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dossier

l’humain sera un véritable challenge dans les années à venir : le rouleau compresseur de la digitalisation et de l’intelligence artificielle a bien révélé son existence en 2017 et sera en partie en totale opposition avec l’humanisme. Une robotisation des rapports humains ? En 2017, par exemple, on a évoqué avec bonheur dans les médias la présence de robots pour accueillir des patients dans un hôpital ou animer des personnes âgées dans des maisons de repos. Là où encore d’aucuns se réjouissent des avancées de la technologie, il est évident qu’il y a suppression d’humanité. Qui pense réellement qu’un(e) senior sera réellement réjoui(e), réchauffé(e), cœur et âme, en discutant avec un robot ? La digitalisation et l’intelligence artificielle sont dans le sens du monde actuel, mais étant si peu cadré sur le plan éthique et amplifié par des économies d’échelle financières et des gains de productivité que leurs développements sont exponentiels. Et à la clé, une perte d’humanisme dans mille professions dont nous peinons à mesurer l’ampleur. Donc, sous couvert de facilité et d’ergonomie informatique, notre condition humaine entre à pieds joints et en souriant dans un asservissement économique et financier qui amplifiera la déshumanisation des rapports sociaux. Etrange et à mille lieues du besoin de retisser du lien social dans notre société de la solitude. Peutêtre devrons-nous expérimenter qu’un câble « Ethernet » ou un « like » ne pourront jamais remplacer un sourire, un bonjour chaleureux et la qualité de présence d’un regard se posant sur une parcelle de souffrance humaine.

Tailler son diamant intérieur Pour la plupart d’entre nous, nous avons le cadeau d’une longue vie pour devenir une belle personne, pour devenir le meilleur de nous-même, pour donner au monde le meilleur de nous-même. Nous vivons des phases pour apprendre, nous vivons des phases pour transmettre. Nous vivons des phases pour se construire et d’autres pour aider à construire les autres.

C’est une immense opportunité de la vie et pourtant, force est de constater que cette opportunité n’est pas si souvent saisie dans son immensité. Métro, boulot et voilà que notre être est au dodo. Tailler un diamant pour qu’il brille de ses mille facettes n’est pas chose aisée… Cela demande un certain travail, une forme de disposition d’esprit. Essentiellement, pour devenir une belle personne, la vie va automatiquement nous pousser à devenir :

Plus autonome, c’est-à-dire moins dépendant Nous naissons très dépendants, le bébé ne peut vivre seul, ni matériellement, ni affectivement. Au fur et à mesure de l’existence, nous développons davantage notre autonomie. Mais elle est souvent relative, bridée par des dépendances matérielles et surtout affectives. Parfois, nous croisons des gens qui semblent très heureux, puis un divorce, un décès ou un licenciement et tout s‘écroule pour eux : je serais heureux si… alors là où les dépendance(s) se révèle(nt). Bon à retenir, plus le choix de vie est engagé et davantage la personne aura à vivre des expériences pour développer son autonomie et donc assumer seule d’innombrables expériences, la rendant plus forte, plus détachée, plus autonome. Alors, en 2018, quelles sont les dépendances que je pourrai encore assainir ?

Plus aimant, c’est-à-dire moins rugueux Sans relations, nous dépéririons. Ce qui nourrit les relations, ce sont toutes les formes de l’amour que nous y insufflons : amitié, amour filial, amour du métier, affection fraternelle, etc. Il y a des gens que l’on aime et ceux que l’on aime moins. Ou plutôt, il y a des gens qui transportent des aptitudes que l’on aime et d’autres que l’on arrive moins à aimer.

AGENDA PLUS - DÉCEMBRE 2017/JANVIER 2018 | 15


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