Zone campus 11 octobre 2016 (impression)

Page 1

11 au 24 octobre 2016 Volume 12, numéro 2 16 pages Bimensuel gratuit

CHAMPIONNAT UNIVERSITAIRE QUÉBÉCOIS DE GOLF

LES PATRIOTES S’ILLUSTRENT

ARTICLE COMPLET EN PAGE 13

ACTUALITÉS

LA MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR À L’UQTR PAGE 3

ARTS ET SPECTACLES

AVEC PAS D’CASQUE AU OFF-FESTIVAL DE POÉSIE PAGE 11

SPORTS

EXCELLENT DÉBUT DE SAISON POUR LES PATRIOTES HOCKEY PAGE 15


2

Volume 12, numéro 2 | 11 au 24 octobre 2016

ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS

Bimensuel distribué à 3 000 exemplaires sur le campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières.

Une assemblée générale annuelle parsemée de débats PHOTO: M. LABROUSSE

Pavillon Nérée-Beauchemin 3351, boulevard des Forges, Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7 Téléphone: (819) 376-5184 poste 3 Publicité: (819) 376-5184 poste 1 Télécopieur: (819) 376-5239 Jean-Philippe Charbonneau | Directeur général dgcfou@uqtr.ca David Ferron | Rédacteur en chef redaction.zc@uqtr.ca Tanya Beaudin | Partenariats dpcfou@uqtr.ca Mathieu Plante | Infographe et webmestre montagezc@gmail.com Photo de la une | Patriotes Caroline Bodin | Actualités caroline.bodin@uqtr.ca Étienne Campeau | Actualités etienne.campeau@uqtr.ca Caroline Filion | Actualités caroline.filion@uqtr.ca Marie Labrousse | Actualités et correctrice marie.labrousse@uqtr.ca Judith Éthier | Arts et spectacles judith.ethier@uqtr.ca Alicia Lemieux | Arts et spectacles alicia.lemieux@uqtr.ca Marie-Christine Perras | Arts et spectacles marie-christine.perras@uqtr.ca Vincent Boisvert | Sports vincent.boisvert@uqtr.ca Samuel «Pédro» Beauchemin | Éditorialiste samuel.beauchemin@uqtr.ca Kévin Gaudreault | Chroniqueur kevin.gaudreault@uqtr.ca Alhassania Khouiyi | Chroniqueur alhassania.khouiyi@uqtr.ca Gwendoline Le Bomin | Chroniqueuse gwendoline.le.bomin@uqtr.ca Anthony Morin | Chroniqueur anthony.morin@uqtr.ca Marie-Ange Perrault | Chroniqueuse marie-ange.perrault@uqtr.ca Jean-François Veilleux | Chroniqueur et correcteur jean-francois.veilleux@uqtr.ca Les textes publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

MARIE LABROUSSE Journaliste

L’Assemblée générale (A.G.) annuelle de l’AGE UQTR s’est déroulée le mercredi 28 septembre dernier. Une centaine de personnes environ se sont rassemblées au 1012 Nérée-Beauchemin pendant la levée de cours décidée pour cette occasion. États financiers et budget L’A.G. a débuté avec la présentation des états financiers 2015-2016 de l’AGE UQTR. Ensuite, Justin Barrette, vice-président aux Finances et développement, a exposé le budget prévu pour l’année 2016-2017. Dans les deux cas, la question du déficit budgétaire de la Chasse Galerie a été longuement discutée. L’AGE UQTR a pris le parti de considérer cette dernière comme un service étudiant, et donc de garder dans la mesure du possible des tarifs abordables. Néanmoins, plusieurs personnes se sont inquiétées des déficits qui s’accumulent année après année, car cela pourrait à terme avoir un impact sur le montant des cotisations étudiantes. Monsieur Barrette a toutefois tenu à préciser que le déficit de la Chasse Galerie se réduit peu à peu, et que le budget exposé pendant l’A.G. envisageait «la pire des situations». Une hausse des prix de la Chasse Galerie n’est donc pas à l’ordre du jour. Elle pourrait toutefois être soumise au vote lors d’une prochaine A.G. si la situation l’exige.

Point divers L’A.G. a ensuite accordé son soutien aux étudiants du doctorat de premier cycle en médecine podiatrique. Ces derniers disposaient d’un partenariat avec le New York College of Podiatric Medicine (NYPCM) pour effectuer leur stage de fin d’études. Le partenariat a pris fin l’année dernière, mais aucune alternative solide n’a été

ACTUALITÉS 2-5 RENDEZ-VOUS DES MICROBRASSERIES 4 PORTRAIT D’ÉTUDIANT 4 SHOW ME YOUR BURLESQUE 5 ÉDITORIAL 5 SOCIÉTÉ 6-7 ARTS ET SPECTACLES 8-12 LONG WEEK-END DU COURT 8 IMPROVISATION LUITR 8 OFF-FESTIVAL DE POÉSIE 11 CHRONIQUE CULTURELLE 11 ARTS VISUELS 12 SPORTS 13-15 ENTRETIEN AVEC GUILLAUME ASSELIN 13 BILAN DE DÉBUT DE SAISON 14 PATRIOTES DE LA SEMAINE 14 HOCKEY 15

DAVID FERRON

Rédacteur en chef

Le mois d’octobre en est un de transition. Une période se situant entre l’été et l’hiver, entre la renaissance des feuilles et de leur chute puis entre la nouveauté et la continuité. Ce dixième mois de l’année est aussi celui où s’alternent santé de fer et maladie. Et il faut que ça arrive durant une semaine remplie d’examens et de compte-rendu de lecture…

proposée aux étudiants. L’A.G. s’est prononcée pour le maintien de ce partenariat. L’Association des Étudiants en Ingénierie de Trois-Rivières (ITR) a également proposé qu’une cotisation supplémentaire soit versée à l’AGE UQTR par les étudiants en génie, afin d’assurer certains services spéciaux. Comme plusieurs personnes s’interrogeaient sur l’intérêt de cette mesure, la proposition a été soumise au vote avant d’être finalement acceptée à la majorité.

Points rajoutés Deux points ont été ajoutés à l’ordre du jour: les liens entretenus par l’AGE avec l’Association pour la Voix Étudiante au Québec (AVÉQ), et le nouveau statut juridique de la Chasse Galerie voté pendant le dernier conseil d’administration (C.A.). Certaines personnes ont regretté le fait que ces questions relativement importantes n’aient pas été prévues à l’ordre du jour. L’AGE a le droit de siéger à l’AVÉQ en tant qu’«observateur votant»: certains se sont étonnés de l’ambiguïté de ce statut. Selon le conseil exécutif de l’AGE UQTR, il s’agit d’un statu quo provisoire datant de la création de l’AVÉQ. Ce statut sera d’ailleurs remis en question lors du référendum pour l’affiliation officielle de l’AGE UQTR

à l’AVÉQ, qui devrait avoir lieu l’hiver prochain. La question avait déjà été soumise à l’hiver 2016, mais trop peu d’étudiants avaient voté pour qu’une décision puisse être prise. L’A.G. a donc proposé qu’une campagne neutre d’informations sur les associations nationales soit menée avant le nouveau référendum, pour que les étudiants puissent se sentir concernés par le sujet. Ensuite, plusieurs personnes ont demandé des précisions à propos du changement de statut juridique de la Chasse Galerie, qui a été voté lors du dernier C.A. (voir Zone Campus, Volume 12, numéro 1, p.3). L’A.G. a proposé que le conseil exécutif suspende ses démarches s’il advenait des changements majeurs et imprévus à cause de cette décision. La proposition a été rejetée à majorité.

Points mis en dépôt La fin de la levée de cours est arrivée avant que toutes les questions de l’ordre du jour ne soient traitées. Par conséquent, tous les derniers points ont été mis en dépôt. L’A.G. aurait notamment dû voter un avis de motion sur les cotisations étudiantes, et discuter à propos de plusieurs modifications aux statuts et règlements généraux. Ces points seront donc reportés à la prochaine A.G.

Le pas entre le pommier et la tarte

LE MOT DE LA RÉDACTION

SOMMAIRE

De nombreuses questions ont été discutées au cours de cette A.G. du 28 septembre.

Aussi contradictoire que ça puisse être, on

prépare à célébrer avec joie une fête évoquant la mort et le lugubre. Ce qui est toutefois bien concernant l’Halloween : c’est la seule fête où les articles sur la bouffe santé se font rares. Je n’ai jamais vu un article sur «Comment préparer de la tire Sainte-Catherine sans sucre ajouté» ni de «Comment avoir un panier de bonbons à 200 calories maximum». L’Halloween, c’est la seule fête où la conformité sociétale fait place au plaisir pur d’être qui on veut être le temps d’un party. Personne ne va vous regarder étrangement parce que vous êtes déguisé en lapin ou en Superman. Mais heureusement, le respect reste de mise! Le Zone Campus, pour son deuxième numéro, en est un bien ancré dans cette période particulière de l’année. L’effet de nouveauté fait place à l’acquisition d’une

certaine expérience; les articles démontrent que l’année scolaire est bien amorcée tout en indiquant qu’il y a encore de la place à des primeurs; la liberté de pensée cohabite de mieux en mieux avec la nécessité d’une certaine structure. Bref, le deuxième numéro est celui où il est encore possible d’explorer, tout en désirant se bonifier. Sur ce, voici un petit truc si jamais un rhume vous empêche de fêter l’Halloween et de bien vous concentrer pour vos examens pré-relâche: un bon verre d’eau chaude, du jus de citron et un sachet de thé goûtant la nouvelle saveur à la mode. Parce que oui, les bons vieux trucs ont le droit de cohabiter avec la nouveauté. Ainsi va le mois d’octobre: laissons l’été se terminer pour mieux ouvrir nos bras à l’hiver.


3

www.zonecampus.ca

ACTUALITÉS HÉLÈNE DAVID OFFRE UNE TRIBUNE LIBRE SUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Une ministre à Trois-Rivières

de demain, c’est un Québec d’inclusion». De plus, la ministre de l’Enseignement supérieur a discuté des élèves avec des besoins particuliers, un sujet qui la touche en tant qu’ex-professeure en psychologie. Le nombre de ces étudiants a considérablement augmenté depuis les dernières années. Selon elle, un bon encadrement et plus de personnel spécialisé formeraient une partie de la solution.

ÉTIENNE CAMPEAU Journaliste

La ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, était de passage à Trois-Rivières, afin d’annoncer des subventions de 230 millions de dollars pour les infrastructures des universités québécoises. Lors de son passage, elle a en profité pour venir dans les locaux de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) afin de tenir une tribune libre concernant plusieurs enjeux d’actualité. L’importance d’échanger Députée d’Outremont, Hélène David est ministre de l’Enseignement supérieur depuis le 22 février 2016. Auparavant, madame David a rempli les rôles de ministre de la Culture et des Communications; ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française; ministre de la Culture et des Communications. Sa sœur, Françoise David, est porte-parole du parti politique Québec solidaire. Hélène David a insisté à tenir une tribune libre lors de son passage à Trois-Rivières, afin d’échanger avec le public, ce qu’elle trouve crucial dans son rôle de politicienne. C’est donc le mardi 27 septembre 2016 à 9h30, dans le local

PHOTO: SAMUEL PLANTE

La ministre responsable de l’Enseignement supérieur Hélène David, accompagnée d’Alex Marchand, président de l’AGE, et de Daniel McMahon, recteur de l’UQTR. 1012 du pavillon Nérée-Beauchemin, que s’est tenue cette tribune. Plusieurs enjeux importants étaient à l’ordre du jour. La ministre, qui se disait privilégiée d’être présente, a insisté sur l’importance du débat et des tribunes libres, affirmant que ceux-ci lui permettaient de réfléchir, de définir les préoccupations et de se lancer dans le futur. Madame David a commencé son discours en soulignant l’importance des universités et des étudiant(e) s universitaires. Selon elle, «les universités sont un lieu important pour définir les balises de ce que sera le Québec de demain».

Des priorités à l’ordre du jour Lors de cette tribune, la ministre David a fait part de quelques-unes de ses priorités, notamment l’accessibilité aux études qui, selon

GALA FORCES AVENIR

Pas de récompense, mais une belle vitrine Le gala Forces Avenir s’est déroulé le mercredi 21 septembre dernier. Deux projets montés par des étudiants de l’UQTR étaient en lice: Le Bon Camarade et l’Auberge autogérée des étudiantes sages-femmes québécoises. Malheureusement, aucun des deux n’a été lauréat pour cette édition 2016. Voilà 18 ans que le programme universitaire du gala Forces Avenir a été mis en place. Un certain nombre de projets étudiants innovants concourent dans des catégories diverses. Pour être sélectionnés, ces projets doivent à la fois se montrer utiles à la société et encourager l’engagement citoyen des jeunes, deux conditions remplies par Le Bon Camarade et l’Auberge autogérée des étudiantes sages-femmes québécoises. Un total de 114 000$ de bourses est attribué chaque année aux différents lauréats au cours de la soirée du gala. Le Bon Camarade est un projet de banque alimentaire lancé au cours de l’automne 2015. Les étudiants du Groupe biblique universitaire de l’UQTR, à l’origine du projet, récoltent régulièrement des denrées alimentaires dans des bacs

installés à cet effet sur le campus. Par la suite, les denrées sont redistribuées aux étudiants dans une situation de précarité financière. Le Bon Camarade était sélectionné dans la catégorie «Entraide, paix et justice» au gala Forces Avenir. L’Auberge autogérée des étudiantes sagesfemmes québécoises a officiellement vu le jour en septembre dernier. L’initiative a pour but de proposer un hébergement adapté aux étudiantes du baccalauréat en pratique sage-femme de l’UQTR. Elle concourait au gala Forces Avenir dans la catégorie «Entrepreneuriat, affaires et vie économique». Le Bon Camarade et l’Auberge autogérée des étudiantes sages-femmes québécoises étaient tous deux finalistes dans leur catégorie. Mais malgré leurs nominations respectives, aucun de ces projets n’est finalement devenu lauréat au cours de la soirée du 21 septembre. Néanmoins, cette déception n’empêchera pas les deux candidats de continuer à mener leurs projets. La nomination au gala Forces Avenir leur donne déjà une certaine reconnaissance. De plus, une bourse de 2000$ a été offerte à chacune des deux associations. (M.L.)

ses dires, s’est grandement améliorée depuis la création du réseau de l’UQ (Université du Québec) il y a de cela plus de 50 ans. Un enjeu actuel dont elle tenait à discuter était la scolarisation postsecondaire des Premières Nations. «Ce n’est pas une culture nécessairement comme la nôtre, mais ils combattent dans la même bataille que nous avons livrée contre la culture anglophone. C’est notre devoir d’aller vers eux plutôt que de les amener vers nous», a-t-elle déclaré. Madame David a aussi abordé la question de l’intégration des nouveaux arrivants et de la reconnaissance de leurs compétences. Ces immigrants arrivent avec des diplômes, qui ne sont pas nécessairement reconnus au Québec. Selon la ministre, il est primordial que la population les intègre de manière harmonieuse, car «le Québec

«Les universités sont un lieu important pour définir les balises de ce que sera le Québec de demain.» — Hélène David, ministre responsable de l’Enseignement supérieur Une période de questions enrichissante Une période de questions a suivi le discours durant laquelle madame David a été questionnée sur ce qu’elle pensait d’un quota qui nécessite la parité homme/femme dans le gouvernement. Elle a toutefois refusé de trancher à ce sujet. Les intégrations universitaires, un sujet chaud à l’actualité, ont été également discutées. La ministre et députée a affirmé avoir été bouleversée par un incident récent sur lequel elle n’a pas donné de précision. Elle compte prendre des mesures pour qu’il y ait du changement par rapport à ces fameuses initiations. Madame David a par la suite souhaité rencontrer certains élèves qui étaient présents, afin de discuter de ces enjeux.

