Zone campus 22 novembre 2016 (impression)

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22 novembre au 5 décembre 2016 Volume 12, numéro 5 16 pages Bimensuel gratuit

L’UNIVERS DE CHLOÉ ROBICHAUD

UNE RÉALISATRICE DE RENOM À L’UQTR

ACTUALITÉS

ÉCLOSION: ENVOYER DES ÉTUDIANTS EN MISSION HUMANITAIRE PAGE 4

ARTS ET SPECTACLES

THÉÂTRE: FRAGMENTS DE MENSONGES INUTILES PAGE 9

SPORTS

HOCKEY: ASSELIN ET GIROUX ATTEIGNENT DES SOMMETS PAGE 14

ARTICLE COMPLET EN PAGE 8


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Volume 12, numéro 5 | 22 novembre au 5 décembre 2016

SEMAINE QUÉBÉCOISE DE L’ORIENTATION

Confiance et force sont au rendez-vous PHOTO: C. BODIN

Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières. Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca David Ferron | Rédacteur en chef redaction.zc@uqtr.ca Tanya Beaudin | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Photo de la une | Les Films Séville Caroline Bodin | Actualités caroline.bodin@uqtr.ca Marie Labrousse | Actualités et correctrice marie.labrousse@uqtr.ca Judith Éthier | Arts et spectacles judith.ethier@uqtr.ca Alicia Lemieux | Arts et spectacles alicia.lemieux@uqtr.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Étienne Campeau | Sports etienne.campeau@uqtr.ca Caroline Filion | Sports caroline.filion@uqtr.ca Samuel «Pédro» Beauchemin | Éditorialiste samuel.beauchemin@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Alhassania Khouiyi | Chroniqueur alhassania.khouiyi@uqtr.ca Gwendoline Le Bomin | Chroniqueuse gwendoline.le.bomin@uqtr.ca Anthony Morin | Chroniqueur anthony.morin@uqtr.ca Marie-Ange Perrault | Chroniqueuse marie-ange.perrault@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur et correcteur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SOMMAIRE ACTUALITÉS 2-5 «L’ÉGLISE FACE À DUPLESSIS» 3 MÉDIAS SOCIAUX: PARENTS ET ENFANTS 3 AGE UQTR: 5 À 7 DES PREMIERS CYCLES 4 CEIDEF: AGRESSEURS SEXUELS 5 ÉDITORIAL 5 SOCIÉTÉ 6-7 ARTS ET SPECTACLES 8-12 PLANTS AND ANIMALS 8 SOCIÉTÉ DES DIX 10 JARDINS DES LETTRES OUBLIÉES 10 CURÉS B 11 CHRONIQUE ARTS ET SPECTACLES 11 VERNISSAGE À LA GALERIE R3 12 SPORTS 13-15 LA SANTÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE 13 HOCKEY 14 PROFIL DE JOUEUR 15 EXPOSITION DES PATRIOTES 15

CAROLINE BODIN Journaliste

Du lundi 7 au jeudi 10 novembre 2016 se tenait à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) la douzième édition de la Semaine québécoise de l’orientation (OCCOQ). Sur le thème «Bâtir sa confiance, croire en ses forces!», les conseillères d’orientation ont invité les étudiants à découvrir leur métier, mais aussi à participer aux activités mises en place, telles que le concours Facebook, la chronique radio, le kiosque d’information ou encore la conférence. Conférence de la semaine Une activité phare de cette semaine québécoise de l’orientation était tenue par mesdames Martine Trudel et Caroline Lajoie au local 3606 du Pavillon de chiropratique. De 12h30 à 14h, les deux conseillères en orientation de l’UQTR ont animé le jeudi 10 novembre une conférence portant sur «la confiance en soi et l’exploitation de ses forces». Promouvant les services des conseillères (coaching, transition de carrière, psychothérapie…), la conférence encourageait l’exploration du sentiment d’efficacité personnel du public, car, comme l’a souligné madame Lajoie: «Les gens en ont besoin». L’objectif visait non seulement à bâtir la confiance en soi et en ses capacités, mais aussi à identifier et développer ses forces.

De l’importance de croire en soi Les étudiants ont tout d’abord été invités à réfléchir vis-à-vis d’un objectif qui leur était propre. Cette première introspection a été le fil conducteur de la conférence. Celle-ci s’est ouverte sur la nécessité de croire, élément central du triptyque motivation, états émotionnels, et comportement. Croire en soi, c’est pouvoir influencer ses actions: la force du mental et les pensées positives permettent la réalisation de n’importe quel

Mesdames Caroline Lajoie et Martine Trudel, conseillères d’orientation et animatrices de la conférence «Bâtir sa confiance, croire en ses forces!». projet. Madame Lajoie n’a pas hésité à citer le psychologue Albert Bandura, selon lequel «le sentiment d’efficacité personnel est au cœur des actions de l’être humain». Il a aussi été question de se focaliser sur une tâche précise, qui a de la valeur, et d’en identifier les différentes étapes afin de l’accomplir. Ainsi découpé, l’objectif devient mesurable, et la confiance s’installe: si une personne croit pouvoir réussir, alors elle aura peu d’hésitation et foncera.

«On doit apprendre à entendre les encouragements que l’on reçoit» — Caroline Lajoie Connaître et reconnaître ses forces Toutefois, Mme Trudel a souligné la place que peuvent prendre le doute et l’erreur: «Un échec, c’est aussi une façon d’apprendre». La conseillère a alors présenté un autre facteur de réussite: la connaissance de ses propres forces. Celle-ci passe notamment par l’identification des expériences passées de réussite, mais aussi

l’apprentissage par l’expérience, les rétroactions reçues, ainsi que les perceptions de nos propres états physiologiques et émotionnels. Madame Lajoie a renchéri: «On oublie les feedbacks positifs, mais on se souvient des reproches. On doit apprendre à entendre les encouragements que l’on reçoit». Elle a aussi souligné l’importance de se dépasser, de «se lancer des défis», afin de cumuler les expériences et de gagner progressivement en confiance.

Des activités gratifiantes La conférence s’est close par la présentation de multiples outils d’orientation, tels que le site www.reperes.qc.ca. Les participants ont été chaleureusement remerciés de leur participation par la remise d’un chèque cadeau d’une valeur de 250$ à la COOPSCO, ainsi que par des prix de présence. Après la chronique radio tenue à CFOU 89,1FM et le kiosque d’information, la conférence a fait partie des derniers événements prévus lors de cette semaine d’orientation, qui s’est terminée par le tirage du nom du gagnant du concours mis en place sur Facebook.

Statut Facebook: IL NEIGE DEHORS!

LE MOT DE LA RÉDACTION

DAVID FERRON

Rédacteur en chef

Il neige! Il neige! Il neige! Il neige! Il neige! Il neige! Il neige! Il neige! N’est-ce pas la neige enchanteresse qui réchauffe notre cœur? Qui permet la paix mondiale? Qui donne l’impression que les Lapins Crétins sont d’adorables créatures? Qui permet à Célibataires et nus de mériter un prix pour le documentaire de l’année? Ah! Ces jolis petits flocons un peu foufous

pour nous encourager dans cette période interminable entre l’après-Semaine de travaux et d’études/Relâche et la fin de session. Celle où le portefeuille fond comme un iceberg à Cancún, celle où le cerveau en prend pour son rhume (oui, j’y ai pensé longtemps à celle-là!), celle où il y a une impression que rien ne se passe de bien excitant. À moins que votre but dans la vie soit de fréquenter les centres commerciaux pour entendre la musique du temps des Fêtes… La fin novembre/début décembre, c’est aussi la période pour nous rappeler que bien des étudiants n’arrivent pas à se concentrer adéquatement ou à gérer leur stress en raison d’un estomac vide et d’une vessie principalement remplie de café bas de gamme. Manger

est un droit fondamental et ce, peu importe ce qui arrive. L’organisme Le bon Camarade et l’AGE UQTR unissent justement leurs efforts pour organiser une collecte de denrées et d’articles non périssables entre le 21 novembre et le 8 décembre. Des boîtes seront installées partout dans l’université pour offrir vos dons. Les étudiants pourront donc profiter d’un moment de répit afin de se nourrir convenablement. Le stress et la faim combinés, c’est horrible… Sur ce, dans un tout autre ordre d’idées, je constate qu’après la parution du présent numéro de Zone Campus, il n’en restera plus qu’un seul avant la pause du temps des Fêtes. Il me semble que lors de mon premier billet, je suais ma vie…


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ACTUALITÉS CONFÉRENCE «L’ÉGLISE FACE À DUPLESSIS»

Des résultats étonnants ÉTIENNE CAMPEAU Journaliste

Le 11 novembre dernier se donnait une conférence, organisée par Appartenance Mauricie, s’intitulant «L’Église face à Duplessis: mythes et réalités» à la bibliothèque Maurice-Loranger de Trois-Rivières. L’historien et chargé de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) Alexandre Dumas proposait alors de déconstruire des mythes associés à la période surnommée «Grande Noirceur». Lors de cet évènement, monsieur Dumas présentait les résultats de quatre années de recherche menée dans le cadre de son doctorat. La conférence, qui a fait salle comble, tentait de répondre à plusieurs questions, comme: «Se peut-il que l’Église catholique québécoise se soit mieux entendue avec le Parti libéral qu’avec l’Union nationale?» ou encore «Le clergé n’a-t-il jamais été l’allié électoral de Maurice Duplessis?»

Une recherche de quatre ans C’est la découverte d’une lettre datée du 14 décembre 1939 qui a enclenché ces recherches. La lettre a été écrite un peu moins de deux mois après l’élection du Parti libéral d’Adélard Godbout au pouvoir, marquant alors le retrait temporaire de Duplessis du pouvoir. Cette lettre entre le cardinal Rodrigue Villeneuve et le père Anthème Desnoyers met alors en doute l’affirmation que l’Église était censée

appuyer systématiquement Duplessis. Ainsi, monsieur Dumas a donc démarré des recherches en fouillant dans plusieurs archives de politiciens, de Duplessis, d’anciens premiers ministres, ministres et députés, et dans celles des évêchés de la province, pour en arriver à des résultats plutôt étonnants. «Je viens vous partager des échanges qui sont restés secrets jusqu’à aujourd’hui, et qui démontrent que les relations entre l’Église et l’État au temps de Duplessis ne sont pas du tout ce qu’on a pensé», a affirmé l’historien.

PHOTO: D. FERRON

«Les relations entre l’Église et l’État au temps de Duplessis ne sont pas du tout ce qu’on a pensé.» — Alexandre Dumas, historien et chargé de cours à l’UQTR Stéphane Jutras, recherchiste pour Appartenance Mauricie, et l’historien Alexandre Dumas.

Résultats étonnants Ce que les gens pensent, comme l’affirme l’historien, c’est qu’il y a eu une rupture brutale dans les années 1960, passant d’une société contrôlée par les évêques à un gouvernement libéral laïque, qui n’était plus contrôlé par le clergé. Cependant, selon ses recherches, la création du ministère de l’Éducation ainsi que la laïcisation du système de santé et des services sociaux ont pu se faire aussi tranquillement dans les années soixante, parce que l’Église avait déjà perdu beaucoup de son pouvoir politique sous l’Union nationale. Lors de la conférence, le docteur en histoire a donc tenté de convaincre son public que l’Église se portait mieux sous les gouvernements libéraux de Louis-Alexandre Taschereau

et d’Adélard Godbout que sous celui de Maurice Duplessis. Pour démontrer ses affirmations, l’historien a débuté par discuter de la «douce révolution» de l’Union nationale, durant laquelle il a été constaté que l’Église n’avait pas vraiment de raison d’être satisfaite du changement de gouvernement. Ensuite, monsieur Dumas a résumé les relations entre Duplessis et les évêques pendant son mandat de 1944 à 1959. Pour terminer, le conférencier a tenté de montrer que les prêtres n’ont pas nécessairement aidé le politicien d’origine trifluvienne à se maintenir au pouvoir, contrairement à la croyance générale. Le conférencier a donc terminé son discours

en stipulant clairement plusieurs résultats de sa recherche. D’abord, l’idée que le clergé ait été unanimement sympathique à l’Union nationale est facile à démentir. Aussi, le cardinal Villeneuve était beaucoup plus proche de Godbout qu’il l’a été de Duplessis. De plus, étonnamment, l’Union nationale était loin de faire l’unanimité chez les évêques au cours de son second mandat. Les résultats et affirmations lors de la conférence sont rien de moins que surprenants, puisque certains d’entre eux vont à l’encontre de ce qui est enseigné. Reste à voir si d’autres recherches permettront d’appuyer celles d’Alexandre Dumas.

