Zone campus 24 mars 2015 (impression)

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24 mars au 6 avril 2015 Volume 10, numéro 14 28 pages Bimensuel gratuit

BOTAN?

PREMIÈRE ÉDITION DU DÔME CFOU

ACTUALITÉS

L’AGE UQTR SOUFFLE SES 40 BOUGIES

L’ÉCLOSION D’UN NOUVEAU PROJET

Cette année 2015 marque les 40 ans de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR). Pour marquer cet anniversaire, plusieurs évènements... ARTICLE COMPLET EN PAGE 3

ARTS ET SPECTACLES

SPÉCIAL IRLANDAIS À LA CHASSE GALERIE La Chasse Galerie accueillait les très énergiques groupes Les Gars d’ma Shop ainsi que Dylan Perron et Élixir de Gumbo le jeudi 12 mars dernier, dans le cadre d’un Spécial Irlandais organisé... ARTICLE COMPLET EN PAGE 13

SPORTS

HOCKEY: LES PATS 4E AU CANADA Après avoir effectué une remontée incroyable pour remporter leur premier match au Championnat canadien, les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) n’ont... ARTICLE COMPLET EN PAGE 27

Par Caroline Filion et Nadia Tranchemontagne, journalistes

C’est le mardi 17 mars dernier qu’avait officiellement lieu le premier spectacle dans le Dôme CFOU. En plus d’Alaclair Ensemble, Loud Lary Ajust et le DJ Martin Côté, l’artiste Eman a été annoncé le matin de l’évènement comme invité surprise en première partie. La soirée d’ouverture d’une série de trois spectacles avait au programme des artistes d’un

style plutôt hip-hop/rap, alors que les deux autres allaient proposer un son plus électronique. La soirée s’annonçait déjà très festive avec le lot d’artistes proposés par CFOU, et pour ouvrir le bal, c’est Eman, habituellement accompagné de Vlooper, qui a su réchauffer la foule avec ses rimes et son rythme endiablé. Membre du groupe Alaclair ensemble ainsi que batteur de Karim

Ouellet, il fait partie de la scène musicale québécoise depuis plus de 15 ans. Son plus récent projet, le disque XXL qu’il a fait en collaboration avec Vlooper, le producteur, se veut plus sérieux et fait suite à l’EP qu’ils avaient sorti ensemble en 2012. Ils y collaborent avec plusieurs artistes, notamment Ariane Moffat et MoDlee en plus des membres d’Alaclair ensemble... COUVERTURE COMPLÈTE EN PAGES 14-15


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24 mars au 6 avril 2015

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239

Rencontre avec un ministre et possible grève pour l’AGE PHOTO: COURTOISIE

Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca Myriam Lortie | Rédactrice en chef redaction.zc@uqtr.ca Alice Baudry | Actualités actualites1@zonecampus.ca Chloé Cano | Actualités actualites2@zonecampus.ca Lysanne Marseille | Actualités lysanne.marseille@uqtr.ca Caroline Filion | Arts et spectacles arts1@zonecampus.ca Nadia Tranchemontagne | Arts et spectacles arts2@zonecampus.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Louis-Philippe Carbonneau | Sports sports1@zonecampus.ca Étienne Dubois | Sports sports2@zonecampus.ca Chloé Labreveux | Sports chloe.labreveux@uqtr.ca Élise Lefrançois | Journaliste elise.lefrancois@uqtr.ca Sébastien F. Guertin | Éditorialiste sebastien.fguertin@uqtr.ca Jocelyn Aubut et Sheila Gaudreau | Chroniqueurs sheila.gaudreau@uqtr.ca Félix-Antoine Désilets-Rousseau | Chroniqueur felix-antoine.desilets-rousseau@uqtr.ca Camille Durand-Plourde | Chroniqueuse camille.durand-plourde@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Alexandre Laramée Zouéki | Illustrateur alexandre.laramee.zoueki@uqtr.ca Normand Leclerc | Chroniqueur normand_leclerc@hotmail.com Kristina Monfette-Fortin | Chroniqueur kristina.monfette-fortin@uqtr.ca Simon Murphy-Gauthier | Collaborateur simon.murphy-gauthier@uqtr.ca@uqtr.ca Marie-Odile Richard | Chroniqueuse marie-odile.richard@uqtr.ca Michèle Robitaille | Chroniqueuse michele.robitaille@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur et correcteur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Louis-Étienne Villeneuve | Chroniqueur louis-etienne.villeneuve@uqtr.ca Virginie Lessard | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Laurence Gélinas | Correctrice laurence.gelinas@uqtr.ca Photo de la une | Antoine Noël Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

De gauche à droite: Jean-René Leblanc, vice-président aux affaires sociopolitiques de l’AGE UQTR, Mathieu Roy, président, Jean-Denis Girard, ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional du Parti libéral du Québec, ainsi que Jean-François Chapdelaine, secrétaire général, lors de la rencontre dans les bureaux du ministre à Trois-Rivières.

Le 10 mars dernier, en ces temps de revendications étudiantes contre l’austérité, plusieurs officiers du conseil exécutif de l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGE UQTR) sont allés à la rencontre du ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional, Jean-Denis Girard. Au programme de cet entretien: des discussions visant à établir des liens afin que des projets d’étudiants universitaires viennent contribuer au développement des PME de la région, les Fonds des services de santé et d’éducation postsecondaire (FSSEP) et l’austérité. L’AGE UQTR était donc de passage au bureau de circonscription de Jean-Denis Girard en tant que responsables étudiants, et ce, pour faire entendre leur voix. Mathieu Roy, président, Jean-François Chapdelaine, secrétaire général, et Jean-René Leblanc, vice-président aux affaires sociopolitiques, ont présenté le projet des FSSEP qui vise un financement des études supérieures par des entreprises à grande masse salariale. D’autre part, l’AGE souhaitait discuter d’une possible entente entre les étudiants et les différentes PME de la région pour une collaboration

LE MOT DE LA RÉDACTRICE

MYRIAM LORTIE Rédactrice en chef

SOMMAIRE ACTUALITÉS 2-9 SOCIÉTÉ 10-12 ARTS ET SPECTACLES 13-21 LOISIRS 22 SPORTS 23-27

Attirés par l’échange d’idées ou par l’odeur de pizza, plusieurs étudiants se sont rassemblés à la Chasse Galerie afin d’assister au débat des aspirants aux différents postes du conseil exécutif de l’AGE UQTR. Cette réunion annonçait la fin imminente du processus électoral. La période du vote en ligne est, au moment de sortir ce numéro, effective pour le reste

plus directe. «C’était une rencontre de courtoisie, qui s’est très bien passée même si le ministre s’est montré plutôt froid face au projet des FSSEP en raison de son appartenance politique», a déclaré Jean-René Leblanc.

Une Assemblée générale de grève se tiendra le vendredi 27 mars, à 13h30, au Centre de l’activité physique et sportive (CAPS). Une possible grève à l’UQTR À l’heure où l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) lance un appel aux étudiants du Québec pour manifester contre les coupures dans les universités, plusieurs étudiants de l’UQTR ont rassemblé 106 signatures dans le but de convoquer une Assemblée générale de grève. Et c’est chose faite. Le 17 mars dernier, l’AGE UQTR a reçu une demande officielle de convocation pour une Assemblée générale de grève. Cette Assemblée se tiendra le vendredi 27 mars, à 13h30, au Centre de l’activité physique et sportive (CAPS). Néanmoins, d’après Jean-René Leblanc, la grève, si elle est adoptée, ne devrait durer que quelques jours. (A.B.)

AGE UQTR

Nouvelle élections générales Ce dimanche 22 mars, un conseil d’administration (C.A.) spécial de l’Association générale des étudiants avait lieu à la suite du retrait de quatre candidatures pour les élections générales du conseil exécutif de l’AGE UQTR. Il a donc été proposé au C.A. par le comité électoral de réorganiser de nouvelles élections générales pour les postes de vice-président aux affaires sociopolitiques et pour la présidence de l’association. La semaine dernière, le comité électoral de l’AGE UQTR annonçait lors d’une conférence de presse que quatre personnes aux élections générales avaient retiré leur candidature. Ce dimanche, le C.A. de l’AGE UQTR se réunissait spécialement pour prendre une décision quant au retrait de ces candidatures. Il a donc été proposé par Jérémie Gosselin, le directeur général du comité électoral, d’organiser de nouvelles élections générales au courant du mois d’avril dans le but d’être équitable. En effet, après les élections générales, toute personne souhaitant appliquer au sein du conseil exécutif de l’AGE UQTR doit se faire élire par le C.A. en élection partielle. Après un temps de discussion, la proposition d’organiser de nouvelles élections générales a donc été adoptée à majorité par le conseil d’administration.

Nouveau calendrier électoral À la suite de la proposition adoptée par le C.A., un nouveau calendrier électoral a donc été mis en place pour les nouvelles élections. Ainsi la période de mise en candidature pour les poste de président et de vice-président aux affaires sociopolitiques sera ouverte jusqu’aux 3 avril et la validation des candidature aura lieu le lendemain, le 4 avril. La campagne se déroulera du 13 au 23 avril prochain et le débat des candidats se fera le lundi 20 avril. Enfin, les résultats des élections auront lieu le 24 avril avant d’être entérinés par le conseil d’administration de l’AGE UQTR le 26 avril. (A.B.)

La main à la pâte de la semaine et les nouveaux élus seront connus sous peu. Je crois qu’il est inutile de rappeler l’importance de s’informer avant de faire ledit vote et aussi, surtout, d’exercer son droit. Je dis que la période des élections générales tire à sa fin, mais ce n’est pas tout à fait vrai. En effet, deux postes sont encore à pourvoir, soit celui de vice-président aux affaires sociopolitiques et celui de la présidence, l’un étant vacant au moment des élections et l’autre en raison d’une démission en cours de processus. Autre sujet à l’agenda de la politique étudiante cette semaine: une Assemblée générale spéciale pour un vote de grève. À en lire les commentaires sur la page Facebook de l’évènement, le débat risque d’être chaud. Reste à voir si tout le monde se

déplacera afin de faire valoir ses arguments vendredi prochain. L’AGE est appelée à réfléchir à l’ensemble des considérations qui touchent la communauté étudiante, à faire des choix et à passer à l’action. Si chercher des réponses unanimes est une tâche complexe autour d’une table, le défi que représente celle de considérer simultanément les intérêts de 11 000 étudiants est colossale. Soyons conscients que plus il y a d’étudiants qui exercent leur droit de vote, plus les actions plairont à la majorité. Peu importe les idées, la seule chose à redouter, je crois, est l’indifférence et l’impression que tout va se faire sans nous. Mettons la main à la pâte et soyons partie prenante des décisions qui nous touchent. Ah et, bonne lecture!


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ACTUALITÉS ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

L’AGE UQTR souffle ses 40 bougies ALICE BAUDRY Journaliste

Cette année 2015 marque les 40 ans de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR). Pour marquer cet anniversaire, plusieurs évènements seront organisés par le conseil exécutif à compter de ce mois-ci. C’est à la suite d’une grève générale du Syndicat des professeurs et dans un but de créer un réel pouvoir étudiant que le 19 mars 1975, les étudiants de l’UQTR se rassemblent en Assemblée générale et fondent l’AGE UQTR. L’idée maitresse de cette association est de former un syndicat étudiant. C’est dans le but de sauver la session, paralysée jusque-là par la grève des professeurs, que, le 26 mars 1975, ce nouveau regroupement occupe le Complexe sportif puis le pavillon Pierre-Boucher

de l’université, ce qui marquera sa première action militante. Cette action mènera à une entente de reconnaissance mutuelle et de coalition entre le Syndicat des professeurs et l’AGE UQTR. Deux ans plus tard, le gouvernement du Québec reconnait officiellement l’AGE UQTR comme une entité à part entière. Une première transformation de l’association se fait dans les années 1980 qui aboutira à un changement de ses statuts et règlements jugés déficients et à l’embauche du premier employé de l’AGE UQTR. Le 30 janvier 1989, l’AGE UQTR se fait alors reconnaître par le conseil d’administration de l’UQTR. La dernière restructuration de l’AGE aura lieu entre 2007 et 2009 afin d’harmoniser les règlements généraux et les politiques de l’association et pour répondre aux attentes des étudiants et à l’expansion de l’AGE UQTR.

40 ans plus tard… Dès sa fondation, l’AGE UQTR souhaitait mettre en place divers services pour les étudiants. Dans les premiers temps, un comptoir de photocopies est créé, un journal étudiant, puis un café, qui deviendra l’UTREK avant

COLLOQUE MULTIDISCIPLINAIRE DES CYCLES SUPÉRIEURS DE L’AGE UQTR

«Place aux savoirs et à l’innovation» C’est le 12 mars dernier que s’est tenue la 7e édition du Colloque multidisciplinaire des cycles supérieurs de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR). Organisé conjointement par le vice-président aux affaires académiques des cycles supérieurs, Karim Laroussi, et la Table ronde des cycles supérieurs (TRUCS), l’évènement avait pour thème «Place aux savoirs et à l’innovation». L’objectif de cette journée était d’amener les étudiants et les professeurs issus de divers programmes d’études à exposer le fruit de leurs travaux de recherche à la communauté universitaire. Aussi, la rencontre a débuté avec l’allocution de Sébastien Charles, Doyen de la recherche et de la création, qui a insisté sur l’importance de tenir de tels évènements afin de mettre en lumière les avancées considérables des étudiants et des chercheurs.

Un panel varié de présentations «Nous avons atteint notre objectif de 12 participants étudiants, représentant divers domaines d’études: génie, communication, orthophonie, lettres, etc.», souligne Karim Laroussi. Quant aux conférenciers, il s’agissait de Jacques P. Tremblay, chercheur au Centre Hospitalier de l’Université Laval, venu parler du développement de thérapies géniques pour les maladies héréditaires, ainsi que

de Hugues Leblond, professeur au Département d’anatomie à l’UQTR, et dont l’intervention portait sur la «blessure de la moelle épinière: récupération grâce à l’entrainement locomoteur».

Bilan mitigé «D’un point de vue organisationnel, tout s’est très bien déroulé. Ma seule déception concerne le peu d’auditoire, je m’attendais à un peu plus de monde. À l’avenir, il faudrait approcher plus de professeurs afin qu’ils incitent leurs étudiants à participer ou à assister à cet évènement académique», explique Laroussi. La journée s’est ensuite achevée par le «5 à 7 vins et fromages des cycles supérieurs». Il est important de souligner que la TRUCS a pour mission de promouvoir la discussion entre les étudiants de cycles supérieurs de différents programmes sur les enjeux et les problématiques inhérents aux cycles supérieurs. (C.C.) PHOTO: M. LORTIE

Le colloque était organisé par Karim Laroussi, de l’AGE UQTR, et la TRUCS.

de fermer ses portes, seront accessibles aux étudiants. Dans le milieu des années 1990, la Chasse Galerie voit le jour et sera 100% étudiante. Le local 1012 voit également le jour une dizaine d’années plus tard. L’été 2013 marque la fin de la construction du pavillon à la Vie étudiante (PaVÉ), qui sera uniquement dédié à la vie étudiante. S’ensuivra l’ouverture de la halte-garderie, Le P’tit Bacc, pour les membres de l’AGE ayant des enfants. Durant toutes ces années et pour rappeler son objectif premier, l’AGE UQTR se politise. D’abord en s’affiliant dans des associations nationales, puis par des actions militantes. Durant le printemps érable de 2012, l’AGE UQTR votera une première fois pour une journée de grève, puis peu de temps après pour une grève générale illimitée qui durera près d’une semaine. L’Association générale des étudiants de l’UQTR compte marquer son anniversaire tout au long de l’année, notamment au spectacle de la rentrée d’automne 2015. L’AGE UQTR est aujourd’hui, avec ses 10 500 membres, le plus important groupe jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

PHOTO: M. LORTIE

Mathieu Roy est l’actuel président de l’AGE UQTR.


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ACTUALITÉS

24 mars au 6 avril 2015

CÉRÉMONIE DISTINCTION

Célébrer l’excellence CHLOÉ CANO Journaliste

Le 19 mars dernier se tenait la cérémonie Distinction UQTR, au cours de laquelle neuf membres de la communauté universitaire ont été récompensés dans six catégories différentes. Les lauréats ont ainsi reçu un prix honorifique institutionnel. Leur portrait en quelques mots. «Je suis honorée de recevoir ce prix. C’est le summum de la reconnaissance pour l’implication.» Étudiante à la maitrise en loisir, culture et tourisme, Marie-Laurence Audet a obtenu le Prix vie étudiante. Jeune femme engagée, elle s’est impliquée à l’UQTR au sein du Groupe médias étudiants, à la Commission des études, à la radio campus CFOU 89,1 FM ainsi qu’à titre d’organisatrice pour UQTR en spectacle. Elle a œuvré bénévolement aux Jeux du Québec, agissant aussi comme conférencière pour l’Association québécoise du loisir municipal, comme animatrice de consultation publique et comme membre de divers jurys.

Prix d’excellence en enseignement Œuvrant dans les départements de lettres et communication sociale et de génie industriel, ainsi qu’à l’École internationale de français, Patricia Powers se distingue par sa capacité d’adaptation à ses diverses clientèles, sa connaissance de la matière enseignée et son ouverture d’esprit. Remarquable pédagogue, elle est grandement appréciée

de ses étudiants. Mettant ses talents de communicatrice au service de plusieurs évènements à l’UQTR, elle sait aussi faire profiter les étudiants de ses expériences professionnelles, reliées notamment au domaine culturel. Professeure au Département des sciences infirmières, Patricia Germain a également reçu un Prix d’excellence en enseignement. Qualifiée de professeure dévouée et de modèle de professionnalisme et d’humanisme par ses étudiants, elle est également appréciée pour son amour du métier d’infirmière et son enseignement enrichi par ses expériences de travail. Impliquant ses étudiants au sein de projets communautaires (ex. pédiatrie sociale), Mme Germain sait également susciter l’intérêt pour les études de cycles supérieurs. Enfin, récoltant de très hauts taux de satisfaction pour son enseignement, le professeur Laurent Turcot (Section histoire du Département des sciences humaines) amène ses étudiants à se dépasser avec rigueur et passion. Soucieux de se renouveler, il offre et développe un large éventail de cours, explorant des sujets novateurs. Son enseignement dynamique intègre systématiquement les nouvelles technologies. Il veille aussi à la vulgarisation de ses connaissances en partageant son expertise et ses analyses dans l’espace public.

Prix d’excellence en recherche Œuvrant au Centre de recherche sur les matériaux lignocellulosiques, le professeur Patrice Mangin (Département de génie chimique) est reconnu sur la scène mondiale pour son importante contribution scientifique dans les domaines de l’industrie des pâtes et papiers et des produits forestiers. Ardent promoteur de la coopération internationale, il a reçu plusieurs prix prestigieux de

grands organismes dans son secteur d’expertise. Il a notamment été titulaire de deux chaires et a dirigé plusieurs groupes de recherche, ici et en Europe.

Prix d’excellence en direction académique Reconnue pour la qualité de ses pratiques de gestion et son leadership, Martine Brousseau (professeure au Département d’ergothérapie) a participé notamment à la mise sur pied des programmes de baccalauréat et de maitrise en ergothérapie. Elle assume également la direction de son département et s’implique au sein de nombreux comités, à l’UQTR et jusque sur la scène internationale. Faisant preuve d’innovation et d’un sens de l’engagement exceptionnel, elle se soucie de soutenir ses collègues et les étudiants avec constance et dynamisme.

Éméritat Un Éméritat de l’UQTR a été attribué à Bohuslav V. Kokta, professeur associé au Département de génie chimique. Retraité depuis 2011, M. Kokta a mené une prolifique carrière à l’UQTR pendant plus de 40 ans. Il a notamment participé à la fondation du Centre de recherche en pâtes et papiers (devenu aujourd’hui le Centre de recherche sur les matériaux lignocellulosiques). Faisant figure de pionnier dans le domaine du génie chimique, il a obtenu plusieurs prix prestigieux pour son exceptionnelle contribution scientifique. Professeur associé au Département de psychologie, Marc Provost a également obtenu un Éméritat. Œuvrant à l’UQTR de 1976 à 2011, il a contribué de manière remarquable à l’avancement des connaissances sur le comportement des enfants et leur développement social. Son apport en

PHOTO: C. CANO

Marie-Laurence Audet a remporté le Prix vie étudiante pour son implication. enseignement est aussi indéniable, avec la réalisation d’une trentaine de cours reliés à la psychologie. Dans un souci constant de former des étudiants compétents, il s’est appliqué à bâtir chez eux une culture de la recherche, supervisant nombre de leurs travaux aux cycles supérieurs. Il s’est aussi engagé au sein de plusieurs instances et comités institutionnels de l’UQTR.

Médaille La Médaille de l’UQTR a été décernée au professeur André Bougaïeff, du Département de lettres et communication sociale. Figurant parmi les pionniers de l’UQTR, M. Bougaïeff est un ardent défenseur et promoteur de la langue française. Ses réalisations ont permis à d’innombrables étudiants et apprenants de bien connaitre et de comprendre cette langue. Utilisant depuis longtemps les technologies pour l’apprentissage du français et ses règles, il offre de nombreux sites Web conviviaux et efficaces, visités chaque jour par des milliers d’internautes de partout dans le monde.

PARTY F1

Quelques débordements sans gravité Le 26 février dernier avait lieu le Party F1 organisé par l’Association des étudiants en ingénierie de Trois-Rivières (ITR). Durant la soirée plusieurs incidents ont été rapportés aux organisateurs, à l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR) ainsi qu’aux Services aux étudiants (SAE). Lors du dernier Party F1, plusieurs incidents ont eu lieu durant la soirée. De plus, des rumeurs de plainte contre l’AGE UQTR s’étaient fait entendre dernièrement, chose démentie par le président, Mathieu Roy, qui assure qu’aucune plainte n’a été déposée à la suite de cette soirée. Parmi les plus importants incidents figure une bagarre qui aurait dégénéré dans le couloir entre la salle du 1012 et la Chasse Galerie. La police, le service de sécurité de la soirée ainsi que la

protection publique ont dû intervenir pour calmer les gens. Néanmoins, ITR juge que ce sont des évènements isolés. En effet, pour Philippe Howard, président d’ITR, «le F1 s’est très bien déroulé mis à part la bagarre». C’est aussi l’avis de Martin Lambert qui explique que ces débordements étaient des cas isolés et que généralement les évènements étudiants se déroulent sans encombre. Rappelons que le F1 est d’abord une soirée de financement pour les sous-activités d’ITR, telles que la Formule SAE, Aéro UQTR et le Baja UQTR. Le but de ces campagnes de financement est d’acheter des pièces et de pouvoir financer au maximum les projets étudiants en ingénierie de l’université. C’est l’une des raisons première pour lesquelles ITR organise des évènements durant l’année. Le Party F1 existe depuis de nombreuses années

maintenant et il y a un accord entre ITR et l’AGE UQTR à propos de l’alcool et de la location du 1012 et de la Chasse Galerie. C’est pourquoi l’association loue les deux salles au complet. Cet hiver, la bagarre qui a dégénéré dans le couloir a été gérée par la sécurité qui est intervenue et qui a réglé la situation. De plus, Philippe Howard souligne que toutes les personnes présentes lors de ces soirées ne sont pas forcement de l’université.

Le point de vue de l’université Pour ITR, il n’y a pas de problèmes avec les Services aux étudiants et le Service de la protection publique puisqu’ils travaillent en collaboration depuis les deux dernières années. Les étudiants écoutent leurs conseils et prennent les moyens pour que les évènements se déroulent le mieux possible. De son côté, les SAE expliquent que c’est la

première fois que des débordements de cette ampleur se produisaient et que leur rôle était de faire de la prévention et d’encadrer afin de limiter les problèmes, comme l’expliquait Martin Lambert. «On essaie de maximiser l’encadrement, c’est-à-dire qu’on va les encourager pour faire ces évènements, mais en même temps il faut poser des règles et qu’elles soient respectées.» Par exemple, les SAE préviennent la police pour dissuader les gens de prendre leur voiture quand ils ont trop bu, ils vont prévenir les taxis pour qu’ils soient plus présents sur le campus et il y a la présence de Tolérance Zéro. Quant au Service de la protection publique de l’université, elle intervient généralement lorsque les problèmes sont à l’extérieur du 1012 et de la Chasse Galerie, mais va tout de même se rendre sur les lieux pour prendre la température de l’évènement et intervenir en cas de problème majeur. (A.B.)