COLLOQUE ÉTUDIANT 2016

«Publics de la culture: perspectives croisées sur la réception et la médiation» C’est d’une initiative étudiante qu’est né le colloque «Public de la culture: perspectives croisées sur la réception et la médiation». En effet, Ariane Bellemare, Mélanie Grenier et François R. Derbas Thibodeau, chapeautés par l’enseignante Mathilde Barraband, ont eu l’idée de créer un colloque dans le but de dynamiser le nouveau laboratoire de l’UQTR, soit le Laboratoire de recherche sur les publics de la culture (LRPC). Comme le LRPC existe depuis seulement un an, la création d’un événement qui pouvait rassembler plusieurs acteurs du milieu de la culture, du tourisme, de l’éducation, des arts, des lettres, de la philosophie, de la communication et du loisir était une idée ingénieuse. C’était également une façon de faire connaître le laboratoire à l’interne ainsi que dans les autres universités du Québec. Le colloque a connu une première édition très satisfaisante pour les organisateurs: «Lors de nos conférences de l’avant-midi, nous avons réussi à remplir notre salle, ce qui démontre une bonne

participation» me racontait Mélanie Grenier, étudiante à la maîtrise en lettres à l’UQTR. Un total de quatre thèmes ont été abordés durant la journée: «Étudier les publics: quelle méthode pour quel objet?»; «Étudier la lecture: entre cognition et interaction»; «La réception de la lecture» et finalement «l’Expérience culturelle». Pour chacun des thèmes, deux ou trois étudiants faisaient une présentation de leur recherche ou d’une partie de celle-ci se rapportant au sujet. S’en suivaient alors des discussions et questionnements sur le sujet abordé. Ce qui est intéressant d’assister à un événement comme celui-ci, c’est qu’il est possible de découvrir plusieurs nouveaux outils pour les étudiants, mais également d’être inspiré par les présentations des autres. C’est aussi une manière de se questionner et de s’ouvrir. Le Laboratoire de recherche sur les publics de la culture continue d’organiser des conférences durant toute l’année pour réussir à informer les gens sur les divers publics reliés à la consommation de culture. Pour plus d’information: lrpc.ca. (C.F.)


4

ACTUALITÉS

Volume 12, numéro 2 | 11 au 24 octobre 2016

RENDEZ-VOUS DES MICROBRASSERIES PRÉSENTÉ PAR CFOU 89,1 FM

Une première édition satisfaisante pour l’équipe Le jeudi 6 octobre 2016, dans le local 1012 du pavillon Nerée-Beauchemin de l’UQTR, se déroulait la première édition du Rendez-vous des microbrasseries. L’équipe de Radio CFOU a voulu créer un événement qui rassemblerait autant les étudiants, les professionnels et le personnel de l’UQTR. Qu’ont-ils, tous ces gens, comme intérêt commun? L’amour de la bonne bière de microbrasserie. «Partir de zéro, ça représente toujours un bon défi. Que ce soit de trouver le concept, les partenaires, de publiciser l’événement et créer sa renommée», expliquait Laurent St-Cyr, chargé de projet pour CFOU 89.1. Heureusement pour les organisateurs, leur projet a été accueilli de manière très positive. Ce type d’événement ne s’était encore jamais déroulé sur le campus de l’UQTR, et avec la vague de microbrasseries qui ne cessent de s’établir à Trois-Rivières, le moment était parfaitement choisi pour la création d’un tel rendez-vous. De plus, cela permet aux étudiants d’autres régions et d’autres pays de découvrir les produits locaux. La Mauricie a la chance de compter sur un bon nombre d’excellentes microbrasseries qui n’ont rien à envier à celles des autres régions. Certaines

sont plus récentes, comme le Temps d’une Pinte de Trois-Rivières, et d’autres ont fait leurs preuves depuis un moment déjà, comme le Trou du Diable de Shawinigan. Ces dernières ont justement collaboré à la création d’une bière exclusive à l’événement. Les épicuriens avaient donc l’occasion de déguster la MischMash, «bière résultant du métissage de cultures brassicoles traçant une croix des plus désaxées entre Trois-Rivières, Pilsen et Shawinigan». Une initiative qui a su donner une touche d’originalité à l’événement. En plus de celles qui sont susmentionnées, les microbrasseries le Gambrinus de Trois-Rivières, À la Fût de St-Tite, les Sœurs grises (succursale de Trois-Rivières), le Bockale de Drummondville ainsi que Broadway Microbrasserie de Shawinigan étaient présentes. Comme boire ouvre souvent l’appétit, le cassecroûte Mr. Méchoui était là pour offrir de la poutine et de la viande. Pour les brasseurs locaux, la clientèle étudiante est très importante et représente une grande part de leur marché. C’est pourquoi un événement comme celui-ci leur permet une excellente visibilité et il est facile pour eux d’embarquer pleinement dans le projet. Pour l’équipe organisatrice, l’achalandage et l’expérience offerte ont su combler les

attentes. «Ç’a été un super bel événement. Il y a eu une bonne réponse de la communauté autant étudiante que professionnelle. Toute l’équipe est satisfaite de la première édition» rapportait Laurent St-Cyr. En effet, le local 1012 du Nérée-Beauchemin était plein lors de la visite de l’équipe du Zone Campus, ce qui donne confiance en l’avenir d’un tel événement. Le 1012 étant en processus de rénovation, certaines installations ont changé. Ces changements ont permis d’avoir une ambiance plus feutrée. En effet, l’éclairage a été revu ainsi que plusieurs autres éléments, mais c’est cela que l’on remarquait le plus. De plus, la djette Cat Hardy était présente pour se charger de la musique. La jeune femme est une habituée des événements CFOU: on a pu notamment l’entendre en fin de soirée de plusieurs spectacles comme celui de Qualité Motel dans le Dôme CFOU en mars 2015. Tout au long de la soirée, quelques animations comme

PHOTO: ZONE CAMPUS

La foule, composée surtout d’étudiants et de membres du personnel, a pu profiter de la nourriture et de la bière artisanale. une démonstration de danse ont également eu lieu pour divertir les amateurs de bière. Il est fort à parier que plusieurs personnes sont reparties bien satisfaites avec leur «buck» exclusif à l’événement. (C.F.)

L’HISTOIRE VUE D’AILLEURS

Jacinthe De Montigny et la conquête de la Nouvelle-France Au moment de l’entrevue, ce n’est plus que l’affaire de quelques jours avant que Jacinthe De Montigny ne s’envole vers sa nouvelle conquête: la France. En effet, la candidate au doctorat en études québécoises (volet histoire) prépare sa thèse sur la perception du Canada dans l’opinion publique anglaise et française dans la première moitié du XVIIIe siècle. L’objectif? Apporter un éclairage neuf sur la conquête de la Nouvelle-France. Pour cela, la chercheure part effectuer un stage à l’université Paris IV-Sorbonne, sous la tutelle du professeur Laurent Turcot de l’UQTR et la cotutelle de son homologue français, le professeur François Ruggiu. Une Trifluvienne passionnée d’histoire Influencée par son goût pour l’histoire, Jacinthe effectue sa scolarité au Collège Laflèche de Trois-Rivières, puis décide de suivre le baccalauréat en histoire dispensé à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle enchaîne avec la maîtrise en études québécoises en histoire: «Il y a un beau réseau, le département est dynamique, et il y a une proximité appréciable avec les professeurs», déclare-t-elle. C’est aussi par curiosité et par volonté de perfectionnement que l’étudiante décide de poursuivre ses études au troisième cycle d’études. Jugeant que son sujet de maîtrise pouvait être davantage approfondi, elle envoie sa demande pour le doctorat: «J’ai sauté dans le vide!» confie-t-elle avec le sourire. Passionnée d’histoire, elle a su la propager autour d’elle grâce à ses fonctions en tant qu’adjointe aux coordinations pour un musée et en tant que chargée de cours.

de la Sorbonne, et de celles de la Bibliothèque Nationale de France. Ravie, elle explique que «s’il y a bien un plaisir pour un historien, c’est d’enfiler des gants blancs et de pouvoir toucher des documents vieux de 300 ans! » Elle souligne que c’est d’autant plus appréciable de se confronter à de la documentation papier, alors que les documents sont majoritairement numérisés. De cette expatriation, elle espère travailler davantage sa réflexion dans son travail universitaire, mais aussi profiter d’un regard extérieur et pouvoir «prendre [sa] place en tant que chercheure».

Du cœur au travail Les études supérieures peuvent apporter leur dose de stress, et celui-ci n’a pas épargné Jacinthe. En tant qu’étudiante, elle explique qu’il faut voir les études supérieures «comme un grand défi: il faut apprendre à travailler avec soimême, être organisé et désorganisé à la fois.». Aujourd’hui, elle raconte être positivement «dépassée» par tout ce qui se passe dans sa vie. Elle espère notamment défendre sa thèse d’ici l’été 2018. Et si elle hésite encore quant à la direction pour son avenir professionnel, Jacinthe ne perd pas de vue son objectif: partager sa passion, et surtout, ne pas hésiter à foncer dans la vie! (C.B.) PHOTO: C. BODIN

Une candidate au doctorat à l’international Après avoir participé cet été à des conférences dispensées à Hong Kong et Sydney, l’étudiante au doctorat se prépare à vivre une année en France à l’université Paris IV. Ainsi, elle pourra jouir pleinement des archives de la bibliothèque

Jacinthe De Montigny, à quelques jours de son départ pour Paris.


ACTUALITÉS

www.zonecampus.ca

SHOW ME HOW YOU BURLESQUE

L’art de sensibiliser à la violence faite aux femmes PHOTO: ABRA MORIN

Éditorial. L’HUMAIN APPROXIMATIF

«Avait juste à pas l’faire», lettre à tous les «cultureduviolsceptiques» SAMUEL «PÉDRO» BEAUCHEMIN Éditorialiste

Réinterprétation de Candy Man par les danseuses de la troupe burlesque de Sarah Camille Lafontaine.

CAROLINE BODIN Journaliste

C’est avec des artistes de talent et une mise en scène particulièrement soignée que le public avait rendez-vous, ce mardi 27 septembre, au 1012 du local Nérée-Beauchemin. Pour la modique somme de 8$ (5$ billets en prévente), les spectateurs ont eu le plaisir d’assister à un spectacle de danse burlesque, de pole fitness et de théâtre. Organisée par l’Association des étudiants en sexologie (AES) de l’UQTR, cette première édition de Show me how you burlesque dénonce la violence subie quotidiennement par certaines femmes.

montrer que «la femme est belle dans toute sa splendeur», affirme madame Perrault. Et le spectacle était assurément là pour en témoigner. Deux heures, c’est le temps vécu par le public pour passer du rire à l’émoi, de l’émerveillement au choc, de l’information à la prise de conscience…

«Ça pourrait être l’histoire de chacun d’entre nous» Si la beauté et la grâce des danseuses au sol ou à la barre ont conquis les spectateurs, n’oublions pas que la prévention n’en reste pas moins l’enjeu majeur. En témoigne la pièce de théâtre proposée par Marie-Ange Perrault et Anthony Morin, qui simulent une violente dispute conjugale répartie le long du spectacle. D’autant plus lorsque celui-ci rappelle que, malheureusement, «cette histoire, ça pourrait être celle de votre sœur, mère, grandmère, fille, amie, où même la vôtre.» Mais le refus final de l’épouse de se laisser maltraiter clôt la soirée sur une lueur d’espoir.

Une association en plein développement Fondée en 2015 par sa présidente Marie-Ange Perrault et son vice-président Anthony Morin, l’AES est une association étudiante qui a pour but de promouvoir et d’éduquer la population étudiante à l’univers de la sexualité. Face aux lacunes dans ce domaine, la présidente souhaitait sensibiliser les gens à la violence conjugale et aux agressions sexuelles – notamment lors des partys – mais aussi mettre en avant l’affect: «il est primordial de mettre le côté positif de la sexologie, ne pas faire uniquement de la prévention ou montrer le négatif des choses», déclare-t-elle. C’est ainsi que l’AES produit des chroniques à la radio et participe à de nombreux projets, tels que la campagne «Sans oui c’est non !», ou encore la Semaine de la santé affective et sexuelle, qui propose une semaine d’informations et de conférences.