COMMISSION SCOLAIRE DE L’ÉNERGIE ET UQTR

Comprendre les médias sociaux chez les jeunes Aider les parents à comprendre l’utilisation des réseaux sociaux chez leurs enfants, tel est l’enjeu des conférences orchestrées par la Commission scolaire de l’Énergie. En partenariat avec un étudiant de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ces séances offertes aux parents d’élèves de la Commission rassemblent de plus en plus de curieux, désireux de comprendre et d’encadrer l’attrait de leurs enfants pour les nouvelles technologies.

sociale, Synda Ben Affana, et la Commission scolaire de l’Énergie. C’est notamment le comité des parents, avec à leur tête leur président Yves Cossette, qui a remarqué un manque d’informations de la part des parents d’élèves. L’idée leur est alors venue de faire appel à un spécialiste des réseaux sociaux, et d’engager un étudiant pour assurer les conférences. Cette année, la sixième édition porte donc sur la relation des jeunes et des médias sociaux.

fils a 10 ans, je préfère qu’il aille jouer dehors plutôt qu’être sur Facebook, mais je ne veux pas non plus le marginaliser…» Un autre avoue: «Je ne sais même pas ce que c’est qu’une notification!» Les doutes sont réels, et le public arbore le même regard soucieux. À l’inverse, «les jeunes d’aujourd’hui sont pratiquement nés avec un ordinateur dans les mains, ils savent parfaitement se débrouiller avec Internet et les réseaux sociaux», affirme Guillaume Bouchard.

Une collaboration avec l’université

Des parents inquiets

Conscientiser et accompagner

C’est à La Tuque, à l’école secondaire Champagnat, que s’est déroulée le 14 novembre la première des trois conférences présentées par Guillaume Bouchard, étudiant au baccalauréat en communication sociale à l’UQTR. Ces activités sont rendues possibles grâce à un partenariat entre la directrice du comité de programme de premier cycle du département de communication

Lorsque l’étudiant demande à la dizaine de parents présents si leurs enfants sont sur les réseaux sociaux, la majorité acquiesce. Les interrogations ne tardent pas à fuser: «Mon enfant veut être ami avec sa tante, mais je ne veux pas qu’il voie les niaiseries qu’elle publie, comment faire?» s’inquiète une dame. Un père de famille s’interroge sur le comportement à adopter: «Mon

L’intervention a pour but d’informer les parents sur ce que sont les réseaux sociaux, mais aussi de les aider à encadrer les pratiques de leurs jeunes. «En tant que parent, lorsque l’on dit oui à Facebook, nous ne pensons pas forcément dire oui à toutes les pratiques qui vont avec», déclare M. Cossette. L’étudiant dévoile la panoplie d’informations demandées par Facebook: numéro de

cellulaire, adresse du domicile, etc. «Votre enfant n’est pas obligé de remplir ces cases-là, il est déconseillé de le faire», déclare Guillaume. Mais alors, quelles pratiques adopter? L’étudiant propose d’être présent dans les démarches des enfants, comprendre pourquoi ils ont besoin de Facebook, ce qu’ils comptent publier.

Un partenariat bénéfique Si Guillaume Bouchard offre une source d’informations salutaire pour les parents, il en profite lui aussi pour acquérir en professionnalisme. Futur diplômé du baccalauréat en communication sociale, il admet vivre une expérience enrichissante: «Je me passionne pour les réseaux sociaux et songe à en faire un sujet de mémoire de maîtrise», déclare-t-il. Ce premier événement accentue son goût pour l’enseignement, second centre d’intérêt du jeune homme, qu’il pourra mettre en pratique lors des deux autres conférences à venir à Shawinigan et à Saint-Tite. (C.B.)


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ACTUALITÉS

Volume 12, numéro 5 | 22 novembre au 5 décembre 2016

ASSOCIATION ÉCLOSION

Envoyer des étudiants en mission humanitaire Conditions de participation MARIE LABROUSSE Journaliste

Éclosion fête ses dix ans cette année. Cette association universitaire permet aux étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) de partir en mission humanitaire dans plusieurs pays autour du monde. Au total, en dix ans, 272 étudiants de l’UQTR ont eu l’occasion de participer à l’un des projets de l’association. Tout a commencé lorsque Vincent Lévesque, étudiant en génie électrique à l’UQTR, est revenu de son voyage humanitaire au Pérou en 2006. Il a alors eu l’idée de mettre en place une association officielle au sein de l’UQTR, qui permettrait aux étudiants désirant partir d’être encadrés dans leurs démarches de départ et pendant leur séjour sur place. C’est ainsi qu’Éclosion a été créée. Depuis lors, projets, partenariats et départs se sont multipliés. Divers projets sont proposés selon différents programmes d’étude: santé, éducation, administration, comptabilité, ingénierie, tourisme… Les étudiants peuvent effectuer ce voyage dans le cadre de leur cursus universitaire, s’ils effectuent les démarches adéquates. Les séjours durent entre deux semaines et deux mois. Les étudiants partent l’été la plupart du temps.

Les candidats intéressés envoient leur curriculum vitae à Éclosion. Les quatre membres du conseil exécutif sélectionnent les plus intéressants et les convoquent pour une entrevue ainsi que pour passer des tests psychotechniques. Ceux deux étapes permettent de déterminer à la fois le degré de motivation et l’aptitude à partir. Au total, 70% des postulants sont retenus. Éclosion leur donne également une formation de pré-départ, afin de s’assurer que les personnes sélectionnées vivront bien le voyage et de limiter le dépaysement.

PHOTO: GRACIEUSETÉ

Au fil des années, Éclosion a mis en place des partenariats dans sept pays, en Amérique latine, en Asie et en Afrique. Cette année, la période active de recrutement s’est achevée le 20 novembre, à moins qu’Éclosion ne décide finalement de la prolonger. Un 5 à 7 d’information et de recrutement a eu lieu à la Chasse-Galerie le mercredi 16 novembre dernier. Financièrement, Éclosion est soutenue par le Service aux étudiants (SAE) et l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGE UQTR).

Partenariats et encadrement Au fil des années, Éclosion a mis en place des partenariats dans sept pays, en Amérique latine (Pérou, Bolivie, Guatemala, République

Éclosion a supervisé une mission humanitaire en Bolivie en 2016. dominicaine), en Asie (Inde) et en Afrique (Cameroun, Tanzanie). Un partenariat avec le Togo est actuellement en train d’être mis en place. «La plupart des projets de mission humanitaire sont proposés par nos différents partenaires», indique Fayçal Mijiyawa, étudiant au doctorat en génie mécanique et membre du conseil exécutif d’Éclosion depuis quatre ans. «Les étudiants peuvent venir proposer leurs propres projets, mais on doit s’assurer que ça correspond avec les besoins de nos partenaires». Ces derniers ont donc un double rôle: proposer des projets de mission et encadrer

l’étudiant sur place. Bref, pas question de «lâcher l’étudiant dans la nature tout seul avec son sac à dos». D’ailleurs, les étudiants participants sont toujours accompagnés par des personnes ressources. «Le rôle des accompagnateurs est de tisser le lien entre l’étudiant et l’association partenaire», explique Fayçal. «Il s’agit de quelqu’un qui a déjà effectué une mission humanitaire et qui connaît bien le pays concerné. Par exemple, toutes les personnes qui ont déjà participé à un projet avec Éclosion peuvent ensuite devenir accompagnatrices».

5 À 7 DES PREMIERS CYCLES À LA CHASSE GALERIE

La communauté étudiante au rendez-vous Comme à chaque session, l’Association Générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR) organise un 5 à 7 au Pavillon de la Vie Étudiante (PaVÉ) pour créer une communion entre les programmes, en plus d’offrir gratuitement un repas et une consommation aux étudiants. La plus récente édition s’est déroulée le 9 novembre dernier. On peut remercier l’AGE UQTR d’être aussi sensible à la situation des étudiants lorsque la fin de session se pointe tranquillement le bout du nez. Beaucoup sont dans les travaux finaux et les rencontres d’équipes, et voilà qu’un souffle d’espoir arrive. De la pizza et une consommation à la Chasse Galerie en ce mercredi de novembre, c’est souvent tout ce qu’un étudiant peut demander pour être heureux! Ce fût une des éditions les plus rassembleuses cette année, alors que la participation au 5 à 7 des premiers cycles est considérable. Il n’y avait plus un seul siège de libre dans la Chasse Galerie, qui accueille l’événement chaque session. Alexandre Ferland, vice-président externe

de l’Association des Étudiants en Adaptation Scolaire et Sociale (ABASS) n’a jamais vu autant de gens, et il est toujours présent lors de cette activité. «Ça me fait décrocher de mes devoirs un peu, je prends le temps de m’asseoir, de discuter avec mes confrères et consœurs. Pour moi, une fois par session ce n’est pas assez. J’adore cette activité!» C’est probablement le cas de plusieurs étudiants à l’UQTR qui ont des semaines chargées et qui ne prennent pas nécessairement toujours le temps de s’arrêter autour d’un verre.

Ce fût une édition des plus rassembleuses cette année. Pour l’AGE UQTR, cette activité est devenue un rituel qui est fort apprécié de la communauté étudiante. De se rassembler en début de soirée pour échanger avec les membres du conseil exécutif de l’AGE UQTR ainsi qu’avec les étudiants de différents programmes contribuent à rendre l’activité simple et conviviale. On souhaite que cette activité continue pour de nombreuses années. (C.F.)


ACTUALITÉS

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Éditorial.

PLACE À LA RELÈVE AU CEIDEF

Comprendre le L’HUMAIN APPROXIMATIF fonctionnement psychique Madame Bombardier: des agresseurs sexuels reposez en «plèbe» Le lundi 14 novembre dernier avait lieu, au Pavillon Michel-Sarrazin de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) la deuxième conférence «Place à la relève» de l’automne, organisée par le Centre d’études interdisciplinaires sur le développement de l’enfant et la famille (CEIDEF). Elle portait sur la compréhension des mécanismes psychologiques des agresseurs sexuels. «Place à la relève», une activité du CEIDEF Le CEIDEF organise régulièrement des activités adressées à la fois à la communauté universitaire et au grand public. Parmi ces activités, les conférences-midi mettent en avant un invité, souvent chercheur ou professeur au Département de psychologie de l’UQTR, venu présenter un projet, une notion particulière en psychologie ou le résultat de ses travaux actuels de recherche. «Place à la relève» décline le concept des conférences-midi, en se concentrant spécifiquement sur les étudiants de cycles supérieurs au Département de psychologie de l’UQTR. Ces derniers viennent introduire le sujet de leur recherche, et échanger avec les personnes présentes. Les conférences «Place à la relève» sont terminées pour cet automne, mais trois autres sont prévues pour l’hiver prochain. La conférence du 14 novembre dernier était présentée par Josiane Leclerc, étudiante de troisième cycle au Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Cette dernière était venue exposer les principaux enjeux de son projet de recherche, ainsi que les résultats préliminaires qu’elle a obtenus au cours de sa recherche.

Agresseurs sexuels, déni et rapport altéré à l’autre Josiane Leclerc s’intéresse principalement au niveau de reconnaissance des actes chez les auteurs d’agressions sexuelles. Son étude se concentre spécifiquement sur les pédophiles, mais pourrait se généraliser aux auteurs d’agressions sexuelles en général. D’après cette étude, les agresseurs sexuels ont une nette tendance à vouloir minimiser les faits dont ils sont les auteurs, minimisation qui peut dans certains cas aller jusqu’au déni total.

Il est possible d’élaborer plusieurs classifications du niveau de reconnaissance des faits des auteurs d’agressions sexuelles, et de comparer ce niveau de reconnaissance à leurs mécanismes mentaux. Ainsi, si l’on simplifie grossièrement les grandes lignes de cette étude, on peut constater que plus le niveau de reconnaissance des faits est bas, et plus les caractéristiques psychiques des agresseurs sexuels sont altérées. Ces personnes ont très souvent de graves troubles du narcissisme, une moins grande capacité de mentalisation (soit la capacité d’une représentation intellectuelle d’un phénomène) que la moyenne, et un rapport aux autres particulièrement malsain. Ce rapport aux autres se traduit souvent par de grandes difficultés interpersonnelles, et par une capacité d’empathie bien moindre que la moyenne. Les auteurs d’agressions sexuelles ont bien plus de mal à percevoir les autres comme des sujets, mais les voient plutôt comme des objets. Ces caractéristiques semblent également accentuées lorsque la reconnaissance des faits est basse.

D’après l’étude présentée, les agresseurs sexuels ont une nette tendance à vouloir minimiser les faits dont ils sont les auteurs. Mieux comprendre pour mieux prévenir Plusieurs personnes ont réagi lors de la période de discussion qui a suivi la conférence. Pour compléter le thème de recherche, quelqu’un a notamment évoqué le projet Dunkelfeld, mis en place en Allemagne. Ce programme de sensibilisation prend en compte le fait que de nombreuses personnes sexuellement attirées par les enfants n’ont jamais agressé quelqu’un. Le programme consiste à repérer ces personnes et à les aider psychologiquement pour prévenir tout passage à l’acte. L’étude des caractéristiques psychiques de ces personnes et la comparaison avec celles qui sont passées à l’acte permettraient donc de mieux comprendre les mécanismes psychologiques des agresseurs sexuels. Cela pourrait sauver un certain nombre de victimes potentielles. (M.L.) PHOTO: M. LABROUSSE

SAMUEL «PÉDRO» BEAUCHEMIN Éditorialiste

Je ne veux pas trop élaborer sur le lynchage public, auquel se sont adonnés plusieurs journalistes, dont Denise Bombardier dans son article «Les chanteurs savent-ils parler?», paru au Journal de Montréal, à propos du linge de Safia Nolin. D’ailleurs, celle-ci s’est très bien défendue. Je veux plutôt parler de l’écart qui se creuse entre les médias traditionnels et la culture contemporaine. Je vais donc aborder la génération Internet en pleine ébullition culturelle, notamment dans le domaine musical. Tout le monde connaît la fameuse phrase d’Henri Estienne : «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait…» Les différends entre l’ancienne et la nouvelle génération ne datent pas d’hier. Mais de nos jours, nous pouvons avoir du recul face à nos actions. Vomir sa bile sur la jeunesse n’est en aucun cas constructif. C’est triste de voir des intellectuels tels que madame Bombardier tomber dans l’incompréhension et la haine. Le cynisme de la vieille garde est palpable. Le message est clair : «On est allé jusqu’au bout, c’est impossible d’aller plus loin!» Nous avons affaire à une mentalité «d’après nous, le déluge».

