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société

alors «avoir une présomption forte entre l’usage des pesticides par des agriculteurs et le développement de plusieurs pathologies : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers du sang, comme les lymphomes non hodgkiniens et les myélomes». Les agriculteurs et les populations rurales courraient ainsi un risque accru [entre 12 et 28% de risques supplémentaires] de développer le cancer de la prostate. Depuis les années 1980, de nombreuses enquêtes épidémiologiques ont également attiré l’attention sur la vulnérabilité particulière du foetus et de l’enfant allaité, à l’exposition de leur mère aux pesticides. En effet, les pesticides étant pour la plupart lipophiles, ils vont se loger dans les graisses du corps humain. Le lait maternel, particulièrement riche en graisses, et de facto en pesticides, contamine l’enfant lors de l’allaitement, laissant à ces molécules le loisir d’influencer son développement hormonal. On dit des pesticides que ce sont des perturbateurs endocriniens. En modifiant le système hormonal humain, ils sont grandement soupçonnés d’être une des causes de la recrudescence de certains troubles comme l’infertilité, la puberté précoce ou encore l’obésité. Le jeune enfant est, quant à lui, attiré par son environnement immédiat. Il joue volontiers par terre et a tendance à mettre des choses en bouche. Il risque ainsi d’absorber des doses non négligeables de pesticides provenant du sol, de la poussière ou de divers objets contaminés.

résidus d’antibiotiques, ou encore dioxines et PCB. Tous les composés chimiques présents dans les aliments forment un cocktail chimique, dont nous ignorons totalement les interactions et les effets de potentialisation» explique le Pr Schiffers. «Certains médecins expliquent la croissance continue de certaines maladies par cette exposition perpétuelle aux polluants, via l’alimentation et l’environnement». Face à ces constats, d’aucun s’accordera qu’il est indispensable de consommer des aliments produits sans pesticides. Chacun à son niveau possède des leviers d’actions, pour veiller sur la santé de toute la famille et sur celle de l’environnement. Et si on commençait par cultiver son potager et par entretenir ses parterres, en ayant la main, exclusivement verte ? Et pourquoi ne pas tenter l’aventure du potager bio ? Pailler, composter, pratiquer les rotations… Luc Noël, le journaliste horticole de la chaîne publique, sillonnera d’ailleurs la Wallonie, durant la semaine sans pesticides, pour prodiguer ses trucs et astuces. [suite de l’article sur www.agendaplus.be]

Effet cocktail dans l’assiette Les pesticides contaminent les fruits, les légumes, les céréales et les produits d’origine animale [viande, poisson, lait et oeuf]. La plupart étant lipophiles, on les retrouve dans les substances graisseuses animale et végétale. Ainsi, l’huile d’olive utilisée en cuisine se doit d’être biologique, au risque sinon d’ingurgiter du poison. Tous les jours, de la pollution chimique est consommée via les aliments. «Les substances actives et les résidus de pesticides se combinent dans leurs effets à ceux d’autres substances présentes dans la nourriture : comme les additifs chimiques, arômes artificiels, mycotoxines, Agenda plus - mars 2014 | 41


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