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vêtements de sports assez pointus. Certains produits, comme certaines laines polaires, sont fabriqués à 100% de bouteilles en plastique recyclées. Le cuir animal a aussi ses alternatives éthiques comme le cuir d’ananas utilisé dans la maroquinerie. Une belle réussite à ce niveau est la marque de baskets Veja qui séduit de plus en plus les jeunes. Les porter pour assister à la marche pour le climat est bien plus cohérent que de porter des chaussures des grandes marques de sport ! Les traitements Les fibres subissent également de nombreux traitements pour être au goût du jour : lavage, blanchiment, teinture,… Chaque étape est accompagnée de son lot de gaspillage ou de polluants comme le chlore, le formaldéhyde, les métaux lourds. Ces produits sont très rarement évacués selon des normes environnementales. Plus de 11 milliards de litres d’eau sont utilisés chaque jour à travers le monde pour teindre les textiles. Rares sont les sites de production textile ayant mis en place un système de gestion de l’eau performant et réglementaire. La plupart du temps, tout est déversé directement dans la nature. Au niveau des couleurs, les palettes de l’arcen-ciel sont rarement naturelles. Pourtant, la nature offre des solutions comme la teinture végétale provenant des racines, feuilles ou encore branches. C’est la solution adoptée surtout par des petites marques de niche car la gamme de couleur n’est pas à 100% constante, présentant de légères variantes de teinte. Mon jean adoré C’est l’indispensable de toutes les garde-robes, de toutes les générations et il y en a pour tous les goûts : slim, boyfriend, bootcut,… Cet essentiel que tout le monde porte à une belle empreinte sur la planète mode mais une très vilaine sur notre planète bleue. Saviez-vous qu’à lui seul, le processus de finissage d’un jean nécessiterait 42 litres d’eau en moyenne ? La palme du jean polluant revient au jean vintage, celui que l’on s’arrache pour son look délavé. Pour lui donner cet aspect un peu usé, certaines marques ont recours à la technique du sablage, qui consiste à projeter du sable à forte pression sur le tissu. Les ouvriers travaillent sans protection, inhalant les poussières de silice qui sont extrême16 / êt replu s

ment toxiques et provoquent la silicose, maladie respiratoire incurable. Et « last but not least », un jean parcourrait en moyenne 65 000km depuis les pays de culture du coton jusqu’aux magasins de vente. Et sachez qu’un cargo de transport de marchandises équivaut à 50 millions de voitures en matière pollution au soufre. Quand on sait tout ça, au lieu de jeter son vieux jean à la poubelle, on lui redonne une nouvelle vie. Internet regorge de merveilleuses idées « DIY (Do It Yourself) ». Lors d’un stage, ma fille a transformé un vieux jean de son père en super sac à bandoulière, que je lui pique régulièrement ! Le grand fabricant de jeans bien connu pour ses modèles à trois chiffres, tente de se montrer responsable en proposant une collection « waste less » et une autre « water less ». Ok pour le bio, mais l’éthique ? De nombreuses émissions de télévision ont dénoncé les mauvaises conditions de travail imposées dans des usines délocalisées par les grands leaders du marché textile. Maind’œuvre infantile, travail injustement rémunéré et conditions de travail déplorables se sont retrouvés au centre des discussions. Les producteurs de vêtements écologiques ont une vision plus humaine et globale de leur secteur. Ils sont soucieux du respect de l’individu et travaillent souvent dans les conditions du commerce équitable en assurant une juste rémunération de la main d’œuvre employée afin d’éviter toute exploitation, privilégiant la relation « win-win ». La chaîne de production est suivie de façon consciencieuse. Les solutions qu’ils proposent ont un impact minimal sur l’homme mais aussi sur l’environnement tant au niveau du choix des matières premières, de la conception, du transport, que de l’élimination des déchets. Soumises à une grande pression et surtout à une « image peu glorieuse », la grande majorité des enseignes de mode et des marques de sport reconnait aujourd’hui leur responsabilité vis-à-vis des conditions de travail et du respect des droits des travailleurs. Certaines ont mis au point un code de conduite rendu public et basé sur une série de normes. Leur respect n’est pas toujours vérifiable et savoir si la démarche est honnête ou juste pour « s’acheter » un peu de bonne conscience est une question qui reste ouverte.


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