Zone campus 24 février 2015 (impression finale)

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24 février au 9 mars 2015 Volume 10, numéro 12 28 pages Bimensuel gratuit

BOTAN?

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

DÉBUT DU PROCESSUS ÉLECTORAL

ACTUALITÉS

UN AN PLUS TARD: ERGO SE SOUVIENT Le mercredi 11 février dernier, au pavillon de la Santé, une cérémonie commémorative privée avait lieu en mémoire de Roxanne Boisvert, étudiante en ergothérapie disparue un an plus tôt à... ARTICLE COMPLET EN PAGE 2

ARTS ET SPECTACLES

FINALE D’UQTR EN SPECTACLE C’est au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières que se déroulait la 11e édition d’UQTR en spectacle. Une diversité de prestations musicales y était offerte le jeudi 19 février 2015.... ARTICLE COMPLET EN PAGE 13

SPORTS

UNE NAGEUSE DE L’UQTR 2ÈME AU PAYS Du 19 au 21 février avait lieu le championnat canadien universitaire de natation (SIC) à l’Université de Victoria. Après trois jours de compétition intense, la nageuse de l’UQTR, Caroline... ARTICLE COMPLET EN PAGE 23

Par Chloé Cano, journaliste

Lundi 16 février dernier, le comité électoral (C.É.) de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR), présidé par Jérémie Gosselin, directeur général des élections, et composé de cinq autres étudiants a officiellement lancé la période de mise en candidature pour les postes de l’exécutif.

Depuis le mois de janvier, le comité électoral, également composé de Guy Ayissi, Sara Bruyninx, Manfouss Lawani, Lysanne Marseille et Mathieu Roy, se réunit de façon hebdomadaire afin de travailler à l’organisation du processus électoral, qu’il s’agisse de la logistique ou de la publicisation des élections. «Nous essayons de prendre beaucoup d’avance pour pouvoir se concentrer ensuite sur d’éventuels pépins, comme des plaintes, de la bisbille, etc.», indique Jérémie Gosselin.

Des affiches tape-à-l’œil «Nous avons beaucoup misé sur la période de mise en candidature avec les affiches. Nous nous sommes un peu inspirés du concept de l’année passée, mais en personnalisant les affiches pour chaque poste. Nous avons également ajouté le montant de la bourse, information qui n’était pas affichée jusqu’à présent. Nous savions que cela... ARTICLE COMPLET EN PAGE 3


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24 février au 9 mars 2015

JOURNÉE DU CÂLIN ERGOLOVE: ERGOTHÉRAPIE SE SOUVIENT

Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca Myriam Lortie | Rédactrice en chef redaction.zc@uqtr.ca Alice Baudry | Actualités actualites1@zonecampus.ca Chloé Cano | Actualités actualites2@zonecampus.ca Lysanne Marseille | Actualités lysanne.marseille@uqtr.ca Caroline Filion | Arts et spectacles arts1@zonecampus.ca Nadia Tranchemontagne | Arts et spectacles arts2@zonecampus.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Louis-Philippe Carbonneau | Sports sports1@zonecampus.ca Étienne Dubois | Sports sports2@zonecampus.ca Chloé Labreveux | Sports chloe.labreveux@uqtr.ca Élise Lefrançois | Journaliste elise.lefrancois@uqtr.ca Sébastien F. Guertin | Éditorialiste sebastien.fguertin@uqtr.ca Jocelyn Aubut et Sheila Gaudreau | Chroniqueurs sheila.gaudreau@uqtr.ca Félix-Antoine Désilets-Rousseau | Chroniqueur felix-antoine.desilets-rousseau@uqtr.ca Camille Durand-Plourde | Chroniqueuse camille.durand-plourde@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Alexandre Laramée Zouéki | Illustrateur alexandre.laramee.zoueki@uqtr.ca Normand Leclerc | Chroniqueur normand_leclerc@hotmail.com Kristina Monfette-Fortin | Chroniqueur kristina.monfette-fortin@uqtr.ca Simon Murphy-Gauthier | Collaborateur simon.murphy-gauthier@uqtr.ca@uqtr.ca Marie-Odile Richard | Chroniqueuse marie-odile.richard@uqtr.ca Michèle Robitaille | Chroniqueuse michele.robitaille@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur et correcteur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Louis-Étienne Villeneuve | Chroniqueur louis-etienne.villeneuve@uqtr.ca Virginie Lessard | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Valérie Venne | Correctrice valerie.venne@uqtr.ca Photo de la une | A. Laramée Zouéki Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOMMAIRE ACTUALITÉS 2-9 SOCIÉTÉ 10-12 ARTS ET SPECTACLES 13-21 LOISIRS 22 SPORTS 23-27

«L’amour triomphera toujours sur la haine» Le mercredi 11 février dernier, au pavillon de la Santé, une cérémonie commémorative privée avait lieu en mémoire de Roxanne Boisvert, étudiante en ergothérapie disparue un an plus tôt à la suite de tragiques évènements qui ont fait réagir la province. On y a entre autres annoncé qu’une bourse portant son nom et visant à récompenser l’implication et la réussite scolaire en ergothérapie avait été mise sur pied par la Fondation de l’UQTR. Émilie de Lange, présidente de l’Association des étudiants en ergothérapie (AEE) depuis un an et proche amie de la disparue, est revenue sur l’élan de solidarité qui s’est dégagé dans l’université au cours de la dernière année. «L’année passée, je n’aurais pas pensé être comme ça aujourd’hui, mais c’est grâce à toute la solidarité que j’y suis arrivée. L’université au complet s’est mobilisée. Ils ont tout fait pour nous. C’est ça qui fait du bien, de savoir qu’on n’est pas seuls au monde.» Elle se rappelle tout ce qui a été fait: murale, plantation d’un arbre, plaque commémorative, carrés oranges... «On était sous le choc. Les présidents des autres associations sont venus nous voir pour nous dire qu’ils avaient une idée, qu’ils avaient dévalisé toute la feutrine orange de Trois-Rivières pour découper des carrés. Je voyais tout le monde se promener avec ça. Wow. Le programme d’arts avait passé la nuit à faire des petits drapeaux. C’est rien, mais ça veut tout dire.» Tout au long de l’année, des casquettes oranges ont circulé sur le campus. C’est Roxanne, alors présidente de son association, qui avait instauré cet emblème en septembre 2013 pour l’association, créant un sentiment d’appartenance. «C’est devenu notre signe de la solidarité dans le programme. On l’a porté mercredi, même les professeurs en ont acheté une.» Le drapeau de l’Université du Québec à Trois-Rivières était en berne à l’occasion du triste anniversaire.

LE MOT DE LA RÉDACTRICE

MYRIAM LORTIE Rédactrice en chef

De branche en branche, l’oiseau virevolte. De cœurs en cœurs, il se pose un instant, au gré des rencontres et du temps. Puis, un jour, il s’envole doucement jusqu’à ce qu’il se perde dans le ciel blanc de l’hiver. Le souvenir de sa présence nous reste un instant, comme une douce chaleur, puis s’estompe tranquillement dans le quotidien. Il n’y a pas grand-chose à dire. Les murs de l’Université du Québec à Trois-Rivières se sont particulièrement assombris il y a deux semaines,

PHOTO: M. LORTIE

Le 11 février dernier, soit un an jour pour jour après l’évènement, s’est déroulé sous le signe de la Journée du Câlin Ergolove dans le pavillon de la Vie étudiante.

Journée du Câlin Ergolove Le 11 février dernier, soit un an jour pour jour après l’évènement, s’est déroulé sous le signe de la Journée du Câlin Ergolove dans le pavillon de la Vie étudiante et même en-dehors de la ville. «C’était juste pour répandre l’amour. On avait la cérémonie commémorative cette journée-là à l’université, mais en même temps on se disait qu’on ne pouvait pas laisser le reste de la journée banal et on ne voulait pas imposer quelque chose à tout le monde. On a décidé de laisser le local de l’Asso ouvert pour la journée pour que les gens viennent se recueillir. C’était le concept «free hugs» (câlins gratuits). Ils pouvaient aussi faire des bricolages avec des cœurs et on a fait des chandelles que nous sommes allés porter au cimetière après.» Émilie de Lange a également remercié les étudiants de première année en ergothérapie. «Ils n’ont pas connu Roxanne, mais ils ont embarqué tout de suite dans la famille et ils ont compris toute la solidarité qu’il y a en ergothérapie.»

Se souvenir et s’aimer «À travers tout ce qui s’est passé, l’important c’est de se souvenir et de s’aimer. L’amour l’emportera toujours sur la haine. C’est le père de Roxanne qui m’avait dit ça quelques jours après les funérailles et ça m’avait beaucoup touchée.

Tout le monde se disait qu’on devait détester les deux garçons, qu’on devait toujours penser à ça, au procès. Mais c’est fou comment on ne pense pas à ça. Oui, il y a des gens qui sont davantage dans la haine, mais pour nous ça a toujours été: Roxanne. On s’ennuie d’elle, on veut continuer à la faire vivre à travers nous, continuer ses projets et répandre son amour. On est des gens très positifs dans la vie et vraiment pas dans le jugement. Roxanne était incapable de juger.»

De l’amour pour le Département de philosophie et des arts Comble du malheur, le campus a appris le mercredi 11 février qu’un étudiant en arts, Olivier Chevrette, était décédé naturellement dans un pavillon la veille. «Des étudiants en arts, sont venus nous donner des câlins. Ils nous ont ressorti le fait qu’on avait traversé ça ensemble et que c’était un beau modèle pour eux. J’ai l’impression qu’ils vont vivre les mêmes étapes que nous. C’est comme ça qu’on peut s’en sortir.» Émilie de Lange conclut en réitérant l’importance d’être bien entouré. «C’est certain que dans les étapes du deuil, il a des moments plus difficiles, mais en même temps, tu as dix amis qui sont là pour te soutenir quand ça va moins bien. Dans un groupe, tu ne te sens jamais tout seul.» (M.L.)

Entre l’ombre et la lumière la journée du 11 février. Je n’ai pas connu Roxanne Boisvert, mais la nouvelle m’avait grandement bouleversée l’an dernier, comme la plupart des gens sur le campus et en-dehors. J’ai eu la chance de rencontrer la présidente de l’Association des étudiants en ergothérapie qui lui a succédé, et son amie de surcroit. J’ai été touchée de voir à quel point l’amour et la solidarité a rassemblé les proches de cette tragédie, encore un an plus tard. Il est beau de voir le visage souriant de ceux qui restent, en se rappelant leur collègue sous son meilleur jour. La journée même de ce triste premier anniversaire, le campus apprenait le départ soudain d’un étudiant en arts, décédé naturellement la veille dans le pavillon des arts, en pleine création artistique. J’ai connu Olivier Chevrette, un être à la personnalité particulière, un artiste attachant et majestueux. Nous nous sommes davantage

parlé la semaine avant son décès. Il me racontait qu’il était un fidèle lecteur et nous avions joyeusement convenu qu’il publierait ses dessins dans la section loisirs du Zone Campus. Deux pages ont été offertes en arts et spectacles à ses collègues afin de témoigner de leur affection pour lui. Dans des semaines comme celles-là, le temps s’arrête un instant, avant de reprendre son cours normal pour la majorité. L’équipe envoie une pensée aux personnes touchées de près ou de loin par les évènements. Février, mois entre l’ombre de l’hiver et la lumière du printemps, tu m’auras fait réfléchir à l’amour, à la mort, à la beauté, à la solidarité, à l’art. Entre les jeux d’ombres et de lumières, la vie est un tableau complexe dont il faut savourer pleinement les couleurs qu’apposent ceux qui croisent notre chemin du bout de leurs ailes. Bonne lecture!


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ACTUALITÉS ÉLECTIONS GÉNÉRALES DE L’ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

La période de mise en candidature est ouverte CHLOÉ CANO Journaliste

Lundi 16 février dernier, le comité électoral (C.É.) de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR), présidé par Jérémie Gosselin, directeur général des élections, et composé de cinq autres étudiants a officiellement lancé la période de mise en candidature pour les postes de l’exécutif. Depuis le mois de janvier, le comité électoral, également composé de Guy Ayissi, Sara Bruyninx, Manfouss Lawani, Lysanne Marseille et Mathieu Roy, se réunit de façon hebdomadaire afin de travailler à l’organisation du processus électoral, qu’il s’agisse de la logistique ou de la publicisation des élections. «Nous essayons de prendre beaucoup d’avance pour pouvoir se concentrer ensuite sur d’éventuels pépins, comme des plaintes, de la bisbille, etc.», indique Jérémie Gosselin.

Des affiches tape-à-l’œil «Nous avons beaucoup misé sur la période de mise en candidature avec les affiches. Nous nous sommes un peu inspirés du concept de l’année passée, mais en personnalisant les affiches pour chaque poste. Nous avons également ajouté le montant de la bourse, information qui n’était pas affichée jusqu’à présent. Nous savions que cela suite de la une allait créer quelques réactions, mais nous avons considéré que le travail du comité électoral était aussi de transmettre de l’information, et le montant de la bourse en fait partie», précise-t-il. «Il est possible que des personnes se présentent uniquement pour la bourse, sauf qu’il faut faire confiance au processus électoral: lors de la campagne et pendant le débat, si les questions sont bien posées par les électeurs, ces personnes pourront être repérées», ajoute Jérémie.

Des débuts prometteurs Il semble d’ailleurs que la campagne d’affichage ait d’ores et déjà suscité la curiosité de plusieurs étudiants, puisque jusqu’à

maintenant, l’intérêt grandissant pour les élections générales est palpable. Reste à savoir si les étudiants venus chercher leur formulaire de candidature iront jusqu’au bout de la démarche. «Au retour de la relâche, nous vérifierons les signatures d’appui de chaque candidat (minimum 60) et nous les validerons ou non. Ensuite, le jeudi 12 mars, une rencontre est prévue avec tous les candidats retenus afin de leur présenter la politique électorale, les règles d’affichage, etc.», explique le jeune homme.

Le comité électoral souhaite atteindre 15% de vote chez les étudiants, contrairement à 6% l’an dernier. Il souhaite également recevoir la candidature de 18 étudiants. Maîtres-mots du comité électoral 2015: publiciser pour mobiliser Le comité électoral s’est fixé trois objectifs afin de gagner en visibilité. Le premier consiste à atteindre 15% de vote chez les étudiants. Il est à noter que l’an dernier, le taux de participation aux élections tournait autour de 6%. En outre, le C.É. souhaite recevoir la candidature de 18 étudiants «dans l’optique de favoriser le débat, le développement d’idées. Il ne s’agit pas d’une compétition, mais vraiment d’une discussion argumentée entre deux ou plus de candidats. Ce qui est bien plus intéressant que lorsqu’il n’y a qu’un candidat à se présenter pour un poste. Je crois également qu’une fois la personne élue, celle-ci est davantage portée à réaliser les idées qu’elle a présentées lors du débat, et pour lesquelles elle a été choisie», explique-t-il. Enfin, le troisième objectif, et pas des moindres, réside dans l’obtention de retombées médiatiques régionales. Pour ce faire, une conférence de presse en deux volets sera organisée le 12 mars, afin de souligner les 40 ans de l’AGE UQTR, mais également pour lancer le processus électoral. «Sachant que l’AGE UQTR représente le plus grand regroupement étudiant de la région Mauricie-Centre-du-Québec, je pense que c’est important de montrer qu’on existe et qu’il y a des débats d’idées ici aussi», insiste Jérémie.

À vos agendas : Vendredi 27 février, 17h: fin de la période de mise en candidature. Formulaires disponibles au 1022 du PaVÉ. Jeudi 19 mars, local 1012, 10h: conférence de presse avec deux volets, soit la promotion du 40e anniversaire de l’AGE UQTR et annonce du lancement des élections. Lundi 23 mars, Chasse Galerie, 16h: débats entre les candidats. Du 24 au 26 mars: période de vote. Vendredi 27 mars, 12h: dévoilement des résultats à la Chasse Galerie.

PHOTO: C. CANO

Jérémie Gosselin, directeur général du comité électoral de l’AGE UQTR, souhaite recevoir la candidature de 18 étudiants dans l’optique de favoriser le débat et le développement d’idées. Les intéressés doivent déposer leur candidature avant le vendredi 27 février.


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ACTUALITÉS

24 février au 9 mars 2015

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Pas de privatisation pour la Chasse Galerie des prix. Mais ce n’est pour le moment pas à l’ordre du jour puisque lors du conseil d’administration du 15 février dernier, il a décidé de maintenir un déficit zéro, ou minimal, pour la Chasse Galerie afin qu’elle reste accessible et abordable, tout en offrant des sorties à moindre coût pour la communauté étudiante.

PHOTO: M. LORTIE

ALICE BAUDRY Journaliste

C’est dans une lettre d’opinion parue anonymement le 6 février dernier sur la page Facebook «Mouvement étudiant .info» que l’information était sortie, tel un pavé dans la marre. On y parlait notamment de faire de la Chasse Galerie une entreprise à profit. Information fondée ou simple bruit de couloir? Le président de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR), Mathieu Roy, revient sur les statuts et règlements du café-bar de l’UQTR. Tout d’abord, il faut savoir que l’AGE UQTR est enregistrée en tant qu’organisation à but non lucratif (OBNL), tout comme la Chasse Galerie et la Halte Garderie, qu’elle comprend. La Chasse Galerie n’a aucune d’interdiction de demander à devenir un établissement rentable dans le sens où elle pourrait s’aligner sur les prix des bars du centre-ville et pourrait vendre la bière 8$ et aurait pour but de faire une marge de profit très forte. Pour privatiser la Chasse Galerie, il faudrait donc l’enregistrer autrement, ce qui n’est pas envisagé en ce moment par l’association étudiante. Le sujet a été discuté au dernier conseil

Comme le rappelle Mathieu Roy, la mission de la Chasse Galerie depuis le départ est d’avoir un rapport qualité-prix excellent. Raison de plus pour ne pas privatiser La Chasse Galerie ne deviendra pas une entreprise privée. d’administration de l’AGE UQTR. Il a en effet été demandé si la Chasse Galerie était un service de l’association ou si elle devait être rentable et donc rapporter de l’argent. Mathieu Roy explique ce questionnement sur le statut de la Chasse Galerie. «Le dilemme ici, est de savoir quel est le statut de la Chasse Galerie. Est-ce que ça doit être un service offert aux étudiants, financé par l’AGE et offrant des évènements culturels ou alors est-ce que la Chasse Galerie devrait avoir une vision plus entrepreneuriale, où à chaque fin de mois il y aurait une entrée financière?» Bien que la question ait été abordée en conseil d’administration, le président est clair quant aux rumeurs entendues et véhiculées sur

les réseaux sociaux, «on ne veut clairement pas privatiser la Chasse Galerie».

Un service avant tout Comme le rappelle Mathieu Roy, la mission de la Chasse Galerie depuis le départ est d’avoir un rapport qualité-prix excellent, avec une marge de profit qui doit rester minimale. Rappelons que le changement de traiteur en début d’année avait été fait pour cette raison. Si un jour le C.A. réclamait une rentabilité de la Chasse Galerie, l’AGE UQTR n’aurait pas d’autre choix que de se plier à cette exigence, en trouvant d’autres moyens d’établir l’équilibre budgétaire. Il pourrait alors y avoir des coupures de personnel et une augmentation considérable

Enfin, la Chasse Galerie ne pourrait pas devenir une entité indépendante selon les ententes avec l’UQTR, qui exigent que l’AGE en soit la gestionnaire. L’AGE UQTR ne pourrait ainsi pas mettre le bar en vente afin qu’un gestionnaire privé reprenne l’activité. Le seul moyen, selon Mathieu Roy, pour privatiser la Chasse Galerie serait de créer une société par action et que l’AGE soit détentrice de la seule action. Elle pourrait ainsi être privée, mais serait toujours gérée par l’AGE ce qui n’apporterait pas grand-chose de profitable et de bénéfique pour le café-bar et l’association. De plus, l’université n’accepterait pas d’avoir une entreprise privée exploitant un service alimentaire sur le campus puisque c’est l’entreprise Sodexo qui s’est vue attribuer le contrat d’alimentation à l’université.

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Un chassé-croisé de conversations C’est dimanche 15 février que s’est tenue la 377e réunion du conseil d’administration (C.A.) de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR). À l’ordre du jour, de nouveaux administrateurs, un invité, mais aussi la réévaluation du budget accordé au comité électoral. Retour condensé des sept heures de réunion. Les membres du conseil d’administration ont ainsi entériné la nomination de deux nouveaux administrateurs, à savoir messieurs Jimmy Thibodeau, de l’Association des étudiants du Département de philosophie, et Jimmy Corriveau, de l’Association des étudiants en géographie.

Politique sur la présence des administrateurs Par ailleurs, la conservation du statut d’administrateur concernant deux membres a été

discutée lors de la réunion. En effet, il faut savoir que lorsqu’un administrateur manque deux C.A. consécutifs ou trois dans l’année, le point doit être apporté et débattu en conseil d’administration. Dès lors, les personnes concernées ont la possibilité de justifier leurs absences répétées, et c’est ensuite au C.A. que revient la décision finale. Ainsi, Mathieu Ouellet, de l’Association des étudiants en sciences chimie et physique, s’est expliqué sur ses manquements et a pu conserver son statut. En revanche, ce n’est pas le cas d’Alex Brisebois-Proulx de l’Association des étudiants en sciences de l’activité physique, qui ne s’est jamais présenté depuis son élection et dont le C.A. a décidé de révoquer le statut d’administrateur.

Élections générales de l’AGE UQTR En outre, et suite à l’intervention de Jérémie Gosselin, directeur général des élections de l’AGE UQTR, le comité électoral (C.E.) s’est

vu octroyer un budget plus conséquent pour l’année 2015. En effet, le conseil d’administration a estimé qu’actuellement, la répartition complexe du budget, divisé en sous-catégories, était un frein à la bonne exécution des mandats du comité électoral. Aussi, et à l’unanimité, le C.A. a accordé une hausse de l’enveloppe budgétaire de ce dernier. Il est à noter que la dernière augmentation de budget accordé au C.E. date de 2011. De plus, le comité d’évaluation des rapports des officiers (CERO) a jugé que l’ancien vice-président aux affaires sociopolitiques, Yanick Lefebvre, n’a pas suivi les normes qu’il s’était engagé à respecter quant à la rédaction de ses rapports de novembre et de décembre. Qui plus est, le CERO considère qu’il a également dérogé à son plan d’action et lui reproche un rendement insuffisant. En conséquence, le C.A. demande à M. Lefebvre de rembourser les bourses qui lui ont été attribuées ou de rédiger

à nouveau ses rapports selon les normes, et ce, dans un délai d’une semaine.

Une possible application mobile pour l’AGE UQTR Enfin, le C.A., et plus particulièrement la vice-présidente aux communications, Cathy Simon, étudie la possibilité de créer une application mobile pour l’AGE UQTR afin de rejoindre davantage d’étudiants, et ce, plus rapidement. L’idée d’un projet d’intervention dans la communauté (PICOM) avec le Département d’informatique est lancée alors, affaire à suivre. À noter: le samedi 28 février prochain, une manifestation contre les coupures en éducation se tiendra à Montréal. Pour l’occasion, l’AGE UQTR affrètera un autobus gratuitement s’il y a assez de participants. Pour s’inscrire, les intéressés doivent indiquer leur nom et courriel sur la feuille affichée au local 1025 du pavillon de la Vie étudiante. (C.C.)


ACTUALITÉS

www.zonecampus.ca

HAUSSE DES FRAIS DE SCOLARITÉ DES ÉTUDIANTS FRANÇAIS

La facture triple dès l’automne, mais pas pour tout le monde La nouvelle a été officialisée le 12 février dernier par la ministre libérale des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, confirmant des informations parues en décembre dernier. Les étudiants français désirant venir faire leurs études au Québec devront s’acquitter de nouveaux frais de scolarité à partir de septembre prochain.

