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Les arbres participent ainsi activement à la limitation du réchauffement climatique dont on observe aujourd’hui les conséquences désastreuses pour l’homme. Arbre de vie L’arbre est souvent pris pour exemple afin d’expliquer la physiologie végétale en biologie. Végétal chlorophyllien (la chlorophylle est le pigment vert qui donne sa couleur aux feuilles en été), il est capable, grâce à l’énergie lumineuse qu’il capte du soleil, de fixer le gaz carbonique atmosphérique (le CO2) qu’il va transformer en sucres et autres molécules carbonées complexes assurant sa croissance et sa subsistance (processus dit de « photosynthèse »). Les arbres sont ainsi qualifiés de « puits à carbone » car ils peuvent piéger dans leur biomasse en croissance une grande quantité de carbone atmosphérique. Sachant que le CO2 est un des principaux gaz à effet de serre,

Dans son magnifique ouvrage intitulé “ La Vie Secrète des Arbres ”, le forestier Peter Wohlleben explique de manière précise et sensible la place de l’arbre dans les forêts auxquelles il appartient et les extraordinaires relations (familiales, amicales, d’entraide, …) qu’il entretient avec ses congénères et l’environnement (animal, humain, climatique,…). les arbres participent ainsi activement à la limitation du réchauffement climatique dont on observe aujourd’hui les conséquences désastreuses pour l’homme. Pour sa croissance il va aussi prélever dans le sol d’énormes quantités d’eau (un hêtre en été peut transporter de ses racines à sa cime près de 500 litres d’eau par jour !) ainsi que des éléments minéraux. En transpirant une grande partie de cette 16 | AGENDA PLUS - MAI 2018

eau, il contribue au maintien d’une humidité importante autour de lui et à la génération de précipitations qui, sans lui, seraient quasiment absentes des surfaces terrestres éloignées des côtes maritimes (où l’évaporation des mers garantit des précipitations sur une bande d’environ seulement 600 kilomètres vers l’intérieur des terres). L’arbre est donc un régulateur fondamental du climat terrestre ! Il est en outre, grâce à la photosynthèse, un des principaux pourvoyeurs d’oxygène (O2), gaz indispensable à notre respiration et physiologie. Mais au-delà de cette physiologie fondamentale, l’arbre est aussi capable de bien plus de prouesses…

L’arbre sensible Outre cette photosynthèse, véritable traduction physiologique d’un lien entre le céleste (l’astre solaire et sa lumière) et le terrestre (l’utilisation des ressources minérales et aquatiques du sol) dont l’arbre a toujours été le symbole, la science actuelle découvre aujourd’hui que ce géant que l’on croyait isolé de ses congénères leur était en réalité étroitement lié. La recherche de molécules à action thérapeutique pour l’homme a fait explorer plus avant les mécanismes de défense des arbres dont ces molécules sont souvent issues. Ont ainsi été découverts des composés volatils servant de « messages » pour les arbres voisins en cas d’attaque de l’arbre par un prédateur (herbivore petit ou grand). Ces messages chimiques peuvent repousser directement l’assaillant, mais aussi attirer vers l’arbre un prédateur spécifique de cet assaillant. L’arbre est donc capable de reconnaître spécifiquement son agresseur (par exemple la salive d’une chenille spécifique) et de fabriquer des composés susceptibles d’attirer vers lui un prédateur de cet agresseur ! Ces composés volatils, tels les terpènes produits en quantité


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