Rêver c’est bon Non seulement cela est bon, mais c’est aussi sain. C’est le devoir de ceux qui ont de l’énergie et de l’ambition de secouer les gens endormis. Combien de fois, l’humain a cru être arrivé au bout de ce qu’il pouvait accomplir! Pourtant, il y a toujours eu quelqu’un pour démontrer que l’on peut faire mieux, du moins autre chose. C’est une grave erreur de croire que notre univers est fini.

Le retard des médias traditionnels Ces derniers ont tardé à utiliser l’Internet, à un point tel que souvent, ils se contentent de présenter ce qui a déjà été fait en ligne. Ils sont donc généralement en retard sur ce qui se passe sur le Web. Un autre fait est que, de plus en plus, les gens écoutent tout en ligne. Il n’y a pas que le piratage. Les chaînes de télé tentent de rattraper leur clientèle en offrant, parfois gratuitement, leur contenu en streaming. De moins en moins de personnes ont le gros forfait: téléphone, Internet et câble. Même mes parents se contentent dorénavant de l’Internet et d’un téléphone cellulaire.

La révolution musicale Il y a quelques semaines (Vol. 12, no 3, http://bit.ly/2fMZWQx), je parlais du déclin de l’intérêt envers le cinéma québécois. D’un

Josiane Leclerc présentait son sujet de recherche dans le cadre des conférences «Place à la relève» du CEIDEF.

autre côté, il existe un engouement incroyable pour la musique locale. Par le passé, il fallait se trouver dans un centre urbain pour pouvoir assister régulièrement à de bons spectacles en dehors de la saison estivale. Depuis quelques années, les salles de spectacles en région ne cessent d’attirer de bons bands et un auditoire. Les festivals comme les Francouvertes ont permis de nous faire connaître les artistes émergents du Québec. Depuis, plusieurs ont eu des carrières internationales, comme Karkwa ou bien Patrick Watson. La musique québécoise est même devenue mainstream. Souvent, quand une mode devient aussi populaire, elle perd de son sens. Par contre, les mauvais côtés de la culture populaire ne semblent pas trop affecter le mouvement. Il n’y a pas que les petites salles qui roulent, les groupes offrent pour la plupart des spectacles de salon. Intimiste, cela permet à l’auditoire d’échanger réellement avec les artistes. Si la musique québécoise touche autant, c’est aussi parce qu’elle n’a pas de style en particulier. Du hip-hop au country en passant par le rock et le métal, il y en a pour tous les goûts.

La Taverne C’est dans cette lignée qu’il y a environ 6 ans, La Taverne a vu le jour à St-Casimir. Le dernier bar du village allait fermer boutique, quand la famille Tessier a décidé de racheter la place. L’endroit a commencé à offrir de petits spectacles intimistes et de la bière de microbrasseries. Par la suite, les fils ont démarré un autre projet conjointement à La Taverne, en achetant le bâtiment voisin. Depuis, les petits shows locaux se poursuivent, côtoyant des artistes/groupes d’envergure, tels que Tiken Jah Fakoly, We Are Wolves et The Cat Empire. De plus, ils possèdent leur propre microbrasserie, Les Grands Bois. Cela est un bel exemple du renouveau culturel dans les régions.

Les soirées cachées CFOU Je suis très heureux que les soirées aient repris du service. Le 3 novembre dernier, la Chasse Galerie recevait le groupe Lakes of Canada. Ainsi, l’UQTR participe à ce mouvement culturel. Elle ne peut pas passer à côté de la chance qu’elle a d’encourager la culture locale. Ce sont les étudiants qui en profitent, en ayant la chance d’assister à des concerts de qualité.

Le choc Nolin et la prise de conscience Pour en revenir à l’idée initiale, je crois que de voir Safia gagner le prix Félix Leclerc a été un choc pour cette vieille garde. Elle a dû avoir le sentiment de se réveiller d’un sommeil cryogénique. Quel choc! On peut avoir une carrière musicale sans remplir le centre Bell, sans être commandité par Québecor, sans porter une robe dans un gala. On peut même être politisé sans regarder la télévision ou même sans lire le journal papier. Je soupçonne Denise de recevoir encore La Minerve (http://bit.ly/2f13LE7) à sa maison, par le facteur...


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Volume 12, numéro 5 | 22 novembre au 5 décembre 2016

SOCIÉTÉ UN ŒIL SUR L’ACTUALITÉ INTERNATIONALE

Allô docteur? Ici la planète Terre GWENDOLINE LE BOMIN Chroniqueuse

Au cas où vous ne le sauriez pas, une petite foule provenant des quatre coins du monde s’est affairée pendant dix jours autour des problèmes de santé de notre planète. La COP22 (22e conférence des parties) avait lieu du 7 au 18 novembre à Marrakech (Maroc). Mais elle a eu le malheur de se dérouler en même que les dernières élections américaines. Face à l’écrasante majorité d’articles traitant du nouveau président, la COP22 s’est montrée discrète. Apparemment, notre planète peut être mise sur attente. Il était attendu qu’elle ne soit pas spectaculaire, ou du moins pas autant que sa médiatique petite sœur, la COP21, qui s’était déroulée à la fin de l’année dernière, à Paris. Et pourtant, si l’on s’y intéresse de plus près, la COP22 garde tout son intérêt. En 2015, plusieurs accords ont été signés entre les 195 pays pour lutter contre le réchauffement climatique. L’accord tout juste entré en vigueur le 4 novembre, il s’agit cette année de voir plus concrètement

comment ces stratégies vont être mises en place. Une partie importante des négociations a donc porté sur l’application de cet accord de Paris. Autre mot d’ordre de la COP22: la transparence. Ce traité se démarque du protocole de Kyoto, qui, en 1997, prévoyait des sanctions pour les pays ne respectant pas leurs engagements. Cette méthode, peu efficace, a été remplacée par des «règles de transparence», obligeant à rendre publiques les actions prises par les États, ainsi que leur bilan. Il s’agit par exemple de savoir quelles mesures les gouvernements vont mettre en place pour lutter contre la pollution des voitures, ou pour développer la rénovation des bâtiments. Cette 22e conférence internationale sur le climat est également une occasion de se pencher sur l’état actuel de la planète, qui, on se doute bien, n’est pas au beau fixe. Les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, la planète commence à montrer ses limites. Aussi, l’ampleur des efforts à faire à l’avenir est énorme. Ne soyons pas dupes, l’objectif de limiter l’augmentation du réchauffement à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle relève de l’impossible. Depuis une vingtaine d’années, les promesses des chefs d’État pour entreprendre des actions semblent finalement peu efficaces, car la planète, elle, n’attend pas. Le réchauffement climatique persiste, et la présence de CO2 dans l’atmosphère atteint des records. Dernièrement, c’est à New Delhi que la population

étouffait sous un épais nuage de pollution, mettant même en danger les personnes en pleine santé. D’ailleurs, près de 2000 écoles ont dû fermer dans la capitale indienne. Et cela n’est pas le premier cas que l’on peut lire dans la presse. Les objectifs semblent difficilement atteignables, sans compter que certains mauvais élèves ne semblent pas vraiment être préoccupés par la situation alarmante de la Terre. Aujourd’hui, près de 110 États, dont les États-Unis, la Chine, les pays de l’Union européenne, l’Inde et le Japon, ont ratifié l’accord visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais la Russie manque à l’appel. Pour faciliter les affaires, une nouvelle inquiétude est venue se mêler à la conférence internationale: l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche. L’homme est connu pour ses déclarations climatosceptiques. Son avis sur le sujet: le changement climatique est une «invention des Chinois pour affaiblir l’industrie américaine». Au moins, on ne peut être plus clair, ou plus absurde. Pendant sa campagne électorale, le candidat élu à la présidentielle avait menacé de faire sortir son pays de l’accord de Paris. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a de son côté espéré que Donald Trump «[comprendrait] la gravité et l’urgence» de l’action contre le réchauffement planétaire. Mais ne nous emballons pas non plus, depuis son élection, Trump a déjà reculé sur plusieurs de ses déclarations-choc, telles que

le financement du mur par le Mexique, qui semble être un plan plus difficile à mettre en exécution que prévu. Autre pan de cette 22e conférence internationale sur le climat au Maroc: le financement de l’aide aux pays en voie de développement. À partir de 2020, les pays riches verseront 100 milliards de dollars par an pour aider ces pays à se développer dans les énergies vertes. On comprend mieux alors l’inquiétude des participants de la COP22 quant à la possible sortie des États-Unis de l’accord, car le pays représente un des principaux bailleurs de fonds pour cette aide. Cette année, le sommet a souhaité mettre le continent africain à l’honneur, car comble de l’ironie, ce ne sont pas les plus grands pollueurs de la planète qui sont punis. Selon le négociateur en chef des pays africains de l’évènement, Seyni Nafo, «alors qu’il n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le continent est la grande victime du réchauffement planétaire». Alors, si les gouvernements semblent traîner pour mettre en place des mesures concrètes, agissons en tant que citoyens et adoptons des gestes simples, tels que recycler, économiser l’eau ou essayer de se déplacer autrement qu’en prenant la voiture. Notre orange bleue, comme l’appelait le poète français Paul Éluard, mérite plus de soin et d’attention. Il s’agit (pour l’instant) de notre seul habitat, pensons-y.

ENTRE LES DEUX PÔLES

Présentation générale des substances psychoactives KÉVIN GAUDREAULT Chroniqueur

Il est connu au Canada que l’alcool, les drogues illicites et le tabac sont associés à plus de 80 traumatismes et maladies (Statistique Canada). Cependant, il est nécessaire de souligner que celles-ci ne sont pas inévitables, et qu’elles pourraient ne pas exister sans la prise de substances. Il existe trois grandes catégories de substances psychoactives, caractérisées selon leurs effets sur l’organisme. En premier lieu, il y a les stimulants qui incluent des substances comme la caféine, la cigarette, les boissons énergisantes, les amphétamines/ méthamphétamines, la cocaïne et le crack. Certains médicaments comme le Ritalin, Concerta, Dexédrine, Biphentin, Adderall ou Vyvanse sont aussi des psychostimulants ayant des mécanismes semblables à ces drogues sur le cerveau. Ces médicaments sont souvent utilisés pour traiter le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité. Cependant, il peut également arriver qu’un individu en consomme sans réel besoin médical (ex.: pour faire face à la fatigue).

Les effets des stimulants sont variables, selon la drogue en question. Cependant, certains stimulants auront des effets mineurs sur le fonctionnement immédiat de la personne (ex.: tabac ou caféine), comparativement à d’autres qui auront des effets plus importants et remarquables dans le comportement des usagers (ex.: cocaïne ou amphétamines). Toutefois, cela ne signifie pas qu’ils sont moins nocifs à long terme. En deuxième lieu, la famille des dépresseurs inclut des substances comme l’alcool, les solvants volatils et la colle, l’héroïne, le GHB, la méthadone, l’opium, les tranquillisants et les somnifères. De plus, il existe également les barbituriques, ainsi que des médicaments ayant des propriétés anxiolytiques, en tant que dépresseurs du système nerveux central. Plusieurs des médicaments «benzodiazépines» les plus connus sont l’Ativan, le Librium, le Rivotril, le Serax, le Valium et le Xanax. Ceux-ci provoquent des effets semblables à l’alcool et causent fréquemment une accoutumance (ou «dépendance») chez les consommateurs. Toujours dans la famille des dépresseurs, il existe également les médicaments analgésiques (antidouleurs) comme la morphine, la codéine ou le Dilaudid. La troisième famille, celle des perturbateurs/hallucinogènes, comprend le LSD, le PCP, le cannabis, les champignons toxiques, la salvia, la kétamine et le Spice (cannabis synthétique). Plusieurs de ces drogues causent des hallucinations et des modifications

des perceptions physiques et visuelles. De plus, certaines de ces substances, comme le PCP ou le LSD, causent de graves dommages à long terme sur la santé d’un individu. Les cas de psychoses toxiques ou de déclenchements de la schizophrénie, chez les usagers de drogues, sont particulièrement associés avec les hallucinogènes comme le LSD et le PCP, ou les stimulants majeurs vus précédemment, comme la cocaïne et les amphétamines. Certaines études soutiennent qu’il y aurait un lien entre la prise de cannabis et les troubles psychotiques, alors que d’autres soutiennent qu’il n’y en aurait pas. Il s’agit d’un domaine de recherche à étudier davantage dans les prochaines années. Il y existe deux grands types de problématiques liées à la «dépendance» d’une substance: psychologique et physique. Toutefois, il est possible qu’une substance puisse causer les deux en même temps. La présence d’une «dépendance» physique signifie que l’arrêt de la substance provoquera des symptômes physiques de sevrage: transpiration, tremblements, difficultés digestives, nausée, maux de tête, etc. Alors que la «dépendance» psychologique signifie que la personne présentera un besoin intense de prendre une drogue, en étant préoccupée par cette substance et en y consacrant beaucoup de ses pensées. L’arrêt d’une substance provoquant une «dépendance» physique, accompagnée d’une

«dépendance» psychologique, demeurera généralement le scénario le plus difficile à surmonter pour les usagers désirant cesser la prise de substance. Dans plusieurs des cas présentant des symptômes physiques de sevrage importants, les cures de désintoxication sont particulièrement recommandées (ex.: l’héroïne, l’opium, l’alcool). Toutefois, il peut être dangereux pour le système d’une personne habituée à une substance de cesser complètement l’usage de celle-ci trop rapidement. L’arrêt graduel des drogues, médicaments et alcool est recommandé, afin d’apprivoiser l’organisme de l’individu à évacuer la substance de son corps. Les mélanges de drogues, alcool et médicaments peuvent s’avérer très dangereux pour la santé d’un individu. Il est nécessaire de parler à son médecin de famille ou spécialiste de ses habitudes de vie, afin de suivre un traitement médical adéquat et comportant moins de risques pour sa santé. Finalement, pour connaitre tous les effets reliés aux substances et autres informations pertinentes sur le sujet, il est possible pour la population générale de se procurer le livre Savoir plus, risquer moins, dont la septième édition est parue en 2014. Cette référence est disponible dans les librairies et bibliothèques, à faible coût. Une connaissance de base du sujet demeure un élément pertinent à tenir compte lorsqu’il est temps de parler des drogues, médicaments et alcool avec ses proches, enfants et petits-enfants.


