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paroles blessantes, haineuses, humiliantes, qui peuvent être criées durant une colère. Paroles auxquelles il est nécessaire de ne pas répondre. Sinon, une escalade de violence verbale des plus dommageables peut avoir lieu. En colère, on ne peut tout simplement pas écouter, possédée par une énergie puissante qui ne laisse pas place à autrui. Cela n’empêche que les colériques souffrent, et beaucoup. Ils souffrent parce qu’ils se sentent injustement traités, d’où leur colère. Mais ils souffrent aussi de s’être mis en colère, ce qui donne lieu à une intense sensation de honte.

Honte et occultation Qui a connu la honte sait combien elle est cuisante, voire insupportable, car elle touche au sentiment de sa propre dignité. La ressentir,

«La repérer», dites-vous, «mais elle est tellement envahissante qu’elle est immédiatement repérable !». Détrompez-vous. La colère n’atteint pas tout de suite le pic du non-retour. Elle ne projette pas directement la personne dans les cris, les paroles blessantes, voire la violence physique.

Dans le corps… La colère s’annonce. Elle monte graduellement. Elle est présente dans le corps tout d’abord. Le corps se prépare au combat avec l’adversaire : l’attaque est la seule réponse que l’organisme a trouvé face à ce qui est ressenti comme une menace. Il envoie des doses massives d’adrénaline qui donne l’énergie nécessaire pour une action forte et rapide. Les pupilles se dilatent pour mieux voir. Les muscles

Les pupilles se dilatent pour mieux voir. Les muscles se tendent, la gorge se serre, la respiration est plus rapide, le cœur cogne et bat plus vite... c’est avoir honte de qui l’on est. Tellement qu’il arrive que le colérique nie les paroles blessantes qu’il a pu prononcer. Il ne s’en souvient tout simplement plus. L’occultation a lieu car la souffrance de la honte est trop forte. Celleci s’accompagne, en outre, d’un sentiment de culpabilité par rapport aux mots injurieux ou aux actes violents commis envers autrui. Autrui que l’on aime. C’est ça, la bonne nouvelle, que les Vidal-Graf mettent en évidence. La colère et l’amour ne s’excluent pas. La colère, même récurrente, ne met pas fin à l’amour, pourvu qu’elle ne soit pas niée.

La repérer… L’essentiel pour vivre la colère sans en être totalement possédé est de la rendre consciente. Il s’agit d’abord de la repérer et de la nommer. 14 | Agenda plus - juin 2014

se tendent, la gorge se serre, la respiration est plus rapide, le cœur cogne et bat plus vite. Ce sont les signes physiques avant-coureurs avant que l’explosion n’ait lieu. Dès que le corps se met à envoyer l’un de ses messages, il est nécessaire d’en tenir immédiatement compte et d’exprimer la cause de ce début d’irritation à autrui. Car si la cause de cette irritation n’est pas exprimée dès son apparition, elle peut dégénérer.

Degrés et modes de la colère La colère n’a pas un visage définitif dès le départ. Elle se décline sous divers modes et elle a différentes intensités. Il est profitable de les identifier. Et de les identifier précisément, c’est-à-dire avec les mots les plus appropriés possibles. Car une contrariété n’est pas de l’hostilité. On peut acter une différence entre


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