L’Association française des étudiants trifluviens prête à se mobiliser

Assujettis au même tarif que les étudiants québécois, les étudiants français qui souhaiteront venir étudier à partir de septembre 2015 devront désormais s’acquitter des 6650$ par an au lieu des 2300$ en vigueur jusqu’à présent, pour avoir le droit de compléter un baccalauréat dans une université du Québec. Néanmoins, il est important de préciser que cette hausse des frais de scolarité ne s’applique pas à tous les étudiants français. En effet, les 12 000 étudiants de France qui ont déjà entamé leurs études dans des universités du Québec pourront les terminer, et même poursuivre au deuxième et troisième cycle, au tarif payé par les étudiants québécois. De même, tous les nouveaux étudiants français désirant entamer des études de deuxième et troisième cycles bénéficieront d’une exemption de frais et continueront à payer le tarif québécois.

Les 12 000 étudiants de France qui ont déjà entamé leurs études dans des universités du Québec pourront les terminer, et même poursuivre au deuxième et troisième cycle, au tarif payé par les étudiants québécois.

De son côté, la toute jeune Association française des étudiants trifluviens (AFET) et son président, Archange Codo, se disent prêts à suivre d’autres associations étudiantes françaises s’il y avait des actions de protestations contre cette hausse des frais de scolarité pour les étudiants français de premier cycle.

«On est nouveaux et quelque peu désarmés, notre but était en premier d’intégrer compte tenu du nombre d’étudiants français sur le campus (il y en a actuellement 299, étudiants en échanges inclus). On a contacté d’autres associations de Montréal, Québec ou encore de Sherbrooke pour être au courant de ce qui se passe par rapport à cette hausse», déclarait Archange Codo quelques jours plus tôt. (A.B.)

TABLE DES RÉGIONS À TROIS-RIVIÈRES

Projet d’association nationale Le week-end du 6,7 et 8 février, s’est tenue la Table des Régions, ici-même à Trois-Rivières, qui regroupe environ sept associations étudiantes des régions du Québec. Au programme de ce week-end, des prises de position contre l’austérité, mais aussi la création d’une association nationale. Organisées depuis quelques années, le but premier de ces Table des régions est de voir quelles sont les difficultés et quelles solutions peuvent être apportées pour et par les différentes associations étudiantes qui y participent. Jean-René Leblanc, vice-président aux affaires sociopolitiques de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR) décrit ces réunions comme une table d’entraide. La création d’une association nationale a donc été discutée, elle qui se voudrait la plus démocratique possible en donnant à chaque association les mêmes pouvoirs et le même nombre de voix. «Le projet c’est que chacun aie sa voix, peu importe la grandeur de l’association et que l’on ne se retrouve pas comme par le passé dans une association où l’on se sente impuissant ou au contraire, une association trop laxiste», explique Jean-René Leblanc. Ainsi lors du dernier conseil d’administration (C.A.) de l’AGE UQTR le 15 février dernier, le

C.A. s’est prononcé pour que le conseil exécutif continue à travailler sur ce projet.

L’austérité au centre des discussions Autre thème abordé durant cette fin de semaine: les coupes en éducation. Ainsi, les sept associations se sont positionnées contre l’austérité, mais souhaitent également dénoncer l’augmentation des frais de scolarité des étudiants français qui représente une portion importante de la population étudiante au Québec. Cet enjeu se révèle d’autant plus important pour certaines universités comme à Rimouski, où il y a une grande partie de la population étudiante qui est Française. Enfin, il a aussi été question du concept de Fonds des services de santé et d’éducation postsecondaire (FSSEP) qui sont basés sur le principe du Fonds des services de santé (FSS) et qui finance une partie du système de santé via les entreprises à grande masse salariale. Le FSSEP reprendrait le même principe, mais en plus de financer une partie du système de santé, il financerait aussi une partie du système éducatif postsecondaire. Ce projet, amené par la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), date de 2010 et avait été repris et soutenu par l’AGE UQTR et les étudiants de l’UQTR lors d’une Assemblée générale en 2012. (A.B.)

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Sébastien F. Guertin

Éditorial FINANCES DE L’AGE UQTR

Zeitgeist ou l’air du temps Nous en sommes déjà à la moitié de la décennie 2010. Celle-ci a début avec les retombées de la crise financière de 2008-2009 qui a secoué l’Occident. À mi-parcours, l’auteur de ces lignes est tenté de dire que le mot qui la représente le mieux, c’est l’austérité. Quiconque suit l’actualité assidument sait que, dans une journée typique, près de la moitié des nouvelles marquantes sera de nature financière ou économique. Ce souci croissant pour cette «bébitte» qu’est l’économie est nourri par diverses choses dont la liste serait trop longue à réaliser ici. Cependant, l’Association générale des étudiants (AGE) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) n’échappe pas à l’air du temps. On constate en effet, notamment quand on regarde les sujets abordés en Assemblée générale, que les questions financières sont devenues le principal souci de l’association. Il y a de cela quelques années, les critiques de l’AGE faisaient des gorges chaudes du manque de transparence et des huis clos à répétition dans les réunions. Loin de dire que ces critiques n’étaient pas méritées, la lettre ouverte circulant sur les réseaux sociaux dernièrement constitue un changement de la nature des réquisitions contre l’association. En substance, cette lettre anonyme dénonce le caractère contradictoire des positions récentes de l’AGE. Alors que d’un côté on prend position contre l’austérité et les coupures dans les dossiers sociopolitiques, de l’autre on hausse les cotisations obligatoires des étudiants afin de couvrir des déficits. En plus d’avoir recours à un argumentaire similaire à celui du gouvernement libéral et des autres leaders mondiaux de l’austérité (comme la Troïka européenne), l’exécutif a eu l’idée douteuse de demander une hausse de la bourse des officiers. On connait la suite: la bourse a bel et bien été augmentée, tel que rapporté dans nos pages lors du dernier numéro. Il n’en demeure pas moins une impression de malaise. Peut-être aurait-il été plus judicieux d’attendre un meilleur moment pour ouvrir cette question?

Parlant de mesures d’austérité... Une des mesures favorites des tenants de la «rigueur» économique est la privatisation des actifs de l’État. En gros, il s’agit de vendre une institution, ayant comme objectif d’offrir un service aux citoyens, à l’entreprise privée. Le but de cette manœuvre est généralement de dégager des liquidités rapidement afin de financer un autre projet, mais, plus souvent afin de combler rapidement un déficit. Il courait, depuis quelque temps, une rumeur selon laquelle la vice-présidence aux finances de l’AGE ainsi que le comité responsable des services

projetaient d’avoir recours à cette tactique, particulièrement en ce qui a trait à la Chasse Galerie. En effet, depuis plusieurs années, les activités de café-bistro étudiant ainsi que de la salle multifonctionnelle (le local 1012) sont déficitaires. Alors que, du côté de l’AGE, différents plans de redressement étaient proposés, plusieurs semblaient croire que la solution viendrait de la vente pure et simple de la Chasse Galerie et du 1012. Lors du dernier conseil d’administration de l’Association générale des étudiants, l’argentier de l’association s’est fait rassurant sur le sujet (voir page 4). Bien qu’il reconnaisse que la fermeture aurait été un scénario envisageable si la situation n’avait pas été prise en main, il a semblé optimiste quant à la possibilité de voir ces colonnes sortir du rouge.

Malgré que plusieurs semblent en douter, il fut une époque où la Chasse Galerie et le 1012 étaient carrément profitables pour l’association. Malgré que plusieurs semblent en douter, il fut une époque où la Chasse Galerie et le 1012 étaient carrément profitables pour l’association. Au moment où l’auteur de ces lignes a entrepris ses études, le 1012 était ouvert tous les mercredis et n’avait aucune difficulté à se remplir. Qu’est-ce qui s’est passé depuis? Il est difficile de trouver une cause originelle, mais un cercle vicieux s’est clairement créé le jour où il a été décidé de couper dans les heures d’ouverture, puis dans les activités. Moins on en offre et moins le monde achète.

Tout ce trouble pour? En conclusion, voici quelques mots sur l’importance de maintenir le bistro ouvert. Outre le fait qu’il pourrait éventuellement redevenir rentable, il s’agit d’une des rares choses à l’UQTR encourageant les étudiants à rester sur le campus après les cours. La vie étudiante y est donc grandement redevable. De plus, son existence même est un exemple de ce que l’AGE «fait pour vous», autre que déclencher des grèves et tenir des réunions rébarbatives pour le commun des étudiants. En effet, l’association a un mandat d’action très large, notamment quand on pense à la défense des dossiers pédagogiques et des autres intérêts étudiants face à l’administration universitaire (pensons notamment au dossier des vignettes de stationnement). Or, ces derniers aspects sont plus ou moins invisibles, alors que la Chasse Galerie c’est du concret. C’est le bonbon pour nous faire mieux passer la pilule des cotisations.


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ACTUALITÉS

24 février au 9 mars 2015

OUVERTURE DE LA CLINIQUE PODIATRIQUE COMMUNAUTAIRE À QUÉBEC

Une initiative d’une étudiante de l’UQTR ÉLISE LEFRANÇOIS Journaliste

La Vieille-Capitale accueillera, le 14 mars prochain, la toute première Clinique podiatrique communautaire située à la Maison de Lauberivière. Cette initiative, lancée par une étudiante en doctorat du premier cycle en médecine podiatrique (DPM) à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et présidente de son association étudiante, Marie-Philippe Mercier, offrira gratuitement à la clientèle de ce refuge multiservice pour adultes sans domicile fixe, un samedi sur deux, des soins aux pieds de toutes sortes donnés par des étudiants des différentes cohortes de médecine podiatrique de l’UQTR. La Clinique podiatrique communautaire de Montréal avait d’abord été lancée en 2011 par Angelo Macaluso et Stéphanie Bélanger, tous deux étudiants au DPM de l’UQTR, avec l’appui de leur association. Cette clinique est affiliée avec l’Accueil Bonneau, un refuge pour personnes en situation d’itinérance qui perdure sa mission depuis maintenant 137 ans. Le projet

a provoqué un tel succès au sein des étudiants en médecine podiatrique qu’une pige doit maintenant être effectuée afin de choisir qui pourra participer à cette formation des plus enrichissantes sur les plans professionnel et humain. Les usagers de l’Accueil Bonneau sont, depuis l’instauration de la clinique, soulagés d’avoir droit à des soins et services de qualité et tout cela offert dans une complète gratuité.

«Pourquoi pas à Québec?» Pour Marie-Philippe Mercier, le «fort sentiment d’altruisme» qu’elle a ressenti après avoir participé à cette formation lui a fait réaliser «tout le potentiel de la podiatrie communautaire». Une seule question lui venait en tête comme elle l’explique: «pourquoi pas à Québec?». La perspective d’une clinique communautaire similaire à celle de Montréal dans sa ville natale était, comme elle le souligne, «une suite logique des plus naturelles» suite au succès de la clinique de l’Accueil Bonneau. Marie-Philippe s’est alors tournée vers sa mère, Chantale Labbé, qui est infirmière clinicienne à la Maison de Lauberivière à Québec depuis plusieurs années. Ensemble, elles ont décidé d’amener le projet à Québec et de monter une clinique podiatrique communautaire afin de présenter aux usagers de ce refuge pour personnes en situation de pauvreté les mêmes services podiatriques offerts à Montréal par les

HAPPENING ENTREPRENEURIAL

étudiants en médecine podiatrique de l’UQTR. Angelo Macaluso ainsi que Stéphanie Bélanger, D.P.M., ont d’ailleurs pu épauler Marie-Philippe et sa mère suite à leur expérience à la clinique de Montréal.

Pour Marie-Philippe Mercier, le «fort sentiment d’altruisme» qu’elle a ressenti après avoir participé à cette formation lui a fait réaliser «tout le potentiel de la podiatrie communautaire». Une seule question lui venait en tête comme elle l’explique: «pourquoi pas à Québec?». Depuis l’automne, le projet de la Clinique podiatrique communautaire à Québec a littéralement eu «l’effet boule de neige», comme le raconte Marie-Philippe, et des partenaires, podiatres, professeurs et professionnels de tous genres se sont vite joints à cette initiative. Les commanditaires ont également pullulés depuis l’annonce de l’ouverture du centre. Marie-Philippe qualifie cet engouement de la part du public des plus «emballants» pour elle et son équipe qui travaillent très fort au succès du projet.

Formation avantageuse pour les étudiants Les étudiants en médecine podiatrique de l’UQTR pourront donc, sous la supervision de leurs professeurs, offrir aux patients des soins podiatriques qui traiteront leurs engelures, gelures, leurs problèmes dermatologiques, neurologiques, biomécaniques et procéder à des chirurgies mineures. En plus d’offrir des soins podiatriques gratuits, la nouvelle clinique inclura également divers services interdisciplinaires tels que la présence de deux infirmières, d’un intervenant en milieu social et d’un médecin sur appel. Le but est vraiment de créer des liens interprofessionnels entre les étudiants en podiatrie et les autres milieux de la santé ce qui n’est «pas toujours le cas en clinique privée», comme le souligne Marie-Philippe. Marie-Philippe espère que les étudiants auront une «meilleure vision de la podiatrie et de ses atouts» suite à leur expérience en milieu communautaire. Leur formation à la nouvelle Clinique de podiatrie de Québec situé à la Maison de Lauberivière leur permettra également «d’interagir et d’agir avec un type de communauté auquel ils n’ont pas l’habitude de travailler normalement», comme le mentionne l’étudiante en 3e année du DPM en podiatrie de l’UQTR. Elle croit que cette expérience leur ouvrira les yeux et éveillera chez certains le goût de travailler avec une approche plus humaine et de se diriger vers la podiatrie communautaire comme cela a été son cas.

RÉUNION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’UQTR

Nicolas Duvernois, Maîtrise en arts et un entrepreneur patient autres décisions Une passion claire comme de l’eau de… vodka. LYSANNE MARSEILLE Journaliste

Se partir en affaires n’est pas l’affaire de tous. Plusieurs défis guettent les futurs entrepreneurs, toutefois maintes retombées, autant pour l’individu que pour la société, en résultent. Le 18 février dernier, à l’Atrium de l’Université du Québec à Trois-Rivières, avait lieu le Happening entrepreneurial. Plusieurs invités étaient sur place, dont Nicolas Duvernois, fondateur et président d’une compagnie de vodka reconnue à travers le monde. L’événement, organisé par le Carrefour jeunesse-emploi de Trois-Rivières, avait comme objectif principal de sensibiliser les jeunes aux notions d’entrepreneuriat. Étudiants et professeurs de domaines allant de l’administration à la psychologie en passant par la chiropractie étaient au rendez-vous. Comme les invités du Happening le mentionnaient, se partir en affaire est accessible à tous, mais ce n’est pas tout le monde qui aura du succès. Afin de réussir, il faut avoir des aptitudes à la fois en gestion et dans le domaine choisi. Outre cela, il est primordial d’avoir une vision et d’être motivé par celle-ci.

Le conférencier invité, Nicolas Duvernois, a poursuivi un parcours atypique. Après avoir complété un baccalauréat en administration et ayant effectué un stage dans un domaine qui ne lui plaisait pas, il s’est rendu compte qu’il devait être un entrepreneur. Beaucoup d’idées et de chances ratées plus tard, il finit par trouver un concept qui le motivait et qui innovait. Après plusieurs tentatives, il eut la réflexion suivante: l’eau au Québec est reconnue à travers le mode comme étant pure. Pourquoi ne se fait-il qu’aucune vodka ne provienne d’ici? Ayant été refusé au crédit, l’entrepreneur devait travailler comme concierge à l’Hôpital Sainte-Justine la nuit en conceptualisant son projet le jour, pendant plusieurs années, afin de se financer. Après quatre ans de travail acharné, la première vodka ultra premium faite au Québec a vu le jour. Toutefois, sa cuvée de plus de 100 bouteilles se voit refusée par la SAQ. Il va sans dire qu’il voyait cela comme un immense échec. C’est donc en considérant qu’il n’avait rien à perdre qu’il a décidé de s’inscrire à un concours nommé le World Vodka Masters. Lorsqu’il a su qu’il gagnait, trois mois plus tard, sa vie a commencé à basculer. Depuis, la marque PUR Vodka est estimée des amateurs de vins et spiritueux et a gagné pendant quatre ans le titre de la meilleure vodka au monde. Comme quoi il vaut parfois mieux être la tortue que le lièvre lorsqu’on se lance dans la course entrepreneuriale.

Le 9 février dernier, les membres du conseil d’administration de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) se sont réunis, en séance ordinaire, afin de traiter de plusieurs sujets. Notamment, des distinctions honorifiques furent octroyées et les sujets d’ouverture de la maîtrise en art, les compressions budgétaires, le campus de l’UQTR à Drummondville et la Collection Robert-Lionel-Séguin étaient d’actualité. Malgré les nombreuses compressions budgétaires reliées à l’exercice financier 20142015 de l’université, les membres du conseil d’administration ont autorisé l’ouverture d’un programme de maîtrise en art à l’UQTR dès le trimestre d’automne 2016. Ainsi, les étudiants en arts pourront choisir de poursuivre leur formation au deuxième cycle à l’UQTR.

Campus de l’UQTR à Drummondville Également, les membres du conseil d’administration se sont penchés sur le dossier du campus de l’UQTR à Drummondville. Selon les dires, les travaux du futur édifice se déroulent bien et les échéanciers sont respectés. L’UQTR, qui offre déjà les programmes de sciences infirmières et d’éducation au préscolaire et enseignement au primaire au campus de Drummondville, ouvrira deux nouveaux programmes pour l’automne prochain, soit le baccalauréat en

administration des affaires et celui en sciences comptables. Pour ce qui est du nouveau pavillon en construction, il devrait être accessible dès janvier 2016.

L’UQTR en négociations pour la Collection Robert-Lionel-Seguin Les membres ont été informés de la présence de négociations entre l’UQTR et d’autres partenaires régionaux, tel que le Musée québécois de culture populaire, afin de conserver la Collection Robert-Lionel-Seguin. Celle-ci, qui comprend 22 000 objets conservés dans des conditions muséales, a une valeur patrimoniale d’importance pour la région ainsi que pour l’ensemble du Québec.

Les membres du conseil d’administration ont autorisé l’ouverture d’un programme de maîtrise en art à l’UQTR dès le trimestre d’automne 2016. Les coûts de gestion de la collection, s’élevant à plus de 140 000$, sont absorbés à même le budget du Musée québécois de culture populaire. Il est à noter que depuis dix ans, de nombreuses tentatives de négociations de la part du Musée ont eu lieu, toutefois, sans aucune entente de gestion avec l’UQTR. (L.M.)


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COALITION D’AIDE AUX VICTIMES DE LA PYRRHOTITE

Une étudiante s’implique pour la cause Bachelière en communication sociale et terminant actuellement une maîtrise en communication sociale à l’Université du Québec à Trois-Rivières, Mélissa Doucet a décidé de s’impliquer dans la crise de la pyrrhotite en Mauricie en offrant gracieusement à la Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite (CAVP) les services de sa compagnie afin de la supporter dans sa campagne de support aux victimes. Spécialisée en relations publiques et en gestion des réseaux sociaux, l’entreprise de consultation de Trois-Rivières, fondée par la jeune étudiante, offre en toute gratuité à la CAVP ses services pour aider la communauté de la Mauricie affectée par la crise de la pyrrhotite selon un contrat pro bono publico. Cette forme de contrat implique donc que son entreprise, Doucet Communication, s’engage à offrir son expertise pour le bien public de la communauté.

L’importance d’une implication sociale Expliquant à quel point «l’importance d’une implication sociale» était mise en premier plan lors de sa formation en communication sociale à l’UQTR, la jeune entrepreneure se devait de s’impliquer

dans cet enjeu régional. Elle souligne d’ailleurs que ce n’est pas seulement un problème pour les familles touchées, mais également pour la Mauricie au grand complet puisqu’une telle problématique «n’aide en rien» son économie, son intérêt immobilier ainsi que son image. Directement touchée par le fléau de la pyrrhotite auquel font face des milliers de familles de la Mauricie, elle mentionne que des personnes de son entourage «vivent les problèmes liés à la pyrrhotite». Mélissa Doucet affirme qu’elle a envie de créer, par le biais de son soutien à la CAVP, une «mobilisation sans précédent» pour soutenir tous ces gens qui souffrent et qui reçoivent «un appui insuffisant».

Un soulagement pour la Coalition La Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite travaille sans arrêt à trouver des fonds et des ressources nécessaires afin d’appuyer les milliers de familles touchées par la crise de la pyrrhotite qui a fait des ravages en Mauricie. La CAVP tente par tous les moyens de mettre de la pression sur le Gouvernement du Canada, en collaboration avec la Gouvernement du Québec, afin de débloquer suffisamment de ressources financières pour venir en

UNE PERSONNALITÉ DE RENOM

La Mauricie reçoit le Dr. Guy Sauvageau Rares sont ceux qui ont la chance de n’avoir aucun membre de son entourage ayant mené un combat contre le cancer. Selon Statistique Canada, 29.9% des décès au Canada sont attribuables au cancer. Les percées médicales pour contrer la maladie sont d’une importance phénoménale. En ce sens, le 16 février dernier, au Campus de l’Université de Montréal en Mauricie, le Dr. Guy Sauvageau s’est présenté devant une salle comble pour présenter ses apports en recherche. Ses découvertes sur les cellules souches sont vues dans le monde médical comme une révolution du traitement des cancers hématologiques. Le but de la venue du médecin chercheur était en fait de présenter le programme de recherche qu’il a mis sur place à l’aide de son équipe de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’Université de Montréal. Spécifiquement, on parle de la chemogénomique des cellules souches leucémiques. Comme mentionné auparavant, dans son laboratoire de génétique moléculaire à l’Université de Montréal, il a découvert la molécule UM-171 («UM» en l’honneur de l’Université de Montréal). Les implications de cette molécule sont complexes, mais très importantes. Cette molécule permet en fait aux cellules souches présentes dans le cordon ombilical de se multiplier. De plus, il est maintenant possible de multiplier ce type de cellules en grand nombre. Ceci est notamment très important lorsqu’on considère le traitement médical pour les gens souffrant de leucémie.

l’anglais Acute Myeloid Lukemia). Le taux de rémission associé à ce type de cancer est aberrant. En effet, seulement 25% des patients affligés gagneront leur bataille. Actuellement le traitement de la leucémie le plus efficace s’avère la greffe de moelle osseuse. Lorsque les médecins effectuent cette greffe, les cellules souches actuelles sont particulièrement résistantes à la chimiothérapie. Ainsi, en prenant des molécules UM-171, on peut multiplier énormément de «bonnes» cellules et donc induire un traitement plus sûr pour les patients. La conférence, organisée par les membres de l’Association des étudiantes et étudiants en médecine de l’Université de Montréal (AÉÉMUM Mauricie) était offerte au grand public. En plus d’avoir été élu Personnalité de l’année 2014 par le journal La Presse, le fruit de ses recherches s’est vu décerner la mention de Découverte de l’année au Québec pour le volet science. L’émission Découverte à Radio-Canada lui a même accordé un reportage le 1er février dernier. C’est que le chercheur fait beaucoup parler de lui depuis la découverte de la molécule UM-171. (L.M.) PHOTO: L. MARSEILLE

La molécule UM-171 de façon plus concrète Parmi les 850 sortes de leucémie existantes, l’une d’entre elles retient particulièrement l’attention des chercheurs. Elle se nomme AML (de

Dr. Sauvageau a présenté le fruit de ses recherches sur les cellules souches devant une salle comble.