SOCIÉTÉ

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LA P’TITE VITE

La séduction chimique: l’odeur au centre du désir sexuel ANTHONY MORIN ET MARIE-ANGE PERRAULT Chroniqueurs

Le choix d’un partenaire amoureux ne résulte pas explicitement de l’apparence physique ou d’affinités diverses. C’est également une question de chimie. Et si les phéromones jouaient également un rôle prépondérant dans la sexualité humaine? Bien entendu, de nombreux facteurs peuvent expliquer l’excitation ou l’attraction pour une personne. À cet effet, il faut comprendre que nous ne choisissons pas notre patrimoine génétique, au même titre que nous ne choisissons pas notre patrimoine excitatoire. La plupart du temps, nos chemins d’excitation sont dus à des expériences fortuites, qui ont été significatives à un moment donné de notre vie. Le cerveau garde en mémoire les traces de toutes nos expériences vécues depuis la petite enfance, et module ainsi notre sexualité d’adulte. En réalité, l’être humain possède la faculté de se forger une personnalité sexuelle pulsionnelle à travers ses observations et ses expériences. Il va de soi qu’au fil du temps, nous apprenons à nous connaitre et à savoir ce qui nous plait ou non chez un partenaire. Ainsi, nos choix deviennent plus éclairés lorsque vient le moment de choisir un partenaire. Par ailleurs, l’homme est doté d’une intelligence supérieure, qui lui permet d’adhérer ou non

à des pulsions qui le submergent. Dans ce cas, il est libre de choisir s’il assouvit ou non son désir sexuel avec la personne de son choix. Il s’agit ici de l’un des éléments centraux qui différencient l’homme de l’animal. Le cerveau des êtres humains est en partie libéré des automatismes de l’instinct animal. Malheureusement, il existe bel et bien une exception chez l’homme, au point d’influer inconsciemment ses comportements sexuels. En effet, même si nous affirmons avec certitude que l’homme est un être supérieur et distinct du monde animal, nous nous apercevons qu’il n’est pas toujours maître de lui-même. Selon plusieurs études scientifiques, les phéromones joueraient un rôle important lorsqu’il s’agit des comportements sexuels et du choix d’un partenaire. Encore aujourd’hui, les études restent controversées à l’égard de ces molécules invisibles. Bien que leurs activités soient évidentes chez les animaux, il n’en demeure pas moins qu’elles restent encore mystérieuses chez l’être humain.

«L’odeur de l’amour» Les phéromones, qui sont sécrétées par le corps, sont des hormones exocrines. Autrement dit, ces molécules délivrent un message, qui se dirige vers l’extérieur du corps, le plus souvent par les fluides corporels comme la salive, la transpiration ou encore l’urine. En outre, les phéromones se localiseraient au niveau de l’organe voméronasal. Plus précisément, cet organe serait situé le long de la muqueuse respiratoire de la cloison nasale, et elle serait responsable de l’analyse des phéromones qui se trouvent dans l’environnement. Évidemment,

le cerveau n’est jamais bien loin lorsqu’il s’agit d’hormones. Ne l’oublions pas, il s’agit de l’organe sexuel principal. À cet effet, nous savons que l’organe voméronasal a des connexions nerveuses directes avec l’hypothalamus. Cette structure du cerveau joue un rôle fondamental dans l’expression du désir et dans les fonctions reproductives qui s’ensuivent. S’agit-il tout simplement d’un hasard? Eh bien non! On comprend, dès lors, le rôle des phéromones humaines dans la sexualité. À cet égard, nous pouvons le constater, autant chez l’homme que l’animal, les phéromones sont, en quelque sorte, un moyen de communication entre individus semblables. Celles-ci agiraient directement sur nos comportements pour assurer la reproduction. En effet, les phéromones joueraient un rôle important en transportant l’arrangement génétique et la santé d’un partenaire reproducteur potentiel. Elles auraient également un certain pouvoir sur notre jugement quant à notre choix de partenaire. Si bien que sous l’effet des phéromones, de nombreuses expériences ont prouvé que les participants ne choisissaient plus les mêmes partenaires.

«Quand votre couple est sensible à l’odeur» On s’en doute, les phéromones peuvent également jouer un rôle dans la vie de couple. Pour ma part, il est sans aucun doute l’élément le plus important pour que mon excitation soit à son apogée. L’odeur naturelle de sa peau, agrémentée ou non d’un léger parfum enivrant, saura émoustiller mes désirs les plus fous.

Cependant, il est important de ne pas mélanger odeur corporelle et phéromones. Ces dernières sont formées d’un composé unique et commun à toute l’espèce, et ont le pouvoir de déclencher des comportements automatiques et stéréotypés. Au contraire, les odeurs corporelles sont des mélanges particulièrement complexes, variables d’une personne à l’autre, et permettent plutôt de véhiculer des informations diverses sur l’identité, l’état physiologique ou encore émotionnel de la personne.

Il est indéniable que l’être humain est bel et bien confronté à son instinct animal lorsque les phéromones sont de la partie. Que nous le voulions ou non, il est indéniable que l’être humain est bel et bien confronté à son instinct animal lorsque les phéromones sont de la partie. Cet homme viril ou cette femme séduisante qui marche dans la rue, ce partenaire de travail aux délicates attentions, allumera votre désir. Cependant, les phéromones ne provoqueraient que l’élan initial, voire le point de départ pour un futur à deux. Autrement dit, ces molécules volatiles viendraient aviver certaines zones du cerveau, mettant en alerte tous ses sens et dirigeant l’attention d’un individu vers ce partenaire potentiellement intéressant. Malgré l’influence qu’exercent les phéromones sur le désir sexuel et le choix d’un partenaire, le vrai visage de l’amour est complexe, et il en résulte bien plus qu’une simple séduction chimique. (M.-A.P.)

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

Ensemble, sur le dos de la même tortue… (suite) Une disparition programmée JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

L’effort de réconciliation du gouvernement fédéral avec les peuples autochtones s’est bien concrétisé, 100 jours après l’élection de Trudeau fils. Afin de mieux saisir toute l’ampleur de l’échec de la loi fédérale sur les «Indiens» – toujours en vigueur – revenons aux faits. En janvier dernier, une commission parlementaire à Ottawa a commencé à se pencher sur les conditions de vie des femmes autochtones «en lien», précise son mandat fédéral, «avec les agressions sexuelles et la violence conjugale». Rappelons que 1186 filles et femmes autochtones ont disparu en 30 ans (en date de 2014). Lancée le 1er septembre dernier, et présidée par la juge autochtone Marion Buller, cette première phase de l’enquête va se terminer le 31 décembre 2018. Quoique cette commission soit un très bon signe parmi les nombreux gestes de réparation et de rapprochement à effectuer avec les nations amérindiennes et inuites à l’échelle du Canada, le bilan est bien plus sombre. Il faut s’éloigner d’une histoire enjolivée et travestie.

Cette entreprise de dépossession des Amérindiens de leur culture, leurs droits, leurs lois et leur identité, s’appuyait notamment sur la fameuse «Loi des Indiens» adoptée en 1876. Aussitôt, tous les enfants tombaient sous la tutelle du gouvernement. Ils semblaient ne plus exister dans ce «Nouveau Monde» qui était pourtant leur terre. En agissant ainsi, les gouvernements ont également pris leur avenir! Ils n’avaient plus la permission d’exister. Pour être accepté, il leur a fallu apprendre de nouvelles lois, une nouvelle histoire – celle des méchants sauvages – dispensée par les religieux, qui possédaient alors le monopole de l’éducation, et le garderont jusqu’à la Révolution tranquille des années 1960. Au retour dans leur communauté, ils n’étaient plus personne. Tout le monde avait honte, autant les enfants que les parents et les grands-parents. «Nous avions désappris à vivre», affirme l’un d’eux dans un documentaire-choc intitulé L’héritage des pensionnats indiens du Québec (2009).

Les pensionnats indiens Favorisant la réflexion sur les discussions dans les communautés des Premières Nations dans le cadre des activités du Projet de guérison, vérité, réconciliation et commémoration, ce documentaire raconte que près de 13 000 enfants des Premières nations et des Inuits du Québec ont fréquenté plus de dix établissements

répartis sur le territoire du Québec. Le bilan de la répression sur six générations est irréversible: perte du patrimoine, et donc de l’identité. Par la suite, les autochtones étaient seulement des «tueurs de missionnaires»! Après le démembrement des familles, les communautés autochtones ont rapidement dérivé dans la boisson, la drogue, la violence, baignant dans la souffrance, le désespoir, l’errance, le dénigrement de leur culture et, par le fait même, la destruction de leur estime de soi.

L’heure de la guérison et de la réconciliation avec les peuples autochtones est à nos portes! La perte d’identité, de la langue et de la culture est inestimable, tout comme les séquelles psychologiques et physiologiques occasionnées. Ainsi, en les dépossédant de leurs lois, de leurs droits, pratiquement de leur spiritualité, on a au bout du compte négligé leurs valeurs, leurs traditions et leur héritage. En participant à cela par notre silence, nous y avons tous perdu. Les pensionnats autochtones reconnus au Québec ont existé de 1934 à 1980. Si le premier pensionnat au Canada a ouvert ses portes en Ontario en 1831, le dernier a fermé seulement 165 ans plus tard. À l’échelle du Canada, on parle de 100 000 enfants autochtones pour 139 établissements reconnus par le gouvernement

fédéral entre 1880 et 1996. Frappés, violés, humiliés, arrachés à leurs parents (parfois dix mois par an, sinon partis pour toujours), certains en sont même morts. À ce sujet, le gouvernement Harper s’est d’ailleurs excusé du bout des lèvres, le 11 juin 2008, mais a toujours refusé d’utiliser le terme de «génocide culturel» ou d’«ethnocide». Or, le 14 avril dernier, la Cour suprême du Canada a rendu un jugement favorable aux Métis et aux Autochtones non-inscrits, privés jusque-là des privilèges de leurs semblables, c’est-à-dire ceux habitant les «réserves», une preuve d’extinction massive... Puis, en mai dernier, Ottawa appuyait enfin, et sans restriction, la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Elle avait été adoptée en septembre 2007 par l’Assemblée générale de l’ONU, à la majorité de 143 voix contre 4 (États-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande).

«Que reste-t-il de nous?» Au Canada, on recense actuellement 60 langues autochtones, qui sont toutes menacées, sauf l’inuktitut et le cri. Les Amérindiens du Québec font quant à eux de gros efforts pour empêcher la disparition de leur langue. Le diagnostic troublant à propos des piètres conditions de vie des Autochtones du Canada est sidérant, et témoigne de toute l’horreur du portrait actuel.


