arrivée, le gouvernement fourni des cours de francisation. Le but de cette mesure est d’inciter justement une meilleure intégration de ces personnes à la société québécoise. La langue d’intégration au Québec est donc bel et bien le français. Cependant, il est certain que l’anglais est plus répandu. Il s’agit non pas d’une langue d’intégration, mais plutôt d’une sorte de langue commune internationale, en vertu de certains facteurs historiques et de sa relative facilité d’apprentissage. Dans une communauté aussi majoritairement francophone que Trois-Rivières, il serait un peu absurde de commencer à vouloir angliciser les messages en vertu d’un principe d’intégration. La Charte de la langue française: http://bit.ly/1cToMGZ La politique d’affichage de l’AGE UQTR: http://bit.ly/11yRwV3


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ACTUALITÉS

25 novembre au 8 décembre 2014

BOURSES D’EXCELLENCE

PRATIQUE SAGE-FEMME

Les stages à l’international, le point fort de la formation CHLOÉ CANO Journaliste

C’est lors de l’entrée en vigueur de la Loi sur les sages-femmes, adoptée le 19 juin 1999, que la profession a été légalisée. Les résultats probants des projets pilotes menés entre 1994 et 1999 ont ainsi conduit le conseil d’évaluation à recommander la reconnaissance de la pratique sage-femme. Dès lors, le ministère de l’Éducation du Québec lançait aux universités québécoises un appel d’offres pour l’implantation d’un programme de formation des sages-femmes, que l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a obtenu. À l’époque, le programme de l’UQTR avait été retenu, car il «respectait davantage le libre choix des femmes quant aux lieux d’accouchement, faisait une large place aux sages-femmes dans la formation des étudiantes, répondait à la volonté du gouvernement d’instaurer une pratique sage-femme visant une plus grande humanisation des soins et une profession moins médicalisée, et favorisait une dispersion des bachelières en pratique sage-femme sur l’ensemble du territoire québécois», selon le comité de sélection.

Une formation unique au Québec Le baccalauréat en pratique sage-femme, ainsi ouvert à l’automne 1999, a vu sortir ses premiers diplômés en 2003. Il s’agit d’un «programme contingenté dans lequel nous acceptons un maximum de 24 étudiants. Mais généralement, l’effectif tourne entre 15 et 20 élèves, car la pratique sage-femme étant relativement récente au Québec, nous n’avons pas les sages-femmes préceptrices nécessaires pour accueillir nos étudiantes en stage. Nous sommes donc obligés de restreindre le nombre d’admissions chaque année pour s’assurer que lors des quatre années de la formation, nos étudiantes pourront faire leurs stages dans des conditions optimales. Il faut savoir que le

programme requiert 2 352 heures de stage», explique Lucie Hamelin, directrice du programme.

PHOTO: COURTOISIE

La possibilité d’un stage à l’étranger Il peut se réaliser à partir du troisième stage, à l’hiver ou à l’été, et dure un minimum de trois mois. Le but est que «l’étudiante puisse s’intégrer au mieux à la culture sociale et professionnelle du pays», affirme Mme Hamelin. «Les stages à l’étranger ont débuté en 2002, et depuis 2011, nous disposons d’une banque de stages», explique Pascale Dupuis, coordonnatrice de stage pour le programme. Auparavant, les étudiantes avaient la charge de trouver leur stage. Or, depuis trois ans, il a été décidé d’ouvrir une banque de stages pour «améliorer la qualité de ceux-ci, assurer un meilleur suivi et encadrer aux mieux nos étudiantes. Nous avons donc aujourd’hui une dizaine de milieux de stage avec qui nous avons consolidé l’entente, car ils connaissent nos objectifs, nos attentes, etc.», ajoute la directrice du programme. Au total, ce sont 40 milieux de stage différents qui ont été fréquentés par les étudiantes depuis 2002.

Une offre alléchante, en plein essor Actuellement, les partenariats établis à l’international concernent l’Afrique de l’Ouest (Mali et Sénégal), l’Europe (France, Belgique, Angleterre), la Polynésie française (Tahiti et Moorea), la Guadeloupe et l’Alaska. Des perspectives de nouveaux partenariats avec Haïti et l’Amérique du Sud sont également en marche. «Nous voulons consolider certains milieux, car il y a toujours la question de la langue, l’importance du nombre d’accouchements pour que nos sages-femmes puissent répondre aux objectifs d’apprentissage, etc. Il y a donc des choses à valider en Amérique du Sud, comme en Europe, car nous venons d’être approchés par une autre université en Belgique», détaille Lucie Hamelin.

La mobilité remporte un franc succès «Depuis 2002, 35% des étudiantes sagesfemmes sont parties effectuer un stage à l’étranger, ce qui fait du programme l’un des meilleurs élèves de l’UQTR concernant la

Laurie Morvan-Houle, étudiante en quatrième année a fait son stage à Rufisque au Sénégal à l’hiver 2013. mobilité étudiante. D’une année à l’autre, les chiffres varient, mais l’intérêt est bien là», indique Madame Dupuis. «Après, il s’agit souvent d’une question d’organisation, car nos étudiantes sont, pour la plupart, des adultes. Cette année, sur 19 élèves, dix ont des enfants. Partir représente donc une grande organisation familiale à gérer pour elles», détaille Lucie Hamelin. Destination la plus prisée? «L’Afrique de l’Ouest, mais il faut tenir compte du fait que le Mali peut accueillir jusqu’à quatre étudiantes en même temps, et le Sénégal, six. La capacité d’accueil entre donc en jeu. Outre cela, l’Afrique de l’Ouest et la Polynésie française ont beaucoup d’attrait pour nos étudiantes, car le stage permet de combiner voyage, exotisme, dépaysement, voire même humanitaire. Ajoutez à cela qu’il y a eu des années où nos étudiantes bénéficiaient de bourses spécifiques pour se rendre en Afrique, ce qui a constitué un grand facteur de motivation», précise Pascale Dupuis.

Plus de 319 000$ L’UQTR a procédé le 20 novembre dernier à la remise officielle de prix et de bourses d’excellence totalisant 319 500$ à près de 90 étudiants issus de tous les cycles d’études. Un montant de 210 000$ a été distribué pendant la cérémonie à 36 étudiants de cycles supérieurs, sous forme de bourses d’excellence à l’admission. Ainsi, 21 étudiants à la maîtrise ont reçu des bourses individuelles s’élevant à 5000$, alors que 15 doctorants ont obtenu chacun une bourse de 7000$. La sélection des lauréats s’est effectuée sur la base de l’exemplarité de leur cheminement universitaire et de la qualité de leurs réalisations. L’aide financière accordée vise à reconnaître leur dynamisme intellectuel et à faciliter la poursuite de leur formation universitaire. À noter qu’une somme de 84 000$ a également été remise en bourses d’excellence à l’admission à 36 étudiants de premier cycle, nouvellement arrivés à l’UQTR. Inscrits à temps complet dans des programmes non contingentés, ces étudiants ont bénéficié de l’octroi automatique d’une bourse en raison de leur cote de rendement au collégial (CRC) égale ou supérieure à 32,0. Suivant la cote obtenue, les montants individuels accordés varient de 2000$ à 3500$. Dans le but de promouvoir l’excellence et la recherche aux cycles supérieurs, l’UQTR a aussi remis ses prix de meilleures thèses (1000$ par lauréat) et de meilleurs mémoires (500$ par lauréat). Anne-Marie Fortier, étudiante au doctorat en biologie cellulaire et moléculaire a pour sa part reçu le prix de la meilleure thèse de doctorat de l’UQTR en «sciences naturelles, génie et sciences de la santé». De son côté, M. Guillaume Blanc (doctorant en études québécoises) a reçu la même distinction, cette fois-ci pour le volet «sciences humaines et sociales». En ce qui concerne le prix du meilleur mémoire de maîtrise de l’UQTR, ce dernier a été attribué à trois lauréats: M. Sébastien Bertrand (mathématiques et informatique appliquées), pour le volet sciences naturelles et génie», M. Vincent Godin-Filion (lettres), pour le volet «sciences humaines et sociales», ainsi que M. Renaud Jeffrey-Gauthier (biophysique et biologie cellulaires), pour le volet «sciences de la santé». (D.D.)


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ATELIERS ANTI-PROCRASTINATION DU SAE

Quand remettre au lendemain devient nuisible à la réussite scolaire CAROLINE FILION Journaliste

Dans le but de contrer un problème qui se retrouve chez une grande partie des étudiants universitaires (entre 85 et 90%), le Service aux étudiants (SAE) offre depuis quelques années un atelier divisé en deux séances pour apprendre à contrer la procrastination. Présenté cette année par Frédérick Dionne, professeur en psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et Lauriane Baril, doctorante et interne à la Clinique universitaire de services psychologiques (CUSP) de l’UQTR, l’atelier est d’une durée de cinq heures et donne des outils aux étudiants pour qu’ils puissent réussir à adopter un autre comportement que la procrastination. «Passer à l’ACT dans ses études» était le titre de l’atelier qui se déroulait le mercredi 12 novembre ainsi que le mercredi 19 novembre de 12h à 14h30. En début de séance, une brève explication du concept de procrastination est donnée, pour bien comprendre qu’elle est souvent utilisée comme échappatoire pour éliminer les inconforts dus aux travaux scolaires. Chez environ 20% des étudiants, ce comportement est problématique et nuisible à la réussite des études. C’est pourquoi les

psychologues ont créé un outil, La matrice dans les études, pour cibler les valeurs importantes des gens par rapport à leur scolarité, les actions posées en faveur de ces valeurs, et celles qui sont plus contradictoires.

Beaucoup d’étudiants tentent de se déculpabiliser en formulant des prétextes pour ne pas s’activer à la tâche. Le but de cet outil est de comprendre les comportements de procrastination que les étudiants ont, et ainsi les éliminer le plus possible. Ils ont divisé le processus en cinq habiletés qui vont permettre d’apprendre à gérer la procrastination: reconnaître, choisir une direction, se distancer des pensées obstacles, passer à l’action et accepter les inconforts reliés aux études. Les professionnels donnant l’atelier favorisent la participation des gens et demandent sans cesse des exemples de la vie quotidienne pour mettre les étudiants en contexte et leur faire prendre conscience leurs agissements. Cela a pour but de favoriser le partage avec les autres, mais aussi de mettre en lumière le fait que certains font de la procrastination dans plusieurs facettes de leurs vies. Les étudiants sont invités à remplir des feuilles (que chacun peut conserver) pour cibler les inconforts reliés aux travaux, à l’étude, et les activités qui sont remplacées par les obligations scolaires.

OUVERTURE D’UN BUREAU DE SÉLECTION DE L’ÉIF EN ASIE

L’école internationale de français de l’UQTR en Chine Dernièrement, l’École internationale de Français de l’UQTR ouvrait un nouveau bureau de sélection outre-mer. Dans le but de favoriser la venue d’étudiants de la Chine en territoire trifluvien, le bureau a été installé dans la province de Guangdong, au sud de la Chine. L’UQTR souhaite accueillir plus d’étudiants étrangers qui souhaitent apprendre le français et poursuivre des études universitaires à Trois-Rivières. Une sélection des meilleurs candidats se fera en Chine par le biais de l’University of Finance de Guangdong. L’entente a été conclue avec la signature d’une lettre d’intention entre l’University of Finance et l’Université du Québec à Trois-Rivières, ce qui permettra de recevoir plusieurs candidats qui performent bien au niveau préuniversitaire. Étant donné que la Chine est en plein développement, les étudiants s’intéressent de plus en plus à la langue française, et chaque année 100 000 Chinois décident d’apprendre cette langue. L’École internationale de français y voit donc une opportunité de recrutement d’étudiants importante, surtout qu’au Canada, aucune restriction n’a encore été imposée dans les universités quant à l’accueil d’étudiants étrangers. Au niveau de la sélection des étudiants, Mme

Camille Bai Lu a été engagée pour procéder à la sélection des meilleurs candidats. «Nous voulons choisir les étudiants chinois qui offrent le meilleur potentiel de réussite pour des études universitaires en français, indique M. Lavoie, directeur de l’ÉIF. Les étudiants auront plusieurs mois pour commencer leur apprentissage en français en Chine, avant de venir à l’UQTR. Notre objectif de sélection n’est pas la quantité, mais surtout la qualité, nous voulons des candidats avec des excellents résultats scolaires.»

La signature de la lettre d’intention entre l’UQTR et L’EIF ouvre ainsi la porte à une alliance entre les deux écoles pour d’autres possibilités comme la recherche, la formation et la mobilité étudiante ou professorale. C’est au cours d’un séjour de huit jours en sol chinois que le directeur de l’ÉIF a signé la lettre d’intention entre l’UQTR et l’University of Finance de Guangdong. Cela ouvre ainsi la porte à une alliance entre les deux écoles pour d’autres possibilités comme la recherche, la formation et la mobilité étudiante ou professorale. (C.F.)

Beaucoup d’étudiants tentent de se déculpabiliser en formulant des prétextes pour ne pas s’activer à la tâche. À ce moment, la procrastination devient chronique et plus difficile à éliminer de la vie quotidienne. C’est un processus qui prend du temps et qui mérite d’être changé, si le but de l’étudiant est d’obtenir son diplôme. Lors de l’atelier, une technique a été abordée dans le but d’améliorer la productivité lors de la remise de travaux et d’étude en vue d’examen, La technique Pomodoro. Très simple, elle consiste en l’utilisation d’un minuteur réglé à 25 minutes qui seront consacrées à du travail concentré sans

distraction. Lorsque les 25 minutes seront écoulées, l’étudiant aura droit de s’accorder une pause de cinq minutes, pour ensuite continuer avec le minuteur pour un autre blitz de travail de 25 minutes. Après avoir fait quatre minuteurs, l’étudiant a le droit de s’accorder une pause de 15-20 minutes ou tout simplement d’arrêter si le travail est terminé. Le Bureau de la réussite étudiante offre un soutien financier au département de psychologie ainsi qu’aux Service aux étudiants pour ces ateliers. La participation reste encore assez faible, car plusieurs étudiants s’inscrivent, mais... ne se présentent pas.


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25 novembre au 8 décembre 2014

LA RECHERCHE À L’UQTR

Portrait sur l’exportation du livre canadien ALICE BAUDRY Journaliste

Stéphane Labbé, étudiant au doctorat en Lettres - concentration en communication sociale à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), a mené des travaux sur les activités d’exportation des éditeurs canadiens. En effet, jusqu’à récemment, il n’existait que très peu de réponses satisfaisantes à cette question, car pratiquement aucune étude n’avait été réalisée ou publiée sur le sujet. Pour cette étude, Stéphane Labbé a utilisé des données qui couvrent l’année 2005 ainsi que 2010 à 2014. Elles concernent les ventes globales et à l’exportation des éditeurs canadiens ayant déposé une demande d’aide financière à Livres Canada Books. «Pour effectuer cette étude, j’ai utilisé la base de données de Livres Canada Books, un organisme sans but lucratif basé à Ottawa. Les

données obtenues, rares et précieuses, n’ont toutefois jamais fait l’objet d’une publication. Je me suis donc attelé à cette tâche avec l’appui de Livres Canada Books, ainsi que de l’Association nationale des éditeurs de livres, regroupant plus de 100 maisons d’édition de langue française au Québec et au Canada», explique monsieur Labbé, qui a œuvré lui-même pendant plusieurs années dans le monde de l’édition. Il précise également que ces éditeurs représentent environ 50% de l’industrie canadienne de l’édition. Il s’agit donc d’un très bon échantillon, constitué de quelque 75 éditeurs francophones et 75 éditeurs anglophones.

Une analyse des données révélatrices C’est avec l’aide de deux assistantes que Stéphane Labbé a d’abord préparé ses données pour l’analyse informatisée. Il a ciblé quatre principales variables dont il souhaitait mesurer l’influence sur les statistiques obtenues. Les statistiques qu’il a souhaité analyser sont: la langue de publication de l’éditeur (anglais ou français), la taille de l’entreprise (chiffre d’affaires annuel variant de moins de 500 000$ à plus de cinq

millions), le mode d’exportation (vente du livre imprimé, vente d’une licence de publication ou coédition/coproduction) ainsi que le genre littéraire (fiction pour adultes, non-fiction pour adultes, livres scolaires et livres pour la jeunesse). On apprend ainsi que les livres de fiction pour adulte s’exportent principalement en Europe et en Amérique latine, que les non-fictions pour adulte sont également plus populaires sur ces continents, mais aussi en Scandinavie, et que les livres pour enfants rencontrent un certain succès sur le marché asiatique. Les résultats obtenus par M. Labbé offrent un éclairage fort instructif sur les activités d’exportation des éditeurs canadiens au cours des dernières années. Le chercheur explique que ce premier portrait sera utile aux gens de l’industrie canadienne de l’édition, mais aussi aux scientifiques. En effet, il s’agit ici d’une première base de travail qui ouvrira la voie à d’autres réflexions, à des analyses plus poussées. Par exemple, le chercheur explique qu’il serait utile de refaire cette étude tous les trois ou quatre ans pour vérifier l’évolution des données. Il serait aussi intéressant d’effectuer des analyses comparatives avec les données d’autres pays. Le chercheur a fait part cet automne des

PHOTO: ENTÊTE UQTR

Stéphane Labbé auteur de cette étude sur l’exportation des livres canadiens. résultats de son analyse à Livres Canada Books et à l’Association nationale des éditeurs de livres. Il poursuit actuellement un autre projet de recherche pour ses études doctorales à l’UQTR, lequel porte sur les prêts de livres dans les bibliothèques publiques.

Les ventes à l’exportation des éditeurs canadiens proviennent à 90% de l’exportation de produits finis et à 10% de la vente de licences de publication.

JASON LUCKERHOFF PREND PART AU DÉBAT SUR LES COMPTEURS INTELLIGENTS

Le sujet fera l’objet du cours Communication et dialogue civil Le professeur Jason Luckerhoff, responsable des programmes de maîtrise et de doctorat en communication sociale à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), fait entendre sa voix à l’égard des fameux compteurs intelligents d’Hydro-Québec. Dès cet automne, tous les habitants de la Mauricie en seront équipés, mais pour le professeur, leur installation n’en demeure pas moins prématurée. Jason Luckerhoff considère que trop peu d’études scientifiques indépendantes ont été menées afin de démontrer la non-dangerosité de ces compteurs émetteurs d’ondes électromagnétiques. «Sur la question de la santé, ce n’est pas si évident que ça, la conclusion, parce qu’il y a eu très peu d’études. Le principe de précaution dicterait d’attendre d’avoir un peu plus d’études avant d’installer ça à la grandeur du Québec», explique-t-il.

Un manque de recherches indépendantes en la matière «Pour moi, c’est flagrant que c’est un exemple où il y a peu de recherches indépendantes qui sont citées dans ce débat-là et tous ceux qui sont cités ont été embauchés par Hydro-Québec, ce sont des études financées par Hydro-Québec, qui aurait pu donner un montant au fonds de recherche du Québec ou

du Canada et dire: c’est eux qui vont gérer à qui ils vont donner ça», indiquait-il dans le quotidien régional trifluvien. «La majorité de ceux qui interviennent disent qu’il n’y a pas eu de débats très exhaustifs ni tant d’études que ça. Alors pourquoi ne pas simplement attendre?»