PHOTO: COURTOISIE

Expliquant à quel point «l’importance d’une implication sociale» était mise en premier plan dans sa formation, la jeune entrepreneure se devait de s’impliquer. aide aux victimes. Depuis 2009, la CAVP a aidé plus de 1200 familles de la région de la Mauricie touchées par ce fléau. Des milliers de familles restent tout de même aux prises avec cette situation cauchemardesque puisque l’aide financière des gouvernements se fait difficilement attendre. Le président M. Yvon Boivin souligne que «les ressources de la Coalition ne suffisent plus à la tâche et les besoins en communication sont de plus en plus grands». La Coalition était donc soulagée d’apprendre qu’une entreprise en communication

sociale de Trois-Rivières, fondée par une étudiante en communication sociale de l’UQTR, lui donne un coup de main. Avec un vidéo-reportage créé par la CAVP, les besoins en expertise des relations publiques et des réseaux sociaux sont plus que nécessaire afin de provoquer un soulèvement de la population. M. Boivin et son équipe espèrent entraîner les citoyens à afficher leur carré gris, symbole de leur support aux victimes de la pyrrhotite, et à tous les mobiliser lors de la marche de solidarité qui se tiendra le 30 mai prochain au centre-ville de Trois-Rivières. (É.L.)


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24 février au 9 mars 2015

LA RECHERCHE À L’UQTR

Témoigner du quotidien: les rapports antinomiques de l’écriture chez Annie Ernaux CHLOÉ CANO Journaliste

Après avoir effectué un baccalauréat en études françaises (langue et études littéraires) à l’Université du Québec à Trois-Rivières, Laurence Gélinas a décidé de poursuivre à la maîtrise en lettres. Depuis 2012, c’est sous la direction de Mathilde Barraband, professeure au Département de lettres et communication sociale, que l’étudiante s’intéresse tout particulièrement à l’auteure française Annie Ernaux. Décryptage. Auteure contemporaine française de référence, mais peu connue au Québec, les écrits d’Annie Ernaux constituent le noyau central de la réflexion de Laurence Gélinas. «Je travaille à montrer qu’une partie de son œuvre est un témoignage, qui plus est, un témoignage sur le quotidien. De quelle manière cela se présente dans une écriture travaillée versus une écriture prise dans le moment. Prouver qu’on peut témoigner du quotidien, ça aussi, c’est mon cheval de bataille», explique-t-elle.

Témoigner du quotidien, c’est possible

L’évènementialité du quotidien

«Il y a eu de nombreux colloques à son sujet, énormément de travaux et de thèses également. Il y avait donc déjà beaucoup de matière à explorer, mais je me suis orientée vers le témoignage. C’est une notion difficile, car très paradoxale, notamment par rapport aux concepts de fiction/réalité, authenticité/artifi-

La réflexion de Laurence la mène également à s’interroger sur le concept d’évènementialité, soit «comment on appréhende la réalité, comment on la rend». À l’instar du témoignage, «le quotidien, si on le regarde d’assez près, nous permet de faire ressortir des évènements», précise-t-elle. Laurence étudie, entre autres, les journaux extimes d’Annie Ernaux, dans cette idée de captation du quotidien. «Par exemple, lorsqu’elle prend le RER (train de banlieue en France), elle va noter ce qu’elle voit, ce qui permet ainsi d’étudier la relation entre le Je et Autrui, un peu comme dans le témoignage. Ce sont donc des journaux vraiment tournés vers l’extérieur, des observations datées, qui me permettent de voir comment - si cette auteure témoigne bien du quotidien -, cela se passe quand il s’agit d’une écriture prise dans le moment».

«C’est une auteure intéressante, car dans sa recherche de vérité, elle a rompu avec la fiction. Le roman ne rendait pas compte de ce qu’elle voulait dire.» cialité, parce qu’on cherche la vérité, mais dès qu’on raconte un évènement, on produit un récit, on construit quelque chose. Ainsi, il y a plusieurs antinomies de ce type avec lesquelles on joue, et comme Annie Ernaux cherche la vérité, c’était une belle occasion de l’étudier», indique-t-elle. Cependant, Laurence ajoute que «parler uniquement du témoignage aurait été trop facile, voilà pourquoi je m’intéresse au témoignage sur le quotidien. C’est un thème qui a été peu exploré».

Écriture travaillée versus écriture prise sur le moment «Les Années est un récit dans lequel l’auteure retrace plus d’un demi-siècle. On est vraiment dans une écriture travaillée, mais qui, là encore, peut s’intéresser à des choses quotidiennes. Dans les journaux, on va voir cette évènementialité du quotidien, alors que dans Les Années, le récit se fait à l’imparfait et, comme on retrace une longue période mêlant de nombreux évènements, c’est comme s’ils se confondaient tous, un peu effacés», souligne Laurence. Ainsi, l’étudiante observe les différences entre une écriture travaillée et une écriture prise sur le moment. «Dans les journaux extérieurs, elle va se nommer, c’est le Je, la scriptrice. Elle va

PHOTO: COURTOISIE

Laurence Gélinas étudie, entre autres, les journaux extimes d’Annie Ernaux. avoir tendance à remarquer des choses qui la rejoignent. Dans l’écriture travaillée, elle part d’un elle, mais qui va rejoindre le Je, qui va rejoindre son lecteur», détaille-t-elle.

Pourquoi Annie Ernaux ? «Elle a un côté très fort sur la transgression. Dans un de ses ouvrages, par exemple, elle relate l’avortement clandestin qu’elle a subi. Il y a donc un côté vraiment dérangeant où elle va choquer les bonnes gens. J’aime aussi Annie Ernaux parce qu’elle mêle les sciences sociales telles que la sociologie, l’ethnologie, etc. dans son écriture. C’est une auteure intéressante, car dans sa recherche de vérité, elle a rompu avec la fiction. Le roman ne rendait pas compte de ce qu’elle voulait dire», conclut la jeune femme.

GÉNIES EN HERBES

Une compétition amicale Dans le cadre de la Coupe des assos présentée par l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR) en collaboration avec le Bureau des diplômés de l’UQTR, l’activité Génies en herbes avait lieu à la Chasse Galerie le mardi soir 17 février dernier. Après une lutte de connaissances portant sur différentes matières telles que les mathématiques, la géographie, en passant par les arts et la culture et bien d’autres, l’Association des étudiants en langues et linguistique (AELL) a terminé grande gagnante de la dizaine d’associations étudiantes présentes lors de l’évènement, face à l’Association des étudiants à la maîtrise en orthophonie (AEO), qui a terminé en deuxième position, suivie de l’Association des étudiants en ergothérapie (AEE). Bien que l’ambiance à la Chasse Galerie n’ait pas été des plus survoltées et que certains éléments techniques, tels que la position du projecteur, comprenaient quelques lacunes, le public et les participants ont pris plaisir à tenter de répondre correctement aux questions.

Plus d’un étudiant s’est certainement couché «moins niaiseux» après avoir découvert que velcro était un mot-valise entre velours et crochet, par exemple.

Fiers de leur association Les étudiants avaient à cœur la réussite de leur association respective. Certains spectateurs encourageaient leur association à l’aide de cris et brandissaient des pancartes festives. L’appartenance des étudiants envers leur association s’est vraiment fait ressentir lors de cette compétition amicale où la fraternité et le plaisir étaient mis à l’honneur. C’est pour favoriser le sentiment d’appartenance des étudiants à leur association que l’AGE organise de telles activités dans le cadre de la Coupe des assos. Myriam Beauchamp, vice-présidente aux affaires socioculturelles de l’AGE UQTR, souligne d’ailleurs que l’activité Génie en herbes s’est bien déroulée et que les étudiants ont semblé apprécier l’activité. Lors de la soirée, le Bureau des diplômés de l’UQTR a fait tirer dans la foule dix prix de présence et a offert au podium de la compétition différents prix en argent afin d’encourager les participants. (É.L.)


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ANCIENS ÉTUDIANTS: QUE SONT-ILS DEVENUS?

Amélie Gagnon, la tête dans les étoiles et les pieds sur Terre

L’ACTUALITÉ DÉMYSTIFIÉE

Un bâillon qui porte bien son nom Le «bâillon» MARIEODILE RICHARD Chroniqueuse

ALICE BAUDRY

PHOTO: COURTOISIE

La politique québécoise s’annonce palpitante pour les prochains mois. En effet, une annonce surprenante n’attend pas l’autre de la part du gouvernement Couillard, puisque le «bâillon» a été utilisé lors de l’adoption du projet de loi 10.

Journaliste

Quel avenir lorsqu’on sort de l’université? Amélie Gagnon, ancienne étudiante au baccalauréat loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a réussi a allier un travail qu’elle aime dans le secteur du loisir et sa passion pour la musique. Se décrivant comme une personne assez simple, positive et passionnée, Amélie Gagnon assume également son côté hyperactif. Et elle peut l’assumer! Elle aime quand les choses bougent, mais aussi passer du temps avec sa famille et ses amis qui sont très importants dans sa vie.

«J’ai fait ces études parce que je voulais faire de la musique et des loisirs dans ma vie et vivre de mes deux passions. Je me suis arrangée pour avoir les outils nécessaires.» — Amélie Gagnon Après un double diplôme d’études collégiales en arts et lettres, musique - chant-jazz fait au collège d’Alma entre 2003 et 2007, Amélie entame une réflexion sur son choix de carrière. Elle décide alors de déménager à Trois-Rivières pour faire un baccalauréat en loisir, culture et tourisme à l’UQTR qu’elle termine en 2010. Elle décide ensuite de se perfectionner en faisant une attestation d’études professionnelles (AEP) en lancement d’entreprise, par intérêt. Son choix d’études n’est en rien dû au hasard. « J’ai fait ces études parce que je voulais faire de la musique et des loisirs dans ma vie et vivre de mes deux passions. Donc, je me suis arrangée pour avoir les outils nécessaires», explique Amélie.

Allier travail et loisir Aujourd’hui, quatre ans après son diplôme, Amélie s’est promenée d’une ville à l’autre. Elle est d’abord allée deux ans dans la région de Québec

La loi 10

Amélie Gagnon, diplômée de l’UQTR en loisir, culture et tourisme arrive à concilier ses passions. où elle a travaillé dans le milieu scolaire avant de revenir en Mauricie où elle est aujourd’hui adjointe aux ventes à la Vallée du Parc. Son emploi consiste à s’occuper des groupes scolaires et de la luge alpine. Avec ses 12 ans d’expérience en ventes, cet emploi lui correspond énormément . «Je touche énormément à cette branche.» Elle a également travaillé dans le milieu municipal, un secteur qui l’intéresse beaucoup.

Un emploi du temps bien rempli Passionnée de musique, Amélie Gagnon souhaitait avoir du temps pour en faire. Lorsqu’elle est revenue en Mauricie au printemps dernier, elle recherchait un emploi stimulant mais en même temps flexible. Son emploi actuel est saisonnier, ce qui lui convient parfaitement. Auteure-compositeure-interprète, elle fait plusieurs spectacles dans l’année avec ses musiciens qu’elle qualifie d’incroyables.

«Être moi jusque dans ma tombe...» Collectionnant les loisirs, Amélie aime la mode, les séries télé et les bons soupers entre amis. Elle aime la vie et compte bien en profiter pleinement en voyageant, en essayant de nouveaux sports tout en multipliant les rencontres. Ses projets pour l’avenir? Amélie essaie de ne pas trop en faire. Elle aimerait avoir sa propre entreprise un jour, tout en continuant d’écrire des chansons et pourquoi pas se lancer dans la rédaction d’un roman ou d’une série de romans.

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Sans vouloir m’y attarder trop longtemps, mettons-nous tout de même dans le bain libéral immédiatement. Le projet de loi 10, comme la plupart des projets de loi libéraux des derniers mois, consiste essentiellement en des coupures. Personne, je le crois, ne sera surpris d’apprendre que le projet de loi 10 a pour objectif principal d’économiser des fonds publics et dans la même lancée, de simplifier, dit-on, l’accès aux soins et aux services pour les patients. Pour ce faire, le gouvernement Couillard, pour ne pas spécifiquement nommer le ministre Barrette, propose une réforme générale du système de santé québécois. D’abord, l’abolition des agences de santé et de services sociaux permettrait de passer de trois paliers administratifs à seulement deux. Ensuite, 182 centres de santé et services sociaux (CSSS) fusionneraient pour n’en former qu’une trentaine. Finalement, des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), un par région sociosanitaire, mais cinq pour la grande région de Montréal, chapeauteraient tout le réseau de la santé. Une diminution du nombre de conseils d’administration est prévue et des coupures de postes administratifs s’en suivront inévitablement. Les oppositions au projet de loi sont nombreuses. Le Collège des médecins, la Fédération des médecins spécialistes du Québec et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec croient qu’une telle concentration des pouvoirs décisionnels aura pour effet de diminuer l’accessibilité aux soins plutôt que de l’augmenter. Malgré ces réticences de la part des principaux acteurs du système de santé actuel, le projet de loi 10 a bel et bien été adopté dans la nuit du 6 au 7 février 2015, sous «bâillon», à 62 voix contre 50. Il est intéressant de noter que les trois partis de l’opposition, soit le PQ, la CAQ et Québec solidaire, se sont prononcés contre l’adoption dudit projet de loi. Pour ma part, j’avoue ne pas connaître suffisamment le système de santé et ses méandres pour être en mesure de me positionner de façon éclairée sur la question du projet de loi 10. Quoi qu’il en soit, la mesure spéciale du «bâillon» me semble être, peu importe la situation, une mesure aberrante et injustifiable.

Comme son nom l’indique, le «bâillon» est une mesure politique, d’un gouvernement majoritaire, qui vise essentiellement à bâillonner l’opposition. Cette procédure exceptionnelle, pourtant utilisée à plusieurs reprises par le gouvernement libéral, permet de limiter le temps de débat de façon à, argumente-t-on, procéder plus rapidement à l’adoption d’un projet de loi. Nous pouvons déjà nous réjouir, puisqu’avant la réforme parlementaire de 2009, le «bâillon» consistait en la simple suspension des règles de procédure lors de l’adoption d’un, voire plusieurs, projet de loi. Depuis la réforme, cependant, le «bâillon» ne peut être utilisé que sur un seul projet de loi à la fois et un débat minimal de 14 heures est garanti pour l’étude du projet. Je blague, bien sûr, aucune réjouissance n’est ici requise. Bâillonner l’opposition ne pourra jamais être une mesure efficace, sachant que les idées proviennent justement des débats. La mesure spéciale du «bâillon» est, selon moi, rien de moins qu’une terrible atteinte à la démocratie québécoise. Il n’en demeure pas moins, toutefois, que cette atteinte a été utilisée à plusieurs reprises par le passé. Rappelons-nous, tout récemment, l’adoption sous «bâillon» par le gouvernement Charest de la loi 78 qui visait à mettre fin à la grève étudiante. L’opposition avait été bâillonnée, et les étudiants aussi. En 2010, le projet de loi 115 avait aussi été adopté sous «bâillon» par le même gouvernement. Celui-ci visait à modifier la Charte de la langue française en rendant légale l’utilisation d’écoles non subventionnées anglaises de façon à permettre aux parents francophones d’ensuite envoyer leurs enfants dans des écoles subventionnées anglaises.

Une démocratie bafouée Limiter le temps de débat pour faire adopter de force un projet de loi controversé tient davantage de la dictature que de la démocratie. Je suis d’avis que, au nom de cette même démocratie, les citoyens québécois devraient aller aux urnes pour chaque question importante de société. Le système actuel est une illusion démocratique. Nous votons périodiquement pour un gouvernement qui aura ensuite le feu vert pour faire adopter n’importe quelle loi, pour peu qu’il soit majoritaire. Le système démocratique québécois consiste donc à donner tous les pouvoirs à une poignée d’élus, qui auront quatre ans pour en faire ce qu’ils en veulent. Si la réforme en santé a été, sans conséquence, adoptée sous «bâillon», peut-être est-il aussi temps de réformer le système politique. Le projet de loi 10 est sans aucun doute le premier d’une longue lignée qui passera aussi par les projets de loi 20 et 41 et qui, espérons-le, pourrait se clore par un projet de loi empêchant l’utilisation de cette mesure spéciale qu’est le «bâillon».


10 Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOCIÉTÉ ENTRE LES DEUX PÔLES

S’illusionner comme dans les téléromans (suite) KEVIN GAUDREAULT Chroniqueur

Lors de la dernière parution, le sujet de l’illusion a été présenté à l’aide de définitions et d’exemples. Maintenant, les illusions peuvent s’alimenter à partir de différentes sources sociales, environnementales et culturelles. Prioritairement, l’éducation en bas âge. L’un des rôles de l’adulte (parents, professeurs, parenté, etc.) auprès de l’enfant consiste à l’accompagner et le soutenir autant dans ses réussites que ses difficultés. Il est normal de faire face à des frustrations lorsque les choses ne vont pas exactement comme elles seraient espérées, et il appartient à la génération plus vieille de servir d’inspiration rassurante. Si un enfant reçoit sans cesse des commentaires et comportements d’autrui l’empêchant de faire face aux difficultés, il peut être difficile pour lui de les apprivoiser. Il est également moins évident de concevoir que cette personne réussira à avoir une image juste d’elle-même, ainsi que de ses relations. La transmission d’un niveau convenable d’ouverture aux limites,

imprévus et insatisfactions de la vie de la part d’un ou plusieurs individu(s), lui permettra d’être plus à l’aise dans sa capacité d’accepter. Au contraire, une personne peut créer l’effet inverse en tentant de façon exagérée de ne soulever que des points positifs et des encouragements, alors que l’enfant (ou même l’adulte) aurait également besoin de se faire partager une partie de la vérité par rapport à ce qui va moins bien. Certaines personnes diront qu’il s’agit d’une illusion de faire comme si les souffrances de la vie n’existaient pas. Ne pas trop tenir compte des choses négatives peut être une façon de réagir face à des événements. Toutefois, de façon continuelle, cela peut prendre de l’expansion et en arriver à cacher une partie de la réalité. Par exemple, dire que «la maladie ou le problème de comportement d’un proche est normal» alors qu’il y a perturbation. Ou bien de ne pas tenir vraiment compte des risques de ses mauvaises habitudes, comme la mauvaise alimentation ou le manque d’exercice. Sur le moment, l’illusion peut servir à soulager un inconfort. Cela peut s’imaginer dans un cercle où l’habitude de banaliser certaines choses importantes, peut se transformer en accumulation de situations non réglées. Toutefois, comment est-ce qu’une illusion peut avoir des bons côtés? Une étude menée aux États-Unis par Dijkstra et al. (2014)

a été effectuée auprès de 55 couples. Les chercheurs ont découvert que les illusions positives dans le couple pouvaient favoriser l’ajustement. Comment? Lorsque le niveau d’empathie perçu d’un partenaire de la part de l’autre est élevé, comparativement à la réalité de celui-ci (illusion positive), cela favorise la qualité de la vie conjugale. Ces chercheurs ont démontré que comparativement aux hommes, c’est plutôt le cas pour les femmes et que cette raison aurait un poids significatif dans leur intention de demeurer dans la relation de couple. Un aspect positif de l’illusion a été abordé, cependant ces illusions peuvent aussi dans certains cas mener les gens à prendre des décisions regrettables: choisir un type d’emploi peu aimé, remettre à plus tard des choses importantes, choisir un(e) partenaire peu convenable, faire des activités peu désirées ou des études peu motivantes, etc. Au travail, des illusions par rapport aux capacités réelles de la personne vis-à-vis de ses limites, peuvent l’influencer à surestimer ses ressources et/ou à les dépasser fréquemment. Comme il a été discuté récemment dans une autre réflexion, il est possible de suggérer qu’il peut y avoir comme résultat l’épuisement professionnel. À un autre niveau, il peut aussi y avoir des difficultés relationnelles dans la vie en général. D’autres crises peuvent également

se produire au niveau de la santé mentale ou physique, ou en lien avec les habitudes de vie. Par exemple, ne pas vivre une vie vraiment en cohérence avec ses propres valeurs, et entretenir ce cycle à cause de possibles illusions. Ou dans un autre champ d’idée, croire que la consommation d’alcool peut régler les problèmes d’anxiété. Ceci semble efficace sur le moment pour l’individu anxieux, toutefois il s’agit d’une illusion sur le long terme, car si la personne décide de cesser sa consommation d’alcool, il y a de fortes probabilités que l’anxiété soit toujours présente. Faire croire à soi ou à autrui une image «toute rose» ou «toute noire» de la réalité peut influencer la personne à avoir une vision déformée d’elle-même, de ses relations, ainsi que du monde. Cela pourrait également se traduire en une difficulté à reconnaitre son ou ses rôle(s) réel(s), sa place dans le monde, ainsi que son impression d’avoir un pouvoir sur ses choix et décisions. Les illusions peuvent également s’alimenter par les valeurs véhiculées dans une société, une collectivité ou un groupe de personnes (ex: rôles des sexes, droits des personnes, croyances et préjugés, «bitchage», intimidation, etc.). La capacité de garder un regard critique face à ce qui est présenté devant soi est favorable pour le réalisme. S’illusionner… c’est faire comme dans les téléromans.

LE MONDE EN QUESTIONS

Élever nos enfants dans la neutralité JOCELYN AUBUT ET SHEILA GAUDREAU Chroniqueurs

Les pronostics veulent que, tôt ou tard, la grande majorité d’entre nous (près de 90 %) aura des enfants. Les questions du genre «quelle sorte de suce orthodontique est la meilleure pour mon enfant?» susciteront alors notre plus grand intérêt. D’autres types de questions, concernant l’éthique, par exemple, se hisseront aussi au premier rang de nos préoccupations. Compte tenu du pluralisme religieux présent dans notre société, la question suivante sera certainement de leur nombre: devrais-je enseigner à mon enfant mes croyances en matière de religion? Réfléchissons à la question en la rattachant à un cas fictif.

L’histoire de George George est un étudiant de deuxième cycle. Il est aussi un agnostique convaincu. Pour lui, les religions sont, au mieux, de vaines présomptions, au pire, d’odieux mensonges qui incitent à l’intolérance. Mieux vaut, selon lui, éviter cette pente glissante, pour le bien de tous et le maintien de la paix civile.

Alors qu’il termine son mémoire, George rencontre l’amour de sa vie. Après quelques années de vie commune, les deux tourtereaux décident de fonder une famille. George, dont l’opinion s’est consolidée avec le temps, est fermement résolu à n’imposer aucune idéologie particulière à ses enfants. Un beau jour, sa fille de 10 ans lui pose la question suivante: «Papa, Justine a dit que sa grand-maman est morte et qu’elle est au ciel. Mais Simon a dit que c’était pas vrai, qu’elle était six pieds sous terre et qu’elle se faisait manger par des vers. Où est-ce qu’elle va aller, mamie, quand elle va mourir?». George fait alors ce qu’il croit être son devoir de parent: il se tait.

La neutralité Quel est le devoir du parent face aux questions religieuses et existentielles? A-t-il le droit de promouvoir une croyance particulière auprès de ses enfants? En fait, quand on y réfléchit, on réalise que cette question n’en est pas vraiment une. Pourquoi? Parce que la neutralité face aux opinions religieuses n’existe pas. Dans ce domaine, même le silence est porteur de message. Le silence de George constituait bel et bien une réponse à la question de sa fille. Bien sûr, le silence ouvre généralement la porte plus large à l’interprétation qu’un exposé didactique. N’empêche que George a transmis

quelque chose à sa fille, même par son silence: ce silence n’était pas neutre.

