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santé

Cétogène… mais encore ? Pour obtenir de l’énergie des aliments, notre physiologie utilise principalement les sucres et les graisses qu’ils nous apportent. L’alimentation actuelle, suite, en grande partie, à la diabolisation des graisses, apporte une quantité considérable de glucides (les « sucres ») dans l’assiette où ils représentent plus de 50% des apports caloriques. Or, contrairement à ce que l’on pourrait croire, notre physiologie n’est pas adaptée à une telle surcharge ! Plus encore, elle peut parfaitement, et ce malgré le fait que certaines cellules soient dépendantes du glucose (le principal sucre que nous métabolisons pour en obtenir de l’énergie), s’en passer dans l’alimentation car nous sommes capables d’en synthétiser à partir des graisses et protéines ingérées. La rumeur du « besoin de bons glucides » pour éviter l’hypoglycémie et être en bonne santé est donc physiologiquement… un bluff savamment entretenu par ceux à qui profite le crime ! Et ce d’autant plus que les sucres et édulcorants divers infiltrant le moindre gramme de nourriture industrielle sont unanimement reconnus comme un véritable danger pour la santé. Les physiologistes ont donc exploré les voies dont dispose notre organisme pour obtenir de l’énergie. Parmi celles-ci, il en est une qui, lorsque l’apport alimentaire en glucides est extrêmement réduit (moins de 50 grammes de glucides assimilables par jour), mobilise le foie pour utiliser les graisses en priorité comme source d’énergie. L’organisme entre alors en « cétose » et les produits de dégradation des graisses (alimentaires ou corporelles) appelés « corps cétoniques » servent de carburant alternatif au glucose pour la plupart de nos cellules.

Alors qu’est-ce qu’on mange ? Là où un régime alimentaire traditionnel va prôner des proportions (pourcentage des apports caloriques) de 55% de glucides, 25% de lipides (graisses) et 20 % de protéines (viandes, légumineuses,…), le régime cétogène propose lui de consommer normalement 90% de lipides, 8% de protéines et seulement 2% de glucides !! Des adaptations un peu plus souples proposent 75% de lipides, 15% de protéines et

10 % maximum de glucides. Il s’agit donc d’une diète riche en graisses, modérée en protéines et très pauvre en glucides, ceux-ci ne devant pas dépasser 50 grammes par jour, obtenus essentiellement par les légumes. De nombreux livres consacrés à cette diète proposent des tableaux donnant pour chaque type de légume ou fruit la proportions de glucides assimilables qui s’y trouvent par 100 grammes. Les graisses sont alors obtenues surtout via les huiles végétales (riches en oméga 3 de préférence comme la noix, le colza, le lin,…), la consommation de petits poissons gras, de végétaux comme l’avocat et de matières grasses comme le saindoux, la graisse d’oie et surtout la graisse de coco, aliment phare de ce régime. Une huile issue de la purification de l’huile de coco et appelée TCM (pour Triglycérides à Chaîne Moyenne, un type particulier de graisses très digestes et faciles à assimiler) est également proposée en complémentation nutritionnelle pour faciliter le régime. Au revoir donc sucres raffinés, pain, pâtes, légumes riches en sucre (pomme de terre, carottes, betteraves… du moins au début) et même fruits au début ! Il s’agit là d’un changement important d’habitudes, mais salutaire au vu des bénéfices enregistrés !

Des bénéfices, mais lesquels ? L’utilisation des corps cétoniques issus de la digestion des graisses en remplacement du glucose n’étant plus apporté qu’en très faible proportion se traduit physiologiquement par une série de changements profitables dans nombre de pathologies : une diminution des taux de sucre et d’insuline sanguins, de l’inflammation générale, de la pression sanguine (et donc du risque cardiovasculaire). Mais aussi une augmentation de l’utilisation des graisses corporelles pouvant aboutir à la perte de poids, une amélioration des performances cognitives et donc de la clarté mentale. Le régime cétogène permet donc une amélioration de l’état des patients obèses, atteints de diabète de type 2, d’Alzheimer, de maladie de Parkinson, d’épilepsie, de sclérose en plaques, de dépression et même de cancer ! Son utilisation en oncologie fait de plus AGENDA PLUS - MARS 2018 | 9


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