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chologue Abraham Maslow, synthétisées dans sa célèbre «pyramide des besoins», allant des besoins physiologiques de base aux besoins de sécurité, d’appartenance, d’amour, d’estime et d’accomplissement de soi. La sobriété n’exclut donc pas de vivre en abondance dans un environnement sain, équilibré et beau. Un espace où l’affection, la confiance, la reconnaissance de soi et des autres, ou encore la spiritualité et le sens du sacré ont leur place. La sobriété heureuse n’a donc rien à voir avec la pauvreté puisqu’en potentiel, elle contient même tout le contraire !

La recherche du point d’équilibre Evidemment, pour permettre à la gestation d’un nouveau modèle sociétal d’arriver à son

attendre au changement de direction souhaité [autant être économe en énergie de suite !]. La seconde raison est que les expressions de la vie, comme par exemple celles du monde naturel, semblent trouver leur équilibre en jouant de leur contraire. Chaque système vivant en évolution cherchera toujours, par «essais-erreurs» [l’expression est quelque peu réductrice], à explorer les contraires, ces apparents opposés qui, dans leur symbolisme Yin-Yang, forment la trame duelle du Tao, l’unité-totalité de la vie. Il semble donc qu’entre l’insouciant équilibre vécu par les écosystèmes vivants depuis des millions d’années et la frénésie chaotique des systèmes artificiels humains, la vie sur Terre cherche son point d’équilibre. Un point d’équilibre qui inclurait la composante «conscience». Car quoi de plus accompli qu’un système qui

La sobriété n’exclut pas de vivre en abondance dans un environnement sain, équilibré et beau. terme dans les consciences, afin de s’incarner un peu partout sur la planète, des changements intérieurs semblent nécessaires, voire indispensables. Peut-être la prise de conscience des «impasses du système», évoquées plus haut, sera-t-elle suffisante pour faire basculer les plateaux de la balance et susciter le tsunami d’éveil de conscience prophétisé par certains ? On peut l’espérer, mais personne n’en est certain. On pourrait dès lors s’inquiéter de savoir si le système actuel tiendra encore suffisamment longtemps avant que ses fissures, colmatées de toutes parts, ne lâchent, faisant sombrer l’ensemble dans le chaos. On pourrait, en effet, s’en inquiéter et en débattre sans fin. Mais nous n’allons pas le faire pour au moins deux bonnes raisons. La première est que l’énergie et le temps utilisés à projeter d’hypothétiques scénarios plus ou moins catastrophiques pourraient certainement être mieux utilisés en agissant concrètement et sans

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a trouvé son équilibre en ayant conscience de ses extrémités ? A l’échelle de la vie humaine, cette recherche d’équilibre semble prendre beaucoup de temps, mais qu’en est-il à l’échelle de la vie sur Terre ? Bref, cheminer vers la «décroissance», c’est aussi apprendre à relativiser…

Les «décroissants» : être et moins avoir Mais, au fait, qui sont ces «décroissants» dont les médias dressent un portrait souvent caricatural ? Disons qu’entre la surconsommation, la course à la réussite sociale, les ravages de la pollution et la diminution des ressources qui peuvent être constatés par la majorité d’entre nous, la différence des «décroissants» est… qu’ils passent à l’action ! Ils semblent avoir vécu un «éveil de conscience


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