La discussion s’invite dans le cours Communication et dialogue civil Voilà pourquoi le professeur a décidé d’en faire le cas d’étude de son séminaire Communication et dialogue civil, qu’il donnera à l’hiver 2015. L’un des objectifs de ce cours consistera à organiser un débat auquel seront invités des représentants d’Hydro-Québec ainsi que des groupes de citoyens. Pour ce faire, «les étudiants auront à analyser les écrits scientifiques et les débats dans les médias et éventuellement, à rédiger des op-ed (chroniques et commentaires)», précise-t-il. En faisant preuve de la plus grande impartialité possible, il s’agira d’entendre ce que chacun a à dire. Les étudiants plancheront alors autant sur les écrits selon lesquels les compteurs ne présentent aucun danger, que sur ceux prétendant le contraire. Ainsi, «le but du séminaire sera d’étudier les prises de position citoyennes dans de tels débats sociaux», résume le chercheur. Il va de soi qu’à la suite d’un tel cours, les étudiants seront libres de tirer leurs propres conclusions sur le sujet. (C.C.)


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ANCIENS ÉTUDIANTS: QUE SONT-ILS DEVENUS?

Évelyne Boutet, un parcours atypique CHLOÉ CANO Journaliste

Ancienne étudiante du baccalauréat en arts plastiques, Évelyne Boutet dirige aujourd’hui Le beau brin, sa propre boutique de laine à Trois-Rivières. Mais avant d’en arriver là, Évelyne a tâtonné et s’est essayée à de nombreuses expériences. C’est au beau milieu de pelotes multicolores qu’elle a chaleureusement accepté de revenir sur son parcours assez original.

«J’ai été embauchée et mon travail consistait à sculpter des dents en cire dans le but d’en faire des prothèses fixes (couronnes, etc.)», indique-telle. Mais là encore, Évelyne explique qu’elle ne s’épanouissait pas totalement, «qu’il manquait quelque chose».

«Je n’ai jamais regretté d’avoir fait un bac en arts parce que c’était vraiment moi, j’ai eu du fun, c’était tout le temps des défis à relever, et j’ai adoré ça.» — Évelyne Boutet

Difficile de trouver sa voie Pendant ses études à l’Université du Québec à Trois-Rivières, la jeune femme explique qu’elle cumulait deux emplois qui la passionnaient, soit comme guide-animatrice au Centre d’exposition Raymond-Lasnier et en tant qu’ouvreuse-placière pour la salle de spectacle Anaïs-Allard-Rousseau. À la fin de son baccalauréat, Évelyne a continué à travailler à la Maison de la culture de Trois-Rivières, mais après un an à temps plein, «j’ai réalisé que le travail de bureau ne me convenait pas, je n’étais pas à ma place, même si les conditions étaient parfaites et les gens aussi», confie-t-elle.

Comment exploiter ce potentiel créatif ? Ensuite, Évelyne a étudié quatre mois en infographie, pour se rendre compte que «ça ne marchait pas non plus et j’étais un peu découragée, car je ne savais pas ce que je voulais faire. J’avais un grand côté créatif et artistique, mais j’étais vite lassée de mes boulots», ajoute-t-elle. La jeune femme décide également de répondre à l’annonce d’un laboratoire dentaire à la recherche d’une personne habile manuellement.

«Travailler pour quelqu’un, avoir une paie sensiblement toujours la même et versée à telle date, bref, la routine, ce n’était pas pour moi». Alors, après deux ans et une restructuration complète du laboratoire dentaire, la jeune femme s’est retrouvée au chômage. Cependant, elle insiste: «je n’ai jamais regretté d’avoir fait un baccalauréat en arts parce que c’était vraiment moi, j’ai eu du fun, c’était tout le temps des défis à relever, et j’ai adoré ça».

Le déclic Évelyne a commencé à tricoter en 2007, après l’obtention de son baccalauréat. Elle nous raconte que c’est sa mère, tricoteuse aguerrie, qui lui a enseigné les bases fondamentales du tricot, mais sans jamais l’avoir incitée à en faire auparavant. «Et puis j’ai revu un ami du baccalauréat en arts qui me voyait tricoter et qui un jour m’a dit «ça ne te tenterait pas d’ouvrir une boutique de laine en bas de chez nous?». Et j’ai juste répondu «bin oui». Je faisais encore de la peinture et j’exposais de temps en temps, mais je savais que je ne voulais pas en vivre».

PHOTO: C. CANO

La diplomée en arts de l’UQTR s’épanouit aujourd’hui grâce à sa boutique de tricot Le beau brin au centre-ville de Trois-Rivières. Évelyne a donc suivi un cours pour pouvoir créer son entreprise et, six mois plus tard (mars 2012), Le beau brin ouvrait au 1748, rue Saint-Philippe. La gérante avoue avoir surfé sur la vague de tricoteuses à Trois-Rivières. «On savait qu’un besoin allait se faire sentir prochainement, car l’une des deux boutiques de laine avait fermé et que l’autre n’allait pas tarder à suivre».

L’épanouissement, enfin! «J’ai réalisé que je voulais être une commerçante autonome et indépendante, afin d’avoir le plein contrôle de mon travail. J’aime voir le

résultat de toutes les actions entreprises. Et puis j’ai la chance de déterminer mes horaires librement. En plus, dans la boutique, j’ai toujours un projet sur le feu: les ateliers, l’inventaire, les patrons, etc., c’est ça qui est le fun!», s’enthousiasme-t-elle. Parallèlement à son poste de gérante de boutique, Évelyne continue à peindre. Elle a d’ailleurs participé à plusieurs expositions, notamment Présence, en 2011, à la Galerie d’art du Parc, où elle exposait seule. Bref, une jeune femme tenace et dynamique, qui n’a jamais cessé d’y croire.

CONCOURS D’AFFICHE ROULONS VERT: «POURQUOI PRENDRE L’AUTOBUS?»

Les honneurs à un étudiant de l’UQTR Du 15 au 22 septembre avait lieu la semaine «En ville sans ma voiture» organisée par Roulons VERT. L’organisme à but non lucratif a aussi lancé un concours, en collaboration avec la Société de transport de Trois-Rivières (STTR), le Collège Laflèche, le Cégep de Trois-Rivières ainsi que l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) qui visait la population étudiante trifluvienne. En effet, les étudiants étaient invités à créer une affiche sur le thème «Pourquoi prendre l’autobus?». Les affiches du concours se retrouvaient dans les institutions participantes ainsi que sur le site internet de Roulons VERT. Ce concours a été remporté par Marc-Antoine Flageol, étudiant en communication sociale à l’UQTR, qui avait jusqu’au 15 octobre pour soumettre son idée. En plus de voir son projet sur les panobus arrière des quelques autobus de la STTR pendant un mois, il se mérite un chèque-cadeau de 150$ offert par

manière de conscientiser les étudiants, et de leur faire connaître l’organisme du même coup. «Prendre l’autobus, c’est un choix censé et économique» d’après M. Lavoie, et les étudiants sont une clientèle importante qui utilise ce

ILLUSTRATION: MARC-ANTOINE FLAGEOL

Marc-Antoine Flageol, étudiant en communication sociale à l’UQTR verra son projet sur les panobus arrière des quelques autobus de la STTR pendant un mois. COOPSCO. C’est le directeur général de roulons VERT, André Lavoie, qui a remis le prix à Marc-Antoine. «Avec les problèmes grandissants de circulation et de stationnements, et avec les coûts relatifs aux automobiles, l’autobus devient une alternative plus qu’intéressante», a commenté M. Lavoie. Depuis le 3 novembre, on

peut apercevoir l’affiche gagnante se déplacer dans la ville sur les autobus de la STTR, et elle sera affichée jusqu’au début du mois décembre. La mission de Roulons VERT est de «développer des alternatives à la voiture solo», situation qui est souvent fréquente chez la population étudiante qui se déplace beaucoup en voiture. Le concours était donc une bonne

«Avec les problèmes grandissants de circulation et de stationnements, et avec les coûts relatifs aux automobiles, l’autobus devient une alternative plus qu’intéressante.» — André Lavoie, directeur général de Roulons VERT moyen de transport. De plus, avec le nombre de vignettes de stationnement limité à l’UQTR, les étudiants auraient avantage à utiliser le transport en commun qui est offert au coût de 5$ par mois pendant l’année scolaire. (C.F.)


10 Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOCIÉTÉ ENTRE LES DEUX PÔLES

Faire partie de quelque chose de plus grand que soi KEVIN GAUDREAULT Chroniqueur

Le besoin d’appartenance fait partie des besoins incontournables chez l’être humain. Depuis la nuit des temps, l’espèce humaine a pu survivre par sa reproduction, son alimentation, ses soins hygiéniques et ses phases de récupération. Toutefois, elle a pu évoluer en raison de sa grande intelligence, mais aussi par son appartenance à différentes sources relationnelles, matérielles et/ou spirituelles. Maslow a proposé de classifier les besoins fondamentaux en différentes catégories, en commençant par les besoins les plus pressants pour la survie: physiologiques, sécuritaires, d’appartenance (et d’amour), d’estime et d’accomplissement. Comme il est possible de constater, le sentiment d’appartenance fait partie des besoins prioritaires, afin de favoriser une vie comblée. Ce dernier peut être trouvé de différentes façons. À la base, la famille peut être un élément majeur de satisfaction. Le sentiment d’être accueilli par des membres de la famille et de la parenté peut favoriser un sentiment d’appartenance au milieu familial. La même chose peut se produire au sein d’un cercle d’amis, autour d’un repas partagé, ou d’un rassemblement

quelconque. Prenons l’exemple d’une personne faisant partie d’un groupe artistique ou d’une équipe sportive. L’esprit d’équipe, les encouragements entre partenaires et les épreuves parcourues par les membres peuvent alimenter un sentiment de fierté et d’appartenance au groupe. Nous pouvons suggérer que ceci aide à ressentir une impression de faire partie de quelque chose de plus grand que soi et reliant plusieurs personnes entre elles à partir d’un élément commun.

Au niveau individuel, le sentiment d’appartenance peut diminuer la solitude et augmenter le bien-être. Cela peut également se produire dans le cheminement scolaire. À partir de l’école primaire, les élèves font partie d’une classe où se développe de la camaraderie et également des amitiés. Dans plusieurs cas, les groupes se suivent au cours des années, et en viennent à solidifier les liens entre les élèves au sein du groupe. Ils vivent les épreuves académiques ensemble, les spectacles artistiques auxquels ils participent, les activités sportives qu’ils partagent, les sorties (voyages ou activités parascolaires) qu’ils font ensemble et les lieux qu’ils habitent communément. Un sentiment d’appartenance peut se créer pour l’école, grâce aux liens qui peuvent s’y consolider

et à la signification que l’endroit en est venu à représenter aux yeux des enfants. D’ailleurs il n’est pas rare que d’anciens élèves désirent retourner sur les lieux de leur ancienne école primaire ou secondaire, lorsqu’ils en ont retenu de bons souvenirs et qu’ils gardent une affection toute particulière pour l’endroit et les gens qu’ils ont côtoyés. Dans la même voie, le sentiment d’appartenance peut aussi être vécu pour le milieu de travail. Les gens passent beaucoup de temps à pratiquer leurs occupations professionnelles au cours d’une vie. Différentes compagnies utilisent des stratégies pour tenter de favoriser le sentiment d’appartenance au milieu afin d’améliorer les relations entre les employés, le service à la clientèle et les revenus financiers. Quelques employeurs peuvent organiser des réunions d’équipe en début de journée, participer à des projets rassembleurs ou des activités de loisirs en dehors des heures de travail, utiliser le port d’uniformes ou vêtements particuliers, participer à la création d’une musique ou d’une publicité, etc. Dans la carrière il est possible que les gens puissent s’y identifier et se sentir à leur place. Dans ce sens, il arrive aussi que des personnes portent les vêtements au logo de leur employeur durant leur carrière et qu’ils continuent à les porter au moment de la retraite. Nous ne pourrions pas évoquer le sujet de l’appartenance sans mentionner les racines originaires. Faire partie d’une culture natale, avec ses particularités et couleurs distinctes, implique une dose significative d’appartenance. La fierté

de faire partie et d’appartenir à un peuple ou d’un lieu d’origine est possible. Par exemple, au Canada, nous pouvons avancer que nous faisons partie d’un endroit où la liberté d’expression est davantage possible qu’à certains autres endroits. Ce pays aux couleurs rouges et blanches, est aussi caractérisé par la présence de la langue française dans l’une de ses provinces, au Québec. Cette caractéristique de notre pays peut être un élément encourageant le sentiment d’appartenance lorsqu’il est temps de voyager dans le monde, et qui peut même relier des inconnus qui partagent cette caractéristique en terre étrangère. Le sentiment d’appartenance tisse des liens entre les gens et peut les réunir à partir d’un élément commun. Que ce soit à partir d’un terrain sportif, d’un groupe d’entraide quelconque, d’une église ou d’un temple, d’une troupe de théâtre… faire partie d’un regroupement ayant des intérêts, buts ou objectifs semblables, favorise le sentiment d’appartenance. Au niveau individuel, ce sentiment d’appartenance peut diminuer la solitude et augmenter le bien-être. Au niveau collectif, l’appartenance à la planète chez l’espèce humaine pourrait être ce qui fera la différence pour sa survie au cours des futures générations. Les catastrophes naturelles ou humaines et les moments de crises peuvent nous amener à nous rassembler, car avant tout, nous avons quelque chose en commun: nous appartenons à la même espèce et nous habitons tous et toutes sur la même planète.

point l’Histoire? Est-ce une suite de choix et d’évènements anodins qui ont fait ce qu’ils furent, ou est-ce le destin? C’est là qu’on entre dans le vif de votre appréhension de l’Histoire, voire même de votre perception de la vie. Car on peut prétendre au destin, et il y a une chance sur deux que ce soit le cas. Ainsi, qu’importe la contingence, Hitler aurait fait, d’une manière ou d’une autre, ce qu’il a fait. À l’opposé, on peut prétendre qu’Hitler a fait ce qu’il a fait en raison d’une multitude d’évènements oubliés. Il est possible qu’un enfant juif lui ait mené la vie dure à l’école, ou que son père lui ait transmis des préjugés. Que s’est-il passé lorsqu’il prit la parole pour la première fois dans un pub de Munich? J’adore les premiers chapitres des bibliographies, l’enfance, savoir comment ils se sont rendus là. Qu’étaient-ils lorsqu’ils n’étaient, comme nous, que de petits rouages de l’Histoire? C’est donc pour cette raison que la loi de Godwin existe, c’est pour ça qu’on finit toujours par parler d’Hitler, parce qu’il évoque la lutte entre le destin et la liberté.

déjà écrite? Si on répond «non», si on prétend au libre arbitre et à la toute divine puissance du hasard, les choses deviennent complexes. L’Histoire, dès lors, devient un absolu chaos où seuls les plus forts écrivent. C’est ainsi que les petits détails savoureux prévalent, ils sont les moteurs premiers de l’Histoire. C’est la part du déterminisme. Car c’est probablement dans l’enfance des grands personnages historiques que se trouve le germe des plus grandes gloires ainsi que des plus grandes tragédies.

TOUT EST BIZARRE

L’Histoire NICOLAS GAUTHIER Chroniqueur

L’Histoire est un phénomène fascinant, une multitude de souvenirs, une suite continue de vies qui se présentent à nous telles des photographies. J’adore l’Histoire, j’aime savoir d’où on vient, le chemin qui nous mène où on en est, ça permet d’appréhender où on va. J’ai même déjà songé à étudier en Histoire, mais j’avais peur de me perdre dans la recherche et les vieux documents. Néanmoins, l’Histoire est une chose appréciable, une chose vivante et toujours en acte, et ne pas s’y attarder représente un grave manquement au devoir. C’est même un manque de respect envers nos ancêtres, envers leurs histoires. Ce chaos de probabilités infinies qui a permis que votre naissance advienne, qui a permis la rencontre de vos parents, qui a permis que leurs parents à eux se rencontrent, et ainsi de suite jusqu’à Adam et Ève, n’est qu’une petite tranche très fine de l’incroyable chaos de liberté qui meut l’histoire humaine.

Car ce que nous nommons Histoire n’est que le produit fini. Combien de peuples ont été exterminés? Combien de glorieux sont morts en vain? Qu’avons-nous oublié, le mieux ou le pire? Aimer l’Histoire, c’est discuter avec un génie surdoué qui serait sourd-muet et illettré. Nous avons retenu les vainqueurs et les grands évènements, la vue d’ensemble demeure fidèle. Par contre, nous oublions le plus savoureux, nous oublions les détails. Nous oublions ce soir-là, dans la cave à vin de Benjamin Franklin, où les convives, ivres, critiquaient les Anglais pour la première fois, engendrant ainsi ce qui sera la révolution américaine. Ou encore, cette taverne parisienne où se tramèrent les premières épopées de la Révolution française. Et cette querelle fratricide qui donna naissance à la ville de Rome. Ce sont ces petits évènements contingents qui donnent forme à l’Histoire.

Le point Godwin Vous connaissez le point Godwin? C’est une règle empirique qui stipule que plus un débat dure longtemps, plus les chances d’avoir une comparaison avec les nazis ou Hitler s’approchent de «1». Mais comment ne pas parler d’Hitler lorsqu’on parle d’Histoire. Car Hitler est un des cas les plus marquants de ces individus qui ont changé le cours de temps, et il est récent. Mais Hitler n’est pas seul, il y a aussi Napoléon, Charles Quint, ou Jules César par exemple. Pourquoi ont-ils influencé à ce

La part du choix C’est là une grande question existentielle: sommes-nous libres de nos actes? Gavrilo Princip aurait-il assassiné l’archiduc d’Autriche qu’importe son enfance, était-ce son destin? Étions-nous destinés à naître, notre vie est-elle

Que sait-on? Mais qu’en reste-t-il de cette Histoire de l’espèce humaine? Que sait-on vraiment? Plusieurs biais brouillent notre vision du passé. Les Grecs, par exemple, n’avaient aucun concept de nation. Il n’avait que la Polis, la ville, quelque chose comme un conseil municipal, comme force suprême de la politique. Leur conception de la citoyenneté avait aussi une valeur beaucoup plus glorieuse et élitiste que notre conception actuelle. Aussi, lorsque les Portugais établirent un premier contact avec le Japon en 1542, ils découvrirent que les Japonais n’avaient aucune conception de liberté, mais possédaient sept concepts différents pour nuancer la beauté. Des guerres furent déclarées, dans le Japon féodal, pour un cerisier mal fleuri. Comment peut-on comprendre ça?


SOCIÉTÉ

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CHANGER LA VIE

Le Père Noël existe-t-il? NORMAND LECLERC Chroniqueur

J’en conviens, le sarcasme est un peu gros. Mais, avec «l’arrivée du Père Noël», n’est-il pas à propos? Au moins autant que «le petit Jésus existe-t-il»? Je conviens également que certaines personnes n’aiment pas parler de religion. Ou bien elles en ont peur, ou bien elles se sentent menacées, ou bien elles sont simplement ennuyées. Pourtant, n’est-ce pas l’occasion idéale de constater qu’à l’image de la fiction du Père Noël, les religions sont des fables infantiles?

