IROmagazine N°19

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NAIN DE JARDIN et leader L’image de la Suisse est bonne, même excellente, et ce n’est pas seulement le fruit de notre volonté et de notre travail. Historiquement nous n’avons pas d’ennemis. Quand notre image est égratignée, c’est encore à travers l’un de nos symboles porteurs: les banques.

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a Suisse occupe les meilleures places dans les comparaisons mondiales et les statistiques sont souvent à son avantage. Notre présence mondiale ne doit rien à notre taille physique. Notre image est bien faite mais pas surfaite. C’est le fruit d’un long processus historique dont nous ne sommes pas toujours conscients. Ce capital n’est pas exploité à sa vraie valeur et jusqu’il y a peu, il était de bon ton de ne pas être trop helvétique. Les concepts changent aussi en Suisse, la croix fédérale est également à la mode chez nous.

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es clichés de la Suisse sont sympathiques et les égratignures cachent souvent un peu d’envie de la part de nos voisins. Chocolat, montres, couteau suisse, vaches et pâturages, air pur, montagnes, calme, sécurité, tourisme et banques font notre fonds de commerce. Mais nous avons d’autres atouts qui font notre richesse. Notre pays existe grâce à l’interconnexion des réseaux, à tous les niveaux, techniques et humains. Nos réseaux de communication sont bons à excellents. Les réseaux interrégionaux sont actifs et dynamiques. Les habitants de ce pays sont tous dans 4 à 5 associations, clubs et sociétés. A tous les niveaux, toutes les structures signent des accords de collaboration pour les écoles, les services, les pompiers, l’approvisionnement en eau et l’élimination des déchets. Nous sommes les champions des réseaux et chaque réseau a son leader. Il y a des milliers de leaders en Suisse.

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a force de nos clichés, la réalité des liens professionnels, amicaux, familiaux nous donnent une ouverture et une force intérieure. Vue de l’extérieur, la Suisse c’est le chaos avec des structures compliquées qui se croisent, se brassent, s’opposent et s’embrassent. Vue de l’intérieur, c’est un espace sur une deuxième couche où les relations sont courtoises, consensuelles et respectueuses. Avec le monde qui change, tous nos leaders doivent maintenant penser au futur dont nous sommes partenaires. Si nous ne voulons pas être écrasés par les grands, il faut nous affirmer sur d’autres terrains: la formation, la recherche et l’innovation.

Innovation et vision pour être leader

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es PME sont très novatrices dans notre pays. Il y a peu d’entraves à l’innovation si ce n’est la frilosité des banques et des pouvoirs publics qui ne jouent pas leur rôle dans le financement de projets de recherche. C’est un paradoxe dans un marché à forte capacité financière où l’innovation commerciale est excellente. La politique économique pourrait corriger ce handicap et ainsi nos entreprises seraient meilleures et plus concurrentielles sur le plan mondial. Un autre handicap très helvétique réside dans la rigueur des lois ou plutôt dans leur application rigide. Par exemple, nous pourrions faire preuve de souplesse dans l’aménagement du territoire et faciliter toutes les démarches

administratives en réorientant certaines forces de nos fonctionnaires zélés. Nos élus devraient songer à supprimer quelques lois et règlements afin de diminuer les tâches administratives destructives de richesses. Bien que l’Etat ne doive pas jouer à la banque, une politique fiscale novatrice pourrait défiscaliser les investissements consentis par des privés en faveur des PME. L’expérience Alinghi a démontré que sur un coup de cœur, une passion, un homme d’affaires peut générer la création de plusieurs petites entreprises performantes et favoriser la recherche fondamentale. Il y a plus de 300 Ernesto Bertarelli en Suisse. Ouvrons-leurs les portes de nouveaux modèles de financement pour corriger les imperfections du NN marché des capitaux.


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