La nécessité de limites Les âmes plus œcuméniques pourraient dire que le but n’est pas d’être «neutre», mais simplement de vivre dans le respect de l’autre, et surtout de ne pas affirmer la véracité exclusive d’une croyance donnée. «Tu veux adorer ton mouton, ta vache, ton poster de Wayne Grestky? Génial! La règle d’or: n’affirme pas que tu as raison et que d’autres ont tort». Le problème avec cette attitude, c’est qu’elle n’est pas viable dans la pratique. On n’a pas le choix de dresser des bornes, à un moment ou à un autre. Admettre que l’on croit que certaines personnes ont tort et limiter leurs agissements, c’est indispensable à la sécurité publique. Toutefois, on doit être très prudents lorsqu’on dresse les limites de l’acceptable en matière de religion. Si on le fait en prenant comme jauge l’intensité de la conviction d’une personne plutôt que le contenu de sa croyance, on vise le mauvais canard. Certains diront: «Non, mais tu es libre. Tu as le droit d’être bouddhiste, musulman ou chrétien. Tant que tu ne penses pas que tu es le seul à avoir raison. C’est à ce moment-là que ça devient dangereux. Regarde juste les abus qui ont été faits au nom du christianisme! Ces chrétiens-là étaient

trop zélés et attachés à leur Jésus, et ils ont fait des folies en son nom». Oui, des gens ont fait des folies en son nom. Mais ils n’ont pas commis ces atrocités parce qu’ils étaient trop attachés à son enseignement, bien au contraire. Si on étudie l’enseignement de Jésus par exemple, on se rend compte que le problème, c’est qu’ils n’y étaient pas assez attachés, puisque Jésus a enseigné l’importance d’aimer son prochain. Si je suis un «extrémiste de l’amour», je ne suis pas une menace. Mais si je crois, même juste un peu, que j’ai le droit de tuer mon voisin, je m’expose à le devenir. Le contenu d’un enseignement religieux est d’une importance capitale. Le problème n’est pas simplement le degré d’adhésion des fidèles à une cause donnée.

Nous enseignerons tous Pour revenir à notre question initiale, je crois que nous devons réfléchir à l’idéologie que nous souhaitons enseigner à nos enfants, et à la façon dont nous nous y prendrons pour le faire. Je crois que cette démarche passe par une recherche sincère de la vérité. Résistons à la tentation de nous cacher derrière un relativisme passif, supposément neutre. Et soyons prudents avant de juger les parents qui enseignent leurs valeurs et leurs croyances à leurs enfants, parce que c’est ce que nous ferons tous, que ça nous plaise ou non.


SOCIÉTÉ

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L’ART DE MONTER UNE MAYONNAISE ET AUTRES PROPOS COMESTIBLES

Propagande alimentaire KRISTINA MONFETTEFORTIN Chroniqueuse

Plus je vieillis, plus j’ai l’impression de devenir mes grands-mères. Pour vous donner une petite idée: je peux rester à la maison un samedi soir et tricoter avec mon chat en buvant du thé. Parmi mes autres activités de mamie, vous vous doutez que la cuisine occupe une place de choix. Je suis tellement casanière et routinière, qu’une de mes manies de vieille fille est de cuisiner en écoutant la satirique émission d’actualité La soirée est (encore) jeune. Fidèle au poste, je dois avouer mon béguin pour la chronique «Dans la besace» de Jean-Sébastien Girard qui présente aux auditeurs ses trouvailles culturelles de la semaine. J’avais envie de faire de même pour ce numéro et consacrer cet espace à la propagande d’initiative que je trouve chouette que ce soit sur le campus ou dans notre belle région mauricienne.

La bouffe de cafétéria J’ai eu le bonheur de découvrir La Chasse à Sarrazin à la session d’automne passée.

Je vous rappelle l’existence de ce comptoir lunch parce que ce n’est pas tout le monde qui a l’occasion d’aller se balader au pavillon Michel-Sarrazin et c’est bien triste pour vous, car vous ratez le plaisir de boire leur bon café et de vous gaver de leurs pâtisseries et lunchs. Ce café étudiant, né d’une initiative étudiante, mérite l’attention et le déplacement. Je vous incite à prendre une petite marche santé du côté du pavillon de psychologie et d’aller vous procurez un petit quelque chose. Profitez-en donc pour encourager les gentils bénévoles. Je reste dans le thème bouffe de cafétéria pour empiéter un petit instant dans les plates-bandes de mes collègues aux arts et spectacles et faire la publicité de la pièce Sauce brune écrite par Simon Boudreault et mise scène par Guillaume Cholette-Janson. Sauce brune c’est le quotidien de quatre cantinières d’une cafétéria d’école secondaire qui jasent de tout et de rien dans une langue où les sacres prennent toute la place, seule moyen qu’elles ont de traduire l’aridité de leur quotidien. Drôle et tragique à la fois, cette pièce représente un véritable tour de force pour les comédiennes qui doivent se mettre en bouche ce texte exigeant de Boudreault. À voir à la salle Louis-Philippe-Poisson de la Maison de la culture de Trois-Rivières dès le 25 mars.

Quand l’hiver n’en finit plus C’est la période de l’année où l’hiver

ne semble jamais finir. Personnellement, je contracterai une mononucléose, je me cloitrerai chez moi en ayant préalablement fait installer le câble et j’écouterai Un souper presque parfait en boucle. Comme ce n’est pas le type d’ambition que la société actuelle valorise, je règle ma déprime fin d’hiver par une consommation excessive de petites bouchées sucrées. En matière de gâteries succulentes en bouche, il est maintenant possible de se procurer les biscuits Umi au Temps d’une pinte. Derrière Umi se cache la charmante Gabrièle Dubuc qui confectionne avec amour une variété de beaux et délicieux biscuits dont les parfaits citron et lavande. Vous allez tous vouloir la demander en mariage pour vous garantir une provision éternelle de ses biscuits.

Ici et ailleurs Alors là si vous ne connaissez pas l’existence du restaurant Éléphant vous vivez certainement dans un autre espace-temps puisqu’il s’agit du lieu où manger à Trois-Rivières. Ce magnifique restaurant situé dans le secteur du Cégep propose le premier menu d’inspiration indienne à Trois-Rivières. Enfin! Les plats sont cuisinés par des passionnés de la bouffe avec de bons aliments frais. La propriétaire a osé une déco éclectique et colorée qui sort de l’ordinaire ce qui crée une ambiance sympathique et conviviale. Éléphant offre des repas savoureux et surtout abordables pour un budget d’étudiant. En plus, la propriétaire

Gabrielle Cossette est une femme d’affaires dans la jeune vingtaine ! Adieu les traditionnels restaurants de pâtes trifluviens… Pour continuer sur ma lancée de propagande d’entreprises locales, je me devais de vous parler de la Ferme Éthier à SaintÉtienne-des-Grès. Anciens producteurs de tabac, les Éthier ont reconverti leur installation pour cultiver des petits fruits (fraises, bleuets) dont quelques variétés plus rustiques (amélanches, camerises). C’est assez tranquille niveau cueillette à ce temps-ci de l’année, j’en conviens. Toutefois, comme ils sont gentils vous pouvez y aller pour patiner sur de charmants sentiers en forêt. Si vous recherchiez une activité plein air pour votre jeune famille ou une idée de rendez-vous galant en compagnie de votre nouvelle flamme post Saint-Valentin, la Ferme Éthier vous accueillera avec plaisir.

De grands projets de vie Périodiquement, je rencontre des amis qui me font part de leur expérience culinaire dans l’une des écoles d’hôtellerie du Québec où ils ont eu la possibilité de déguster les tentatives gastronomiques des étudiants. Trois-Rivières n’est pas en reste puisque le Collège Laflèche permet au public de gouter les petits plats des futurs chefs grâce au restaurant pédagogique L’escarbille. Je me donne la mission de tenter l’expérience à mon tour. Je vous en redonne des nouvelles dans ma prochaine chronique.

CHANGER LA VIE

Don’t call me baby... anymore 8 mars: Journée internationale de la femme NORMAND LECLERC Chroniqueur

Je présume que tout le monde a entendu, plutôt 100 fois qu’une, cette chanson. Qu’y exprime Kreesha Turner? De la façon dont je l’entends, c’est une touchante manière de dire: «Ne m’appelle plus bébé... sinon, bientôt, tu me traiteras en bébé... et je suis, une adulte maintenant.» Y a-t-il un lien à faire avec la Journée internationale des femmes? Certainement! Cette Journée est célébrée dans de nombreux pays à travers le monde. C’est en 1975, lors de l’Année internationale des femmes, que l’ONU a commencé à célébrer cette journée le 8 mars. Son but? Faire le point sur les luttes et les réalisations passées, mais surtout, examiner le présent de façon à prendre conscience des tâches qui attendent les femmes d’aujourd’hui.

sarcasmes, les quolibets, les menaces... et même les coups, destinés à leur faire «prendre leur place», à les soumettre. Pensons qu’il y a à peine trois générations, les femmes n’avaient pas le droit de vote, pas le droit de travailler, d’ouvrir un compte de banque, de signer un contrat... Bref, elles étaient considérées comme des enfants, socialement parlant, des bébés. Reconnaissons que le chemin parcouru est énorme... même si le but d’égalité est loin d’être atteint.

Une priorité actuelle: reconnaissance du corps féminin Bravo aux femmes qui ont évolué dans tous ces domaines. Mais, je pense que cette évolution devra continuer. Qu’est, d’abord, une femme? Un corps, un sexe. Y a-t-il, encore aujourd’hui, de nombreux interdits à propos du corps féminin (sauf si cela rapporte)? Est-il toujours vrai qu’une femme n’est acceptée que si elle est asexuée, c’està-dire une non-femme à proprement parler? N’est-ce pas un déni de la femme réelle?

Chemin parcouru?

Sale con!

C’est dans le contexte du patriarcat qu’est apparu le féminisme. Dans une société où l’homme croit qu’il est le maître, que la femme est sa servante, on n’imagine que difficilement ce qu’il a fallu de courage à ces femmes pour revendiquer leurs droits devant tous les

Une preuve parmi d’autres que le corps des femmes, et surtout leur sexe, sont rejetés? «Sale con!», est une insulte aussi banale que superlative en français. Que signifie le mot «con»? À l’origine, il désigne le sexe des femmes... Cela en dit long sur le mépris dans

lequel la société patriarcale tient les femmes. Les hommes (bientôt imités par les femmes?) ont chargé ce mot «con» de tout ce qu’il y a de plus laid, de plus stupide au monde. Il n’y a pas pire insulte. N’est-il pas temps de réhabiliter le con, ce qui reviendra à réhabiliter les femmes dont il l’essence même?

Les femmes sont comme des rayons de soleil qui embellissent la vie par leur seule présence. Le modèle des femmes: la vierge marie? Comment en sommes-nous arrivés à nier le corps des femmes, leur sexe? Le meilleur moyen d’éduquer quelqu’un, c’est de lui fournir un modèle. Quel est le modèle que l’Église impose aux femmes? Celui de la vierge Marie. En quoi consiste-t-il? Pour les femmes, le message est simple: il correspond à une femme qui donne naissance à un enfant-dieu... sans avoir été pénétrée. On leur dit: si vous voulez être acceptée dans l’Église, et même dans la société, vous devez faire le sacrifice de votre sexualité. Ce modèle influence-t-il les hommes? Naturellement. Ils apprendront à considérer les femmes comme des êtres purs, non sexués.

Un modèle toujours d’actualité? Je suis conscient que ce cadre a quelque peu évolué, mais ce modèle n’est-il pas présent dans le cerveau de chaque femme, encore aujourd’hui? Quelques exemples. Quand une femme dit: «Si je montre mes désirs, mon partenaire va me prendre pour une nymphomane, une Marie-couche-toi-là»; ou: «Je pourrais lui expliquer comment me caresser, mais j’aurais peur de passer pour une vicieuse!». D’un autre côté, et pour relativiser cet idéal, les vierges et les femmes asexuées ne sont pas ce que l’on veut nous faire croire. Les hormones, le besoin, bref, l’instinct, sont toujours là... prêts à renaître de leurs cendres.

On ne naît pas femme: on le devient ...Dixit Simone de Beauvoir. Est-ce exact? Les femmes doivent-elles réapprendre à être femme? Les femmes n’ont-elles pas appris, par une répression féroce, à cacher leur corps, à étouffer leur sexualité, depuis des millénaires? Effectivement, les femmes sexuées sont dangereuses, car elles peuvent déranger, par la seule force de leur charme, de leurs courbes, l’ordre patriarcal (nous n’avons qu’à penser aux Femen). Je pense que les femmes doivent reconquérir leur corps, leur vie sexuelle, leur désir... bref, leur vie... et que les hommes devraient les y aider: il en va de leur intérêt à eux... autant que de leur intérêt à elles.


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SOCIÉTÉ

24 février au 9 mars 2015

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

Les véritables origines du Parti Libéral du Québec (partie 2) JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

Il existe présentement 19 partis politiques au Québec, et le Parti Libéral du Québec (PLQ) est le plus vieux. Or, le manque total de vision du gouvernement Couillard nous invite à relire l’histoire de ce parti qui aura dirigé le Québec, entre 1867 et 2018, pendant près d’un siècle. La Révolution tranquille des libéraux de Jean Lesage (1960-1967) et Robert Bourassa (19701976, 1988-1994) avait permis au Québec de se moderniser à plusieurs égards, en développant notamment son autonomie énergétique. L’apport du PLQ à l’édification du Québec d’hier à aujourd’hui est sidérant. Sous son impulsion, le Québec s’est doté d’importants outils de justice sociale et de développement économique: assurance-hospitalisation (1962), nationalisation de l’hydroélectricité grâce à René Lévesque sous le thème «Maîtres chez nous» (1963), création du premier ministère des Affaires culturelles (1961) et du premier ministère de l’Éducation (1964), création de la Caisse de dépôt et de placement du Québec (1965), assurance-maladie (1970), première loi en matière de protection de l’environnement (1972), régime d’allocations familiales (1973), aide juridique (1973) puis la Charte québécoise des droits et libertés de la personne (1975). Même si Bourassa était devenu en 1970 le plus jeune Premier ministre dans l’histoire du Québec, à seulement 36 ans, l’héritage qu’il aura légué (malgré son inexpérience ou les controverses et diverses crises sociales telles le Front commun de 1972-74) est éloquent. La loi proclamant le français comme la seule langue officielle de l’État du Québec (1974) doit également être largement saluée. Encore en 1990, à la suite de l’échec de l’entente constitutionnelle du Lac Meech avec le Canada – et refusant l’option indépendantiste fortement suggérée par le célèbre rapport de Jean Allaire

(1991) – le Premier ministre Bourassa affirmait fièrement: «Le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement». Cela dit, d’après le péquiste Jean-François Lisée, Robert Bourassa a malheureusement «gaspillé la fenêtre historique pendant laquelle la réforme interne du Canada était envisageable». Même si le PLQ s’est désaffilié du PLC depuis 1955, devenu alors un parti distinct et autonome, il a été réellement un parti revendicateur qui ne se conformait pas à tout ce que voulait Ottawa... jusqu’à tout récemment. John James Charest (un ex-conservateur de l’équipe de Brian Mulroney, avec Lucien Bouchard), préservait encore un minimum de nationalisme québécois grâce à son adhésion au fédéralisme asymétrique. Ce minimum semble avoir disparu avec Philippe Couillard dont l’empressement à signer la Constitution canadienne démontre un abandon de toute revendication québécoise auprès du fédéral. La disparition du français dans ses discours internationaux, sans parler des coupes annoncées dans les relations internationales, démontre son manque de volonté pour défendre le fait français et la spécificité québécoise. Ainsi, le PLQ détruit plus que jamais son engagement historique, selon Claude Ryan (ex-chef du PLQ), de veiller à toujours affirmer et défendre le caractère français du Québec. L’actuel PLQ fait aussi piètre figure avec son nouveau règlement sur la «protection» des sources d’eau potable, publié en juillet 2014, qui permet selon Greenpeace de «forcer les municipalités et les citoyens québécois à tolérer les forages pétroliers à une distance quatre fois moindre, soit 500 mètres». Le cas de Restigouche laisse perplexe quant à la volonté réelle du gouvernement Couillard de protéger d’une part notre eau, ce bien collectif essentiel, d’autre part nos régions vulnérables contre l’industrie. Abandonnée par le pouvoir politique, cette municipalité de la Gaspésie est poursuivie pour 1,5 millions de dollars par une compagnie pétrolière, Gastem (présidée par un ancien ministre libéral).

Quel héritage ? Lapalme doit bien se retourner dans sa tombe, lui qui avait écrit qu’«être libéral, c’est être socialement juste». Se réclamer de l’esprit libéral, c’est vouloir en même temps le progrès de l’individu et celui de la société. C’est faire avancer les libertés individuelles et le bien général de la société. Où en est-il cet engagement du PLQ envers la justice sociale? Où se cachent ces valeurs de liberté, de progrès et de réforme inhérentes au Parti Libéral? Le refus obstiné pendant deux ans et demi, sous Charest, de déclencher une enquête sur l’industrie de la construction témoigne plutôt d’une fermeture totale au changement. Les commissions bidons comme celle sur la révision des programmes étatiques semblent plutôt des spectacles pitoyables de pseudo-démocratie où tout est déjà joué d’avance.

Où en est-il cet engagement du PLQ envers la justice sociale? Attendons quand même avec impatience le rapport final de la commission Charbonneau, entre avril et novembre prochain, car le PLQ, le «véhicule favori des corrupteurs» selon Le Devoir d’après l’analyse du politicologue libéral Denis Saint-Martin, a déjà été averti qu’il serait particulièrement blâmé pour son mode de financement. Ayant renié la plupart de leurs promesses électorales, un programme qui aurait pu, selon l’historienne Lucia Ferretti, s’intituler «Pour en finir avec l’égalité des chances!», il n’est pas étonnant que la cote de popularité de ces (néo)libéraux descende à vue d’œil. À la mi-décembre, le taux d’insatisfaction, en hausse de 11%, a atteint 64%. Certains députés libéraux tels que Pierre Paradis, Laurent Lessard et Jacques Daoust, ont déjà commencé à hausser le ton face à leur propre parti. La manière libérale semble être une culture de la confrontation plutôt que de la concertation. Pas facile la démocratie au pays des bandits! * Ayant été élu le 7 avril avec à peine 40% du suffrage, le Premier ministre ne saurait donc prétendre, comme il l’a fait le 6 septembre 2014, et dire ainsi parler en leur nom, que «les Québécois souhaitent que le pacte qui lui a donné naissance

[au Canada] soit réaffirmé». En effet, il veut signer la constitution canadienne d’ici le 1er juillet 2017 (pour le 150e du Canada) alors que ses prédécesseurs, sans doute plus expérimentés, ont tous refusé. Selon l’ancien chef Claude Ryan, dans son petit livre Les valeurs libérales et le Québec moderne (2002), le PLQ avait aussi refusé de s’associer aux célébrations du rapatriement de la Constitution en 1982, tout comme il s’opposa en 1997 au Renvoi sur la sécession à la Cour suprême, ainsi qu’à la Loi C-20 (loi sur la clarté référendaire de Dion) en 1998. Passant de patriote bas-canadien à une certaine forme d’autonomisme, le PLQ est désormais nationaliste canadien et fédéraliste à outrance, sans parler de l’aplaventrisme devant le monstre du capitalisme par la marchandisation du savoir. Même les jeunes libéraux prônent les péages sur les ponts, la privatisation de la SAQ et l’abolition des cégeps, privilégiant plutôt un système d’éducation axé sur les besoins de l’entreprise! La menace de la ministre de la Culture de couper dix millions aux conservatoires de musique et art dramatique, pourtant créés par le PLQ, est une autre preuve de «la culture de l’inculture» au Parti Libéral selon l’expression de la citoyenne Geneviève St-Germain, totalement indignée: «Paradoxal, non, quand le premier ministre Couillard a pratiquement basé sa dernière campagne électorale sur la nécessité de revalorisation des dites régions.» Les politiques d’austérité (camouflées sous le terme malhonnête de rigueur ou d’équilibre budgétaire), la dilapidation des régions, la privatisation de la santé et de l’éducation, ainsi que le démantèlement programmé de l’État-providence, n’ont rien à voir avec l’héritage progressiste du Parti Libéral. Aussi, les nombreuses coupes dans les services aux classes moyennes et aux moins nantis témoignent d’un abandon des intérêts du peuple québécois. Ce néo-PLQ est assujetti plus que jamais à Ottawa, victorieux «dans l’art de ramper dans la négation de ce que nous sommes» écrivait récemment Pierre Schneider. Nous n’avons pas des idéalistes au pouvoir, mais selon un terme emprunté à Jean Barbe, des irréalistes.

Semaine du 23 février au 1er mars 2015 Les mercredis de 15 h à 18 h, en rappel les vendredis à 17 h

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Artistes Galaxie Marie-Pierre Arthur Amor Blitz Dumas Fanny Bloom Chocolat Caravane Claude Bégin Fontarabie Someurland

Pièces Robot Lynx Rien à faire Kilimandjaro Compte à rebours Mélodie Apocalypse Harmony Rocket Avant de disparaître Vent blanc Encore loin de toi

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Artistes Napalmpom Chris Birkett The Marwills Samantha Savage Smith Spoon River Viet Cong Whitehorse Elliot Maginot Cairo Lisa Leblanc

Pièces Get With Me Be Creative Don’t Go Home It’s a Burn Slippery Footed Man Silhouettes Downtown Young / Old A History of Singles You Look Like Trouble


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ARTS ET SPECTACLES 11E ÉDITION D’UQTR EN SPECTACLE

La montagne est blanche remporte les honneurs CAROLINE FILION Journaliste

C’est au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières que se déroulait la 11e édition d’UQTR en spectacle. Une diversité de prestations musicales y était offerte le jeudi 19 février 2015. Au total, six numéros étaient présentés dans la partie concours, en plus des trois numéros hors-concours. À la suite de la délibération des juges Rémi Francoeur, Andréanne Martin et Marc Thivierge, c’est le groupe La montagne est blanche qui a été couronné grand champion de la compétition. Le groupe est composé d’Olivier Lessard, Alicia Lemieux, Frédéric Martineau et Jean-François Chapdelaine, trois étudiants en loisir, culture et tourisme et un en communication sociale. Les quatre étudiants présenteront leur numéro à la finale nationale d’Univers-cité en spectacle qui se tiendra le 4 avril 2015 à la salle Anaïs-Allard-Rousseau PHOTO: MICHAEL O’CAIN

À la suite de la délibération des juges, c’est le groupe La montagne est blanche, composé d’Olivier Lessard, Alicia Lemieux, Frédéric Martineau et Jean-François Chapdelaine, qui a été couronné grand champion de la compétition.

de Trois-Rivières. Le groupe se mérite aussi une bourse de 500$ en plus des prix spéciaux qu’ils ont également remportés. La deuxième place, quant à elle, est allée à Jean-François Veilleux avec son interprétation de chansons traditionnelles chantées a cappella, qui s’est mérité une bourse de 300$. C’est le groupe Spinal Tap qui a remporté la troisième place avec une version de la pièce «Le Medley du mal de pieds» du groupe Bodhaktan. Ils sont repartis avec une bourse de 200$ en plus de leur trophée. Quelques prix spéciaux ont été décernés par les partenaires. Les Jeux de la communication et la radio CFOU 89,1 FM, ont offert à La montagne est blanche, Spinal Tap et Jean-François Veilleux une prestation en direct sur les ondes de la radio CFOU 89,1 qui sera diffusée lors des prochains jours. Le FestiVoix offrait également un prix très important, soit une place dans sa plage horaire sur la scène de la relève. C’est encore une fois La montagne blanche ainsi que Spinal Tap qui ont remporté ce prix et qui se partageront une heure de spectacle le 30 juin prochain.