Plus jamais, plus jamais, plus jamais Aujourd’hui encore, trop de femmes sont maltraitées, violentées, humiliées. La sensualité du burlesque permet de jouer avec l’implicite et l’explicite, la beauté et le tragique. Mardi soir, la moitié des recettes perçues (billets d’entrée et don) a été reversée à la Maison de Connivence, organisme d’aide et d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale, soit un total de 561$. La soirée se termine, sensuellement portée par un message fort: «La violence faite aux femmes, c’est non.» (C.B.)

Cette année, l’association a proposé une nouvelle façon de dénoncer cette violence, mettant à l’honneur l’art et l’expression corporelle. En partenariat avec l’école de la Polka Dot Fitness de Myriam Ross et la troupe de danseuses burlesques menée par Sarah Camille Lafontaine, le spectacle Show me how you burlesque a vu le jour. Le théâtre, la danse, l’humour sont autant de manières de

Vous avez probablement remarqué la nouvelle campagne de sensibilisation à propos du consentement sexuel. En effet, plusieurs murs de l’UQTR arborent des affiches sur lesquelles est inscrite la phrase suivante: «Sans oui c’est non!» J’ai toujours été mitigé vis-à-vis des grandes campagnes publicitaires de ce genre. Celle-ci me fait plutôt penser à une mauvaise propagande du Non lors du référendum de 1995. Par le passé, nous avons pu voir d’édifiantes publicités sur les dangers de l’alcool au volant, la fumée secondaire ou la violence familiale. Permettez-moi de douter de leur efficacité, à voir le nombre de personnes fumer aux portes des espaces publics, malgré les poumons noirs imprimés sur le paquet. Je profite des récents événements, qui se sont déroulés lors d’une initiation à l’Université de Montréal, pour parler de la culture du viol. Y’en a pas de problème ici! Tout le monde sait qu’au fond, ce n’est pas super gagnant de conduire son véhicule saoul, que fumer n’est pas terrible pour la santé. Personne ne le contredira. L’ennui avec la culture du viol, c’est qu’il existe beaucoup de gens qui la réfutent, qui sont, pour résumer: des «cultureduviolsceptiques». J’ai eu, à plusieurs reprises, des discussions avec ce type d’individus niant tout simplement le problème. Qui nient le fait qu’il existe dans nos écoles, dans notre travail et dans notre société en général, d’autres personnes subissant constamment les pressions du harcèlement sexuel. C’est simple, à l’instant où tu passes un commentaire ou un geste non sollicité, c’est du harcèlement. Cela n’a rien à voir avec la liberté d’expression. Ce n’est pas à toi, ni à moi d’ailleurs, de décider ce que la personne doit être capable d’apprécier ou d’endurer. Malheureusement, certains n’ont pas compris encore, et ce sont souvent les femmes qui en sont les victimes.

L’époque néo-victorienne

Un spectacle pour se divertir et ouvrir les yeux

PHOTO: ABRA MORIN

Capture de la violence conjugale, mise en scène et interprétée par le vice-président de l’AES Anthony Morin, et par la présidente Marie-Ange Perrault.

5

Au 19e siècle, la société était divisée en deux sphères distinctes. Il y avait d’un côté la sphère publique, occupée par les hommes, et de l’autre, la sphère privée, occupée par les femmes. Le travail et la politique étaient alors considérés comme des espaces crasses et pouvant mettre en danger la pureté de la femme. Elle devait donc se contenter d’être une bonne mère au foyer, éternellement mineure aux yeux de la loi. Si je fais ce petit retour en arrière, c’est pour répondre aux commentaires des gens qui affirment que «c’était mieux avant». Personnellement, je ne

m’ennuie pas du temps où l’homosexualité et le féminisme étaient considérés comme des maladies mentales. Je ne pense pas que notre société soit en train de perdre toutes ses valeurs si chères à nos prédécesseurs. D’une certaine manière, l’ère victorienne n’est pas si lointaine, les Québécoises ne pouvant voter que depuis 1940. Quand on observe le nombre de femmes en politique, on se rend compte qu’il y a encore pas mal de chemin à faire.

La faute de la victime Il n’y a pas seulement les personnes qui n’y croient pas qui encouragent la culture du viol, mais aussi les personnes qui blâment la victime. On lui reproche alors d’avoir manqué de jugement, comme si c’était elle qui était dans le tort. En croyant que c’est à la victime de faire attention, on banalise le fait qu’il existe des agresseurs. Les dires de la victime sont aussi souvent remis en question: «Elle l’accuse pour l’argent!», ou encore : «Elle cherche l’attention». Certains vont même jusqu’à dire que la victime l’a cherché; c’est ça qu’elle voulait et c’est bien fait pour elle!

L’effet de groupe Pour en revenir à l’initiation assez dégradante qui s’est tenue à l’Université de Montréal, j’ai lu dans des commentaires concernant l’article: «Avait juste à pas l’faire!» Si seulement les choses étaient aussi simples, je crois qu’il n’y aurait jamais eu de Seconde Guerre mondiale. On peut lire sur le site psychologiesociale.com, tenu par la psychologue Elisabeth Deswarte, que d’être dans un groupe peut mener les gens à voir des comportements antisociaux. Dans la vie, s’il y a bien quelque chose qu’on hait tous, c’est de se sentir obligé de faire quelque chose. Je ne suis pas nécessairement contre les initiations. En fait, son but est de souder des liens entre les nouveaux étudiants et les vétérans.

L’éducation La meilleure solution pour améliorer la qualité de vie de tout le monde est sans nul doute l’éducation. Dès le plus jeune âge, il serait important d’enseigner aux futurs citoyens comment vivre en société, et de leur apprendre à respecter les personnes qui nous entourent. J’ai grandi dans une famille assez libérale, dans laquelle je pouvais parler de tout. Malgré cela, rendu à l’adolescence, je dois avouer que j’étais parfois maladroit avec ma blonde de l’époque. J’avais de la misère à communiquer mes craintes et mes désirs. Avec du recul aujourd’hui, je constate qu’il manquait quelque chose à mon éducation. Je n’imagine pas dans les foyers où la sexualité et les relations interpersonnelles sont un tabou. Je crois aussi que les étudiants devraient être plus au courant des programmes offerts par l’UQTR. Il y a notamment un programme de sexologie que tous les étudiants peuvent suivre. Je vous y invite fortement.


6

Volume 12, numéro 2 | 11 au 24 octobre 2016

SOCIÉTÉ UN FIL SUR L’ACTUALITÉ INTERNATIONALE

Au nom des femmes: Accès libre à l’IVG GWENDOLINE LE BOMIN Chroniqueuse

Depuis quelques jours, des manifestations éclatent en Pologne contre une loi voulant interdire l’accès, presque total, à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). Cette régression me choque: comment un pays, membre de l’Union Européenne, est prêt à priver cette liberté aux femmes, pouvant mettre alors leur vie en danger? Un «lundi noir», couleur des vêtements des protestataires, était organisé le 3 octobre à travers tout le pays. En Pologne, 90% de la population se déclare catholique, dont 16% sont pratiquants, un taux qui reste, tout de même, le plus élevé au monde. Il n’est pas surprenant alors que le pays dispose d’une des lois les plus restrictives d’Europe à propos de la législation encadrant l’avortement. L’arrivée au pouvoir en août 2015 des ultraconservateurs du parti Droit et justice (Prawo i Sprawiedliwosc, PiS) a permis à l’Église et aux organisations de défense de la vie d’essayer de durcir la législation de l’IVG. Celle-ci n’est autorisée que sous trois conditions: si

la vie, la santé de la femme enceinte sont en danger, ou si la grossesse résulte d’un acte criminel, ou si le fœtus est mal formé. Fin septembre, le parlement polonais a examiné le possible durcissement de la loi en limitant l’accès à l’IVG seulement si la vie de la femme enceinte est en danger immédiat. Cette possible loi montre l’absence des femmes et s’apparente plus à un accord, main dans la main, entre l’Église et l’État qui semblent plus à même de décider pour les premières concernées. Le gouvernement semble nier les conséquences du viol, ses possibles séquelles psychologiques, légitimant même alors qu’une victime puisse élever l’enfant de son violeur. Autre proposition du texte: une peine de prison pouvant atteindre cinq ans, tant pour les médecins et autres personnes participant à l’IVG, que pour les patientes elles-mêmes. Cependant, ces dernières pourront tout de même bénéficier de la clémence des juges qui sont autorisés à renoncer à une condamnation. Ainsi, si le texte est approuvé, ce sera la première fois qu un pays de l’UE revient sur l’avortement légal. Mais une chose semble leur avoir échappé: quelle que soit la législation du pays, les femmes continueront à se faire avorter. Seules les conditions de l’intervention risquent de s’empirer. La condamnation de l’IVG et par là, le manque d’encadrement, vont à l’encontre du bien-être et de la santé des femmes et causent plutôt des

souffrances psychologiques et physiques. Les chiffres sont sans appel: l Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à environ 22 millions le nombre d’avortements à risque pratiqués dans le monde chaque année. Les lois restrictives qui contraignent les femmes et les jeunes filles à recourir à des avortements à risque entraînent 47 000 décès dans le monde. Pour les Polonaises, recourir à l’IVG relève déjà d’un parcours du combattant: la plupart doivent se diriger vers des cliniques dans les pays frontaliers comme la Slovaquie, l’Allemagne, ou encore, l’Autriche. L’avortement clandestin reste cher en Pologne: 1000 euros (environ 1475$CA), alors qu’il coûte entre 300 et 500 euros (entre environ 443$CA et 740$CA) en Slovaquie. Le taux de mortalité des suites d’un avortement clandestin, réalisé dans des conditions souvent douteuses, augmente dramatiquement là où l’IVG est illégale. Ainsi, interdire l’IVG, c’est se déresponsabiliser de la santé de ces femmes qui souhaitent recourir à ce service. L’interdiction amène plus de risques pour la femme qui souhaite se faire avorter. L’Église polonaise ne devrait avoir aucun lien avec la législation encadrant l’avortement. Choisir de recourir à l’IVG doit être une conviction personnelle et le gouvernement ne devrait pas non plus s’en mêler. Cette possible interdiction porte tout simplement atteinte aux libertés de la femme et le fait que cette possible modification de loi se

déroule dans un pays développé, membre de l’UE, est une aberration, ternissant ainsi l’image du pays. L’avortement est un droit de la femme, cette dernière étant libre de faire ce choix, elle ne doit pas agir sous pression d’un tiers. Il est décevant de voir que la Pologne est prête à régresser, sous la pression de l’Église et d’autres organisations pro-vie. Je soutiens bien évidemment le jugement en 1989 de la Cour suprême du Canada qui stipule que la femme ne peut pas être privée de son droit à l avortement en raison des droits du futur bébé ou du «père». À partir de 14 ans, elle peut décider seule, sans le consentement d’un médecin ou d’un proche. En effet, comment accepter qu’une tierce personne décide pour la femme, ou la jeune fille, alors qu’il s’agit de son corps, de sa personne et que c’est finalement bien à elle de prendre une décision. L’avortement est un droit dont les femmes devraient jouir pleinement. Cette possible régression en Pologne montre ainsi que le développement d’un pays et le bien-être de la population ne vont pas toujours de pair. Plus tard ce mois-ci, le projet de loi doit être discuté par le Conseil des droits de l homme des Nations Unies (ONU), à Genève. Espérons qu’il fasse pression sur le gouvernement et qu’il l’oblige à faire marche arrière. Note : Le 5 octobre dernier, le gouvernement recule à la suite de la mobilisation de plusieurs citoyennes contre le projet.

ENTRE LES DEUX PÔLES

Quelques principes de base concernant l’estime de soi KÉVIN GAUDREAULT Chroniqueur

L’estime de soi est directement en lien avec la valeur qu’une personne s’accorde à elle-même. Elle est intimement liée à la représentation qu’un individu a de ce qu’il est et de ses caractéristiques, autant pour ses qualités et défauts que pour ses forces et limites. Différents auteurs se sont intéressés au sujet de l’estime de soi, dont William James (1842-1910). L’estime équilibrée dépendrait de la façon dont l’individu s’accomplit au travers de ce qu’il est et de ses activités. En se basant sur cela, le niveau d’estime de soi dépend de deux grands éléments : la possibilité d’actualiser son potentiel et la capacité d’atteindre ses propres prétentions. En globalité, lorsque l’équilibre est bien dosé par rapport aux réalisations de l’individu, l’estime peut être plus juste. Cependant, lorsque l’écart est trop grand, il peut y avoir une fragilité de l’estime de soi. Il s’agit d’une manière pragmatique de la décrire. Avant de regarder plusieurs éléments qui contribuent à établir l’estime de soi, il est pertinent de

différencier la confiance en soi de l’estime de soi. La confiance en soi consiste en une capacité à être dans le monde et à aller vers les autres, en ayant intégré la perception que le monde est généralement digne de confiance. La plupart du temps, une personne ayant reçu une réponse satisfaisante à ses besoins de base lorsqu’il était bébé, pourra avoir confiance en l’autre et avoir confiance en elle (Erik Erikson, 1902-1994). Toutefois, attention à ne pas confondre la confiance en l’autre avec la naïveté qui serait plutôt imprudente dans certaines situations menaçantes. Tandis que de l’autre côté, l’estime de soi représente la perception plus ou moins juste qu’une personne peut avoir par rapport à ses propres attributs personnels. Elle implique le niveau de valeur qu’un individu considère posséder, en tenant compte de sa capacité à reconnaitre ses qualités dans la plupart des sphères de la vie : personnelle, relationnelle, professionnelle et sociale. L’estime de soi est donc une évaluation personnelle et est également l’un des principaux piliers identitaires. Elle se construit dans le regard bienveillant et soutenant des parents, puis ensuite des amis et de l’entourage de l’enfant et de l’adolescent, face à ses réalisations. Par exemple, une personne qui reçoit un sourire et d’agréables salutations respectueuses de la part de la figure parentale se permettra de sentir que sa présence est appréciée aux yeux des autres. Une mère (ou une autre femme signifiante) qui accompagne et félicite sa fille lorsqu’elle essaie de coudre