ACTUALITÉS

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Sébastien F. Guertin

HAPPENING MARKETING 2015

11 universités s’affrontent à l’UQTR Durant trois jours, du 20 au 22 mars, le campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a accueilli près de 400 étudiants provenant des facultés d’administration de 11 universités de l’Est du Canada pour la compétition Happening Marketing (HM). Retour sur cette 23e édition qui se déroulait sous le thème «Les fraternités». D’abord, il faut souligner la toute première participation de l’Université de Guelph, en Ontario. «Avec la venue de Guelph au Happening Marketing, nous sommes très fiers d’accueillir une onzième université dans la grande famille du HM. Ça démontre que notre compétition prend de l’ampleur d’année en année», fait valoir la présidente du comité organisateur du Happening Marketing 2015, Catherine Lefebvre, qui explique que cette édition s’est déroulée sans encombre. «Tout le comité est extrêmement fier du déroulement de la fin de semaine. Nos différents partenaires et les délégations nous on confirmé aussi qu’ils avaient apprécié leur expérience! C’est une expérience mémorable et on en gardera plusieurs bons souvenirs!»

Le Happening Marketing constitue la compétition interuniversitaire en marketing la plus importante de l’Est canadien. C’est l’école d’études commerciales HEC Montréal qui a remporté la compétition, suivie de John Molson School of Business de l’université Concordia. La troisième position a été accordée, à égalité, à Université Laval et l’École supérieure de Gestion de Université du Québec à Montréal (UQAM). L’Université du Québec à Trois-Rivières a terminé au 9e rang de la compétition.

Une manifestation éclectique Le Happening Marketing constitue la compétition interuniversitaire en marketing la plus importante de l’Est canadien. Ainsi, 11 délégations se sont affrontées lors de six épreuves: marketing stratégique, communication marketing intégrée, marketing web, marketing relationnel, marketing B2B (interentreprise), ainsi qu’un cas surprise. En nouveauté cette année, le cas marketing web remplaçait celui du marketing international. «Dans le cadre du volet sportif, nous avons

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PHOTO: COURTOISIE

Le Happening Marketing constitue la compétition interuniversitaire en marketing la plus importante de l’Est canadien. eu la chance d’avoir le support de la Fédération de crosse du Québec, tant au niveau du matériel que des ressources humaines», mentionne le vice-président au volet sportif, Gabriel St-Cyr. La Fédération de crosse du Québec a fourni le matériel aux universités, comme des crosses et des balles, pendant toute la préparation à l’évènement. De plus, des arbitres et un superviseur de l’association étaient sur place pour s’assurer de la qualité et du bon déroulement du tournoi.

Animation, relationnel et socialisation Plusieurs épreuves composaient le volet social de la compétition. D’abord, une équipe de quatre personnes par université avait dix minutes pour improviser un discours de vente incitant à intégrer leur université. Puis, un cas mêlant évènementiel, logistique et marketing a été remis aux participants. Ils avaient huit heures pour planifier la journée d’ouverture de l’université et ainsi monter un contrat clé en main pour ensuite le présenter aux juges durant dix minutes. Autre cas: les étudiants se sont vu remettre une pile de mémos (courriels, post-it, etc.), dans le but d’observer leur gestion organisationnelle des priorités. Enfin, les délégués ont eu à inventer une poignée de mains et à la communiquer au plus grand nombre de personnes possible. «L’idée du volet social est d’inciter les personnes à fraterniser et à communiquer, mais de manière ludique et académique», souligne Mathieu Gilbert, vice-président – social. Bien que la compétition oppose les différentes universités de l’est du Canada dans divers domaines, le comité organisateur souligne que le Happening Marketing a pour but principal de favoriser le réseautage ainsi que la fraternité entre les différents participants. (C.C.)

Éditorial ÉLECTIONS ET GRÈVE

La volonté de s’impliquer n’est pas quelque chose qui s’achète Un ami, étudiant à l’Université du Québec à Chicoutimi, me demandait récemment si on escomptait tomber en grève à l’UQTR. Ma réponse fut des plus brève: «LOL». C’est que, voyezvous, une grève, ça prend du temps et de la volonté pour la faire marcher. Particulièrement dans une université qui, historiquement, n’a connu qu’une seule grève générale illimitée. Or, temps et volonté sont deux choses qui commencent généralement à manquer aux élus vers le début mars à l’AGE UQTR. La raison? Les élections. En effet, ceux qui ne se présentent pas de nouveau se mettent à compter les jours d’ici la fin de leur mandat, alors que les autres s’occupent de la campagne elle-même. Il ne sera donc pas question de grève ici, mais bien des élections annuelles de l’AGE qui sont présentement en cours. En effet, ce qui semble être une ennuyante exigence bureaucratique est probablement le moment qui peut receler le plus de surprises pour les gens impliqués. Les élections peuvent effectivement amener leur lot de surprises. Parfois, un vétéran, croyant avoir sa réélection dans la poche, verra un inconnu lui damer le pion. D’autres fois, une personne sera élue, mais avec un taux si peu élevé que la chaise aura failli gagner. C’est bien sûr aussi le moment où ceux qui se sont plaints toute l’année de la gestion des dossiers, du manque de transparence et autres récriminations habituelles ont l’occasion de se présenter pour changer les choses. Devant le plébiscite, tous sont égaux à priori. D’ailleurs, le vote se faisant sur le portail, il s’agit probablement du moment où on sonde la plus grande variété d’étudiants sur le campus. Cela se pose en contraste avec les Assemblées générales qui, malgré toute la bonne volonté que l’on y met, n’attirent qu’une fraction des membres. Toujours pas très palpitant, direz-vous? Au moins l’auteur de ces lignes aura-t-il fait sa part pour tenter de valoriser le vote... Ces considérations épuisées, certaines choses sont très révélatrices de l’actualité dans ces élections. En effet, il est relativement comique de constater que, malgré que dans le reste du mouvement étudiant on commence à préparer une mobilisation de grande envergure contre les politiques d’austérité, personne n’a présenté sa candidature à la vice-présidence aux affaires sociopolitiques. Ce poste est justement, comme son nom l’indique, celui en charge de la mobilisation et de la direction des grèves et autres moyens

de pression. Le vide de candidat démontre bien comment, à l’UQTR, les revendications sociales sont une patate chaude que l’on a tendance à vouloir repousser sous le tapis, jusqu’à ce qu’elle ait mis le feu au reste de la bâtisse. Bien que très typique, cette situation est passablement déplorable. Bien que cela ne semble pas affecter grand monde au premier abord, l’AGE UQTR est reconnue dans le mouvement étudiant pour être l’association qui reste assise sur son derrière et qui ramasse les bénéfices des luttes auxquelles elle n’a pas participé. Il s’agit là d’une étiquette qui peut compliquer énormément les relations entre associations locales, bien que les rapprochements, discutés notamment dans l’éditorial précédent, semblent en démentir la gravité.

Monnayer l’implication Au grand dam de l’auteur de ces lignes, le comité électoral de cette année a cru bon d’inscrire le montant de la bourse d’implication remise aux officiers en échange de leur travail sur les affiches incitant la mise en candidature. Depuis toujours, cette pratique a été réprimée, et ce, pour une bonne raison: le but est d’attirer des candidats et candidates prêts et prêtes à s’impliquer à fond dans leurs fonctions, pas ceux qui cherchent simplement un complément à ce que le ministère leur verse en prêts et bourses. Surtout par les temps qui courent, l’AGE UQTR n’a aucunement besoin de rapaces qui sont seulement intéressés par la «paie» et qui négligeront leurs fonctions. L’idée ici est, bien entendu, de tenter de favoriser la participation. Est-ce une franche réussite? Tel que discuté plus haut, un poste a été incapable d’attirer un seul candidat et quatre autres ne sont brigués que par une seule personne (ainsi que la chaise évidemment). Cette idée, bien qu’elle parte d’une intention louable, a néanmoins le défaut de contribuer à monnayer l’implication. En effet, personne ne fait carrière à l’AGE; il s’agit de prendre un an (ou plus) de ses études pour s’impliquer pour la communauté universitaire. En échange, on reçoit des expériences hors du commun et une certaine fierté du travail bien accompli. Considérer la bourse d’officier comme un salaire de la sorte, comme la récompense plutôt que comme le moyen de l’implication, revient à rien de moins que profaner le sens de l’implication étudiante.


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24 mars au 6 avril 2015

LA SEMAINE CERVEAU EN TÊTE

L’UQTR participe en offrant quatre conférences LYSANNE MARSEILLE Journaliste

Saviez-vous que notre cerveau a la même structure que celui des autres mammifères? Saviez-vous aussi qu’il est également celui dont la taille relative par rapport au reste du corps est devenue la plus grande au cours de l’évolution? Dans cet ordre d’idées, et dans le cadre de la semaine Cerveau en Tête, quatre professeurs-chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières se sont penchés sur le dossier du 16 au 19 mars derniers. Tous issus de domaines variés, les conférenciers avaient les mêmes buts: présenter leurs recherches et les nouveaux développements concernant le cerveau humain. Cette semaine se déroulant en fait jusqu’au 22 mars n’émane pas d’une initiative de l’UQTR. La semaine Cerveau en Tête est en fait une campagne de promotion mondiale qui a comme but de sensibiliser le public par rapport aux avancements quant à la recherche sur le cerveau humain. C’est en 1996 par Dana Alliance for Brain Initiatives, que l’ambition d’un tel évènement a démarré. Aujourd’hui, on peut compter de nombreux partenaires issus du milieu gouvernemental, universitaire et même hospitalier qui s’associent à cet évènement d’envergure.

De la bouche au nez Pour démarrer le bal, Anaïs Deleuze, orthophoniste et chargée de cours au Département d’orthophonie de l’université, était conférencière. Cette dernière a parlé des causes et conséquences d’un accident vasculaire cérébral (AVC) sur les hémisphères gauches et droits du cerveau. Elle s’est notamment attardée aux effets qu’un tel accident a sur le langage. En terminant, elle a proposé au public quelques conseils et ressources pour bien communiquer avec une personne souffrant d’aphasie, qui est en fait la conséquence la plus importante de l’AVC.

L’assistance a pu passer de la bouche au nez le mardi soir 17 mars. Johannes Frasnelli, professeur au Département d’anatomie, offrait une conférence portant sur la perte de l’odorat. Ce genre de perte engendre plusieurs répercussions sur la vie sociale et affective des gens atteints. En comprendre les enjeux est donc primordial.

La semaine Cerveau en Tête est une campagne de promotion mondiale qui a comme but de sensibiliser le public par rapport aux avancements quant à la recherche sur le cerveau humain. Le Département de psychologie bien représenté Les deux soirs suivants, soit le mercredi et le jeudi soir, ce sont deux professeurs du Département de psychologie qui présentaient leurs recherches. Le mercredi, Christian Joyal a traité de l’utilisation des neurosciences dans l’évaluation du risque en criminalité. Dans cette mesure, la conférence avait pour but de présenter les recherches issues de la collaboration entre plusieurs institutions, notamment le Groupe de recherche en cognition, neurosciences, affect et comportement de l’UQTR, le Centre de recherche de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal et finalement, le Centre international de criminologie comparée. Pour clore la semaine de conférences, Louis De Beaumont, qui vient tout juste d’obtenir sa propre chaire de recherche en neurobiologie du traumatisme craniocérébral léger, a présenté ses recherches portant sur les commotions cérébrales. À l’aide de ses travaux, qui font partie des dix découvertes de l’année Québec Science, il a proposé au public définitions, réflexions et pistes de solutions quant à ce type de traumatisme qui a souvent des conséquences insoupçonnées pour la personne affligée.

6E ÉDITION DU COLLOQUE DES ÉTUDIANTS DE PREMIER CYCLE EN HISTOIRE

L’histoire des révolutions au cœur des réflexions de la journée PHOTO: L. MARSEILLE

Colloque annuel de premier cycle en histoire.

Le 20 mars dernier au pavillon PierreBoucher de l’Université du Québec à Trois-Rivières avait lieu la sixième édition du colloque des étudiants de premier cycle en histoire. Plus de cinquante personnes se sont présentées et six conférences, animées par des étudiants et des professeurs-chercheurs, ont eu lieu. Cette journée ouverte à tous avait comme but d’encourager les échanges, de faire état d’aspects particuliers de la connaissance historique et de permettre aux étudiants du domaine de prendre contact avec des professionnels du milieu culturel et historique.

Plusieurs thèmes abordés Sur le thème «Histoire des révolutions: réflexions sur le phénomène historique», les six conférences portaient sur des sujets variés et accessibles. Quatre des six présentations étaient réalisées par des étudiants de premier cycle, notamment, Raphaël Borcard, Amy Cournoyer, Nicolas Lelièvre et Sarah Lapré, et deux par des enseignants du Département d’histoire de l’UQTR, soit Laurent Turcot et Jenny Brun. Les sujets étaient si diversifiés qu’ils s’étendaient de la Révolution française en jeu vidéo jusqu’à l’évolution du

féminisme au Québec par le biais d’une étude sur la pilule contraceptive. Outre le fait de présenter des données de recherche, la journée a permis de comprendre les enjeux de la profession d’historien. Comme le mentionne Laurent Turcot, professeur-chercheur, «l’intérêt de l’historien est de trouver des sources et ensuite de tenter de leur trouver un sens». Dans cet ordre d’idées, les avenues des études et de la recherche en histoire sont plus profondes qu’on peut le croire à priori.

«L’intérêt de l’historien est de trouver des sources et ensuite de tenter de leur trouver un sens.» — Laurent Turcot, professeur L’organisateur de l’évènement et étudiant en histoire, Jason Rivest, souligne: «nous sommes bien heureux cette année, car après seulement une conférence, nous avons atteint le nombre d’inscriptions de la journée entière de l’année dernière!» Également, Jean-François Veilleux, étudiant au deuxième cycle, a profité de l’occasion pour souligner la sortie de son livre Les Patriotes de 1837-38 en Mauricie et au Centre-du-Québec. (L.M.)


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LES JOURNÉES MULTICULTURELLES

Une célébration de la diversité culturelle ÉLISE LEFRANÇOIS Journaliste

Du 10 au 12 mars derniers avaient lieu, dans le Hall Gilles-Boulet de l’Université du Québec à Trois-Rivières, les Journées multiculturelles de l’UQTR, présentées par COMPLICE, le Comité multiculturel pour la promotion de l’intégration et la coopération entre étudiant(e)s. Les kiosques de huit communautés d’étudiants du campus, soit le Cameroun, le Togo, la Côte-d’Ivoire, le Maghreb, la France et les Outre-mer, le Sénégal et le Congo, ont donc fait étalage de ces cultures en en présentant des habits traditionnels, des mets typiques, des aliments et épices, de la monnaie et bien d’autres objets et reliques. Les intéressés à connaitre davantage les différentes cultures qui campent au sein du campus ont donc pu se promener à travers les kiosques colorés et poser des questions aux représentants. Ceux-ci étaient tout sourires à l’idée de partager la culture de leur pays et répondaient avec plaisir aux interrogations des visiteurs.

PHOTO: É. LEFRANÇOIS

Une représentante du Maroc, Alhassania Khouiyi, tatouait les étudiants au henné.

Les passants ont entre autres pu apprendre les différences culturelles entre le Congo-Brazzaville et le Congo-Kinshas ou encore que le rhum de la Guadeloupe, Rhum Bologne, est reconnu mondialement et qu’il est fabriqué à partir de cannes à sucre ou bien que la monnaie officielle du Togo est le franc CFA, par exemple. Lors de la dernière journée, soit le jeudi 12 mars, les étudiants ont eu le bonheur d’avoir droit à un tatouage au henné au kiosque du Maghreb, réalisé par une étudiante qui représentait le Maroc. Ce moment a d’ailleurs été l’un des plus forts de la semaine et a bien souligné le retour du Maghreb aux Journées multiculturelles après quatre années d’absence. Les visiteurs étaient également conviés à voter pour le meilleur kiosque et c’est finalement le Cameroun qui a remporté les honneurs avec son stand des plus coloré. La France, qui participait pour la première fois à l’évènement, a quant à elle promis de se rattraper l’an prochain afin de bonifier la présentation de son kiosque.

L’importance du partage des valeurs Un sentiment de découverte et d’ouverture pouvait réellement se faire ressentir tout au long des Journées multiculturelles où les échanges et la fraternité étaient mis à l’honneur. Guy Ayissi Eyebe, membre du comité COMPLICE, se disait également «très content» du déroulement des activités. Celui-ci souligne d’ailleurs à quel point de telles journées de célébration du multiculturalisme à l’UQTR sont bénéfiques pour la communauté universitaire afin que celle-ci «se rende compte de la richesse que les communautés [culturelles] peuvent lui apporter». «Nous sommes loin de chez nous et voici ce que l’on veut apporter dans votre société», explique-t-il lorsqu’il mentionne que ces Journées multiculturelles sont en fait une «vitrine de la culture» présente au campus et qu’elle est nécessaire afin d’obtenir un mélange de valeurs entre les

JOURNÉE CARRIÈRE 2015

Plus de 600 visiteurs Le mardi 17 mars dernier avait lieu la Journée carrière au Centre de l’activité physique et sportive (CAPS) LéopoldGagnon de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Les kiosques de 73 entreprises issues de milieux professionnels variés étaient présents de 11h à 16h. Les étudiants désireux d’approfondir leurs connaissances sur le marché du travail en lien avec leur domaine d’expertise avaient à leur disposition une sélection d’entreprises qui collaient aux différents programmes offerts par l’université tels que le domaine de la santé et des sciences administratives, par exemple. Lors de cette journée, les étudiants avaient l’occasion de se bâtir un réseau de contacts avec de futurs employeurs, en plus de faire valoir leur candidature auprès d’entreprises diverses que ce soit pour un milieu de stage, un emploi d’été ou un emploi à temps plein. Organisatrice de la journée et conseillère en information professionnelle à l’UQTR, Marie

St-Hilaire explique que la journée s’est déroulée «comme un charme» et que «l’ambiance était à la fête, malgré la température». «Les exposants ont donné de très bons commentaires», indique-t-elle, heureuse du déroulement des activités qui a été «au-delà des attentes fixées», et ce, avec la présence de 658 visiteurs alors que l’organisation s’attendait à en dénombrer seulement 600.

Contexte économique difficile C’est dans un contexte économique précaire, particulièrement pour la Mauricie, que la Journée carrière avait pour mandat de faire briller les entreprises répondant aux attentes et aux aptitudes des étudiants plus que motivés à pénétrer le marché du travail. «Ils doivent se montrer créatifs, miser sur leur professionnalisme et tenter de se démarquer du lot», explique Mme St-Hilaire au sujet des mesures que les étudiants doivent appliquer afin de réussir à faire leur place dans le marché du travail d’aujourd’hui, et ce, «que ce soit dans les régions ou dans les grands centres», précise-t-elle. (É.L.)

communautés et d’ainsi «briser la glace» entre le Québec et les pays visiteurs. Guy Ayissi Eyebe et le comité COMPLICE espèrent qu’il y aura, au cours des prochaines années, une «plus grande mobilisation de ceux qui ne se sont pas représentés» afin de témoigner encore davantage de la diversité culturelle de l’UQTR, qui compte plus d’une soixantaine de pays.

PHOTO: M. LORTIE

Une nouveauté cette année Lors de la journée de clôture des Journées multiculturelles, un tournoi de poolball a été organisé pour la toute première fois par COMPLICE afin d’unir les différentes communautés présentes durant la semaine lors d’une compétition amicale. Le poolball est un jeu qui combine le billard avec le soccer. Il se joue avec les pieds sur une table de billard géante et est surtout centré sur le divertissement plutôt que sur de réelles habiletés physiques. C’est la rectrice Nadia Ghazzali qui a donné le coup d’envoi du tournoi et COMPLICE en était d’ailleurs «très honoré», comme l’explique Guy Ayissi Eyebe. L’équipe du comité COMPLICE a terminé grand vainqueur contre l’équipe de la France.

Les étudiants pouvaient s’informer sur les différentes communautés culturelles de l’UQTR.

Les étudiants intéressés à participer au Gala des 5 Continents qui aura lieu le 11 avril prochain peuvent contacter Alhassania Khouiyi (alhassania.khouiyi@uqtr.ca) pour l’achat de billet.


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LA RECHERCHE À L’UQTR

Les parcs intergénérationnels au Québec ÉLISE LEFRANÇOIS Journaliste

Étudiante à la maitrise en loisir, culture et tourisme à l’Université du Québec à Trois-Rivières, Estelle Nauroy est une jeune femme pleine d’ambition qui souhaite approfondir les recherches sur les parcs intergénérationnels et, plus précisément, sur le lien social que ceux-ci créent entre les utilisateurs issus de différentes générations à travers ses aménagements récréosportifs. C’est à l’aide d’entrevues réalisées avec le

public et de la rédaction d’un essai qu’Estelle espère faire la lumière sur ce sujet encore peu exploité par la communauté scientifique.

espaces dédiés à l’ensemble des générations permettent-elles de développer des relations intergénérationnelles?», s’est-elle alors questionnée.

C’est d’abord en trouvant des articles de journaux portant sur la valorisation des parcs intergénérationnels au Québec qu’Estelle s’est «naïvement posé des questions», comme elle le décrit elle-même, sur ce qu’implique exactement le terme intergénérationnel. Elle ne savait dire s’il sous-entendait directement la création d’une relation entre les générations qui fréquentent le parc ou si ce terme désignait plutôt la présence de modules multigénérationnels dans un même espace public. «La cohabitation et la proximité de différents

Un sujet encore peu exploité Après avoir réalisé que ce sujet soulevait chez elle plusieurs interrogations, Estelle a entrepris des démarches afin de voir si différentes recherches sur le sujet avaient été effectuées dans la communauté scientifique et ainsi approfondir ses connaissances sur la question. Malheureusement, la jeune étudiante s’est vite aperçu que l’information scientifique était «inexistante» et c’est précisément cela qui l’a «poussée à creuser» et à en faire son sujet de maitrise comme elle l’explique. Ses recherches vont donc permettre à la communauté d’avoir accès à de nouvelles connaissances sur l’aménagement intergénérationnel ainsi que sur le lien qu’un individu peut avoir avec un parc. Estelle Nauroy mentionne également que ses conclusions pourront être bénéfiques pour les concepteurs et les urbanistes afin «d’identifier les limites et les faiblesses de leurs aménagements dans l’objectif de création de liens sociaux». Ses découvertes amèneront une nouvelle perspective socioaffective à prendre en considération lors de la planification et de l’aménagement d’espaces publics intergénérationnels. Ciblant davantage son étude sur le parc Michel-Chartrand à Longueuil, Estelle a collecté, à l’automne 2014, plusieurs données de type qualitatives auprès d’un public âgé de 22 à 85 ans ainsi qu’auprès d’agents municipaux de la Ville de Longueuil.

Son expérience à la maitrise Originaire d’Angoulême en France, Estelle Nauroy mentionne avec humour que ce sont ses amis québécois qui l’ont «séduite» lors de son échange étudiant à l’automne 2012 et que c’est ce qui l’a motivée à poursuivre sa maitrise en loisir, culture et tourisme à l’UQTR. Elle explique aussi combien elle a apprécié la «rencontre des

PHOTO: COURTOISIE

Estelle Nauroy, étudiante à la maitrise en loisir, culture et tourisme, concentre ses recherches sur les parcs intergénérationnels et la création de liens entre les individus. enseignants du département et la convivialité du campus» lors de cet échange étudiant. L’étudiante qualifie son expérience à la maitrise comme une «aventure humaine» et décrit sa façon d’aborder l’expérience comme s’effectuant principalement à l’intérieur de soi. Son plus grand obstacle est «elle-même», comme elle l’explique, car elle se remet constamment en question. Toutefois, le doute et les angoisses en valent la chandelle, car elle mentionne combien la maitrise lui permet d’acquérir des opportunités «tant au niveau du réseau, que du partage de connaissances et de compétences». L’étudiante explique que le fait d’avoir passé en entrevue les participants de son étude durant 20 à 60 minutes lui a permis de développer ses «techniques d’intervieweuse et de jeune chercheuse». Elle mentionne également que sa recherche lui a été bénéfique au terme de «nouvelles rencontres». Elle est aujourd’hui reconnaissante des amitiés qu’elle a pu créer grâce à la maitrise et qui l’aident à s’épanouir dans cette expérience des plus formatrice.