Un groupe formé pour l’occasion Les membres de La montagne est blanche étaient très heureux de la tournure des évènements, comme racontait Alicia Lemieux, chanteuse choriste du groupe. «Nous avons fait ça surtout et principalement pour le plaisir, et le fait de tout remporter était vraiment au-dessus de nos attentes.» Le groupe a été formé surtout pour la compétition d’UQTR en spectacle et présentait les compositions d’Olivier Lessard, chanteur et guitariste. «Le nom du groupe part d’une blague, mais au bout du compte ça représente bien l’essence des deux chansons qu’on a présentées», expliquait-il. Lors de la soirée, le groupe a présenté deux pièces tirées des compositions personnelles d’Olivier qu’ils ont adaptées pour le groupe. «Quand j’écris une chanson j’aime cadrer le propos dans un environnement et j’en reviens naturellement à parler des saisons. Dans le cas de la première, ça

COLLOQUE MELANCHOLIA

Sous une empreinte mélancolique Organisé par la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières (BIECTR) et le Département de philosophie et des arts de l’Université du Québec à Trois-Rivières le Colloque Melancholia se déroulera du 9 au 12 avril à la Galerie r3. De son étymologie de bile noire à l’aspect joyeux d’un souvenir d’enfance, la mélancolie peut prendre différentes teintes et laisse un grand choix d’inspiration aux artistes, c’est pourquoi ce thème a été choisi. L’ouverture de l’évènement se fera avec le projet Empreinte mélancolique réalisé en partenariat avec Les Écrits des Forges et le slameur David Goudreault offrira également une performance. Cette année, le Colloque francophone

international sur l’estampe contemporaine est organisé en collaboration avec l’UQTR. Les activités se dérouleront la majeure partie du temps sur le campus universitaire dans les différents pavillons. Certaines visites sont également organisées dans des lieux culturels reconnus de Trois-Rivières tel que: l’Atelier Presse Papier, l’Atelier Silex, la Galerie d’art du Parc, le Centre culturel Pauline-Julien et le Musée québécois de culture populaire. Les étudiants sont invités à participer au colloque et à s’inscrire le plus rapidement possible pour obtenir un tarif réduit de préinscription. Pour savoir les détails concernant la programmation détaillée de l’évènement, les prix ainsi que les artistes qui participent au projet, visitez le www.uqtr.ca/colloquemelancholia. (C.F.)

se passe en hiver, dans la deuxième au printemps. Ça donne l’impression qu’au fond, c’était juste une chanson en deux épisodes ou en deux saisons. On a un peu bâti notre concept autour de ça, on voulait que ce soit contemplatif», disait-il, très heureux des prix remportés et de la visibilité dont ils vont bénéficier.

Faire vivre l’art L’animation de la soirée était assurée par Alexandre Laramée Zouéki et Philippe Grenier sous la thématique «Matière grise: Quand les hémisphères s’emmêlent». Ces derniers ont fait vivre des moments cocasses à l’assistance en personnifiant un cerveau humain. Il est à noter qu’ils ont su présenter intelligemment la prestation d’audition d’Olivier Chevrette décédé la semaine dernière, qui avait été sélectionné pour la compétition. Le comité organisateur ainsi que Martin Lambert, conseiller aux activités étudiantes du SAE ont tenu à remercier chaudement les nombreux bénévoles qui ont aidé à l’organisation sans qui la tenue d’un tel évènement aurait été impossible.

PHOTO: MICHAEL O’CAIN

L’animation de la soirée était assurée par Alexandre Laramée Zouéki et Philippe Grenier sous la thématique «Matière grise: Quand les hémisphères s’emmêlent».


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arts et spectacles

24 février au 9 mars 2015

À la mémoire d’Olivier Chevrette À la suite du décès soudain de l’étudiant en arts visuels Olivier Chevrette, 35 ans, le 10 février dernier dans les murs de l’université, deux pages ont été offertes par l’équipe du Zone Campus à ses collègues universitaires et proches afin qu’ils puissent témoigner de leur affection pour cet artiste multidisciplinaire impliqué. Une exposition hommage aura lieu à la Galerie r3 de l’UQTR du 24 au 26 février, organisée conjointement par le Département de philosophie et des arts ainsi que l’Association des étudiant(e)s des programmes en art (APARTS).

J’ai retrouvé une magnifique photo d’Olivier prise en 2014 dans le cadre du cours Projet synthèse interdisciplinaire. Je trouve que cette photo représente extrêmement bien Olivier en tant qu’artiste.

Olivier Chevrette lors d’un événement de peinture en direct du 11 novembre 2013.

Olivier et Marie-Christine il y a environ un an, après une soirée où il avait gagné un prix pour son poème lors de la Coupe des assos à la Chasse Galerie.

Émilie Arel, ancienne étudiante organisation de l’événement et photographe attitrée

Roxanne Bélanger, enseignement des arts plastiques et de l’art dramatique

Gabrielle St-Onge, arts visuels et nouveaux médias

Olivier Chevrette décrit sa démarche artistique «Je suis un créateur depuis mon enfance. Je ne me souviens cependant pas avoir consciemment choisi cette vocation, ne sachant pas à l’époque ce qu’elle impliquait concrètement. Ceci dit, j’ai toujours créé, par passion et peut-être aussi par entêtement. Tous les médiums artistiques m’intéressent par leurs forces spécifiques et leurs complémentarités. Partant d’une idée que je désire transmettre, je choisis la forme qui saura le mieux la traduire dans un contexte donné. L’expérience, le savoir et le savoir-faire que j’ai acquis en musique et en art visuel me permettent d’exprimer mes idées librement, sans aucune contrainte liée à leur mise en forme concrète. Étant viscéralement touché et interpellé par les inégalités sociales que j’observe quotidiennement, je me fais un devoir en tant que créateur, mais surtout en tant qu’être humain, de dénoncer, critiquer et condamner certains agissements inacceptables qui sont commis par mes semblables. La majorité de ma production artistique se veut une piste de réflexion que j’impose à de potentiels destinateurs au sujet des horreurs commises par l’Homme envers l’Homme. Mon but est de transmettre un sentiment de malaise dans l’esprit du public afin que celui-ci joigne sa voix à la mienne pour dénoncer puis ultimement détruire la source de notre malaise partagé. Ma démarche est donc en totale opposition à ce que certains appellent «l’art conceptuel», forme d’art que je méprise au plus haut point par son caractère délibérément autosatisfaisant, pédant et élitiste. J’affirmerai pour conclure que cette démarche spécifique qui est actuellement la mienne ne sera plus valable le jour où les humains cesseront de violenter, tuer et violer leurs semblables. Ce jour-là, je deviendrai peut-être un artiste conceptuel ou encore mieux, un artisan.» Dans le cadre du cours HAR1008 - Histoire de la photographie, du cinéma, de la télévision et de la vidéographie d’art à la session d’hiver 2015, Olivier Chevrette se présentait à la classe sur sa page web. Ce texte révèle un peu de sa conception de la vie et de l’art. Pierre-Simon Doyon, Ph. D., professeur titulaire en histoire de l’art

Installation chez moi de deux œuvres d’Olivier Chevrette. Grâce à tes œuvres Olivier, tu resteras toujours parmi nous. Maude Barry & Jérôme Samson

Marie-Christine qui travaille la gravure et Oli qui relaxe les pieds dans une poubelle... :) Kim Duhaime, enseignement des arts plastiques et de l’art dramatique

Oli en création dans «son» atelier :)


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Dès que je t’ai aperçu, tu m’as intrigué. Un raz-de-marée est passé sur ma vie d’errance et tout a pris un sens. J’ai goûté à l’extase, celle d’être complétée par ma moitié unique. C’est le vide sans toi. Guide-moi, je suis perdue. Qu’on connaisse Olivier de près ou de loin, l’effet «Oli» reste le même. Dès qu’il apparaît quelque part, on s’y sent mieux. On est naturellement séduit et attiré par cet être parce qu’on sait que vitalement, spirituellement, mentalement, c’est bon pour nous. Un souffle de pureté, de véracité, de liberté, d’envie de se dépasser, d’envie d’être une meilleure personne nous envahit le cœur et nous fait sentir vivant, important. Olivier, ici comme ailleurs, ta bienveillance nous donne des ailes. Ton âme sœur Marie-Christine, ancienne étudiante en arts visuels

Un grand au revoir pour un grand homme... Tu as été, tu es et tu seras toujours grande source d’inspiration. Je garde un souvenir de rires et d’expression de passion. ​ J’ai réalisé cette œuvre en sa mémoire... Le ciel, le paradis et la fusée Bon voyage vagabond Marie-Ève Laroche, enseignement des arts plastiques et de l’art dramatique

Olivier possédait une telle flamme, une telle énergie créatrice, que ses oeuvres nous irradiaient de l’intérieur en écorchant nos convictions au passage. Un puissant capharnaüm où tout avait sa place bien précise. Il vivait pour créer; un créateur libre et sans filtre. Merci Olivier pour ta nature qui nous a tous gravé le cœur.

D’hommage à Oli Chev… Tu ne ménageais ni le Chev ni le chou Tu es le fruit de la passion Dévoré par l’oiseau du paradis. Malgré tout le papier utilisé (pour écrire et dessiner) Tu es une crotte sur le coeur impossible à essuyer. Sacré Holy Chev!!! Murphy, enseignement des arts plastiques et de l’art dramatique

Valérie Guimond Chargée de cours et technicienne en sérigraphie et gravure

«Le décollage», Marie-Ève Laroche, 36 X 36, 2015.

Lorsque j’ai appris que l’étudiant Olivier Chevrette était décédé, ce fut pour moi un choc, une secousse, un séisme. Notre Biscuit Soda En tant que directeur du Département de philosophie et des arts, je connaissais bien Olivier. C’était un étudiant brillant et curieux. Il s’intéressait à tout et était ouvert aux discussions tant artistiques, sociologiques que philosophiques. Il aimait bien remettre en question les vérités toutes faites et questionnait souvent leur validité.

Sacré Oli, toujours prêt à embarquer dans des projets, à faire exploser l’art sur le campus. T’étais vraiment investi dans tout ce que tu faisais. Une puissante envie de goûter pi d’cracher d’la peinture! Un criss de bon vivant, ton passage dans nos vies: foudroyant. Un gars prêt à monter sur scène pour dire: «c’est moé qui fais l’show»! Rien à son épreuve, viré su’l top!

Son travail artistique était toujours empreint d’une teinte sarcastique et ludique. Il aimait provoquer et interroger. Ses installations, souvent très hétéroclites, surprenaient par leur extravagance et leur hétérogénéité.

Un artiste qui nous donnait envie de faire ce qu’on aime, de vivre nos passions. Quand on te regardait aller, on voyait ton énergie et tes entrailles se verser corps et âme dans tes œuvres. Considéré comme un artiste accompli, on voulait avoir ton avis sur ce qu’on faisait et entendre ce que tu avais à dire à propos de ton travail. Tu nous donnais envie de foncer, t’avais pas de limites, tu le faisais pi c’était toute!

C’était un homme foncièrement bon, généreux et serviable, prêt à rendre service aux étudiants et aux professeurs ou chargés de cours, il était attachant et sa voix rauque lui conférait chaleur et cordialité. D’ailleurs, accompagné de sa guitare, il chantait quelquefois devant ses oeuvres me rappelant Plume Latraverse à qui d’ailleurs il ressemblait. Exposition collective, janvier 2014, Olivier Chevrette et Marie-Christine Turcotte. Olivier, nous te regretterons tous. Tu nous manques et j’ose espérer que là où tu es maintenant, tu continues à créer sans limites et sans censure. Aimé Zayed Directeur du Département de philosophie et des arts

Ton départ restera inoubliable. J’espère que tu es en harmonie. Tu as été un ami fidèle et mémorable. Philippe Lafontaine, arts visuels

Oli, là ça va mal à chop! Tu vas nous manquer… On va en prendre une à ta santé! Audrey Cloutier et Catherine Houde, arts visuels


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arts et spectacles

24 février au 9 mars 2015

DANS LES LUNETTES DU FRISÉ

PREMIÈRE SOIRÉE CACHÉE CFOU 2015

Une boréale noire Deux prestations, FÉLIXANTOINE DÉSILETSROUSSEAU Chroniqueur

La dernière fois qu’on s’est vu, ce fut bref. Très bref. J’étais dans le jus, j’avais pas beaucoup de temps pour te parler. Tes mots, par contre, résonnent toujours dans ma tête, comme un printemps qui tarde, mais que son attente donne au moins un peu d’espérance. Tu m’as dit: «J’vais te prendre une boréale noire s’te-plaît.» T’as lancé ça sur le même ton, avec ton sourire contagieux et ton accent du Saguenay qui ne provient pas du Saguenay, mais plutôt de Saint-Ignace-de-Loyola. Comme tous les autres lundis soirs, je t’ai servi une bière, sauf que ce lundi 9 février allait être ta dernière boréale noire. Ta disparition semble être passée inaperçue, comme une note de piano trop parfaitement jouée ou encore un souvenir qui quitte la mémoire. Peut-être sommesnous tous de simples mélodies qui s’étiolent, qui se perdent dans la musique du monde. Mais sache, Olivier, que cette chronique est pour toi. Tu ne pourras pas la lire ni la commenter, et tu ne pourras pas m’en parler lundi soir prochain en sirotant ta boréale noire, comme tu le faisais si souvent en me disant que toi aussi tu avais des choses à dire et que tu joindrais l’équipe du Zone Campus dès l’automne prochain. Désormais, les bières noires n’auront plus jamais le même goût. À la tienne. * Un soir début février j’ai reçu par la poste un disque d’un ami. (By the way, qui fait encore ça, envoyer un disque par la poste ? Wtf ? En tout cas.) J’ouvre l’enveloppe, et à ma grande surprise: Panorama, le troisième opus de Tire le coyote. Aucune idée c’était qui ou quoi. J’ai su en furetant sur les internets que c’était, comme Béatrice Martin alias Cœur de Pirate, le projet solo d’un artiste barbu nommé Benoit Pinette. Le parallèle entre les deux artistes s’arrête là. Le reste est une autre histoire. Entre riffs de guitare, musique folk qui tirent sur le country et harmonica nostalgique, les textes de Pinette se tissent un chemin dans la poésie. Chantant le territoire québécois, des histoires de cœurs et la mélancolie d’une identité déchirée, Pinette exploite fièrement une langue typiquement québécoise avec des tournures du type «Pourquoi les traces de breaks, des barbeaux s’évachent sur ton ego?» dans la chanson Jolie Anne ou encore en comparant l’amour éprouvé pour une femme à la révolution québécoise des années 1970 dans sa chanson Ma Révolution tranquille : «Voudrais-tu devenir ma Révolution tranquille? Ton cœur est un si beau pays». Outre sa poésie touchante, sa guitare sèche et ses textures sonores country, Pinette frappe l’imaginaire avec sa voix particulière:

une voix qui oscille entre douceur et robustesse, entre féminité et masculinité. Cette voix s’allie drôlement bien aux lancinantes mélodies qui jalonnent l’entièreté de l’album.

Un rapport au territoire J’avais envie de parler de Tire le coyote pour maintes raisons, particulièrement pour celle-ci: le rapport au territoire québécois. Dans la littérature, on ne peut faire abstraction du rapport de l’auteur au territoire. Par exemple, la vastitude territoriale et la liberté qui l’accompagne ponctuent une majorité des écrits, pour ne pas dire l’entièreté de la production du 19e siècle au Québec. Dans un contexte plus contemporain, l’auteur Robert Lalonde, ou encore Jacques Poulin, s’approprient les espaces québécois par la nature pour Lalonde et la route pour Poulin.

Pinette me ramène à ma québécitude et l’instant d’un moment me fait rêver en me chuchotant à l’oreille qu’il y en a encore espoir. Dans la chanson québécoise, ça m’apparaît différent, mais pas pour Pinette. Dans son Panorama, l’amour ne peut être chanté sans aborder le pays ou sa moissonneuse-batteuse. La tristesse doit être scalpée, comme le faisaient les autochtones, et dénaturée par une musique nostalgique et un texte mélancolique. Le Saint-Laurent s’avère être un lieu de refuge, un lieu paisible et de confort. La perte de repères doit être lyrisée par la disparition de l’ancêtre ou encore par un héritage qui traîne de la patte. Devant les insultes d’un premier ministre pour l’institution nécessaire de Radio-Canada qui semble être un «repère de gauchistes» selon ses dires, devant l’argent qui se fait de plus en plus rare pour la majorité, mais de plus en plus ample pour la minorité, devant ce monde qui se démantibule sous nos yeux, et quand on se lève pour le dire, on se fait rasseoir, et bien Pinette me ramène à ma québécitude et l’instant d’un moment me fait rêver en me chuchotant à l’oreille qu’il y en a encore espoir. Des gens chantent encore des valeurs qui puissent me ressembler éphémèrement.

deux univers

PHOTO: ANTOINE NOËL

CAROLINE FILION Journaliste

C’était une première pour les Soirées cachées CFOU jeudi le 12 février 2015. En effet, Philippe Brach et Philippe B étaient réunis pour un plateau double folk. Offrant chacun une prestation d’une heure, les deux artistes proposaient des styles musicaux assez différents, mais qui s’alliaient bien pour l’occasion. Dans le cadre de la première soirée de 2015, la barre est restée haute quant à la qualité des spectacles proposés.

Un brin de folie Bien que la Chasse Galerie ne soit pas remplie à sa pleine capacité, les gens semblaient connaître le personnage qu’est Philippe Brach quand il est monté sur scène. Jouant toujours sans ses souliers, il a débuté sa prestation avec la pièce «Dans ma tête» qui a su bien montrer sa personnalité. Tenant des propos très crus et sans censure, Phil Brach surprend par son aisance et son authenticité. Il transporte le public dans son univers où il est tantôt soulman, tantôt gourou d’une secte catholique. En écriture pour son prochain album qu’il espère sortir en septembre ou octobre prochain, il a offert quelques nouvelles pièces à l’assistance de la Chasse Galerie. Le style musical de Brach se situe entre le folk, le rock et le country et il parle des «vraies affaires». «C’est arrivé naturellement que je parle de ces sujets-là. C’est ma zone de confort, je n’ai rien choisi», disait-il dans une entrevue réalisée avec Karina Tardif des Audacieuses sur CFOU 89,1 FM. Même s’il en choque parfois certains par le langage qu’il utilise dans ses chansons, la réaction du public est bonne depuis la sortie de La foire et l’ordre en avril 2014. Grand gagnant de plusieurs concours de chansons tel que Petite-Vallée, Ma première place des arts en 2013 et plus récemment les Francouvertes, cela lui a donné «de la visibilité et un bon levier financier pour choisir avec qui je veux travailler pour mon prochain album et faire un peu ce que je veux», expliquait-il à l’animatrice lors de la même entrevue.

PHOTO: COURTOISIE

Panorama, le troisième opus de Tire le coyote, le projet de Benoit Pinette.

PHOTO: ANTOINE NOËL

Philippe B en prestation à la Chasse Galerie dans le cadre des Soirées cachées CFOU 89.1 FM.

Philippe Brach en prestation à la Chasse Galerie dans le cadre des Soirées cachées CFOU 89.1 FM.

Oiseau de nuit Pour la deuxième partie du plateau double, c’est Philippe B qui montait sur scène, accompagné de ses deux choristes/musiciennes. Dans un style tout autre que celui de Brach, il proposait une musique intime au son pop classique. Philippe B raconte beaucoup d’histoires de son quotidien qui se déroulent la nuit, d’où le titre de son dernier album Ornithologie la nuit. Il compose une musique et des textes pouvant paraître simples, mais dans lesquels on se reconnaît grâce à la justesse des mots. Il a d’ailleurs remporté le Félix d’auteur compositeur interprète de l’année au gala de l’ADISQ 2014. Pour lui, les prix ne sont qu’une manière de plus pour se faire connaître. «Il y a plus de gens à mes shows, les gens reconnaissent mon travail et ça me montre que je ne fais pas tout cela dans le vide», confiait-il à Karina Tardif des l’émissions Les Audacieuses sur CFOU 89,1 FM. On connait aussi Philippe B pour sa collaboration avec plusieurs artistes dans la réalisation d’albums et la contribution aux textes. Il a notamment travaillé avec les Sœurs Boulay, Groenland, Isabelle Boulay pour ne nommer que ceux-là. «Ça me permet de sortir de ma tête un peu, car j’ai n’ai pas besoin de tout inventer. Par contre, le travail est différent pour chaque artiste dépendamment de l’encadrement qu’il a besoin, etc.», expliquait-il à Karina. Avant de lancer sa carrière solo, il était guitariste pour Pierre Lapointe. En plus de ses projets de réalisation, il compose de la musique pour certains courts et longs métrages ainsi que pour un spectacle de danse. Avec Ornithologie la nuit il signe son quatrième album qu’il a réalisé en plus de composer la musique, les textes et faire tous les arrangements. Il est donc facile d’admettre que comme artiste, Philippe B possède un grand nombre d’atouts et est très complet. Les spectateurs de la Chasse Galerie jeudi le 12 février étaient peut-être moins enclins à entendre un artiste comme Philippe B à la suite de quelqu’un comme Philippe Brach, qui proposait quelque chose de plus rock-folk-country. Bien que la qualité du spectacle fût indéniable, l’assistance était bruyante et pas suffisamment attentive. L’artiste sur scène a même fait des commentaires à ce sujet lors de sa prestation. Il était donc plus ou moins judicieux de combiner des artistes aux styles autant différents lors d’un même spectacle dans l’optique ou la deuxième partie se voulait plus calme. Malgré cela, certaines personnes ont pu découvrir des artistes aux talents indéniables et passer une soirée unique.


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MANGE, LIS, AIME

THÉÂTRE DES GENS DE LA PLACE

Brun, la couleur Un baiser mortel pour la Saint-Valentin de l’amour MARIECHRISTINE PERRAS Journaliste

La saison du Théâtre des Gens de la place s’est clôturée le samedi 21 février dernier à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de la Maison de la culture de TroisRivières. La troupe trifluvienne a présenté une adaptation du roman Le baiser de la femme araignée de Manuel Puig. Lors de la première, le 12 février dernier, Luc Levreault, habituellement aux éclairages, livrait sa toute première mise en scène. Le travail d’adaptation de Luc Levreault mérite d’être souligné. Il s’est lancé un énorme défi pour son baptême de mise en scène. Il a su condenser le roman en une pièce de théâtre qui ne s’étire pas en longueur. Une heure trente, sans entracte, c’est idéal pour le spectateur. Les thèmes sont lourds et peu actuels, le choix était donc parfait de faire court. Levreault a vu plus d’un spectacle du haut de sa régie et il se sentait mûr pour signer le sien. Malgré de légères maladresses, il a réussi à créer de belles images. Son meilleur coup est l’utilisation des projections multimédias. Les effets se fondent parfaitement dans le décor. Les projections sont bien dosées et appuient le déroulement de l’histoire. Avec parcimonie et discernement, Levreault a prouvé que ces technologies peuvent servir le théâtre. Trop souvent mal abordées, elles agacent parfois, mais ici, tout fonctionne. Toute l’équipe de la scénographie a su construire une ambiance agréable et touchante. Certaines productions surutilisent les technologies et épuisent le spectateur. Pour celle-ci, l’équipe a misé juste. Par contre, le rythme n’était pas au rendez-vous lors de la première. Les trop courtes scènes tombaient quelques fois à plats. La stratégie de l’éclairage qui baisse à chacune des coupures n’était pas efficace. Le spectateur

baissait avec la lumière, mais ne remontait pas automatiquement avec elle. Malgré ce manque d’énergie, la complicité du duo joué par Martin Bergeron et Frédéric Dowd pardonnait le reste. L’interprétation simple et délicate de Dowd était surprenante, révélant du coup un comédien qu’on a peu eu l’occasion de voir jouer. Le jeu sobre de Martin Bergeron était à la hauteur de son expérience. Tout au long de la pièce, c’est la construction d’un lien de confiance qui se tisse entre deux prisonniers en Argentine. L’un est un homosexuel (Bergeron) qui raconte des scénarios pour passer à travers le calvaire de l’emprisonnement. L’autre est un prisonnier politique (Dowd) qui cherche en vain à poursuivre les activités de son groupe. Le premier est de mèche avec la police pour soutirer des informations au deuxième en échange d’une libération. Une relation d’amitié s’installe, mais elle mène à la mort et à la trahison. Une autre perle de ce spectacle est le talentueux Patrick Lacombe. Sa présence, sa voix, son naturel et son aisance sur scène sont saisissants. C’est un calibre fort, un homme qui visiblement connait son théâtre et sait s’approprier son espace de jeu. L’ensemble de la distribution était quant à elle inégale, les différences de jeu se remarquaient, les coups de fusil détonnaient trop fort. Quelques accros, mais tout de même un message d’amitié et de confiance. La grande force de la production, c’est la simplicité. Tant au niveau du décor que dans les diverses interprétations. Le travail de Luc Levreault est empreint d’un réalisme bien intégré, qui se lit autant dans les costumes que dans les yeux des personnages. Une pièce audacieuse qui sort du confort qu’avait procuré la production antérieure du TGP. Après avoir monté Les voisins en décembre dernier et Richard III au début de la saison, Le baiser de la femme araignée sort du lot. Une pièce qui n’avait jamais été jouée au Québec, un regard neuf. Enfin. Même si tout ne coulait pas avec fluidité, le bonheur de goûter à un nouveau plat surpasse les petites faiblesses de l’apprenti. PHOTO: JEAN-MARC GAUTHIER

Accompagné de Martin Bergeron, Frédéric Dowd incarne un révolutionnaire avec une simplicité efficace et touchante.