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Volume 12, numéro 5 | 22 novembre au 5 décembre 2016

ARTS ET SPECTACLES UNE RÉALISATRICE DE RENOM À TROIS-RIVIÈRES

L’UQTR accueille l’univers de Chloé Robichaud DAVID FERRON

Rédacteur en chef

Le 18 novembre dernier, la réalisatrice et scénariste de renommée internationale Chloé Robichaud est venue discuter de son parcours, de son œuvre et de son dernier film (Pays) devant une vingtaine de curieux et de cinéphiles, à l’Atrium de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Animée par Alexandre Laramée Zouéki et organisée par le département de philosophie et des arts de l’UQTR, la rencontre se déroulait selon une formule «classe de maître». Ainsi, l’animateur a procédé à une série de questions-réponses. Par ailleurs, madame Robichaud a invité l’auditoire à lui poser des questions durant l’entretien. La carrière de la cinéaste commence dès l’enfance, lorsque son père tournait des projets à faible coût et avait besoin d’actrices prêtes à faire du bénévolat, confie-t-elle d’un ton amusé. Peu à peu, elle s’intéresse vite à ce qui se passait derrière la caméra. Elle se découvre aussi une passion pour raconter des histoires. Cette passion n’est pas un feu de paille puisqu’après le secondaire, la jeune scénariste/

réalisatrice est diplômée au baccalauréat en Film Production à l’Université Concordia. Elle complète également, à l’Institut national de l’image et du son (INIS), le programme Cinéma, profil réalisateur. Fraîchement sortie de l’école, madame Robichaud scénarise et réalise Chef de Meute, sélectionné en compétition officielle à Cannes en 2012, dans la catégorie des courts métrages. L’année d’après, c’est Sarah préfère la course qui est à son tour sélectionné, dans la catégorie Un Certain Regard. En tournant Sarah…, la scénariste-réalisatrice découvre les longues journées sur le plateau, et la fatigue qui en découle. Ainsi, pour être davantage en forme pour Pays, elle fait appel à un entraîneur. Pour son dernier film, l’invitée du département de philosophie et des arts est allée prendre des photos à l’île Fogo, une île de Terre-Neuve. Tourner là-bas n’est pas une sinécure: il faut trouver des endroits peu coûteux pour héberger l’équipe, obtenir les permissions pour tourner sur les traversiers, affronter un gros vent issu d’un restant d’ouragan, etc. En fin de compte, madame Robichaud est très satisfaite d’avoir donné naissance à son film, qui raconte l’histoire de discussions entre des représentants du Canada et le gouvernement d’une île imaginaire concernant un projet d’exploitation minière. Pays met en scène les personnalités

PHOTO: D. FERRON

Alexandre Laramée Zouéki, Fanny-Laure Malo, Chloé Robichaud et Manon Côté, organisatrice de l’activité. complexes de femmes en politique. La conférencière, très généreuse de son temps malgré un horaire chargé, a également expliqué l’importance de subventionner des films au Canada. Selon elle, de jeunes réalisateurs talentueux peuvent s’en servir comme tremplin pour une carrière internationale. Elle cite en exemple Denis Villeneuve, dont l’œuvre Arrival a été tournée entièrement au Québec, créant ainsi des emplois dans la province. Madame Robichaud s’est également prononcée en faveur d’un quota que Téléfilm Canada met sur pied pour favoriser les femmes à la réalisation. Sa productrice, Fanny-Laure Malo, présente dans la salle, explique de son côté qu’il semble plus difficile pour celles-ci de défendre leur point de vue

au moment de présenter un projet. Parmi les inspirations de la conférencière-invitée, citons le cinéaste Ingmar Bergman, les films de la Nouvelle Vague, le cinéma américain indépendant et la réalisatrice Kathryn Bigelow, doublement oscarisée pour son film The Hurt Locker (Le Démineur). La cinéaste fourmille de projets et d’ambition. Elle souhaite notamment écrire un projet pour le théâtre, art où il est impossible de faire du montage. De plus, elle caresse le rêve de tourner une deuxième saison de Féminin/Féminin, websérie dont le but est de relater sans préjugés le quotidien de femmes homosexuelles. Pays est en salle au cinéma Le Tapis Rouge depuis le vendredi 18 novembre.

En visite en Mauricie pour leur plus récente tournée canadienne entourant le lancement de leur dernier album, le groupe Plants and Animals s’est arrêté au Satyre Cabaret-Spectacle le vendredi 4 novembre dernier, en compagnie du groupe de Limoilou, Mauves.

plus franches, mais la guitare est encore aussi présente. L’album se rapproche néanmoins beaucoup plus de leur matériel, qui leur a valu la réputation internationale qu’ils ont aujourd’hui. Comme ils ont connu une ascension fulgurante très rapide lors de la sortie de Parc Avenue, les trois gars du groupe montréalais voulaient revenir aux sources avec leur dernier album. C’est certain que lorsqu’on fait un gros hit, il est difficile de vivre avec les attentes très élevées des fans et des médias. C’est pourquoi ils ne voulaient pas se presser de sortir du nouveau matériel, car les derniers albums n’avaient pas été aussi bien reçus. Ils ont donc travaillé à leur rythme pour Waltzed in from the Rumbling, ou «Valser au milieu des tremblements», sans se fixer de date de sortie. Ce qui est particulièrement intéressant dans les nouvelles pièces qu’ils qualifient eux-mêmes de plus pop que les anciennes, c’est la dualité des guitares acoustiques et électriques. On détonne une touche alternative dans certains morceaux également. Les mélodies sont travaillées, les harmonies sont douces, et les textes sont empreints d’une belle émotivité. Le groupe visite présentement les salles du Québec, pour ensuite se diriger vers les autres provinces canadiennes. Lors de la sortie de ce journal, il restera seulement une représentation à Terrebonne, le 26 novembre au Moulin Neuf. (C.F.)

PLANTS AND ANIMALS AU SATYRE CABARET-SPECTACLE

Le retour des enfants prodiges PHOTO: C. FILION

Le groupe Plants and Animals en performance lors de leur visite à Trois-Rivières, le 4 novembre dernier.

En première partie, le groupe Mauves a su capter l’attention de la foule avec son rock indie. Solos de guitare intéressants, textes accrocheurs, présence sur scène captivante, avec son nouveau disque Coco sorti dernièrement, le groupe charme de plus en plus d’adeptes. De nombreux fans étaient présents pour ce qui semblait être un retour attendu. Plants and Animals n’avait pas sorti de nouveau matériel depuis 2012 avec leur album The End of That, qui n’avait pas fait l’unanimité. Pour l’événement, ainsi que pour la tournée complète, le bassiste Éric Dugras accompagne le trio pour ajouter une touche plus groovy à leur musique. Cela permet autant à la musique de mieux sonner qu’aux membres du groupe initial de jouir d’une plus grande liberté avec leurs instruments. Warren Spicer, Nicolas Basque et Matthew «Woody» Woodley ont lancé récemment Waltzed in from the Rumbling, leur quatrième album en carrière, qui se rapproche beaucoup plus de Parc Avenue, qui avait ravi les plus grands critiques. C’est par contre moins planant, les paroles sont


arts et spectacles

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THÉÂTRE DES NOUVEAUX COMPAGNONS

L’adolescence en deux temps La nouvelle production du Théâtre des Nouveaux Compagnons est jouée à la salle Anaïs-Allard-Rousseau depuis le 10 novembre dernier. Pour amorcer leur saison, la troupe amateur a confié un texte de Michel Tremblay à la metteure en scène Guylaine Pruneau, qui assurait sa toute première mise en scène. C’est une fois de plus le thème de l’homosexualité qui est au cœur de la pièce Fragments de mensonges inutiles. Dans ce texte aux accents autobiographiques, Tremblay écrit sur les difficultés de l’homosexualité à l’adolescence. Avec la théâtralité qui le définit, il donne vie à deux familles, à deux époques différentes. Jean-Marc vit dans les années 50, et Manu dans les années 2000. Les deux adolescents doivent se heurter aux croyances et aux préjugés de leurs époques respectives. L’église pour l’un, la psycho-pop pour l’autre. Bien qu’il soit évident que le propos est juste, la pertinence de le présenter encore une fois s’interroge. Il faut d’entrée de jeu saluer la décision de laisser le spectacle couler sans entracte. Souvent

injustifié, ce moment d’arrêt allonge inutilement les soirées. Héritiers de la période classique, les entractes ont encore cours de nos jours. Originalement mis en place pour changer les chandelles fondues avant l’arrivée de l’électricité, ils n’ont plus leur place, surtout dans les spectacles de courte durée. Le découpage de la scénographie est efficace, dans la mesure où les deux époques sont chacune de leur côté de la scène. Lorsqu’ils sont ensemble, les adolescents se retrouvent au centre, dans la partie plus neutre de l’espace de jeu, où le temps n’a plus d’importance. Les quelques éléments de décor appuient sans lourdeur les deux sections temporelles. Certains lieux sont suggérés par des éclairages filtrés qui dépeignent des symboles clairs, comme des vitraux pour l’église et une ville pour la modernité. Cette épuration de la scène aide à se focaliser sur l’essentiel. Charles C. Simoneau incarne avec aisance Jean-Marc. Son ton naturel le met en valeur, et il évite les trop présentes envolées de sentiments extrêmes. Les choix judicieux de Guylaine

SOLITUDE, DÉLIRE, FUITE ET AUTRES PETITS PLAISIRS COUPABLES DE SAMUEL SÉNÉCHAL

Un roman jeunesse sans en être un JUDITH ÉTHIER Journaliste

L’expression d’un «roman jeunesse sans en être un» veut plutôt dire ici que c’est un «roman davantage orienté vers les adolescents», en utilisant une approche évitant de les infantiliser. Samuel Sénéchal a voulu que des jeunes puissent s’identifier aux personnages du roman, qu’ils puissent voir qu’ils ne sont pas seuls dans leur différente réalité. L’auteur a travaillé durant plusieurs années auprès des jeunes en tant que suppléant et enseignant. La vie adolescente, cette période importante qui mène vers l’âge adulte, lui est donc plus familière. Il sait comment représenter la vision d’un jeune de 15 ans. À l’aide de sa plume aguerrie, il livre ici un roman tout en simplicité et facile à lire. Ce sont 135 pages où l’on nous raconte l’histoire de trois personnages, lors d’une fin d’année scolaire remplie de nouvelles expériences, d’apprentissage et d’accomplissements. Sean, Daphnée, Frank et leur entourage nous montrent leur vision personnelle de la vie et de ce qu’ils en ressentent. Trois réalités très différentes sont exposées, qui pourtant se rejoignent sur plusieurs points. Le titre représente en lui-même les problèmes vécus par les personnages: Sean le solitaire, qui n’a aucune présence parentale, mais qui tente tout de même de poursuivre ses études et de finir à tout le moins son secondaire; Daphnée la «délinquante» qui sort pratiquement tout le temps et qui se vante d’avoir couché avec plusieurs garçons, mais qui au

fond demeure tellement fragile; et Frank, le nouvel intervenant de l’école, qui suit ces deux élèves et d’autres, essayant de leur donner des points positifs, alors qu’il ne réussit pas à en trouver pour sa propre vie. Tout au long du roman, on alterne entre chacun des personnages, qui deviennent à tour de rôle des narrateurs. C’est leur perception personnelle de leur vie et des autres qui est mise en avant. Tout en voulant se rapprocher des jeunes, Samuel Sénéchal a aussi gardé dans son univers un certain attachement pour ses lecteurs adultes, avec son personnage de Frank. Jeune homme de 30 ans, célibataire et solitaire, celui-ci ne semble avoir aucun but dans la vie, aucune motivation ou passion pour quoi que ce soit… excepté les films, les séries télé, les jeux vidéo, bref, les soirées passées seul chez lui. Il est l’intervenant qui doit encourager et remonter l’estime que certains jeunes ont envers eux-mêmes. Il doit les aider à comprendre les responsabilités qu’ils doivent assumer. Mais il est souvent difficile d’appliquer ses propres conseils à soi-même, et Frank n’y arrive pas toujours. Tout comme les deux jeunes qu’il rencontre, il trouvera tout de même une certaine motivation à se rendre au travail et à faire quelque chose de sa vie: Évelyne, une des professeurs de l’école, est celle avec qui il entamera une relation, sans trop savoir où cela le mènera. Sean et Daphnée formeront eux aussi un couple, improbable au début du roman, mais dont la relation les conduira vers un possible accomplissement d’eux-mêmes. Samuel Sénéchal, originaire de St-Eustache, titulaire d’un baccalauréat en études littéraires ainsi que d’une maîtrise en création littéraire, enseigne la littérature depuis 2014 au cégep de Trois-Rivières. Solitude, délire, fuite et autres petits plaisirs coupables est son quatrième roman.

Pruneau quant à la scénographie sont éclairés, mais le manque d’expérience se traduit par l’absence de subtilité émotive. Les personnages sont dans des états sensibles tellement intenses que le spectateur ne peut se laisser absorber. Comme la pièce se déroule en deux temps, il est parfois contraignant de bien suivre les échanges dans le temps et l’espace. Les comédiens entrechoquaient leurs répliques et participaient à la confusion. Un moment fort est celui où le psychologue et l’aumônier sont côte à côte et expriment leur vision, à 50 ans d’intervalle. Mario Baril offre une couleur recherchée à son personnage d’aumônier. La manière de rouler ses «r» transporte à

cette époque où l’accent était différent. Même s’il ne soutient pas constamment cet aspect, Baril est juste et solide. Cette force de faire cohabiter deux époques revient aussi lorsque les deux mères s’ouvrent et confient leur manière d’absorber le choc. Par contre, la répétition de cette scène a alourdi le spectacle considérablement. Il aurait été davantage judicieux de faire un choix plutôt que de présenter deux fois les mêmes monologues déjà assez longs. Le spectacle était présenté à la maison de culture de Trois-Rivières jusqu’au 19 novembre. (M.-C.P.)