COUPE DES ASSOCIATIONS: ACTIVITÉ SPÉCIALE

Rallye pour les 40 ans de l’AGE Dans le cadre de la Coupe des associations, l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR) organisait un rallye spécial sur le campus de l’université. Cela marquait aussi le 40e anniversaire de l’AGE UQTR et permettait à tous les membres, que ce soit l’exécutif ou non, de participer et de découvrir des coins inexplorés de leur campus universitaire. Le déroulement était bien simple: chaque équipe composée d’au moins cinq membres d’une association se voyait remettre une feuille avec des descriptions de lieux. Ils devaient alors trouver une enveloppe qui était dissimulée à cet endroit précis et répondre à une question ainsi qu’à une énigme. Toutefois, certains lieux n’existaient plus où avaient changé d’emplacement avec les années, ce qui rendait les choses un peu plus difficile. C’est de cette façon que certains étudiants ont pu découvrir l’emplacement des anciens locaux d’associations, de la Chasse Galerie, de la Galerie r3 et encore plus.

Les questions étaient en lien avec l’AGE UQTR, que ce soit avec les services offerts ou alors l’historique de l’association. C’est la vice-présidente aux affaires socioculturelles, Myriam Beauchamp, en collaboration avec la vice-présidente aux communications, Cathy Simon, ainsi que le conseiller à l’exécutif, Frédérik Borel, qui a travaillé pour créer le concept du rallye campus. Seulement quatre associations ont participé à cette activité, et les résultats ont été dévoilés le lendemain par le biais de la page Facebook de la Coupe des associations. C’est l’Association des étudiants en ergothérapie qui est arrivée en première place, suivie de celle de loisir, culture et tourisme et des étudiants en géographie en troisième position. Les trois programmes se sont respectivement mérité 25, 20 et 15 points en plus de bons d’achats dans différents commerces de la ville de Trois-Rivières. Les prochaines activités qui sont organisées en lien avec la Coupe des associations sont le déneigement de la terrasse de la Chasse Galerie ainsi que le Rallye des associations. (C.F.)


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ANCIENS ÉTUDIANTS: QUE SONT-ILS DEVENUS?

Né pour planifier, organiser et analyser PHOTO: L. MARSEILLE

L’ACTUALITÉ DÉMYSTIFIÉE

Trois-Rivières ou le phénix qui renait de ses cendres MARIEODILE RICHARD Chroniqueuse

À la relecture de mes cinq dernières chroniques, une évidence m’a sauté au visage: la politique québécoise y prend une place beaucoup trop importante. Pire encore, le pessimisme y règne en maitre.

Mathieu Y. Bellemare, bachelier en mathématiques et informatique de l’UQTR, travaille sur plusieurs projets.

Après avoir organisé une compétition de sports extrêmes à 15 ans, Mathieu Yergeau-Bellemare a eu la piqure entrepreneuriale. Cet intérêt précoce montre que ce dernier n’a pas froid aux yeux. Récipiendaire du prix Coup de cœur aux OCTAS de 2012 pour son projet Livres Étudiant. com, et de plusieurs autres bourses au courant de son parcours scolaire, Mathieu n’a pas cessé d’avancer depuis sa sortie de l’université. Fonceur, Mathieu n’a pas peur des défis. Après avoir terminé une technique en informatique au Cégep de Trois-Rivières, Mathieu a entrepris le baccalauréat en mathématiques et informatique à l’Université du Québec à Trois-Rivières et l’a complété en seulement deux ans, grâce à la passerelle DEC-BAC. Être analyste en informatique était son but premier en étudiant dans ce domaine, toutefois plusieurs autres projets l’ont amené à considérer qu’il était capable d’en faire plus. Après la création de Livres Étudiant, considérant le sérieux du projet de Mathieu, l’UQTR lui a offert une bourse pour qu’il puisse participer aux OCTAS de 2012. Ils ne se sont pas trompés puisque pour la première fois, l’UQTR a gagné un prix à ce concours. Ceci ne fut que le début d’une succession de bons coups pour Mathieu. Il a ensuite gagné la bourse d’entrepreneur de Desjardins ainsi que la bourse NuAge-B donnant toutes les ressources nécessaires pour démarrer sa compagnie (bureau à Montréal, frais juridiques, secrétaire, lignes de téléphone, etc.).

D’une pierre trois coups Ambitieux et motivé, Mathieu travaille sur plusieurs projets pour le moment. «La maison va se payer plus vite comme ça», dit-il en riant. Il travaille à temps complet pour une compagnie nommée Epsilia et à temps partiel, à son compte, pour LivresÉtudiant.com puis comme pigiste, à la création de sites web pour des particuliers. La compagnie pour laquelle il travaille a comme mission de développer des systèmes

de traçabilité de produits agroalimentaires et de logistique pour son expédition et son transport. «Ma job me présente beaucoup de défis, ça bouge, ce n’est jamais pareil. L’entreprise évolue vite, c’est ce qui rend ça le fun. C’est entrainant et motivant aussi!» Ce qu’il aime aussi pardessus tout, que ce soit pour la compagnie ou à son compte, c’est de rendre un produit pour un client. En d’autres mots, de voir que ce qu’il a mis au point plait physiquement au client.

«Ma job me présente beaucoup de défis, ça bouge, ce n’est jamais pareil. L’entreprise évolue vite, c’est ce qui rend ça le fun. C’est entrainant et motivant aussi!» Une idée novatrice: Livresétudiant.com L’idée de créer Livres Étudiant lui est venue tout bonnement en regardant tous les livres qu’il avait accumulés depuis le cégep. Considérant qu’il savait comment configurer et entretenir un site web, il s’est dit «pourquoi ne pas vendre mes livres moi-même sur internet?». Ce service, qui gagne à être connu, propose un fonctionnement gratuit aux utilisateurs. Avec plus de 10 000 visites par session, 15 000 livres, 2700 utilisateurs dans neuf régions du Québec, le concept est simple. S’inscrire au site donne accès à cette banque de livres, soit pour vendre ou pour acheter. En cliquant sur un livre dont une personne a besoin, les informations de celle-ci sont transmises au vendeur, qui peut ensuite entrer en contact avec l’acheteur potentiel. Bien qu’il ne soit plus aux études, Mathieu tient à ce projet: «J’y crois [à Livres Étudiant]. La journée où je vais arrêter d’y croire, je vais arrêter de l’entretenir». «Je suis fier de voir où j’en suis à mon âge», remarque-t-il. Les objectifs sont ce qui le motive. Son but ultime serait de devenir gestionnaire de projets. Il va sans dire que s’il continue comme ça, ce ne sera qu’une question de temps avant qu’il le devienne. (L.M.)

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Histoire de pallier le négativisme qui semble activer mes dix doigts, j’ai décidé de vous proposer (pour la forme, vous n’avez pas vraiment le choix) une chronique qui explique en quoi, contrairement à ce que les rumeurs populaires tendent à faire croire, le centre-ville de Trois-Rivières n’est pas mort. La source de cette croyance Différents commerces ont effectivement fermé leurs portes ces dernières années à Trois-Rivières. On peut penser, tout récemment, au Belley’s Billard & Lounge qui a dû mettre définitivement la clé dans la porte après sept ans de cocktails et de parties de billard. N’allez pas croire, toutefois, qu’il n’y a pas eu de signes avant-coureurs. La clientèle avait diminué de façon draconienne ces deux dernières années et des coupures de postes avaient dû suivre. On peut aussi penser au Bar l’Embuscade qui a fermé ses portes le 31 décembre dernier, comme à son habitude, mais qui ne les a plus jamais ouvertes après la période creuse de l’hiver. Il est important de prendre conscience, toutefois, que l’hiver est une période difficile pour n’importe quel commerce. La période des fêtes coute cher et la vie culturelle du mois de janvier s’en ressent invariablement.

La solution est dans l’innovation Des commerces ferment et d’autres ouvrent. Au plus fort la poche. C’est la loi universelle de l’entrepreneuriat et dans ce cas-ci, la poche est pleine de billets de banque et le plus fort est le commerce qui parvient à plaire à une clientèle qui change au gré des générations. Vous n’avez pas à marcher longtemps au centre-ville de Trois-Rivières pour constater que certains commerces sont toujours pleins à craquer, alors que d’autres peinent à rester occupés les soirs de fin de semaine. La chance n’a rien à y voir. Dans le cas présent, les commerces qui réussissent bien ont surtout su cerner les gouts et envies des Trifluviens avides de nouveauté. Voici donc, en rafale, une liste non exhaustive des incontournables de Trois-Rivières.

Le Sushizo Des restaurants de sushis, on peut en trouver à tous les coins de rue, me direz-vous. Et vous aurez raison. Il n’en demeure pas moins, toutefois, qu’un restaurant de sushis qui se voit dans l’obligation de refuser des clients le mardi mérite d’être applaudi.

Ce n’est un secret pour personne qu’un repas dans un restaurant de sushis coute cher. Toutefois, la possibilité d’apporter sa propre bouteille de vin diminue considérablement la facture. Qui plus est, les Mardis z’o sushi du Sushizo proposent une gamme de makis choix du chef à 1.25$ le morceau.

Archibald Microbrasserie D’entrée de jeu, je dois avouer que cette microbrasserie est loin de compter parmi mes favorites. Toutefois, le commerce est arrivé à Trois-Rivières pile au moment où la clientèle trifluvienne ressentait un urgent besoin de nouveauté. De la bière tout à fait acceptable et un menu style bistrot chic sont à la disposition de quiconque foulera l’entrée de l’Archibald. Si la musique y est parfois un iota (ou deux) trop forte, ce genre d’ambiance répond clairement à un besoin qui était bel et bien présent chez la clientèle de la nouvelle génération: un endroit un peu trendy où la bière ne surprend pas trop les papilles gustatives.

Le Temps d’une Pinte Ne m’accusez pas tout de suite de manquer d’originalité en vous présentant une seconde microbrasserie. À l’inverse de l’Archibald, Le Temps d’une Pinte est un commerce chaleureux à l’ambiance décontractée. Encore une fois, le bistrot propose une gamme de produits houblonnés qui saura plaire aux plus sélectifs d’entre nous. Là où le commerce innove réellement, toutefois, c’est dans son menu où les produits frais et locaux sont à l’honneur. Une carte toute simple changeant au fil du jour est à la disposition de la clientèle et le menu à l’ardoise se réinvente de façon hebdomadaire.

Le Pot Pour avoir déjà eu la chance de gouter à ses ingénieux cocktails à deux reprises, permettez-moi d’affirmer que le Pot deviendra rapidement un incontournable à Trois-Rivières. Les employés y amalgament savamment les saveurs de façon à proposer une carte de mélanges audacieux. Pour les plus mâles d’entre nous, une carte de bières en fût et embouteillées est aussi disponible. Qui plus est, le bonheur de nos papilles ne s’arrête pas là, puisque le commerce a annoncé sur sa page Facebook qu’un menu nourriture est désormais disponible. Sachant que le Buck Traiteur en est responsable et que je n’ai jamais été déçue par mes diners sur le pouce de la Chasse Galerie, je suis persuadée que l’expérience culinaire du Pot sera tout aussi enrichissante. Des nouveautés ne cessent d’apparaitre au centre-ville, pour le plus grand bonheur des Trifluviens. D’ailleurs, n’oublions pas que Le Bureau de poste ouvrira bientôt ses portes. Gageons qu’un menu à 4.95$ saura plaire à une clientèle étudiante, certes, mais aussi à une clientèle qui voit le budget familial se resserrer à chaque nouvelle annonce gouvernementale.


10 Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOCIÉTÉ ENTRE LES DEUX PÔLES

Est-il possible de transmettre la capacité d’accepter? KEVIN GAUDREAULT Chroniqueur

Préparation à la vie, naissance, apprentissages, réalisations, reproduction, transmission, vieillissement, mort… l’acceptation implique l’ouverture de l’humain à tolérer certains affects de son expérience, à vivre différents évènements et à accueillir des situations plus ou moins complexes. Quelques choses sont généralement plus difficiles à accepter pour certaines personnes, lorsqu’elles vont dans le sens inverse de ce que qui est toléré dans les valeurs d’une société. Elles peuvent aussi être moins évidentes à accepter lorsqu’elles touchent directement la personne dans son intégrité et qu’elles ne vont pas dans le sens de ses élans intérieurs. Malgré un environnement difficile, il existe certaines personnes qui ont une plus grande capacité à faire face à l’adversité. Cela peut s’expliquer par les traits de caractère innés et une forte résilience. La capacité d’accepter est une combinaison de traits innés et acquis. Toutefois, voici une caricature de deux extrêmes qui

pourraient démontrer les limites de l’acceptation saine. D’un côté, pensez à une personne qui accepte tout, sans vraiment tenir compte de ses besoins réels et de ses propres désirs. Quelqu’un peut adopter ceci par exemple pour faire passer l’autre en priorité et s’oublier comme personne, ne pas risquer de déplaire, ne pas compliquer les choses à première vue, ou faire comme les autres pour avoir la sympathie et en croyant «ne pas avoir de problèmes» en agissant ainsi. Ces exemples ont quelque chose en commun: l’acceptation excessive ou «aveugle» ne soutient pas le respect de la personne envers elle-même et ne va pas dans le sens de ses motivations profondes ou de ses élans de créativité. Une acceptation saine doit être nourrissante et satisfaisante pour l’épanouissement personnel. Dans le cas inverse, la vie devient un combat perpétuel face aux injustices perçues. L’autre extrême opposé est de ne rien accepter ou de très peu accepter les choses. Le résultat peut être le même, car cela signifie de se couper d’un large éventail d’expériences incontournables de la vie: les offres d’aide d’autrui, les deuils inévitables, les échecs, etc. Comme pour l’autre extrême, le refus total d’accepter les situations semble peu satisfaisant intérieurement et alimente des combats continuels avec l’environnement. Dans les deux cas, il y a le même phénomène: un manque de respect et d’écoute

envers soi. Il peut alors sembler difficile d’accepter ce qui se passe dans le monde extérieur, lorsque ce qui se produit à l’intérieur est intolérable à la base. Dans la vie professionnelle, l’acceptation consiste par exemple à tolérer les exigences d’une carrière choisie ainsi que ses sacrifices. Si une personne occupe un poste dans la communication, elle peut avoir comme responsabilité d’être capable d’accepter ses implications lorsqu’elle donne des services à la clientèle, et de rendre les gens à l’aise lorsqu’elle est sollicitée. De la même façon qu’un agent de sécurité doit réaliser qu’il «ne peut pas contrôler tout le monde». Toutefois, comment peut-on développer la capacité d’accepter les choses? L’acceptation saine peut se transmettre par l’éducation et l’influence d’autrui. Elle est favorisée par les soins satisfaisants du bébé de 0 à 2 ans. Les soins satisfaisants ne résident pas dans l’exagération de la présence de la figure d’attachement. Il s’agit de la capacité de cette figure nourrissante de répondre adéquatement aux besoins affectifs. Il est normal de laisser à l’enfant des moments où il ne sera pas en contact physique, pour qu’il apprenne à se différencier des autres. C’est aussi à ce moment qu’il apprendra à tolérer le manque à un certain degré, mais surtout sans exagération. Toutefois, il est très bénéfique pour l’être humain en bas âge d’avoir généralement accès

à une figure d’attachement chaleureuse et que cette dernière lui transmette la confiance en l’autre, en répondant clairement à ses besoins affectifs (ex: bercer, coller, allaiter, etc.). De cette manière, il pourra aller vers ses premiers gestes d’autonomie et de propreté vers l’âge d’environ 2 ans. Il aura intériorisé une confiance suffisante de la part de la figure d’attachement, et pourra se permettre de se lancer dans le monde sans trop regarder souvent derrière lui. Ensuite, l’éducation du jeune enfant de 3 à 5 ans dépend aussi des personnes autour de lui: parents, fratrie, parenté, amis, voisinage, enseignants, gardiennes, etc. L’exemple sur autrui et les propos peuvent avoir une influence sur l’enfant (ex: jugements et préjugés). L’acceptation de la part d’une figure parentale (réelle ou substitut) vis-à-vis l’expression des paroles et émotions d’un jeune enfant pourra aider ce dernier à mieux s’accepter lui-même et à sentir que ce qu’il vit est acceptable aux yeux des autres. Nous pouvons suggérer aussi qu’à partir de cela, il sera davantage possible pour cette personne à l’âge adulte d’accepter elle-même l’incertitude, les différences, les critiques et les insatisfactions. À partir de 4-5 ans, une demande est exigée envers l’enfant, au parent de sexe opposé. Celle-ci est d’accepter lui-même le deuil d’une relation d’amour qui n’est plus exclusive avec son enfant et de l’encourager à aller vers les autres afin de s’épanouir comme individu dans la société.

n’est partie, tu es simplement moins organisé. Amen.» (émission diffusée le 1er juin 2005).

Et s’il y avait quelque chose après la mort?

LE MONDE EN QUESTIONS

Qu’y a-t-il après la mort? JOCELYN AUBUT ET SHEILA GAUDREAU Chroniqueurs

En février dernier, l’UQTR soulignait le premier anniversaire du triple meurtre qui a enlevé la vie à Roxanne Boisvert, étudiante en ergothérapie. Le lendemain, les médias nous apprenaient le décès d’un autre étudiant, Olivier Chevrette, retrouvé sans vie devant son installation artistique. C’est dur. Ça fait mal. Et quand ce genre de choses arrive, on peut difficilement s’empêcher de se poser des questions, sur la vie comme sur la mort. En fait, ces évènements nous rappellent que la mort n’est pas qu’une possibilité statistique; c’est une certitude mathématique, et chacun tente à sa manière de composer avec cette réalité.

Un physicien à mes funérailles Si l’on en croit la position athée, la réponse à la question «qu’y a-t-il après la mort?» est, somme toute, assez simple: il n’y a rien. Pour l’humain, la mort est la fin; au niveau biologique, il s’agit d’une simple réorganisation de la matière. Le journal britannique The Gardian avait publié

en 2013 une série d’articles et de témoignages portant sur le deuil vécu par des athées et leur façon d’offrir leurs condoléances (Grieving as an atheist). En résumé, à défaut de pouvoir offrir des paroles de réconfort, les athées interviewés tentaient d’offrir un soutien par leur présence et leur écoute. Ces gens ne se sentaient pas à l’aise d’offrir (ou de recevoir) des consolations du genre «je pense qu’il est mieux où il est!». Aaron Freedman, un commentateur de NPR (National Public Radio aux É.-U.) semble avoir bien résumé une position assez fréquemment rencontrée, et son illustration a été reprise par d’autres chroniqueurs athées. Il explique pourquoi l’on devrait inviter un physicien pour prononcer un éloge funèbre à nos obsèques. Je cite: «Tu veux qu’un physicien parle à ta famille en deuil au sujet de la conservation de l’énergie, pour qu’ils comprennent que ton énergie n’est pas morte. Tu veux que le physicien rappelle le premier principe de la thermodynamique à ta mère en larmes: qu’aucune énergie ne se crée dans l’univers et qu’aucune ne se perd. Tu veux que ta mère sache que toute ton énergie, toutes tes vibrations, tous tes BTUs de chaleur, toute onde de chaque particule qui constituait son enfant bien-aimé est encore avec elle dans ce monde…» Et il termine son sermon en concluant que «selon le principe de conservation de l’énergie, pas la moindre parcelle de toi

Source de réconfort ou de désespoir? La position athée se veut lucide, courageuse et strictement scientifique. Mais, j’ai l’impression que cette approche ignore une partie de la réalité. Si l’on réduit la valeur d’un être cher à un nombre de molécules d’eau, de carbone et de minéraux, c’est donc dire que la valeur de cette «personne» n’est pas réelle et objective en ellemême. Cette valeur est imaginaire: c’est une chimère inventée par notre cerveau évolutif pour contribuer à la survie de nos gènes. Mais alors, pourquoi condamner le meurtre? Pourquoi s’opposer aux combattants de l’État islamique? Ils ne font aucun mal! Ils ne font que réorganiser nos atomes, mais ils ne déprécient pas notre valeur biochimique. Je trouve personnellement que ce sont des paroles vides de réconfort. Si on les prononçait aux obsèques d’un être qui m’est cher, je n’en sortirais que plus désespéré. Si la mort n’a aucun sens, la vie n’a pas de sens non plus, si ce n’est qu’un sens imaginaire que l’on s’est inventé pour parvenir à vivre dans le déni du nihilisme auquel notre réflexion nous pousse. On se ment pour pouvoir jouir de quelques moments d’un bonheur illusoire.

Blaise Pascal avait formulé un pari pour tenter de motiver les libertins de son époque à considérer l’enjeu de l’existence de Dieu et d’une vie après la mort. En essence, il arguait que si Dieu n’existe pas, le croyant et le non-croyant ne perdent rien. Mais, si Dieu existe et que l’on doit lui rendre compte, le croyant gagne tout, c’est-à-dire le paradis, et le non-croyant perd tout. Il est donc certainement avantageux de considérer l’existence de Dieu sérieusement, d’autant plus que la vie sur terre du croyant comporte une espérance qui est étrangère à l’athée. Je crois que le croyant gagne aussi en cohérence lorsqu’il tente de s’expliquer la complexité de la vie. Il m’apparait plus plausible de croire que les humains, ces êtres conscients, complexes et relationnels, soient l’œuvre d’un Être personnel, conscient, intelligent et relationnel plutôt que le fruit d’un univers impersonnel, inconscient, aveugle et hostile à la vie. Certains disent que «personne n’est revenu de l’autre côté pour nous dire ce qu’il y avait après la mort». Mais si on en croit beaucoup de témoins oculaires du temps de Jésus, ce dernier serait mort, puis serait revenu de «notre côté» (c’est d’ailleurs le sens de la fête de Pâques). Ces témoins ont tous maintenu cette version des faits, au péril de leur vie. Peut-être le saurait-il, lui, ce qu’il y a après la mort?


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L’ART DE MONTER MAYONNAISE ET AUTRES PROPOS COMESTIBLES

Bouquinage printanier KRISTINA MONFETTEFORTIN Chroniqueuse

Au cours des dernières semaines, je me suis développé une véritable obsession pour la confection de gâteaux. J’en ai cuisiné à répétitions et de toute sorte en gardant en tête l’idée floue d’une pâtisserie idéale. Le genre de dessert trois saveurs et à étages tout droit sorti d’une revue de Martha Stewart et dont la maitrise rend admissible au titre de meilleure tante lors d’une fête d’enfants. J’ai testé de nombreuses recettes, les échouant parfois partiellement comme pour mon gâteau à étages qui avait un petit air de Tour penchée de Pise. Ce délire culinaire m’a rappelé mes grands-mères qui, dans mes souvenirs, étaient des cuisinières infaillibles. C’est qu’elles avaient compris avant moi, elles possédaient le Saint-Graal: le livre des recettes familiales. Vous savez, le petit cahier Canada qui traine dans la cuisine de vos grands-mères ou de vos mères et qui renferme tous les mystères culinaires de celles-ci allant du fameux ragout de pattes au secret de la Caramilk. Ces petits cahiers dans lesquels les meilleurs

chefs d’une lignée ont consigné leurs classiques et qui se transmettent de génération en génération recèlent de véritables trésors. Le musicien Josh Dolgin mieux connu sous le nom de scène Socalled discutait de cet héritage avec Sophie-Andrée Blondin à l’émission Bien dans son assiette diffusée sur les ondes de Radio-Canada. Cette émission, soit dit en passant d’une grande exemplarité journalistique, se penche sur tous les sujets possibles liés à l’alimentation et à l’art de la table. Durant cet entretien, Socalled faisait la promotion de son livre de cuisine Life of slice qui reprend les recettes de desserts de sa mère et de ses grands-mères. Ce dernier a poussé le souci du détail en reproduisant visuellement les pages de ces archives de cuisinières, montrant le vécu qui accompagne ces desserts. Ce livre devient ainsi un hommage à ces femmes qui ont conservé une partie du patrimoine familial par ces recettes que Socalled transforme en véritables objets d’art et de curiosités. Je sens que mon gâteau idéal se trouve quelque part dans ce livre.

Manger et lire Pour ceux qui ne possèdent jamais assez de livres malgré une bibliothèque garnie de bouquins pas encore lus, sachez que le Salon du livre de Trois-Rivières se tiendra du 26 au 29 mars au Centre des congrès de l’Hôtel Delta. C’est la fin de semaine de rêve pour les groupies de

Patrick Sénécal qui iront se faire dédicacer leur exemplaire écorné d’Aliss. Le Salon du livre est aussi un moment privilégié pour les causeries littéraires et les conférences qui s’orienteront cette année sous le thème Oser la parole. Le merveilleux monde des ouvrages culinaires ne fera pas bande à part puisque plusieurs activités sont réservées aux amateurs de bouquins de cuisine. Parmi celles-ci, je suis curieuse d’assister à la causerie Oser prendre sa place…en cuisine dans le but d’enrichir ma collection de livres de cuisine avec ceux des deux panellistes invités Geneviève Everell et Blake Mackay.

