Memoire HMONP LEA BILLOT 2017

Page 48

48

si cela fait partie du code de déontologie de Vitruve (honnêteté, convenance et esthétique), l’approbation totale est impossible. L’architecture doit simplement être singulière. Son champ d’étude étant tourné vers l’homme et l’évolution de l’architecture qui l’abrite, il doit alors penser en concepteur, en politique et en usager, étant lui-même un citoyen. Attractivité et singularité sont recherchées par les visionnaires mais il ne faut pas que cela dérive. Que le geste architectural devienne signature et que l’architecture soit utilisée comme média de communication. Si l’architecte apporte cette plus-value, très recherchée avec les «starchitectes», le projet doit aller au-delà de sa forme et de sa façade. La plus-value médiatique apportée par l’implantation d’établissement culturel d’envergure dans une région peut engendrer des retombées économiques importantes mais ce n’est pourtant pas l’objectif premier, ni l’éthique de l’acte de bâtir. L’architecture d’exception à sa place dans le paysage architecturale mais elle n’est pas une finalité. Le couple architecte/maire doit partager la même vision,sans pour autant avoir les mêmes enjeux. Par le projet, l’architecte fonde son indépendance. Car si l’architecture est politique Michelle Onfray précise bien qu’elle est « non politicienne, car elle n’obéit pas aux projets à courte vue des échéanciers électoralistes.» C’est alors dire, que si elle assoit une politique, elle s’engage sur une vision, une transmission a bien plus long terme que le temps du mandat. Sa volonté, son désir et sa folie sont de finir le projet quoi qu’il en coûte. Un combat qui passe au-dessus de tout. Pour le politique, son engagement dans la commande permet d’installer sa légitimité en tant qu’élu et le projet devient celui de la possible réélection. Dans le cas d’étude rencontré au sein de l’agence Randja, je découvre les risques de la non réélection au lancement d’une commande et l’héritage non souhaité d’un mandat. L’architecte n’a pas choisi son maître d’ouvrage et inversement. La nouvelle municipalité n’a pas choisi son programme et se place dans l’opposition politique concernant de la gestion économique de la ville. Le projet n’est plus une priorité et rendre des comptes sur son avancement lors des conseils municipaux est une pénible tache pour eux. Je constate alors que l’’intelligence collective par la dynamique de co-production n’est plus en place... Il est difficile devant les entreprises de tenir un discours cohérent, et nous subissons d’autres part bien plus fortement la longueur du circuit administratif de la commande publique. Aujourd’hui, encore, c’est une réelle lutte que de devoir fédérer chacun dans la mission, que seul l’architecte porte à ce stade : l’aboutissement du projet.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.