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santé

La science médicale reconnaît de plus en plus que les symptômes représentent les tentatives du corps à se défendre et à retrouver par lui-même son équilibre.

L’homéopathie ou homœopathie, du grec hómoios, «similaire» et páthos, «souffrance» ou «maladie», est une médecine non conventionnelle, initiée en 1796 par le médecin saxon Samuel Hahnemann.

L’originalité du «principe de similitude» est qu’il initie non seulement une réponse de guérison, mais il respecte la sagesse inhérente de l’organisme exprimée, notamment, par des symptômes spécifiques.

En Belgique, il faudra attendre 1824 pour que la presse commence à parler de l’homéopathie et ce n’est qu’au début des années 1830 que l’intérêt pour le système thérapeutique d’Hahnemann augmente véritablement au sein de l’élite du corps médical belge et de la haute bourgeoisie.

La sagesse des symptômes

À la mort d’Hahnemann, en 1843, l’homéopathie décline légèrement en Europe, mais continue à se développer aux Etats-Unis. Au début du XXème siècle, avec l’apparition des premiers laboratoires, puis l’engouement pour les médecines alternatives, elle commence véritablement son histoire commerciale et sa plus large diffusion.

Principe de similitude Par glissement sémantique, le terme «homéopathique» est devenu synonyme d’une dose infime d’un produit, alors que la signification originelle du terme est «traiter selon le principe de similitude». Selon ce dernier, un patient devrait être traité au moyen d’une substance produisant expérimentalement, chez un individu sain, des symptômes semblables à ceux présentés par l’individu affecté. L’usage du remède étant adapté au patient grâce au «principe d’individualisation», selon lequel l’homéopathe analyse l’intégralité des symptômes de la personne et non uniquement ceux liés à la maladie.

Aujourd’hui, la science médicale reconnaît de plus en plus que les symptômes représentent les tentatives du corps à se défendre et à retrouver par lui-même son équilibre. Ainsi, certains des textes fondateurs de la médecine classique définissent le processus d’inflammation comme étant la recherche spontanée du corps à se réchauffer et épuiser les agents infectieux ou les corps étrangers; la toux, comme un mécanisme de protection pour dégager les voies respiratoires ; la diarrhée, comme effort défensif de l’organisme à éliminer plus rapidement les agents pathogènes ou irritants présents dans le côlon, etc… Le mot «symptôme» vient d’ailleurs d’une racine grecque qui se réfère à «quelque chose qui tombe en même temps que quelque chose d’autre». Les symptômes sont un «signal» de «quelque chose d’autre». Si un médicament supprime un symptôme en surface, cela ne signifie pas pour autant que l’individu est guéri. Utiliser des remèdes pour supprimer les symptômes s’apparente à masquer l’ampoule du voyant de pression d’huile du tableau de bord d’une voiture. Le fait que le voyant soit éteint ne signifie pas que la pression d’huile de la voiture est «réparée». Ce qui, dans cette image, pourrait d’ailleurs dégénérer vers des problèmes plus graves et affecter le moteur lui-même… AGENDA PLUS - FEVRIER 2015 | 13


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