sa première mitaine lui permettra d’établir une base d’estime favorable. La même chose se produit lorsqu’un père (ou une figure paternelle substitut capable de stabilité) félicite et remercie son jeune fils, lorsqu’il tente de l’aider avec ses outils. Des figures substituts peuvent favoriser l’estime de soi d’une personne n’ayant pas reçu les éléments favorables au développement d’une estime satisfaisante. Toutefois, cela dépend de la personnalité de la personne à la naissance. Par exemple, certaines personnes seront naturellement plus braves, ouvertes ou curieuses que d’autres dès leur jeunesse, et cela malgré un milieu nuisible à leur développement (violence, dénigrement, négligence, inceste psychologique ou physique, etc.). Leur personnalité les soutiendra en partie. Les traits de caractère peuvent donc expliquer pourquoi certaines personnes sont plus résilientes que d’autres malgré des épreuves semblables. Dans certains cas, les figures substituts pourront faire une différence dans l’ajustement d’une estime de soi plus équilibrée, pour les enfants ayant eu des figures parentales aux comportements et attitudes nuisibles. Prenez l’exemple d’une fille ayant eu une relation dégradante avec sa mère ou sa belle-mère. Il est possible qu’une femme enseignante au primaire ou au secondaire puisse l’aider à se construire une estime personnelle plus équilibrée au fil des années. Toutefois, cela dépend également des traits de personnalité de l’enfant, car certaines personnes

restent malgré tout plus vulnérables devant la possibilité de développer leur estime dans des situations difficiles. Vous devinerez que cela peut contribuer de multiples façons à une vie plus satisfaisante. Par exemple, une personne ayant une estime personnelle équilibrée (sans surestimation) sera davantage portée à se diriger dans un domaine professionnel qui lui ressemble vraiment et qui respecte des attributs personnels et capacités réelles. Au contraire, si un individu a une estime de lui-même trop grande, il est possible qu’il se retrouve dans un poste qui ne lui convient pas vraiment, qu’il en perde l’intérêt et qu’il s’épuise. Le même type de situation problématique pourrait se reproduire dans la vie intime ou sociale, mais d’une autre manière. Dans le cas inverse, une personne ayant une trop faible estime d’elle-même (ex : en raison d’intimidation à l’école, au travail ou à la maison) peut se fermer à une multitude d’opportunités au cours de sa vie. Dans certains cas, elle peut en souffrir au point d’avoir des comportements autodestructeurs (ex : mauvaise alimentation, cigarette, alcool, gambling, drogues), des pensées/gestes suicidaires et des comportements violents ou négligents envers autrui. Certaines personnes ayant peu de confiance personnelle peuvent avoir une estime démesurée et afficher publiquement une attitude hautaine et contrôlante envers les autres, afin de présenter une fausse assurance et cacher une fragilité réelle.


SOCIÉTÉ

www.zonecampus.ca

7

LA P’TITE VITE

Doucement mon lapin ANTHONY MORIN ET MARIE-ANGE PERRAULT Chroniqueurs

Il est 2h30 du matin, la lumière tamisée confère à mon bureau une ambiance glauque. Mon angoisse, au doux parfum d’insomnie, m’indique que quelque chose ne va pas. L’essence même du sujet de ma chronique menace, à elle seule, cette virilité vacillante qu’est la mienne et, j’ose le croire, est peut-être le fardeau de bien des hommes d’aujourd’hui: «l’éjaculation précoce». Le mot est prononcé : «précoce», résonnant telle une sentence de mort sur l’un des symboles masculins les plus sensibles: sa capacité à performer sexuellement. L’homme se cache, se tortille, se résigne, et puis retrouve son orgueil de surface. Messieurs, redressez-vous! Premièrement parce que la position fœtale n’est pas l’idéal pour la lecture. Dans un second temps, il n’y a pas là matière à vous morfondre. Statistiquement, c’est près de 50% des hommes qui seraient confronté à cette problématique. Bien que la fidélité de ces chiffres soit discutable, il n’en demeure pas moins qu’il est de notoriété publique qu’une grande proportion de la gent masculine est concernée. Respirez un grand

coup, vous n’êtes pas le seul à qui ça arrive! Il est vrai que de s’avouer éjaculateur précoce n’a rien de bien édifiant. Toutefois, le reconnaître est certainement un premier pas vers les solutions! Par ailleurs, afin de vous définir en tant que fier précoce, quelle est la véritable définition d’éjaculateur précoce? En réalité, même les experts semblent perplexes devant la question. Certains suggèrent qu’une éjaculation, se produisant au cours des deux premières minutes suivant la pénétration, pourrait être qualifiée de «précoce». D’autres réduisent la durée du coït à la minute. Certains autres calculent en nombre de va-et-vient qui, par ailleurs, se chiffrerait entre 8 et 15 mouvements. Moi je dis: au diable ces foutus chiffres, et concentrons-nous sur ce qui compte le plus: votre plaisir et celui de votre partenaire.

Plaisir partagé, plaisir renouvelé «Trois p’tits coups et puis s’en vont». Si ces quelques mots vous interpellent, sachez que la fin du monde n’y est pas rattachée. La communication peut être l’un de vos meilleurs atouts. Discuter avec votre partenaire de votre réalité et de vos inquiétudes. Des solutions existent, bien avant un quelconque traitement psychologique ou médical. Par exemple, les préliminaires sont un terrain de jeux formidable pour vous préparer à un coït plus long qui saura non seulement attiser le désir mutuel, mais vous offrir l’occasion d’éjaculer une, deux, dix fois s’il le faut. La sensibilité génitale devrait ainsi s’estomper un peu

et potentiellement vous donner l’occasion de démontrer à l’être cher que vous possédez un «swing» du tonnerre. Si malgré tout, l’éjaculation se produit en deçà de vos espérances, ou encore, avant la satisfaction plénière de votre partenaire, respirez un grand coup, ça arrive. Vous avez de multiples façons de vous reprendre, parmi lesquels: la stimulation manuelle, la stimulation buccale ou la masturbation individuelle et/ou mutuelle. Cette dernière option peut être aussi un bon moyen, pour vous et votre amant(e), de vous exercer à reconnaître l’arrivée du célèbre «point de non-retour» et de vous entrainer à la communication. Une quantité astronomique d’ouvrages et de sites internet traitent actuellement du sujet. Informez-vous et hop, au travail les amis!

L’éjaculation précoce est une condition et non pas une fatalité.

comme entre autres, le déni, la projection et la sublimation. En effet, certains hommes s’étalent en excuses, alors que d’autres rejettent la faute sur leur partenaire en prétextant par exemple, que celles-ci sont «trop belles»/«trop beaux» ou «trop excitant(e)s». D’aucuns poussent encore plus loin en suggérant que le fait d’éjaculer rapidement serait en réalité un compliment au talent de la (ou du) partenaire. Pour d’autres, c’est l’évitement des relations sexuelles, parfois par le biais du surinvestissement dans des activités autres, comme le travail ou les loisirs. Le tout, afin de prévenir les situations anxiogènes reliées à l’intimité sexuelle. Ces réactions, bien que normales et naturelles, n’aident en rien à ce que la situation se résorbe, au contraire. L’anxiété générée affecte considérablement les performances et pourrait même mener à d’autres types de troubles sexuels, par exemple: la dysfonction érectile ou la perte de désir.

Consulter? Moi? Jamais! À moins que… Anxiété de performance Il faut se le dire franchement, bien que l’éjaculation précoce soit, ici comme ailleurs, l’un des motifs de consultation sexologique la plus répandue, il n’en demeure pas moins que selon moi, la partie à traiter en premier est l’orgueil de l’éjaculateur précoce. En effet, celui-ci perçoit souvent sa performance comme mauvaise, ce qui peut causer une foule de réactions psychologiques plus ou moins adaptées, autrement dit, l’activation de mécanisme de défense psychique,

Concrètement, si vous éprouvez des difficultés en la matière, le meilleur atout pour vous est encore une aide extérieure. Il vous faut apprendre à reconnaître cet état de stress et, au lieu d’investir dans le macramé ou la mécanique, investissez plutôt dans une thérapie avec un professionnel compétent. Ceux-ci sauront vous aider! L’éjaculation précoce est une condition et non pas une fatalité. Des solutions existent, à vous de vous prendre en main. Et ce, sans mauvais jeu de mots. (A.M.)

JE ME SOUVIENS… AU POUVOIR, CITOYENS!

La «famille arc-en-ciel», un espoir pour l’humanité JEANFRANÇOIS VEILLEUX Chroniqueur

En août dernier, j’ai eu la chance de participer à mon cinquième Rainbow Gathering, un rassemblement peu commun et très peu connu, bien qu’il s’agisse d’un mouvement international. Voici ma contribution pour démystifier la sagesse derrière l’esprit Rainbow. Les origines Né aux États-Unis au milieu des années 1970 afin de manifester contre la guerre du Vietnam et contribuer à la paix mondiale, le mouvement Rainbow (ou famille arc-en-ciel au Québec) a fleuri partout sur le reste de la planète. Le premier rassemblement Rainbow aurait eu lieu au Colorado (1972) et le deuxième au Wyoming (1973). Alors que nos voisins états-uniens ont célébré en 2016 leur 40e rassemblement, c’était le 30e en terre québécoise. Dans le monde, il existe bien d’autres rassemblements d’envergure semblables, dont un mouvement international qui change de pays chaque année. Au Québec, les rencontres changent aussi de lieu chaque année afin de ne pas altérer les sites naturels choisis par le Cercle de Vision, c’est-à-dire un conseil d’Anciens très

impliqués dans le regroupement. Mouvement complètement intergénérationnel et surtout plurilingue – français, anglais, amérindien, espagnol, sanskrit, indien, arabe, langues inconnues ou inventées et même le rire… – la famille Rainbow se situe en quelque sorte au-delà des nationalités et des patries. Son principe fondamental est le symbole universel de l’arc-en-ciel, lien parfait entre le ciel et la terre. Ce cercle de couleurs représente aussi l’essentiel: chacun de nous possède sa propre personnalité, donc sa propre couleur, et c’est l’unité de notre diversité d’identités qui doit prévaloir. Cette complémentarité est complexe, mais c’est une harmonie possible. Ce rassemblement est l’occasion de se rapprocher de soi-même, des autres et de la nature.

Règles et traditions Même si certains membres de la communauté croient fermement que la règle no.1 au Rainbow est qu’il n’y en a pas, et que la règle no.2 renvoie à la première, soit qu’on ne peut rendre aucun comportement obligatoire, il faut cependant préciser plusieurs choses. D’abord, il existe bien des règles non écrites, mais très claires et fidèles à la tradition québécoise : 1-pas de violence ni d’agressivité (encore moins d’armes à feu), 2- pas d’alcool (à cause de mauvaises expériences passées et des déchets), 3- pas de drogues dures, 4- pas de coupe d’arbre vivant, 5- l’assurance de laisser les lieux propres après son départ.

Se considérant tous Sœurs et Frères, les membres croient aussi que les enfants sont le cœur et l’avenir de leur Famille; il faut donc «traiter ceux-ci comme s’ils étaient les vôtres». On considère le respect (à tous les niveaux) comme une valeur suprême : respect de soi et de l’Autre, de la Nature, etc. On l’applique par une communication pacifique exemplaire. Les décisions sont prises en cercle de paroles, grâce à un bâton qui en fait le tour et donne le pouvoir de parler et d’être écouté. Il n’y a pas de chef, mais plutôt des «focalisateurs». Les gens ont le droit de se promener nus, à leur guise, et cela permet de déconstruire notre rapport à la nudité, tout en sacralisant notre rapport à la nature. Comment? En désexualisant le corps humain nu, par exemple avec l’allaitement en public de façon décomplexée. Loin de l’ésotérisme et de l’occultisme, il s’agit davantage de chamanisme, de paganisme ou d’anarcho-écologisme! Le rassemblement non sectaire du Rainbow permet aussi d’en finir avec le cynisme, l’amertume, la soumission, la dépossession, l’isolement et le sentiment de solitude. Le but est de créer ensemble cette chose complexe qu’est l’unité des êtres vivants et/ou sensibles. Il faut ainsi apprendre à s’accorder enfin les uns avec les autres.

Un bilan prometteur Animé de valeurs et de vertus telles que la reconnaissance, l’accueil, la fraternité, l’écoute, la sincérité et le dialogue des cultures religieuses,

le mouvement Rainbow-Gathering soutient une authentique réconciliation avec les peuples autochtones d’Amérique du Nord. Preuve de cela, le plus récent bâton de parole a été donné par des Amérindiens vers 2004. C’est donc dans une ambiance de paix, d’ouverture, d’équilibre, d’espoir et de volonté de guérison que les membres de la communauté se rejoignent chaque année dans la nature brute. Cette expérience est totalement revigorante. En effet, le respect et la dose d’amour reçue par la «famille» permet l’éclosion d’un endroit purgatif qui procure des «soins» à l’estime de soi, tout en répondant par le collectif au sens de la vie humaine: survivre avec les autres, non contre eux, puis vivre en harmonie avec la nature, non en la détruisant. En rupture totale avec les valeurs considérées comme décadentes véhiculées par les médias de masse dans la société de (sur)consommation, on y qualifie Montréal de «Babylone». Par le biais du Rainbow, les «Guerriers de l’Arc-en-ciel» mettent en perspective leur vision d’une choquante civilisation dite évoluée et développée à l’ère de la déresponsabilisation, de l’égotisme (le culte du moi selon Stendhal) et du narcissisme, de la surmédicamentation à cause de maladies mentales inventées, sans oublier tout le gaspillage découlant du conditionnement à la consommation compulsive. C’est pourquoi le Rainbow est une révolution humaniste et humanisante. C’est un monde alternatif davantage solidaire, qui porte à la découverte de soi et du monde tel qu’il est.


