Livre blanc "Biodiversité, nouveau moteur de l'entreprise"

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RESEAU FEMMES & DEVELOPPEMENT DURABLE – Conférence " LA BIODIVERSITÉ, NOUVEAU MOTEUR DE L’ENTREPRISE "

INTRODUCTION : ÉCONOMIE DE LA BIODIVERSITÉ Hélène LERICHE, Responsable biodiversité/expertise environnementale, OREE Hélène LERICHE est Docteur Vétérinaire, Docteur en écologie. Après des activités de recherche et d’enseignement, Hélène Leriche fut conseillère scientifique de la Fondation Nicolas Hulot et la responsable des programmes biodiversité. Elle est désormais Responsable biodiversité-économie et experte environnement chez Orée. www.oree.org

Comprendre la biodiversité et ses interactions Évoquer l’enjeu de l’économie liée à la biodiversité nécessite de bien comprendre ce que signifie cette biodiversité. Or, plusieurs niveaux de lecture sont possible, faisant référence à la variabilité au sein des espèces (y compris humaines), la variabilité entre les espèces ou encore celle entre les écosystèmes (y compris urbains). Jacques Weber1 la définit comme les interactions entre organismes dans des milieux en changement, où la planète est assimilable à un maillage dynamique constitué d’une grande diversité d’êtres vivants. Une cohabitation née il y a près de 4 milliards d’années L’approche de René Passet2 rappelle que les êtres humains ne sont pas les premiers sur cette planète, qui a d’abord été peuplé par des tissus vivants qui l’ont fait évoluer au fur et à mesure, jouant le rôle de socle : la biodiversité n’est pas un élément parmi d’autres, elle est le support sur lequel les sociétés humaines se sont développées, mettant en place des systèmes internes comme l’économie. En d’autres termes, les interdépendances et les dynamiques se passent dans un espace limité. Or, ce tissu vivant est en train de s’effilocher et quand une maille est ôtée, c’est l’ensemble des fonctions de la biodiversité qui disparait. « Si nous n’avons plus les pieds ancrés dans ce vivant, nous risquons de décrocher » Sensibiliser les acteurs économiques Plusieurs approches sont possibles pour sensibiliser les acteurs économiques. Les conséquences de la disparition des espèces et des habitats peuvent être expliquées. Quand le dernier poisson est pêché, il n’y en a plus, un habitat détruit interdit aux espèces de s’y développer et fragilise les écosystèmes en entraînant une intensification des perturbations. Plus encore, quand la biodiversité patrimoniale disparait, c’est aussi notre culture qui s’éteint, à l’image des peluches d’animaux au bord de l’extinction.

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Jacques Weber est économiste et anthropologue, ancien directeur de recherche du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) et ancien directeur de l'Institut Français de la Biodiversité (IFB), il est l’auteur d’une centaine de publications scientifiques et d'ouvrages. 2 René Passet, professeur émérite à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne, est l'un des pionniers de l'approche transdisciplinaire en économie ainsi que du développement durable.


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