Plus de livres, toujours plus Tant qu’à jaser bouquins, je vous mentionne au passage que le réseau des bibliothèques de la ville de Trois-Rivières vous propose plus que simplement emprunter livres (de cuisine), disques, films, etc. Les passionnés qui y travaillent planifient également une programmation d’animations variées pour tous les groupes d’âge. Dans les prochaines semaines, vous aurez l’occasion de découvrir les nouveautés en matière de potager en compagnie de Sylvie Fullum qui dispensera ses conseils pour vous aider à préparer efficacement votre jardin. La conférence aura lieu le dimanche 12 avril à la bibliothèque Maurice-Loranger. Pour obtenir plus d’informations sur la programmation d’animation, vous pouvez consulter le site internet de la Ville de Trois-Rivières. (www.v3r.net)

Être un consommateur à conquérir L’initiative est de prime abord intéressante. Une navette qui encourage le transport en commun tout en facilitant l’accès à une épicerie pour les étudiants, le tout conjugué à des rabais. Sous ses airs de service à la communauté, il reste que ladite épicerie qui propose cette offre aux étudiants de l’UQTR y trouve un intérêt certain par la fidélisation d’une clientèle. D’un côté, la proposition est avantageuse pour les étudiants, de l’autre il reste en arrière-fond le vague sentiment d’être une catégorie de consommateur, une part du marché à conquérir… Une autre bannière appartenant à ce regroupement de supermarchés proposera prochainement des fruits et légumes moches à sa clientèle. Pourquoi moche? Tout simplement parce qu’une grande part du gaspillage alimentaire s’effectue chez le producteur et le grossiste qui rejettent les fruits et légumes qui ne correspondent pas aux standards, c’est-àdire des produits difformes ou aux couleurs un peu plus fades. Bref, des aliments qui pourraient être jugés de moches. Cette mesure est donc une façon de contrecarrer une perte alimentaire inutile puisque ces fruits et légumes demeurent de qualité sur le plan du gout et des apports nutritifs. Le point de bonus: ils seront vendus moins cher aux clients. Alors là, je sais définitivement que je suis leur clientèle cible.

CHANGER LA VIE

Guérir de la honte de me masturber? Avril: mois de la masturbation NORMAND LECLERC Chroniqueur, Université du troisième âge

Est-ce un poisson d’avril? Pas tout à fait. Dans leur volume La Bible du sexe, Cathy Winks et Annie Semans suggèrent d’établir un mois de la masturbation... en mai. Comme le Zone Campus ne parait pas à cette date, j’ai pris la liberté de devancer le mois de la masturbation... en avril.

masturber... mais cela ne m’a rien fait.» Suffira-t-il que ce client puisse discuter de sa difficulté ad nauseam (thérapie de la parole) pour se sentir mieux? Suffira-t-il que le soignant donne quelques moyens pratiques pour arriver à une masturbation réussie? Et si c’est une personne qui juge que la masturbation est une chose horrible? Que c’est l’une des plus grandes calamités de tous les temps... en plus d’être un péché mortel? Comment cette personne peut-elle être soignée? Ne serait-il pas opportun qu’elle change ses croyances nuisibles pour des idées saines?

Pourquoi m’intéresser à la masturbation? C’est que la sexualité, d’une façon générale, et la masturbation, d’une façon particulière, sont au cœur de mon équilibre, de ma vitalité, de ma joie de vivre. De plus, la masturbation est le comportement de base le plus élémentaire pour atteindre le plaisir sexuel: s’il est interdit, qu’advient-il du reste? Suis-je à l’aise avec cette activité si simple: mettre mes mains sur mes organes génitaux, en faisant un mouvement de va-et-vient qui procure du plaisir? Les hommes et les femmes de tous âges peuvent-ils se masturber sans culpabilité? Les silences, les petits rires gênés, la honte d’en parler, ne prouvent-ils pas que le tabou reste bien présent? L’interdit qui frappe la masturbation n’est-il pas le premier signe de la misère sexuelle de la grande majorité des gens?

L’Église et la masturbation

Guérison bidon?

L’épanouissement sexuel peut-il se faire sans moralisation? Impossible! Tous, nous avons un sens moral. Tous, nous voulons être quelqu’un de

Supposons qu’une personne se présente chez un thérapeute et lui déclare: «J’ai essayé de me

Pourquoi la masturbation est-elle si mal vécue, au point que des hommes hésitent à se masturber, même s’il s’agit d’une vérification de spermatozoïdes après une vasectomie, ou pour apprendre à contrôler une éjaculation précoce? Historiquement, nous pouvons présumer que la masturbation est réprouvée parce qu’elle met en péril l’avenir de la société. La semence est perdue au lieu de participer à la reproduction. L’Église s’est emparée de cette règle: elle en a fait un tabou... qui sévit toujours aujourd’hui. Résultat? Pour une personne conditionnée au tabou de la masturbation (autant dire tout le monde), chaque plaisir solitaire lui paraitra une incapacité à se discipliner, une faiblesse de sa volonté, une défaite.

La masturbation: un bien? Un mal?

bien... à nos yeux, et aux yeux des autres. Qu’arrive-t-il si nous avons appris que la masturbation est quelque chose de mal? Un acte mauvais (ou que nous avons été conditionnés à considérer comme mauvais) demeure dans la mémoire et conduit à nous mépriser nous-mêmes. Alors, la masturbation est-elle bien? Mal? Nous avons deux façons d’aborder la question: une façon surnaturelle et une manière naturelle. Selon le christianisme, la situation est claire: la masturbation est un acte dégradant en lui-même parce qu’elle déplait à Dieu. Que nous dit la lumière de la raison sur la masturbation? Que c’est un acte banal destiné à vider les testicules (ou à satisfaire le besoin sexuel chez la femme) et à procurer du plaisir. Et notre corps a besoin de plaisir pour se sentir vivant.

Science et masturbation La morale peut-elle se développer sans tenir compte des sciences? Non. Elle doit se fonder sur la science, c’est-à-dire sur la connaissance de la réalité. Si je n’ai pas de connaissance précise, une action correcte m’est impossible. Les êtres humains, ne faisant jamais ce qu’ils savent être mauvais pour eux, la science est thérapeutique. Existe-t-il une vraie connaissance au sujet de la masturbation? Oui. Elle nous apprend que les cellules de la lignée germinale, à l’origine des spermatozoïdes, se multiplient, protégées dans l’albumine des testicules, et ce, durant toute la vie. Ces cellules produisent 200 millions de spermatozoïdes par jour... qui demandent à être expulsés régulièrement.

Le tabou de la masturbation: une manipulation? Pourquoi l’activité sexuelle solitaire est-elle toujours si humiliante? Pourquoi les personnes qui se masturbent sont-elles taxées d’immaturité psychologique? C’est que, en interdisant la masturbation, l’Église, et à sa suite la société, contrôlent les gens jusque dans leur intimité. Un geste naturel? En déclarant la masturbation contre nature, l’Église a obligé des milliards de personnes à vivre dans la haine de soi, la honte, la culpabilité, le dégout. De plus, si j’ai «acheté» les idées antimasturbation, je serai perpétuellement en guerre contre moi-même... sans succès. Autre problème? Si je me sens mal à l’aise après une masturbation, il y a de fortes chances que j’éprouve des sentiments mêlés après d’autres activités sexuelles, ou que je devrai m’abrutir d’alcool pour me les permettre. La masturbation est-elle un acte naturel? Elle est pratiquée par de nombreux mammifères pour procurer du plaisir et libérer les tensions. Chez nous, humains, la masturbation est notre première activité sexuelle naturelle. Alors, quelle est la nouvelle attitude que nous devons adopter par rapport à la masturbation? Elle est bonne. C’est une pratique qui amène la satisfaction d’un besoin; c’est une façon d’apprivoiser mon corps, mon imaginaire. La masturbation, comme la sexualité, est source de plaisir. Et la vie est trop courte pour nous priver de ce plaisir.


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SOCIÉTÉ

24 mars au 6 avril 2015

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

Ode au sacre, asti de tabarnak! de prénom, d’adjectif, de verbe et d’adverbe. Ainsi, la phrase suivante «Jean, qui était irrité, a expulsé Jules violemment» deviendra… et là c’est l’élégance pure: «Le sacrament qui était en calvaire a calissé l’asti en tabarnak!»

JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

Une histoire de blasphèmes À l’occasion des représentations théâtrales de Sauce Brune ce mois-ci à Trois-Rivières, je me permets de tenir cette joyeuse promesse de vous parler des particularités langagières des Québécois(es). Brève réflexion sur le joual et ses multiples usages. 6 septembre 1960: Juste à temps pour la rentrée scolaire, Jean-Paul Desbiens (192723 juillet 2006), alias le frère Pierre-Jérôme, professeur de philosophie de 33 ans à l’Académie commerciale des frères maristes de Chicoutimi, publie les Insolences du Frère Untel qui dénonce la qualité de la langue de son temps et l’usage trop répandu du joual chez ses élèves. Réédité une bonne douzaine de fois en quelques mois, ce petit livre deviendra un véritable bestseller avec plus de 100 000 copies vendues. Faisant état de la piètre qualité du français parlé par la jeune génération d’alors, qu’il qualifiait de «joual» (corruption ou déformation du mot «cheval»), le Frère Untel dénonçait fortement cette «langue bâtarde», alors que les élèves lui répondaient fièrement: «On est fondateurs d’une nouvelle langue»! Et cette langue survit toujours aujourd’hui. Dès 1966, deux ans avant le célèbre Ostidsho de Robert Charlebois et de ses charmants compagnons ainsi que Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay, le groupe humoristique les Cyniques – qui utilisent «l’humour comme arme de réflexion massive» – défiait les tabous sociaux de l’époque en créant un excellent sketch sur un savoureux cours de sacre: 1 - Si vous vous promenez un jour avec un ami dans les Alpes suisses, ne dites pas «c’est une sacrament de belle montagne», dites plutôt «c’est une calvaire de belle montagne!». 2 - Voici les sacres recommandés par l’Académie française cette semaine: «d’abord le sacre combiné, crisse de calice, puis le sacre matinal, ostitus». 3 - Le sacre peut servir à la fois de nom,

En réalité, il faut voir derrière le sacre une signification cachée qui se révèle dans l’inconscient. Selon le professeur et historien trifluvien René Hardy, le blasphème est un trait culturel et identitaire spécifique au Québec. Alors qu’on jure dans le reste de la francophonie, on sacre au Québec, c’est-à-dire qu’on utilise des jurons religieux. Dans les autres pays, c’est plutôt la scatologie ou la sexualité explicite/déviante qui sont utilisées comme thèmes plutôt que notre «gout» des objets de la liturgie catholique d’où proviennent, par déformation, la plupart des jurons propres à notre patrie: baptême (Ti-Mé Paré sors de ce corps!), câlisse, calvaire, crisse, ciboire, ostie, sacrament, saint-simonaque, tabarnak, viarge, etc. À la fois interjection et intensif, sacrer était un blasphème au 19e siècle, tout comme «maudire» de nos jours. Depuis, l’usage s’est généralisé chez les sexes, alors qu’il était auparavant réservé aux hommes. Toujours selon René Hardy, qui prépare d’ailleurs un ouvrage sur ce sujet fascinant, facette de notre identité collective, il y a eu au Québec au moins 30 procès entre 1800 et 1930 concernant le blasphème! Non seulement notre langage est original, mais il est exclusif. Les sacres sont devenus une manière populaire pour les habitants du Québec de se reconnaitre entre eux. Ce n’est pas pour rien que les Québécois(es) se font appeler «los tabarnacos» lorsqu’ils sont en vacances au Mexique... Pour Freud, le sacre est la révélation d’un tabou, et a donc un effet libérateur et apaisant, en faveur du cadre social. Ainsi, le sacrage est une forme de contestation afin de transgresser l’ordre social, notamment religieux, qui a largement dominé la société québécoise, de la Nouvelle-France à la glorieuse Révolution tranquille des années 1960. Par contre, plusieurs jurons sont de simples dérivés de ceux préexistants (interdits) qui s’avèrent plus légers, ou encore plus «acceptables» socialement parlant et qui peuvent

épicer bien des conversations: batèche, batinse, bonyeu, bozwell, câliboire, câlique, câline, calvasse, calvince, carrosse, christophe, ciarge, cibole, clif, cristi, jériboire, jéritole, joual vert, mautadit, mosusse, ostinâtion, ostindebeu, sacrifice, saint-crème, sainte-bénite, tabarnache, tabarnouche, tabarouette, torpinouche, torrieu, torvis, verrat, viande à chien, etc. Le plus beau, c’est que chacun d’entre eux peut se jumeler aux autres! C’est ainsi qu’on entend parfois des expressions du genre «ostie de crisse de calice de tabarnak». D’ailleurs, je me souviendrai toujours de mon prof d’arts plastiques en secondaire un qui se fâchait en disant poétiquement «austin-de-bœuf-decacaris-de-verra-de-gazette»…

Le sacre est la révélation d’un tabou et a donc un effet libérateur et apaisant. Quand le joual devient omniprésent De nos jours, ce sont surtout les humoristes, de Mike Ward à Jean-François Mercier en passant par Patrick Huard et Guillaume Wagner, ou bien les chanteurs de métal qui utilisent le joual à satiété. Même Guy Nantel, dans son très récent spectacle Corrompu, termine par un dernier numéro élogieux consacré au juron québécois et à ses multiples formes (verbe, sujet, objet, adverbe, qualificatif, complément, interjection). L’humoriste apprend notamment à son public comment utiliser et conjuguer correctement les sacres! Des militants tels que Michel Chartrand n’hésitaient pas pour dire un bon sacre bien placé. Les films de Xavier Dolan ne sont pas non plus étrangers à ce vocabulaire. À mon avis, c’est le personnage disgracieux de Pierre Falardeau, le célèbre Elvis Gratton (joué par Julien Poulin), qui possède le monopole du joual et gagne le prix du «meilleur sacreur». Les sacres sortent de sa bouche comme la sève des érables au printemps! En 2009, le dramaturge montréalais Simon Boudreault présentait sa pièce de théâtre Sauce Brune, véritable ode au sacre, et connut un grand succès critique et populaire lors de la présentation originale. Le metteur en scène Guillaume Cholette-Janson, diplômé de

l’UQTR en communication sociale en 2009, a décidé de reprendre ce texte phare du théâtre québécois contemporain afin de le faire découvrir au public de la Mauricie. À la fois comédie décapante et tragédie humaine, Sauce Brune pose un regard fascinant sur le parler québécois en y révélant toute l’inventivité d’une langue, et traite de l’incommunicabilité de notre époque en écorchant plusieurs tabous sociaux avec humour. Je vous invite fortement à aller voir cette pièce qui saura vous révéler de manière crue, cette spécificité du parler québécois, lorsque vulgarité devient art, musique et poésie. Quoiqu’on assiste parfois à une surabondance de l’usage du sacre dans notre société, cette pièce est aussi une réflexion du «pourquoi sacrer». En plus d’être non traduisible, il existe, selon son auteur, une hiérarchisation du sacre, une musicalité de celui-ci et une dimension sociale (hiérarchique) non négligeable. Guillaume Cholette-Janson y ajoute une distinction entre le sacre heureux (réjouissant) et le sacre colérique (défoulant) qui permet de se décharger d’un trop-plein, de faire sortir la pression uniquement par la parole et le verbe. C’est l’idée du sacre comme «porte d’accès à un milieu populaire». Contrairement au franglais – qui est le résultat naïf, mais dangereux d’une intrusion de mots étrangers participant à notre assimilation et au syndrome du colonisé –, le joual et le sacrage sont plutôt des formes artistiques où la propension à créer de nouveaux mots permet d’affirmer un caractère identitaire débordant d’imagination. Vive le Québec asti!

La pièce de théâtre Sauce Brune, d’une durée de 1h40, sera présentée les 25-26-27-28 mars prochains à 20h puis le 29 mars à 14h à la Maison de la Culture de TroisRivières, ainsi que le 23 avril à 20h à la Maison de la Culture Francis-Brisson de Shawinigan.

Semaine du 23 au 29 mars 2015 Mercredi de 15 h à 18 h, vendredi à 17 h et dimanche à midi

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Artistes Mastik Le Couleur Lubik Someurland Le Cri du Chat Galaxie Tryo Navert Huis Clos Amor Blitz

Pièces Nouveaux en pire Club italien L’essence Juste un peu trop Danse sauvage Robot Lynx Né quelque part Je te suis La danse des morts Kilimandjaro

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Artistes Elliot Maginot Belle and Sebastian Danko Jones Napalmpom The Airborne Toxic Event Hilotrons Whitehorse Lisa Leblanc Samantha Savage Smith Viet Cong

Pièces Young / Old The Party Line Do You Wanna Rock? Seamstress Wrong Animal, I Love You Downtown You Look Like Trouble It’s a Burn Continental Shelf


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ARTS ET SPECTACLES LES GARS D’MA SHOP ET DYLAN PERRON ET ÉLIXIR DE GUMBO À LA CHASSE GALERIE

Un spécial irlandais qui fait danser les étudiants ÉLISE LEFRANÇOIS Journaliste

La Chasse Galerie accueillait les très énergiques groupes Les Gars d’ma Shop ainsi que Dylan Perron et Élixir de Gumbo le jeudi 12 mars dernier, dans le cadre d’un Spécial Irlandais organisé par CFOU 89,1 FM. Les membres du public ont pu danser tout au long de la soirée comme de joyeux lurons, sur les rythmes effrénés de ces deux groupes francophones qui ont fait honneur à cette soirée qui soulignait la fête de la Saint-Patrick. La Chasse Galerie était bondée d’étudiants qui s’extasiaient au son de la musique tantôt plus rock, tantôt beaucoup plus folklorique, incluant la combinaison de classiques de la chanson québécoise, créant une véritable ambiance de festivité.

Drôle et éclectique

Originaires de la Mauricie, Les Gars d’ma Shop PHOTO: É. LEFRANÇOIS

Dylan Perron et Élixir de Gumbo avaient convié les membres de l’assistance à monter sur scène.

ont commencé la soirée en force avec des morceaux rythmés et éclectiques. Ils ont pu présenter leurs propres compositions tirées de leur dernier album éponyme, comme Le King du Ni’tendo, leur plus grand hit, et Last Call, entendue sur les ondes de CFOU 89,1 FM. Le groupe Les Gars d’ma Shop a également livré au public des medleys de chansons populaires québécoises à sa sauce bien à lui. Il était donc possible pour les spectateurs d’entendre par exemple du Rock Voisine, du Patrick Normand et du Offenbach, tous regroupés en une seule et même chanson, mais dans une version plus rock avec une forte présence de guitare électrique et d’accent blues. Toujours avec humour, les membres du groupe ont su faire lever la fête de la Saint-Patrick à la Chasse Galerie en interagissant avec le public, qui était d’ailleurs composé de plusieurs fans. Ceux-ci avaient des chorégraphies spécifiquement préparées pour les différentes chansons et ils chantaient à tue-tête leurs morceaux préférés appris par cœur. Le public a d’ailleurs demandé un rappel à la fin de la prestation et le groupe a avoué «ne pas avoir été préparé à ça». Erik Ayotte, chanteur du groupe, mentionne avoir ressenti «une petite gêne et un beau plaisir en même temps».

Les difficultés d’être un groupe de la relève Le batteur du groupe Les Gars d’ma Shop, Francis Harnois, souligne à quel point il peut être difficile de trouver une subvention afin de «pouvoir travailler à temps plein» sur le nouvel album qu’ils espèrent sortir à l’automne prochain. Les membres ont en effet pratiquement tous un travail à temps plein à l’extérieur du groupe et certains ont même des enfants. Il est donc difficile de se consacrer entièrement à leur musique. Erik Ayotte, diplômé de l’UQTR en 2007 au baccalauréat en communication sociale, mentionne qu’il serait avantageux «d’avoir des services

EXPO-VENTE DES ÉTUDIANTS EN ARTS VISUELS

Gilles-Boulet se fait beau À chaque session, l’Association des programmes en arts (APARTS) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) organise une exposition permettant aux artistes étudiants de faire la diffusion et la vente de leurs œuvres. L’Expo-vente des étudiants en arts visuels se tiendra dans le Hall GillesBoulet du pavillon Albert-Tessier de l’UQTR du 30 mars au 10 avril. Il s’agit d’un événement biannuel à ne pas manquer pour encourager les étudiants dans leur démarche artistique. Que ce soit pour admirer leur travail ou pour faire l’achat d’une de leurs créations, les curieux sont invités à venir découvrir le talent de nombreux étudiants. Cette exposition permet aux étudiants de différents domaines ainsi qu’aux employés de faire l’acquisition d’œuvres uniques. L’Expo-vente de l’Association des programmes

en arts est désormais une tradition. C’est l’endroit idéal pour découvrir, mais aussi pour offrir aux étudiants des commentaires et poser des questions sur leurs créations et l’ensemble de leur travail. Les œuvres sont offertes à un prix abordable, sans négliger la qualité. De nombreux étudiants y exposent de leurs œuvres, offrant une grande variété de choix, de styles et de techniques. L’Expo-vente aura lieu en semaine de 8h30 à 20h30, mais ne sera pas accessible lors des congés de Pâques, ni lors des jours de la fin de semaine. Pour la durée de l’exposition, l’endroit sera surveillé et les curieux sont invités à se montrer respectueux des œuvres exposées. Quantité considérable d’œuvres, prix varié pouvant convenir à tous les budgets, variété des créations: voilà ce qui attend ceux qui iront à la découverte de l’édition printanière de l’Expo-vente 2015. (N.T.)

de coop émergente» comme c’était le cas il n’y a pas si longtemps à Trois-Rivières pour venir en aide aux groupes de la relève. Aujourd’hui, les ressources financières ont toutes été coupées et il est de plus en plus difficile de promouvoir sa musique dans les stations de radio et les salles de spectacle. Le groupe reste toutefois positif et réussit à «s’autoproduire» comme l’expliquent Erik et Francis, contents de pouvoir subvenir eux-mêmes à leurs propres besoins.

Du bluegrass-folk déjanté C’est lors de la deuxième partie de la soirée que le groupe Dylan Perron et Élixir de Gumbo a fait son entrée avec des spectateurs déjà survoltés à l’idée de bouger sur les rythmes du groupe originaire de La Motte en Abitibi-Témiscamingue. Présentant leurs compositions à saveur bluegrass, blues et folk, tirées de leur dernier album Haméricanna sorti en novembre 2012, les membres ont su bien représenter l’esprit festif et rassembleur de la fête de la Saint-Patrick. Les spectateurs dansaient joyeusement en s’échangeant de partenaires avec beaucoup de plaisir et d’entrain au son

PHOTO: É. LEFRANÇOIS

Les Gars d’ma Shop en pleine prestation lors du spécial irlandais à la Chasse Galerie d’instruments variés joués par les quatre membres présents comme la mandoline, le banjo, la guitare, l’harmonica et le violoncelle. Dylan Perron a particulièrement été énergique durant la prestation lorsqu’il a, entre autres, sauté dans le public heureux de l’accueillir, commencé un «petit train» dans la foule qui a suivi avec joie et finalement convié le public à «monter sur scène». Cela a rajouté à la prestation une touche de convivialité et de proximité avec le public.


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24 mars au 6 avril 2015

PREMIÈRE SOIRÉE MUSICALE SOUS LE DÔME CFOU

Un son hip-hop pour le début des festivités CAROLINE FILION Journaliste

C’est le mardi 17 mars dernier qu’avait officiellement lieu le premier spectacle dans le Dôme CFOU. En plus d’Alaclair Ensemble, Loud Lary Ajust et le DJ Martin Côté, l’artiste Eman a été annoncé le matin de l’évènement comme invité surprise en première partie. La soirée d’ouverture d’une série de trois spectacles avait au programme des artistes d’un style plutôt hip-hop/rap, alors que les deux autres allaient proposer un son plus électronique. La soirée s’annonçait déjà très festive avec le lot d’artistes proposés par CFOU, et pour ouvrir le bal, c’est Eman, habituellement accompagné de Vlooper, qui a su réchauffer la foule avec ses rimes et son rythme endiablé. Membre du groupe Alaclair ensemble ainsi que batteur de Karim Ouellet, il fait partie de la scène musicale québécoise depuis plus de 15 ans. Son plus récent projet, le disque XXL qu’il a fait en collaboration avec Vlooper, le producteur, se veut plus sérieux et fait suite à l’EP qu’ils avaient sorti ensemble en 2012. Ils y collaborent avec

plusieurs artistes, notamment Ariane Moffat et MoDlee en plus des membres d’Alaclair ensemble. suite de la une Par la suite, ce sont cinq membres du groupe Alaclair ensemble, soit Eman, Robert Nelson, Claude Bégin, KenLo Craqnuques et Maybe Watson, qui ont pris le contrôle du Dôme CFOU.