Pourquoi cessons-nous de croire au Père Noël? Aux enfants, nous proposons des contes de fées histoire de les amuser, de lire l’émerveillement dans leurs yeux... et peut-être, d’une façon tout à fait involontaire, de faire rouler l’économie. Où est le problème? C’est qu’un enfant en bas âge ne fait pas la distinction entre son monde imaginaire et le monde réel. Et comme il croit tout ce que ses parents lui enseignent, comment se fait-il, alors, que nous cessions de croire au Père Noël? De nous imaginer qu’un gros bonhomme à barbe blanche du pôle Nord livre des cadeaux à partir de son traîneau tiré par des rennes? Parce que nous vieillissons; nous quittons l’univers de l’enfance. Parfois, ce sont nos frères ou sœurs, ou bien nos parents, qui nous apprennent que le Père Noël est un mythe. N’est-il pas temps que nous apprenions que Jésus est un personnage

mythique... et qu’il risque de nous faire vivre dans un monde imaginaire?

Mythes Sont-ce des propos blasphématoires de dire que Jésus est un personnage mythique et que les récits de la Bible sont des fables? Non. Même si bien des gens croient dans la vérité littérale du Nouveau Testament, il reste que l’exégèse (science qui étudie la Bible), même l’exégèse enseignée dans les facultés de théologie de l’Église catholique, en arrive à ce résultat. À titre d’exemple, l’abbé Raymond Gravel, détenteur d’une maîtrise ès Saintes Écritures, obtenue à Rome, interviewé par la revue «Le Bel Âge», déclarait: «Il n’y a rien d’historique dans l’Évangile. Quand Jésus a été baptisé, le ciel ne s’est pas ouvert pour permettre l’envol de milliers de colombes. Il n’a pas vraiment marché sur les eaux et n’a jamais changé de l’eau en Chateauneuf-du-Pape. Ce sont des images, des symboles qu’il ne faut pas prendre à la lettre».

Besoin de croire? Il est judicieux de chercher à comprendre le besoin de religion. Il existe de nombreuses hypothèses sur son origine. Une, qui en vaut une autre, veut qu’elle ait été inventée dans un bar (ou son équivalent préhistorique) et qu’elle soit née de l’ivresse. D’ailleurs, le lien est bien visible des spiritueux au spirituel. Une autre hypothèse pour expliquer l’apparition de la religion et son attrait sur les humains? C’est que, pour expliquer le monde, l’être humain a eu recours aux mythes. Autrement dit, les mythes, ce sont ces histoires inventées pour jeter quelque lumière sur tous les grands problèmes

que se pose notre intelligence. Ainsi, tout est expliqué et l’être humain se sent pleinement rassuré. Le problème, c’est que lorsque le mythe (qui est mensonge) devient notre vérité, nous ne sommes plus dans la réalité. Nous avons perdu notre capacité de connaître... et nous «croyons» savoir.

La religion est une étape dans la maturation humaine... maturation qui passe du besoin de croire de l’enfant au besoin de comprendre de l’adulte. Une vision du monde? Pouvons-nous dire que les mythes représentent une vision du monde? Qu’est-ce qu’une vision du monde? C’est l’explication de la réalité tout entière. Alors, quelle est la place de la religion dans une vision du monde? Autrement dit, quelle est l’importance de la religion? Commençons par un exemple extérieur à nous: l’influence de la religion égyptienne sur la vie des Égyptiens. On en retrouve des traces dans les arts plastiques, les oeuvres architecturales, la littérature, le théâtre; la science, en particulier la médecine, l’astronomie, la physique, la cosmogonie, le géographie; dans les sciences humaines: la philo, le linguistique, l’histoire, la politique, l’économie, le droit, la morale. Vous voyez le principe? Arrivons en ville! Qu’en est-il au Québec? Est-il exact de dire que le christianisme a enveloppé, et ce, jusque dans les moindres faits et gestes, tout ce qui s’appelle vie: vie politique, sociale, juridique, scolaire, familiale

sexuelle...? La religion n’a-t-elle pas influencé notre façon de penser à une profondeur insoupçonnée?

Prendre sa vie en mains? L’être humain est-il un animal religieux? Dès les temps préhistoriques, nous pouvons présumer que les humains ont supposé que, derrière le visible, se cachait un monde invisible, fait d’esprits, d’anges, de démons, de dieux... Aujourd’hui, avons-nous encore besoin de religion? Il reste sûrement peu de gens ayant une foi aveugle. Mais, pour certaines personnes, n’est-ce pas toujours une raison de vivre? D’autres personnes se pensent libérées de la religion, parce qu’elles ne vont plus à l’église: à quoi sert d’abandonner la pratique si quelqu’un conserve la foi? Pour ma part, j’en ai par-dessus la tête d’entendre des contes de fées présentés comme la vérité... et je pense que si la religion était laissée libre, elle ne serait qu’une étape dans la maturation humaine... celle qui passe du besoin de croire de l’enfant au besoin de comprendre de l’adulte. Quel est le principal inconvénient de la religion? Elle est une fuite dans un autre monde, le monde céleste: elle dépossède l’être humain de lui-même, de sa vie. Aussi, même si bien des personnes peuvent avoir l’idée que la perte de croyance en Jésus (au Père Noël) est une perte d’une belle tranche d’histoire, n’est-ce pas une perte positive? Comme perdre les roues d’entraînement de notre bicycle quand nous sommes jeunes? Qu’est-ce qui est préférable: attendre le Messie? Qu’un coup de baguette magique d’un sauveur règle toutes nos situations difficiles? Ou que nous prenions notre vie en mains?

LE MONDE EN QUESTIONS

À la recherche du sens perdu (partie 2) FABRICE SODOKE ET SHEILA GAUDREAU Chroniqueurs

Avant de poursuivre la réflexion entamée dans l’article précédent, une petite mise en contexte s’impose. La question était la suivante: d’où vient notre soif de sens et peut-on la satisfaire? Pour y répondre, nous avons entamé notre réflexion en prenant comme point de départ la prémisse matérialiste. Selon ce point de vue, la soif de sens qui nous tenaille serait une illusion, possiblement due à l’évolution — tout comme, à plus forte raison, la notion de sens elle-même.

La soif de sens: simple illusion? Or, nous avons vu qu’éluder la question du sens en affirmant que sa recherche n’est qu’un contrecoup de l’évolution, c’est abattre du même coup toute certitude. Car en affirmant qu’un besoin aussi viscéral que celui du sens n’est qu’une fabulation cérébrale résultant d’un processus évolutionnaire, on remet en question la fiabilité du cerveau humain et, par conséquent, celle de la réflexion humaine. Plus encore, le principe même de la logique en est ébranlé. En effet, comment peut-on prouver que le principe de la logique est

au diapason avec la réalité, si le cerveau qui sert à établir ce parallèle n’est pas fiable? Après tout, peut-être la raison est-elle tout aussi absurde que les soi-disant incohérences qu’elle condamne. Bref, j’en étais arrivé à la conclusion que le point de vue matérialiste n’est satisfaisant ni sur le plan intellectuel ni sur le plan psychologique. Il n’offre pas de réponse à mes questionnements. En réalité, tout ce qu’il m’offre avec certitude, c’est une dose d’incertitudes supplémentaires. Je vous propose de rebrousser chemin, et d’envisager la question sous un angle bien différent, cette fois-ci: supposons pour un moment que la soif de sens que nous ressentons est bel et bien réelle, et qu’elle est l’écho d’un objet qui peut la combler.

Ne serait-il pas logique que nous ayons soif de sens pour la simple et bonne raison que le monde a un sens? Point de départ 2: La soif de sens est réelle Dans un de ses ouvrages sur le christianisme, C. S. Lewis écrit: «Si tout l’univers n’avait aucun sens, nous n’aurions jamais découvert qu’il n’en avait aucun.» Il fait ensuite une comparaison que je trouve très intéressante: il dit que si la lumière (le sens du monde) n’existait pas et qu’aucune

créature n’était dotée d’yeux (la capacité d’attribuer un sens au monde), le concept de la «nuit» ou du noir (l’idée que le monde est dépourvu de sens) serait dénué de signification. Ne serait-il pas logique*, en effet, que nous ayons soif de sens pour la simple et bonne raison que le monde a un sens?

d’un monde que nous ne comprenons pas et qui n’a peut-être aucun sens. Mais si Dieu existe, il est on ne peut plus plausible que le monde ait un sens, et il est très probable que nous puissions le connaître, dans le cas où Dieu voudrait le nous révéler.

La nécessité d’un élément extérieur

La session tire à sa fin et mes mots sont comptés. J’aurais aimé aborder beaucoup d’autres sujets dans le cadre de cette chronique. Mais ce sera pour une prochaine fois. Que vous ayez été en parfait accord avec mes dires ou qu’ils vous aient fait grincer des dents, j’espère que cette chronique aura su vous faire réfléchir. Comme je l’écrivais dans les premiers articles, je crois qu’il existe une «vraie» vérité, mais je suis certainement partisane de l’ouverture et de la tolérance. Malgré les malaises et les débats que le sujet de la religion en général, et de Dieu en particulier, peut provoquer dans les rencontres de familles et ailleurs, je suis persuadée que nous et nos enfants gagnerons à les remettre sur la table. *Rappelons que dans une perspective théiste, la logique est un instrument qui peut s’avérer efficace. **La prémisse théiste, je tiens à le souligner une fois de plus, n’est pas moins «scientifique» que celle qui soutient le matérialisme (voir les articles précédents).

Je ne pense pas avoir besoin de vous confesser que mes vues divergent grandement de celles de Nietzsche. Pourtant, je suis presque entièrement d’accord avec lui, lorsqu’il affirme: «La valeur de la vie ne saurait être évaluée. Pas par un vivant, car il est partie, et même objet de litige; pas davantage par un mort, pour une tout autre raison.» Bien que je crois que la «valeur» et le sens de la vie puissent être évalués, je suis pleinement d’accord pour dire que nous ne sommes pas capables de le faire par nous-mêmes, puisque dans cette affaire, «[nous sommes] partie, et même objet de litige.» Or, si nous admettons l’existence d’un cadre, d’un Être supérieur et créateur**, il est tout à fait logique de croire que le monde ait un sens et que nous puissions le connaître. Toutefois, nous ne pourrions en aucun cas le connaître par nousmêmes: il faudrait que cet Être créateur nous le révèle. En réalité, sans le principe de «révélation», nous sommes laissés à nous-mêmes, prisonniers

Le mot de la (presque) fin


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SOCIÉTÉ

25 novembre au 8 décembre 2014

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

L’austérité: le poison du 21 siècle e

JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

Le 11 novembre dernier, l’AGE UQTR s’est positionnée en Assemblée générale contre l’austérité dont «les impacts sont moralement inacceptables», disait Normand Baillargeon. Même le Fonds monétaire international recommande maintenant de quitter l’itinéraire des politiques d’austérité et insiste sur la nécessité de faire des investissements étatiques pour redonner du souffle à l’économie. Considérant la manifestation nationale du samedi 29 novembre prochain, bref retour sur une terrifiante mesure plus qu’impopulaire.

Ce qu’en disent les spécialistes Thomas Piketty, né en 1971, est économiste français et directeur d’études à l’EHESS de Paris. Il est aussi spécialiste de l’étude des inégalités économiques en particulier dans une perspective historique et comparative. Ayant publié Les hauts revenus en France au 20e siècle (2001), il gagne l’année suivante le prix du meilleur jeune économiste. En 2013, il récidive avec Le Capital au XXIe siècle, acclamé par l’Occident. En voici un extrait: «Comment faire pour réduire significativement une dette publique importante, telle que la dette européenne actuelle ? Il existe trois méthodes principales, que l’on peut combiner dans diverses proportions: l’impôt sur le capital, l’inflation et l’austérité. L’impôt exceptionnel sur le capital privé est la solution la plus juste et la plus efficace. À défaut, l’inflation peut jouer un rôle utile: c’est d’ailleurs ainsi que la plupart des dettes publiques importantes ont été résorbées dans l’histoire. La solution la pire, en termes de justice comme en termes d’efficacité, est une cure prolongée d’austérité.» (Paris, Seuil, p. 885). L’Allemagne, «locomotive» de l’Union Européenne, commence d’ailleurs à changer de cap depuis que Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie et professeur à l’Université de Columbia

à New-York, annonçait clairement dans une lettre publiée fin septembre, que «l’austérité a échoué». Les cas de la Grèce et de l’Espagne sont très révélateurs. L’austérité de nos pseudo-libéraux fait en sorte qu’on coupe dans les services offerts aux citoyens – considérés pour eux comme une dépense, au lieu d’être un investissement dans la nation – plutôt que d’augmenter la colonne des revenus. Or, en 1964, 38% des recettes fiscales du Québec provenaient de l’impôt des entreprises. En 2004, cette contribution des entreprises baissait à 12%, puis à 7,7% en 2007 pour atteindre 6,4% en 2014. Pourtant, en 2009, le Vérificateur général du Québec nous signalait aussi que, «pour la période allant de 2002 à 2008, 14 entreprises n’ont versé aucun droit minier alors qu’elles cumulaient des valeurs brutes de production annuelle de 4,2 milliards». Rappelons aussi que le gouvernement Charest, qui a augmenté la dette du Québec du tiers pendant son règne, avait aboli en 2011 la fameuse taxe prélevée sur le capital, introduite en 1947 par Maurice Duplessis. Cette taxe représentait alors, dans les années 2000, entre 3% et 4% des revenus du gouvernement québécois. L’argent y’en a, dans les poches du patronat dit le slogan… Pire encore: dans le budget Marceau de 2014, Hydro-Québec, Loto-Québec et la SAQ versaient à eux seuls 5,1 milliards dans les coffres de l’État alors que l’ensemble des entreprises privées du Québec, pétrolières et banques incluses, ne versait que 4,7 milliards. Comme le Québec est le champion canadien de l’aide aux entreprises avec une contribution moyenne de 3,6 milliards par année, la véritable (et complètement scandaleuse) participation des entreprises au trésor public dépasse à peine un milliard. Au Canada, ce n’est pas mieux: les particuliers paient davantage d’impôts alors que les entreprises et les corporations de moins en moins (49,2% du total au Canada en 1950 et seulement 11,4% en 1993). Harper a lui aussi aboli la taxe sur le capital à son arrivée au pouvoir en 2006. Pendant ce temps, le taux d’endettement des ménages dépasse 160%! En 2012, selon les calculs d’Alain Deneault, qui enseigne la pensée critique à l’Université de

Montréal, 155 milliards de dollars reposaient dans des paradis fiscaux, à l’abri de l’impôt canadien. Évaluation conforme à ce que nous apprenait André Lareau, professeur de droit fiscal à l’Université Laval; entre 2003 et 2008, les investissements canadiens directs dans les paradis fiscaux sont passés à 146 milliards $. Gilles Larin, titulaire de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, rappelle qu’en 2003, il y avait 88 milliards $ d’actifs canadiens dans les paradis fiscaux.

Entre toutes les mesures possibles, l’austérité est la pire pour sortir d’une crise économique. L’héritage que nous voulons laisser à nos enfants est en péril. Le Canada a signé des ententes en vue d’éviter la double imposition avec plus de 90 pays, dont les principaux paradis fiscaux bien connus. Dans son récent livre Paradis fiscaux: la filière canadienne, Alain Deneault conclut: «Il est devenu clair au printemps 2013 que la politique fédérale canadienne prétend lutter contre la fraude fiscale... en la légalisant».

Une révolte justifiée À la lumière de ces données, ne sommesnous pas en droit de nous demander si l’objectif ultime de nos gouvernements n’est pas de démanteler l’État au profit de l’entreprise privée plutôt que d’assainir nos finances publiques? Ils devraient plutôt serrer la ceinture des grandes entreprises, des banques et autres multimilliardaires. Les vraies affaires: le 1%. Entre toutes les mesures possibles pour résoudre l’impasse budgétaire, l’austérité est la pire pour sortir d’une crise économique. C’est pourtant celle qui est suivie actuellement en Europe et en ce moment par le piètre gouvernement libéral du Québec qui a réussi à faire perdre, au moment d’écrire ces lignes, au moins 82 000 emplois depuis son élection le 7 avril – ayant pourtant fait campagne sur l’espoir et la promesse d’en créer 250 000! Symboliquement, 82 000 c’est aussi le

même nombre que le total d’étudiants en grève pour la manifestation du 31 octobre dernier intitulée «L’austérité: une histoire d’horreur». Évidemment, à force de couper dans les services offerts par l’État et dans plusieurs autres organisations régionales (Centres locaux de développement, Conférences régionales des élus, Agences de santé, Commissions scolaires), c’est normal d’être la seule province à voir son taux de chômage augmenter et devoir affronter une hausse de la grogne sociale. Ça chauffe d’ailleurs du côté de l’Union des Municipalités du Québec (UMQ) dont la présidente, Suzanne Roy, a déclaré le 7 novembre au Premier ministre Couillard – qui, après avoir laissé planer trop longtemps le doute sur la fermeture des conservatoires de musique régionaux, veut leur amputer plus de 300M$ – que les maires du Québec ne se feront pas «dicter leurs décisions budgétaires». Appuyons-les massivement!

Vers une grève générale ? De plus en plus de gens (étudiants, policiers, pompiers, syndicats, professeurs, chômeurs, retraités, marginaux, autochtones, assistés sociaux, francophiles, environnementalistes, membres d’organisations communautaires ou de lutte contre la pauvreté, alouette!) sont dans la rue pour dénoncer le saccage de nos acquis et le démantèlement de l’État québécois par les mesures d’austérité et le laisser-faire (néo)libéral. Tous envisagent une véritable réaction en chaîne et des conséquences catastrophiques pour le Québec de demain. L’héritage que nous voulons laisser à nos enfants est en péril. J’ai déjà entendu dire que «l’indice d’intelligence d’une société se mesure à sa capacité de s’indigner»… Un collectif ayant le slogan L’austérité ne coupera pas notre révolte est d’ailleurs déjà en train de mettre en branle l’organisation d’une grève générale sociale dès l’an prochain. Intitulé «Comité Large Printemps 2015», le regroupement invite tous les citoyens de partout au Québec à se rassembler «afin de refuser massivement le projet idéologique de l’austérité». Soyons nombreux le samedi 29 novembre prochain à 13h, particulièrement dans la capitale du Québec pour que les élus entendent: «Ensemble», refusons l’austérité.

