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dossier Aujourd’hui, nombre d’observateurs du monde nous invitent à la réflexion suivante : il y aurait dans les religions une perspective collective et dans la spiritualité une démarche plus individuelle. La spiritualité a tout de même eu ses fondements quelques soient les continents dans des recherches de réponses à des questionnements autour de ce qui nous survit après la mort physique, sur l’origine du monde et sa destinée, sur la perception du monde extra-sensoriel, sur la notion de l’absolu d’amour, sur la relation avec le Divin et le monde invisible, le rôle d’un ou de plusieurs Êtres Divins dans le cosmos, sur le rôle qu’ont joué sur Terre certains êtres de l’histoire comme Jésus, Bouddha, et bien d’autres encore.

L’âme : le lien entre SPI et PSY ? Si la spiritualité participe d’une relation au monde, comment le «Je» ou le «Moi» peut-il se relier au monde spirituel, au Divin et à ce qui dépasse notre conception cartésienne ? C’est sans doute le croisement en psychologie et spiritualité qui a permis, en Occident, cette jonction.

Dans les courants comme le soufisme, le taoisme, l’hindouisme, le christianismle, le bouddhisme, l’être humain est considéré comme souffrant du déséquilibre de ses émotions, de ses fixations mentales, de ses «mémoires » et du manque d’harmonie entre les différentes composantes de l’être : l’intellect, le corps, la parole, etc. La «guérison spirituelle» ou «guérison de l’âme» est généralement recherchée avec l’appui et l’encadrement d’un maître, d’un guide, dénommé lama, gourou ou cheykh selon les traditions. Au travers de la relation entre le disciple et le maître, ce dernier jouait parfois le rôle d’un thérapeute avant l’heure et le disciple était proche du «patient» de la médecine moderne. Cette approche spirituelle est courante aujourd’hui aux régions du monde où la relation de maître à disciple est perçue comme une composante naturelle des relations humaines. Chez nous par contre, cette relation lève souvent diverses peurs (peur de la manipulation, de l’abus, etc) et est moins fréquente. Il est vrai qu’en Orient, les courants spirituels, abordant la notion d’«ego» ou de «corps de souf-

Il y aurait dans les religions, une perspective collective et dans la spiritualité une démarche plus individuelle. Témoignage : Barbara Verhelst Quel est votre parcours spirituel ?

A dix-huit ans, je suis entrée dans l’église orthodoxe de rite occidental qui m’aidait à vivre ma vocation de baptisée : revêtir le Christ. Je suivais à l’époque des sessions dans un centre spirituel en Moselle -Béthanie - où j’expérimentais combien tout ce que je cherchais éperdument dans ma vie : à savoir la liberté, la joie non conditionnée et l’amour sans limite, c’était en Dieu que je pouvais le goûter. Je suis entrée dans la vie monastique à l’âge de 27 ans.

Comment définiriez-vous la spiritualité ?

La spiritualité sans doute ne se définit pas, elle se vit au jour le jour dans la conscience d’être vivant. En cet instant précis, par exemple, si je suis pleinement présente à ce qui est, à Celui qui EST, c’est ça la spiritualité. Nous sommes corps, âme et esprit et ce dernier aime à entrer en dialogue amoureux avec l’Esprit avec un grand “E”. Chacun a ses moyens propres, les miens sont la prière, le chant, la contemplation dans la nature, le rire …

En quoi la spiritualité change-t-elle votre vie ?

Ce n’est la spiritualité qui change ma vie, mais bien le Christ. Avec Lui, je suis invitée tantôt à me laisser bercer par la brise légère de Son Souffle, tantôt à oser faire des sauts périlleux dans l’inconnu, tantôt à surtout laisser faire. Rien n’est statique ou ennuyeux avec le Christ : même si l’extérieur ne change pas, tout est dans le renouvellement intérieur.

14 | Agenda plus - octobre 2013


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