La première soirée fut un succès, comme le témoignait la centaine de personnes qui s’étaient déplacées et l’ambiance survoltée. Avec leur énergie contagieuse et leur folie, ils ont su mettre le party dans la place. En plus de ce projet commun, les membres ont tous des projets solos, ce qui fait en sorte qu’ils ont beaucoup de matériel à présenter sur scène. Le soir du 17 mars, ils ont spécialement chanté la très récente pièce «Avant de disparaitre» de Claude Bégin, qui vient tout juste de sortir Les magiciens, son premier album solo. Ils ont quelques «pestacles» d’annoncés dans le coin de Gatineau et de Québec, mais rien dans les prochaines semaines. C’est le groupe Loud Lary Ajust, bien connu de la population trifluvienne pour avoir fait plusieurs spectacles au bar l’Embuscade dans les dernières années, qui a poursuivi la soirée. «On aime

beaucoup venir à Trois-Rivières, car généralement ça vire correctement», racontait Lary en entrevue à l’émission Les Audacieuses à la radio CFOU 89,1 FM. Dans le Dôme, l’ambiance était à son comble à leur arrivée. L’assistance connaissait les chansons et dansait au rythme du rap assez cru du groupe. En octobre 2014, le groupe sortait l’album Blue Volvo, plus sombre et plus mature que leur précédent disque sorti en 2012. «Ça montre le passage à l’âge adulte avec ce qu’il y a de bien et de mauvais qui s’y rattache. Les côtés sombres sont des reflets des mauvaises expériences de jeunesse», confiait Loud en entrevue. «La Blue Volvo, c’est la voiture mythique de notre jeunesse qui appartenait à notre ami», racontaient les membres de Loud Lary Ajust qui partaient pour le Texas à 3h du matin après le spectacle. La première soirée du Dôme CFOU 89,1 FM, animée par Jean-René Boutin, fut un succès, comme le témoignait la centaine de personnes qui s’étaient déplacées et l’ambiance survoltée. L’éclairage ainsi que la forme de l’installation faisaient en sorte que l’assistance convergeait vers le centre du Dôme, ce qui contribuait à créer une unicité.

PHOTO: ANTOINE NOËL

L’ambiance était à son comble et l’assistance connaissait les chansons.

DEUXIÈME SOIRÉE MUSICALE SOUS LE DÔME CFOU

De l’électronique sauvage La deuxième soirée du Dôme CFOU se déroulait le mercredi 18 mars 2015. Le campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) accueillait les groupes électroniques Beat Market et aRTIST oF tHE yEAR. Vêtus de costumes farfelus sur scène, les artistes ont livré des performances éclatantes qui ont su faire danser les quelques personnes présentes à l’intérieur du Dôme. Malgré un faible de taux de participation comparativement à la première soirée du Dôme CFOU, cela n’a pas affecté la qualité des prestations offertes. Lorsqu’ils sont entrés sur scène, vers 22h15, les deux gars de Beat Market étaient en feu. Ils arboraient des masques de canard et de brebis ainsi que des costumes brillants ornés de lumière. Se décrivant comme un duo électronique «joyeux, festif, funky», ils ont joué beaucoup de nouveaux morceaux pendant le spectacle. «On a beaucoup d’amour pour le groupe aRTIST oF tHE yEAR avec qui nous jouons ce soir pour la deuxième fois en 2015», racontaient-ils à l’émission de radio Les Audacieuses sur les ondes de CFOU 89,1 FM. Le groupe prépare présentement la sortie de son album qui devrait se faire à la fin de l’été. «Pour le prochain album, nous allons avoir des collaborations avec des chanteurs que l’on aime beaucoup, donc ça ne sera pas seulement instrumental», disaient-ils en entrevue. Beat Market fait déjà des remix de chansons de groupes tels que Misteur Valaire et Milk and Bone, mais ils y vont plus sérieusement pour le prochain album. Il est à noter qu’ils n’ont pas sorti d’album depuis trois ans, donc le prochain est sans aucun doute attendu par leurs fans. Le dernier, Red Magic, a été remixé en 2014. Les membres du groupe seront en spectacle à la fin avril au Sous-Bois, à Chicoutimi. La suite de la soirée, animée par Mathieu Plante, était assurée par le groupe aRTIST oF tHE yEAR, qui performait sur la même scène que Beat Market pour une deuxième fois. En effet, ils

avaient joué l’un à la suite de l’autre en janvier dernier aux Quartiers d’hiver du Festival de Musique Émergente (FME) avec Technical Kidman. Également déguisés pour l’occasion en lapin et en ours, le groupe était en formule «DJ SET» ce qui veut dire qu’ils n’étaient pas accompagnés de leur batteur Louis Côté, ni de leurs instruments. Les quelques personnes présentes ont pu profiter de l’énergie du groupe qui ont offert une performance haute en couleur. Dans le Dôme CFOU, la musique électronique prend une tout autre forme avec les éclairages et l’installation. Leur musique est souvent qualifiée de «funk électronique», mais il n’y a pas que ça. «On peut aussi parler de punk, rock, trash, nu», expliquaient-ils à l’animateur Mathieu Plante lors de l’émission de radio Les Palmarès CFOU sur le 89,1 FM. La musique d’aRTIST oF tHE yEAR apparait justement dans la majorité des enrobages sonores de cette même émission de radio. Le groupe est présentement en laboratoire pour éventuellement commencer la production de nouvelles chansons, mais ils sont très occupés. Prochainement, ils aimeraient bien réaliser des collaborations avec des groupes tels que Beat Market et Alaclair ensemble, qui ont tous visité le Dôme CFOU. (C.F.) PHOTO: ANTOINE NOËL

Beat Market arborait des masques de canard et de brebis ainsi que des costumes brillants ornés de lumière.


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SPECTACLE DE CLÔTURE SOUS LE DÔME CFOU MATCH D’IMPROVISATION SOUS LE DÔME CFOU

Finale à saveur estivale La série de spectacles qui se déroulaient sous le Dôme CFOU s’est terminée le jeudi 19 mars avec une soirée haute en activités. Les groupes Millimetrik et Qualité Motel ainsi que Djette Cat Hardy se sont produits au plus grand plaisir des étudiants. Alexandre Laramée Zouéki, étudiant de l’UQTR, agissait à titre d’animateur, pour présenter les artistes, mais aussi pour divertir le public dès le début de l’évènement. Si la soirée a commencé timidement avec une foule restreinte, cela n’a pas duré. Non seulement le public s’est-il agrandi au cours de la soirée, mais, étant d’abord gêné, celui-ci s’est vite mué en un groupe des plus festif, au grand plaisir des artistes.

Millimetrik C’est Millimetrik qui a ouvert la soirée. De son vrai nom Pascal Asselin, Millimetrik est un musicien de Québec spécialisé dans la musique électronique. Muni de son ordinateur portable et jouant avec l’électronique, l’artiste joue en plus de la batterie par-dessus ces éléments sonores. Pour ajouter au tout déjà fort impressionnant, l’artiste projette derrière lui des images déferlantes et psychédéliques, toujours en cohérence avec sa musique. Lors de son passage au Dôme CFOU, Millimetrik s’est retrouvé dans une atmosphère qui lui allait à merveille. Alors que la foule grandissait progressivement, il faisait connaitre aux étudiants une expérience sensorielle et visuelle totalement envoutante. L’effet de ses projections sur la toile était hypnotisant, l’image étant légèrement déformée par la forme circulaire du dôme. On y reconnaissait malgré tout des formes géométriques, des rues, des édifices, le tout brouillé par des effets de montage. Un résultat épatant, laissant libre place à l’interprétation et à l’émerveillement.

Qualité Motel C’est le groupe Qualité Motel qui a ensuite pris place sur scène. Ce spectacle attendu par plusieurs a certainement su dépasser les attentes.

Les cinq garçons de la formation, munis de machines à son, de synthétiseurs et de microphones, ont donné une performance difficile à oublier. Vêtus de vêtements d’été colorés et armés de leur personnalité flamboyante, les membres du groupe ont offert un spectacle rafraichissant et particulièrement divertissant. Le groupe mélange des chansons originales et remixées, allant de la chanson thème de Ghostbuster jusqu’à Jean Leloup. Qualité Motel a dès le début de sa performance fait comprendre qu’ils n’étaient là que pour une raison: faire la fête. Une mission qui a été un franc succès. Invitant le public à prendre le micro, plusieurs se sont prêtés au jeu et s’en est suivi des improvisations musicales amusantes et électrisantes. Les hommes du groupe se sont promenés dans le public pour faire la fête avec les étudiants, ceux-ci étant prêts à chanter et à danser. Le public y a rapidement pris gout et ce n’est qu’avec difficulté que les membres de Qualité Motel ont pu mettre fin à leur performance, le public en redemandant encore. C’est finalement la Djette Cat Hardy qui a pris le relais pour faire danser le public encore et encore. Une fête qui n’allait se terminer qu’aux petites heures du matin. (N.T.)

PHOTO: ANTOINE NOËL

Qualité Motel durant l’une d’une performance impressionnante, mélangeant créations et chansons connues.

Deuxième édition de la PokéLUITR PHOTO: GITANE CHARRON

Les joueurs des équipes préalablement «capturés» par des «entraineurs Pokémon» n’avaient d’autres choix que de se battre pour survivre à ce match spécial.

Le lundi 16 mars, sous le Dôme CFOU, la Ligue universitaire d’improvisation de Trois-Rivières (LUITR) présentait un évènement unique en son genre: la PokéLUITR. Les joueurs des équipes préalablement «capturés» par des «entraineurs Pokémon» n’avaient d’autres choix que de se battre pour survivre à ce match spécial. En effet, les entraineurs Gary Oak (Benoit Pedneault), Bug Catcher (Élodie Mongrain), Lieutenant Surge (Jonathan Côté) et Burglar (Maxime Tanguay) se sont affrontés à la manière de la célèbre émission jeunesse pour obtenir le titre de Maitre Pokémon. La maitre de jeu et arbitre pour l’occasion était la joueuse de l’équipe des Oranges, Nadia Tranchemontagne, accompagnée de Mathieu Plante à l’animation. Celle-ci avait préparé un lot de défis pour les joueurs et chaque improvisation avait une catégorie spéciale. Le public a donc eu droit à une improvisation chantée, une zapping, une à la manière de Tim Burton, une comédie musicale, un retour dans le temps, une improvisation «dont vous êtes le héros», une réplique au bol, une auditive, une avec des personnages imposés et plusieurs autres.

Avant chaque improvisation, les entraineurs devaient annoncer les joueurs qui allaient participer aux improvisations, qui étaient toujours mixtes, tel que le veut les combats Pokémon. Ensuite, à la fin de chacune des improvisations, le public votait, et l’équipe qui perdait le point voyait son joueur éliminé de la mini-partie. L’entraineur possédait toutefois un seul pouvoir de résurrection sur l’un de ses joueurs-Pokémon durant la partie. De plus, si les joueurs ne réalisaient pas leurs défis personnels, imposés en début de match, l’impitoyable arbitre donnait également une pénalité. Somme toute, le match PokéLUITR fut très divertissant, malgré le nombre incalculable de pénalités qui ont été accordées aux joueurs. L’ambiance était à la fête lors de cette première soirée à l’intérieur du Dôme, qui était pratiquement plein. C’est l’équipe Burglar LUITR qui a remporté cette deuxième édition de la PokéLUITR et le joueur Vincent Rainville s’est vu décerné l’étoile du match. Tout de suite après le match avait lieu la deuxième édition de l’iPodBattle, avec cette fois huit participants qui s’affrontaient à coups de hits musicaux. Les DJs d’un soir ont su mettre le party dans le Dôme avec des concepts osés. (C.F.)


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DANS LES LUNETTES DU FRISÉ

Patrice Michaud, le showman FÉLIXANTOINE DÉSILETSROUSSEAU Chroniqueur

Je me souviens, il y a un an presque jour pour jour, Patrice Michaud était assis en face de moi au Presse Café du centre-ville pour faire la promotion de son nouvel album Le feu de chaque jour. Le Cap-Chatien était loin de se douter que ce nouvel opus lui vaudrait le Félix de l’album folk de l’année. Il était en Trifluvie ce vendredi 20 mars dernier. Retour sur sa prestation endiablée. Pas de première partie, pas de mise en bouche, que Michaud et son band de joyeux lurons pour divertir le public. Divertir est le mot juste, puisqu’entre chaque chanson, l’auditoire avait droit à un monologue plutôt amusant. Par exemple, l’artiste a raconté le moment cocasse où il a annoncé à son paternel la nouvelle qu’il serait de la prestation finale de la célèbre émission La Voix en compagnie du légendaire groupe Def Leppard. En apprenant cela, son père plutôt content pour son fils lui répondit : «Avec qui? Tex Lecor?». Visiblement, le garagiste de Cap-Chat en Gaspésie suit la carrière de son gars avec assiduité, mais peut-être pas celle des groupes de musique de renommée internationale. Les talents de conteur de Patrice Michaud sont indéniables et font de lui une véritable bête de scène. On oubliait presque qu’il s’agit avant tout d’un auteur-compositeur-interprète tellement il était drôle entre ses chansons. Or, une fois quelques notes entonnées, on se souvenait aussitôt ce pour quoi nous nous étions déplacés ce soir-là: des airs accrocheurs, des mélodies solides et un univers musical bien ficelé. Je me souviens d’un moment du spectacle en particulier, un moment qui m’a révélé tout le talent de Michaud. Durant l’hymne au n’roll «Le crash du concorde» (très beau titre soit dit en passant), le Gaspésien a arrêté la musique, a chuchoté à ses musiciens, puis a dit tout haut: « Ok, Trois-Rivières, vous avez droit à l’extra. C’est pas tout le monde qui a droit à cet extra-là, mais aujourd’hui vous le méritez». Nous, public naïf, on s’est vraiment dit qu’on le méritait ce petit extra, voyons! Donc, au beau milieu de sa chanson, entre le silence et les applaudissements, Michaud, tel un Elvis en herbe, a entonné «Go Johny Go», juste pour nous, juste pour Trois-Rivières. C’est impossible que d’autres endroits où l’ambiance est plutôt moche y aient droit, voyons! On voyait le chanteur se dandiner la patte comme le faisait le King lui-même dans le temps, puis se jeter par terre sur les genoux presque sur son dos en chantant tout près du micro. Tout un showman, il n’avait assurément aucun plaisir, non, voyons! Personnellement, je le trouve un peu kitsch par moments, et je peux même affirmer sans problème qu’il oscille entre la

CENTRE D’EXPOSITION RAYMOND-LASNIER

Une double exposition rafraichissante

musique populaire et le style underground. Mais je ne peux pas nier que ce fut réellement un spectacle très divertissant et que je recommande d’y assister à quiconque voudrait passer une belle soirée. Pour les emmerdeurs du type «il est trop populaire, il est trop ci, il est trop ça», allez voir ailleurs! Tout simplement. *

Un héritage encore à protéger

J’arrive chez mes parents tout juste après ma partie d’hockey du dimanche soir. Je cherche partout dans la maison l’édition du week-end du Devoir que je n’ai pas encore feuilletée. Je regarde la une, et bien c’est la même photo que j’ai publiée sur mon mur Facebook, la photo qui circulait sur le site web de Globe Montreal où les travailleurs du chantier du CHUM tiennent une pancarte où on peut lire en lettres majuscules rouges sur fond blanc «ICI, ON BÂTIT EN FRANÇAIS» (accent circonflexe et cédille inclus). Si vous pensiez que la haine des Anglos envers les Francos et vice versa était terminée, vous vous trompez. Allez faire un tour sur la page Facebook de Globe Montreal, et on s’en reparlera. Sur cette page se trouve des commentaires du type «Idiots go f**ing work», des commentaires tout simplement racistes envers la minorité francophone du Canada, et je dois l’avouer quelques-uns racistes envers la communauté majoritairement anglophone.

Je ne peux pas nier que ce fut réellement un spectacle très divertissant et que je recommande d’y assister à quiconque voudrait passer une belle soirée. Je sais déjà ce que vous pensez en ce moment. Vous vous dites, pourquoi nous dis-tu ça dans ta chronique d’arts et spectacle? Et bien quand on attaque le français, j’ai toujours l’impression qu’on attaque une partie de ce que je suis, qu’on attaque la raison principale pour laquelle je m’acharne dans cette chronique toutes les deux semaines et dans la vie de tous les jours à faire rayonner les artistes québécois et francophones. J’ai l’impression qu’il faut encore que je me batte pour dire que le français a toujours sa place ici au Québec, qu’il faut que je me batte pour dire qu’une culture de plus sur la face du monde, c’est un plus pour l’humanité. Encore aujourd’hui, en 2015… Sur la photo, on voit trois ouvriers, probablement moins scolarisés que moi, et je trouvais ça tout simplement beau. Des ouvriers, casque de construction sur la tête, qui tiennent une pancarte sur laquelle on défend ma langue, mon identité. Beau de voir que sur le plancher des vaches, il y avait encore quelque chose pour nous, francophones et Québécois. Ça explique peut-être pourquoi il n’y avait pas un siège vide à la salle Anaïs-Allard-Rousseau vendredi soir dernier.

PHOTO: NADIA TRANCHEMONTAGNE

L’une des deux installations de l’artiste Cynthia Dinan-Mitchell, devant l’un de ses deux murs de papier peint.

Le dimanche 15 mars dernier se tenait le vernissage de deux nouvelles expositions au Centre d’exposition Raymond-Lasnier de la Maison de la Culture de Trois-Rivières. Les deux artistes, Cynthia Dinan-Mitchell et André Lemire, y présentent leur exposition respectives, soit Mon jardin secret et Le tournoi jusqu’au 19 avril prochain. Cynthia Dinan-Mitchell, originaire de Québec, détient un baccalauréat du programme Studio-Art de l’Université Concordia à Montréal et une maitrise en arts visuels de l’Université Laval, à Québec. Cette année, en plus de Trois-Rivières, elle exposera aussi au centre Bang de Chicoutimi et à la Biennale Orange de Saint-Hyacinthe. André Lemire est quant à lui titulaire du baccalauréat en arts et design, concentration arts visuels, de l’Université du Québec en Outaouais. L’installation Le tournoi qu’il présente à Trois-Rivières sera aussi exposée à Montréal, à Val d’Or et à Saint-Boniface au Manitoba.

Mon jardin secret Cynthia Dinan-Mitchell se consacre surtout à l’installation et à la sérigraphique. Dans son exposition Mon jardin secret, l’artiste présentait à nouveau ces techniques, mais en s’adonnant à une nouvelle démarche artistique. «C’était un défi personnel que j’avais, je voulais commencer avec des œuvres sur papier et de là prendre les points forts et faire une installation», explique-telle. On retrouve dans cette exposition une panoplie de couleurs et d’univers. Dans un art très lumineux et aux couleurs vives, l’artiste présente de nombreux éléments comme des fleurs, des animaux exotiques et mutants ainsi que de vieilles voitures, pour n’en nommer que quelques-uns. L’exposition se compose de ses sérigraphies réalisées sur papier avec de la gouache et des crayons de couleur ainsi que de deux installations composées de céramiques ainsi que de papier métallique, inspirées par ses sérigraphies. Le travail de Cynthia Dinan-Mitchell est apaisant et invite à un voyage dans l’imaginaire et l’exotique. Il est facile de se laisser bercer par la douceur de ses œuvres et à la fois de se perdre dans leur contemplation. On y retrouve des détails parfois intrigants et surprenants qui laissent place à une libre interprétation de son travail. Ses sérigraphies sont des scènes d’une grande beauté créative.

Le tournoi André Lemire présente pour sa part un travail de sculpture. Ses sculptures sont créées avec ingéniosité, imagination et inventivité, ayant pour matériel de base le papier. Le papier a été un choix évident pour l’artiste qui œuvrait autrefois dans le dessin: quand l’envie de la sculpture lui est venue, il avait déjà ce matériel peu couteux sous la main. Tout ce que l’artiste peut réaliser avec du papier est impressionnant. De simples feuilles de papier blanches et l’artiste peut créer des pièces amovibles dotées de mécanismes et en faire des installations époustouflantes. L’une de ses créations impressionne par son travail de minutie et d’envergure spatiale. Une centaine de personnages en papier, identiques, sont suspendus par du fil à pêche, allant du sol jusqu’au plafond. Positionnés avec finesse dans l’espace par l’artiste, ces petits personnages fragiles semblent s’adonner à un ballet acrobatique. Difficile de rester impassible face à son travail, particulièrement avec un matériel aussi fragile. Les enfants semblaient particulièrement interpellés par ces personnages ainsi que les autres pièces de l’exposition qu’ils pouvaient faire bouger. «Ce que je veux, c’est émerveiller. Je veux stimuler l’émerveillement, et les enfants ont des réactions si spontanées», expliquait-il, affirmant que le jeu des enfants avec ses œuvres ne l’inquiétait pas outre mesure, mais au contraire, le stimulait. Les deux expositions s’unissent par leur capacité d’émerveiller. La douceur des couleurs de Cynthia Dinan-Mitchell et la pureté blanche d’André Lemire invitent au calme et à la découverte de deux univers aussi particuliers qu’attirants. (N.T.) PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

Les cent personnages de papier d’André Lemire dans un jeu de hauteur et d’espace, s’adonnant à une course folle vers le sommet.


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MANGE, LIS, AIME

VERNISSAGE À LA GALERIE r3

D’une pierre deux coups La psychose de PHOTO: M.-C. PERRAS

François Blais CAMILLE DURANDPLOURDE Chroniqueuse

La reconstitution du dispositif qui a permis à l’artiste de créer des images en superposition en un seul temps.

MARIE-CHRISTINE PERRAS Journaliste

La Galerie r3 de l’Université du Québec à Trois-Rivières a ouvert ses portes à Danielle Raymond. Jusqu’au 24 mars 2015, le public était invité à venir découvrir les œuvres vidéographiques de l’exposition Bruits d’archives. Après un stage en France, l’artiste revient avec une approche qui heurte la quatrième dimension, celle du temps. Dans la galerie, il fait noir. C’est évidemment pour laisser toute la place aux projections qui constituent l’exposition. Les œuvres que l’artiste présente ont de spécial et d’attirant une double présence. Une accumulation, une superposition de vidéos sont visibles sur une même image. Le procédé pour réaliser tout ça est particulier, car il n’y a pas de postproduction, pas de montage. Armée d’un dispositif à harnais sur lequel se trouvent un projecteur et une caméra, Danielle Raymond se promène en crachant un flux lumineux et en le captant en même temps sur une image nouvelle en mouvement. Elle travaille le déplacement, la trace, l’empreinte, la mémoire. Son matériau de base se trouve à être des archives familiales filmées en 8 mm dans les années 50 et 60. Cette empreinte conservée par son père se révèle sur un monde nouveau. Danielle Raymond appelle ces documents des «archives-fictions». Archive pour commencement et fiction pour l’invention, l’évocation du souvenir. Pour elle, le souvenir devient une fiction. Elle cherchait un endroit où projeter ces souvenirs, elle cherchait un lieu où inscrire cette mémoire. Alors qu’elle préconise le déplacement, elle a dû faire des compromis afin de réaliser ce projet. La logistique électrique l’a obligée à immobiliser sa caméra. Ce qui vient nuancer davantage la problématique du déplacement. Ce n’est plus que le capteur d’images qui se déplace, mais aussi le temps. Le déplacement subtil des feuilles d’arbre par le vent donne ainsi du mouvement au temps. C’est de cette manière que le déplacement a lieu. En numérisant les archives, Danielle Raymond a pu les modifier et les projeter avec plus de facilité. En inversant le noir et le blanc et en désaturant les images, elle a ainsi dénaturé la signification première des films. Les images ne

sont devenues que présence, évoquant ce souvenir indistinct, cette impression de vérité, cette fameuse fiction que la mémoire invente et qui fait office de ce qui se nomme le souvenir. Lors de son stage en France, elle a travaillé avec une performeuse qui se déplaçait dans la ville avec un dispositif de projecteur et de caméra dissimulés et qui projetait des images en temps réel sur les murs. Ce qui, selon elle, appuyait fortement ce passé qui la suit, ce souvenir bien ancré. Ce stage s’inscrivait dans ses études au Doctorat études et pratique des arts à l’Université du Québec à Montréal. Cette exposition-ci est le résultat de deux années de recherche sur l’archive.