8

Volume 12, numéro 2 | 11 au 24 octobre 2016

ARTS ET SPECTACLES LONG WEEK-END DU COURT

Dans le «court» des grands ALICIA LEMIEUX Journaliste

C’est les 24, 25 et 26 septembre derniers que s’est tenue la 3e édition du Long week-end du court à Trois-Rivières. Après seulement quelques années d’existence, l’événement attire chaque année un nombre grandissant de visiteurs aux goûts variés. Comblant désormais la plus grande salle de 120 places du Cinéma Tapis Rouge, les organisateurs étaient heureux de voir l’engouement grandissant pour l’art du court-métrage dans leur région. Trifluvien en tête d’affiche Cette année était caractérisée par la projection d’un court-métrage régional loin d’être banal. En effet, l’organisateur de l’événement et poète trifluvien Alexandre Dostie présentait, lors du volet des films régionaux, son premier court-métrage Mutants. Ce film de 16 minutes et 16 secondes met en scène, en 1996, un jeune garçon préadolescent, confronté à vivre sa première histoire d’amour. «Par mon film, je voulais

juste avertir les jeunes pour leur dire que quand on embrasse pour la première fois, on pense que tout va devenir beau et joyeux, mais au fond, non! C’est le début des problèmes», lançait au public le Trifluvien, originaire de la Beauce, avec une pointe d’humour. Le contexte rural, ponctué d’un langage québécois caricaturé par la région de la Beauce au Québec, distingue la création. «Quand on pense à la Beauce, on se dit tous que c’est laid et qu’il n’y a pas grand-chose à voir, mais pour moi, c’est tout le contraire. C’est riche de personnages et de contrastes qui m’inspirent» mentionne le jeune cinéaste. Son inspiration l’a en effet mené loin, puisqu’il a remporté les honneurs lors du prestigieux Festival international du film de Toronto. Mutants a été acclamé par la critique en remportant, parmi 75 autres projets, le Prix du meilleur court-métrage canadien. Le Trifluvien se dit très heureux du chemin parcouru, considérant les trois années consacrées à l’écriture du texte. Il stipule même que Mutants a fait de lui une meilleure personne.

Du court-métrage «trash» Au-delà de la tête d’affiche, le Long week-end du court proposait une foule d’autres projections. Le volet régional a permis au public de découvrir d’autres talents qui sont, sans contredit, forts

de leur présence. Le volet international était également riche de découvertes tout comme la première édition du volet «trash» présenté au Café Frida. Brun Nuit: La veillée qui tache présentait une série de courts-métrages pour public averti. En effet, les projections étaient à la fois perturbantes et surtout éclatées. L’ambiance vécue était unique; les participants se sentaient intimement liés de vivre les mêmes malaises volontairement provoqués par les projections. Le festival a aussi organisé une rencontre exclusive avec Stéphane Lafleur, cinéaste et musicien du groupe Avec pas d’casque, pour discuter convivialement de son parcours et des étapes qui l’ont mené à la réalisation de ses projets artistiques. Les volets québécois et international se sont succédé dans l’après-midi du 24, en plus d’une carte blanche offerte à Mike Plante, programmeur pour Sundance Film Festival. Monsieur Plante a offert son meilleur répertoire de courts-métrages américains avec un concept d’actualité: Make Trois-Rivières great again. Pour terminer ce festival en beauté, David Leblanc a présenté en primeur son défi réalisé en 48 heures. Selon des contraintes de temps, de matériel, de personnages, de genres, de lieux et de situations, le cinéaste a dû se lancer rapidement en processus de création et de réalisation

PHOTO: GRACIEUSETÉ

Alexandre Dostie, poète et cinéaste trifluvien, remporte les honneurs avec son premier court-métrage Mutants. pour présenter officiellement son court-métrage d’un film parfait durant 3 minutes et 33 secondes. Le Long week-end du court est encore jeune, mais très attaché à une demande qui semble sans cesse grandissante pour cette forme d’art et de création. Une troisième édition qui ressort forte de son succès, et qui sera attendue avec impatience dès l’an prochain.

NOUVELLE SAISON DE LA LUITR

La crème de la crème La LUITR (Ligue universitaire d’improvisation de Trois-Rivières) a débuté récemment ses activités pour la saison 2016-2017. La tendance s’annonce être corsée avec une brochette de nouveaux joueurs de haut calibre, agrémentée d’une année phare regroupant pour une dernière fois des vétérans de la ligue. Retour sur le camp de recrutement ainsi que le premier match officiel de la saison. La LUITR à son meilleur La LUITR connaît une belle ascension depuis les dernières années. En effet, le public répond bien à l’appel du public s’entassant tous les lundis soirs à la Chasse-Galerie pour voir performer leurs joueurs. Célane Dodier-Côte, présidente de la ligue, mentionne qu’ils sont dans une excellente position cette année considérant un cycle de trois ans qui en est à son apogée. En effet, ce cycle s’explique par le départ de joueurs phares qui terminent leur formation universitaire en avril comme les capitaines Gabriel B. Houde et Alexandre Marchand. De plus, au grand étonnement des capitaines et des joueurs respectifs, le camp de recrutement fut exceptionnellement populaire et prometteur. Le calibre des joueurs présents a rendu la tâche très ardue pour les capitaines qui ont dû trancher dans «la crème

de la crème» selon Célane. Parmi les 33 participants inscrits au camp, seulement 16 ont pu se rendre à la sélection officielle, ce qui est très peu considérant la qualité des improvisateurs présents. «L’ambiance du camp était beaucoup moins stressante que l’année dernière. Il y avait ‘’full’’ d’amour!» raconte la présidente.

Le traditionnel «Show Case» Le 26 septembre 2016 se tenait le premier match officiel de la saison régulière de la LUITR suite au camp de recrutement. Après le succès retentissant du «Punch club», le public était fébrile de découvrir les nouvelles compositions des équipes. Pour voir performer l’ensemble des joueurs, la première partie du match affrontait l’équipe des Rouges et des Oranges et la deuxième partie, les Bleus et les Verts. Chacune d’elles a eu l’opportunité de faire valoir sa personnalité au courant des sept improvisations imposées. Pour casser la glace de cette soirée, nul autre que Gabriel B. Houde et son équipe des Rouges composée de Magali Brousseau-Arcand, Alex Marchand (président de l’AGE UQTR), MarcAndré Fortin (absent lors du match) et la substitute Karine Perron. Du côté des Oranges, l’équipe est composée du capitaine Alexandre Marchand, les recrues Maximilien Théberge,

Stéphanie Bélisle, une des figures de proue de la LIM (Ligue d’improvisation mauricienne), Jocelyn Garneau (également absent) et le substitut Marc-André Marion-Flamand.

«Le calibre des joueurs présents a rendu la tâche très ardue pour les capitaines qui ont dû trancher dans “la crème de la crème”» — Célane Dodier-Côte, présidente de la LUITR En deuxième partie de cette soirée, la glace appartenait aux Verts avec leur capitaine Marc Lachance, les habitués Francis Dugré-Lampron, Célane Dodier-Côte et Jonathan Picard. Il fallait également compter sur leur recrue et substitut Samuel Fortin. Les Bleus étaient aussi de retour en force avec le vétéran et capitaine Vincent Rainville, Alexandre Laramée Zouéki, Alexandrine Piché-Cyr, leur recrue Xavier Mc Clish et la substitute Janie Gagnon-Pellerin. Bien que les joueurs en soient à leur première rencontre d’impro, ils ont fait preuve d’une complicité charmante. Les nouvelles recrues ne se sont pas laissé intimider par les vieux de la veille, démontrant un potentiel affirmé. Le public a aussi pu s’esclaffer aux traditionnels gags du joueur

Houde, qui s’est néanmoins mérité une punition pour cabotinage par l’arbitre Lacasse. En plus de présenter tous les lundis soirs ses soirées d’improvisations avec ses joueurs respectifs, la LUITR organisera également, au courant de l’année, plusieurs matchs spéciaux avec des équipes de la région et d’ailleurs. D’autres idées ont émergé cet été avec la possible arrivée d’articles promotionnels de la LUITR ainsi qu’avec le renouvellement de leur site web et avec la mise sur pied d’événements tels que la PokéLUITR. À suivre... Mais chose sûre, les joueurs sont prêts pour offrir une saison incomparable. (A.L.)

PHOTO: A. LEMIEUX

Les joueurs Laramée Zouéki et Rainville lors d’une cocasse improvisation portant sur une collecte de sang «illégale».


arts et spectacles

www.zonecampus.ca

9

ARTS VISUELS SUR LE CAMPUS

Une peinture numérique PHOTO: M.-C. PERRAS

MARIECHRISTINE PERRAS Journaliste

En empruntant le corridor qui mène à la sécurité publique de l’UQTR, il est possible de s’attarder à deux tableaux fraîchement accrochés. Les œuvres d’art sont nombreuses à l’intérieur comme à l’extérieur des pavillons qui forment le campus. Certaines de ces œuvres sont acquises par le Syndicat du personnel professionnel de l’UQTR, ce qui est le cas de l’œuvre Mi rappelle encore de Rodolphe Calciné. L’une des bourses Gilles-Verville, remises depuis près de vingt ans aux artistes de la relève, lui aura permis de voir ses œuvres dans le paysage universitaire. Originaire de l’Île de la Réunion, et alors âgé de 20 ans, Rodolphe Calciné débarque au Québec pour rejoindre sa douce qui étudie déjà dans le Benjamin-Sulte, le pavillon des arts de l’UQTR. Un peu par accident, lui qui avait poursuivi l’équivalent d’une formation technique en architecture, le jeune homme s’engage dans un certificat en arts visuels, pour finalement se lancer dans un baccalauréat en arts et nouveaux médias. Les nouvelles technologies occupent d’ailleurs une place importante dans son travail.

Rodolphe Calciné privilégie les nouveaux médias, avec un intérêt marqué pour les arts graphistes et technologiques. Quand le quidam passe devant les deux œuvres qui forment Mi rappelle encore, elles apparaissent d’abord comme des toiles de peinture. En les observant, il est possible toutefois de

L’œuvre Mi rappelle encore de Rodolphe Calciné habite le corridor qui mène à la sécurité publique de l’UQTR. constater qu’il s’agit plutôt d’impressions numériques. Elles sont travaillées dans cette optique: à l’aide d’un logiciel, Calciné retouche des photos souvenirs de la Réunion pour leur donner cette facture picturale. L’exécution est faite avec une minutie et une attention qui rappellent celles du peintre. À la manière de l’œuvre unique conférée par les médiums traditionnels, Rodolphe Calciné opte pour une sacralisation de son œuvre numérique. Il a en effet pris la décision d’effacer de son ordinateur les données qui auraient permis une reproduction sans fin de son œuvre. Bien que les fichiers souches se retrouvent encodés sur une puce, collée sur une des toiles, l’œuvre demeure unique. Il pourrait être possible de réimprimer

le travail, mais en altérant l’œuvre. Le caractère unique de l’œuvre s’inscrit alors dans cet objet exogène qui est apposé sur l’impression numérique. Pour ce travail de fin d’études prisé, Rodolphe Calciné a été accompagné du professeur Jean-François Côté, un artiste international adepte des nouveaux médias. Sa valeureuse expertise aura sans aucun doute aidé l’étudiant à créer un travail de cette qualité. Les images créées par ordinateur sont malgré tout très vivantes. L’effet des touches de peinture est réussi, ce qui rend les œuvres vibrantes et leur apporte une dimension organique, malgré la possible froideur d’une impression numérique. Diplômé depuis le printemps 2015, le jeune

Réunionnais de 25 ans habite maintenant à Québec, toujours avec sa douce, où il étudie en Arts et sciences de l’animation à l’Université Laval. Bien qu’il aime le médium de la peinture, Calciné privilégie les nouveaux médias avec un intérêt marqué pour les arts graphistes et technologiques. Il se passionne pour le travail qui est lié aux jeux vidéo et aux effets spéciaux. Cet accident de parcours qui l’aura mené en arts visuels s’avère en fait un véritable tremplin vers le succès. La bourse d’achat de 1000$ est remise chaque année à un finissant, en plus de deux autres prix de 300$ et de 200$ respectivement. Il est possible de consulter la liste des récipiendaires ainsi que de regarder des images des œuvres acquises sur le site internet de l’UQTR.


10

arts et spectacles

Volume 12, numéro 2 | 11 au 24 octobre 2016

GADJI-GADJO: GROUPE DE MUSIQUE DU MONDE

Le Zénob fidèle à lui-même JUDITH ÉTHIER Journaliste

Comme à son habitude, le Zénob a récemment offert une soirée haute en couleur à ses fidèles spectateurs en leur présentant le groupe Gadji-Gadjo, une formation de cinq musiciens tout à fait incroyable. Ils interprétaient une musique traditionnelle du monde que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. Le 23 septembre dernier, dès le coup de 23h, se déroulait donc le lancement de leur quatrième album intitulé Regards. Originaires de Montréal, ces cinq musiciens de formation universitaire nous ont présenté leur musique, qu’ils qualifient comme un mélange entre «les musiques aux saveurs d’Europe de l’Est, jazz, progressiste» et leurs racines québécoises. Très festive et musicale, comportant peu ou pas du tout de voix, cette musique instrumentale nous emmène dans des endroits où l’on ne s’attend pas à aller. Mais elle fait voyager d’une manière tellement agréable que l’on ne se rend pas toujours compte du parcours que l’on vient

d’exécuter. Elle nous fait ressentir et vivre la musique. C’est ce que le groupe voulait et veut encore faire. Leur folle aventure débute en 2002, un premier album éponyme sort deux ans plus tard. S’inscrivant parfaitement dans le paysage de la musique du monde au Québec, ils ont continué leur chemin pour sortir un deuxième album en 2007, Sur le toit des voisins. Ce dernier a remporté le prix «Meilleur album de Musiques du Monde» aux GAMIQ 2008 et fut nominé à l’ADISQ.