CAMILLE DURANDPLOURDE Chroniqueuse

Jennifer Tremblay n’aurait pas pu choisir un meilleur moment pour la sortie de son roman Blues nègre dans une chambre rose publié au VLB éditeur; il arrive au début du mois de l’amour, mais semble tout désigné pour consoler les célibataires qui préféreront largement leur solitude à l’histoire passionnelle et destructrice qui nous est racontée.

L’auteure aux mille talents Jennifer Tremblay, cofondatrice des Éditions La Bagnole, a marqué de sa griffe tous les domaines du champ littéraire: théâtre, poésie, nouvelle, albums pour la jeunesse. Elle a surtout conquis la critique avec La liste (Prix du Gouverneur général 2008, Prix Michel-Tremblay 2011, traduit en cinq langues), sa première création théâtrale dans laquelle une protagoniste récite ses tourments féminins et se questionne sur les plaies de la société. Avec son Blues nègre dans une chambre rose, l’auteure remet en scène, avec autant de finesse, une intimité féminine. Cette fois, elle nous partage les pensées de Fanny Murray, une musicienne montréalaise, à la fois forte dans son quotidien, mais si fragile devant l’homme qu’elle aime, Bobo Ako. Ce célèbre chanteur blues, d’origine africaine, peut la manier comme une marionnette, orchestrer son humeur en un courriel, la faire basculer en un regard. Et pourtant, elle s’accroche au semblant de bonheur qu’il lui procure, si bien que le lecteur peut être agacé par la soumission volontaire de cette femme qui paraît pourtant brillante.

La passion monologuée Cette histoire-passion, c’est Fanny qui nous la raconte à travers ses écrits intimes qu’elle adresse à son amant, mais qui ne la lira jamais. Elle relate leurs premières rencontres, leurs ébats amoureux et les moments de tendresse, mais ce que l’on retient surtout, c’est cette obsession maladive pour un homme trop souvent absent, ses espoirs tronqués et ses déceptions qu’elle ne compte plus et qu’elle pardonne chaque fois. «Dieu, je l’imagine un peu comme toi», dit Fanny à son amant; c’est donc dire l’admiration malsaine qu’elle porte pour son homme. L’œuvre se divise en trois carnets, trois moments de sa vie dans lesquelles elle ressasse les mêmes histoires, les mêmes souvenirs. Voilà une belle façon qu’a trouvée l’auteure de montrer que le temps passe, mais que l’amour ne prend pas une ride. On se cantonne dans les pensées cycliques de la narratrice – qui peuvent parfois paraître redondantes. La musicienne nous partage aussi ses façons, toujours vaines, d’oublier ce Bobo Ako. Elle couchera avec des hommes qui lui

ressemblent, mais ne le retrouvera jamais à travers eux. Elle se recueillera aussi dans un couvent pour se purifier de cet amour qui la tue à petit feu. Or un simple courriel de la part de l’élu lui fera perdre tous ses moyens.

L’écriture mesurée, mais l’amour de la démesure S’il est question d’amour sans fond et sans raison, la narratrice s’exprime pourtant dans un style tout en nuance et d’une grande simplicité. D’ailleurs, l’auteure a souvent été félicitée pour ne pas créer des effets de styles inutiles et prend soin de ne pas tomber dans un lyrisme agaçant. Or, il me semble que la femme passionnée qu’elle met en scène agit selon ses pulsions et n’a rien de rationnel. J’aurais aimé retrouver une écriture fidèle à sa personnalité, une expression colorée de sa spontanéité, de son désespoir ou de son attente interminable. À l’inverse, certains trouveront certainement que cette manière d’écrire est efficace et agréable à lire. En effet, le roman d’amour-passion de Jennifer Tremblay se lit rapidement; les événements se multiplient et se ressemblent, mais coulent de manière très fluide. Il reste, je le répète, que l’écriture mesurée qui apparaît dans l’œuvre détonne du tempérament flamboyant de la narratrice.

La richesse des contrastes Jennifer Tremblay s’est amusée à créer des contrastes dans son œuvre qui me paraissent ingénieux: la musique blues et les festivités côtoie la solitude et la douleur et les nombreuses scènes sexuelles s’avoisine à des réflexions religieuses. La narratrice aime d’ailleurs le contraste des corps: «La femme blanche qui n’a jamais goûté un Nègre en jeans, chemise rose, parfum suave de terre et d’épices n’a jamais rien goûté, c’est ce que je dis à mes amies, si vous n’avez pas fait l’amour avec un beau Nègre parfumé, aussi bien dire que vous n’avez jamais fait l’amour». Comme le titre le dit, Blues nègre dans une chambre rose propose une riche palette de couleurs à la fois sombre et colorée qui décrit la tristesse et le bonheur, la passion et la destruction. L’écrivaine reprend ainsi brillamment le célèbre dicton qui dit que «l’amour n’est pas toujours rose»... PHOTO: VLB ÉDITEUR

Blues nègre dans une chambre rose Auteur: Jennifer Tremblay Éditions: VLB éditeur 184 pages Parution: 26 janvier 2015


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arts et spectacles

24 février au 9 mars 2015

LA PETITE TÉNÉBREUSE

JAY MALINOWSKI AND THE DEADCOAST AU TEMPS D’UNE PINTE

Alcatraz Une prison particulière MICHÈLE ROBITAILLE Chroniqueuse

L’île d’Alcatraz, qui abrite la célèbre prison, est située à 2,4 kilomètres au large de San Francisco, en Californie. Le complexe pénitencier a été utilisé de plusieurs façons entre 1850 et aujourd’hui, mais la période la plus connue est située en 1934 et 1963. Pendant ce laps de temps, Alcatraz était une prison fédérale à sécurité maximale qui accueillait les plus grands criminels des États-Unis. De nos jours, l’île accueille plus d’un million de touristes annuellement. Des touristes qui, comme moi, sont curieux de découvrir l’histoire entourant la prison, mais aussi curieux de démystifier l’endroit. Pour visiter Alcatraz, il faut prendre le bateau à partir de San Francisco. Une magnifique balade qui nous fait découvrir l’emplacement paradisiaque qu’est la baie de San Francisco, bordée par l’océan Pacifique. Lors de ma visite, en juin 2009, la météo était de notre côté et le soleil bordait le Golden Gate Bridge. C’est dans ce contexte que nous débarquons sur l’île. Le site touristique d’Alcatraz est un musée d’état géré par le National Park Services. Vu le nombre de personnes foulant le site chaque jour, les visites sont libres. Fait intéressant, chaque visiteur se voit remettre un audioguide pour la durée de la visite. Le choix des langues est assez impressionnant, allant de l’anglais au cantonnais, en passant par le français et le néerlandais. En suivant les numéros sur les murs, les touristes se déplacent de salle en salles, et découvrent les cellules et les lieux importants où les détenus passaient leur temps. S’il faut rendre à César ce qui appartient à César, il faut rendre aux Américains ce qu’ils font de bien, c’est-à-dire entretenir leurs sites historiques d’une main de maître. Non seulement à Alcatraz, mais aussi dans bien d’autres sites touristiques, les Américains arrivent à conserver une sobriété et un bon goût pour diffuser l’histoire parfois très sombre de lieux de mémoire. Tel est le cas sur l’île, mais aussi à New York, au mémorial du 11 septembre et à Washington D.C au musée de l’Holocauste. Connus pour leur extravagance et leur démesure, ils réussissent, selon ma petite expérience personnelle et mon humble avis, à faire ressortir l’essentiel sans pour autant trop en faire.

Un mystère jamais résolu Une des cellules les plus marquantes est celle de Frank Morris. Dès son arrivée en 1960, Morris prépare un plan d’évasion accompagné de deux autres détenus, les frères Anglin et Allen West. West ne pourra pas se rendre jusqu’au plan final. Pendant près de deux ans, les prisonniers creuseront dans

leurs cellules et voleront plusieurs outils pour se bâtir un radeau avec des gilets de sauvetage. La nuit de leur évasion, ils placeront des mannequins dans leurs lits et sortiront. Les têtes des mannequins sont toujours présentes au musée. Les prisonniers ne furent jamais retrouvés et la rumeur veut qu’ils se soient noyés. Escape from Alcatraz, film avec Clint Eastwood dans le rôle de Morris, raconte l’évasion.

Une musique qui réchauffe le cœur PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

Quelques pensionnaires célèbres Alcatraz est importante historiquement pour sa singularité, mais aussi pour ses pensionnaires. Le détenu le plus connu est sans nul doute la vedette de ma dernière chronique, monsieur Al Capone. Parrain de la mafia de Chicago, il passa cinq ans à Alcatraz avant d’être transféré pour des raisons médicales. Georges Kelly Barnes est un autre détenu bien connu de l’histoire de la prison. Ayant fait carrière sous le pseudonyme de Machine Gun Kelly, il fut condamné pour l’enlèvement d’un riche homme d’affaires et passa 17 ans à l’ombre. La visite en entier prend facilement trois heures. Trois heures qui passent vite comme l’éclair. Lors de cette visite, j’ai découvert une microsociété presque autosuffisante où les détenus étaient très isolés, mais où les gardiens l’étaient tout autant. Chaque matin, ces derniers prenaient le bateau pour aller travailler et le reprenaient chaque soir pour retourner à la maison. Une vie professionnelle particulière où l’isolement accroissait le danger d’une prise d’otage. En mai 1946, plusieurs gardiens seront pris en otage par des détenus. Durant le siège de deux jours que l’on appellera «La bataille d’Alcatraz», six prisonniers tenteront de s’enfuir en volant les clés et les armes de certains gardiens. Dixhuit gardiens seront blessés et deux seront tragiquement tués. L’armée devra intervenir en fin de compte pour reprendre le contrôle. L’emplacement de rêve de l’ancienne prison nous étourdit un peu en oubliant les drames et les tragédies qui s’y sont produits. Aujourd’hui, Alcatraz est un lieu de découverte unique et la prison est assez éloignée dans le passé pour y poser un regard réfléchi et reculé. On ne ressort pas bouleversé par notre expérience. On revient sur le continent en humant l’air salin du Pacifique et on espère que l’odeur collera à nos cheveux. C’est l’aura de la Californie… PHOTO: M. ROBITAILLE, 2009

Jay Malinowski à la guitare lors de son passage à Trois-Rivières pour son spectacle à la microbrasserie Le Temps d’une Pinte le 15 février dernier.

NADIA TRANCHE MONTAGNE Journaliste

Le Temps d’une Pinte possède plusieurs facettes: microbrasserie, torréfacteur, bistro et désormais la coopérative offre aussi un volet musical. C’est dimanche le 15 février dernier que Le Temps d’une Pinte a tenu le lancement officiel de la programmation avec son premier spectacle, Jay Malinowski and The Deadcoast. Jay Malinowski a beaucoup voyagé à travers le Canada: né à Montréal, il a grandi à Vancouver pour finalement aller à l’Université Queen’s de Kingston, en Ontario. C’est là qu’il a fait la rencontre d’Eon Sinclair avec qui il a fondé Bedouin Soundclash en 2000. L’artiste a aussi formé un duo, Armistice, avec la chanteuse Cœur de pirate qui était alors sa petite amie. C’est après son retour à Vancouver que l’artiste s’est joint à un trio local, The End Tree, pour former Jay Malinowski and The Deadcoast. Le chanteur a présenté lors de son passage à Trois-Rivières majoritairement des chansons du dernier album du groupe. Martel est un album où Jay Malinowski retrace la vie de son ancêtre marin Charles Martel. Cet album est divisé en deux volets thématiques, «Atlantic» et «Pacific», invitant à un voyage audacieux dans la vie de ses ancêtres. Pour le spectacle du 15 février, Jay Malinowski offrait une performance d’une belle simplicité accompagnée d’un seul musicien, ce dernier jouant pour la majeure partie du spectacle du violon. Piano, violon et guitare se sont fait entendre pour offrir des univers musicaux diversifiés: folk, rythmes celtiques, ballades et autres. Les deux musiciens ont su offrir un spectacle chaleureux et apaisant pour l’une des fins de semaine les plus froides de l’hiver. Le public a assisté au spectacle en plein cœur de l’après-midi, s’offrant une magnifique pause musicale dans cette journée glaciale post Saint-Valentin. Les spectateurs n’auraient pu espérer meilleure musique pour les réchauffer. Jay Malinowski and The Deadcoast offre une

musique puissante en émotions. L’alliance du piano et du violon était un duo particulièrement harmonieux et touchant. La voix de Jay Malinowski s’apprécie par sa belle douceur grave et envoûtante. Sans entracte, le spectacle a offert certaines performances en duo et parfois des chansons solos de Jay Malinowski. Dans tous les cas, les mélodies étaient enchanteresses, faisant voyager le public à travers les histoires d’une autre époque. Le violon a su faire naître des effets puissants, créant des sons parfois grinçants et parfois d’une magnifique fluidité. Bien que Jay Malinowski reconnaisse que la majorité des chansons s’inscrivent dans une certaine tristesse, cela n’empêche pas l’artiste d’entamer, à l’aide de sa guitare, quelques chansons plus rythmées, invitant le public à taper des mains ou encore du pied.

Une chose est certaine, il est difficile de rester de marbre face à la voix chaleureuse et éraillée de Jay Malinowski, particulièrement lorsqu’elle est mise en valeur par des mélodies instrumentales aussi enivrantes. Si la musique en elle-même est magnifique, le groupe se démarque d’autant plus par les paroles de leurs chansons. Les chansons sont plus que des morceaux individuels: ensemble, elles forment des histoires qui font voyager, bien qu’il faille comprendre l’anglais pour en apprécier le travail. Une chose est certaine, il est difficile de rester de marbre face à la voix chaleureuse et éraillée de Jay Malinowski, particulièrement lorsqu’elle est mise en valeur par des mélodies instrumentales aussi enivrantes que celles qu’il a présentées lors de son spectacle. Le Temps d’une Pinte invite à vivre des spectacles dans une ambiance sympathique, autour d’un verre et en prenant un bon petit encas. D’autres spectacles viendront pour la microbrasserie qui prévoit refaire des évènements du même genre, surtout les dimanches après-midi ou encore les soirs de semaine.


arts et spectacles

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COUPE 3R: TOURNOI D’IMPROVISATION MAURICIEN

Quand la LUITR et la LIM s’affrontent Anciennement appelé la Coupe 3R, le tournoi d’improvisation qui se tenait le 16 et le 17 février n’opposait cette année que deux équipes de la Mauricie: la Ligue d’improvisation mauricienne (LIM) et la Ligue d’improvisation de l’Université du Québec à Trois-Rivières (LUITR). Le lundi, 16 février, les équipes se sont retrouvées dans le domaine de la LUITR, soit à la Chasse Galerie sur le campus de l’UQTR. L’affrontement a eu lieu sous la supervision de l’arbitre invité Jonathan Côté, ancien membre de la LUITR. Ce dernier a d’ailleurs offert un match rempli de catégories amusantes qui ont su plaire aux improvisateurs comme au public. C’est finalement la LUITR qui a remporté cette première partie du tournoi, non sans avoir eu chaud à quelques reprises. Frédéric Bernard (LUITR) et Louis-Étienne Villeneuve (LIM) ont reçu les étoiles décernées par l’équipe adverse, alors que l’arbitre a souligné par son étoile le

travail du capitaine de la LUITR, Alexandre Laramée Zouéki. La victoire de la LUITR dans cette première partie de l’affrontement n’annonçait pour le lendemain qu’une détermination plus grande encore de la LIM à défendre son titre de meilleure équipe d’improvisation mauricienne. Le deuxième match à la maison de la culture a effectivement été animé par une motivation payante de la LIM, qui a remporté la victoire, sous la direction du maître de jeu Stéphane Corriveau. C’est finalement la LIM qui a remporté ce deuxième affrontement avec une certaine satisfaction. Philippe Grenier (LUITR) et Jocelyn Garneau (LIM) se sont mérités les étoiles données par l’équipe adverse alors que Jean-François Latour recevait les honneurs de l’étoile donnée par le maître de jeu. Le tournoi d’improvisation opposant la LIM et la LUITR s’est donc terminé sur une égalité. Cette compétition finira-t-elle réellement en match nul? C’est à suivre! (N.T.)

SOIRÉE VERNISSAGE-PERFORMANCE À L’ATELIER SILEX

Cocktail de performances servi sur un plateau fragile La performance comme espace de rencontre était présenté pour la deuxième année par la Galerie r3 de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et l’Atelier Silex. C’est le jeudi 19 février qu’a eu lieu cette journée entièrement consacrée à la performance. Le public était convié à se familiariser avec cette discipline encore méconnue. Dès midi, trois artistes de la performance se sont prononcés en conférence. Sous forme de table ronde, les personnalités du milieu, les étudiants ainsi que le public étaient invités à échanger avec Vesna Perunovich, Sylvette Babin et Massimo Guerrera. Après les allocutions à la Galerie r3 de l’UQTR, tous les participants et les membres de l’auditoire étaient invités à se diriger vers l’Atelier Silex. Les trois artistes ainsi que l’étudiante du Département de philosophie et des arts de l’UQTR, Emmanuelle Hoarau, ont offert chacun une performance lors d’une soirée-vernissage dans l’Espace 0…3/4 et dans le salon vert de l’Atelier Silex. La soirée a débuté avec la prestation de Massimo Guerrera. Italien d’origine, il fait des études en arts plastiques à l’UQÀM. Sa performance en était une avec du texte, chose plutôt rare. Guerrera est théâtral et performe à la manière d’un stand up. Il a questionné le sens même de l’art performatif et de la pertinence des arts dans la société dans une autocritique calculée. Ensuite, la très élégante Vesna Perunovich a construit une structure en fil élastique tout autour de la salle d’exposition incluant par moment les spectateurs malgré eux dans son installation.

Appuyée par une musique délicate, l’artiste a tissé la complexité des relations humaine. Sylvette Babin a poursuivi la soirée par une performance surprenante. Alliant pyrotechnie et effet spéciaux, elle a poussé son corps et son énergie à fond. Cette performance en plusieurs étapes proposait à la fois des moments d’humour et de réflexions. Une grande réflexion sur le corps de la femme en tant qu’offrande était exprimée dans cette partie où elle offrait son corps au public. Pour clôturer la soirée, l’étudiante Emmanuelle Houarau a livré une performance ensevelie sous le deuil. Elle avait tourné des images de son collègue et ami et elle devait présenter une performance avec celles-ci. La semaine dernière, cet étudiant est décédé subitement. La vidéo du jeune homme était tout de même projetée. Houarau a déplié et replié des draps noirs afin de lui rendre hommage et de vivre son deuil. Visiblement très émouvant pour la jeune artiste, elle a laissé couler sa peine devant un public solennel. (M.-C.P.) PHOTO: M.-C. PERRAS

CINÉMA D’AUJOURD’HUI

Léviathan / The Imitation Game LOUISÉTIENNE VILLENEUVE Chroniqueur

(Léviathan) «T’as aucun droit. T’en a jamais eu.» Film d’une percutante charge tragique, Léviathan nous présente le récit d’un garagiste victime de jeux de pouvoir qui le dépassent dans une Russie toujours profondément marquée par la corruption et le clientélisme. Abordant avec intelligence les thèmes de la liberté, de la justice et du fatalisme, le film d’Andreï Zviaguintsev ouvre à réfléchir, malgré sa distance, sur la difficile cohabitation des hommes et sur les limites du droit face au pouvoir des intérêts particuliers. Pour mettre en scène cette lutte individuelle contre le monstre étatique, Zviaguintsev a su s’entourer d’acteurs au jeu franc et direct, tous capables de maintenir le drame sans pour autant se dramatiser. Le duo Serebryakov (Kolia) et Vdovitchenkov (Dmitri) se montre à ce niveau formidable, enchaînant sans essoufflement les scènes de camaraderie (bien arrosée) aux scènes d’épreuves et d’échecs, toujours dans le respect du réalisme. En prenant le risque de jouer des émotions imparfaites (des colères et des pleurs mal «vécus» par les personnages), l’ensemble de la distribution parvient ainsi à donner sa substance à un scénario voulu lui-même sans débordements, malgré sa profonde teneur tragique. C’est dans ce scénario précisément que peut s’apprécier toute la finesse de l’œuvre. Enchevêtrement brillant par sa fluidité et par ses parallèles, celui-ci parvient, à partir d’une simple histoire d’expatriation, à construire une véritable catastrophe humaine dont on ressort inévitablement la pensée affaiblie. En maîtrisant parfaitement le mécanisme de la cause et de l’effet, Zviaguintsev réussit à fonder chaque mouvement du récit à l’aide d’une logique implacable, ce qui nourrit chez le spectateur le sentiment d’un cours inexorable des événements duquel les personnages ne peuvent s’échapper. Avec une froideur presque mathématique, le film «coule» ainsi pour finalement aboutir sur une fin sournoise, très habile, laissant sur une impression marquée de déjà-vu et d’impuissance. S’il n’est jamais agréable de se faire rappeler l’imbrication profonde de la corruption au cœur même des sphères du pouvoir et du droit, ce mal se révèle pourtant nécessaire pour contenir les dérives qui ont trop souvent anéanti la vie de particuliers. Léviathan s’avère à cet effet un puissant coup de masse, dont on ne peut souhaiter au spectateur qu’un lent rétablissement.

The Imitation Game « I’m afraid these men will only slow me down. » Film biographique portant sur les travaux effectués par le mathématicien Alan Turing durant la Deuxième Guerre mondiale, The Imitation Game est un appel à la tolérance qui emprunte très librement au genre historique pour mettre en forme son message. Sans être un film de guerre ni un film historique à proprement parler, l’œuvre de Mortem

Emmanuelle Houarau, étudiante en arts à l’UQTR, rend hommage à son collègue disparu.

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Tyldum constitue un divertissement large public satisfaisant, sans toutefois innover en son genre. Bien que gravitant autour du caractère particulier de Turing (Benedict Cumberbatch), le film ne doit pas être abordé comme une étude biographique du mathématicien. Ajoutant plusieurs éléments de fiction au contenu de l’ouvrage dont il est tiré (Alan Turing: The Enigma), le scénario sert avant tout de prétexte à la mise en scène d’une personnalité abondamment exploitée au cinéma depuis quelques années, celle du génie mésadapté. Sur ce point, il faut admettre que l’écriture du personnage de Turing et son interprétation remplissent parfaitement la commande. Cumberbatch, sans sortir de sa zone de confort (lui qui joue un Sherlock légèrement autiste dans la série télévisée Sherlock), offre une performance remarquable, sachant camper à merveille les maladresses et les incompréhensions caractéristiques de ceux qui vivent en marge des codes sociaux. Au-delà de l’intérêt que suscitent le personnage et les interactions de Turing avec ses pairs, le film affiche quelques manques qui en atténuent malheureusement le contenu. Limité à des évocations rapides et parfois confuses sur le fonctionnement d’Enigma et de «Christopher», le scénario laisse l’impression d’avoir escamoté le complexe pour garantir l’accessibilité au public. Les esprits curieux du détail historique ou scientifique vivront ainsi quelques déceptions. Une autre lacune de l’œuvre se situe dans le grossissement de son message. S’il est toujours à propos de défendre la différence et d’en souligner les retombées bénéfiques pour l’ensemble du corps social, le film tombe malheureusement à plusieurs moments dans des effets mélodramatiques qui viennent presque invalider son contenu. En mettant trop en évidence les conclusions que le spectateur doit tirer de son visionnement, le film verse ainsi dans des formules et des mécanismes clichés qui en perdront plusieurs. Malgré ce manque de nuances qui auraient pu faire de The Imitation Game un vrai bon drame historique, on peut toutefois se réjouir de voir cette valorisation de la différence portée par un film à gros budget, ce qui semble signaler une ouverture des marchés pour ce type de réflexion.