Le procédé pour réaliser tout ça est particulier, car il n’y a pas de postproduction, pas de montage. Originaire de Montréal, Danielle Raymond y a étudié. Depuis 1993, elle est fascinée par la mémoire, la trace, l’empreinte. C’est pourquoi elle commence sa carrière avec la sculpture sur pierre, sur laquelle elle laisse indubitablement des traces. Elle se dirige peu à peu vers la photographie pour enfin s’approprier la vidéo. «C’est le médium que j’ai trouvé qui pouvait vraiment parler de souvenir. Parce que c’est évanescent une image», conclut la femme à la fois posée et dynamique. Visiblement passionnée, son énergie et son travail se répondent aisément. Une exposition intrigante avec une utilisation stimulante des nouveaux médias. PHOTO : M.-C. PERRAS

La transparence fantomatique des «archives-fictions» est créée grâce à la numérisation de films tournés en 8 mm il y a plus de 60 ans.

Dans La classe de madame Valérie (2013), le prolifique François Blais faisait vivre 25 personnages évoluant sur 20 ans; dans Cataonie, son récent recueil de nouvelles, l’auteur cède toute la place à un unique narrateur – écrivain bizarre, excessif, bavard et asocial – autour duquel évoluent dans l’ombre quelques personnages secondaires. Le protagoniste vole la vedette en racontant des évènements banals de son quotidien qui prend chaque fois une ampleur extraordinaire.

Le monde à l’envers Les six anecdotes qui composent le recueil de Blais semblent tout droit sorties d’une tête idiote: la perception de la réalité est sévèrement biaisée, les interprétations sont sans logique et toute norme sociale est rejetée du revers de la main. Le narrateur – qui porte le même nom que l’auteur – est un fou au bord de la psychose qui livre sans pudeur ses obsessions et ses envies. Le comique de la situation est qu’il est convaincu de détenir la vérité. Un jour, il s’éprend d’une naine qui le rejette; le lendemain, il remet en doute le nombre de mots de son document Word et se charge de refaire le décompte sans dormir; le jour suivant, il croit être un personnage d’Angéline de MontBrun, un roman québécois du XIXe siècle. Ce ne sont que quelques-uns des «drames» qui marquent la vie du personnage, désirant vainement gravir les échelons sociaux, même s’il se situe fatalement en marge. François Blais nous emporte dans un délire bien maitrisé dans lequel un simple détail devient chaque fois un évènement divertissant raconté sur plus de dix pages. Le narrateur est un grand bavard qui digresse et étire ses histoires. Il faut dire que François Blais n’a jamais aimé l’économie des mots. Pourtant, ces nouvelles m’ont toutes paru courtes, dynamiques, fluides. Chacune de ses histoires alimente ingénieusement la folie du narrateur en le montrant parfois comme un être dérangeant, intrigant ou sadique, mais toujours fou.

ne pouvait décemment se dispenser de m’inviter au mariage». Ces formulations pompeuses semblent provenir d’une tout autre époque, même si chaque action se déroule dans le Québec contemporain. Le contraste est ingénieux. Il rend compte du décalage social dont souffre le personnage: il ne peut bien vivre ni en communauté, ni à son époque. On a même parfois l’impression de lire un roman d’apprentissage, un genre littéraire prisé au XIXe siècle qui met toujours en scène un jeune personnage désirant monter les échelons sociaux. Le narrateur surnomme sa maitresse madame D*** et tente de rentrer en contact avec le vicomte de G*** pour avoir bonne réputation. Rien à voir avec la réalité québécoise actuelle. Pourtant, le narrateur écrit ses romans sur son ordinateur, utilise le téléphone, fait ses emplettes au IGA et connait Le Journal de Montréal. Le va-et-vient entre époque moderne et révolue est particulièrement réussi.

Cataonie est un recueil sans temps mort, dans lequel la folle narration ne s’essouffle pas et amuse de la première ligne jusqu’au point final. Le plaisir du lecteur aguerri Cataonie regorge de références littéraires cachées ou évidentes et les jeux de mots font toujours sourire. Le narrateur cède aussi un rôle à son lecteur qui prend une belle importance dans l’œuvre: «Cela m’embarrasse un peu d’avoir à le dire mais, à cet endroit de mon récit, il me faut absolument raconter de nouveau un rêve. Le lecteur s’écriera, à bon droit: «Sapristi, monsieur! Vous deviez forcément savoir dès le début que vous auriez deux rêves à narrer! Pourquoi alors ne vous être excusé que pour le premier?» J’admets mon tort.» Cataonie est un recueil sans temps mort, dans lequel la folle narration ne s’essouffle pas et amuse de la première ligne jusqu’au point final. Il ne suffit d’entrer qu’une seule fois dans l’univers éclaté de François Blais pour vouloir y rester. Essayez, juste pour voir.

Le XIXe siècle remisé Si le narrateur pense comme un idiot, à l’inverse, il s’exprime comme un orateur habile, qui maitrise excellemment la langue française. L’auteur use abondamment du subjonctif imparfait – comme dans son dernier roman Sam (2014). Blais réussit, de cette façon, à amplifier le ridicule du protagoniste: «Il y a peu de temps de cela, une mienne cousine conçut l’étrange lubie d’unir sa destinée à celle d’un quelconque monsieur. Bien que mes relations avec cette branche de la famille fussent à peu près inexistantes, l’on

PHOTO : ÉDITIONS L’INSTANT MÊME

Auteur: François Blais Titre: Cataonie Prix: 16,95$ Éditions L’instant même, 2015, 120 pages


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arts et spectacles

24 mars au 6 avril 2015

LA PETITE TÉNÉBREUSE

Shell shock

Survivre tant bien que mal MICHÈLE ROBITAILLE Chroniqueuse

Chaque printemps, j’émerge de l’hiver avec bonheur. Cette année, le froid extrême me permet d’apprécier encore plus les températures printanières du moment. J’ai envie de me précipiter à la première crèmerie et d’engloutir des litres de crème glacée molle à la vanille. Chaque année aussi, j’émerge de la déprime saisonnière. Je fais partie des personnes qui sont frappées de plein fouet par le manque de lumière hivernal. Je prends de la vitamine D et je tente tant bien que mal de ne pas trop faire subir mon humeur déprimante à mon entourage… oui, je sais, c’est lourd. La santé mentale, on n’en parle pas comme d’une prise de sang. Alors imaginez, si vous trouvez mon introduction lourde et pleine de malaise, en 2015, comment les hommes revenant du front lors de la Première Guerre mondiale entre 1914 et 1918 devaient se sentir… Fait avéré, les guerres me fascinent; la Première Guerre mondiale, la Seconde, la Guerre du Vietnam, de Corée, des Boers, etc. Mais au-delà des combats armés, ce qui me fascine le plus, c’est l’humain qui est au cœur des hostilités, et ce, souvent malgré lui. De nos jours, l’état de stress post-traumatique est de plus en plus connu et étudié. Cette condition frappe toute personne, à plus ou moins grande échelle, ayant subi un choc à la suite d’un évènement stressant, voire menaçant pour sa vie. Les soldats de retour à la maison en sont souvent frappés et plusieurs, malheureusement, ne s’en sortent pas. Ils ne peuvent affronter la douleur du quotidien et choisissent de mettre fin à leurs jours. Ce trouble de santé mentale ne date pas d’hier, bien qu’on réussisse à mettre des mots sur le sujet depuis peu.

Shell shock Les premiers cas de chocs post-traumatiques répertoriés remontent à la Première Guerre mondiale. Plusieurs soldats reviennent du front frappés d’un mal étrange et incontrôlable. Certains soldats sont carrément retirés des tranchées, atteints par le mal après une explosion. Les symptômes sont multiples. Certains resteront paralysés ou seront gagnés d’un aveuglement temporaire. Le symptôme le plus troublant est celui des tremblements et des raideurs musculaires. Plus ou moins intenses, ces tremblements incontrôlables resteront parfois jusqu’à la mort des soldats. Ce syndrome sera baptisé le Shell shock ou l’obusite, en français. Il est en fait le résultat de plusieurs facteurs combinés de stress et d’anxiété extrême, comme la peur de mourir, d’être tué violemment ou pire encore d’être

enterré vivant ou déchiqueté par les obus tombant du ciel. Il faut rappeler ici que la Première Guerre mondiale est essentiellement une guerre de tranchées. Les hommes doivent maintenir et défendre leur position, en terrain boueux, humide, froid et hostile. Ils peuvent passer plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans leurs trous à attendre la prochaine rafle d’obus. Le climat est idéal pour faire une grande place accueillante à l’anxiété. Or, le corps n’est pas fait pour subir un tel niveau de stress. Certaines personnes ont une grande résistance, d’autres résistent moins longtemps et craquent. La plupart se retrouveront à l’hôpital militaire pour y subir des traitements expérimentaux.

Traitement Évidemment, un soldat frappé d’une obusite n’est plus fonctionnel. Cependant, les maladies nerveuses sont peu connues en 1915. Les victimes sont souvent qualifiées d’hystériques. Plusieurs médecins miliaires croient que leurs patients simulent leurs maux pour se sauver des combats et tentent donc de les renvoyer au front le plus rapidement possible. Les traitements utilisés à l’époque pourraient facilement être qualifiés de torture, aujourd’hui. Les électrochocs sont monnaie courante. On tente de stimuler les nerfs affectés pour délier les muscles paralysés des patients. Parfois, on endort les patients avec du chloroforme pour vérifier la rigidité des membres en anesthésie. Devant la rigidité disparue à cause de l’anesthésie, les médecins en profiteront pour placer les malades dans des carcans métalliques destinés à les redresser. Inutile de dire que la douleur est insupportable au réveil… Malheureusement beaucoup de victimes de Shell shock mourront à l’asile, seules et abandonnées des leurs. On leur reprochait non seulement leur lâcheté, mais surtout leur manque de patriotisme. Au cours des conflits qui suivront, les progrès de la médecine et les travaux notamment de Sigmund Freud sur le cerveau humain permettront de mieux comprendre l’état de stress post-traumatique. Malgré tout, cette maladie demeure mystérieuse aux yeux des médecins militaires. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il n’était pas rare de retourner un homme à la maison, pour une raison inconnue. Dans les rapports médicaux, on pouvait constater que le soldat avait quitté le front pour des gelures de tranchées, par exemple. Il était clair pour toute l’unité que le soldat en question n’était plus fonctionnel et surtout qu’il devenait dangereux pour ses pairs. Une situation qui est bien difficile à comprendre pour quelqu’un de l’extérieur… parce que les troubles mentaux, ça ne se voit pas. Ce n’est pas quelque chose de tangible. On ne peut pas mesurer un niveau de stress, comme on mesure un manque de fer dans le sang. Pour beaucoup de soldats, l’incompréhension de leurs proches minera beaucoup leur moral… et la situation est encore trop présente de nos jours…

VERNISSAGE AU CAFÉ-BAR ZÉNOB

La relève se révèle PHOTO: M.-C. PERRAS

54 portraits d’un même sujet présentés comme un amalgame de souvenirs, d’inscriptions sur les mémoires.

À l’heure du chacun pour soi, à l’ère où chacun fait tout, le Café-bar le Zénob accueille une exposition jusqu’au 28 mars 2015. Anthony Dufresne s’est octroyé le rôle de commissaire et surtout, celui de modèle. Une quinzaine d’artistes ont créé 54 œuvres ayant comme sujet commun Anthony Dufresne. Le vernissage se déroulait sous forme d’un 5 à 7 convivial le dimanche 8 mars dernier. Anthony Dufresne est étudiant au Cégep de Trois-Rivières en arts visuels et il a pu expérimenter le métier de modèle à quelques reprises. Ayant aimé cette expérience, il a demandé à des amis et connaissances de se livrer au jeu. Il s’est offert comme modèle 54 fois devant des toiles, des crayons, des matrices de bois et des appareils photos. Il signe également deux autoportraits grands formats. Il souligne d’ailleurs ne faire que des autoportraits lorsqu’il crée. L’ensemble des œuvres est présenté comme les portraits qu’il est possible de voir dans les maisons, comme des photos souvenirs. De multiples cadres supportent les portraits de la grandeur

d’une photographie 4X6. Un travail tourné vers lui qui reflète bien ce moment où l’artiste sort de sa coquille et cherche à tout prix à s’affranchir par son art. C’est un contact proximal avec son intimité et sa vulnérabilité de jeune artiste en quête de sens. Une manière de venir s’inscrire, de laisser sa trace, d’occuper la mémoire des autres. La relève se manifeste sur les murs du Zénob. De jeunes étudiants viennent affirmer leur présence et démontrer leur savoir-faire. Bon nombre des portraits sont fort réussis et proposent des univers singuliers. Parmi les artistes se retrouvent Stéphane Bélanger, Karim Boisrond, Philémon Beaulieu, Philippe Blais, Simon Murphy-Guthier et Naomie Perron. Cette dernière a gravé le portrait dans une matrice de bois et c’est celle-ci qui est exposée plutôt que conventionnellement l’impression. Ce qui donne alors accès au véritable sens du travail puisque l’impression qui résulte habituellement est nécessairement inversée. L’expression mystifiée de sa représentation d’Anthony Dufresne reflète bien l’allure du jeune homme, sa recherche intense pour se définir, se trouver une place dans ce monde hostile de l’art contemporain. (M.-C.P.)

14E ÉDITION DU METALFEST DE TROIS-RIVIÈRES

Une tête d’affiche annule Le 20 et 21 mars dernier avait lieu, pour sa 14e édition, le Metalfest de Trois-Rivières à la bâtisse industrielle du parc de l’Exposition. Durant ce rendez-vous annuel, les amoureux de rock métal ont pu célébrer au son de musique underground d’artistes internationaux et de groupes québécois, comme le groupe sherbrookois Gorguts. Avec 14 années à bâtir ce festival désormais reconnu dans le monde de la musique underground, Samuel Landry, l’un des membres fondateurs du festival explique que cette année «tout le monde connaissait ses tâches et les bénévoles ont retiré beaucoup de plaisir à participer à cet événement». Le point marquant du festival à sans doute été la présence du groupe hollandais God Dethroned, qui a été la tête d’affiche de la soirée de vendredi 20 mars. Offrant un spectacle exclusif au public trifluvien, le groupe a performé pour la toute première fois en exclusivité après des années de retraite. En plus d’avoir livré une performance qui a conquis les amateurs de blackened death metal, God Dethroned a littéralement permis aux organisateurs du Metalfest de se sauver tant bien que mal

d’une situation des plus malheureuses. Cloué en sol italien pour cause de grève des services aériens, le groupe d’origine italienne Fleshgod Apocalypse n’a pas pu se présenter pour leur prestation du samedi 21 mars. Tête d’affiche de cette soirée et l’une des plus importantes exclusivités de cette 14e édition, le groupe était grandement attendu par le public friand de death metal. God Dethroned s’est alors proposé gracieusement de rejouer le samedi afin de combler la programmation et de satisfaire les amateurs qui avaient déjà acheté leur billet. «C’était la première fois qu’on avait à gérer une annulation majeure et c’est la première fois qu’un groupe se propose de rejouer gratuitement», indique Samuel Landry, essoufflé après une fin de semaine ponctuée de moments intenses. L’avenir du festival de musique rock métal reste donc incertaine après cet incident qui a plongé le Metalfest dans une situation de déficit. Samuel Landry explique que les organisateurs devront attendre quelques semaines pour «laisser tomber la poussière» avant de prévoir les dispositions à prendre pour offrir aux amateurs une 15e édition. (É.L.)


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VERNISSAGE AU CENTRE CULTUREL PAULINE-JULIEN

Retour vers le futur

CINÉMA D’AUJOURD’HUI

Les nouveaux sauvages / Chorus LOUISÉTIENNE VILLENEUVE Chroniqueur

Relatos Salvages (Les nouveaux sauvages) «La société ne changera pas.»

PHOTO: M.-C. PERRAS

Les petites stations-service familiales ont laissé la place aux mégastations impersonnelles.

MARIECHRISTINE PERRAS Journaliste

Le photographe Jean-François Tardif expose ses clichés noir et blanc à l’essence rétro, Les vestiges de la 20, jusqu’au 6 avril au Centre culturel Pauline-Julien. Ce photographe autodidacte a arpenté l’autoroute 20 d’ouest en est afin d’immortaliser les vestiges d’une époque nostalgiquement révolue. Jean-François Tardif affiche un air timide et réservé, mais quand il parle de sa fascination pour les points de ravitaillement des autoroutes du Québec, son regard s’ouvre comme son obturateur. Une trentaine de photographies composent cette exposition qui fait indubitablement voyager dans le temps. Sillonner le Québec à la recherche de paysages, à la recherche de belles images, voilà une initiative somme toute assez banale. Par contre, capter de la sorte des images du passé, c’est une idée qui fait son chemin. L’exposition est organisée pour que le spectateur défile d’ouest en est sur la 20. Les immeubles qui sont représentés sont devenus au fil des ans des points de repères, des bornes, des lieux de rendez-vous et, pour certains, de véritables institutions. Du Madrid au Gaz bar en passant par le Restaurant 228 et Le Martinet, le public est convoqué à une rencontre avec un paysage hors du commun tellement il est devenu courant. Les photographies rendent la mémoire aux anciens, font jaillir les souvenirs d’une époque qui a transformé le Québec. L’histoire des routes et des autoroutes au Québec n’est pas anodine. Entre Maurice Duplessis et Jean Lesage, les routes et autoroutes ont façonné la vie des Québécois. Véritables symboles de modernité et de progrès, les tours de machines sur la grande route ont fait sortir de terre multiples restaurants et stations-service. Des entreprises familiales qui ont servi d’oasis pour les voyageurs, de détente pour les usagers de la 20. Le grain de la photographie argentique avive davantage la mélancolie associée au passage du temps. Le noir et blanc révèle les formes et

la composition des photos. Sans la couleur, le spectateur n’est pas submergé par celle-ci, donc ce sont les éléments qui composent l’image qui sont visibles au premier regard. Le rituel associé au développement en chambre noire accentue l’importance qu’il faudrait accorder au passé, aux traces laissées par les précédents. L’architecture des années 60 et 70 laisse souvent à désirer, mais ce n’est pas l’enjeu de ce travail. Loin de révéler les bijoux architecturaux, il révèle plutôt les bijoux d’une époque qui transpire la liberté naissante et l’ouverture sur le monde. La chasse du photographe a duré deux ans et depuis, certains des édifices qu’il a pris en photo ont été démolis, laissant souvent la place à des mégastations relais. C’est donc un travail nécessaire que celui-ci. Ce sont des documents d’archives importants, mais d’abord des bâtisses habitées d’une âme.

Les photographies rendent la mémoire aux anciens, font jaillir les souvenirs d’une époque qui a transformé le Québec. Dans ses recherches, Jean-François Tardif a mis les pieds chez un ferrailleur et son objectif sur des wagons du train de l’Expo 67. Des artéfacts ruisselants d’un Québec porteur de rêve, d’un Québec d’avant la postmodernité individualiste, d’un Québec prêt à tout pour devenir, pour exister. C’est une exposition qui rend hommage au passé et qui fait état d’une génération plus rapide, avide de grandeur, individualiste et insensible au bien commun. Payer moins cher au détriment du bonheur de son prochain. PHOTO: M.-C. PERRAS

Des lieux abandonnés qui jadis ont vu passer toute une population en mutation.

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Exploitant les travers de notre société aux rythmes incessants et aux refoulements chroniques, Relatos Salvages (Les nouveaux sauvages) offre une séance de défoulement en règle permettant de décharger les rancunes et les frustrations accumulées dans notre quotidien. À travers six courts métrages raboutés sans véritable continuité sinon que le thème de la perte de contrôle, Damián Szifron nous offre une comédie acérée et grimaçante qui saura satisfaire à la fois les cyniques et les révoltés de ce monde. Une première force du film se situe dans le choix de ses mises en situation, toutes liées à des zones sensibles de la vie d’aujourd’hui. Remorquage, tromperie, corruption, crevaison, fortune exubérante, bureaucratie, l’ensemble des contextes exploite habilement les frustrations latentes du spectateur pour lui montrer, par des exemples grossis, les dérapages que peut engendrer une trop grande accumulation de ressentiment face aux obligations du vivre ensemble. Ainsi, même si les saynètes culminent sur des explosions (littéralement) et des passages à l’acte qui débordent largement du sens commun, l’œuvre met en évidence la fragilité de l’autocontrôle et la précarité de l’équilibre qui habitent chacun d’entre nous. Pour présenter ces débordements sans tomber dans le grotesque ou l’invraisemblable, Szifron a su écrire chacun des courts métrages de manière à ce que l’escalade se fasse toujours en fluidité et en patience, ce qui suscite des sourires continus et un sentiment répété de «je ne peux pas croire que ça puisse aller plus loin, mais voilà, ça va plus loin». La scène du pneu crevé est à ce niveau le meilleur exemple d’une évolution bien menée à partir d’une situation initiale pratiquement vide, tout comme la séquence du mariage où les revirements surviennent toujours avec surprise mais sans jamais susciter d’incompréhension. On reprochera au film uniquement sa longueur, ses deux heures de visionnement ininterrompu étant difficiles à supporter en raison du renouvellement constant de son récit et de ses personnages. Le film aurait sans doute gagné à retirer l’avant-dernier segment, La Propuesta (La proposition), qui par son rythme lent et sa faible évolution narrative vient grandement atténuer le plaisir vécu pour la dernière saynète, elle-même déjà assez longue. Du reste, par son côté à la fois sauvage et intelligent, Relatos Salvages constitue un visionnement à privilégier pour transformer, l’espace d’un moment, nos propres rages animalières en énergie profitable.

Chorus «Y’a mon expérience et y’a la tienne.» Dans cette œuvre qui laisse peu d’espace pour respirer, François Delisle présente en noir et blanc l’histoire d’un deuil vécu en retard par deux parents (Fanny Mallette et Sébastien Ricard) qui apprennent, dix ans après la disparition de leur fils, que ce dernier a été retrouvé mort. Sous fond de musique polyphonique, de musique alternative et de nombreux silences, le film accumule des scènes criantes de réalisme dont le spectateur ressort luimême endeuillé. Si certains efforts de poésie se révèlent un peu risibles (le père roulant nu sur la plage au gré des vagues) et l’effet de confusion au début du film absolument inutile, Chorus trouve à la fin de son premier tiers son véritable rythme et sa véritable force dans la relation entre les deux parents, pris dans leurs incapacités à se faire comprendre par l’autre alors que tout leur être cherche à communiquer. Avec beaucoup de générosité de jeu, Mallette et Ricard offrent au spectateur des performances dures et crues, grandement amplifiées par un choix de scènes judicieux et par une réalisation fine et mesurée. Les dialogues, parfois un peu faibles dans leur écriture et dans leur rendu (les échanges entre Irène et sa mère, notamment), sont ainsi grandement compensés par les scènes «vécues» (les colères, les abandons et la danse exutoire) qui frappent par leur intensité et par leur résonance émotive. Une mention doit aussi être émise concernant la musique et la captation du son, tant ces dernières sont des vecteurs de beauté dans l’œuvre. Autant pour les pièces de chœur que pour les pièces du groupe Suuns en fin de film, les choix musicaux et leur emplacement dans le récit jouent pour beaucoup dans le déchargement émotionnel du spectateur, compromis nécessaire pour rendre le film beau et non pas seulement destructeur. Expérience lourde dont on s’échappe avec très peu de consolation (et de conclusions), Chorus est le type d’œuvre dans laquelle on embarque pour souffrir et vivre des émotions profondes sans toutefois comprendre ce que cette épreuve nous apporte réellement. Aux amateurs du genre: bonne écoute.