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Volume 12, numéro 5 | 22 novembre au 5 décembre 2016

CAUSERIE LITTÉRAIRE À LA LIBRAIRIE L’EXÈDRE

De l’élite vers le populaire Dans le cadre d’une causerie littéraire, la librairie l’Exèdre recevait la Société des Dix, le jeudi 10 novembre dernier. La rencontre avait pour but de présenter le dernier numéro des Cahiers des Dix, et de démystifier le travail des membres.

la fraternité était et est toujours au centre de la Société. Le plaisir, la rencontre et l’entraide sont mots d’ordre lors de leurs rencontres. Tel que le mentionnait Monsieur Harvey, il s’agit finalement d’une «grande coopérative d’idées».

PHOTO: A. LEMIEUX

Production sans subvention La fraternité La Société des Dix a été créée en 1935 par un groupe d’experts en histoire québécoise qui, par passion, désiraient transmettre la connaissance historique, et ce, avant même que les universités ne possèdent de formation en histoire. Il était possible de les considérer, à l’époque, comme des archivistes considérant l’apport de connaissances significatives dans le domaine. Le premier groupe était composé d’entre autres Monsieur Victor Morin, l’auteur du Code Morin, ainsi que de Monseigneur Albert Tessier, dont un pavillon de l’UQTR porte le nom. Aujourd’hui, désormais rendu à sa quatrième génération, la Société des Dix se compose de Messieurs Simon Langlois, Gilles Gallichan, Denys Delâge, Laurier Lacroix, Bernard Andrès, Fernand Harvey, Louis-Georges Harvey, ainsi que de mesdames Thérèse Lefebvre, Andrée Fortin et Jocelyne Mathieu. Issus des domaines de la sociologie, de l’histoire, de la littérature et de la muséologie, les auteurs s’engagent à publier un article par année dans le Cahier des Dix, ainsi que d’assister aux rencontres mensuelles du groupe. Selon les membres,

Les Cahiers des Dix sont produits une fois par année, et recensent en moyenne de huit à dix articles. En 2015 est sorti le 69e numéro, qui regroupe divers résultats de recherches portant sur l’histoire. Il est entre autres question d’histoire sociale du quartier Limoilou, de politiques culturelles, de cinéma québécois, ainsi que de récits patriotiques. Produisant en moyenne 300 copies par numéro, l’éditeur Laliberté couvre à peine ses frais d’impression, alors que les frais rattachés au montage sont assurés par la Société. Sans subventions gouvernementales pour appuyer ces ouvrages, il va de soi que l’adhésion de membres permet d’assurer la pérennité des publications. Désormais accessibles sur le Web, ainsi que dans plusieurs banques de données, les articles obtiennent une diffusion plus large, qui permet de rejoindre une autre génération.

Assurer une relève Inévitablement, au courant de la discussion, a resurgi la question de la relève auprès de la Société des Dix. Cette interrogation semblait être encore nébuleuse pour les huit membres présents. Ils

Les huit membres de la Société des Dix présents pour la causerie. De gauche à droite : Simon Langlois, Laurier Lacroix, Fernand Harvey, Bernard Andrès, Jocelyne Mathieu, Louis-Georges Harvey, Andrée Fortin et Gilles Gallichan. sont cependant dans la nécessité d’y réfléchir plus sérieusement, considérant l’arrivée d’une nouvelle vague de membres vers 2020. Le principal enjeu semble être d’attirer de jeunes professionnels en début de carrière, qui ont déjà une charge importante de travail. Ils misent donc davantage sur de jeunes retraités, qui cherchent encore une façon de rester actifs dans la recherche.

En l’honneur de la ville de Montréal À l’occasion du 375e anniversaire de la ville de Montréal, les membres de la Société des Dix ont choisi d’orienter, pour la plupart, leurs prochains articles sur des phénomènes associés avec la

métropole. Cette orientation est bien significative, considérant que les premières commémorations de la ville ont eu lieu il y a 100 ans avec, en tête de l’organisation, certains fondateurs de la Société. Monsieur Langlois portera un regard sur le statut des femmes en 1917. Monsieur Lacroix revisitera quant à lui des commémorations s’étant déroulées il y a un siècle. À la fin de cette rencontre, chose sûre était de constater les riches discussions entretenues entre les membres ainsi que les quelques curieux présents. La convivialité de l’événement, ainsi que l’écoute respectueuse, a donné lieu à de belles réflexions. (A.L.)

CENTRE D’ART DES RÉCOLLETS – ST. JAMES

Missives d’automne Fraîchement inaugurée et avec toute l’intimité qui lui est conférée, la chapelle du Centre d’art des Récollets – St. James a accueilli la comédienne et performeuse Diane-Andrée Bouchard. Ce samedi 5 novembre, elle a présenté une lecture théâtralisée de lettres en tous genres, recueillies depuis 1979. Devant un public qui semblait conquis d’avance, l’artiste s’est amusée en interagissant avec les membres de l’assistance, tout au long de sa prestation Jardin de lettres oubliées. Peut-être prise de court par le fort achalandage, l’organisation a peiné à recevoir adéquatement les convives, et a dû commencer le spectacle avec une bonne trentaine de minutes de retard. Une fois cet accroc passé, le public était invité à se rendre dans la chapelle de l’église anglicane. Tirant avantage du lieu, Diane-André Bouchard a fait son entrée par la grande porte, a marché solennellement dans l’allée et dirigé les spectateurs à l’extérieur de la salle. Après une courte intervention de pelletage et de remise de fausses chandelles, le public s’est redirigé dans le lieu jadis de culte. Une première lecture de lettre, choisie au hasard par un spectateur, s’est déjà faite en longueur. Le rythme s’est installé véritablement lors de la lecture d’une troisième lettre. Certains éléments scénographiques aidaient à rendre la monotonie plus agréable. La musique improvisée en direct apportait une vibration enveloppante, et permettait de faire valser l’attention du spectateur. La théâtralité performative choisie par Diane-Andrée Bouchard la rendait vulnérable, alors qu’elle ne revêtait aucun personnage. Elle s’est livrée sans filtre dans un décor existant, agrémenté de détails calculés. Des fils avaient été tissés entre

l’espace de l’autel et celui des fidèles, formant ainsi un pont évident entre l’actrice et le spectateur. Des boules de papier épars occupaient le plancher, et les lettres à lire étaient suspendues dans les cordages. Des tonalités humoristiques pointaient alors que le contenu de certaines lettres se révélait par une écriture naïve. La force de Diane-Andrée Bouchard réside dans la capacité d’adaptation. Elle a pris à partie des spectateurs tout au long de la soirée en les incluant dans ses ébauches de mises en scène. Le rapport intrusif qu’elle a entretenu avec l’audience témoigne de cet intérêt de poser un regard insistant sur la relation entre la scène et le public. Les lettres contenaient des secrets, des réflexions et des témoignages. Certaines amenaient le rire, d’autres émouvaient. C’est le cas de «La lettre à mon agresseur». Toutes lumières éteintes, des cierges le long de l’allée, la voix de l’artiste planait dans la salle. Cette ambiance amenait à une introspection et à une écoute profonde de chacun des mots. La voix et le rythme étant bien installés, ce moment résonnait aussi avec la prise de conscience sociale qui se cristallise ces dernières semaines. Bien que l’ensemble de la soirée se soit étiré en longueur, le concept est surprenant et efficace. Ces lettres anonymes dévoilées dans un endroit empreint de ritualité s’entendaient avec force. Le nombre de lettres serait à revoir, afin de ne pas saturer le spectateur. La présence assumée et puissante de la comédienne a agréablement bien supporté la soirée alourdie. Diplômée de l’École de théâtre de St-Hyacinthe en 1989, Diane-Andrée Bouchard est actuellement enseignante au Cégep de Trois-Rivières dans le programme Arts, lettres et communication, profil Théâtre et créations médias. (M.-C.P.)


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CURÉS B AU ZÉNOB

Sauter dans le vide

CHRONIQUE D’UNE CITOYENNE DU MONDE

Lamé Sept-Îles

PHOTO: A. LEMIEUX

ALHASSANIA KHOUIYI Chroniqueuse

Des journées de grande production intellectuelle, un défi des plus extraordinaires et un partage d’idées des plus enrichissants. Telle fut ma semaine à Sept-Îles, terre aux mille couleurs.

Le chanteur et auteur du groupe, David Bédard.

ALICIA LEMIEUX Journaliste

Le groupe Curés B, originaire de Trois-Rivières, offrait sa toute première performance live le 11 novembre dernier au Café-Bar Zénob. Plus d’un an après la sortie de leur album, les quatre gars sont finalement sortis du garage pour venir exposer leur musique au grand jour. Le plaisir et la passion avant tout Curés B est né il y a environ 2 ans, alors que les amis de longue date, Jonathan Béchard et David Bédard, se sont rassemblés pour officiellement démarrer leur projet. Pourquoi Curés B? Aussi simple qu’un bon vieux surnom que s’étaient donné les deux fondateurs du groupe. C’est ainsi qu’en 2014 se sont joints à la formation Thomas Lefebvre à la basse, et Éric Charland à la batterie. Ce qui devait d’abord être uniquement un projet studio a fini par faire ressortir chez le groupe l’envie inévitable de partager leur matériel lors de ce tout premier spectacle, le 11 novembre. Lorsque nous avons demandé à David Bédard, l’auteur du groupe, si Curés B serait favorable à revenir jouer, il a répondu : «On va se rassembler tout de suite après le show et on va discuter de ça. Présentement, rien d’autre n’est prévu, mais si l’envie est partagée de rejouer, ça se pourrait bien.» Le plaisir de faire de la musique semble donc être le maître mot du groupe. Cette chimie que partagent les membres était d’ailleurs agréable à observer sur scène.

S’imprégner du décor Il faut dire que pour rocker, Curés B, ça rock! Oscillant entre le rock progressif et le blues rock, les caisses de sons du Zénob n’ont pas été épargnées. Au vocabulaire parfois cru, Curés B ne se prive pas de crier ses émotions de ses tripes. «Lory, Lory, Lory, Lory, t’es une ostie», chantait le chanteur David Bédard. Leurs chansons originales se sont entremêlées pendant

la soirée avec certaines reprises d’entre autres Marc Déry, Galaxie, Vulgaire Machin et Karkwa. David ne cache pas que ces artistes sont de grandes sources d’inspiration. «Quand j’écris, je m’inspire très souvent de la naïveté de la vie et des gens qui nous entourent. Le quotidien offre beaucoup d’idées de chansons. C’est ce que j’aime faire ressortir dans nos textes.» Curés B possède déjà neuf titres à son actif sur leur premier album du même nom.

«Quand j’écris, je m’inspire très souvent de la naïveté de la vie et des gens qui nous entourent. Le quotidien offre beaucoup d’idées de chansons. C’est ce que j’aime faire ressortir dans nos textes.» — David Bédard Bien mesuré Même si le groupe en était à sa première performance devant public, l’ensemble du spectacle était très bien orchestré. Les arrangements musicaux étaient à point, et le groupe savait très bien où il se dirigeait. La qualité de la performance en a surpris plus d’un, si l’on prend en compte le fait qu’il s’agit d’un jeune groupe de la région et qu’il en est relativement à ses débuts. Le répertoire uniquement francophone était un choix bien assumé, considérant la justesse de l’exécution des titres. La voix à la Axl Rose du chanteur était toujours juste et précise, atteignant certains décibels encore inconnus. La reprise de Piste 1 du groupe Galaxie était bien exécutée, révélant une grande maitrise tant au niveau musical que vocal. Quant à leurs compositions, les sonorités des textes se rapprochaient davantage de Bob Bissonnette, mais un peu plus rock. Malheureusement, la voix était parfois peu audible, en comparaison avec le vacarme des instruments. La grande finale du spectacle, avec une chanson de Mononc’ Serge, était tout à fait de mise pour clore la soirée. Les quatre gars semblaient très satisfaits de leur expérience, et il ne serait pas surprenant de les revoir dans quelque temps.

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Quand je me préparais à la participation à la 5e édition du Savoir Affaire Tremplin vers le Nord, je m’attendais à un brassage de neurones, certes, mais j’étais très loin d’imaginer que j’allais découvrir une terre merveilleuse et un peuple fascinant: les Innus. Ces gens se distinguent des autres nations autochtones par leurs mœurs et leur mode de vie semi-nomade. Si, actuellement, la plupart d’entre eux parlent le français, leur langue le traverse et se faufile au cœur de la ville. Plusieurs boutiques, restaurants, auberges portent des noms issus de la langue innue, un clin d’œil au riche héritage de cette grande nation. Le visiteur est automatiquement imprégné de cette culture merveilleuse et surtout ancestrale. Il existe malheureusement très peu de livres pour raconter l’histoire innue, ou même les contes et légendes qui s’y attachent, surement parce que la culture innue se transmettait de voix en voix. Vous pouvez imaginer les familles de tout un village autour d’un feu le soir, où les jeunes se laissent abreuver des histoires racontées par les ainés. Ces histoires dépassent le divertissement, puisqu’elles véhiculent toutes les valeurs ancestrales aux jeunes générations. Des valeurs dont nous aurions grand besoin, en ces temps où la nature n’a jamais été aussi perturbée. Les Innus croyaient que les humains n’étaient pas maitres du monde, mais plutôt un maillon dans la chaine qui lie tous les êtres vivants à la nature. Quoi de plus humble? De là, il n’est point étonnant de voir que leurs contes et légendes tournent autour des échanges entre les humains et animaux, puisque ces derniers partageaient la même âme, selon les croyances innues. Que de fois un humain s’est incarné en loup pour veiller sur des chasseurs en beau milieu de l’hiver rude! Que de fois des oiseaux guidaient des âmes perdues jusqu’au havre de paix! La plus célèbre des légendes est sans aucun doute celle des oiseaux d’été, une épopée qui explique aux Innus comment vivre en harmonie avec la nature.