Semaine du 24 au 30 novembre 2014 Les mercredis de 14 h à 17 h, en rappel les vendredis à 17 h

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Artistes Noem Caravane KPLR Le Couleur Philippe Brach Deux Pouilles en cavale Fanny Bloom Les Marinellis Propofol Les Gars d’ma shop

Pièces À courir Saint-Raymond Scaphandre Concerto Rock C’est tout oublié Ouais mais là ! Blanc Sous la lune La rivière L’truck d’la shop

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Artistes The New Pornographers OK Go Lisa Leblanc The Pack A.D. The Pretty Reckless Die Mannequin Electric Youth The Seasons Century Palm The Barr Brothers

Pièces Dancehall Domine Bright As Your Eyes Gold Diggin’ Hoedown Cellophane Absolution Sucker Punch Runaway The Way It Goes To the Ether Even the Darkness Has Arms


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ARTS ET SPECTACLES PREMIERS HONNEURS POUR CATHERINE LEDUC

Un son plus personnel teinté de mélancolie CAROLINE FILION Journaliste

La semaine dernière, Catherine Leduc, surtout connue pour son duo Tricot Machine, avait un spectacle de prévu dans la ville de Shawinigan le vendredi 21 novembre, dans le cadre de sa tournée au Québec. Malheureusement, une panne de courant l’a empêchée de se produire sur scène. Néanmoins, jeudi le 20 novembre avait lieu la soirée Arts Excellence organisée par Culture Mauricie dans la ville de Saint-Tite, et l’auteure-compositrice-interprète est repartie avec deux prix. Avec son album solo, elle est en pleine tournée au Québec, et elle ne compte pas s’arrêter de sitôt. PHOTO: M. LORTIE

L’album Rookie est sorti en janvier 2013.

C’est en janvier 2013 que l’album Rookie est sorti, et depuis, Catherine se produit un peu partout au Québec, tout en demeurant dans la région avec son complice Matthieu Beaumont avec qui elle a réalisé l’album. C’est ici en Mauricie que tout le travail a été fait et le son est nettement différent de celui de Tricot Machine.

PHOTO: COURTOISIE

«Mon disque est beaucoup plus marginal, c’est du folk atmosphérique lent et aéré. C’est beaucoup plus mélancolique et moins grand public, mais j’ai eu de très belles critiques à sa sortie.» — Catherine Leduc «Mon disque est beaucoup plus marginal, c’est du folk atmosphérique lent et aéré. C’est beaucoup plus mélancolique et moins grand public, mais j’ai eu de très belles critiques à sa sortie», exprime Catherine. Elle avait besoin de sortir de son confort de création et surtout de faire quelque chose qui lui ressemblait plus aujourd’hui que lorsqu’elle avait 25 ans. «Si je ne fais rien, il n’y aura rien.» Le processus était donc tout autre pour cet album solo. Elle a dû travailler son moteur créatif pour arriver au résultat de Rookie. C’est en terminant la tournée de Tricot Machine au printemps 2012 qu’elle a pris la décision de se concentrer sur ses projets, qui ont abouti après plus de six mois de travail acharné. Le temps de Tricot Machine était dépassé pour elle, et elle souhaitait se détacher de ce répertoire-là. Aujourd’hui, elle a même de la difficulté à se souvenir des chansons, et elle ne les

Lors de la Soirée Arts Excellence organisée par Culture Mauricie, Catherine Leduc, originaire de la région, a reçu deux prix, soit Album de l’année ainsi que Rayonnement. joue même plus en spectacle. Quand elle compose, ce qui l’influence, c’est la manière qu’ont les artistes qu’elle admire de faire quelque chose d’unique, qui leur ressemble, et c’est ce qu’elle veut elle-même inspirer. «Je ne suis pas influencée par leur musique nécessairement, mais plutôt par leur personnalité, leur manière de faire», explique-t-elle. « Je veux trouver qui je suis et ce que j’ai à dire sans le savoir d’avance. Je laisse la vie décider, je veux ressentir quelque chose dans mes chansons quand je les fais.» Lors de la Soirée Arts Excellence, elle a reçu deux prix, soit Album de l’année ainsi que Rayonnement, ce qui la touche beaucoup. «C’était la

semaine Catherine Leduc!», a-t-elle lancé en riant. Elle est aussi en nomination pour un prix GAMIQ (Gala alternatif de la musique indépendante du Québec) dans la catégorie Chanson de l’année avec la pièce Les vieux hiboux sortie au mois d’avril dernier, qui fût aussi le premier vidéoclip de son album. «Ça donne un boost d’énergie pour continuer quand on reçoit des prix et des nominations comme ceux-là, parce qu’on travaille tellement fort pour arriver là», partageait-elle. Elle était très déçue de ne pas avoir pu donner son spectacle vendredi soir, elle qui est originaire de la région, mais elle pourra se reprendre au Petit Champlain à Québec ainsi qu’au Sous-Bois à Chicoutimi au début décembre.


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arts et spectacles

25 novembre au 8 décembre 2014

9E SALON DES MÉTIERS D’ART DE TROIS-RIVIÈRES

Encourager les artistes de la région ALEXANDRA LEMIRE Journaliste

Du 27 au 30 novembre prochain, la salle Louis-Philippe Poisson et le Centre d’exposition Raymond-Lasnier, tous deux situés à la Maison de la Culture de Trois-Rivières, accueilleront la 9e édition du Salon des métiers d’art de Trois-Rivières. La population est donc invitée à aller rencontrer près de 40 artistes, principalement issus de la région, et à échanger sur le métier qui les passionne. Pendant les quatre jours où l’édition 2014 du Salon des métiers d’art sera présentée, 37 artisans-créateurs représenteront les différentes familles de métiers d’art comme le bois, la céramique, le cuir et la peau, le textile, le papier et le verre ainsi que les métaux. Leur savoir-faire sera ainsi exposé aux yeux de tous ceux qui défileront afin d’aller y cueillir la beauté de ces créations.

Créations en direct et nouveautés Le 28 novembre à 11h et 14h, ainsi que le 29 novembre à 14h, les visiteurs pourront découvrir les différentes techniques de trois

artisans. Ils auront la chance de voir à l’œuvre Karine Dahan (broderie), Diane Gendron (feutre) et Chantal Berthiaume (dessin de sable). «Ces animations seront des moments d’échange privilégiés entre les créateurs et le public», explique l’organisation.

PHOTO: A. LEMIRE

Comme nouveauté cette année, les visiteurs pourront découvrir les différentes techniques de trois artisans. Ils auront la chance de voir à l’œuvre Karine Dahan (broderie), Diane Gendron (feutre) et Chantal Berthiaume (dessin de sable). De plus, cette année, le Salon ouvre ses portes à cinq créateurs de la relève en métiers d’art, en proposant un espace réservé pour eux. Tout droit sortis des écoles de métiers d’art, ou encore au début de leur carrière professionnelle, les visiteurs pourront les encourager en venant découvrir leur talent.

Une nouvelle porte-parole Présentée par l’agente de développement du regroupement des métiers d’art, Marie-Pauline

Derrière, de gauche à droite, les artistes Sylvie Leblanc (verre et textile), Raynald Brassard (bois), Dave Pott (bois), Sylvie Clermont (textiles et peaux) et Marie-Eve Bordeleau (joaillerie). Devant, se trouve la porte-parole Fabiola Toupin ainsi que Marie-Pauline Michon, agente de développement pour le regroupement des métiers d’art. Michon, comme étant une personne qui «incarne parfaitement l’amour des arts, particulièrement l’amour des métiers d’art et parce qu’elle est une grande admiratrice de nos artisans-créateurs et de leur talent», l’organisation a laissé place à la nouvelle porte-parole du Salon des métiers d’art, Fabiola Toupin. Fabiola Toupin se dit très heureuse de pouvoir représenter la 9e édition du Salon des métiers d’art, car elle a toujours vécu dans les métiers d’art et dans les arts visuels de par sa mère, Jeanne D’Arc Trudel, à qui l’on doit notamment le Centre d’art Tirelou, qui commémore la mémoire de Félix Leclerc à Trois-Rivières. «J’ai grandi en allant voir des salons de métiers d’art en allant voir les différents ateliers et les

artistes, à prendre une fin de semaine pour aller voir toutes les galeries d’art du centre-ville. Ma mère me demandait de critiquer ses tableaux parce qu’elle voulait que je développe mon sens critique et mon regard à la beauté.» Le fait d’être porte-parole du Salon des métiers d’art lui permet de renouveler son engagement dans la région et de supporter tous les artisans-créateurs. Marie-Pauline Michon, tout comme Fabiola Toupin, invitent les gens à passer à la Maison de la Culture de Trois-Rivières du 27 au 30 novembre afin de découvrir ce que les font créateurs et pour se laisser inspirer à l’approche du temps des Fêtes pour offrir des créations uniques en cadeau.

ART-BORÉSENS 2014

Le 1012 en mode créatif On peut résumer la 9e édition Art-Borésens, un évènement tenu au 1012 le 19 novembre dernier, comme étant une soirée de talent et de création de la part du baccalauréat en loisir, culture et tourisme. Le thème de la soirée qui se déroulait de 18h à 21h était la jungle. Le public était amené à voter pour son kiosque et son numéro de scène préférés. Dans la salle immense décorée en jungle afin de maximiser l’effet de rapprochement entre le réel et l’irréel, des kiosques étaient ainsi disposés un peu partout. On y retrouvait des expositions de talent, mais également des kiosques plus interactifs. En effet, cette année, il y avait un magicien, de la création de décoration de gâteaux, des créations de savons, de bijoux, de l’aquarelle, de la peinture sur longboard et des toiles de peinture. Il y avait également des statues vivantes personnifiées

par des filles qui dansaient. Afin de distraire leurs comparses, sur la scène, se sont succédé des étudiants pianistes, danseurs, hypnotiseurs et chanteurs. Certains membres du comité ont aussi fait un rap sur une chanson qui existait déjà, en en changeant seulement les paroles.

Le thème de la soirée qui se déroulait de 18h à 21h était la jungle. Le public était amené à voter pour leur kiosque et leur numéro de scène préféré. Les gagnants de la soirée, choisis par le public, ont été Jessica Gosselin et Katherine Charest, qui ont présenté une danse et des statues vivantes, ainsi que Jean-Sébastien Langlois qui faisait de la manipulation de cartes et des gens. (D.D.)


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MACÉDOINE AU CAFÉ-BAR LE ZÉNOB

Un vendredi soir qui groove CAROLINE FILION

PHOTO: C. FILION

Journaliste

En provenance de la ville de Québec, le groupe au style funk-rock, Macédoine, se produisait au Zénob vendredi le 14 novembre 2014. Pour la première fois en sol trifluvien, les quatre membres du groupe avaient convié un de leurs amis, Jérôme Casabon, pour assurer la première partie. Ils présentaient leur premier disque lancé le1er novembre dernier, Bé, qui a été enregistré dans la cuisine du chanteur, Jean-Sébastien Lepage. C’est aux alentours de 22h que le spectacle a commencé devant le bar à demi rempli. Pour casser la glace, Jérôme Casabon a commencé sur un ton humoristique en jouant plusieurs compositions anecdotiques cocasses. Natif de Québec, ses chansons parlaient beaucoup de son coin de province. Ami des gars de Macédoine, il a décidé de venir jouer un peu à la dernière minute. «Je leur ai demandé si je

Le groupe Macédoine se produisait au Zénob le 14 novembre. pouvais faire la première partie de leur show v’là deux jours», que Jérôme disait, lors de la soirée. Certains membres du groupe sont même venus jouer quelques-unes de ses pièces avec lui. Dès que Macédoine a pris les commandes, le public s’est mis à danser sur les mélodies rythmées du groupe. Les paroles purement québécoises, teintées d’humour, accompagnées de la musique entrainante, leur ont permis de faire un premier disque en plus de l’EP qu’ils avaient déjà. Très peu connus dans la ville de Trois-Rivières, ils ne se faisaient pas de réelles attentes

et se disaient très contents de la soirée. «On fait ça pour le love», a lancé Jean-Sébastien, très heureux de découvrir la ville et son public. La plupart de ceux présents au Zénob étaient assez réceptifs, ayant visité le Bandcamp du groupe, mais les applaudissements se faisaient plutôt discrets. «Étant donné qu’il n’y a pas extrêmement de groupes locaux à Trois-Rivières, il est difficile de collaborer avec eux pour des spectacles comme celui-ci, car ils ne veulent pas brûler leur public», a mentionné Jean-Sébastien, qui aurait adoré

pouvoir jouer avec un groupe natif du coin. Les gens de la place ne les connaissant pas, il est plus difficile d’attirer le public, mais ils sont contents d’avoir de plus en plus de gens présents à leurs spectacles. Outre mesure, le fait que les endroits dans lesquels ils jouent soient plus petits leur permet une proximité avec les gens, ce qu’ils apprécient. Pendant la soirée, les membres du groupe s’amusaient beaucoup et Jérôme est revenu pour faire une chanson avec eux, ce qui leur a permis de lâcher leur fou et d’improviser un medley de reprises de style funk, hip-hop. Avec quelques accessoires pour agrémenter la mise en scène du spectacle, ils ont même joué une chanson écrite dernièrement qui ne se retrouvait sur aucun disque. Passionnés de musique, les membres du groupe jouent avant tout pour le plaisir, mais espèrent néanmoins faire leur bout de chemin et faire «groover» le plus de gens possible. C’est une des raisons qui les poussent à venir jouer dans une ville comme Trois-Rivières, et d’échanger avec les gens qui se déplacent pour leur spectacle, dans le but que le bouche-àoreille leur permettre d’élargir leur audience.

CONFÉRENCE SUR LES LOISIRS EN NOUVELLE-FRANCE

La soupape sociale de nos ancêtres Comment se divertissaient nos ancêtres? C’est entre autres une des questions qui a été répondue lors de la conférence intitulée Les loisirs en Nouvelle-France présentée par le professeur en histoire à l’Université du Québec à Trois-Rivières, Laurent Turcot, le 16 octobre dernier au Manoir Boucher de Niverville. Cet éminent professeur a notamment expliqué que les loisirs de l’époque située entre 1608 et 1759 se passaient majoritairement l’hiver. L’été, comme il y avait souvent des bateaux qui accostaient et que les gens étaient déjà très occupés à labourer leurs terres, il y avait peu de temps disponible pour s’amuser. Cependant, à compter du mois de novembre, l’espace accordé aux loisirs prenait une tout autre tournure.

En effet, comme les gens avaient peu de choses à faire durant la période hivernale, il fallait un catalyseur pour pouvoir garder tout le monde dans le droit chemin. Les loisirs jouaient donc ce rôle, car ils permettaient aux gens du peuple d’agir sous forme de soupape et ainsi faire baisser les tensions présentes dans les communautés. À cette époque, les deux entités que sont l’Église et l’État jouaient un rôle assez strict en ce qui avait trait aux loisirs. Ces deux groupes voyaient notamment d’un mauvais œil le théâtre et la danse, mais croyaient que les divertissements étaient un mal nécessaire, car il fallait bien que le peuple s’amuse un peu, lui qui était déjà aux prises avec les aléas de l’hiver. Parmi les activités préconisées par les citoyens, il y avait entre autres les veillées, les cabarets et les carnavals. Les veillées se déroulaient

très souvent dans les étables, car cela permettait aux gens de se réchauffer parmi les animaux. Lorsque le poêle fut inventé, les veillées se transférèrent à l’intérieur de la maison, car les animaux amenaient souvent avec eux une odeur nauséabonde. On préféra donc s’éloigner un peu d’eux. Ce phénomène a cependant entraîné quelques procès de bestialité entre jeunes enfants et des bêtes. Comme le système judiciaire n’était pas aussi sophistiqué qu’aujourd’hui, les procès faisaient comparaître à la fois les jeunes enfants et les bêtes. Évidemment, les bêtes n’étaient pas en mesure de répondre aux questions posées à leurs endroits, donc elles finissaient éventuellement par être jugées coupables et ensuite tuées. Par ailleurs, lors de sa conférence, M. Turcot a également évoqué le fait qu’en 1750, il était

plus agréable de vivre au Québec qu’en France. En effet, les gens mangeaient mieux en Nouvelle-France et avaient aussi à leur disposition plus de glace sous la main que leurs cousins français, ce qui permettait de mieux conserver la nourriture et ainsi être en mesure de manger de façon plus variée sur une période plus longue. En terminant, on ne peut passer sous silence le fait que les mariages représentaient le summum de la vie d’adulte durant cette période. L’acte sexuel était également un aspect important de cette union, car il scellait officiellement le pacte entre une jeune femme vierge et son époux. Pour s’assurer que la femme était encore vierge lors de ses premiers ébats, il n’était pas rare de voir les familles y assister afin de voir si cette dernière possédait encore son hymen. Autres temps, autres mœurs, comme on dit. (D.D.)


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25 novembre au 8 décembre 2014

DANS LES LUNETTES DU FRISÉ

ATELIER PRESSE PAPIER

Chronique d’un étourdi De fil en fil, FÉLIXANTOINE DÉSILETSROUSSEAU Chroniqueur

Au début, tu es là, naïve, dans le coin, et tout est paisible. Tu approches tes doigts près du clavier, et tout se met à trembler. Tu les déposes, tu plaques les premières notes, et tout bascule. Tu changes d’accord, et tout s’accélère. Tu te frustres, tu t’approches du micro, tu avances tes lèvres, et tout s’étourdit. Tu prononces la première syllabe, les premiers mots, les premières paroles, et tout se transforme en musique. Et je suis ailleurs: tout est statique, mais à la fois tout autour de moi est chaos. C’est ce que j’ai ressenti au moment où David Giguère, jeudi le 20 novembre dernier, nous a fait cadeau de ta voix, Camille Poliquin. Giguère s’est assis au bout de son banc et il a fait comme nous, le public. Il t’a regardée chanter. Chanter autre chose, chanter une chose en anglais. Une chose qui ne t’appartenait pas, mais qui te ressemblait, une chose que tu as transformée, que tu t’es appropriée, que tu as incarnée non pas dans tes mots, mais dans ta voix, dans ton corps, dans tes yeux et dans ta musique surtout. Tu étais, pour un instant, la chanson. Comme il l’a dit en te présentant, tu étais le cadeau de la soirée. Mais c’était en anglais… Ces moments privilégiés, vécus lors d’un spectacle, sont rarissimes, mais ils viennent se nicher quelques fois au fond de la mémoire et on s’en souvient parce qu’à ce moment, on se sent vivre librement. On se sent véritablement en vie. Les limites tombent et on pénètre dans l’immobilisme, comme si le monde arrêtait de tourner et qu’il n’y avait que ta voix, que ton son, à toi, chanteur, chanteuse du moment. Paradoxalement, on oublie la vie dans ces moments-là, on perd la conscience du monde en passant dans un univers tangent et imaginaire. C’est peut-être ça la catharsis d’Aristote, la catharsis des temps modernes où la purgation de l’émotion n’est plus l’ombilic d’une théorie philosophique, mais la résultante d’un moment épiphanique de l’acte spectaculaire. * J’ai une chanson dans la tête depuis longtemps, plus précisément, depuis un an environ. Elle n’arrête pas de tourner en boucle, ça en vient réellement fatiguant, mais peu importe ce que je fais, elle ne sort pas. Et ce qui est terrible, c’est le fait qu’à la longue, j’y prends presque goût. En fait, je dirais même que j’y prends goût. Elle s’est installée doucement, amèrement. Les vers se sont logés à mon insu dans ma conscience, et, au final, ils y sont toujours. Voici comment cette musique est venue par se fondre en moi. Lorsque j’étais journaliste pour le Zone

Campus, j’avais la chance de rencontrer des artistes afin de les interviewer. Ce jour-là, je rencontrais David Portelance, celui qui a composé la magnifique chanson «Tenir debout». Pour ceux qui ne la connaissent pas, mais qui ont peut-être écouté le gala de l’ADISQ, cette chanson a été jouée en hommage à Claude Robinson. (Cette chanson a aussi habité mes journées et mes nuits pendant plusieurs semaines, elle y est toujours, peut-être, jonchée entre quelques plantes asséchées éparpillées dans mes pensées, ne me laissant qu’avec ses traces.) Bref, retournons à nos moutons. J’interviewais innocemment Portelance au café Morgane coin Des Forges et Royale au centre-ville et dans le milieu de l’entrevue, Fred Pellerin se pointe le bout de la face dans la place. Je sais ce que vous dites: «ce que tu me racontes là, c’est un potin d’artiste». Et moi je vous réponds: «je sais, mais suivez quand même. Je n’ai pas l’habitude de faire ça, mais je le fais cette fois-ci seulement». Alors, Fred Pellerin arrive et voit son bon ami Porto, comme il l’appelle. Assis dans un fauteuil, je suis aux premières loges de leur discussion. Fred invite Porto pour souper, Porto ne peut pas. Fred insiste, sa femme va faire à manger dit-il, Porto ne peut toujours pas. Changement de sujet: le nouveau disque de Fred, notamment sur le contenu du disque. Nous sommes un an avant la parution de l’album et je me fais énumérer dans la face le titre des pièces qui s’y retrouveront. Quand même! Dessus, Le grand cerf-volant de Gilles Vigneault.