Prochainement au Cinéma Le Tapis Rouge www.cinemaletapisrouge.com Still Alice de Richard Glatzer et Wash Westmoreland (à partir du 20 mars pour la v.f. et le 25 mars pour la v.o. – Drame psychologique américain récipiendaire de l’Oscar 2015 de la meilleure actrice pour la performance de Julianne Moore) L’empreinte de Carole Poliquin et Yvan Dubuc (à partir du 25 mars – Documentaire social et historique mettant à contribution Roy Dupuis pour les narrations et les entrevues) Boychoir de François Girard (à partir du 27 mars – Drame américain mettant en vedette Dustin Hoffman, Garrett Wareing et Kathy Bates)


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24 mars au 6 avril 2015

LE RETOUR DES MIDIS LITTÉRAIRES

Rencontre sur la littérature fantastique Chaque année, la Société des écrivains de la Mauricie (SÉM) organise des rendez-vous littéraires permettant de rencontrer divers auteurs. Ces rencontres ont habituellement lieu à la Maison de la culture de Trois-Rivières, mais exceptionnellement pour la première rencontre de cette année, le 10 mars dernier, la SÉM a décidé d’inviter les amoureux de la littérature à l’Agora du Cégep de Trois-Rivières. Lors de cette première rencontre, les étudiants du Cégep de Trois-Rivières ainsi que les curieux ont pu discuter avec deux auteures à la personnalité éclatante et dynamique: Ariane Gélinas, étudiante au doctorat en littérature à l’Université du Québec à Trois-Rivières, et Natasha Beaulieu. Les deux écrivaines étaient présentes pour parler de la littérature fantastique, genre littéraire dans lequel elles naviguent toutes deux. Elles sont toutes les deux auteures d’une trilogie fantastique: Cités intérieures (Natasha Beaulieu) et Les Villages assoupis (Ariane Gélinas). Lançant la quatrième édition des midis littéraires, elles se sont entretenues sur divers

du réel au fantastique. Ariane Gélinas expliquait aussi son gout pour un genre aussi noir. «C’est l’attraction-répulsion par rapport à la peur», disait-elle en riant, s’avouant elle-même peureuse. C’est une stimulation de l’imaginaire qui permet selon elle la catharsis, c’est-à-dire de purger ses peurs par l’écriture.

PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

Ceux qui ont assisté à la rencontre ont pu faire la découverte de deux écrivaines avec le vent dans les voiles et à la personnalité pétillante. Ariane Gélinas, étudiante au doctorat en littérature à l’Université du Québec à Trois-Rivières, est venue discuter du genre littéraire fantastique avec Natasha Beaulieu. aspects de la création littéraire, s’attardant aux spécificités du genre fantastique. Natasha Beaulieu étant native de Montréal, alors qu’Ariane Gélinas est originaire de Grandes-Piles en Mauricie, cette rencontre a permis de découvrir le

parcours différent des deux femmes. Leurs livres s’inscrivent dans un fantastique noir et gothique, plongeant les lecteurs dans une expérience sensorielle côtoyant la peur et l’incertitude. Leurs œuvres sont un basculement

Les deux femmes en avaient long à dire sur la littérature fantastique, notant les ressemblances de leur écriture comme leurs différences. Ceux qui ont assisté à la rencontre ont pu faire la découverte de deux écrivaines avec le vent dans les voiles et à la personnalité pétillante. Natasha Beaulieu entame l’écriture d’une nouvelle trilogie alors qu’Ariane Gélinas est actuellement en travail de correction pour son nouveau roman. (N.T.)

DEUX POUILLES EN CAVALE ET CHARRUE AU CAFÉ-BAR ZÉNOB

À la hauteur des espérances de tout bon mélomane présent. Des pièces comme «Clinique», «Brutal Divorce» et «La valse des pauvres» ont touché les spectateurs avec des paroles s’appliquant de près ou de loin au quotidien de tous et chacun. Elles étaient livrées de façon éclatée et festive, ce qui rendait l’ambiance agréable dans le Café-bar le Zénob.

PHOTO: É. LEFRANÇOIS

L’éclectique formation Deux Pouilles en Cavale en a surpris plus d’un au Café-bar Zénob le 14 mars dernier.

Le Café-bar Zénob accueillait, le samedi soir 14 mars, les deux groupes rock Deux Pouilles en Cavale ainsi que Charrue. Les amoureux de musique expérimentale et de diversité instrumentale ont été comblés par ces deux groupes complètement différents. Ceux-ci se sont toutefois complétés à merveille dans un esprit commun de défoulement contre la routine et les mœurs de la société. La soirée a d’abord débuté en force avec le groupe multidisciplinaire Deux Pouilles en Cavale qui a amené le public dans un monde propre à son style unique. Très rythmés, les trois membres du groupe ont livré une performance étonnante qui a charmé le public du Zénob dès les premiers accords. Une énergie sans précédent et une folie créatrice émanaient littéralement du groupe lors de la prestation. Les visages des membres du public ne cessaient de s’illuminer à chaque morceau qui révélait sans

cesse une nouvelle facette du style étrange et fascinant de la formation montréalaise. Jouant de plusieurs instruments à la fois, tels que la guitare, le piano, la basse et mélangeant des effets sonores comme des bruits de chaines métalliques, des bruits vocaux et des timbales, le groupe en a surpris plusieurs avec des chansons complètement éclectiques mélangeant beaucoup de styles musicaux. Certaines chansons arrêtaient en plein milieu et il était alors possible d’entendre en trame de fond une chanson disco typique des années 80. Le groupe en a également surpris plusieurs lorsque, subitement lors de la performance, le bassiste et le batteur ont échangé leur place et où le batteur, Pascal Rousseau, a livré un discours chanté sans queue ni tête avec beaucoup d’émotions pour ensuite immédiatement reprendre sa place. Tirées de leur dernier album Tambour et Temps morts, sorti en novembre 2014, les pièces étaient certes courtes, mais provoquaient à chaque fois l’engouement grandissant du public

Les visages des membres du public ne cessaient de s’illuminer à chaque morceau qui révélait sans cesse une nouvelle facette du style étrange et fascinant de la formation montréalaise. Un «langage musical» bien a eux Deux des membres du groupe, Nicolas Gosselin et Pascal Rousseau, comparent la particularité sonore de Deux Pouilles en Cavale comme étant une «courtepointe musicale de ta grand-mère». Se connaissant depuis bientôt dix ans, les deux amis ont développé au fil des ans un «langage musical» bien à eux, explique Nicolas, comme «une espèce de joual» qui fait en sorte qu’ils réussissent à créer en symbiose des pièces uniques. Le troisième membre, Simon Gauthier, s’est joint aux deux amis il y a de cela deux ans et a «tout de suite cliqué» avec le «langage» du groupe comme le souligne Nicolas.

fête particulièrement en raison de l’anniversaire du bassiste et chanteur Pierre. Formée de trois membres, la formation Charrue a livré des pièces de son EP Labourage, sorti en juin dernier, avec beaucoup d’énergie. Encore une fois dans le même esprit de chansons conçues «pour se défouler», comme l’expliquait avec humour le chanteur et guitariste Jean-Luc lors de la prestation, le public a eu droit cette fois à un genre musical complètement différent qualifié de stoner-rock. Chantant parfois de façon perçante et parfois grave, se rapprochant alors un peu plus du style métal, les membres du groupe ont interagi avec beaucoup d’humour avec le public. Ne se prenant pas trop au sérieux, Charrue blaguait avec les spectateurs et leur demandait par exemple de miauler à l’unisson avant de débuter la pièce «Sa majesté le chat». Bien que leur style ait été plus agressif que le groupe précédent, les rythmes réussissaient à emporter le public dans un balancement de tête général tout au long de leur prestation. (É.L.) PHOTO: É. LEFRANÇOIS

Changement de style Originaire de Trois-Rivières, c’est le groupe Charrue qui a couvert la deuxième partie lors de la soirée. Beaucoup de membres du public semblaient bien connaitre le groupe puisque plusieurs chantaient en cœur les paroles des chansons présentées. L’ambiance était donc à la

Charrue, un groupe stoner-rock, s’est produit dans sa ville natale.


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SPECTACLE AU TEMPS D’UNE PINTE

Mark Bérubé et la douceur des mélodies Le Temps d’une Pinte offre depuis février une série de spectacles. Le mercredi 18 mars dernier, la microbrasserie recevait Mark Bérubé pour un spectacle de fin de soirée qui allait en attirer plus d’un à venir découvrir ou redécouvrir l’artiste. Mark Bérubé œuvre dans le domaine de la musique depuis plus de dix ans. Se faisant connaitre à travers le pays, Mark Bérubé est aussi reconnu à l’international. Son dernier album Russian Dolls a notamment été remarqué par le magazine Les Inrocks en France, ayant été inclus parmi leur liste des meilleurs albums de 2014. Pour cette année, Mark Bérubé commence une nouvelle tournée par un retour au Québec avant de repartir au printemps pour la France, la Suisse et l’Allemagne. Lors de son passage à Trois-Rivières, Le Temps d’une Pinte s’est rempli pour accueillir l’artiste. Mark Bérubé y était, accompagné de sa complice de toujours, Kristina Koropecki au violoncelle, ainsi que du reste de sa formation: Hugo Chaput à la basse

et Pete Pételle à la batterie. En plus de leurs instruments, les musiciens ont joint leurs voix à celle du chanteur pour le plaisir des oreilles. Malgré l’heure tardive du spectacle, celui-ci commençant à 22h, Le Temps d’une Pinte était rempli pour les accueillir. La microbrasserie était tout en ambiance pour l’occasion, avec son éclairage tamisé et son atmosphère éternellement chaleureuse. Dès les premières notes, le public s’est vu enveloppé d’un doux cocon musical dont il n’allait pas se défaire pour les deux prochaines heures. Difficile de décrire la musique de Mark Bérubé en un seul mot. Ses chansons s’inscrivent majoritairement dans un folk traditionnel et pourtant on y retrouve aussi parfois une sorte de rythmique sud-africaine ainsi que des traits psychédéliques et hypnotisants. Il s’aventure dans des univers musicaux différents, faisant voyager son public dans des mondes variés, mais tous fascinants. Le chanteur à l’air jovial impressionne par la profondeur de sa voix et sa grande justesse. Accompagné vocalement du reste de la formation,

l’harmonie qui en résulte est d’une douceur à faire frissonner. Le public était pleinement attentif à la musique, se laissant bercer par l’énergie tranquille qui se dégageait du spectacle. Mark Bérubé est un homme de peu de mots, parlant avec sincérité et justesse, mais s’exprimant surtout à travers les mélodies enivrantes de ses chansons et leurs paroles profondes. Le spectacle d’une grande douceur invitait ceux qui assistaient au spectacle à s’installer confortablement et à en apprécier les mélodies. Un des moments forts de cette rencontre a été la chanson à capella interprétée par les quatre artistes s’étant approchés du public. Dans le plus grand des silences, ils ont livré une performance envoutante. L’accord des voix donnait le sourire et a permis de vivre un moment hors du temps. Les spectateurs ont été livrés à des performances variées, mais toutes unies dans leur beauté musicale. Chantant habituellement en anglais, Mark Bérubé a fait découvrir une de ses nouvelles chansons, en français cette fois, «Les beaux corps».

PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

Les artistes lors de leur performance à capella. De gauche à droite : Hugo Chaput, Mark Bérubé, Pete Pételle et Kristina Koropecki. Que ce soit dans la langue de Molière ou dans la langue de Shakespeare, le musicien sait jouer avec les mots et faire vivre de belles émotions. La soirée s’est terminée passé minuit, laissant le public dans une agréable sensation de bien-être. Difficile cependant de se décider à sortir à l’extérieur pour braver le froid quand les deux dernières heures ont été comblées par le doux bercement d’une musique chaleureuse. (N.T.)

TRIAZ AU CENTRE CULTUREL PAULINE-JULIEN

Tout en harmonie et en complicité C’est avec un tout nouveau spectacle que la vague «triazienne» s’arrêtait, samedi le 21 mars 2015, au Centre culturel Pauline-Julien (CCPJ) de Trois-Rivières. En effet, Mélissa Brouillette, Karine Jutras et Elsa Leblanc présentaient pour la première fois plusieurs nouvelles pièces a capella qui font leur renommée en Mauricie. C’est devant une salle pratiquement comble qu’elles ont offert une prestation avec leurs trois magnifiques voix. Le répertoire des trois chanteuses est très diversifié et elles connaissent bien leurs voix respectives, ce qui crée des harmonies vocales

impressionnantes. Pour ouvrir le bal, elles ont chanté la pièce «What’s up» du groupe 4 Non Blondes et cela a montré l’étendue de la voix de Karine Jutras. Elles ont ensuite poursuivi avec les Backstreet Boys, Neil Young, et même Antoine Gratton. Elles ne se limitent pas à un style et y vont de chansons récentes autant que de pièces classiques, ce qui plait à tout type de public. Les filles de Triaz adaptent aussi plusieurs pièces à leur style et s’échangent continuellement le rôle de soliste, ce qui permet à chacune de chanter autant. Elles affectionnent particulièrement les medleys d’artistes comme Félix Leclerc, Ariane Moffat et également Céline Dion dans leurs choix de chansons. Toujours souriantes lorsqu’elles

chantent, leur plaisir transparait et est contagieux. Avant de partir à la pause, les chanteuses offrent une petite mélodie de transition, tout comme à la fin du spectacle, et ça charme complètement le public. Dernièrement, les trois jeunes femmes ont participé à un concours pour chanter les hymnes nationaux dans un match des Canadiens de Montréal. Après quelques auditions, elles ont été retenues. «Malheureusement, à la date offerte, Mélissa était en tournée en Europe avec June in the fields. Nous n’avons donc pas pu chanter sur la glace durant un match», racontaient-elles. Elles ont toutefois tenu à interpréter les deux hymnes sur lesquelles elles avaient travaillé.

Leur complicité transparaît à travers leurs chansons ainsi que sur scène, car elles s’amusent beaucoup. Le fait de se sont tromper pendant une chanson n’a nullement affecté le reste de leur performance: elles se sont mises à rire avant de la recommencer. Sur quelques chansons, elles se sont accompagnées d’instruments comme le piano, le clavier, le synthétiseur et même la basse. Prochainement, elles feront partie d’un nouveau projet plus reggae qui se nomme The sun et elles accompagneront un ami en tant choristes au spectacle qui sera présentée le 18 avril à La shop Wabasso du Trou du diable à Shawinigan, en plus d’assurer la première partie du groupe. (C.F.)


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LOISIRS À la confesse -qui-veut ALEXANDRE LARAMÉE ZOUÉKI Illustrateur

Jeux

Thème: Le temps (5 lettres) Âge Aîné Année Annualité Atmosphère Aussitôt Automne Battement Beau Berge Bimestre

Bimestriel Broquille Calendrier Centenaire Congé Crépuscule Ère Été Génération Hiver Interruption Intervalle

Matin Mensualité Midi Millénaire Millenium Nuit Périodicité Quadrimestre Quarantaine Quarantenaire Tourbillon Vie

Mot mystère

Sudoku

Derrière le rideau cette semaine: Le Dôme CFOU

Mots croisés Horizontalement:

Verticalement:

1. Amoureuse - Surmonte 2. Rejette - Castillan 3. Exprima en termes violents - Tentes 4. Yaourts - La personne à qui l’on parle 5. Faute de liaison - Roche siliceuse 6. Versa une part des bénéfices 7. Dispute - Eut en horreur 8. Évaluerai avec soin Chacune des mamelles de la femme 9. Électronvolt - Aristocraties 10. Plaide pour - À moitié Pronom personnel 11. Terre entourée d’eau Formes nominales du verbe latin 12. Liquides - Élevais

1. Ouvrage où l’on expose l’ensemble des connaissances universelles 2. Tissu de coton pelucheux - Communiqua 3. Entreras en réaction - Fanal 4. Gronde 5. Récipient - Existerons 6. En les - Rigole - Réformateur musulman (1849 - 1905) 7. Consommation - Trou du pain - 3.1416 8. Personnes qui dépendaient d’un suzerain duquel elles recevaient un fief - Formulai 9. Flèche - Petits pains fins et friables 10. Sollicitations - Formation paramilitaire de l’Allemagne nazie 11. Dépression marécageuse du Soudan méridional Mammifères marins 12. Clôture à claire-voie en bois - Pourvues d’une anse

«Ça sent la coupe! Surtout au gouvernement.»

La maxSim par Simonak Murphy-Gauthier


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SPORTS VOLLEYBALL FÉMININ: MÉDAILLE DE BRONZE

Sur la troisième marche du podium LOUISPHILIPPE CARBONNEAU Journaliste

Pour une troisième année de suite, les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières sont montés sur le podium grâce à une victoire en quatre sets face à l’Inuk de l’Université du Québec à Rimouski lors de la finale de consolation des séries éliminatoires de volleyball féminin division 2. Avec ce gain les Pats, terminent donc au 3e rang du circuit universitaire québécois. Le résultat aurait pu être davantage satisfaisait alors que la troupe d’Étienne Lefebvre a livré toute une bataille face au Nordet de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) en demi-finale. Après avoir connu un lent départ et avoir vu leurs adversaires prendre les devants deux sets à zéro, les Trifluviennes ont fait preuve de beaucoup de caractère en remportant les deux manches suivantes pour ramener les deux équipes à la case départ. L’histoire s’est malheureusement mal terminée pour Trois-Rivières qui a échappé le dernier bout 12-15. Malgré un revers dur à avaler, l’entraîneur-chef des Patriotes était fier de son équipe après cette véritable guerre de tranchées. «Nous avons eu un départ lent et nous avons

laissé filer les deux premiers sets. Les joueuses ont su garder le moral et amener de l’intensité pour pousser la rencontre à la manche ultime en mettant de la pression sur nos adversaires et en atteignant les zones payantes nous avons su faire taire la foule pour deux sets consécutifs. Ça été un match très serré du début à la fin et fort en émotions. Malgré la défaite, il faut être fier de ce qu’on a accompli.» Cette défaite faisait donc en sorte que l’UQTR avait rendez-vous avec Chicoutimi pour se disputer la dernière médaille disponible. La jeune équipe de l’UQTR a bien répondu à l’appel en l’emportant par la marque de 25-20, 18-25, 18-25 et 20-25. L’UQTR était favori pour enlever les honneurs de cette rencontre et les joueuses l’ont démontré. Après un premier set plus difficile, les patriotes ont élevé leur jeu d’un cran afin de dicter l’allure de la rencontre face à un Inuk qui n’était tout simplement pas de taille. «Le début de match m’a inquiété un tout petit peu mais les filles ont rebondi avec brio. C’était le dernier match de la saison et disons que c’est très satisfaisant de terminer la saison sur une bonne note», mentionnait le pilote après le tournoi.

Les citadins dominent de A à Z Les Citadins de l’Université du Québec à Montréal ont poursuivi le travail de démolition qu’elles avaient entamé lors de la saison régulière avec deux victoires en trois manches face à Chicoutimi et Rimouski pour remporter le championnat. Selon

CHEERLEADING

Vers le championnat régional PHOTO: PATRIOTES

L’équipe de cheerleading sera de la compétition du 28 mars à l’Université Laval, à Québec.

À la suite des deux dernières compétitions, la formation trifluvienne de cheerleading se prépare à disputer le championnat régional le samedi 28 mars prochain. Lors de la deuxième compétition de la saison, s’étant déroulée à Montréal le dimanche 1er février dernier, l’équipe de cheerleading de l’UQTR, menée par Audrey Deschênes, avait terminé troisième au classement. Elle s’était alors retrouvée derrière l’Université Laval, qui avait offert une très bonne performance et s’était démarquée par sa remontée spectaculaire au classement, et l’Université de Montréal qui occupait la deuxième marche du podium. Durant la troisième compétition de la saison, qui s’est disputée au Complexe sportif Alphonse-Desjardins (CSAD) à Trois-Rivières le samedi 28 février dernier, les athlètes trifluviens ont chuté d’un rang et

n’ont, de ce fait, pas pu accéder au podium. L’Université Laval a, quant à elle, su redoubler d’efforts afin de conserver sa place de leader au classement. Non loin derrière se trouvaient l’Université de Montréal et l’Université du Québec à Montréal qui occupaient respectivement la deuxième et troisième place du podium. C’est d’ailleurs à la suite de cette défaite que les Patriotes avaient confié vouloir redoubler d’efforts pour la prochaine compétition. «Nous allons travailler sur la chorégraphie et essayer de monter encore le niveau de la routine», affirmait Audrey Deschênes. Les athlètes de l’UQTR comptent bien regagner leur place sur le podium lors du classement général du championnat. Notons donc que la compétition aura lieu le samedi 28 mars 2015 à l’Université Laval, à Québec. (C.L.)

PHOTO: PATRIOTES

Les Patriotes ont remporté la médaille de bronze lors des séries éliminatoires. Lefebvre, l’UQAM était tout simplement trop fortes pour leurs opposantes cette année. «Les Citadins avaient une équipe beaucoup plus expérimentée et leur jeu en défense est ce qui a fait la différence cette saison. Sans oublier qu’ils ont toute une attaque.» Les Patriotes n’auront donc pas été en mesure de défendre leur titre de l’an dernier.

Toutefois, le troisième échelon s’avère très rassurant puisque malgré une jeune formation, l’UQTR a démontré qu’elles seraient à surveiller lors de la prochaine saison. «L’an prochain, nous aurons plus d’expérience et notre jeu collectif sera amélioré. Nous serons donc de sérieux candidat pour le trophée en 2015-2016.


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24 mars au 6 avril 2015

SPORTS

CHAMPIONNAT MONDIAL D’ULTIMATE DE PLAGE À DUBAI

Antoine Genest s’illustre à Dubaï PHOTO: COURTOISIE

Le Trifluvien Antoine Genest (numéro 17) a fait partie de l’équipe canadienne présente au Championnat mondial d’ultimate à Dubai du 8 au 13 mars dernier.

Se tailler une place avec le Royal de Montréal dans l’American Ultimate Disc League (AUDL) est déjà un exploit en soit. Mais percer l’alignement de l’équipe canadienne pour le Championnat mondial sur plage est davantage impressionnant. C’est pourtant ce qu’a réussi Antoine Genest, ancien étudiant de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Le principal intéressé se disait très heureux de son expérience et d’avoir été un élément important aux résultats des siens. «Les tournois mondiaux sont toujours différents, on affronte des équipes d’un peu partout au monde et les matchs sont toujours âprement disputés. C’est satisfaisant pour moi de voir que je suis capable de faire compétition dans ce genre de calibre et d’avoir un impact lors des matchs.»

En plus d’avoir fait le voyage en Asie avec le Canada, l’athlète de 26 ans s’est avéré être un joueur important de la formation. Le Trifluvien a inscrit douze points en onze matchs en plus d’amasser 20 passes, ce qui le classait premier de son équipe à ce chapitre et 13e dans le tournoi.

«C’est satisfaisant de pouvoir faire compétition à ce niveau et d’avoir un impact durant les matchs.» — Antoine Genest Malheureusement pour Genest et le reste de ses coéquipiers, le Canada a terminé la compétition au 4e rang en vertu d’une défaite de 12-11 face aux Philippines dans le match pour l’obtention la médaille de bronze. Malgré ce revers crève-cœur, Genest se dit tout de même satisfait de ce que

son équipe et lui ont accompli. «Ça fait mal d’être passé si proche d’un podium, mais il faut être fier d’avoir terminé 4e sur 16 équipes. Les Philippines jouent uniquement sur le sable, c’est donc leur surface de prédilection et nous leur avons donné tout un challenge cette journée-là.»

Des attentes élevées pour 2019 Diplômé en finances, Antoine Genest souhaite retourner au prochain Championnat mondial avec le Canada, en 2019, et ramener une médaille au pays. Ce dernier croit qu’il faudra plus de pratique pour monter sur le podium, car le calibre sera encore plus relevé dans quatre ans. «Des équipes comme le Kenya et l’Ouganda se sont grandement améliorées tout comme les équipes d’Asie. Notre manque de pratique tous ensemble a été nuisible puisque d’autres formations jouaient ensemble depuis plus longtemps que nous. Nous demeurons une puissance dans ce sport et nous comptons bien le prouver aux autres dans un futur rapproché!» (L.-P.C.)