Prochainement au Cinéma Le Tapis Rouge www.cinemaletapisrouge.com Gett: Le procès de Viviane Anselem de Ronit & Shlomi Elkabetz (à partir du 6 mars - drame biographique et social sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes 2014) Les Lions de Cannes (le 6 mars - Les initiatives publicitaires les plus marquantes de 2014 rassemblées en un visionnement de 2 heures.) Les nouveaux sauvages de Damian Szifron (à partir du 10 mars - Comédie argentino-espagnole ayant fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2014 et nommé aux Oscars 2015 pour meilleur film en langue étrangère)


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arts et spectacles

24 février au 9 mars 2015

PROJET D’AUTOFINANCEMENT DE PRESSE PAPIER

«Un cœur pour tous» L’Atelier Presse Papier dévoilait le 10 février dernier son nouveau projet d’autofinancement. Le lancement et vernissage du projet «Un cœur pour tous» a eu lieu à la P’tite brûlerie/L’histoire sans fin. «Un cœur pour tous» est un projet visant à faire connaître les artistes de l’Atelier Presse Papier ainsi qu’à financer leurs activités de création et de diffusion. Les artistes de l’Atelier ont été invités à participer au projet par la réalisation de cartes de souhaits, alliant le talent de certains membres de l’Atelier ainsi que de plusieurs poètes de la Mauricie et d’ailleurs. Toutes les cartes de souhaits en vente pour le financement sont uniques, réalisées à partir d’un travail d’estampes. Pour le projet «Un cœur

pour tous», les artistes ont eu pour mandat de créer une œuvre originale incluant le thème du cœur ainsi qu’un texte de leur choix, offert par les poètes de la région. L’idée des cœurs ne date pas d’hier selon Frédérique Guichard, l’instigatrice du projet et membre de l’Atelier Presse Papier. À la suite du 11 septembre 2001, elle avait lancé un mouvement de solidarité, réalisant plusieurs créations inspirées du cœur pour en faire la vente et semer un peu de joie. Sentant actuellement une période de grands stress, elle a voulu relancer le mouvement, l’approche de la Saint-Valentin étant un moment propice. «C’est le temps de faire des cœurs, les créations avec des cœurs ça s’offre pour toutes les occasions et ça touche tout le monde», disait-elle.

Plus qu’une méthode de financement, la vente de cartes de souhaits permet d’offrir une visibilité aux artistes. «Un cœur pour tous, c’est aussi une manière de rendre l’art accessible. Avec les cartes, on peut faire voir l’art sous un autre angle», disait Valérie Guimond, présidente du conseil d’administration à l’Atelier Presse Papier. Une dizaine de membres de l’Atelier se sont prêtés au jeu: Jo Ann Lanneville, Valérie Guimond, Lise Drolet, Nicole Schlosser, Karine Beaulieu, Valérie Morrissette, Frédérique Guichard, Louise Courchesne et Audrey Charron. En plus des artistes de l’Atelier Presse Papier, plusieurs poètes se sont joints au projet: Guy

Marchand, Jean-Paul Daoust, Francine Allard, Monique Juteau, Christiane Simoneau, Pablo Poblète, Johanne Gaudreau et Hélène Fournier. Tous ces artistes se sont impliqués dans le projet qui a débuté à la fin de l’année 2014. La générosité des artistes dans le projet est à souligner, car sans eux le projet n’aurait pu être. «C’est un projet qui ne va pas mourir à l’intérieur, c’est un projet qui va continuer», ajoutait Frédérique Guichard. Le projet sera amené à se reproduire dans les années à venir. Les cartes de souhaits, à édition limitée, sont en vente directement à l’Atelier Presse Papier et seront vendues éventuellement dans d’autres points de vente. (N.T.)

FRANÇOIS DÉSAULNIERS À LA P’TITE BRÛLERIE/L’HISTOIRE SANS FIN

Un spectacle en toute complicité Pour l’année 2015, la bouquinerie L’Histoire sans fin et le café La P’tite Brûlerie offrent dans leur salle une programmation d’évènements mensuels pour faire connaître des personnalités artistiques, culturelles et littéraires. Le 12 février dernier, ils ont reçu François Désaulniers, artiste à multiples talents originaire de la Mauricie.

produire une musique qui se prend au sérieux, mais plutôt à parler du quotidien. «J’aime beaucoup les petites choses qu’on ne voit pas, celles qui nous entourent, qui sont là, mais qu’on ne remarque pas. J’aime les faire réapparaître dans mes chansons», disait-il en parlant de ses inspirations générales.

Né à Saint-Tite, il a vécu en Mauricie jusqu’à l’université, où ses études en lettres l’ont mené à Montréal. C’est après cela, à la suite d’un voyage à Paris, que l’artiste a senti le besoin de revenir en Mauricie. Depuis son retour dans la région, François Désaulniers s’est avéré un artiste prolifique étant auteur, musicien, illustrateur et chroniqueur à Radio-Canada. Dans l’univers musical depuis environ dix ans, il investit de plus en plus de temps et de travail dans cette sphère de sa vie.

En plus de sa voix et de ses guitares, François Désaulniers a aussi été accompagné d’un ancien professeur à lui et maintenant propriétaire de la bouquinerie l’Histoire sans fin, Guy Marchamps. Jouant de l’harmonica, le propriétaire de l’endroit s’est joint à la fête, ajoutant au rythme déjà entraînant de certaines chansons une petite touche de festivité. La bouquinerie L’Histoire sans fin partage depuis octobre 2014 les locaux du café La P’tite Brûlerie au centre-ville de Trois-Rivières. Le café peut recevoir pour ses évènements une trentaine de personnes. Ces évènements, intimes et chaleureux, se tiennent dans cette salle accueillante où les spectateurs jouissent d’une proximité unique avec les artistes invités. C’est donc dans une salle agréable et confortable que le public a assisté au spectacle d’un artiste sympathique à la voix douce et réconfortante. Outre ses talents artistiques, François Désaulniers est aussi un artiste profondément humain qui mérite d’être connu. (N.T.)

Un artiste amusant et touchant Souvent accompagné de musiciens, François Désaulniers a présenté lors de son passage à L’Histoire sans fin une performance en solo. En compagnie de ses guitares, de livres et de son humour, l’artiste a fait vivre une soirée des plus divertissantes à ses invités attentifs. L’artiste a montré la polyvalence de son art, commençant son spectacle par la lecture d’un extrait romanesque qui a su captiver l’attention de la foule. Véritable chansonnier, François Désaulniers a su par ses chansons être aussi touchant qu’amusant. Entre ses morceaux, il a partagé avec son public plusieurs anecdotes et histoires, plongeant son spectacle dans une ambiance de complicité et de confidences. Le musicien a fait de son spectacle un espace d’échange, parlant avec l’assemblée directement, celle-ci lui répondant d’ailleurs avec un grand enthousiasme. La participation du public a été sollicitée à plusieurs reprises, pour chanter, pour rire, pour discuter et même pour créer une chanson instantanée formulée à partir de phrases des spectateurs. François Désaulniers a créé une soirée parsemée de rires et de moments magiques. Sa musique parcourt un vaste éventail d’émotions, alliant l’humour à la tendresse. Il ne cherche pas à

L’Histoire sans fin et le café La P’tite Brûlerie

PHOTO: N. TRANCHEMONTAGNE

François Désaulniers est un artiste polyvalent, étant illustrateur, auteur, chroniqueur et musicien. Il s’accompagnait à la guitare lors de son spectacle le 12 février.


arts et spectacles

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LES GUERRES D’L’AMOUR ET X-RAY ZEBRAS AU CAFÉ-BAR LE ZÉNOB

Pour l’amour de la musique et des gens ÉLISE LEFRANÇOIS Journaliste

Le vendredi 13 février dernier, le Café-bar le Zénob a été littéralement séduit pas les performances des deux groupes invités soit Les Guerres D’l’Amour et X-Ray Zebras. Groovant sur la piste de danse du Zénob au son des rythmes électro-pop des deux formations, le public était plus qu’enthousiaste de passer la veille de la Saint-Valentin dans cet univers funky rempli d’amour et de câlins collectifs. La soirée a commencé en force avec la prestation de X-Ray Zebras. Teintée de jazzélectro-rock, rappelant parfois le groupe Misteur Valaire, la formation a vite fait de donner le ton de la soirée en invitant les gens à danser et en interagissant directement avec le public. Les jeunes membres du groupe, se lançant des regards complices et abordant de larges sourires entrecroisés de partitions de synthétiseur et d’accords de guitare électrique, ont su transmettre leur plaisir de jouer ensemble et cela s’est répercuté dans le public comme l’effet d’une bombe. Après quelques chansons, le Zénob était plein à craquer et tout le monde était debout en train de danser.

Présentant des extraits de leur album Raw Beat, sorti en janvier 2014, tels que Raw Sound et Sugar Rush, X-Ray Zebras a su motiver la foule avec sa musique des plus entraînantes et la préparer à la dose d’amour qui suivait.

L’amour au premier plan De l’amour, en cette veille de la Saint-Valentin, il y en avait et le Café-bar Zénob en était rempli après l’entrée en scène de l’énergique formation Les Guerres D’l’Amour. Débutant par un énorme câlin collectif entre les huit membres, le groupe a commencé avec une chanson tirée de son dernier album Unisexe, sorti en mars 2014, intitulée Sabine. Avec une présence sur scène incroyable, le groupe Les Guerres D’l’amour demandait au public de «se laisser aller le popotin» sur la piste de danse et c’est ce qu’il a fait. La présence d’un cupidon dans la foule a également égayé les cœurs et a assuré de mettre l’amour au premier plan durant cette soirée forte en émotions. Il n’était pas rare de voir les membres du public se donner des câlins collectifs sous les rythmes éclectiques qui envahissaient le Zénob. Le chanteur et compositeur du groupe, Maxime Bouchard, a expliqué que la passion qui émanait du groupe venait en fait de «leur amour pour les humains» et l’envie de «connecter avec eux» par le biais de la musique. Il a qualifié le public du Zénob comme ayant été «super réceptif»

TOURNÉE MONDIALE DU FESTIVAL DU FILM DE MONTAGNE DE BANFF

Soirée inspirante pour les amateurs d’activités extrêmes Cette année, le Festival international du film de montagne de Banff en était à sa 39e édition et visitait 18 villes au Québec pour présenter sa sélection. Le mercredi 11 février 2015, ils s’arrêtaient à Trois-Rivières pour une projection de neuf films abordant des sujets tels que l’escalade, le parapente, le surf, le slackline, le vélo de montagne ainsi que le ski. Tous ces films se déroulaient un peu partout à travers le monde, et bien entendu, dans les montagnes. C’est le magazine Espaces qui était l’hôte de cette soirée présentée dans la Salle J.-Antonio-Thompson de Trois-Rivières. L’animatrice a révélé que les films ont été sélectionnés d’une façon judicieuse. «Nous voulions des images percutantes, des histoires accrocheuses, de l’audace dans le scénario, mais surtout des personnages attachants», disait Marie-Ève Raymond, chargée de projet pour le magazine Espaces. Évidemment, tous ces critères étant très subjectifs, ces films devaient surtout être des coups de cœur du directeur du magazine, Stéphane Corbeil. Plusieurs films traitaient de l’escalade, car c’était ceux qui étaient de meilleure qualité, rendant moins présente la diversité de sports. Existant depuis 39 années, le Festival du film de montagne de Banff se déroule au mois d’octobre pendant neuf jours. Des films de partout dans le monde y sont présentés totalisant plus de 370 films. Une sélection d’environ 75 films deviennent

finalistes et sont visionnés par le jury international, qui pourra créer une sélection pour la Tournée mondiale. La sélection du Québec a été confiée à la direction du magazine Espaces. Elle est identique pour les 18 villes où elle est présentée, bien que l’ordre des films puisse varier. Plusieurs athlètes en vedette dans les films ont surmonté des conditions extrêmes, vécu des situations dangereuses et risqué leur vie pour l’adrénaline qu’ils vivent lors de la pratique de leur sport. C’est ce qui fait que le Festival du film de montagne de Banff est aussi exceptionnel. Les limites que les gens repoussent pour présenter des courts ou longs métrages dans le cadre de ce festival sont incroyables et impressionnantes. Ils sont souvent accompagnés de caméra de type GoPro, de drones ou d’équipes qui les accompagnent lors du tournage, ce qui demande plus d’organisation. L’ambiance générale d’une soirée comme celle-ci est souvent très calme, car les gens sont attentifs, mais surtout impressionnés et inspirés par les différentes manœuvres des sportifs et athlètes. Des adeptes de sports extrêmes, de voyages, de découvertes et de plein air se réunissent pour visionner des films venus de partout dans le monde qu’ils n’ont pas l’occasion de voir ailleurs. Certaines personnes suivent la Tournée internationale du Festival du film de montagne de Banff depuis le début des présentations à Trois-Rivières, et ils vont sans doute continuer de le faire quand on voit la qualité des films qui y sont diffusés. (C.F.)

PHOTO: É. LEFRANÇOIS

X-Ray Zebras a donné le ton à la soirée en première partie du groupe Les Guerres D’l’Amour. à cet amour pendant la soirée. Le saxophoniste du groupe, Félix Petit, a d’ailleurs commenté que «l’amour avait bien été partagé» durant le spectacle.

Composer avec l’Univers Maxime Bouchard, membre noyau du groupe puisque c’est lui qui compose et fait les arrangements des chansons de la formation Les Guerres D’l’Amour, n’en est pas à ses débuts dans le monde musical. Fils d’un père pianiste et bluesman, Maxime raconte que c’est à l’âge de 8 ans, lorsqu’il entend du Def Leppard pour la toute première fois, qu’il a une «illumination» et réalise que la musique est faite pour lui. Il crée d’abord la formation Max Bananaz composée de 23 membres, dont

des danseurs, des accordéonistes, des saxophonistes et bien d’autres, afin de lancer un mouvement qu’il qualifie de «psychédélique» où le «rock’n’roll cajun» est à l’honneur. Il décide en 2012 de réduire les effectifs du groupe et de débuter une nouvelle formation, soit Les Guerres D’l’Amour, avec 10 musiciens et deux danseurs. Maxime raconte que c’est en «se connectant avec l’Univers» qu’il arrive à composer ses chansons et explique que «c’est en dedans que ça te le dit» quand il est prêt à créer. Aujourd’hui emballé par la sortie d’un nouvel album au printemps prochain et de leur participation au concours des Francouvertes qui débutait le 16 février dernier, Maxime Bouchard explique qu’il a «une tonne de matériel» déjà prêt pour les prochains albums du groupe.


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LOISIRS À la confesse -qui-veut ALEXANDRE LARAMÉE ZOUÉKI Illustrateur

Jeux

Thème: Papeterie (6 lettres) Archive Auto-collant Avis Broche Caisse Calepin Carte Chaise Chemise Ciseau Classeur Clef

Coupe-papier Courrier Craie Crayon Dictionnaire Disquette Enveloppe Étiquette Feuilles Fiche Filière Mine

Mot mystère

Sudoku

Derrière le rideau cette semaine: Stephen Harper

Photocopieur Pince Plieuse Règle Ruban Séparateur Sous-main Stylo Tableau Tablette Tasse Télécopieur Timbre

Mots croisés Horizontalement:

Verticalement:

1. Lirions très rapidement 2. Utilisait - Applicable à une photo 3. Ridé - Exégète allemand (1881 - 1968) 4. Ville du sud-est du Nigeria Manifesterai vivement mon désaccord 5. Queue des oiseaux de proie Orifices externes de l’urètre 6. Paroles à la louange de qqn - Authentique 7. National Trust - Exécuté avec facilité - Note 8. Dompta - Liquide 9. Association européenne de libre-échange Quantité d’or fin contenu dans un alliage 10. Dépouillée - Pareil - Se jeter avec violence sur qqn 11. Ragoût de lièvre - Empereur byzantin (867-886) 12. Minces - Écrivain français ( 1804 - 1857)

1. Grande abondance 2. Coutumes - Baryum - Sert à élever des fardeaux 3. Coup de vent violent et momentané - Dressa 4. Méprisable - Pièce de tissu servant à protéger le matelas - Marque le lieu 5. Enlèverions - Toutes taxes comprises 6. Pronom personnel - Petite tache opaque dans une gemme 7. Dont la crème est enlevée Général de Charles Quint ( 1508 - 1582 ) 8. Bramer - Fleuve de la Provence orientale - Face du dé 9. Idaho - Rivière de Suisse - Épaule d’animal 10. Sphère d’influence - Boîtes 11. Issue - Existera - Personne désignée par une élection 12. Récipient - Illusionnée

«CHEV Guevara est mort au combat.»

La maxSim par Simonak Murphy-Gauthier


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SPORTS NATATION: CHAMPIONNAT CANADIEN UNIVERSITAIRE À VICTORIA

L’UQTR peut être fière CHLOÉ LABREVEUX Journaliste

Du 19 au 21 février avait lieu le championnat canadien universitaire de natation (SIC) à l’Université de Victoria. Après trois jours de compétition intense, la nageuse de l’UQTR, Caroline Lapierre-Lemire, a réussi à se hisser par deux fois sur le podium. Inscrite dans quatre épreuves (50 mètres nage libre, 100 mètres nage libre, 50 mètres papillon et 200 mètres nage libre), elle a réussi à y inscrire deux de ses meilleurs temps. Elle a ainsi obtenu deux médailles d’argent, l’une en 50 mètres nage libre avec un temps de 25,71 secondes, et l’autre en 100 mètres nage libre avec un temps de 55,37 secondes. La nageuse ayant remporté les deux médailles d’or lors de ces épreuves est Sandrine Mainville de l’Université de Montréal avec un temps de 25,65 secondes pour le 50 mètres et 54,73 pour le 100 mètres.

Des résultats à la hauteur de ses attentes «Je suis très satisfaite de mes performances, plus particulièrement sur le 100 mètres libre, car c’est l’épreuve avec laquelle j’ai le plus de chance de me classer sur une équipe nationale aux prochains championnats canadiens en avril», a-t-elle souligné. «Non seulement j›ai battu mon meilleur temps, mais comme c›était ma dernière course sur le réseau universitaire, j›ai terminé cela en beauté.» La nageuse détient actuellement le meilleur temps de qualification au Canada et ne lésine pas sur les entraînements, à raison de huit entraînements de deux heures en piscine et de quatre à cinq entraînements en salle par semaine. Notons que les grands vainqueurs de ce championnat sont, par équipe, les nageurs de l’Université de Colombie-Britannique (UBC) qui ont terminé avec 581 point dans la catégorie féminine et 737 points dans la catégorie masculine. Concernant les autres athlètes, ils étaient visiblement également bien préparés puisque plusieurs ont pu inscrire leur meilleur temps lors de cette compétition à l’ambiance très amicale et courtoise.

VOLLEYBALL: 5E COMPÉTITION POUR LE FÉMININ DIVISION 2

Des résultats inquiétants Malgré un bon début de saison, les choses se sont légèrement gâtées pour les Patriotes depuis le début de l’année 2015. Après s’être fait ravir le 2e rang du classement général par Le Nordet de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) le 31 janvier dernier, la troupe d’Étienne Lefebvre a connu une autre contre-performance la fin de semaine des 13 et 14 février à Montréal en s’inclinant deux fois en trois occasions. Il s’agit de leur pire résultat depuis le début de la campagne.

satisfaire le pilote des Patriotes. «Chanelle a su rester concentrée sur ce qui est important et a, du même coup, démontré le genre de leadership que l’on s’attend d’une joueuse vétérane. Sa contribution offensive est aussi toujours importante et vue la qualité de ses attaques, elle arrive à attirer les défensives adverse vers elle, ce qui donne plus de place aux autres joueuses de l’équipe. Son contre efficace facilite le travail défensif des joueuses arrière.»

Les Pats avaient pourtant bien débuté le tournoi en disposant de l’Inuk de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) au compte de 3 à 1. Ce fût toutefois le seul moment de réjouissance pour la formation d’Étienne Lefebvre qui a par la suite essuyé deux cuisants revers de 3-0 face aux Citadins de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’UQAR. Visiblement déçu, l’entraineur-chef de l’UQTR parlait d’un manque de constance et d’intensité au terme de la compétition. «Nous n’avons eu aucun rythme constant dans le tournoi. Autant nous étions capables de faire des séquences de 7-8 points consécutifs, autant nous pouvions être incapables de marquer lors des neuf échanges suivants. Une intensité et un moral en montagne russe nous ont empêché de jouer à notre plein potentiel.» Il y a eu tout de même du positif lors de ce dernier rendez-vous de la saison régulière alors que Chanelle Larocque a connu tout un week-end. La joueuse de centre a accumulé un impressionnant total de 9 as, 1 contre et 13 attaques marquantes pour un total de 23 points en trois matchs, de quoi

Un vent d’incertitude plane certainement dans le camp trifluvien à l’aube des séries éliminatoires. Les championnes en titre auront donc un rôle de négligées face à Rimouski, tenantes du 2e rang et qui ont défait l’UQTR lors de leurs deux derniers affrontements. Malgré les mauvais moments que traverse son équipe, Lefebvre demeure tout de même optimiste à la veille du match le plus important du calendrier. «On a du pain sur la planche, mais nous avons encore un titre à défendre. Il reste un mois de préparation pour stabiliser notre jeu et trouver des solutions afin de gagner les deux derniers matchs de l’année. Je reste optimiste, car je sais que nous avons tous les éléments pour y arriver. Les Patriotes terminent donc la saison 2014-2015 au troisième rang de la division 2 du circuit universitaire de volleyball féminin avec un dossier de 7 victoires et 5 défaites. Les représentantes de la Mauricie tenteront donc de renverser la vapeur le 13 mars prochain à Montréal, alors qu’elles se retrouveront une fois de plus sur leur chemin Le Nordet de L’UQAR en demi-finale. (L.-P.C.)

Les championnes en danger?

PHOTO: LUC GÉLINAS

Caroline Lapierre-Lemire (à gauche) sur le podium après être arrivée deuxième au 100 mètres nage libre lors des CIS.


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24 février au 9 mars 2015

SPORTS

PATRIOTES DE LA SEMAINE

De bons espoirs CHLOÉ LABREVEUX Journaliste

PHOTO: PATRIOTES

Cédric Campanelli a été élu l’un des Patriotes de la semaine du 9 février.

Les nageurs Caroline Lapierre-Lemire et Cedric Campanelli se sont démarqués lors du championnat provincial du RSEQ qui avait lieu à l’Université de Montréal début février, ce qui leur a valu la mention de Patriote de la semaine du 9 février 2015. Pour la semaine suivante, ce sont les athlètes universitaires Billy Lacasse et Chanelle Larocque qui ont été à l’honneur.