Je vous dis à vous deux, M. Vigneault et M. Pellerin, peut-être un jour remonterons-nous sur ce grand cerf-volant pour y faire voler nos enfants. Permettons-nous au moins d’y rêver, collectivement. Le nouvel album de Fred est sorti la semaine dernière, depuis je l’ai écouté en boucle plusieurs fois. À mon avis, ce n’est pas son meilleur album du point de vue musical, mais son meilleur sur le plan du contenu. Il décrit avec justesse l’urgence de vivre qui habite la société québécoise qui se retrouve devant plusieurs choix: éducation, garderie, santé, économie, etc. Il parle avec une voix de sagesse, avec une parole emplie d’imaginaire, d’imaginations et de rêves. Enfin, il nous est permis de rêver, d’espérer l’idéal et d’avoir une pensée idéaliste. Fred insiste pour que nous orientions collectivement nos choix en fonction du plein que nous assure la vie et non en fonction du vide que nous recrache l’argent. Je vous dis à vous deux, M. Vigneault et M. Pellerin, peut-être un jour remonterons-nous sur ce grand cerf-volant pour y faire voler nos enfants. Permettons-nous au moins d’y rêver, collectivement.

l’étrange se dénoue PHOTO: M.-C. PERRAS

La vulnérabilité de la vie d’artiste et le travail manuel sont mis à l’honneur dans les œuvres représentant des tissages.

MARIECHRISTINE PERRAS Journaliste

L’artiste Carrie Phillips-Kieser expose son travail jusqu’au 14 décembre 2014 dans le Centre de diffusion Presse Papier, sur la rue St-Antoine du centre-ville de Trois-Rivières. C’est donc dans son espace galerie que l’Atelier Presse Papier a convié les amateurs d’art à venir rencontrer l’artiste et ses œuvres lors du vernissage de son exposition Vestige, qui s’est tenu le 13 novembre dernier. Bachelière en arts depuis 2002, Carrie Phillips-Kieser travaille l’estampe et le dessin. En plus d’aborder l’estampe de façon plus traditionnelle, entre autres avec les plaques de cuivre, elle innove en utilisant le polymère. «Les matrices sont pour elle le point de départ d’une investigation de divers aspects de la psyché humaine, de l’impact de la mémoire et des relations interpersonnelles. Les tracés intentionnels se mélangent aux marques accidentelles facilitant, selon elle, l’aspect conceptuel intrinsèque à l’œuvre», soulignent les responsables de l’Atelier Presse Papier. Ses estampes proposent des univers empreints d’une douceur, mais aussi d’une certaine anomalie un peu morbide, voire effrayante. Cette dualité s’exprime surtout avec les interventions de l’artiste avec du fil à broderie rosé sur les impressions représentants des bébés à deux visages. Ces bizarreries cohabitent également avec des estampes plus terre-à-terre. Certaines œuvres proposent une problématique davantage axée sur le travail de la ligne. L’œuvre Tear est un amoncellement de courbes qui ressemble à un tissage qui est en train de se dénouer. «L’artiste parle de l’entrelacement du fil dans ses œuvres comme symbole de la vulnérabilité d’une vie d’artiste», précisent les organisateurs. L’esthétique enfumée parsemée de teinte rosée exprime encore un contraste, aussi celui entre les traditions du tissage, de la couture et les techniques plus industrielles. «Bien que son travail provienne de ses propres relations interpersonnelles, son rôle et son but à travers ces relations, il joue tout de même avec les notions d’innocence et d’étrangeté; où quelque chose peut être à la fois

familier et étranger, de cette dualité émerge un sentiment d’étrangeté et d’inconfort», ajoutent les responsables. Il est possible de voir des images qui semblent apaisantes, mais qui une fois plus près viennent révéler une étrangeté surprenante. Ces images qui s’impriment dans l’esprit demeurent une source de questionnement et sur les techniques artistiques traditionnelles, mais aussi sur l’attribution des rôles par rapport aux sexes. Les bébés aux allures de vieilles poupées réfèrent à une époque révolue où la femme tissait, tricotait et cousait. Les mains, qui reviennent à quelques reprises tout au long de l’exposition, dénotent encore le travail manuel de l’artiste et de la femme. Que faire de cet ancien temps, de toutes ces traditions? Voilà une question qui prend plus de temps à répondre que le temps nécessaire à faire le tour de la quinzaine d’œuvres affichées.

Ses estampes proposent des univers empreints d’une douceur, mais également d’une certaine anomalie un peu morbide, voire effrayante. En plus du Centre de diffusion, l’Atelier Presse Papier accueille plus d’une trentaine de membres dans le but de permettre aux artistes de faire des recherches et d’innover dans le domaine de l’estampe contemporaine. Presse Papier offre aussi un programme de résidence, qui est d’ailleurs occupée jusqu’au 5 décembre prochain par Gabriel Kemzo Malou, un artiste sénégalais. La programmation complète des prochains évènements est disponible sur le site internet de l’atelier: www.pressepapier.ca. PHOTO: M.-C. PERRAS

L’image bizarre et choquante des bébés aux multiples visages se trouve atténuée par l’ajout de fil à broder rosé qui apporte douceur et féminité à l’estampe.


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CHANSON AU CENTRE CULTUREL PAULINE-JULIEN

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MANGE, LIS, AIME.

Manu Trudel s’affirme Des écrivains qui avec ses exquis messieurs se mettent à NU PHOTO: M.-C. PERRAS

CAMILLE DURANDPLOURDE Chroniqueuse

Manu Trudel et les messieurs de Manu se partagent une scène épurée et remplissent la salle de sonorités denses.

La Corporation de développement culturel de la ville de Trois-Rivières a présenté le spectacle de Manu Trudel au Centre culturel Pauline-Julien du Cap-de-la-Madeleine. Le vendredi 21 novembre dernier, le public fut convié à une communication intimiste de l’auteur-compositeur-interprète Manu Trudel, accompagné de ses messieurs, trois choristes qui apportent profondeur et théâtralité. Réunis sur une scène épurée, les quatre complices ont livré des chansons touchantes, entremêlées de la saveur humoristique et du parfum désinvolte de l’artiste Manu Trudel. Il signe la plupart des textes qu’il a chantés, mais a laissé une place toute spéciale à des amis, comme le défunt Jean Lafrenière ainsi que le poète Yves Boisvert. Trudel propose des chansons qui jalonnent une grande partie de sa vie. «J’ai des chansons qui ont entre une vingtaine d’années et un an. J’écris quatre, cinq tounes par année, je ne suis pas très prolifique. Par contre, les commandes, ça provoque.» Manu Trudel collabore d’ailleurs avec Fred Pellerin depuis déjà longtemps. Trudel signe une chanson sur son nouvel album, qui se classe parmi les plus populaires dans les ventes sur internet. C’est donc un gain de plus pour l’artiste méconnu qui dévoile une maturité. Manu Trudel espère beaucoup, mais craint parfois de ne pas être prêt. Le succès commence à le rattraper. Avis aux intéressés, il aimerait bien rencontrer un metteur en scène signifiant afin de peaufiner le travail déjà très bien entamé avec ses messieurs. Frédéric Dawd, Paul-André Bellefeuille et Philippe Dumas occupent une place importante dans la soirée. Les trois chanteurs qui accompagnent Manu Trudel amènent une rythmique et une sonorité denses et essentielles. «C’est un show assez simple c’est comme ça que je l’assume aussi: une guitare, quatre micros. On est capables d’aller faire des shows en Gaspésie. Pas de drum, pas de basse. Les trois gars, moi j’adore ça, c’est ma formule, je ne ferais pas d’autre chose», affirme celui qui souhaite faire une tournée cet été. En plus de ses textes à écouter attentivement, il a été possible de voir à l’œuvre le peintre Réjean Ladouceur. Le temps d’une chanson, il a peint en direct une toile représentant les

propositions de cette chanson. Un autre moment rendu possible grâce à la salle intimiste que procure le Centre culturel Pauline-Julien. Les interventions de Trudel entre les chansons sont teintées d’humour parfois sarcastique, parfois anecdotique, mais toujours délectable. Ses messieurs ont une présence charismatique sur scène et ne se laissent pas prier pour prendre la large place qui leur revient. Ils offrent même des moments de théâtre très drôles, notamment lorsque Philippe Dumas sert une imitation très juste du cow-boy de Trois-Rivières.

Les trois chanteurs qui accompagnent Manu Trudel amènent une rythmique et une sonorité denses et essentielles. Encore un peu familier et régional, le spectacle Manu Trudel et ses messieurs gagnera à être connu et s’améliorera en quittant la maison. Un artiste mûri à point, plus que prêt à quitter le nid. «Si mettons il y a 200 personnes à Trois-Rivières qui aiment ce genre de musique là, ça veut dire qu’il y en a 2000 à Montréal et 20 000 au Québec. Le problème c’est toujours la même affaire, c’est de les rejoindre», souligne Manu Trudel. Mais quand le public sera au rendez-vous, il sera conquis par cet être singulier, sympathique et accessible. Il fera la fierté d’une région qui, administrativement, ne prend pas toujours soin de ses artistes. PHOTO: M.-C. PERRAS

Le peintre Réjean Ladouceur peint en direct une toile le temps d’une chanson.

Si 50 nuances de Grey est devenu un best-seller érotique traduit dans plus de 44 langues, ce n’est pas pour sa finesse littéraire ni pour la construction psychologique des personnages: ce sont évidemment les scènes torrides qui moussent l’intérêt des lecteurs. Avec son recueil de nouvelles érotiques NU, Stéphane Dompierre, chroniqueur et auteur québécois, a prouvé que les histoires de sexe sont bien meilleures lorsqu’elles sont bien écrites. L’auteure britannique peut donc aller se rhabiller!

Pour tous les goûts Stéphane Dompierre a regroupé, dans ce recueil coquin, les nouvelles de seize écrivain(e)s québécois, lui y compris, se prêtant au jeu d’écrire le plaisir charnel et de mettre en scène des personnages plus souvent dénudés qu’habillés. Chacune des nouvelles, souvent brèves et efficaces, nous offre des scènes torrides sans jamais se ressembler: le lecteur passe des activités sados de Gisèle à l’histoire d’une porn star en quête d’amour en passant par le périple d’un couple du Mile-End qui s’éclate à Punta Cana ou d’un homme du futur qui publie ses exploits sexuels sur Facebook. Chasseurs sauteurs, La fente, Cinquante nuances de Gisèle ou encore Baise fondatrice sont quelques-uns des titres qui ponctuent le recueil et qui donnent le ton à l’ensemble de l’œuvre. L’humour côtoie l’amour-passion, l’exhibition laisse place au voyeurisme, le monde de la porno s’avoisine à l’initiation d’expériences sexuelles. L’une des forces du recueil est sans doute d’avoir misé sur la diversité des points de vue et des registres, sans jamais dériver du filon principal: l’érotisme.

User d’originalité Difficile d’écrire une histoire de sexe sans tomber dans le commun, le quétaine ou le déjà-vu. Pourtant, certains des auteurs du recueil réussissent à surprendre. C’est le cas entre autres de la nouvelle hilarante de Roxanne Bouchard qui met en scène une bourgeoise pudique et conservatrice qui se laisse séduire par sa coach de vie de chakras sodomite. Stéphane Dompierre nous propulse lui aussi dans un monde nouveau, futuriste dans lequel l’amitié et la confiance ont été remplacées par les excès sexuels. Son court récit peut être lu comme une critique de l’hypersexualisation de plus en plus banalisée dans les sociétés modernes. À côté de ses nouvelles ingénieuses, l’on retrouve quelques histoires moins poignantes. Si Patrick Senécal a l’habitude d’écrire des scènes de sexe émoustillantes

dans ses romans, sa nouvelle érotique manque étonnamment de piquant, parce qu’elle est prévisible et ses personnages, trop stéréotypés. Dans Selfie, Cloé Varrin nous dévoile des moments chauds entre un Italiano sexy et une Québécoise yolo en voyage à Barcelone. Dommage que la nouvelle s’étire en longueur. Le recueil NU manque donc parfois de constance: certaines nouvelles semblent interminables alors que d’autres me paraissent trop courtes.

Esthétiser l’acte Dans NU, histoires de sexe et qualités littéraires font bon ménage. Le lecteur n’aura pas l’impression de lire des anecdotes cochonnes racontées par une fille saoule dans une soirée arrosée. Les écrivains n’ont pas manqué de rigueur pour créer leur histoire salée. Geneviève Janelle a fait preuve d’ingéniosité avec sa nouvelle Punta Cana mon amour en présentant deux histoires d’infidélité en parallèle: les moments de désir entre le mari et une jeune étudiante s’entrecroisent avec les instants d’extase de sa femme et d’un massothérapeute aux mains baladeuses. Guillaume Vigneault, quant à lui, n’a pas son pareil pour parler d’érotisme: ses mots sont bien choisis et justes, si bien que l’acte se poétise sous sa plume.

Ça se passe dans la tête En créant ce projet littéraire, Stéphane Dompierre voulait offrir une nouvelle façon de traiter la sexualité: la littérature offre la liberté d’imaginer les scènes torrides plutôt que de les voir réellement en un seul clic sur le net. Saturés d’images sexuelles, les gens ont maintenant besoin de refaire leur «imagerie érotique» et c’est par la lecture qu’on peut y arriver, selon Dompierre. Vous n’aurez qu’à lire quelques-unes des nouvelles pour vous convaincre que les mots sont parfois mieux que les images pour augmenter la libido! PHOTO: ÉDITIONS QUÉBEC AMÉRIQUE

Auteurs: Stéphane Dompierre, Charles Bolduc, Marie-Hélène Poitras, Roxanne Bouchard, Guillaume Corbeil, Véronique Marcotte, Nancy B. Pilon, Isabelle Massé, Miléna Babin, Matthieu Simard, Eza Paventi, Patrick Senécal, Chloé Varin, Geneviève Janelle, Sophie Bienvenu et Guillaume Vigneault. Éditions: Éditions Québec Amérique Pages: 460 pages


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25 novembre au 8 décembre 2014

LA LADY BIMENSUELLE

Emily Brontë Briser les conventions littéraires ALEXANDRA CARIGNAN Chroniqueuse

La littérature anglaise regorge de classiques de tous genres qui ont traversé les siècles. Cette semaine, je vous présente une auteure qui, même si elle n’a publié qu’un livre, a su laisser sa marque et ainsi entrer dans le panthéon de la littérature anglaise: Emily Brontë (1818-1848). Décédée très jeune, cette sœur Brontë laissera en héritage un des plus grands romans britanniques, Les Hauts des Hurlevent.

Un air de famille Tout d’abord, ne nous mélangeons pas. Il y a pas moins de trois sœurs Brontë qui se sont illustrées dans la littérature anglaise. Petit tour d’horizon, question de les démêler. Commençons par la plus connue, soit Charlotte Brontë, qui a écrit le roman à fort succès Jane Eyre, qui raconte l’intrigante histoire d’une gouvernante qui tombe amoureuse du propriétaire du manoir où elle travaille. Anne Brontë, la plus jeune, est connue surtout pour ses poèmes ainsi que son deuxième roman, La recluse de Wildfell Hall, qui est basé sur la déchéance de son frère. Vient ensuite Emily, cadette de ce trio littéraire. Elle naît en 1818 dans une famille relativement bourgeoise. Alors qu’elle est très jeune, sa mère décède, et son père, un pasteur dans le Yorkshire, leur laissera une grande liberté. Cela aura pour conséquence de développer un imaginaire puissant chez les sœurs Brontë. À l’âge de 11 ans, elles créent le royaume imaginaire de Gondal, qu’Emily va mettre en scène dans des pièces de théâtre, récits et essais. D’ailleurs, ses plus grands poèmes seront écrits dans ce qui est maintenant appelé le cycle de Gondal. Malgré cette imagination débordante, Emily était surtout connue pour être une solitaire. Très peu encline à sortir en société, elle reste la plupart du temps au presbytère de son père. N’ayant pas peur de l’effort physique, elle fait souvent de longues promenades avec ses chiens, fidèles compagnons. En 1842 cependant, elle entreprend un voyage à Bruxelles avec Charlotte pour étudier les langues auprès de Constantin Héger. En guise de paiement pour leur séjour, Charlotte enseigne l’anglais et Emily la musique. Rapidement, Emily a le mal du pays et souhaite retourner en Angleterre.

qu’elle souhaite pour lire et écrire. Emily était particulièrement attirée vers le romantisme allemand. C’est durant son enfance qu’elle découvre l’écrivain Lord Byron. Grande figure anglaise du romantisme, ses poèmes illustrent la liberté, les passions et surtout l’excessivité, sujets qu’elle abordera dans ses créations littéraires. Elle admire d’autant plus les peintures de John Martin, qui est surtout reconnu pour mettre en scène des paysages apocalyptiques et ténébreux. Ce sont ces influences qui vont contribuer à faire Les Hauts des Hurelvent un roman si renversant. En 1847, Emily Brontë publie son premier roman sous le pseudonyme d’Ellis Bell. Les Hauts de Hurlevent raconte l’histoire d’amour tragique entre Heatcliff et Cathy qui défiera les lois de la moralité. L’œuvre connaît dès le départ son lot de critiques. Plusieurs sont choqués par le manque de respect des conventions morales et la noirceur des personnages. L’histoire, qui se déroule sur deux générations, témoigne de la rancune d’un homme envers ceux qui ont rendu son amour impossible. Par son caractère colérique, rancunier et excessif, Heatcliff fait une paire particulière avec Cathy, qui est impétueuse, impulsive et possessive. Malgré cette allure d’anti-héro des personnages, Emily Brontë a réussi à rendre accrocheuse et intemporelle cette histoire qui a des allures de tragédie grecque. Celle qui était reconnue comme solitaire, vieille fille et asociale, aura finalement écrit une des plus grandes tragédies amoureuses du XIXe siècle. Malheureusement, Emily décéda l’année suivant la publication de son seul livre, à l’âge de 30 ans. Alors qu’elle s’occupait de son frère alcoolique et atteint de tuberculose, elle attrapera aussi la maladie qui l’entraînera dans la mort quelques semaines après ce dernier. La complexité de Les Hauts des Hurlevent et la particularité de ses personnages joueront contre elle, puisque c’est bien après son décès qu’on reconnaîtra l’importance de cette œuvre magistrale. Aujourd’hui, plusieurs adaptations ont été faites de ce récit, et Emily Brontë est maintenant reconnue comme l’une des dernières grandes auteures du romantisme européen. PHOTO: COURTOISIE

Solitude et romantisme C’est le décès de leur tante, à peine dix mois après leur départ, qui poussera leur retour à la maison. Emily se trouvera une nouvelle occupation dans la prise en charge du presbytère, rôle que sa tante occupait depuis la mort de leur mère. Elle trouve dans cette tâche la solitude qu’elle aimait tant, et l’occupation de ses mains par les travaux à faire. De plus, elle peut prendre tout le temps

Emily Brontë.