CHAMPIONNAT MONDIAL DE JORKYBALL DU 8 AU 11 MAI 2015

Quatre diplômés au mondial de Jorkyball Alex B. Perreault, Jonathan Lavoie, Simon Dufresne et Félix Campeau Guévin sont tous des diplômés de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Ces quatre jeunes hommes vivront une expérience bien particulière du 8 au 11 mai prochain alors qu’ils représenteront le Canada au Championnat mondial de Jorkyball à Bonneville en France, un sport populaire en Europe, mais peu connu en Amérique du Nord. Le Jorkyball, sport popularisé sur le Vieux Continent, est un dérivé du soccer. Il s’agit d’une formule 2 contre 2 où les joueurs se disputent la victoire dans un enclos vitré dont les dimensions font cinq mètres par dix. Bien que le principe soit sensiblement le même qu’au football européen, les règles diffèrent légèrement. Le but ainsi que le ballon sont de taille plus petite, à l’instar du terrain. Chaque formation possède un attaquant ainsi qu’un défenseur qui agit aussi en tant que gardien de but. Selon Félix Campeau Guévin, l’un des quatre représentant de l’unifolié, le Jorkyball est un sport très exigeant physiquement même si il n’y a pas beaucoup de terrain à couvrir. «Une confrontation dure assez longtemps car ce sont des matchs de sept points et la plupart du temps, comme ça sera le cas à Bonneville en mai prochain, c’est un 3 de 5 qui détermine le vainqueur. On doit être en forme au niveau cardiovasculaire, car nous effectuons beaucoup de mouvements rapides et nos réflexes doivent être aiguisés, car le temps de réaction est mince!» Les quatre Bécancourois se frotteront donc aux meilleurs joueurs provenant des quatre coins du globe lors de ce rendez-vous international. Plus d’une vingtaine d’équipes participeront à l’événement afin de se disputer la suprématie d’un sport qui gagne en popularité

depuis les dernières années. «Il y aura principalement des équipes européennes, mais aussi des formations d’un peu partout dans le monde. Ce sera intéressant de voir les différents styles de jeu de nos adversaires», mentionne Campeau Guévin.

L’expérience d’une vie D’ici la compétition, l’équipe canadienne pratiquera deux fois par semaine à St-Léonard d’Aston où se base leurs installations. Campeau Guévin et ses trois acolytes n’ont pas d’attentes précises en ce qui a trait aux résultats .Tout ce qu’ils veulent, c’est faire bonne figure et peutêtre du même coup créer des surprises. «On croit pouvoir être compétitifs, mais nous sommes conscients que les Européens seront difficiles à battre. On verra ce que ça va donner rendu là.» (L.-P.C.)

PHOTO: FÉLIX CAMPEAU GUÉVIN

Le Jorkyball est un sport très populaire en Europe, mais qui est pourtant méconnu en Amérique du Nord.


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SPORTS

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SOCCER MASCULIN: CHAMPIONNAT PROVINCIAL SOCCER FÉMININ: BILAN DE SAISON

Surprise en demi-finale Un hiver à oublier Tout était en place pour que la formation masculine de soccer des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières puisse répéter ses exploits de la saison régulière, eux qui avaient terminé bons premiers au classement général grâce à un dossier de cinq victoires et une seule défaite. Le Rouge et Or de l’Université Laval est toutefois venu jouer les trouble-fêtes, le samedi 21 mars, en venant vaincre les Patriotes par la marque de 1-0 en demi-finale, devant une bonne foule réunie au Complexe sportif Alphonse-Desjardins (CSAD). «C’est certain que c’est une défaite crève-cœur parce qu’on s’est mis dans les conditions qu’on voulait contre une excellente équipe. Laval sont rentrés très fort dans le match. Dans les 25 premières minutes, ils avaient un peu le dessus sur nous, mais on était bien en place défensivement», a expliqué l’entraineur Roch Goyette. Puis, vers la demi-heure de jeu, un carton rouge écopé par l’attaquant lavallois Wagane Ndour aurait dû normalement avantager le onze trifluvien, mais c’est l’inverse qui a semblé se produire. «En jouant à un joueur de moins, ils (Laval) ont décidé de fermer le jeu défensivement et de ne presque plus créer d’offensive. Ça nous a mis dans une situation dans laquelle on a été peu habitués au cours de la saison. Un club qui nous attend et qui est très hermétique défensivement. Disons qu’on a été un peu ébranlés offensivement durant tout le match. On a manqué de rythme et de créativité à l’attaque. C’est dommage parce que ça arrive à un bien mauvais moment parce qu’on menait le jeu, mais on n’a pas trouvé de façon de marquer, chose qu’on avait réussi à faire toute la saison», faisait valoir Goyette. Ce qui devait arriver arriva, alors que Massamba

Dione, du Rouge et Or, a marqué d’une frappe de la gauche à la 68e minute. Ce but, qui a battu le gardien trifluvien David Lewis-Lamoureux, s’est finalement avéré le but vainqueur, permettant au Rouge et Or de passer en finale contre les Carabins de l’Université de Montréal. Les Lavallois ont complété leur fin de semaine de rêve en venant à bout de l’UdeM au compte de 1-0 grâce au filet de Vincent Lemoine, leur permettant ainsi de remporter les grands honneurs. Lorsque le coup de sifflet final s’est fait entendre au terme de la demi-finale, Roch Goyette avoue que la déception s’est emparée de ses joueurs, mais que son équipe pouvait quand même être fière du chemin parcouru toute au long de la saison. «Ca a été une réaction entre deux temps. Perdre un match aussi émotif que ça, c’est une chose, mais le groupe est sorti la tête haute. On regarde tout le chemin qu’on a parcouru cette année, surtout après un championnat d’automne qui a été extrêmement frustrant. De revenir et de gagner le championnat de la saison régulière avec tous les efforts qu’on a mis, je pense que c’est ce que les joueurs ont gardé en tête. Si on réussit à gagner à nouveau le championnat à l’automne prochain, on a un billet pour le Championnat canadien», avoue-t-il. Cette défaite est d’autant plus frustrante pour l’entraineur et ses joueurs, puisque dans les dix dernières mi-temps, donc les cinq derniers matchs complets, les Patriotes n’ont encaissé qu’un seul but, et c’est celui qui a fait en sorte qu’ils ne se qualifient pas pour la finale. «Des fois, ce ne sont que les petits détails qui font toute la différence. Au final, je ne peux pas dire que je suis déçu, je suis tellement satisfait du groupe, de leur éthique de travail. On a atteint trop d’objectifs grandioses pour dire que je suis déçu», a conclu Roch Goyette. (É.D.)

pour les Patriotes Si la formation masculine des Patriotes a impressionné en 2015 au soccer intérieur, on ne peut en dire autant du côté féminin. La troupe de Ghislain Tapsoba a terminé la saison avec un dossier d’aucune victoire, trois défaites et deux verdicts nuls. Le scénario n’a pas été mieux en séries éliminatoires alors que les Trifluviennes se sont inclinées au premier tour face à l’Université Concordia. Les résultats obtenus lors de la saison extérieure laissaient présager de belles choses pour l’hiver 2015. Cependant, l’absence de plusieurs joueuses d’impact, jumelée aux nombreuses blessures survenues au cours de la campagne ont fait en sorte que l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a terminé le calendrier régulier au dernier rang du circuit universitaire. «Quelques filles ne revenaient pas pour la saison intérieure. Soit elles n’avaient pas aimé leur expérience durant l’été, soit elles voulaient se concentrer sur leur fin de session. Avec cinq ou six filles de moins, ça me laissait beaucoup moins d’options pour manœuvrer», analysait l’entraîneur de l’équipe. Il faut dire que la liste des blessées fut longue par moments, si bien que les Patriotes n’ont pas été en mesure de colmater les brèches correctement. Cela s’est fait voir puisque plus d’un match s’est déroulé à sens unique, et ce, contre les Pats. «Lorsque tu as des absentes de taille, ce n’est pas toujours évident de les remplacer. Plusieurs filles ont du jouer dans une chaise différente et ce n’est pas confortable. Même si tu performes bien dans ton sport, c’est difficile de changer de position et d’avoir plus de responsabilités quand tu n’es pas

habitué», rajoutait l’instructeur. Ce qui n’a pas aidé non plus les Patriotes cette saison, c’est le manque de production en attaque. Le onze trifluvien n’a marqué qu’un seul petit but en cinq rencontres. C’est un cliché, mais dans le sport, il faut commencer par la base et effectuer les petits détails importants pour être efficace. Selon Tapsoba, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué, c’est plutôt un manque de finition qui a empêché les Pats de trouver le fond du filet. «On essayait trop souvent de faire dans la dentelle, la passe de trop on la faisait à chaque fois. Le soccer est un jeu d’erreurs et on n’a pas été en mesure de profiter des largesses de nos adversaires du début à la fin.

Des séries éliminatoires plus convaincantes Malgré un revers de 3-2 en quarts de finale, les représentantes la Mauricie ont offert une performance très encourageante. D’abord, elles ont marqué plus d’un but dans un match, une première cette année et elles ont tenu tête à l’Université Concordia, une puissance au niveau universitaire. Les Patriotes ont démontré une belle chimie lors de cette rencontre, de quoi réjouir le pilote de l’équipe qui affirme que son équipe sera à surveiller cet été. «C’est bon signe pour la saison extérieure qui arrive. Même si quelques vétéranes nous quittent, nous avons plusieurs joueuses de l’édition actuelle qui seront de retour. De plus, nous sommes allé chercher trois filles qui étaient parmi les meilleurs pointeuses au niveau collégial AA, nous devrions donc être une équipe très compétitive l’an prochain!» (L.-P.C.)

INITIATION À L’ESCALADE SUR GLACE AVEC UQT’AIR

Des frissons garantis Le mercredi 18 février dernier, quelques chanceux étudiants ont pu participer à une session de trois heures d’initiation à l’escalade sur glace, activité organisée par UQT’Air et Maïkan Aventure. UQT’Air est une association ayant pour but d’offrir aux étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières une accessibilité à des activités ludiques de plein air tout en favorisant une éducation aux saines habitudes de vie. Auparavant, UQT’Air avait déjà organisé différentes activités telles que de l’escalade, de l’initiation à la slackline, de la raquette, du ski de fond, des visites de découverte du parc national de la Mauricie, des randonnées au Parc de la rivière Batiscan et, plus récemment, une session de ski nocturne à la Vallée du Parc organisée en

association avec la radio étudiante CFOU 89,1 FM. Cette activité avait d’ailleurs connu un franc succès. C’est donc sur les chandelles de glace du site de Maïkan Aventure, à Trois-Rivières, que le mois dernier cinq étudiants ont pu tenter une toute nouvelle expérience: l’escalade sur glace. Accompagnés, dans un lieu sécuritaire, de professionnels de cette discipline et équipés de piolets, de lunettes et de crampons, c’est bien harnachés que les valeureux se sont lancés dans l’ascension de ces imposants blocs de glace. On ne peut qu’imaginer le frisson et l’adrénaline une fois la montée amorcée.

Un franc succès C’est à la suite de cette expérience que les représentants d’UQT’Air, satisfaits de cette

soirée riche en émotions, ont adressé un message plus qu’encourageant aux participants: «Un gros merci aux troopers qui sont venus braver les chandelles de glace ce soir! C’est grâce à des motivés comme vous que notre club perdure. C’est à grands coups de piolets, de crampons et de lunettes embuées qu’on a profité du grand air ce soir! Prenez soin de vos bras endoloris, on se retrouve bientôt!» Une fois encore, l’UQT’Air a su régaler les participants en leur permettant de vivre une soirée hors du commun. Pour les étudiants n’ayant pas pu participer ou pour ceux souhaitant de nouveau profiter de cette expérience, UQT’Air, fière de cette nouvelle activité, prévoit réitérer le défi l’an prochain. Depuis cette sortie, une session de ski de fond a également été réalisée. (C.L.)

PHOTO: COURTOISIE

Des étudiants en pleine ascension lors de l’activité d’initiation à l’escalade sur glace le mercredi 18 février dernier.


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24 mars au 6 avril 2015

SPORTS

PATRIOTES DE LA SEMAINE

Le soccer à l’honneur Semaine du 9 mars

PHOTO: PATRIOTES

CHLOÉ LABREVEUX Journaliste

David Lewis, joueur de soccer, élu Patriote de la semaine du 9 mars 2015.

Trois des quatre Patriotes nommés au cours des deux dernières semaines sont issus des équipes de soccer. David Lewis et Amélie Poulin, tous deux joueurs de soccer, ont été élus Patriotes de la semaine du 9 mars. La semaine suivante, Guillaume Asselin, joueur de hockey, et Marie-Laurence Ouellet, joueuse de soccer, se sont vu accorder ce titre.

La formation masculine de soccer des Patriotes a su offrir une solide performance face aux Stingers de Concordia à Montréal lors de leur précédent match. En effet, bien qu’un match nul aurait suffi à leur assurer la première place au championnat de saison régulière, ils ont su gratifier leur entraineur d’une belle victoire par la marque de 4 à 0. David Lewis, le gardien de la formation trifluvienne, y a ainsi signé son quatrième jeu blanc consécutif, exploit peu banal lors de la courte saison intérieure, ce qui lui a, entre autres, valu ce titre de Patriote de la semaine. L’équipe de l’UQTR joue très bien depuis le début de la saison, ne s’étant inclinée que face à McGill le 8 février dernier. Depuis cette défaite, cet étudiant au baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et à la santé n’a accordé aucun but à ses adversaires, menant de ce fait son équipe au championnat intérieur. L’équipe féminine, quant à elle, a eu l’occasion de terminer cette saison difficile sur une note positive lors du match les opposant à Concordia. À l’aube des séries éliminatoires, les filles ont en effet réussi à s’imposer. Solide défensivement, elle a pu se créer beaucoup d’occasions, sans toutefois être en mesure de marquer un but. Amélie Poulin, étudiante au certificat en intervention psychosociale, employée pour la première fois en milieu de terrain, a été une menace constante pour la défense adverse en multipliant les dribles et les frappes. En vue des séries éliminatoires, ce bon résultat face à Concordia s’avère de bon augure. Les joueuses de l’UQTR disputeront les quarts de finales face aux Martlets de McGill le dimanche suivant, au complexe Marie-Victorin à Montréal.

Semaine du 16 mars Guillaume Asselin, joueur de la formation universitaire trifluvienne de hockey, s’est démarqué cette semaine lors du passage des Pats au championnat canadien. Cet étudiant au baccalauréat en administration des affaires a été au centre de cette solide performance: les trois buts qu’il a marqués en trois matchs lui ont permis de terminer quatrième au rang des attaquants du tournoi.

PHOTO: PATRIOTES

Guillaume Asselin (hockey) a été élu Patriote de la semaine du 16 mars 2015.

PHOTO: PATRIOTES

Amélie Poulin, joueuse de soccer élue Patriote de la semaine du 9 mars 2015. Durant le match pour la médaille de bronze, son but en deuxième période donnait les devants aux Pats face aux Gryphons de Guelph. Malgré une défaite, Guillaume a cependant constamment généré de l’offensive lorsqu’il était sur la glace. Côté soccer, malgré une saison difficile pour l’équipe de Ghislain Tapsoba, qui a dû composer avec des blessures tout au long de la saison, les filles avaient la possibilité d’accéder aux demi-finales si elles venaient à bout des Martlet de McGill.

L’équipe de soccer masculin de l’UQTR joue très bien depuis le début de la saison. Durant ce match, les filles ont su démontrer beaucoup de caractère. Un magnifique but de Marie-Laurence a d’ailleurs permis aux Patriotes d’égaler la marque et de croire en leur chance de victoire. Malheureusement pour eux, les Pats se sont vus privés du rendez-vous provincial du week-end prochain lorsqu’un but de l’équipe adverse est survenu dans les arrêts de jeu. Marie-Laurence Ouellet est actuellement étudiante au baccalauréat en enseignement au secondaire, profil mathématiques.

PHOTO: PATRIOTES

Marie-Laurence Ouellet (soccer) a été élue Patriote de la semaine du 16 mars 2015.


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SPORTS

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HOCKEY: CHAMPIONNAT CANADIEN UNIVERSITAIRE À HALIFAX DU 12 AU 15 MARS

Les Patriotes de l’UQTR quatrièmes au Canada ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

Après avoir effectué une remontée incroyable pour remporter leur premier match au Championnat canadien, les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) n’ont malheureusement pas pu étendre cette magie sur le reste de la compétition. À la suite d’une défaite de 5-1 face aux éventuels champions, les Golden Bears de l’Alberta, en demi-finale, les hommes de Marc-Étienne Hubert se sont inclinés 3-2 en prolongation contre les Gryphons de Guelph dans le match de la médaille de bronze pour finalement quitter Halifax avec une quatrième position au pays. En demi-finale du Championnat canadien, les Pats avaient un défi colossal à relever en affrontant les champions en titre, les Golden Bears de l’Alberta, et les Trifluviens ont finalement du s’avouer vaincus par la marque de 5-1. Il n’y a que Tommy Tremblay qui a réussi à déjouer la vigilance du cerbère Luke Siemens en milieu de troisième période. «Les Golden Bears sont toute une machine de hockey. Je considère qu’on a bien fait et qu’on a joué un bon match malgré la défaite. C’est une équipe qui était dans une classe à part dans le tournoi», a indiqué Marc-Étienne Hubert. Cette défaite a permis aux Patriotes d’avoir rendez-vous avec les Gryphons de Guelph dans le cadre du match pour la médaille de bronze. Rappelons que le 7 mars dernier, la formation ontarienne avait blanchi les Patriotes pour la première fois

de la saison au compte de 4-0 pour remporter la Coupe Queen, donc une certaine odeur de vengeance planait dans l’air à l’aube de la rencontre. Après 60 minutes qui n’ont pas fait de maitres et qui se sont soldés par un score de 2-2, Kyle Neuber a profité d’un but très chanceux en prolongation pour donner la médaille de bronze à son équipe.

«Ça nous a également permis de voir le calibre et la vitesse du niveau de jeu. Ça va être très bon pour nos joueurs qui seront de retour l’année prochaine d’avoir pu voir le professionnalisme et la qualité du tournoi.» — Marc-Étienne Hubert, entraîneur «Nous avons eu un deux contre un en prolongation, mais le défenseur de Guelph a effectué un jeu miraculeux qui nous a empêché de tirer au but. Deux minutes plus tard, ils marquaient le but gagnant dans un jeu complètement bizarre et loufoque, la rondelle qui semblait avoir été immobilisée par notre gardien. On avait frappé six poteaux dans le match, donc il faut croire que notre heure n’était pas arrivée», a expliqué l’instructeur des Patriotes.

Une remontée incroyable contre Acadia Le moment fort du Championnat canadien est toutefois le match quart de finale qui opposait les Patriotes de l’UQTR aux Axemen d’Acadia University. Les Pats ont rattrapé un retard de trois buts en troisième période pour se mériter un laissez-passer

PHOTO: ANDREW VAUGHN / LA PRESSE CANADIENNE

Vincent Marcoux a joué les héros en marquant le but vainqueur en première période de prolongation du match opposant les Patriotes aux Axemen d’Acadia University. en demi-finale. Menés 5-2 avec un peu plus de dix minutes à faire au dernier tiers, les Patriotes se sont regroupés, et c’est l’attaquant Félix Plouffe qui a redonné l’espoir aux siens en réduisant l’avance des Axemen à seulement deux buts. Billy Lacasse et Guillaume Asselin ont par la suite enfilé l’aiguille en l’espace de 19 secondes pour créer l’égalité 5-5 et ainsi forcer la tenue d’une période de temps supplémentaire. En prolongation, c’est Vincent Marcoux qui a joué les héros en marquant le but vainqueur lors d’une descente à deux contre un. L’attaquant a choisi de tirer, et sa décision s’est finalement avérée payante, alors qu’il a battu le gardien adverse à l’aide d’un lancer frappé du côté rapproché. «Je ne tire jamais, mais j’ai décidé de tirer cette fois-ci. J’ai simplement tiré le plus fort que j’ai pu!», a mentionné Marcoux au terme de la rencontre. De son côté, Marc-Étienne Hubert était bien fier de la performance de sa troupe, et avoue qu’à 5-2, il avait toujours espoir que son équipe revienne dans le match.

«On ne jouait pas un mauvais match, mais on savait qu’on était capables de mieux jouer. Les joueurs ont cru en eux même et en leurs coéquipiers. On avait déjà été dans la même situation contre Carleton, donc on savait que tout était possible. On a joué une troisième période extraordinaire, et on a vécu de belles émotions avec le résultat qu’on connait.»

Une expérience très enrichissante Le pilote des Patriotes avoue que cette expérience au Championnat canadien donne assurément le goût d’y retourner dans les prochaines années. «Premièrement, on a vu les standards d’excellence et la solidité des structures des gros programmes. Ça nous a également permis de voir le calibre et la vitesse du niveau de jeu. Ça va être très bon pour nos joueurs qui seront de retour l’année prochaine d’avoir pu voir le professionnalisme et la qualité du tournoi. C’est ce qui fait de plus gros au Canada après la Coupe Mémorial, donc c’est quelque chose de très gros.»

HOCKEY: UN BILAN PLUS QUE POSITIF

«On a écrit notre propre histoire» PHOTO: PATRIOTES

Grâce à un dossier de 19 victoires, quatre défaites et trois défaites en prolongation, les Patriotes ont terminé à un seul point du premier rang de la conférence de l’Est des Sports Universitaires de l’Ontario (SUO), détenu par les Redmen de McGill et leur total de 42 points.

Malgré cette défaite lors du match de la médaille de bronze aux dépens des Gryphons de Guelph au Championnat canadien, Marc-Étienne Hubert dressait un bilan bien positif de cette deuxième saison qu’il a passée derrière le banc des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Grâce à un dossier de 19 victoires, quatre défaites et trois défaites en prolongation, les Patriotes ont terminé à un seul point du premier rang de la conférence de l’Est des Sports Universitaires de l’Ontario (SUO), détenu par les Redmen de McGill et leur total de 42 points. Après avoir sorti Nipissing en première ronde des séries éliminatoires, les Pats ont balayé leurs séries deux de trois contre leurs éternels rivaux, les Ravens de Carleton et les Redmen de McGill, avant de finalement s’incliner contre les Gryphons de Guelph dans le match de la Coupe Queen. «On a écrit notre histoire. On a eu des hauts et des bas. On a connu de l’adversité, des déceptions, des bonnes séquences pendant lesquelles on a joué des gros matchs. Bref, notre saison nous a vraiment permis de rentrer en séries de la bonne façon, soit avec du momentum, avec une confiance, un esprit d’équipe et une belle

structure de hockey, tout ça mis en place, ça nous a aidé énormément à connaître du succès en séries. Marc-Étienne Hubert rappelle que son équipe était en transition, en reconstruction, l’année dernière. «Personne ne nous voyait passer la première ronde en début d’année la saison dernière. Un an plus tard, nous terminons quatrièmes au pays. Sans vouloir lancer de fleurs à quiconque, il faut être capable de dire que nous avons fait un travail colossal en ayant un résultat aussi bon pendant une période transitoire.» Avec ses 118 buts en 26 rencontres, l’offensive des Patriotes a terminé la saison avec la meilleure attaque au Canada, grâce à une moyenne de 4,54 buts par partie. Les Trifluviens se sont également illustrés en avantage numérique, alors que leur taux d’efficacité de 25,2 % leur a consenti le troisième rang au pays, tout juste derrière les Mustangs de Western et les Golden Bears de l’Alberta. Sur le plan personnel, Marc-Olivier Mimar a été le meilleur pointeur de son équipe. Son total de 35 points (14 buts et 21 passes) lui a permis de prendre le troisième rang des SUO, tout juste devant son coéquipier Guillaume Asselin et ses 34 points (huit buts et 26 mentions d’aide). Tommy Giroux (15 b, 17 p) et Anthony Verret(7 b, 25 p),

les deux compagnons de trios de Mimar tout au long de la saison, ont également très bien fait, concluant tous deux la saison avec des totaux de 32 points. À sa première saison avec les Patriotes, le gardien Francis Desrosiers s’est illustré avec un dossier de 8-2-0, combiné à une moyenne de buts accordés de 2.16 et un pourcentage d’arrêts de .932, dont deux blanchissages.

Encore du chemin à faire Malgré une participation au Championnat canadien qui s’est finalement soldée par une quatrième position au pays, Marc-Étienne Hubert avoue que le programme de hockey des Patriotes de l’UQTR a encore du boulot à faire s’il désire pouvoir compétitionner avec les meilleures organisations universitaires au Canada. «Il y a beaucoup de chemin à faire. On a vu la puissance et la qualité du programme des Golden Bears de l’Alberta et comment ce club était construit en termes d’éthique de travail, de condition physique et de qualité de leurs patineurs. La barre est très haute, on le sait. On sait qu’on a encore beaucoup de travail à faire pour arriver là, mais c’est dans nos objectifs et on est prêts à mettre les efforts pour amener le programme à ce niveau», a relaté l’instructeur. (É.D.)



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