Vétéran de la formation de natation, Cedric Campanelli en est à sa troisième année au baccalauréat en administration des affaires. Ce dernier a remporté deux médailles de bronze lors de son dernier affrontement: l’une au 200 mètres dos et l’autre au 200 mètres papillon. Il a ainsi offert sa meilleure performance depuis le début de la saison. Notons qu’il a aussi terminé en sixième place au 100 mètres papillon et en neuvième place au 50 mètres papillon. C’est ainsi que ce nageur a effectué sa dernière compétition avec les Patriotes de l’UQTR. Caroline Lapierre-Lemire, nageuse de cinq saisons avec la formation de natation de l’UQTR s’est illustrée quant à elle en remportant trois médailles de bronze. Elle a effectivement offert une excellente course en 200 mètres nage libre. Elle y a également occupé la troisième place sur le podium lors du 100 mètres nage libre et au 50 mètres papillon. L’étudiante débutant une maîtrise en sciences de l’activité physique a été choisie pour participer au championnat canadien de natation qui avait lieu du 19 au 21 février à l’Université de Victoria. Sur la glace lors de la première rencontre opposant les Patriotes de l’UQTR aux Lakers de Nipissing, le vétéran de la formation de hockey, Billy Lacasse, a continué dans sa lancée lors de la seconde rencontre, le samedi 14 février. Lors du premier match de cette série, le joueur avait inspiré son équipe par son ardeur au travail. Il a été qualifié par Marc-Étienne Hubert, l’entraîneur des Pats, comme étant «le joueur le plus énergique sur la glace». Il a d’ailleurs achevé le match de mercredi avec un but et une passe à son effectif. Lors du match retour, Billy s’est de nouveau fait remarquer en inscrivant deux buts et en effectuant une passe. «C’est le moment de l’année qui est le plus fun,

c’est là que ça compte. Il faut mettre les bouchées doubles et continuer d’avancer», expliquait le joueur de hockey.

«Cedric Campanelli a offert sa meilleure performance depuis le début de la saison» — Charles Labrie, entraîneur de l’équipe de natation Finalement, c’est malgré un tournoi difficile pour l’équipe de volleyball de l’UQTR que s’est démarquée Chanelle Larocque, étudiante en deuxième année en ergothérapie. Son implication et son esprit éclairé sont de grandes forces pour la joueuse qui a su garder la tête froide dans l’adversité et apporter des points stratégiques pertinents lors des temps morts et entre les parties des 13 et 14 février derniers. En ne se laissant pas entraîner dans les émotions négatives, elle a su faire preuve d’un grand leadership.

PHOTO: PATRIOTES

Chanelle Larocque à quant à elle été élue l’une des Patriotes de la semaine du 16 février.

UQT’AIR À LA VALLÉE DU PARC

Une bouffée d’air frais Mercredi 11 février, la radio campus CFOU 89,1 FM ainsi que l’association de plein air UQT’Air ont collaboré afin d’offrir aux étudiants la possibilité de participer à une session de ski ou de snowboard nocturne à la Vallée du Parc, à Grand-Mère, à moindre coût. Antoine Noël Stinson, coordonnateur d’UQT’Air et présent lors de cette soirée, semblait satisfait du bon déroulement de l’activité. «Les conditions étaient excellentes. Dame Nature nous a offert une soirée clémente. L’équipe de neige avait damé les pistes avant notre arrivée. Bref, belles conditions, belle soirée.» Une trentaine d’étudiants ont répondu à l’appel. Afin d’optimiser le plaisir, plusieurs groupes de différents niveaux ont été formés avant de tous se rassembler pour «partager une bière au bar». L’ambiance était très amicale et l’animation était assurée par l’équipe de la radio CFOU. Pour les étudiants n’ayant pas pu participer ou pour ceux souhaitant de nouveau profiter de cette expérience, l’association prévoit développer un système de covoiturage dans le but de promouvoir les activités de glisse à la Vallée du Parc, et ce, chaque mardi. UQT’Air est une association ayant pour but d’offrir aux étudiants une accessibilité à des activités ludiques de plein air et de favoriser

l’éducation aux saines habitudes de vie. Auparavant, l’association avait déjà organisé différentes activités telles que de l’escalade, de l’initiation à la slackline, des raquettes, du ski de fond, des visites de découverte du Parc de la Mauricie ou des randonnées au Parc de la rivière Batiscan. Notons que la prochaine activité d’UQT’Air se tiendra le mercredi 18 février et aura pour but d’initier les participants à l’escalade sur glace. (C.L.) PHOTO: ANTOINE NOËL

L’animation était assurée par l’équipe de la radio CFOU.


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SPORTS

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BADMINTON: CHAMPIONNAT PROVINCIAL PAR ÉQUIPE

Autre journée difficile au bureau LOUIS-PHILIPPE CARBONNEAU

motiver mes athlètes, car ceux-ci n’ont pas tout le côté entraînement ancré en eux. Il apporte beaucoup à notre équipe et je vois l’amélioration dans les déplacements sur le terrain de mes joueurs.»

PHOTO: SABRINA LÉVESQUE- BOUCHARD

Journaliste

La saison difficile de la formation de badminton de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) s’est poursuivie l’instant du championnat provincial par équipe à l’Université Laval le samedi 14 février dernier. Les adversaires des Patriotes ne leur ont pas fait de cadeau en cette journée de la Saint-Valentin, les Trifluviens ont essuyé cinq revers en autant de duels au cours de la compétition. C’est donc une autre journée difficile pour la troupe de Sabrina Lévesque-Bouchard qui n’a toujours pas remporté un seul affrontement cette saison. Il y a tout de même un peu de positif puisque Sarah Blackburn et Annie Lachance ont inscrit les Pats au tableau en remportant un match face à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et McGill. L’UQTR s’est toutefois inclinée

«Malgré les résultats, il y a tout de même du positif à retirer de cette compétition.» — Sabrina Lévesque-Bouchard, capitaine Voir à long terme

Les Patriotes ont subi cinq défaites en autant de sorties lors de la dernière fin de semaine (14 février) de compétition. 4-1 au cumulatif contre les deux équipes. Selon l’entraîneur-chef, il y a tout de même du positif à retirer de cette fin de semaine, mentionnant que ses joueurs ont démontré plus de combativité.

ATHLÉTISME: BOSTON UNIVERSITY’S VALENTINE INVITATIONAL

Une course formatrice Les deux représentants des Patriotes Lisanne Guérin et Steve Fréchette ont participé le week-end des 14 et 15 février derniers à une course très particulière en sol américain. Les deux coureurs trifluviens ont respectivement pris part au 800 mètres et 1000 mètres à l’occasion du Boston University’s Valentine Invitational, course d’exhibition présentée au Massachusetts, événement qui réunissait les meilleurs athlètes d’un peu partout en Amérique du Nord. Si l’athlétisme intérieur n’est pas le sport le plus populaire au Québec, on ne peut en dire autant chez nos voisins du sud alors que plusieurs centaines de coureurs ont foulé la piste bostonnaise au cours de la fin de semaine. Si les compétitions provinciales ne font pas fureur chez nous, Guérin confirme que c’est tout le contraire aux États-Unis. «L’ambiance ne se compare pas du tout avec nos courses à nous, il y avait beaucoup d’engouement au cours du week-end. C’était impressionnant de voir comment tout allait vite, il y avait vingt vagues de coureurs là-bas contrairement à cinq ou six ici. Il fallait rester concentré en tout temps. C’était bien de pouvoir se comparer à un tel calibre!»

Une course bonne pour la confiance Guérin et Fréchette on fait le voyage avec le club de course Zénix jusqu’à la compétition. Les deux étudiants de l’UQTR ont bien fait. Fréchette a terminé le 1000 mètres en 2 minutes 31 secondes, résultat encourageant pour lui qui n’avait pas terminé les deux dernières épreuves auxquelles il a participé. De son côté Guérin a elle aussi livré la marchandise avec un chrono de 2.12:75 minutes au 800 mètres. Cette dernière affirme que le tandem était satisfait de leur rendement au terme de la course. «Malgré le voyagement, nous avons pu bénéficier de l’avant-midi pour relaxer donc nous n’étions pas trop affectés lors de la course. Steve sera sans doute plus en confiance pour la suite avec ce résultat. Pour ma part, je dois rester sur cette lignée d’ici le reste de la saison intérieure et tout devrait bien aller.» Le prochain rendez-vous en sera un très important alors que se tiendra le championnat provincial à l’Université de Sherbrooke le 1er mars prochain. Lisanne Guérin et Steve Fréchette seront les deux seuls à porter les couleurs des Pats à ce tournoi. Sans se mettre de pression, la jeune fille de 20 ans a des très grosses attentes pour cette compétition en Estrie. «La course à Boston m’a vraiment aidé, c’est une belle préparation. Je m’attends à bien performer, je vise un podium et je crois pouvoir y arriver!» (L.-P.C.)

«Cette session-ci, j’ai axé sur un 30-35 min de préparation physique avant chaque pratique avec Antoine Pilon (préparateur physique). Antoine est excellent dans son travail et il sait comment

Lévesque-Bouchard se dit tout de même heureuse de la tenue de ses troupiers à Laval. Sachant bien que les Patriotes n’ont pas la même force de frappe que les autres équipes, la pilote des Trifluviens croit que le résultat se fera voir à long terme lors des prochaines saisons. L’UQTR se prépare donc pour le dernier rendez-vous de la saison qui aura lieu les 6 et 7 mars prochains à l’occasion du championnat provincial par équipe (mixte et individuel) qui se tiendra à Montréal.

TOURNOI DE HOCKEY EXTÉRIEUR

Retour aux sources pour une cinquantaine de hockeyeurs Même si le froid faisait osciller le thermomètre aux alentours de -15 degrés Celsius, c’est sous un ciel ensoleillé que s’est tenu la première édition du Red Bull Power 5, mercredi le 11 janvier dernier au Parc Sainte-Marguerite à Trois-Rivières. Le tournoi de hockey extérieur, organisé par Bruno Legault en collaboration avec la célèbre entreprise Red Bull, a attiré plus de 50 participants, formants un total de dix équipes qui se livraient bataille afin de remporter la cagnotte de 500$.

tant et aussi longtemps qu’ils ne nivelaient pas le pointage et les rôles s’inversaient s’il y avait une réplique. Selon l’organisateur, les joueurs ont bien aimé cette formule qu’ils trouvaient originale.

«Nous voulions créer un événement qui allait faire revenir les participants en enfance. Après tout, chaque joueur a commencé à jouer de cette façon. La patinoire extérieure c’est de revenir à l’essence même du hockey», soulignait le représentant-étudiant de la compagnie de boisson énergétique. Compétition, musique, hot-dogs et animation, tout était en place afin que les hockeyeurs apprécient l’expérience en dépit du froid. Les dizaines de spectateurs réunis sur le site ont eu droit à du bon jeu, mais également à du hockey différent de ce à quoi ils sont habitués. Les matchs se déroulaient à quatre contre quatre et il n’y avait pas de gardien pour protéger le filet. Si une équipe marquait un but, l’adversaire devait joueur à court d’un homme

Les commentaires qu’a reçus Legault aux termes de la journée vont tous dans le même sens: c’est un événement à refaire. Les participants n’ont eu aucun sou à débourser pour participer à la compétition et ils ont été traités de très belle façon, avec des cadeaux. Peu de gens s’en plaindraient! «Le barbecue leur a bien plu, je crois! En plus il y avait une salle pour qu’ils puissent se réchauffer entre les matchs.» Bruno Legault ne prévoit pas faire d’autres événements du genre d’ici la fin de l’hiver, mais il souhaite revenir en force l’année prochaine avec une deuxième édition. Selon lui, il y aura davantage de participants en 2016 à la suite des excellentes critiques de cet événement peu commun pour les amateurs. (L.-P.C.)

«La patinoire extérieure, c’est de revenir à l’essence même du hockey et c’est ce que nous voulions» — Bruno Legault, organisateur Un événement à refaire


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24 février au 9 mars 2015

SPORTS

SOCCER INTÉRIEUR FÉMININ

SOCCER INTÉRIEUR MASCULIN: AUCUN COMPLEXE POUR LES PATRIOTES

Les Patriotes toujours L’UQTR parmi l’élite sans victoire PHOTO: PATRIOTES

ÉTIENNE DUBOIS Journaliste

Après quatre rencontres de disputées en cette saison intérieure, l’équipe féminine de soccer des Patriotes de l’UQTR est toujours à la recherche d’une première victoire. On ne peut toutefois pas accuser la formation de Ghislain Tapsoba de ne pas offrir de bonnes performances, mais l’instructeur avoue que quelques erreurs de concentration font en sorte que son équipe se retrouve toujours sans victoire cette saison.

Après quatre rencontres de disputées en cette saison intérieure, l’équipe féminine de soccer des Patriotes de l’UQTR est toujours à la recherche d’une première victoire. Un défi de taille attendait les Patriotes le dimanche 15 février, alors que le Rouge et Or de l’Université Laval étaient en visite à Trois-Rivières avec une fiche toujours immaculée. Même si elles avaient remporté 13 de leurs 14 matchs lors de la plus récente saison extérieure, les joueuses de l’Université Laval ont eu droit à une bonne opposition des Trifluviennes dans un match remportée 1-0 par les visiteuses. «Ça a été l’un de nos meilleurs matchs au niveau de la récupération et de la conception. Malgré une erreur de concentration qui a mené au but de Laval en début de rencontre, mais

l’équipe a très bien répondu pendant tout le reste du match. On a perdu, mais on était très contents de notre performance, surtout contre une équipe de la qualité de celle du Rouge et Or», a fait valoir l’entraîneur des Patriotes. Puis, dimanche dernier, la formation de l’UQTR a baisé pavillon par la marque de 2-0 aux dépens des Carabins de l’Université de Montréal. La première demie laissait toutefois présager un bien meilleur résultat pour les joueuses de Ghislain Tapsoba selon le pilote. «En première mi-temps, on a bien maîtrisé l’adversaire. On a été dangereuses et menaçantes. Sauf que quand on a repris en deuxième mi-temps, on n’a pas été concentrées les cinq premières minutes, parce qu’on a encaissé des buts à la 47e et à la 49e minute. Avec plus de concentration, c’est clairement deux buts qu’on aurait pu éviter. On a joué un bon match dans l’ensemble», a-t-il souligné. Le cinquième et dernier match de la saison sera disputé face aux Stingers de Concordia le dimanche 8 mars au Stinger Dome de Montréal. PHOTO: PATRIOTES

Selon l’entraîneur Ghislain Tapsoba, l’équipe a joué l’un de ses meilleurs matchs en termes de récupération et de conception.

La troupe de Roch Goyette vient de blanchir coup sur coup deux puissances de la ligue.

Après n’avoir remporté que deux victoires en 12 rencontres lors de la dernière saison extérieure, la formation masculine des Patriotes de l’UQTR est en train de prouver à la planète soccer universitaire qu’elle a sa place au sommet du classement général du circuit universitaire de soccer intérieur masculin.

avions la chance de terminer devant eux au classement. Ils nous attendaient et étaient prêts. Ils nous ont mis de la pression tout le match, mais nous avons été très structurés et en contrôle dans une belle performance collective», clamait fièrement l’entraîneur des Patriotes au terme de la victoire de 1-0 face à UdeM.

La troupe de Roch Goyette vient de blanchir coup sur coup deux puissances de la ligue, le Rouge et Or de l’Université Laval et les Carabins de l’Université de Montréal, respectivement par les marques de 2-0 et 1-0. «On surprend pas mal tous les connaisseurs du réseau universitaire. Je reçois beaucoup d’appels récemment pour me féliciter de la façon que le groupe se comporte depuis le début de la saison», indique Goyette. Les Patriotes ont tout d’abord blanchi le Rouge et Or le dimanche 15 février dernier à domicile par la marque de 2-0 grâce à des réussites de Karim Acharid et Michel Carbonneau. Puis la semaine dernière, le onze trifluvien y est allé d’un autre tour de force en infligeant une première défaite à l’Université de Montréal lors de cette saison intérieure. «Ça a pris un effort total de tout le groupe. Tout le monde a été tellement important aujourd’hui (dimanche). UdeM venait de battre Laval au dernier match et ils savaient que si nous les battions, nous

«On surprend pas mal tous les connaisseurs du réseau universitaire. Je reçois beaucoup d’appels récemment pour me féliciter de la façon que le groupe se comporte depuis le début de la saison.» — Roch Goyette Pour une deuxième rencontre consécutive, Michel Carbonneau s’est inscrit à la marque, but qui s’est finalement avéré le filet vainqueur dans cette victoire. Le premier rang du classement général sera à l’enjeu ce dimanche, le 1er mars, Pour l’occasion, les Citadins de l’UQAM (3-0-2) seront en visite au Complexe Sportif Alphonse-Desjardins (CSAD). (É.D.)


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SPORTS

HOCKEY: COUP DE BALAI CONTRE NIPISSING

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HOCKEY : LES PATRIOTES EN FINALE DE L’EST

Les Pats éliminent les Marc-Olivier Mimar joue les Lakers en deux rencontres héros et élimine les Ravens Sans dire que l’issue de cette série de première ronde était déjà connue entre les Patriotes de l’UQTR et les Lakers de Nipissing, bien peu nombreux étaient ceux qui donnaient la victoire à Nipissing lors de ce premier tour des séries éliminatoires des Sports universitaires de l’Ontario (SUO). Les Patriotes n’ont pas déçu les pronostics en balayant les Lakers en deux rencontres grâce à des gains de 6-3 et de 10-3. La première rencontre, qui était disputée à North Bay le mercredi 11 février dernier, a été l’affaire du capitaine des Patriotes, Tommy Tremblay, qui s’en est donné à cœur joie face à ses adversaires ontariens en inscrivant un tour du chapeau, en plus d’amasser une mention d’aide. Les hommes de Marc-Étienne Hubert ont toutefois été très indisciplinés, alors que les Lakers ont profité de pas moins de neuf avantages numériques. Heureusement pour le pilote des Trifluviens, son unité de désavantage numérique n’a permis que deux réussites des Lakers en neuf occasions dans une victoire de 6-3. Trois jours plus tard, le samedi 14 février, les Patriotes ont démontré tout leur amour aux 334 spectateurs réunis au Colisée de Trois-Rivières en cette journée de la Saint-Valentin, en infligeant un cinglant revers de 10-3 à la formation ontarienne. Les Patriotes ont débuté la rencontre sur les chapeaux de roues, alors qu’Antoine Quévillon a profité d’une passe de Tommy Tremblay dans l’enclave pour donner les devants à son équipe seulement 47 secondes après le premier coup de sifflet. Six minutes plus tard, Anthony Verret a effectué une savante passe de l’arrière du filet vers son coéquipier Carl-Antoine Delisle qui n’a eu qu’à diriger la rondelle dans un filet quasi abandonné pour doubler l’avance des siens. Les Patriotes n’ont par la suite plus regardé derrière eux du reste de la partie, marquant huit autres buts et se dirigeant ainsi vers une participation en deuxième ronde des séries éliminatoires des SUO. «On voulait en finir le plus tôt possible. On savait qu’on avait une meilleure équipe qu’eux (Nipissing). Il fallait juste arriver avec un bon plan de match et une bonne éthique de travail

pour se préparer pour les prochaines séries qui seront plus difficiles», a fait valoir Billy Lacasse, qui s’est signalé dans la série avec trois buts et deux passes. «C’est le moment de l’année qui est le plus le fun. C’est là que ça compte, donc il faut mettre les bouchées doubles et continuer à avancer comme ça», a-t-il poursuivi.

«Le point positif majeur, c’est la tenue de notre gardien. Il (Desrosiers) nous donne de la confiance avec la façon qu’il a jouée en première ronde.» — Marc-Étienne Hubert Bien évidemment satisfait de la performance de ses joueurs, Marc-Étienne Hubert s’est également prononcé sur les belles performances de son portier Francis Desrosiers tout au long de la série qui les a opposés aux Lakers. «Le point positif majeur, c’est la tenue de notre gardien. Il (Desrosiers) nous donne de la confiance avec la façon qu’il joue depuis le début des séries. Il a très bien fait, et on espère qu’il va pouvoir continuer sur sa lancée.» (É.D.) PHOTO: PATRIOTES

Malgré beaucoup de circulation devant lui tout au long de la série, la gardien des Patriotes Francis Desrosiers a été solide et a permis à son équipe de balayer la série face aux Lakers de Nipissing.

Les années de suivent et se ressemblent pour les Ravens de Carleton. La formation de Marty Johnson s’est encore une fois fait montrer la porte de sortie par les Patriotes de l’UQTR en séries éliminatoires des Sports universitaires de l’Ontario. Un but de l’attaquant MarcOlivier Mimar à 6:02 de la première période de prolongation, le samedi 21 février, a permis aux Trifluviens d’éliminer les Ravens pour une cinquième fois en séries en autant d’occasions depuis 2009. Après avoir remporté le premier match à Ottawa par la marque de 2-1 en prolongation mercredi dernier, les Patriotes ont toutefois passé bien près de devoir retourner dans la capitale fédérale pour disputer une rencontre ultime. Alors que les Pats tiraient de l’arrière 3-1 avec un peu plus de sept minutes à faire au deuxième match de la série, Carl-Antoine Delisle et Anthony Verret, avec son deuxième de la rencontre, ont créé l’égalité 3-3 pour ainsi envoyer tout le monde réuni au Colisée de Trois-Rivières en prolongation. Marc-Olivier Mimar a par la suite joué les héros, alors qu’il a profité d’une belle passe de Carl-Antoine Delisle pour s’amener seul à la gauche du gardien des Ravens, Patrick Killeen, qu’il a déjoué d’un tir précis du côté de la mitaine pour semer l’euphorie chez ses coéquipiers et chez les 432 partisans réunis au Colisée. «On était confiants. On s’était dit qu’on ne voulait pas retourner là-bas et qu’on voulait vraiment finir ça ce (samedi) soir, et on l’a prouvé en prolongation en donnant tout ce qu’on avait», a confié l’auteur du but gagnant, qui amassait ainsi un septième point en quatre parties depuis le début des séries éliminatoires. «Il faut rendre crédit aux Ravens qui sont sortis très forts en première. Leur niveau d’urgence était très élevé, ils jouaient pour leur survie. On a tiré de l’arrière et on est revenus. Je suis très fier de la façon dont on a rebondi. Ça aurait été très complexe d’aller jouer un match ultime là-bas demain (dimanche) soir», a déclaré Marc-Étienne Hubert au terme de la rencontre.

Premier match signé Desrosiers Le premier match avait été l’affaire du portier des Patriotes, Francis Desrosiers, qui a été tout simplement étincelant devant son filet. Le gardien de 21 ans

PHOTO: PATRIOTES

Pour une cinquième fois depuis 2009, les Patriotes de l’UQTR ont éliminé les Ravens de Carleton des séries éliminatoires des Sports universitaires de l’Ontario. a repoussé 39 des 40 tirs dirigés vers lui. Il n’y a que Ryan Van Stralen qui a réussi à déjouer sa vigilance, mais un défenseur des Patriotes avait été poussé sur le gardien des Patriotes. À l’instar de Mimar dans le deuxième match, c’est Billy Lacasse qui avait tranché le débat en prolongation pour permettre à son équipe de quitter Ottawa avec une avance de 1-0. Dans une période de surtemps largement dominée par les Patriotes 6-0 au chapitres des tirs au but, le vétéran des Pats a déjoué le gardien des Ravens à l’aide d’un bon tir des poignets du côté du bloqueur à 6:40 du début de la prolongation.

Rendez-vous avec McGill en finale Cette victoire en deuxième ronde des séries éliminatoires permet aux Patriotes de l’UQTR de se retrouver confrontés aux Redmen de McGill pour une deuxième saison consécutive. L’année dernière, les Redmen étaient revenus de l’arrière au Colisée de Trois-Rivières dans le premier match de la demi-finale de l’Est pur finalement l’emporter 4-3 en prolongation, avant d’éliminer Trois-Rivières en deux parties grâce à un gain de 4-1 à domicile. «Les Redmen, c’est une puissance au Canada. Ils ont connu une très grosse saison. On s’est échangé une victoire chacun cette saison. On connait la rivalité qui existe entre les deux équipes. Ça va être une série très intéressante pour les deux programmes et un très bon spectacle pour les partisans de hockey universitaire», soutient Marc-Étienne Hubert. (É.D.)



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