Memoire HMONP LEA BILLOT 2017

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/Construire pour se construire A la veille d’entrer définitivement dans le monde professionnel, je souhaiterais faire un retour sur l’expérience qu’a été pour moi, la formation à l’habilitation à la maîtrise d’œuvre. Si je suis riche de mes stages longs précédents, il est vrai que l’année passée au sein de Randja m’a beaucoup apportée. Elle fut non seulement intense par le rythme soutenu que nous avons au sein de l’agence mais surtout par le permanent questionnement que demande l’engagement que je m’apprête à faire : être architecte en mon nom propre. Chaque information que je collectais, suscitait de nouvelles réflexions : est-ce ainsi que les agences fonctionnent ou est-ce propre à celle-ci ? Y-a-t-il de meilleure méthode ? Comment aurais-je répondu à ce concours ? Combien de projets en moyenne peut suivre un architecte et cela dépend–t-il de la structure ? Comment arriver à mesurer le temps dédié et à le traduire en honoraires ?... Réaliste sur le fait que mes réponses viendront avec le temps et l’expérience, il était utile de remettre tout cet enseignement en perspective. C’est la pratique et la répétition des tâches qui permettent de savoir comment les estimer et les hiérarchiser. Savoir gérer son temps nécessite aussi de bien se connaître et de comprendre ses limites. Le défi est de taille : Réussir à mener à bien un projet pendant de longues années sans que l’idée initiale ne soit corrompue ou dénaturée. Au démarrage de la mise en situation professionnelle, nous percevons notre enseignement reçu durant 5 ans comme insuffisant. Puisque cette formation ne se fait pas par alternance, le choc est plus violent entre les deux mondes. Et il est d’autant plus intense que nous avons le sentiment que tout ce que manipule un architecte au quotidien nous est inconnu. Mais en réalité, nos années d’études ne sont pas compressibles. La compréhension de l’espace, l’éclosion de l’architecte en nous et de notre sensibilité a besoin de plus de temps et d’un cadre d’expérimentation que permet l’école. A l’inverse, les normes, les règles, et les automatismes s’apprennent in situ et bien plus rapidement. Nous sommes formés à nous questionner, à créer, nous projeter, à rêver mais le reste se fera par l’expérience de la vie, de la pratique et de nos erreurs. Très vite, lorsque nous en prenons conscience, les deux mondes, celui de la théorie du projet et celui du métier, fusionnent et fonctionnent ensemble. Cela peut se faire progressivement ou brutalement.


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