LIGUE UNIVERSITAIRE D’IMPROVISATION DE TROIS-RIVIÈRES

Les équipes donnent tout ce qu’elles ont PHOTO: A. LEMIRE

Le match très amical entre les Bleus et les Rouges a laissé place à de très belles improvisations bien exécutées.

ALEXANDRA LEMIRE Journaliste

Le 17 novembre dernier, comme chaque lundi, la Ligue universitaire d’improvisation de Trois-Rivières s’est donnée en spectacle devant le grand public de la Chasse Galerie. Peut-être la première neige aurat-elle aidé à l’ambiance énergique présente lors de cette soirée? À la conquête de la victoire, les Bleus et les Rouges ont lutté amicalement afin de l’obtenir et améliorer leur rang au classement de la LUITR. Avec seulement quelques matchs avant la pause des Fêtes, les équipes offrent leur 110% à la centaine de spectateurs assidus. Malgré ses nausées de début de match, l’arbitre Tanguay ne s’est pas gêné pour se vanter devant les joueurs tout au long de la soirée, comme le veut la tradition. Dès la première improvisation, M. Tanguay a offert une improvisation comparée aux deux équipes afin de les réchauffer. Toutes deux très bien exécutées, les improvisations des Rouges et des Bleus ont préparé le public à un match de qualité. La catégorie zapping en début de match opposant les joueurs Vincent Rainville des Bleus et Frédéric Bernard des Rouges, a fait grandement rire les spectateurs de la LUITR. Cette catégorie consiste à un changement de situation à chaque sifflement de l’arbitre, le tout en commençant la nouvelle improvisation avec la dernière position de l’improvisation précédente. Cette improvisation, possiblement un des meilleurs moments de la soirée, a été grandement applaudie par les nombreux partisans de la LUITR. Les joueurs, plutôt en forme pour un lundi soir, ont offert une partie comme on les voit

rarement en début de saison; des improvisations complètes et bien construites comprenant des histoires originales. Un match comique et touchant à la fois, le tout bien équilibré. Le match du 17 novembre s’avère fort probablement l’un des meilleurs de la saison 2014-2015. Cette merveilleuse soirée d’improvisation a finalement donné la victoire aux Rouges avec un pointage de 10 contre 4 pour les Bleus.

Le match du 17 novembre s’avère fort probablement l’un des meilleurs de la saison 2014-2015. Retour sur le match du 10 novembre Les Oranges et les Rouges étaient présents sur la scène de la Chasse Galerie le 10 novembre dernier pour un match régulier entre les deux équipes. Devant un public comme toujours très réceptif, les Oranges et les Rouges ont livré un match de feu. Tout au long de ce match, les joueurs, débordant d’énergie, se sont laissé prendre au jeu et plusieurs ont reçu des pénalités personnelles. Cabotinage, retard de jeu et confusion, l’arbitre Élodie Mongrain ne s’est pas laissé tenter par les arguments des capitaines et a bien affirmé son rôle et ses pénalités données. Pour un deuxième match de suite, un joueur d’une équipe s’est fait expulser de la partie après avoir cumulé deux pénalités personnelles. Alexandre Laramée-Zouéki, capitaine des Oranges, a tout d’abord reçu une pénalité de cabotinage en première période et, après avoir fait un décrochage en deuxième période dans une improvisation où il incarnait un ours, l’arbitre Élodie Mongrain n’a pas eu d’autre choix que d’exclure le capitaine Zouéki de l’improvisoire. Après un match rempli de surprises et de rires, la soirée s’est terminée avec la victoire des Rouges avec 7 points contre 5 face aux Oranges.


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LIGUE D’IMPROVISATION MAURICIENNE

La saison continue Le 18 novembre dernier, plus d’une trentaine de personnes ont bravé le vent pour se déplacer jusqu’à la salle Louis-Philippe Poisson de la Maison de la Culture de Trois-Rivières pour le 4e match régulier de la Ligue d’improvisation mauricienne (LIM). Lors de cette soirée, l’équipe des Verts affrontait celle des Bleus. La soirée était animée par Benoît Pedneault qui partageait le micro avec Stéphane Corriveau, le maître de jeu. Pour faire suite au match précédent où le thème principal de la soirée était basé sur le bien, la partie du 18 novembre était quant à elle basée sur le mal. Après s’être réchauffés en première partie, les joueurs des deux équipes sont revenus un peu plus en forme sur la scène de la salle Louis-Philippe Poisson. Stéphane Corriveau a apporté une belle improvisation en amenant les joueurs à inverser les sexes. Les improvisateurs masculins incarnaient des femmes alors que les femmes jouaient des hommes. Un des beaux moments de la soirée est sans doute la dernière improvisation des Bleus dans laquelle les cinq joueurs de l’équipe se sont réveillés, ensemble, au lendemain d’une soirée arrosée. En première période, le public a donné

17 votes à l’équipe des Bleus face à 11 pour les Verts. La deuxième période a fait tourner le pointage lorsque les spectateurs ont attribué 24 points pour les Verts et 11 points pour les Bleus. La victoire est donc revenue aux Verts, avec un pointage final de 35 à 28. Chacune des équipes a décerné une étoile à un joueur de l’autre équipe s’étant illustré tout au long de la soirée. Les Verts ont donné leur étoile au capitaine de l’équipe des Bleus, LouisÉtienne Villeneuve et les Bleus ont remis l’étoile au joueur substitut Samuel Larochelle, qui jouait son dernier match à la LIM avant son départ vers la France. Quant au maître de jeu, c’est à Hélène Martin qu’il a remis les honneurs de la soirée. (A.L.) PHOTO: A. LEMIRE

L’équipe des Bleus a tout donné pour sa dernière improvisation.

LES P’TITES VUES AU CENTRE CULTUREL PAULINE-JULIEN

Le festival REGARD sur le court métrage au Saguenay Diversifiée. Voilà le terme qui décrit le mieux la projection Les p’tites vues présentée le 13 novembre dernier au Centre culturel Pauline-Julien de Trois-Rivières dans le secteur Cap-de-la-Madeleine. Dédiée aux meilleurs courts métrages présentés lors du festival REGARD sur le court métrage au Saguenay, la programmation, d’une durée d’une heure trente minutes, a enchaîné des films présentant des réalisateurs d’un peu partout sur la planète. Au total, une dizaine de films ont été présentés lors de la soirée. Parmi les films québécois, notons l’excellent Joggin de Yohann Gasse qui mettait en scène un homme dont la vie consiste à courir constamment. Cet homme est tellement occupé à courir, qu’il ne s’occupe plus de sa blonde, qui finit d’ailleurs par le quitter pour un autre homme. Se déroulant dans une salle de Joggeurs Anonymes (oui, oui comme les Alcooliques Anonymes), le film, entrecoupé d’analepses, est très bien maîtrisé visuellement parlant. Les plans sont courts, mais précis et expriment très bien la vision que voulait montrer le réalisateur québécois. Bref, une belle surprise. Dans une tout autre optique, le film Toutes des connes présente d’une manière assez drôle toutes les peines d’amour que doit traverser un homme au cours de sa vie. Utilisant souvent la répétition des émotions pour montrer que le protagoniste vit toujours la même chose, le

réalisateur François Jaros voulait ainsi montrer que la vie peut parfois être difficile si nous n’y mettons pas un peu d’équilibre. Un autre grand fait marquant de la soirée a été la présentation du documentaire La masse des hommes du cinéaste Gabriel Gauchet. Cette œuvre de fiction, qui ressemble étrangement à la réalité, met en vedette un homme qui doit aller au bureau de chômage pour montrer qu’il cherche du travail afin de pouvoir encaisser son chèque. D’une réalité frappante, l’œuvre nous montre comment la bureaucratie d’aujourd’hui se fout éperdument des sentiments humains. Ainsi, même si l’homme est arrivé seulement quelques minutes en retard à son rendez-vous, il sera pénalisé sur le montant total qu’il recevra. La finale du film, très tragique, nous remet en question et risque de provoquer des sensations fortes chez la plupart des cinéphiles. Voici la liste des courts métrages présentés lors de cette soirée. Avis aux intéressés: plusieurs sont disponibles sur YouTube pour ceux qui auraient envie de les visionner. 1- Joggin de Yohan Gasse, 2- Bounce - This is not a freestyle movie de Guillaume Blanchet, 3- Cargo Cult de Bastien Dubois, 4- Jack, vétéran du Vietnam de François Pesant, 5- Le courant faible de la rivière de Joël Vaudreuil, 6- MedTube : August sings sarmen «habanera» de Daniel Moshel, 7- La masse des hommes de Gabriel Gauchet, 8- The pool date de Patrick Sisam, 9- Toutes des connes de François Jaro et 10- Nashorn in galop d’Erik Schmitt. (D.D.)

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CINÉMA D’AUJOURD’HUI

Gemma Bovery / Birdman LOUISÉTIENNE VILLENEUVE Chroniqueur

Gemma Bovery «Je ne suis pas madame Bovary.» Empruntant au célèbre roman de Flaubert quelques traits fondamentaux tout en s’amusant à constamment s’en différencier, Gemma Bovery présente un récit champêtre portant sur l’amour, la banalité et le pouvoir du pain. Dans les décors paisibles de la Normandie se dévoile ainsi une madame Bovery typiquement anglaise, résolument moderne, mais tout aussi désireuse de s’affranchir des limites de son quotidien. Le film en est un, majoritairement, de regards. Regards d’abord sur le charme, retransmis avec beaucoup de sensualité par le jeu de Gemma Arterton et par la réalisation qui à plusieurs moments parvient à représenter avec justesse les fléchissements tout particuliers de la raison qui accompagnent chez l’humain les trop grandes montées du désir. Regards ensuite sur la campagne, où la surimpression de pièces musicales finement sélectionnées et de narrations à la poésie simple engendre un effet de rêverie agréable où il fait bon respirer. Regards finalement sur le roman de Flaubert en luimême, qui éveillera sans doute la nostalgie chez ceux qui l’ont lu et piquera la curiosité de ceux qui ne le connaissent que partiellement ou pas du tout. Du reste, si le scénario n’est pas des plus exceptionnels en raison de certaines longueurs et de dénouements qui manquent pour la plupart de vraisemblance (le «Rodolphe» échappé par Joubert qui suscite une prise de conscience immédiate chez Gemma, par exemple), on saluera du moins la présence dans celui-ci de traits d’humour qui demeurent, malgré leur légèreté, intelligemment menés (la fin, un peu cabotine, vient à ce niveau clore conséquemment l’ensemble de l’œuvre). Parmi les autres bons coups notables, il est à souligner le triple dénouement final, jouant sur les anticipations du spectateur pour finalement le détromper, et la technique de jeu exceptionnelle de Fabrice Luchini, qui bien qu’un peu «paradante», se révèle un apport considérable au rendu final de l’œuvre. Film à la fois suave et berçant, Gemma Bovery nous ramène ainsi en simplicité à cet appel du désir qui, une fois lié au risque, donne à la vie cette chaleur si souvent recherchée.

Birdman «This place smells like balls.»

Film singulier et d’une remarquable intelligence, Birdman est hors de tout doute l’une des meilleures œuvres cinématographiques qu’il nous aura été donné de

voir en 2014. Jouant sur une multiplicité de niveaux tout en se distinguant par un traitement presque unique en son genre, le film d’Alejandro Gonzalez Inarittù nous plonge dans le rythme effréné des avant-premières de Broadway pour y présenter les crises, les doutes et l’amertume pesant sur le métier d’acteur et d’artiste en général. Que l’œuvre soit filmée comme un (faux) plan-séquence (c’est-à-dire, sans interruption ni changement de plans), et ce même si le récit se déroule sur plusieurs jours, relève déjà en soi de la prouesse. Ce choix de traitement, qui aurait pu se limiter au simple défi de «faire différent», accompagne au contraire avec une grande cohérence l’un des objectifs centraux du film, qui est de valoriser la profession de l’acteur. Sans protéger les comédiens par un montage dynamique ou par un collage des meilleurs segments de leur jeu, la réalisation place au contraire à l’avant-plan la capacité exceptionnelle de l’ensemble de la distribution à mener de bout en bout (et avec brio) des scènes complexes et chargées d’intensité. À cet effet de «ciné-théâtre», première réussite du film, s’ajoute une grande profondeur du texte, réinvestissant de façon originale les questions fondamentales de l’accomplissement personnel, de la recherche d’approbation et de l’absolue suprématie de la culture grand public. Présentées sous le couvert d’un humour complètement décalé et décapant (dont le cœur se situe au sein de cette «mauvaise conscience» exagérément virile qu’est le Birdman et dans l’utilisation répétée de pouvoirs toujours empreinte de dérision), ces réflexions invitent le spectateur à observer en riant, mais avec lucidité, les drames caractéristiques de son époque et de sa propre personne. On peut ainsi parler, sans en exagérer la louange, d’une véritable comédie. Il s’agit d’un film à voir, sincèrement.

Prochainement au Cinéma Le Tapis Rouge www.cinemaletapisrouge.com Diplomatie de Volker Schlöndorff (à partir du 21 novembre - Drame historique franco-allemand récipiendaire du prix du meilleur scénario au Festival international de Shangai 2014) St. Vincent de Theodore Melfi (à partir du 26 novembre - Comédie américaine mettant en vedette Bill Murray et Melissa McCarthy) Les yeux jaunes du crocodile de Cécile Telerman (à partir du 28 novembre - Comédie dramatique française adaptée à partir du roman de Katherine Pancol et mettant en vedette Julie Depardieu et Patrick Bruel)


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arts et spectacles

25 novembre au 8 décembre 2014

DAVID GIGUÈRE ET MYËLLE À LA SALLE LOUIS-PHILIPPE-POISSON

Une soirée pour deux artistes Le 20 novembre dernier, la scène de la salle Louis-Philippe Poisson de la Maison de la Culture de Trois-Rivières accueillait deux artistes pour une soirée en plateau double. Myëlle et David Giguère ont tour à tour performé devant une salle pleine.

Accompagnée de ses deux nouveaux musiciens, Martin Lizotte au clavier et Jérémie Roy à la contrebasse, c’est Myëlle qui a entamé le pas à la soirée qui se déroulait devant le public de la salle Louis-Philippe Poisson. L’artiste, qui avait déjà été présente sur les planches de la même salle deux ans auparavant

où elle avait fait la première partie d’Amylie, se disait très heureuse d’être de retour dans la ville de Trois-Rivières pour y présenter plusieurs de ses chansons. Un beau mélange est créé par l’artiste Myëlle qui sait allier la tristesse des paroles avec le rythme de la musique. Après avoir présenté cinq de ses chansons, le public a eu droit à la reprise de la célèbre Deux par deux rassemblés, de Pierre Lapointe. Si les spectateurs ne connaissaient pas les paroles des chansons de Myëlle, ils ont au moins eu la chance de chanter cette chanson, plus connue de tous. Ayant un peu de difficulté avec les notes, les nouveaux musiciens donnaient l’impression au public d’être dans un local de répétition. Myëlle a même lancé en blague: «C’est un show plein de vérités. Vous êtes comme dans notre local de répétition.» La robe noire, chanson écrite en une heure en compagnie d’Antoine Gratton et de Francis Faubert, a également été présentée, comme un cadeau, au public.

Davantage d’intensité pour David Giguère Au retour de l’entracte, c’était au tour de l’auteur-compositeur-interprète David Giguère, décrit comme profond et explosif, de performer sur scène. Avec une batterie, une guitare électrique et deux

claviers sur scène, le son était grandement plus fort et intense. Enchaînant deux chansons avant de prendre la parole, David Giguère, qui s’est fait grandement attendre, avait beaucoup d’énergie à livrer au public. L’artiste qui s’est fait connaitre en 2010 dans le milieu montréalais avec ses chansons électro-pop tirées de son premier album Hisser haut, a également présenté les morceaux de son nouvel opus Casablanca (2014). Presque tous les moments de son spectacle, même lors de ses interventions, étaient assurés par l’ambiance sonore de Stéphane Leclerc à la guitare, Joseph Perrault à la batterie et Camille Poliquin au clavier. Accompagné vocalement par Camille Poliquin, David Giguère et cette jeune artiste aux multiples talents ont livré de belles performances. Après plusieurs de ses chansons, David Giguère est intervenu. «Le moment où je me fais un cadeau, le moment où je nous fais un cadeau», a-t-il dit tout juste avant de s’asseoir pour laisser place à sa partenaire de scène afin qu’elle interprète avec sa voix d’ange, une chanson, seule, tout en s’accompagnant au clavier. Tous les artistes présents lors de cette soirée, polyvalents et talentueux, ont amené un petit quelque chose de spécial afin de faire de ce spectacle, un spectacle de qualité et remarquable. (A.L.)

PHOTO: A. LEMIRE

David Giguère, sa choriste Camille Poliquin et son batteur Joseph Perrault en action lors de leur passage à la salle Louis-Philippe Poisson.