Très festive et musicale, comportant peu ou pas du tout de voix, cette musique instrumentale nous emmène dans des endroits où l’on ne s’attend pas à aller. Puis, en 2012, La Folle Allure voit le jour. Le groupe fait connaitre sa musique partout en Europe, aux États-Unis et au Canada. Ils se permettent désormais de composer en toute liberté. Ils repoussent les limites du genre, ils évoluent dans leur musique pour créer quelque chose d’unique qui leur ressemble. Mais voici qu’ils reviennent au Québec, plus spécialement à Trois-Rivières, quatre ans

PHOTO: J. ÉTHIER

En tant que musiciens chevronnés et créateurs d’une musique instrumentale originale, on voit qu’ils s’imprègnent de cette musique et qu’ils la ressentent véritablement. plus tard, pour lancer en grande primeur leur quatrième album, Regards. Celui-ci se veut désormais un véritable «métissage des différents REGARDS qu’[ils portent] sur le monde qui [les] entoure». Et c’est sérieusement réussi. Lors de cette soirée au Zénob, tout a débuté avec l’accordéon, interprété par Mélanie Bergeron. Cela nous a mis dans le ton et a instauré un début d’ambiance dans la salle. La contrebasse, puis la batterie, la guitare, et finalement le violon, se sont ajoutés à tour de rôle pour venir combler cette harmonie musicale. Toutes les pièces présentées au cours du spectacle sont des compositions originales des différents membres du groupe. Chacun y a mis son grain de sel, son imaginaire personnel, sa touche musicale. Le résultat: un son unique en son genre. Avec cet album, ils ont voulu aller plus au

fond des choses, ils y ont mis du leur beaucoup plus que dans les autres albums. Et pour représenter ce sentiment d’«imaginaire personnel», ils avaient disposé sur les tables du Zénob des objets hétéroclites représentant chacun des membres du groupe. Créant un lien avec une des pièces qu’ils ont interprétées, Mélanie Bergeron a expliqué que c’était des objets représentant un petit quelque chose de leur vie à chacun. Comme ce qu’ils mettent dans leur musique. Les Gadji-Gadjo sont des musiciens chevronnés et passionnés par leur musique. Ils se laissent transporter dans leur univers qu’ils créent et qu’ils veulent nous transmettre. Et nous, public ouvert et attentif, recevons cette musique avec étonnement et complaisance. C’est une chose que d’écouter ou jouer de la musique. La ressentir en est une autre.

FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA POÉSIE DE TROIS-RIVIÈRES

Un midi-poésie à l’UQTR avec poète-invité Dans le cadre du Festival international de la poésie de Trois-Rivières (FIPTR) qui se déroulait du 30 septembre au 9 octobre 2016, un événement particulier se tenait à l’UQTR. Organisé par Patricia Powers, le midi-poésie du 3 octobre dernier fut présenté dehors, près des cubes de l’entrée principale. Berceau de la poésie québécoise et reconnue mondialement pour son festival annuel, Trois-Rivières est une ville culturelle où il n’est pas rare de vivre des rencontres artistiques et enrichissantes telles que l’ont vécue les étudiants présents lors de l’activité. Un poète-invité était même présent sur place: Michel Pleau, originaire de Québec et auteur de plusieurs recueils poétiques. Il fit la lecture de quelques-uns de ses poèmes devant les nombreux étudiants présents (dont la plupart suivent le cours «Langage poétique» donné par Jacques Paquin, lui aussi présent). Une invitation avait été lancée quelques semaines auparavant aux étudiants en communication et en littérature afin de participer à une

lecture publique de textes poétiques. Plusieurs répondirent à la demande et vinrent lire des textes, soit de leur cru, soit écrits par leur poète préféré. Le public eu ainsi droit à une multitude de textes, tous plus originaux et magnifiques les uns que les autres. La journée du 3 octobre était pour ainsi dire parfaite pour l’événement. Elle était propice au recueillement et à l’épanchement des âmes vers ces textes poétiques qui nous étaient lus. Le soleil qui réchauffait et le vent qui soufflait une agréable brise d’automne étaient au rendez-vous, agrémentant encore plus cette rencontre. Patricia Powers peut rajouter un autre événement réussi à son actif. La poésie est peut-être difficile d’approche pour certaines personnes. Mais lors du 3 octobre dernier, elle semblait encore plus proche que lors de n’importe quel autre moment de l’année. Rien n’empêchait l’être poétique qui sommeille au fond de chacun de nous de s’éveiller à la beauté du moment. Ce fut enrichissant non seulement pour ceux qui auront fait une lecture, mais également pour ceux qui en auront fait l’écoute. (J.É.)


arts et spectacles

www.zonecampus.ca

11

CHRONIQUE D’UNE CITOYENNE DU MONDE

OUVERTURE DE LA 10E ÉDITION DU OFF-FESTIVAL DE POÉSIE DE TROIS-RIVIÈRES

De la musique Poésie émergente: pour noyer les une ascension fulgurante frontières sociales PHOTO: A. LEMIEUX

ALHASSANIA KHOUIYI Chroniqueuse

Les principaux organisateurs du Off-festival de poésie offraient leur mot d’ouverture aux nombreux spectateurs rassemblés. Le Off-festival de poésie de Trois-Rivières (OFPTR) prenait fin le 9 octobre dernier. Sous l’avènement de son 10e anniversaire, l’événement a voulu être à la fois porteur de nouveautés, mais aussi témoin du passé en offrant un hommage aux poètes et aux moments forts des 10 ans. Pour ouvrir le bal, rien de moins que des confettis avec le groupe Avec pas d’casque au Satyre Cabaret-spectacle. Le Zone Campus était présent pour remémorer la soirée magique du 30 septembre et les premiers vers poétiques de cette édition marquante. La musique comme vecteur poétique Pour casser la glace du OFPTR, rien de moins qu’un spectacle musical d’envergure qui cadre parfaitement avec l’univers poétique du festival. Le spectacle mettant en vedette Avec pas d’casque était produit par le Satyre, mais s’associait au Off-festival comme événement déclencheur de la 10e édition. «C’est la première fois que nous programmons officiellement des groupes de musique chez qui la poésie est au coeur de leurs chansons.», mentionnait préalablement Erika Soucy, organisatrice et poète du Off-festival. En plus du soutien ressenti pour la cause du Off-festival de la part d’Avec pas d’casque, le groupe offrait son premier spectacle officiel depuis la sortie de leur dernier album Effets spéciaux. Cette mise en contexte a drôlement rapproché le public qui, tout naturellement, s’est déplacé vers la scène dès les premières notes entonnées. Les cinq musiciens, d’un calme presque déstabilisant, ont offert une performance en toute authenticité et sincérité. Non seulement les paroles d’Avec pas d’casque sont profondément ancrées dans des valeurs communes, mais elles jouent avec les variations et la métaphore qui remettent de simples choses en différentes perspectives. «Ça c’est quand tu t’achètes du linge neuf, et un moment donné, il finit par se retrouver au fond du tiroir» expliquait le chanteur et guitariste Stéphane Lafleur avant d’entamer leur chanson «La peur de perdre». La musique à la fois acoustique, progressiste et atmosphérique, a littéralement emporté les quelque 250 personnes présentes pour créer l’ambiance magique désirée pour ce 10e Off-festival de poésie.

Honneur à la poésie «pas plate» Ce qui distingue le Off-festival de poésie de

Trois-Rivières de son adjacent, le Festival international de poésie, c’est son besoin de faire de la poésie «pas plate». Cela dit, une poésie différente et émergente qui n’a pas peur de dire les vraies choses et de la façon désirée. Pour rendre hommage aux auteurs et aux textes phares du Off, Sébastien Dulude a eu le mandat de concevoir un objet original qui rappellerait ceux-ci. Le Zine a vu le jour dans une boîte de poulet de la Rôtisserie Ste-Cécile avec quelques items tels qu’une vidéocassette des meilleurs moments, un petit livret de textes marquants ainsi qu’un jeu sur la planche intérieure de la boîte de poulet. Le concept s’est révélé très original et seulement 200 chanceux ont eu la chance de se procurer cet item de valeur. Pour faire la promotion de ce Zine lors de la soirée de lancement, quelques poètes du Off-festival se sont présentés sur scène lors du rappel du groupe pour lire leur texte accompagné d’une trame sonore improvisée. Le concept a permis de reprendre contact avec l’essence même du festival en écoutant des numéros mémorables de poètes ayant marqué l’événement. Victime de son succès, Avec pas d’casque est revenu à une troisième reprise sur scène pour offrir une dernière chanson au public inlassable. Les organisateurs ont su viser juste avec la venue d’Avec pas d’casque et la 10e édition fut, dans son ensemble, un succès. Comme quoi la poésie émergente a et aura encore sa place à Trois-Rivières. (A.L.) PHOTO: A. LEMIEUX

Le groupe Avec pas d’casque a offert une performance authentique et chaleureuse.

Je ne cesserai jamais de m’émerveiller devant la splendeur et la complexité dantesques de l’être humain. Il suffit d’une odeur, d’une apparence ou d’une mélodie pour que vos neurones vous transportent loin dans le temps et dans l’espace. Et vous voilà pour un instant, pour un instant seulement, transbordé vers un monde qui vous est propre, un monde que seuls vos souvenirs ont ficelé. J’étais loin d’accorder à ce rouge à lèvres au ton vif un tel pouvoir, mais on dirait que cette teinte était tellement particulière qu’elle a évoqué en moi le souvenir de cette belle dame. Ce rouge à lèvres était tellement notable que, même sur un étalage, il m’a catapultée des années en arrière. Me voilà alors sur cette petite chaise en bois, un vendredi après-midi, devant la grande porte de la maison familiale. Pour un moment, les frontières spatio-temporelles se sont évanouies. Le vendredi n’était pas un jour comme les autres, non à cause de la prière ou du couscous. Mon vendredi était différent: c’était la journée où cette vieille maison se transformait en une immense scène, où elle devenait une hôte digne des plus grandes représentations. Juste après le diner, je m’installais devant la porte avec ma petite chaise, pour attendre avec effervescence le défilé des gens qui venaient assister à la vue du vendredi, et pour voir passer la belle dame à l’allure imposante et au maquillage extravagant. J’étais loin d’imaginer que son rouge à lèvres marquerait ma mémoire, mais il a fait que le souvenir de ce cortège s’est gravé dans mon esprit comme un nom sur une écorce. En cette après-midi féérique, l’élégance est de mise, que ce soit en habits traditionnels ou modernes. Il fallait faire preuve de dandysme, car ce spectacle-là n’était pas que de la musique et du chant: c’était une signature culturelle, une épingle qui différencie ce vieux quartier de tous les autres à travers la ville. Cette performance de Aissawa, une sorte de musique spirituelle, nous distinguait du voisinage. Vous me direz que d’autres endroits pourraient reproduire le même spectacle: je vous dirai que non, il s’agit d’un art qui n’est pas comme les autres. Bien que les chants s’inscrivent dans un patrimoine musical traditionnel, ils ne peuvent pas être chantés n’importe où. Au fil du temps, cet art a développé une relation intime avec la religion, créant un courant musical particulier: la musique soufie. Si le soufisme est connu comme

une recherche de Dieu sous différentes formes, la musique qui en émane n’échappe point à cette règle. Cette musique favorise la culture de l’humble et de la simplicité, une culture qui tente de transcender l’humain à un monde éthéré, un monde où le matériel cède gracieusement la place à l’intangible. Seuls les soufis, des gens connus par leur ascétisme et leur dévotion à la prière pour le restant de leurs jours, peuvent héberger de tels événements, et quand ils meurent, leurs maisons se transforment en mausolées, qui sont à la fois lieu de culte et d’apprentissages. Il se trouve que l’une de ces maisons était voisine à celle de mes grands-parents, où j’ai grandi. Durant ma jeunesse, j’avais donc le privilège d’assister au spectacle chaque vendredi. La troupe était faite de gens de tous les âges issus du quartier, ce qui était encore plus fascinant. Dans une société où les limites sont effroyablement vivaces entre les générations, en cet après-midi, ces limites disparaissaient, les jeunes étaient les égaux des ainés. Plus besoin d’autorisation pour parler, plus besoin d’un hochement de tête approbatrice avant d’avancer vers la foule: la consonance est régente, le rythme est maestro. De jeunes voix se mêlent à d’autres, cassées par le temps, pour égayer l’esprit des présents avec des cantiques et hymnes religieux. L’orchestre utilise des hautbois et des instruments de percussion traditionnels faits de terre cuite et de cuir, car rien ne résonne aussi fort et aussi bien que ces instruments faits à la main.

Du zénith au crépuscule, les gens jonchaient mon quartier par centaines, afin d’assister à ce spectacle de musique soufi, une parade humaine sensationnelle qui imprégna sempiternellement mes souvenirs. Les mêmes rythmes et les mêmes textes reviennent chaque semaine. L’enfant que j’étais se demandait pourquoi les gens ne trouvaient pas le spectacle redondant, pourquoi ils entraient en transe à chaque fois et se laissaient emporter par ces tempos envoutants. Des années plus tard, et avec du recul, j’ai compris que cela représentait plus qu’un spectacle: c’était un moyen pour les jeunes adolescents d’avoir un loisir qui les tienne loin de la portée des drogues et de la délinquance, c’était une occasion pour sortir ses plus beaux habits en dépit de l’amertume du quotidien… Bref, c’était un voile qui mussait les horreurs de la vie, comme la nuit escamote les laideurs que la lumière du jour trahit. Les gens ne se lassaient jamais du spectacle, vendredi après vendredi, car l’espace d’une après-midi, ces mélodies nourrissaient leurs âmes, tout comme elles nourriront mes souvenirs à tout jamais.


