A 255

Page 14

dossier

du corps, constitué de fluides, d’énergie, de flux invisibles. Cela n’est pas donné à tout le monde. Loin s’en faut. Aussi est-il impératif de se méfier de vagues sensations de perceptions d’auras, de chakras, de méridiens, etc, uniquement à partir d’émotions ou d’intuitions. La prise en compte de l’énergie dans notre société occidentale témoigne cependant d’un besoin de retrouver un corps relié et vivant.

Tout s’inscrit dans le corps… Pendant des années, la médecine allopathique a cloisonné les disciplines. Elle s’aperçoit maintenant que ces cloisons sont artificielles et que le système nerveux et endocrinien forme un ensemble neuro-hormonal qui, lui-même,

Françoise Dolto demandait à ses étudiants d’écouter avec leur corps. Lorsqu’une psychanalyste a pour patient de très jeunes enfants et des nourrissons, le langage articulé est tout simplement nul et non avenu. Le regard et l’observation, s’ils sont indispensables, ne suffisent pas non plus. Il faut trouver une autre voie. Cette voie est celle des sensations. Percevoir autrui par le biais de ses sensations est une perception des plus fines et des plus directes. Nous en faisons tous l’expérience. On «ressent» l’autre avec un «ressenti», un «senti» et des sensations. On perçoit l’autre avec nos yeux, nos oreilles, notre nez, mais aussi avec notre peau, nos organes, l’ensemble de notre corps. En cela, la peau est un organe extrêmement complexe

On perçoit l’autre avec nos yeux, nos oreilles, notre nez, mais aussi avec notre peau, nos organes, l’ensemble de notre corps. est lié au système immunitaire, et ainsi de suite. Cela va loin, jusqu’aux liens multiples et constants avec le psychisme et l’environnement, la génétique, l’hérédité, l’âge, le climat, la présence de chaleur humaine et d’affection, les événements vécus, etc. Tout s’inscrit dans le corps, tout y est écrit. Tout est vécu par lui et à travers lui. Par ailleurs, nous séparons aussi le corps du cerveau, comme s’ils étaient totalement différents l’un de l’autre. Mais ils sont en dialogue continuel, par le biais de notre système nerveux. Et il est tout simplement vital d’entretenir ce dialogue en faisant bouger son corps. En bougeant, on entretient la bonne forme du cerveau !

Ecouter avec ses sensations Toute la question est de savoir d’où nous percevons notre corps et ce que nous percevons de lui. D’où partons-nous ? Qu’essayons-nous de percevoir ?

14 | Agenda plus - mars 2014

et gageons-le, plus sensible et intelligent que nous ne pouvons même le supposer.

Penser avec la peau : témoignage Le témoignage d’Eléonore, un cas de synesthésie rare, est, à cet égard, des plus parlants. Eléonore, belle jeune femme de 32 ans, ayant actuellement un poste à haute responsabilité, a réussi à Polytechnique son examen d’entrée en géométrie analytique avec 100 %, répondant en 40 minutes à des questions auxquelles les étudiants mettaient 4 heures à répondre. A la question de savoir comment elle avait réussi à répondre si vite à ces questions de mathématiques extrêmement complexes, Eléonore répond : «Je ne pense pas avec ma tête, mais avec ma peau. Je sens les bonnes réponses». Eléonore poursuit en nous confiant qu’elle exécute les calculs de statistiques avec «la peau de ses poumons», qu’elle ne lit que de la poésie car «la poésie, dit-elle, est intense», ce qu’elle ressent par des picotements sur la


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.