EXPO-VENTE À L’UQTR

Sortir de l’ombre La traditionnelle Expo-vente de l’Association des programmes en arts (APARTS) s’est déroulée du 3 au 14 novembre dernier. Pendant ces deux semaines, les étudiants en arts de l’UQTR sont sortis du pavillon Benjamin-Sulte pour prendre d’assaut le Hall Gilles-Boulet. Plus d’une centaine d’œuvres ont été exposées et mises en vente par une vingtaine d’étudiants. Cette édition-ci vient confirmer la place des arts au sein de l’université avec encore plus d’œuvres exposées et de ventes enregistrées à l’heure du bilan. C’est une vingtaine d’artistes-étudiants qui ont vendu plus de trente œuvres. En plus d’être un revenu supplémentaire pour les participants, c’est également une source de financement pour l’APARTS. L’organisation est encore une fois très fière de la grande qualité des œuvres. Depuis une dizaine d’années déjà que les membres de l’APARTS se mobilisent afin d’offrir à la population universitaire un nombre de plus en plus important d’œuvres originales. Au départ, cette Expo-vente n’avait lieu qu’une seule fois par année, juste avant la période des Fêtes. Mais depuis quelques années, l’association organise

deux expositions, dont une à l’automne et l’autre au printemps. L’Expo-vente du printemps dernier avait d’ailleurs été remarquée pour sa diversité de médiums, mais surtout pour sa qualité. L’Expo-vente assure ainsi une visibilité aux artistes présents sur le campus et permet la rencontre entre la communauté universitaire et les étudiants des divers programmes en arts. La prochaine exposition aura lieu du 30 mars au 9 avril 2015. Il est toutefois possible de voir des œuvres dans le corridor du pavillon Ringuet, tout près de la cafétéria. Pour plus de détails sur les évènements à venir, l’équipe de l’APARTS est joignable au local 1083 du pavillon à la Vie étudiante. (M.-C.P.) PHOTO: M.-C. PERRAS

Plus d’une centaine d’œuvres furent exposées par une vingtaine d’artistes-étudiants membres de l’Association des programmes en arts.


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CRITIQUE: TAMARA WEBER-FILLION EN SPECTACLE AU GAMBRINUS

Un peu de soleil sous la neige DAVE DUCHEMIN Journaliste

La jeune artiste Tamara Weber-Fillion était de passage à Trois-Rivières le 18 novembre dernier pour présenter son premier album Time, Wind & Fire. Cet album titré des lettres TWF est d’ailleurs en lien avec les initiales de la jeune femme dans la mi-vingtaine, en plus de représenter très bien son énergie, selon elle. Très énergique, la jeune artiste pop-folk anglophone a enchaîné les chansons de son album en plus d’interpréter quelques reprises lors de son passage en Mauricie, son premier en carrière. Le band est composé de Weber-Fillion au chant à et la guitare, de Rachel Hardy-Berlinguet à la basse et de Rose-Marie Cloutier au clavier. Sur son album, la compositrice-interprète compte 12 chansons originales, toutes en anglais, car selon elle, l’inspiration lui vient plus facilement quand elle écrit dans la langue de Shakespeare. Dès le début de la performance, on peut constater à quel point Tamara est une artiste talentueuse. Même si on voyait une tempête de neige tomber à l’extérieur du bâtiment lorsque

le spectacle a débuté, Tamara n’a pris que 30 secondes pour faire oublier ce temps froid, car sa voix, chaude et mélancolique, permet de rêvasser et d’oublier le temps. Tamara Weber-Filion amène un véritable vent de fraîcheur qui nous ramène aux racines de la musique par le son folk qu’elle produit. On sent qu’elle est une véritable passionnée de cet art. Par l’entremise de ses origines haïtiennes, Tamara est en quelque sorte un rayon de soleil contagieux. De plus, on en apprend un peu plus sur sa vie grâce à des textes très révélateurs du son passé.

Très énergique, la jeune sensation de pop-folk anglophone a enchaîné les chansons de son album en plus d’interpréter quelques reprises lors de son passage en Mauricie. Lors de la troisième chanson de sa prestation, la jeune interprète s’est permise de jouer le grand succès du groupe R.E.M, Losing My Religion, ce qui littéralement enflammé la foule d’une vingtaine de personnes qui étaient venues braver le froid pour voir de quoi avait l’air la jeune sensation. Personne n’a semblé déçu de la performance offerte par l’artiste, et par moments, on se serait

VERNISSAGE AU CAFÉ-BAR LE ZÉNOB

Gilles Devault expose

PHOTO: A. LEMIRE

15 tableaux de Gilles Devault sont exposés au Café-bar le Zénob.

L’artiste de Trois-Rivières, Gilles Devault, expose présentement au Café-bar le Zénob. Jusqu’au 3 janvier 2015, l’exposition D’ici et d’ailleurs, est disponible pour les amateurs d’œuvres d’art. Les 15 tableaux présentés par l’artiste Devault, sont une inspiration de sa cour arrière, mais également de ses derniers voyages à Cuba et à Lisbonne, la capitale du Portugal. Toutes les œuvres, créées en 2014, sont issues de la technique pastel à l’huile. Les titres, qui passent de Bord de l’eau à Entre ciel et mer et les tableaux grandement colorés, représentent bien les thèmes qui ont inspiré l’artiste. Depuis six ans, Devault expose à différents

endroits dont le Café-bar le Zénob, mais aussi à l’Embuscade et au Centre culturel Pauline-Julien. Le détenteur d’une maîtrise en littérature à l’Université du Québec à Trois-Rivières est dans le monde artistique de Trois-Rivières depuis de nombreuses années. Poète, dramaturge, comédien et metteur en scène, Gilles Devault est très actif dans son milieu et bien apprécié par les gens qu’il côtoie. Il a déjà quatre recueils à son actif et un autre est à venir, possiblement dans la prochaine année. Les gens de Trois-Rivières ont dernièrement pu le voir lors de la présentation du Théâtre Domino le 28 septembre dernier au Café-bar le Zénob, où il faisait la mise en scène de la courte pièce Autres temps, autres mœurs. (A.L.)

même cru dans un épisode dramatique de la série télé Les Frères Scott, tant les mots et l’ambiance projetée par l’artiste nous faisaient vivre des sensations à la fois agréables et intenses. Tamara ne pousse pas trop les notes, préférant laisser couler celles-ci au doux timbre de sa voix.

Il y avait quelque chose d’onirique dans ses chansons, comme si l’on n’était pas certain d’être présent au spectacle ou si cela résultait plutôt du fruit de notre imagination. Bref, même si elle ne prévoit pas revenir dans la région prochainement, il s’agit d’une artiste à découvrir sans aucun doute.


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LOISIRS À la confesse -qui-veut ALEXANDRE LARAMÉE ZOUÉKI

Jeux

Thème: Maison (9 lettres) Architecte Armoire Auvent Bain Balcon Boiserie Brique Céramique Chambre Chauffage Cheminée Clef

Construction Corniche Cour Cuisine Décoration Douche Entrée Fenêtre Gouttière Intérieur Luminaire Meubler Mezzanine

Mot mystère

Sudoku

Illustrateur

Mur Patio Pièce Plafond Plancher Porte Rideau Salon Seuil Tapis Terrain Toit Tuile

Mots croisés Horizontalement:

Verticalement:

1. Pourrissement 2. Couleur choisie qui l’emporte sur les autres, aux jeux de cartes - Autocar 3. Message personnel adressé à qqn Écrire de la musique avec des signes convenus 4. Infinitif - Accoutumera 5. Fleuve d’Afrique - Négation - Religion des musulmans 6. Mièvre - Dépôt qui se forme dans les liquides fermentés 7. Ville de Suisse - En les - Adverbe de lieu 8. Point culminant du Jura (Ain) Qui appartient au caractère fondamental de qqn 9. Crise convulsive, souvent suivie de coma, frappant les femmes enceintes - Tour 10. Prélat belge (1904 - 1996) - Cobalt 11. Pronom personnel - Dynastie royale irlandaise - Conjonction 12. Espace économique européen - Garda le silence Dieu de l’Amour

1. Régénération par le baptême, chez les anciens écrivains chrétiens 2. Se dit des frères et soeurs nés de la même mère mais non du même père - Talon usé 3. De bonne heure - Se dit d’une humeur changeante 4. Femme du pays de Moab, héroïne du livre biblique qui porte son nom Site des jeux olympiques d’hiver (1998) 5. Resserrement 6. Bois noir - Enveloppe de la chambre à air 7. Actinium - Du verbe asseoir 8. Réfectoire 9. Localités isolées - Temps 10. Il refusa de saluer le chapeau du bailli Gessler 11. Enleveraient - Drame japonais 12. Remettrais en place


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SPORTS BALLON SUR GLACE: CHAMPIONNAT DU MONDE AU JAPON

GT Québec champion du monde! PHOTO: DENYS GUÉVIN

ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

La gardienne de but de l’équipe championne, Annabelle Côté, avoue que cette médaille d’or au championnat du monde représente un très grand accomplissement personnel.

L’équipe de ballon sur glace GT Québec, qui regroupe plusieurs athlètes de la région, a remporté la palme mondiale dans la catégorie mixte. L’équipe championne s’est imposée par la marque de 1-0 face à l’autre équipe du Québec en finale de ce rendez-vous mondial qui se tenait du 3 au 8 novembre dernier à Tomakomai, au Japon. «Ça a très bien été là-bas! On a eu une fiche parfaite. La seule partie que nous n’avons pas gagnée, c’est un match nul en préliminaire contre l’autre équipe du Québec. Nous étions environ six ou sept joueurs qui étaient là il y a deux ans quand nous avions gagné notre premier titre mondial avec le Broom-Shak de Bécancour», soutient Félix Guévin, un attaquant de l’équipe championne. C’est d’ailleurs lui qui a marqué le seul but lors d’une échappée dans le match de la finale face à l’Artic Québec. Sa récolte de cinq buts et trois passes au terme des huit matchs de la compétition lui a permis de se classer au premier rang des marqueurs de son équipe et au troisième échelon parmi tous les joueurs de la catégorie mixte. «C’est une très belle reconnaissance. On a

seuls buts qu’elle a accordés ont été marqués lors de la première journée de compétition. «Par la suite, j’ai fait le travail avec l’aide de mes coéquipiers qui se sont porté à l’attaque, donc plus nous avions possession du ballon, moins j’avais de tirs.»

L’équipe de ballon sur glace GT Québec a remporté le championnat du monde de ballon sur glace au début du mois de novembre dernier au Japon, battant l’autre équipe du Québec par la marque de 1-0. travaillé très fort pour cela. On avait une très bonne équipe on l’a prouvé!», indique l’athlète originaire de Saint-Léonard-d’Aston et ancien étudiant de l’UQTR. La gardienne de but de l’équipe championne, Annabelle Côté, avoue que cette médaille d’or au championnat du monde représente un très grand accomplissement personnel. «En finale, je m’étais mis beaucoup de pression puisque je suis gardienne de but. Lorsque Félix (Guévin) a marqué en échappée dans le match décisif, je me suis dit que si je ne faisais

pas d’erreur, nous allions gagner le championnat du monde. Je suis restée concentrée et mes coéquipiers ont bien défendu notre territoire. Je suis très fière d’avoir remporté le championnat du monde, et je suis également très fière de ma performance», avoue celle qui étudie présentement à l’UQTR en enseignement de l’univers social au secondaire. Fait encore plus impressionnant, Annabelle Côté n’a donné que deux petits buts pendant tout le tournoi, terminant la compétition avec six blanchissages en huit rencontres. D’ailleurs, les deux

«Le règlement stipule qu’il doit y avoir obligatoirement trois gars et trois filles sur le jeu en tout temps. Le fait qu’on puisse compter sur une gardienne de qualité comme Annabelle, ça nous permet d’avoir un gars de plus sur le jeu, ce qui représente un atout majeur», indique Félix Guévin.

Un sport qui mérite d’être connu Selon Annabelle Côté, la tenue d’une compétition de cette envergure donne un désir de performance dans les pays dans lesquels ce sport est moins développé, ce qui aide à le faire connaître. «La popularité du sport reste encore à parfaire, mais au Canada, le niveau de jeu est très élevé», explique-t-elle.

VOLLEYBALL FÉMININ

Compétition en dents de scie pour l’UQTR LOUIS-PHILIPPE CARBONNEAU Journaliste

Il y a eu des hauts et des bas pour les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) lors de cette première fin de semaine de compétition les 14 et 15 novembre derniers. La troupe d’Étienne Lefebvre a amorcé la défense de son titre sur les chapeaux de roue en l’emportant en trois sets face à l’École de technologie supérieure (ÉTS) vendredi soir. Toutefois, la journée de samedi fut plus difficile alors que la formation trifluvienne a remporté son duel face aux Nordets de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) de peine et de misère avant de baisser pavillon en trois manches face à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Un bon départ Sans dire que c’était gagné d’avance, l’UQTR commençait son tournoi face à une formation un peu plus faible: l’ÉTS. Équipe d’expansion dans la ligue cette année, l’équipe montréalaise est une nouvelle équipe qui en est à ses premiers pas et

qui est en quête d’apprentissage. Nos représentantes ont donc profité de ce duel pour apprendre à mieux se connaître. «Pour un premier match, ça très bien été! Nous avons une jeune équipe, mais malgré cela nous avons disputé une bonne rencontre, on n’a pas fait beaucoup d’erreurs. Le fait d’avoir pris l’avance 2 sets à 0 m’a permis de faire jouer toutes les filles. C’est un plus pour nous, car elles ne sont pas tous habituées de se côtoyer en situation de match», mentionnait l’entraîneur-chef Étienne Lefebvre au terme de la rencontre.

Dure journée au boulot Les choses se sont légèrement gâtées lors du deuxième match samedi midi alors que les Pats ont connu un lent départ en perdant le premier set au compte de 25-17. Les joueuses d’Étienne Lefebvre ont ensuite été en mesure d’élever leur jeu d’un cran pour se sauver avec la victoire lors de la manche ultime face à l’UQAR. «On aurait pu s’éviter beaucoup de trouble en amorçant mieux la rencontre. On a laissé beaucoup plus d’énergie que prévu sur le terrain. Il faut donner crédit à Rimouski, elles ont très bien joué défensivement, c’était difficile pour nous d’attaquer les zones payantes. Nos filles ont trouvé le moyen de remporter la rencontre, elles

PHOTO: PATRIOTES

Avec un dossier de deux victoires et une défaite, l’UQTR se loge présentement au deuxième rang du classement général. ont montré du caractère.» Le scénario fut totalement différent en aprèsmidi alors que l’UQTR a essuyé un cuisant revers en trois set de 25-14, 25-15 et 26-16 face aux Citadins de l’UQAM. Celles-ci semblaient beaucoup plus à l’aise sur le terrain et les Patriotes n’ont pas été en mesure d’égaliser leur niveau d’intensité. Le pilote de la formation trifluvienne parlait d’un match très formateur pour sa jeune équipe croyant que le score ne reflétait pas nécessairement l’allure de match. «L’UQAM est une puissance dans cette ligue

depuis plusieurs années. Nous n’avons pas connu un si mauvais match, il faut seulement travailler sur quelques points. Pour battre des équipes de ce calibre, nous devrons stabiliser notre jeu en défense et trouver une façon de placer le ballon pour augmenter notre efficacité à l’attaque.» Les Patriotes complètent donc le tournoi avec un dossier de deux victoires et une défaite, ce qui est bon pour le deuxième rang dans la ligue. Nos représentantes pourront améliorer ce résultat le 30 janvier prochain à Rimouski lors du prochain tournoi de la campagne.


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25 novembre au 8 décembre 2014

SPORTS

HOCKEY: DE RETOUR SUR LA ROUTE

Les Patriotes divisent PHOTO: PATRIOTES

ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

Après avoir poursuivi leur domination à domicile, les Patriotes étaient de retour sur les patinoires ontariennes afin d’affronter les Warriors de Waterloo ainsi que les Golden Hawks de l’Université Laurier.

Matt Kennedy, des Warriors de Waterloo, a mis fin à la séquence de quatre victoires des Patriotes en logeant la rondelle derrière Guillaume Nadeau en période de prolongation.

Dans le premier match, les Patriotes ont plié l’échine 3-2 face à Waterloo en prolongation grâce au deuxième but du match de l’attaquant des Warriors, Matt Kennedy. Les deux gardiens, Guillaume Nadeau et Mike Morrison, se sont dressés devant leur filet respectif, terminant tous les deux la rencontre avec un total de 37 arrêts. «Même si on a perdu, je suis quand même très satisfait de notre performance. On a sorti fort. C’est un environnement hostile là-bas, dans un aréna dans lequel il fait extrêmement froid. Le match aurait dû être terminé en deuxième période en notre faveur. Nous avons eu une douzaine de très bonnes chances de marquer. On aurait pu mettre le match hors de portée par plusieurs buts, mais ça n’a pas été le cas», a fait valoir Marc-Étienne Hubert. Ce manque d’opportunisme a donné de la vie aux joueurs de Waterloo, qui se sont finalement sauvés avec la victoire. Du côté des Pats, ce sont Billy Lacasse et Tommy Giroux qui ont noirci la feuille de pointage pour les visiteurs. Malgré ce revers en prolongation face à Waterloo, les Patriotes de l’UQTR sont toujours dans le top 10 au pays, eux qui trônent au 6e rang parmi toutes les équipes canadiennes. Aux dires de l’entraîneur des Pats, les joueurs étaient affamés avant de sauter sur la glace du Sun Life Arena afin d’y affronter Laurier au lendemain de la défaite face à Waterloo, et on en a eu la preuve. Du début jusqu’à la fin de la rencontre, les Pats ont dominé tous les aspects du jeu, infligeant un cinglant revers aux Golden Hawks au compte de 7-0. Tommy Giroux (3b, 2p),

Anthony Verret (2b, 3p) et Martin Lefebvre (2b, 2p) se sont grandement illustrés dans la victoire. Ils ont notamment permis à l’avantage numérique d’être dévastateur, convertissant quatre des six occasions avec l’avantage d’un homme. «On voulait vraiment jouer le meilleur match possible, et c’est ce qui est arrivé. On a pris le contrôle dès le début et on ne l’a jamais perdu», avouait l’instructeur.

Malgré ce revers en prolongation face à Waterloo, les Patriotes de l’UQTR sont toujours dans le Top 10 au pays, eux qui trônent au 6e rang parmi toutes les équipes canadiennes. Francis Desrosiers a encore une fois été brillant devant son filet, bloquant les 19 lancers dirigés vers lui pour signer sa cinquième victoire en autant de sorties, ainsi que son deuxième blanchissage de la saison. «C’est le fun de voir qu’il (Desrosiers) compétitionne bien et qu’il performe bien. Il challenge Guillaume Nadeau, qui en est à sa 4e année. Les deux gardiens font du bon travail depuis le début de la saison. On continue notre plan d’alternance, et on va voir après les Fêtes lequel des deux va prendre la pôle», explique Hubert.

Du hockey de grande qualité Même s’il avoue que son équipe connait un excellent début de saison, Marc-Étienne Hubert ne cache pas qu’il aimerait voir davantage de spectateurs assister aux rencontres au Colisée de Trois-Rivières. «À l’UQTR, on a la chance d’avoir l’un des meilleurs programmes au pays. Nous sommes une petite université et on réussit à compétitionner contre les grosses puissances. Nous avons quelques joueurs qui se situent parmi les meilleurs au pays, donc il faut inciter les gens à venir nous voir jouer et nous encourager, car ils ont la chance d’avoir une équipe qui est très solide sur la glace.»

PHOTO: PATRIOTES

Même s’il avoue que son équipe connait un excellent début de saison, Marc-Étienne Hubert ne cache pas qu’il aimerait voir davantage de spectateurs assister aux rencontres au Colisée de Trois-Rivières.