12

arts et spectacles

Volume 12, numéro 2 | 11 au 24 octobre 2016

VERNISSAGE À LA GALERIE R3

VERNISSAGE À LA GALERIE D’ART DU PARC

De traces et d’accumulations

La mémoire des paysages PHOTO: M.-C. PERRAS

PHOTO: M.-C. PERRAS

Les traces du travail de l’artiste sont présentes à même l’exposition, révélant alors les prémisses de la création. La Galerie R3 de l’UQTR confit son espace à l’artiste Annie Conceicao-Rivet jusqu’au 21 octobre 2016. Son exposition La rencontre des masses : études et prototypes s’apprivoise difficilement pour le néophyte, mais réussit tout de même à poser des questions qui touchent à des sujets actuels. L’impact de l’humain sur des objets banals ainsi que l’accumulation sont au cœur des préoccupations de cette exposition. Ces enjeux sont abordés avec plusieurs techniques rudimentaires tel le tracé contour, le frottis et le pochoir. L’artiste a choisi non seulement d’exposer ses œuvres finalisées comme c’en est l’habitude, mais aussi les traces de son travail en atelier. En apportant des parcelles de son atelier à la vue de tous, Conceicao-Rivet positionne les études en avant plan. Ces études de formes s’apparentent à ce que pourrait être le carnet de l’écrivain, que certains publient et d’autre pas. Cette décision donne accès au cheminement du processus créatif. L’œuvre finale présentée au grand jour est en fait le résultat d’une accumulation d’observations, de tests et de décisions. La disposition de l’exposition fait en sorte que deux corpus d’œuvres cohabitent de part et d’autre de la galerie. Toujours dans l’idée de la stratification de l’objet et de l’étagement de ses sections tracés pour en définir des formes nouvelles, les deux parties de l’exposition se distinguent par la provenance des objets en question. D’un côté, ce sont les œuvres et les études issues d’une résidence d’artiste en Finlande. PHOTO: M.-C. PERRAS

Annie Conceicao Rivet utilise quelques techniques rudimentaires comme le frotits, le pochoir et le tracé contour.

Lors de cette résidence, Conceiao-Rivet a observé l’impact du contact humain sur des pintes de lait. Cet objet usiné est compressé aléatoirement par l’individu qui en a terminé. Dans un geste machinal et banal, l’usager se débarrasse du contenant pour le remettre en circulation par l’entremise du bac de recyclage. L’artiste y reconnaît une grande liberté. Celle de disposer froidement, en l’écrasant, d’un objet jadis utile. Les gobelets de lait, une fois atterris dans le bac vert, deviennent des formes uniques aux multiples facettes. Ces formes sont stratifiées et dessinées. Ensuite, le tracé contour devient pochoir et c’est ensuite une accumulation d’aquarelle qui rend des images abstraites. Le même principe de décalage et de transformation de l’objet est appliqué pour la seconde partie de l’exposition. Cette fois, ce sont des œuvres devenues objet qui servent de matériaux d’étude. Des reliquats de moulage dont certains ont servi à des performances.

En apportant des parcelles de son atelier à la vue de tous, Annie Conceicao-Rivet positionne les études en avant plan. Perçu par l’artiste comme un travail cyclique et qui, pour la première fois dans l’histoire de sa pratique, s’échelonne dans la durée, cette obsession pour le chemin de l’objet partant de la consommation utilitaire à son rejet culminera par la création d’une sculpture. Une numérisation 3D d’un amoncellement de trois ans de déchets d’atelier s’entassant en empilage a été imprimée en strates de deux pouces, puis ce qui représente la matière est ajourée. Ces grandes feuilles qui se superposent au sol donnent l’impression d’une carte topographique. Attendue pour 2017, cette œuvre permettra à l’artiste de boucler un cycle et de renouer avec son travail d’estampe. Toute cette exposition se défend mieux par les mots que par le visuel, ce qui reflète les recherches parfois trop intellectuelles de l’art et peuvent ainsi creuser un fossé entre spectateurs et créateurs. En plus de toucher au modelage, à la sculpture, à expérimenter le son et l’image vidéographique, Annie Conceiao-Rivet se plaît à explorer la photogravure. (M.-C.P.)

Le pastelliste Gilles Devault et le poète Mathieu Croisetière autour de l’œuvre marquante de l’exposition Saudade. La ville de Trois-Rivières bat au rythme des mots, alors que la 32e édition du Festival international de la poésie s’y déroule. Toutes les occasions sont bonnes pour mettre les écrits en avant. La Galerie d’art du parc en a donc profité pour faire appel à trois auteurs, dont le verbe s’est arrimé aux œuvres des trois artistes exposés dans le manoir de Tonnancour. Lors du vernissage du dimanche 2 octobre dernier, un vaste public a défilé sur les trois étages de la maison ancestrale. Le rez-de-chaussée est habité par les toiles de Guillaume Massicotte, un artiste établi à Champlain, en Mauricie. Les images sont pour la plupart des petits formats peints sur des canevas de bois. Les scènes racontées par les touches impressionnistes de Massicotte révèlent des souvenirs de vacances estivales au bord de l’eau, des captures de la nature. La majeure partie de son exposition Pétard des bois est lumineuse, mais un côté plus obscur s’y glisse tout de même: des portraits aux visages quasi ensanglantés s’immiscent dans cette douceur. Le texte amoureux nostalgique du poète et animateur de happenings Éric Charlebois vogue tout autour des éclats de mer qui émanent des peintures de Guillaume Massicotte. À l’étage mitoyen se retrouvent les œuvres plus difficiles de Stella Pace, entremêlées par les mots de Serge Patrice Thibodeau. Entre sculptures, estampes, dessins et impressions numériques, la facture primitive de l’ensemble de l’exposition État d’âme de Pace demande un certain temps d’apprivoisement. À force d’y plonger, il est possible d’entrevoir des personnages anonymes. Les multiples sculptures parsemées dans quelques coins des espaces offrent une tendresse, malgré l’utilisation de matériaux bruts. Ces petites formes anthropomorphiques sont, contrairement aux réalisations bidimensionnelles, des êtres uniques et attirants. Les murs du dernier étage de la charmante maison accueillent les œuvres aux pastels à l’huile de Gilles Devault. L’exposition Saudade est scindée en deux parties qui se distinguent à la fois par le choix des couleurs et par les paysages convoqués. Le premier essaim d’œuvres est plus terreux et abstrait, rappelant des lieux de nature,

de forêts et de fonds marins. Le deuxième représente des mémoires de voyage, dans un chatoiement de lumière avec des couleurs vives et vibrantes. Le pastelliste interprète des paysages, tandis que le poète Mathieu Croisetière arrive à faire valser entre les toiles le souvenir contemplatif dans une agréable finesse.

Les scènes racontées par les touches impressionnistes de Guillaume Massicotte révèlent des souvenirs de vacances estivales au bord de l’eau, des captures de la nature. Les paysages urbains dessinés par Gilles Devault proviennent de sa mémoire de la ville de Lisbonne. Les tramways invitent à l’agitation de la ville, mais aussi au calme de l’œil du voyageur. L’artiste utilise, en plus de l’accumulation trouble des couleurs, la gravure possible dans le pastel à l’huile. Ce médium trop peu exploité crée un mouvement et une profondeur aux œuvres, qui se modifient selon la position plus ou moins rapprochée du spectateur. Devault, en plus de manier le pastel, manie aussi la plume. Son plus récent recueil de poésie L’aube d’un long été vient de paraître aux Écrits des Forges. Saudade se termine le 30 octobre prochain, alors que Pétard des bois et État d’âme seront à la Galerie d’art du parc jusqu’au 4 décembre 2016. (M.-C.P.)

PHOTO: M.-C. PERRAS

Les touches impressionnistes de Guillaume Massicotte ajoutent au brouillage des souvenirs par la mémoire.


13

www.zonecampus.ca

SPORTS GOLF

Les Pats excellent au championnat provincial Le championnat provincial de golf, qui se tenait au KI-8-Eb, s’est terminé mardi le 4 octobre dernier. Lors de celui-ci, les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières ont terminé au troisième rang, assurant ainsi leur place au championnat canadien. Une participation au championnat canadien assurée Le championnat provincial se tenait au club de golf le Ki-8-Eb qui est un terrain que connaissent bien les jeunes golfeurs des Patriotes. En effet, c’est sur celui-ci que se tiennent leurs entraînements. Voilà un facteur qui leur a sans doute été favorable puisque les Patriotes ont terminé troisièmes lors du championnat. Mikaël Langlois, étudiant au baccalauréat en administration des affaires et capitaine de l’équipe, a connu de fortes performances. Le lundi 3 octobre, l’ancien joueur des Olympiques de Gatineau s’est démarqué avec un pointage de 73. Le tout malgré un boguey et un double sur les deux derniers trous. Jacob Robitaille, étudiant en finance, s’est bien défendu en terminant en égalité dû par les 11 derniers trous résultant en un pointage de 76. Le tout permettant aux Patriotes de se placer en 2e place pour cette ronde en égalité avec Laval et l’Université de Montréal (UdeM). Lors de la ronde du mardi 4 octobre, Mikaël Langlois a commencé en force, mais a connu quelques embûches. Il a cependant su se rattraper

et terminé avec un pointage final de 81. Les deux gauchers de l’équipe, Carl Gélinas et Anthony Demers, ont terminé avec un pointage final de 72 et 74 respectivement. Jacob Robitaille a continué d’épater et a terminé avec un pointage de 74, lui permettant ainsi de finir deuxième au rang des recrues. En plus, sa performance lui a permis de se tailler une place sur l’équipe étoile du circuit du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Afin de pouvoir participer au championnat canadien qui aura lieu en mai prochain en Ontario, les Patriotes devaient se classer dans les quatre meilleures équipes au Québec. Leur troisième position au championnat provincial leur a permis d’atteindre cet objectif. L’UQTR sera donc représentée au championnat canadien.

PHOTO: PATRIOTES

Un entraineur comblé L’entraineur Pascal Garneau est un ancien joueur de la formation de golf des Patriotes de l’UQTR et avait été capitaine de l’équipe de 2009 à 2012. Lors de sa carrière en golf, il avait été médaillé d’or aux Jeux du Québec au Mont-Adstock en 2005. L’ancien joueur des Patriotes a entamé sa cinquième saison à la barre de l’équipe de golf de Patriotes de l’UQTR en tant qu’entraîneur. Il a commencé la saison avec des attentes élevées et avec beaucoup de confiance et d’espoir envers ses joueurs. «Je savais que nous possédions une équipe avec un talent unique, des joueurs motivés et prêts à se relever les manches. Surtout,

La formation de golf des Patriotes de l’UQTR s’est classée au troisième lors du championnat provincial qui avait lieu au Ki-8-Eb. je savais que j’avais une équipe avec des gars qui avaient plus d’expérience, qui comprenaient ce qu’est le golf par équipe et qui avaient l’attitude à avoir coup après coup et ronde après ronde.» L’entraineur affirme que lorsqu’il a fixé ses objectifs pour cette saison-ci, il espérait exactement à ce quoi l’équipe a accompli. Les efforts et le travail de Pascal Garneau ont

été récompensés lors d’un gala qui se tenait le lundi 3 octobre 2016. Lors de celui-ci, l’entraîneur de l’équipe a reçu le titre honorifique de l’entraîneur de l’année décerné par le RSEQ. Voilà donc une saison de golf qui a su répondre aux attentes. À rappeler que le tournoi canadien aura lieu en mai prochain en Ontario. (É.C.)

GUILLAUME ASSELIN AU CAMP DES RECRUES DU CANADIEN DE MONTRÉAL

Un Patriote avec le CH Guillaume Asselin, attaquant pour l’équipe de hockey des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières, a pris part au camp des recrues des Canadiens de Montréal. Le jeune joueur a finalement été réaffecté à son équipe universitaire une journée avant la fin du camp. Le camp Après avoir dominé la saison dernière durant laquelle il a récolté 27 buts et 47 points en 28 matchs, l’étudiant au baccalauréat en administration des affaires avait été déclaré le meilleur joueur universitaire au pays. C’est donc sans surprise qu’il s’était fait remarqué par les recruteurs. C’est suite au retrait du Slovaque Martin Reway que Guillaume Asselin avait été appelé à faire part du camp des recrues. L’attaquant était dans un cours de comptabilité lorsqu’il a reçu la nouvelle. Au début du camp, le jeune homme se disait être nerveux. Heureusement, l’attaquant de 24 ans a bien été conseillé par deux de ses amis qui évoluent dans la ligue nationale. Il s’agissait de Charles Simard-Hudon des Canadiens de

Montréal et de Jonathan Audy-Marchessault des Panthers de la Floride. Dès son arrivée, l’attaquant au caractère offensif a appris qu’il revêtirait le chandail des Canadiens de Montréal afin d’affronter les Maple Leafs de Toronto dans le cadre du tournoi des recrues. Le jeune homme se disait très ému par les circonstances. Lors de son séjour au camp, le numéro 83 des Patriotes a joué contre les Maple Leafs de Toronto ainsi que les Sénateurs d’Ottawa. Durant la rencontre avec l’équipe d’Ottawa, Asselin a pu enregistrer six tirs au filet. Cependant, les deux parties se sont terminées en défaites. Bien que Guillaume n’ait marqué aucun but, il estime avoir bien joué et qu’il est fier de sa performance. Suite aux deux affrontements, Guillaume Asselin, en compagnie de 10 autres joueurs, a été réaffecté à son équipe universitaire une journée seulement avant la fin du camp. L’attaquant affirme qu’il quitte le camp sans aucun regret. Le camp des recrues s’est terminé le 21 septembre dernier avec un entrainement sur glace au Complexe sportif de Brossard. Seulement 16 joueurs sur les 27 joueurs initiaux ont participé à cet entrainement.

Ce n’est pas la fin Le séjour au camp de Guillaume Asselin lui a permis de voir qu’il pouvait bien jouer dans un milieu où le calibre est très élevé. Cependant, il reconnait qu’il devra améliorer certains aspects s’il envisage une carrière dans la ligue nationale. «Je pourrais jouer dès maintenant. Mais pour être bon et avoir un impact, je devrai améliorer l’explosion de mon patin», a-t-il déclaré. Cependant, l’attaquant garde espoir d’avoir une autre chance chez les professionnels.

PHOTO: PATRIOTES

Un parcours hors du commun Le joueur de 24 ans n’a pas eu un parcours typique. En effet, il est rare que des joueurs du milieu universitaire soient invités à prendre part à un camp des recrues. Avant son parcours avec les Patriotes, le jeune homme originaire de Québec avait complété trois saisons avec les Saguenéens de Chicoutimi. Il avait ensuite fait un bref passage dans la Ligue de hockey de la Côte Est au sein des Road Warriors de Greenville pour ensuite venir s’installer à Trois-Rivières. «C’est exceptionnel d’avoir un joueur qui est déjà ici et qu’il soit invité à un camp des recrues. Ça prouve que le développement universitaire

L’attaquant des Patriotes de l’UQTR a été retranché du camp des recrues le mardi 20 septembre. est bon puisqu’ils ne sont pas déjà prêts lorsqu’ils sortent du junior», a déclaré Pierre Clermont, coordonnateur des sports l’UQTR. Guillaume Asselin est maintenant de retour au sein des Patriotes de l’UQTR. Gonflé à bloc, il affirme qu’il veut faire mieux que l’an dernier. Voilà ce qui nous promet une saison des Patriotes intense. (É.C.)