À la découverte de l’artisanat innu Cuire, toile de coton, perle, os… tous les matériaux sont bon pour faire de l’artisanat innu. C’est dire qu’il s’agit d’une culture à zéro déchet. Les Innus sont des artisans dans l’âme, passés maitres dans l’art du traitement des peaux comme celle du caribou. Les peaux deviennent de vraies toiles,

prêtes à accueillir de sublimes peintures qui racontent l’histoire et qui mettent l’accent sur le respect de l’environnement. Ces toiles deviennent alors soit des vêtements, soit des peaux de frappe pour les tambours. Respectant les techniques ancestrales, les produits innus se font tous à la main, même de nos jours. J’ai été particulièrement frappée par la volonté des gens de la Côte-Nord de préserver la richesse et la beauté de l’art innu, mais surtout de le transmettre à tous les Québécois. Une de ces initiatives, et sans doute la plus audacieuse, est le projet Les bottes de l’espoir. Il s’agit d’un projet de confection artisanale de mocassins et de bottes à la main par des femmes innues. Joignant l’utile à l’agréable, les bottes de l’espoir offrent une occasion unique de voir des chaussures brodées et parsemées de perles, en permettant aux femmes innues de se prendre en charge et de casser bien des barrières sociales. Madame Josée Leblanc, propriétaire du complexe Agara et membre du jury du Savoir Affaire Tremplin vers le Nord, s’est donnée pour mission la transmission et le développement de l’histoire et des arts des Premières Nations. Le projet, qui est passé devant les Dragons, a permis à madame Leblanc de recevoir l’aide de deux d’entre eux. Cette initiative permet non seulement au patrimoine de perdurer, mais aussi aux femmes innues de recevoir un salaire décent pour le merveilleux travail qu’elles accomplissent.

Ce n’est pas avec un méritas que je quitte Sept-Îles, mais avec un cœur imprégné de la somptuosité et la magnificence de cette belle nation: les Innus. Lamé. Lors de mon séjour à Sept-Îles, j’ai eu l’immense chance de voir l’exposition «REGALIA, fierté autochtone», une collaboration entre le photographe Roland Lorente et Aline Saffore. Une exposition où textes et images se confondent, pour révéler l’extraordinaire du monde. «REGALIA…» n’est pas juste une exposition de photos, c’est l’histoire de 30 danseurs provenant de 14 nations autochtones. Le projet est également un parcours de 10 000 km, 20 pow-wow, et surtout une ode à l’identité et à la culture sacrée des Premières Nations. Rien n’est laissé au hasard: chaque habit, chaque accessoire, chaque plume raconte une histoire. Situé à mi-chemin entre le sacré et l’expression artistique, le pow-wow est un rituel où la danse sert de moyen d’expression pour honorer la nature, vanter les esprits protecteurs, ou encore soulager la maladie. Dans une démarche inclusive, le musée amérindien de Mashteuiatsh du SaguenayLac-Saint-Jean a transporté l’exposition au Cégep de Sept-Îles. Étudiants et visiteurs des lieux peuvent éblouir leurs yeux avec cette force expressive, qui nous arrache à notre quotidien. Une force qui se dresse en reine attestant toute la splendeur et la grandeur des Premières Nations.


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VERNISSAGE À LA GALERIE R3

Une sommité de la peinture à l’UQTR MARIECHRISTINE PERRAS Journaliste

La Galerie R 3 de l’UQTR accueille un artiste de grande envergure pour le mois de novembre. Marcel Jean, artiste établi depuis les années 60, est venu exposer son travail de peinture et de sculpture. Ses œuvres de moyen et grand format s’inscrivent dans la poursuite de ses recherches. L’artiste et pionnier dans le domaine de l’enseignement des arts était présent lors du vernissage du 2 novembre dernier, pour présenter La Monterchi et autres choses. Marcel Jean a gradué de l’École des BeauxArts de Québec en 1960 et a depuis poursuivi

une carrière artistique prolifique, en parallèle avec sa carrière d’enseignant. Il participe à des comités de restructuration de programmes dans le domaine de l’architecture. Il est aussi dans la mêlée de ceux qui ont mis sur pied un programme de l’enseignement de l’art contemporain en milieu universitaire. Pionnier dans cette sphère, il fera partie du corps professoral dès 1970, année de l’ouverture de l’École des arts visuels de l’Université Laval. En plus de défricher les sentiers de l’enseignement des arts au Québec, il s’adonne au travail intense en atelier. Il affectionne particulièrement la peinture, la sculpture et le dessin. Sa production de masse est consignée dans une exposition au Musée du Québec en 1967. Depuis, il ne cesse de produire dans son atelier-maison et d’exposer un peu partout au Québec. Sa sculpture Passage est exposée en permanence à la Cité de l’énergie à Shawinigan. Pour l’actuelle exposition, Marcel Jean a

PHOTO: M.-C. PERRAS

Les œuvres abstraites de grands formats occupent la Galerie R 3 jusqu’au 25 novembre prochain.

PHOTO: M.-C. PERRAS

Lorraine Beaulieu a présenté l’artiste Marcel Jean. sélectionné une quinzaine d’œuvres imposantes par leur grandeur. La composition des tableaux est la force de l’artiste, qui ne cesse ses recherches. Comme il peint directement sur la toile, celle-ci étant dépourvue d’apprêt, une impression de textile émane de ses œuvres. Variant l’opacité des pigments, les tableaux produisent une vibration qui appelle à la sérénité. Bien que la composition et le choix des couleurs se laissent observer paisiblement, le sens réel des œuvres s’apprécie davantage par un public averti. L’abstraction demande souvent un moment d’adaptation, mais les œuvres de Marcel Jean traduisent son expérience et sa connaissance de l’art contemporain à saveur moderniste. Dans sa poésie de lignes et de couleurs, le peintre exprime sa vision et sa conception de l’art contemporain. Certains tableaux présentés à la Galerie R 3 sont en réalité un agencement de plusieurs toiles. Chacune des sections semble avoir été exécutée séparément, mais l’artiste travaille sur des canevas déjà assemblés. Le peintre travaille avec un escabeau pour ses œuvres en

très grand format. Le mur du fond de la galerie est d’ailleurs occupé par une œuvre immense, composée de six tableaux. L’artiste de haut calibre a un intérêt marqué pour la recherche théorique en arts. Il a d’ailleurs présenté une conférence à l’UQTR le mercredi 9 novembre dernier. La nécessité de promouvoir une recherche sérieuse et soutenue en arts visuels a conduit l’artiste à participer à la mise sur pied du programme d’études supérieures en arts de l’Université Laval.

Dans sa poésie de lignes et de couleurs, le peintre exprime sa vision et sa conception de l’art contemporain. La présente exposition contient aussi une sculpture en son centre, mais c’est la peinture qui ressort du lot. Malgré un certain hermétisme, les œuvres se savourent tout de même agréablement et font voyager dans le temps.


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SPORTS «L’EXERCICE UN MÉDICAMENT TROIS-RIVIÈRES»

Première édition de la Semaine de la santé par l’activité physique ÉTIENNE CAMPEAU Journaliste

campus de l’UQTR et dans le pavillon d’enseignement de la faculté de médecine de l’Université de Montréal. Marilyne Roy, du département des sciences de l’activité physique, était l’organisatrice de l’événement.

Cinq conférences offertes La Semaine de la santé par l’activité physique avait lieu du 7 au 11 novembre dans la ville de Trois-Rivières. «L’exercice un médicament Trois-Rivières» invitait la population à plusieurs conférences avec des professionnels du milieu. Première édition de l’événement La première édition de la Semaine de la santé par l’activité physique avait lieu au début du mois de novembre 2016. Organisée par le département des sciences de l’activité physique, cette activité avait pour but de faire valoir les bienfaits de l’activité physique sur la santé humaine. L’événement s’adressait aux étudiants, aux professionnels de la santé, ainsi qu’à tous ceux et celles souhaitant en apprendre plus sur des sujets d’actualité, comme les différents aspects de la santé et les répercussions de l’activité physique sur celle-ci. Ils étaient invités à assister à cinq conférences. Celles-ci, offertes gratuitement, avaient lieu pendant l’heure du dîner, sur le

Cinq professionnels de divers domaine du milieu de la santé ont offert des conférences tout au long de la semaine. Parmi ces professionnels, on pouvait y retrouver des kinésiologues, des podiatres et des infirmières. La première conférence, «Prendre 15 lbs à l’université? Le rôle de l’activité physique, des habitudes de vie et de l’environnement», offerte par le kinésiologue Alexandre Busque, traitait des étudiants universitaires et de la prise de poids durant leur parcours scolaire. Avec 60% des étudiants qui prennent du poids lors de la première année d’études supérieures et 22,9% des étudiants d’une université québécoise en surpoids, cette conférence visait à présenter des manières pour faciliter l’adoption de comportements de santé. La docteure Magali Brousseau-Farley, professeure au département des sciences de l’activité physique de l’UQTR, omnipraticienne et podiatre, offrait la conférence du mardi. Celle-ci portait sur les impacts bénéfiques de l’activité physique sur

PATRIOTES NATATION ET VOLLEYBALL FÉMININ

Débuts de saison prometteurs La saison de l’équipe de volleyball féminin et celle de natation ne font que débuter, mais il semble de bon augure pour le reste de l’année. Bien que les entraînements de natation aient été retardés à cause des rénovations apportées à la piscine du CAPS, la formation en natation des Patriotes commence l’année du bon pied. Pour l’instant, l’équipe n’a participé qu’à deux compétitions, mais l’entraineur Charles Labrie se déclare content de l’avancement de l’équipe. Les standards ont cependant été reportés à après Noël, à cause des rénovations. L’équipe est majoritairement composée de filles, incluant la médaillée d’or du championnat provincial de 2013, Gabrielle Cyr, mais comporte aussi quelques garçons. L’équipe est plus volumineuse cette année avec 14 athlètes, comparativement à l’année dernière, durant laquelle 9 nageurs et nageuses seulement faisaient partie de l’équipe. En ce qui concerne le volleyball féminin, l’année commence en force. Dès le début, le recrutement a été très efficace. Des joueuses avec de grands potentiels se sont présentées aux séances de recrutement. L’entraineuse-chef

Marie-Ève Girouard a donc décidé d’avoir une équipe de 14 filles, contrairement aux années précédentes durant lesquelles l’équipe était composée de 12 filles. Depuis le début de la saison, l’équipe de volleyball féminine de l’UQTR a disputé trois matchs. Ceux-ci étaient contre l’École de technologie supérieure, l’Université du Québec à Chicoutimi et l’Université du Québec à Rimouski. Les Patriotes ont alors remporté les trois parties haut la main. Les espoirs sont donc élevés pour le championnat provincial, qui aura lieu en mars 2017 à Chicoutimi. L’année dernière, Chicoutimi avait battu l’UQTR lors du championnat, qui se tenait à Trois-Rivières. Les Patriotes souhaitent donc aller gagner le championnat sur les terrains de l’UQAC. (É.C.)

PHOTO: PATRIOTES

la gestion du diabète de type 2 et de ses comorbidités fréquentes, notamment chez les personnes présentant des ulcérations plantaires. Le professeur clinicien en kinésiologie Charles Tétreau a donné le mercredi une conférence s’intitulant «L’activité physique: facteur de risque ou de protection de blessures musculo-squelettiques?» au pavillon de la santé de l’UQTR.

La population trifluvienne était invitée à en apprendre plus sur des sujets d’actualité, comme les différents aspects de la santé et les répercussions de l’activité physique sur celle-ci. Le jeudi 10 novembre 2016 était donnée une conférence sur les bénéfices de l’activité physique et sur les saines habitudes de vie pour un patient de l’hémodialyse (méthode d’épuration du sang).

Elle était présentée par François Trudeau, docteur en kinésiologie, professeur-chercheur en physiologie de l’exercice. La semaine s’est terminée en force avec une dernière conférence portant sur l’intervention par l’activité physique chez les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires. Lors de celle-ci, la professeure titulaire Julie Houle, du Département des sciences infirmières, explorait si le podomètre était un allié dans ce combat. C’est un sujet qu’elle connait bien, puisqu’avant d’obtenir son poste à l’UQTR, Julie Houle avait œuvré 11 ans dans les milieux cliniques spécialisés tels que les soins intensifs, l’unité coronarienne, et les cliniques ambulatoires de cardiologie et en réadaptation cardiaque. La première édition de la Semaine de l’activité de la santé par l’activité physique s’est donc terminée le 11 novembre dernier, avec plusieurs participants heureux de leurs nouvelles connaissances acquises.