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HOCKEY: 27 VICTOIRES CONSÉCUTIVES À DOMICILE PATRIOTE DE LA SEMAINE

La séquence prend fin

Avec une récolte de trois buts et une mention d’aide lors du programme double contre les Voyageurs de l’Université Laurentienne les 7 et 8 novembre derniers, le vétéran de 2e année Tommy Giroux s’est mérité le titre de Patriote de la semaine.

PHOTO: PATRIOTES

Tommy Giroux a vu sa séquence de matchs consécutifs avec au moins un but s’arrêter à six dans le match face à Western. Il s’agissait également du premier match de la saison au cours duquel Giroux n’amassait pas de point.

Toute bonne chose a une fin, et les Patriotes ont donné un sens à cette expression samedi dernier lorsque leur séquence de 27 victoires consécutives à domicile s’est arrêtée dans une défaite de 5-1 face aux Mustangs de l’Université Western. Affrontant des Patriotes qui étaient privés de leur quart-arrière à la défense, Martin Lefebvre, ce sont des Mustangs de Western disciplinés et opportunistes qui se sont amenés à Trois-Rivières avec la ferme intention de mettre un terme à la domination à domicile des Pats, chose qu’ils ont réussi avec brio. L’ailier droit des Mustangs, Stefan Salituro, a particulièrement bien fait dans la victoire, récoltant deux buts et une mention d’aide. Il n’y a que Billy Lacasse qui a réussi à faire bouger les cordages pour les Pats, battant le gardien adverse Greg Dodds lors d’une échappée en début de deuxième période. Il s’agissait toutefois du seul faux pas de Dodds dans la rencontre, qui a bloqué les 37 autres lancers dirigés vers lui. Francis Desrosiers, qui était à la recherche d’un troisième blanchissage en quatre rencontres, n’a pas connu son meilleur match de la campagne, accordant cinq filets sur 30 lancers. Il a d’ailleurs été chassé du match après deux périodes au profit de Guillaume Nadeau. «C’est une bonne dose d’humilité qu’on a eue aujourd’hui (samedi). Il faut prendre la leçon et construire sur le positif, parce qu’il y en a quand même. Notamment, les chances de marquer étaient égales après deux périodes. Ils ont été plus opportunistes que nous cet (samedi) aprèsmidi», a lancé Marc-Étienne Hubert au terme de la

Giroux parmi l’élite

rencontre. Selon l’entraîneur, le fait que la longue séquence de victoires à la maison se termine n’est pas nécessairement une mauvaise chose, mais il est primordial de bien se préparer cette semaine pour affronter un autre programme de qualité vendredi soir, les Ravens de Carleton. La fin de semaine avait toutefois bien commencé pour l’équipe trifluvienne, qui s’était imposée 6-2 face aux Gryphons de Guelph vendredi soir. Le trio de Guillaume Asselin, Tommy Tremblay et Billy Lacasse a terminé la rencontre avec huit points, alors que Mikaël Langlois a très bien fait en l’absence de Martin Lefebvre, marquant à deux reprises de la ligne bleue en avantage numérique. «C’est certain que j’avais une grosse tâche avec la perte de Martin (Lefebvre). J’ai bien répondu à l’appel aujourd’hui (samedi) et je suis satisfait de ma performance. Dans l’ensemble, j’ai gardé ça simple, j’ai utilisé mon lancer et ça a porté fruit», a expliqué le défenseur. Tommy Giroux avait poursuivi sa séquence de matchs consécutifs avec au moins un but, trouvant le fond du filet pour une sixième partie consécutive. Guillaume Nadeau a été brillant devant son filet, repoussant 36 des 38 rondelles en sa direction pour récolter sa sixième victoire cette saison. Les hommes de Marc-Étienne Hubert disputeront un dernier match avant la pause de décembre ce vendredi, alors qu’ils seront les visiteurs à Ottawa pour y affronter les Ravens de l’Université Carleton. Les activités reprendront à compter du 4 janvier 2015. Pour l’occasion, les Patriotes affronteront leurs grands rivaux, les Redmen de McGill, à Montréal. (É.D.)

L’attaquant des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a été la pierre angulaire du jeu de puissance de la troupe de Marc-Étienne Hubert vendredi soir en inscrivant deux filets avec l’avantage d’un homme dans une victoire de 6-4 des Patriotes. Giroux a également inscrit un troisième but samedi dans un autre gain de la formation trifluvienne de 6-3. L’ancien joueur de la LHJMQ s’est également démarqué lors du week-end suivant avec notamment une soirée de cinq points dans une victoire de 7-0 contre Laurier. Les belles performances du numéro 28 de la formation trifluvienne lors de ce week-end sont à l’image de sa saison. En plus d’être efficace sur les unités spéciales, il démontre beaucoup de constance depuis le début du calendrier 20142015, si bien qu’il figure présentement au 10e rang des pointeurs de l’OUA (Ontario University Athletics). «Je suis très satisfait de mon début de saison, j’ai deux excellents compagnons de trio en Anthony Verret et Marc-Olivier Mimar et ils ne sont pas étrangers au bon départ que je connais. Nous avons une belle chimie et c’est facile de jouer avec eux.»

Scénario différent Giroux, qui a manqué six mois d’activité la saison dernière en raison d’une blessure à l’épaule, se dit heureux de pouvoir enfin jouer au hockey sur une base régulière et des responsabilités qu’il a avec l’équipe. «Ça n’a pas été facile l’année dernière, je suis revenu avec l’équipe après les Fêtes sans avoir patiné de la saison. Mon niveau de jeu n’était pas à mon goût et c’était frustrant. Cette année, je suis à 100% et je suis arrivé au camp d’entraînement en excellente condition physique.» L’ancien attaquant de l’Armada de Blainville-Boisbriand affirme également qu’il entretient une belle relation avec son entraineur-chef Marc-Étienne Hubert, ce qui l’aide beaucoup depuis le début de la campagne. Le pilote des Patriotes n’hésite pas à utiliser Giroux à toutes les sauces.

«Marc-Étienne me fait confiance autant en avantage numérique qu’à cours d’un homme. Le fait qu’il se fie sur moi pour remplir ces missions-là me donne énormément de confiance. Partout où j’ai joué, j’avais la réputation d’un gars qui pouvait jouer dans les deux sens de la patinoire et de pouvoir le faire encore ici c’est un plus pour moi. À chaque présence je veux lui prouver qu’il a fait le bon choix en m’envoyant dans la mêlée.»

«Ça n’a pas été facile la saison dernière avec ma blessure, je suis heureux de bien performer cette saison.» -Tommy Giroux Quand la flamme ne s’éteint pas ! Lorsqu’on lui demande ses plans après ses études, l’étudiant en éducation physique est catégorique dans ses propos: il veut jouer au hockey. C’est d’ailleurs pour cette raison que le vétéran de deuxième année s’est joint à l’UQTR en 2013-2014. «Je suis venu à Trois-Rivières en raison du bon programme de hockey qu’ils ont. Je veux continuer à m’améliorer et pratiquer ma passion. Je souhaite jouer au hockey encore longtemps, si je pouvais évoluer dans une ligue professionnelle ici ou à l’extérieur je serais le gars le plus comblé!» (L.-P.C.) PHOTO: PATRIOTES

Avec une récolte de 22 points en 12 matchs, Tommy Giroux vient au 10e rang des meilleurs pointeurs de l’OUA.

NUIT SPORTIVE 2014

Une belle façon de bouger C’était sous le coup de 22h, jeudi soir le 20 novembre, que s’amorçait la traditionnelle nuit sportive au Centre d’activité physique et sportive (CAPS) de l’UQTR. Les organisateurs de l’évènement ont de quoi être satisfaits puisque 327 personnes, mis à part les 40 bénévoles, ont franchi les tourniquets du pavillon Léopold-Gagnon afin de participer à cette soirée qui a duré jusqu’au petit matin.

finissants du baccalauréat en éducation physique. Il s’agit d’une façon originale d’amasser des fonds pour le programme, mais également

La nuit sportive, tradition qui dure depuis déjà plusieurs années, est la principale activité de financement du bal de fin d’année pour les

d’une belle occasion pour eux de se pratiquer à évoluer avec de nombreux groupes de personnes, chose qu’ils auront à faire tout au long

«Ce fut une superbe nuit, d’autant plus que c’est très formateur pour nous.» — Alex Brisebois, membre du comité organisateur

de leur carrière d’enseignants. «Ce fut une superbe nuit, en organisant une telle soirée, on conjugue évènementiel et activité physique, c’est très formateur et utile pour nous. Chaque année les organisateurs ont de bons commentaires de la part des participants», affirme Alex Brisebois, membre du comité organisateur de l’évènement.

Sport 2.0 C’est sous le thème de cette année, soit Disney Land, que les 30 équipes réunies devaient également participer à un rallye qu’avaient préparé les finissants. La nuit

sportive offre aux gens des sports dits de base comme le hockey ou le soccer, mais les règles sont modifiées pour les rendre plus difficiles et amusants. «On avait organisé du soccer, mais à quatre équipes et les gens devaient marquer dans des cerceaux. Il y avait aussi de «l’accrogym», où il fallait que chaque équipe fasse une pyramide humaine. Il y avait plein de sports comme le basketball, le handball et plusieurs autres. Bref, les participants n’avaient pas le temps de chômer. Si vous n’êtes jamais venu à cet évènement, vous devriez le faire. C’est garanti que vous ne le regretterez pas!» (L.-P.C.)


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25 novembre au 8 décembre 2014

SPORTS

PROFIL D’ATHLÈTE

Comment bien clore la saison LOUISPHILIPPE CARBONNEAU Journaliste

Athlète en cross-country, Sarah BergeronLarouche a réalisé une très belle performance lors du championnat canadien à Terre-Neuve le 8 novembre dernier, réunissant les meilleurs athlètes au Canada. La représentante de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a terminé la course en 24 minutes 13,3 secondes, il s’agissait alors du 23e meil-

leur temps de la journée et de la 4e meilleure prestation chez les Québécoises. Terminer près du top 20 lors d’une course d’une telle envergure est normalement signe que l’on a bien performé, pourtant Bergeron-Larouche croit qu’elle aurait pu mieux faire. Même si elle estime avoir fait une très belle course, la principale intéressée n’était pas entièrement satisfaite. «J’ai bien couru, je n’ai rien à dire sur ma compétition. Seulement je sais qu’avec plus de préparation j’aurais été en mesure de faire beaucoup mieux, et de me rapprocher des dix premières positions. Mes études me demandent

beaucoup de temps et avec 11 cours, c’est difficile de me consacrer à 100% à mon entraînement.»

Enfin un championnat canadien complété Malgré le fait qu’elle ait des attentes élevées envers elle, l’athlète de deuxième année se dit tout de même contente de son résultat puisqu’elle n’avait pas pu compléter la course lors des derniers championnats canadiens en raison d’une tendinite au tendon d’Achille. «C’est un poids de moins sur mes épaules d’avoir pu faire la course en santé cette saison. Je me souviens l’an dernier que je n’avais pas

été en mesure de faire le programme de préparation pour cette compétition, j’étais limité au vélo stationnaire. J’ai dû arrêter la course après trois kilomètres parce que je ressentais trop de douleur.» Pour ce qui est de sa saison, la jeune vétérane estime avoir bien fait et qu’elle a eu une belle progression tout en démontrant de la constance. Mais encore là, le manque de temps pour l’entraînement vient encore fausser la donne.

«Je suis satisfaite de mon résultat, mais je sais que je suis capable de plus.» — Sarah Bergeron-Larouche «Si je me fie à mes performances, je vais dire que je suis satisfaite, mais en réalité je sais que je suis capable de plus. Mais comme je le répète, le manque de temps pour l’entraînement m’a souvent empêché d’atteindre les objectifs que je m’étais fixés en début de saison. Donc je n’ai pas le choix de dire que mes classements ont été en-dessous de mes espérances.»

Une équipe prometteuse Étudiante au doctorat en chiropratique, Sarah Bergeron-Larouche a manifesté son désir de s’aligner avec l’équipe de crosscountry de l’UQTR pour encore quelques années. Elle mentionne qu’elle entretient une belle relation avec son entraîneur François Trudeau et les autres membres de son équipe. Tant et aussi longtemps qu’elle le pourra, elle continuera de pratiquer son sport. «Nous avons une belle équipe, jeune et compétitive. Le groupe de vétérans jumelé aux nouvelles recrues qui ont bien performé cette saison fait en sorte que nous serons à surveiller l’année prochaine. Même si mon doctorat me tient très occupée, je veux continuer le cross-country. Je veux être en mesure de mieux concilier sport et études et ainsi obtenir de meilleurs résultats. Je serai donc une Patriote encore un bon bout!» PHOTO: PATRIOTES

Sarah Bergeron-Larouche a terminé la saison sur une très bonne note avec une 23e position lors du dernier championnat canadien de cross-country.


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SPORTS

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CHEERLEADING: DÉBUT DE LA SAISON

Tous les espoirs sont permis Alors que plusieurs équipes des Patriotes ont déjà amorcé la saison, la formation de cheerleading de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) attend impatiemment la date du 7 décembre. Ce sera le début des hostilités pour les cinq équipes qui se livreront bataille pour le championnat universitaire québécois, alors que la première compétition aura lieu à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). L’année dernière fut une saison à oublier pour nos représentants, qui avaient terminé la campagne dans les bas-fonds du classement avec une 5e position sur six équipes. Les attentes sont

plus élevées en 2014-2015 alors que la troupe d’Olivier Lasnier ne vise rien de moins que de terminer sur les trois premières marches du podium. «Nous avons un bon groupe et nous sommes plus expérimentés que l’année précédente. Même si nous ne sommes pas beaucoup dans l’équipe, nous démontrons de belles aptitudes. Notre force est certainement la réalisation de nos voltiges par groupes de deux ou trois (stunts). Je suis confiante que nous sommes capables d’atteindre les trois premières positions», affirme Audrey Deschênes, capitaine de l’équipe. Les critères de performances sont nombreux lors de l’exécution d’une chorégraphie pour une

équipe de cheerleading, la ligne est souvent bien mince entre une 3e et une 4e position. C’est pourquoi chaque petit détail est important. La capitaine de l’UQTR mentionne qu’il y a plusieurs juges qui évaluent lors d’une prestation. «Le système de pointage est plutôt complexe, il y a un juge qui va noter les sauts, un autre qui va surveiller les atterrissages et il y en a pour plusieurs autres aspects de la compétition. Toutefois, il y a un arbitre qui est là pour juger l’ensemble de l’œuvre, c’est lui qui a le plus d’influence.» L’athlète de 22 ans mentionne que le pourcentage attribué aux compétitions n’est pas toujours le même. Par exemple, la première ne

BADMINTON: 3E TOURNOI DE LA SAISON

10E ÉDITION DU BYEBYE

À son troisième tournoi de la saison, l’équipe de badminton des Patriotes est toujours à la recherche de sa première victoire de la saison. Toutefois, l’entraîneur-chef, Carl Forand, est convaincu que sa formation est en mesure d’aller remporter une partie cette année, et ses joueurs semblent tout aussi motivés.

Les meilleurs joueurs d’Ultimate Frisbee de la province se donneront rendez-vous au Complexe sportif Alphonse-Desjardins (CSAD) la fin de semaine du 29-30 novembre dans le cadre de la 10e édition du tournoi ByeBye.

À la recherche d’une première victoire

«On a quand même eu des beaux résultats au dernier tournoi. Je suis content de ce que j’ai vu de Pascal Villemure. Il avait eu des moins bonnes performances, mais là je sens qu’il retrouve vraiment son jeu. Simon-Pier Frascadore a aussi très bien évolué. Chez les filles, Bianca Chung et Anne Lachance ont très bien fait», fait valoir Carl Forand. «J’ai eu une grosse discussion avec l’équipe pour qu’on se mette sur la carte, qu’on fasse des sacrifices et qu’on aille chercher une victoire d’ici la fin de l’année, et les joueurs sont très motivés. Je ne veux pas de passagers dans mon équipe. Je veux que tout le monde soit dans le bateau et qu’on

avance ensemble», explique Forand. «La question que j’ai posée à mes joueurs, ce n’est pas si on est capables d’aller battre une équipe d’ici la fin de la saison, mais si mes joueurs ont la volonté de le faire, parce que je sais qu’ils sont capables de gagner», ajoute-t-il. L’entraîneur-chef sait que son équipe est capable d’être compétitive, mais il espère qu’elle mettra les efforts nécessaires, et il est convaincu que son équipe peut aller chercher un gain cette saison. Afin de donner du leadership à la formation, Simon-Pier Frascadore et Audréanne Boutin ont été nommés capitaines des Patriotes. Le prochain tournoi auquel prendront part les joueurs et joueuses de l’équipe de badminton des Patriotes se tiendra le samedi 17 janvier prochain à l’Université de Sherbrooke. Comme ça a été le cas lors du tout premier tournoi de la saison, le fonctionnement du tournoi sera encore une fois une compétition par équipe mixte. (É.D.)

PHOTO: PATRIOTES

vaut que 10% des points de la saison. C’est pourquoi les Patriotes veulent offrir une performance sans bavure lors du plus important tournoi de la saison le 28 mars prochain à Laval. (L.-P.C.)

L’élite de l’Ultimate Frisbee à Trois-Rivières

Ce sont près de 550 joueurs réunis parmi les 56 équipes présentes à Trois-Rivières qui se frotteront afin de remporter les grands honneurs du seul tournoi du Circuit québécois d’Ultimate 4 contre 4 (CQU4) présenté en Mauricie. «Parmi les joueurs présents au ByeBye, il y en a plusieurs qui ont pris part aux Championnats du monde d’Ultimate qui ont lieu en Italie au mois d’août dernier», mentionne l’un des organisateurs du tournoi et président de l’Association trifluvienne d’Ultimate Frisbee (ATRUF), Philippe Pinard, qui est également un membre de l’équipe «Disklock» qui sera en action lors du ByeBye. Justement, ce dernier invite toute la population à se rendre au CSAD cette fin de semaine afin de

voir de l’Ultimate Frisbee de haut niveau, ainsi que pour découvrir un sport qui ne cesse de grandir en popularité au Québec et partout dans le monde. Après l’Oktoberdisk, qui s’est tenu les 18 et 19 octobre à Saint-Jean-sur-Richelieu, ainsi que le Movember, qui a eu lieu le 1er et le 2 novembre à Montréal, le ByeBye représente le troisième tournoi du calendrier du Circuit québécois d’Ultimate 4 contre 4. Rappelons que le ByeBye a déjà eu lieu dans les gymnases de l’Université du Québec à Trois-Rivières, soit de 2005 à 2009. Ce n’est que depuis 2010 que les activités ont été déménagées sur les terrains synthétiques du CSAD. Cette année, un tout nouveau tournoi fera son entrée dans la saison intérieure d’Ultimate. Alors que la saison se concluait avec le championnat provincial CQU4 lors des années précédentes, voilà qu’un championnat canadien d’Ultimate intérieur 4 contre 4 se tiendra les 5 et 6 avril 2015 à Montréal. (É.D.)



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