14

Volume 12, numéro 2 | 11 au 24 octobre 2016

SPORTS

RÉSUMÉ DES DERNIÈRES SEMAINES EN BADMINTON, CROSS-COUNTRY, NATATION ET SOCCER

La saison des compétitions commence CAROLINE FILION Journaliste

Lors des dernières semaines, les différentes équipes sportives de l’UQTR ont réussi à obtenir des résultats satisfaisants dans la majorité de leurs compétitions. Certaines équipes ne sont pas tout à fait complètes et sont encore en recrutement, mais elles ont toutes commencé à faire quelques compétitions et matchs interuniversitaires. Badminton Une compétition se déroulait le 30 septembre 2016 à l’École de technologie supérieure (ETS) pour la division masculine, et à McGill pour la féminine. Malheureusement, il n’y a pas eu de participation féminine pour cette compétition, mais les résultats de l’équipe masculine n’ont

probablement pas été à la hauteur des attentes. Les six parties disputées le 30 et le 1er octobre se toutes soldées par des défaites à 5-0 pour l’équipe des Patriotes. Les athlètes en sont seulement à leur première compétition de la saison. Ils auront ainsi la chance de se reprendre bientôt. Leurs prochains matchs se déroulent le samedi 22 octobre et le dimanche 23 octobre ici à l’UQTR.

Cross-Country Autant du côté masculin que féminin, l’équipe de cross-country connaît une belle saison jusqu’à maintenant. Lors de la compétition du 1er octobre sur les Plaines d’Abraham à Québec, les hommes se sont classés en 6e place sur 9 équipes alors que les femmes sont arrivées en 7e place sur un total de 11 équipes. Ce sont les Patriotes de la semaine du 3 octobre 2016, Kloé Gervais-Pépin et Nicolas Gilbert, qui se sont démarqués lors des courses avec une 27e place au classement général pour chacun d’eux. Il est bien de souligner la performance des femmes PHOTO: PATRIOTES

à la compétition de Sherbrooke avec une 5e place, alors que l’équipe masculine n’a malheureusement pas terminé la course. La prochaine compétition se tiendra le 15 octobre 2016 à Fredericton au Nouveau-Brunswick pour une course interconférence.

PHOTO: PATRIOTES

Natation En ce qui concerne la natation, les Patriotes avaient leur première compétition ce vendredi 7 octobre à Sherbrooke. Les filles avaient des nageuses qui participaient à huit épreuves au total, alors que les hommes ont seulement participé à quatre. Le meilleur résultat a été obtenu par Raphaële Roberge au 200m brasse du côté des dames, alors que pour les messieurs, c’est Anthony Gélinas avec sa 12e place en 50m dos qui s’en est le mieux tiré. Les résultats obtenus sont assez bons pour une première compétition, surtout que tous les athlètes ont majoritairement terminé leurs courses. Déjà cinq nageurs ont obtenu leur standard pour participer au championnat RSEQ et quatre d’entre eux ont terminé dans le top 6 au classement. Leur prochaine compétition se déroulera le 22 octobre à 13h30 à l’université McGill.

Jessica Desjardins de l’équipe de soccer féminin en action lors de la partie du 30 septembre dernier.

Soccer

La saison de l’équipe de badminton ne produit les résultats escomptés. Par contre, ils auront d’autres matchs pour se reprendre.

Toujours en tête du classement, l’équipe de soccer masculine des Patriotes a essuyé sa première défaite le 2 octobre 2016 contre l’équipe de l’UQAM par la marque de 1-0. C’était le deuxième affrontement entre les deux équipes. La première partie du 9 septembre s’était conclue par la marque de 2-2. On devine que les deux équipes se livreront une compétition féroce jusqu’à la fin de la saison. La prochaine partie se déroulera le 14 octobre à 20h00 au Stade Mémorial Percival-Molson à Montréal contre les Stingers de l’Université Concordia.

L’équipe féminine s’en sort un peu moins bien de son côté. Depuis le début de la saison, ses athlètes n’ont encore aucune victoire, mais le match contre l’équipe de Bishop’s s’est terminé par la marque de 0-0 le 30 septembre. Elles ont perdu par la marque de 5-0 contre l’UQAM le 2 octobre dernier et disputeront leur prochain match le 14 octobre 2016 au Stade Mémorial Percival-Molson à 18h00 contre le Redmen McGill.

PATRIOTES DE LA SEMAINE

Deux athlètes en cross-country se démarquent Comme ils ont offert des performances impressionnantes lors d’une compétition à Québec, les deux personnes qui ont été nommées Athlètes de la semaine sont dans l’équipe de Cross-Country. Les Patriotes, qui ont eu un nombre record de participants aux sélections pour l’équipe de cross-country, semblent en bonne position pour se classer en tête cette saison. Il est intéressant de savoir que le cross-country est revenu dans le Réseau de sport étudiant du Québec (RSEQ) ainsi que dans le circuit universitaire provincial depuis seulement 2010. Tout cela est dû à deux enseignants de l’UQTR, soit François Trudeau et Jean Lemoyne. C’est donc une fierté de voir leur équipe se démarquer année après année. En ce qui a trait à l’athlète féminine de la semaine, Kloé Gervais-Pépin se dit fière de porter l’uniforme des Patriotes pour la première fois. C’est certain que pour une recrue, il faut un temps d’adaptation, autant dans le sport que dans la combinaison entraînement-études. Le cross-country, comme tous les sports de

PHOTO: PATRIOTES

Kloé Gervais-Pepin, recrue 2016 de l’équipe de cross-country des Patriotes de l’UQTR, et 2e nomination comme Patriotes féminine de la semaine. compétition, demande beaucoup d’entraînement et de discipline. C’est pourquoi ça prend un certain temps avant de réussir à être au niveau, mais la persévérance mène toujours à de bons résultats. «C’est un début de saison tout à fait normal en ce qui a trait à mes deux derniers cross-country» disait Kloé, qui est impatiente de participer à la compétition provinciale qui a lieu le 31 octobre au club de golf de Grand-Mère. Elle

aura donc l’opportunité de démontrer le fruit de tous les efforts qu’elle met dans l’entraînement depuis le début de la saison, et ainsi peut-être repartir avec une bonne place au classement. Lors de la dernière compétition du 1er octobre, Kloé s’est classée au 27e rang sur 112 participantes, la première de l’équipe des Patriotes à terminer sa course en 24.39.9min. Il faut également souligner son excellente performance lors du 6km de Sherbrooke où elle a terminé en 6e place au classement général avec un temps de 23.57.6min. Du côté de Nicolas Gilbert, il a participé à sa première compétition de la saison à Québec, sur les Plaines d’Abraham. «J’ai connu un bon début de course, mais le deuxième 5km a été plus difficile. Le parcours est très éprouvant mentalement et physiquement», expliquait-il. Malgré cela, il se dit fier de sa performance, car il avait beaucoup de fatigue accumulée depuis le début de la session universitaire. On peut comprendre que les séances d’entraînement ne sont pas toujours faciles, mais le dépassement de soi est toujours une motivation. Nicolas espère revenir à Québec le 12 novembre pour le championnat canadien universitaire SIC qui

PHOTO: PATRIOTES

Nicolas Gilbert, recrue 2016 de l’équipe de cross-country masculine de L’UQTR. se déroule au même endroit, et ainsi pouvoir améliorer son temps. Nicolas a terminé au 27e rang sur un total de 92 athlètes avec un temps de 34.26min pour sa première compétition de l’année, le meilleur temps chez les Patriotes de l’UQTR. Dans les prochaines semaines, l’équipe se déplace vers Fredericton pour une compétition inter-conférence et le championnat provincial, qui se tiendra le 29 octobre 2016, n’a pas encore de lieu déterminé. (C.F.)


www.zonecampus.ca

SPORTS

15

DÉBUT DE SAISON DES PATRIOTES HOCKEY

Les Patriotes partent du bon pied PHOTO: PATRIOTES

VINCENT BOISVERT Journaliste

Les Patriotes de l’UQTR ne pouvaient pas mieux amorcer leur calendrier régulier, récoltant ainsi leur toute première victoire de la saison, à leur tout premier match de la saison régulière 2016-2017.

Avares, les hommes de Marc-Étienne Hubert n’ont accordé que deux seuls petits buts en deux matchs, depuis le début de la saison.

En effet, les Patriotes ont vaincu les Voyageurs de l’Université Laurentienne par la marque de 3-2, en temps régulier, devant plus de 150 personnes au CountrySide Arena de Sudbury.

Les Patriotes ont bien commencé leur saison régulière. Les Trifluviens, qui débutent ainsi leur saison dans le nord de l’Ontario, ont vu les locaux prendre les devants sur un but, en avantage numérique, d’Elliot Richardson. Il n’en fallait pas plus que, moins de 5 minutes plus tard, Guillaume Asselin ouvre la marque pour les

En troisième période, les visiteurs ont frappé tôt grâce à un premier but de la saison du défenseur Jérémy Beaudry, assisté de son compatriote à la ligne bleue, Martin Lefebvre. Ce but, marqué en supériorité numérique, ramène les deux équipes à égalité, 2-2.

Le capitaine Martin Lefebvre et l’équipe de hockey des Patriotes sortent victorieux de leur premier duel de la saison. Patriotes, assisté de Pierre-Olivier Morin et de Carl-Antoine Delisle. En 2e période, les Voyageurs ont repris les devants suite à un but de Richard Therrien, qui trompe la vigilance d’Alexandre Bélanger,

donnant ainsi les devants 2-1. Connaissant une période médiane plus difficile au chapitre des tirs au but, les Patriotes tiraient de l’arrière 2-1, n’atteignant le filet adverse par seulement six tirs.

Avec moins de 5 minutes à faire au dernier engagement, Marc-Olivier Mimar profite d’une superbe passe de Tommy Giroux pour déjouer le gardien des Voyageurs, Joël Vienneau, et procure ainsi la victoire aux Patriotes. Le capitaine des Verts et Oranges, Martin Lefebvre, récolte sa deuxième mention d’aide sur ce jeu. Les Trifluviens ont lancé sur le gardien Vienneau huit fois en première période, six fois en deuxième, et 14 fois en troisième, pour un total de 28. Les Voyageurs, quant à eux, ont tiré 10 fois en première période, 12 fois en deuxième, et seulement trois fois en troisième période, pour un total de 25.

UN VOYAGE PRESQUE PARFAIT À SUDBURY

Les Patriotes gagnent un deuxième match consécutif De retour au CountrySide Arena de Sudbury, devant cette fois-ci plus d’une centaine de partisans, les Patriotes de l’UQTR ont croisé le fer face aux Voyageurs de l’Université Laurentienne, l’emportant aisément au compte de 4-0. Le gardien des Pats, Guillaume Bélanger, a ainsi récolté une première victoire cette saison, en repoussant les 28 tirs qui ont été dirigés vers lui. Disputant ainsi un deuxième match en 24 heures, face à la même équipe, c’est le défenseur Jeremy Beaudry qui a ouvert la marque à 5:21 de

la première période, déjouant le gardien Vienneau qui obtenait ainsi un deuxième départ consécutif cette saison. Quelque 10 minutes plus tard, c’est au tour de Guillaume Asselin de porter la marque à 2-0 pour les visiteurs. Pierre-Olivier Morin et Carl-Antoine Delisle récoltent les mentions d’assistance. Asselin fut aussi l’unique marqueur de la deuxième période, chassant ainsi le gardien Vienneau au profit du gardien Charlie Millen. Ce changement de gardien a semblé fouetter l’équipe locale, qui a dirigé 13 tirs sur le gardien Bélanger. Retraitant au vestiaire avec une confortable avance de 3-0, les Patriotes dirigés par

Marc-Étienne Hubert ont pu compter sur un Carl-Antoine Delisle en pleine forme. Celui-ci a inscrit le 4e but dans ce match, son premier de la saison, assisté de Jeremy Beaudry et du capitaine Lefebvre.

Les Patriotes de l’UQTR reviennent fort d’un voyage en Ontario, récoltant quatre points sur une possibilité de quatre. Joint en fin de match à Sudbury, l’attaquant Pierre-Olivier Morin était satisfait dans l’ensemble de la performance de son équipe.

«On savait que Laurentian bataille toujours très bien contre nous lorsqu’ils sont à domicile. On n’a pas joué notre meilleur match hier, mais on a vu une amélioration dans notre exécution aujourd’hui. Notre gardien a bien fait, on a utilisé notre vitesse, et je crois qu’on doit rester plus simple dans nos décisions avec la rondelle, qui nous a donné des chances de marquer. » Les Trifluviens ont lancé sur le gardien Vienneau 14 fois en première période, huit fois en deuxième, et 10 fois en troisième, pour un total de 32. Les Voyageurs ont effectué huit tirs en première période, 13 en deuxième, et sept fois en troisième période, pour un total de 28. (V.B.)

3 au 8 octobre 2016 Mardi de 14 h à 17 h, en rappel vendredi à 17 h et samedi à midi

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Artistes Klo Pelgag Mauves Avec pas d’casque Les Goules La Bronze Chocolat Moussette Les Sœurs Boulay Peter Peter Fred Fortin

Pièces Samedi soir à la violence Longtemps Loup-garou Coma Rois de nous Les pyramides Insouciance La moitié de toi qui dort Éden Noir Gratte

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Artistes Blues Pills Purson JPNSGRLS Holy Fuck The Pack AD Et Tu Brucé BADBADNOTGOOD Andy Shauf Thee Oh Sees Jay Arner

Pièces Lady in Gold Mr. Howard Bully For You Tom Tom Yes I Know Laska In Your Eyes The Magician Plastic Plant Crystal Ball



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.