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SPORTS

PATRIOTES HOCKEY

Une victoire et une défaite pour nos Pats PHOTO: PATRIOTES

CAROLINE FILION Journaliste

Au cours des deux dernières semaines, les Patriotes de l’UQTR ont disputé plusieurs parties de Hockey. Les 11 et 12 novembre derniers, c’est en Ontario qu’ils ont affronté les Lions de l’Université York à Toronto, et les Badgers de l’Université Brock à Saint Catharines. Alors que la première s’est soldée d’une défaite de 3-2 pour York, ils l’ont remporté 6-2 contre les Badgers de Brock. Patriotes vs Lions

Tommy Giroux lors de la partie du 11 novembre opposant les Patriotes aux Lions de l’Université de York.

La rencontre du vendredi entre les Lions et les Patriotes a commencé par une première période sans aucun point. Il y a tout de même eu 14 tirs au but pour l’équipe de l’UQTR, contre neuf tirs de l’équipe adverse. C’est à quatre minutes de la fin de la deuxième période que les Lions ont marqué

le premier point. La partie s’est poursuivie sans aucun but jusqu’en moitié de troisième période. Les Patriotes se sont enfin inscrits au tableau avec un but de Guillaume Asselin, ainsi qu’un second de Carl-Antoine Delisle. Les Lions ont aussi marqué un deuxième but en fin de troisième période, ce qui a donc amené une prolongation à la partie. Il aura fallu deux prolongations pour que la partie se termine sur un but marqué par Greg Milner des Lions de York.

Patriotes vs Badgers La partie opposant les Badgers de l’Université Brock et les Patriotes de l’UQTR a commencé à partir de 15h15. Dès les cinq premières minutes de jeu, Pierre-Olivier Morin a marqué un but, assisté de Jérémy Ouellet-Beaudry et Raphaël Boudreau. Après un but des Badgers, les Pats ont repris leur avance, avec un but compté par Mathieu Lemay. Le gardien de but Sébastien Auger, de l’équipe ontarienne, a reçu 11 tirs lors de la première période, alors que les Patriotes en ont fait seulement six de leur côté. En moitié de deuxième période, Pierre-Olivier

Morin (nommé Patriote masculin pour la semaine du 12 novembre) a marqué son second but de la partie, grimpant le score à 3-1 pour les Patriotes. Avec six minutes à faire en deuxième période, Morin a réalisé son troisième but de la rencontre, réussissant un tour du chapeau. Carl-Antoine Delisle a ensuite réussi le cinquième point de la partie en fin de cette seconde période. La suivante a commencé avec un but des Badgers. Toutefois, Asselin a marqué le sixième point des Patriotes en milieu de période. C’est avec un résultat final de 6-2 que la partie s’est terminée. La série de six victoires des Badgers de l’Université de Brock s’est donc conclue le samedi 12 novembre. C’est donc avec une victoire en poche que les Patriotes sont revenus en Mauricie, après deux parties disputées en Ontario. Avec ses trois buts et 19 points au total, Pierre-Olivier Morin est maintenant en troisième place dans le classement général des joueurs de la ligue de Sports Universitaire de l’Ontario (OUA). Les Patriotes de l’UQTR sont donc maintenant en quatrième position du classement général de l’est (en date du 22 novembre) avec leurs douze parties jouées.

PATRIOTES HOCKEY

Asselin et Giroux atteignent des sommets Les deux dernières parties que l’équipe de hockey de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a disputées ont été très mouvementées. Avec un total de dix buts en deux parties, les Patriotes ont ajouté deux victoires au tableau du classement général, ce qui les place en quatrième position dans la division de l’Est des sports universitaires de l’Ontario. C’est au Colisée de Trois-Rivières que les Patriotes recevaient les Gaels de l’Université Queen’s de Kingston vendredi le 18 novembre. Il aura fallu 13 minutes de jeu pour qu’un but soit marqué. C’est Pierre-Olivier Morin, aidé de Charles-David Beaudoin et Marc-Olivier Mimar, qui a réussi à inscrire les Patriotes au pointage. Peu de temps après, Morin a réitéré cette fois-ci, aidé de Guillaume Asselin et de Tommy Giroux à quatre minutes de la fin de la première période. Giroux a ensuite réussi un excellent point, aidé de Morin, pour terminer la première période avec une avance de 3-0 en faveur de son équipe. Grâce à ce but, il a accumulé un total de 100 points en carrière depuis qu’il joue avec l’équipe de l’UQTR. En début de deuxième période, l’équipe adverse a resserré la marque en comptant deux buts durant les dix premières minutes. Durant ce temps, les Patriotes se sont vu attribuer quelques pénalités qui ne les ont certainement pas avantagés. En fin de deuxième période, l’Université Queen’s avait 23 tirs au but contre 20 pour les Patriotes. Lors du début de troisième période, l’équipe de Kingston a reçu une pénalité. Charles-David Beaudoin en a profité pour reprendre l’avance de l’équipe trifluvienne en marquant le quatrième but de la rencontre, aidé par Martin Lefebvre et

de Guillaume Asselin. Finalement, ce dernier a conclu la partie avec un cinquième but devant filet ouvert avec une minute à jouer Il a été assisté de Martin Lemay et de Carl-Antoine Delisle. Avec un pointage final de 5-2, les Patriotes de l’UQTR en étaient à leur deuxième victoire consécutive. Les Ridgebacks de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario (UOIT) ont visité les Patriotes le lendemain. La première période s’est déroulée plus doucement que celle de la partie du vendredi, alors que Pierre-Maxime Poudrier a marqué le seul point de la période, assisté de Beaudoin et de Lefebvre. Les visiteurs ont créé l’égalité en début de deuxième période et ont maintenu la marque jusqu’à la fin de celle-ci. La troisième période a débuté en feu! Alors que l’équipe de l’UOIT a reçu une pénalité, Giroux en a profité pour inscrire un but, assisté de Mimar, après seulement 17 secondes de jeu en avantage numérique. C’était alors 2-1 en faveur des Patriotes. Asselin a ensuite compté son premier but de la rencontre, aidé de Delisle, pour créer une avance de 3-1. Les Ridgebacks ont ensuite tenté le tout pour le tout. Sans succès, car Asselin et Olivier Caouette ont marqué chacun un but dans un filet désert. Somme toute, les Patriotes ont offert de beaux jeux durant les deux dernières parties disputées à Trois-Rivières. Avec ses trois buts en deux rencontres, Guillaume Asselin est désormais au deuxième rang des meilleurs marqueurs de la ligue avec 11 buts en 14 parties. Les prochains matchs sont le vendredi 25 novembre au Colisée de l’UQTR contre les Paladins du Royal Military College (RMC) et le samedi 26 novembre au Carleton Ice House à Ottawa contre les Ravens de l’Université de Carleton. (C.F.)


www.zonecampus.ca

SPORTS EXPOSITION À LA BIBLIOTHÈQUE ROY-DENOMMÉ

PROFIL DE JOUEUR: LAURIE SIMARD

Un retour apprécié Laurie Simard entame sa deuxième année au sein de l’équipe de volleyball de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Elle reprend sa place au sein de la formation après une pause d’un an. Laurie Simard est une jeune étudiante en troisième année du baccalauréat en sciences comptables. Cette année, elle se joint à nouveau à la formation de volleyball féminin de l’UQTR. L’athlète avait fait partie de l’équipe en 2014 lorsqu’elle avait commencé son baccalauréat, mais avait dû prendre une pause de ce sport en 2015, afin de pouvoir compléter son stage. Elle a maintenant un emploi au sein de l’entreprise pour laquelle elle a fait ledit stage. La future comptable pratique maintenant ce sport depuis sept ans. Elle a commencé à jouer lors de sa dernière année au secondaire à Berthierville, puis n’a jamais arrêté depuis, à l’exception de l’année dernière. Après ses études secondaires, Laurie a déménagé à Trois-Rivières, afin de pouvoir jouer au niveau compétitif. Avant de se joindre aux Patriotes de l’UQTR, Laurie Simard faisait partie de l’équipe de volleyball des Diablos du Cégep de Trois-Rivières, où elle étudiait en sciences humaines, profil administration. Malheureusement, ce niveau de compétition était trop élevé pour la formation, et cela a résulté en une victoire en 16 matchs et une fiche de 11 manches gagnées en 57 tentatives lors de la saison 2012-2013. L’équipe ne fait maintenant plus partie de la division 1. Heureusement, ces résultats n’ont pas convaincu Laurie Simard d’arrêter de pratiquer ce sport, puisqu’elle a ensuite joint les Patriotes. Décrivant son choix pour les Patriotes comme un choix logique, Laurie Simard prend bien sa place au sein de l’équipe. Jusqu’à maintenant dans la saison, Laurie et ses collègues ont disputé trois parties. Ces dernières étaient contre l’Université du Québec à Rimouski, contre l’École de technologie supérieure,

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Le saviez-vous?: l’histoire des Patriotes de l’UQTR

PHOTO: PATRIOTES

La suite de l’exposition initialement installée à Drummondville est présentement à l’affiche dans la bibliothèque Roy-Denommé du Pavillon Albert-Tessier, à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Une partie est dédiée à l’histoire de l’équipe sportive des Patriotes. Intitulée Le saviez-vous?, elle présente également plusieurs objets importants de l’histoire de l’université. Laurie Simard. et contre les championnes provinciales de l’année dernière, l’équipe de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Les Patriotes ont remporté ces trois rencontres. La formation a d’ailleurs gagné ces parties en trois manches chacune, sur une possibilité de cinq. L’encadrement des athlètes est un point que Laurie semble apprécier. «Les entraîneurs ont plus d’expérience que ceux au cégep, et ça parait dans nos résultats», a-t-elle affirmé. De plus, de nombreux efforts sont mis cette année, afin de créer des liens entre les différentes équipes des Patriotes, à l’aide d’activités de regroupement. Après la victoire contre l’équipe championne nationale de l’année dernière, les espoirs sont élevés pour les 14 joueuses, l’entraîneuse-chef Marie-Ève Girouard et l’entraîneur-adjoint Étienne Lefebvre. «On a vraiment des chances de gagner le championnat provincial cette année si nous continuons comme ça. L’année dernière, les Patriotes sont arrivés deuxièmes, et on vient de battre l’équipe qui est arrivée première. Ça regarde bien pour nous, mais il faut quand même continuer à s’améliorer», affirme Laurie. Ce sera sa deuxième participation au championnat provincial. (É.C.)

Lorsque les étudiants visitent la bibliothèque, c’est plus souvent dans le but de faire des travaux ou des recherches que pour visiter une exposition relatant quelques faits et objets de l’histoire de l’université. Il serait par contre bien de s’y attarder quelque temps, quand on sait ce qu’on pourrait y découvrir. Un souci a été apporté pour permettre une consultation facile des informations. Les présentoirs sont également installés dans un endroit propice à la visite des différents éléments historiques. La partie dédiée à l’équipe des Patriotes est la plus importante. Un présentoir est installé au deuxième étage de la bibliothèque et plonge les gens dans le temps. On trouve beaucoup d’objets intéressants: des photos d’anciennes équipes sportives, des médailles impliquant le logo des Patriotes, des plaques commémoratives… Il est également possible de lire quelques faits divers sur l’histoire de l’équipe à travers les années de l’UQTR. On peut également en apprendre plus au sujet des ruches d’abeilles qui se retrouvent sur le toit vert du pavillon de la santé. En effet, Raphaël Fort, apiculteur chez Miel des 3 Rivières, a installé deux ruches à l’UQTR en 2015. On peut observer quelques objets entourant le monde de l’apiculture dans l’exposition. Une partie est aussi dédiée à une personne qui a été très importante dans l’environnement de l’UQTR. Monsieur Alexis Klimov a une peinture en

son honneur, réalisée par Régent Ladouceur, ainsi que des éléments parlant de lui à travers les années. Récipiendaire de la Médaille du mérite universitaire de l’UQTR en 1992, le philosophe, poète et écrivain est décédé en 2006 à Trois-Rivières, à l’âge de 69 ans. Réalisées avec la collaboration de l’Autorité héraldique du Canada, les armoiries de l’UQTR font aussi partie de l’exposition. C’est Manon Labelle, héraut Miramichi, qui a créé le concept des armoiries en août 2010. Elles ont été dévoilées en octobre de la même année. La bibliothèque Desjardins quant à elle est l’hôte de l’exposition Les années Gadgets, développée par les bibliothèques de la ville de Trois-Rivières, en collaboration avec le Musée québécois de culture populaire. Elle propose de redécouvrir des jeux des années 70-80-90 qui sont des gadgets spéciaux tels que le Tamagotchi ou le Cube Rubik. Cette exposition a été présente dans la bibliothèque Roy-Denommé durant la saison estivale. Il est possible de les visiter jusqu’à la fin décembre dans la bibliothèque Roy-Dénommé (Le Saviez-vous?) et Desjardins, du campus de Drummondville (Les années Gadgets). (C.F.) PHOTO: C. FILION

L’exposition Le Saviez-vous?, présentée à la bibliothèque RoyDenommé jusqu’à la fin décembre.



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