Livre blanc "Biodiversité, nouveau moteur de l'entreprise"

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RESEAU FEMMES & DEVELOPPEMENT DURABLE – Conférence " LA BIODIVERSITÉ, NOUVEAU MOTEUR DE L’ENTREPRISE "

2ÈME TABLE RONDE : ÉVALUATION DES RISQUES ET RÉGLEMENTATION Animateur: Marc BARRA – Écologue, Natureparif Marc Barra est écologue à Natureparif, l’Agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-deFrance. Titulaire du master en écologie de l’université Paris-Sud XI, il travaille à mettre en relation les acteurs économiques avec le monde de l’écologie, notamment sur les questions de transition. A Natureparif, il a coordonné la publication du guide « Entreprises, relevez le défi de la biodiversité » et rédigé le guide « Bâtir en favorisant la biodiversité » sur la transition écologique dans le secteur du bâtiment.

Nous sommes face à deux écoles de pensée : d’un côté, ceux qui estiment que la réglementation environnementale ne permet pas d'avancer et interdit le progrès, de l’autre, ceux qui voient dans les contraintes liées à la réglementation un levier pour l'innovation. Concevoir des matériaux à base de champignons, comme décrit précédemment, en est la preuve. Voici d’autres exemples. Toitures végétalisées en Suisse L’exemple de la Suisse illustre bien cette capacité d’innovation. Depuis 2005, les toitures végétalisées sont devenues obligatoires dans certains cantons pour toute construction neuve avec toit plat. Il ne s’agit pas de quelques centimètres de substrat minéral, mais bien d’un véritable écosystème reproduit, qui attire des cortèges d'espèces et assurent un ensemble de fonctions utiles en complément d’autres démarches pour restaurer la nature en ville. Ce choix a stimulé l'innovation puisque la Suisse est l’un des premiers prestataires de services en toiture végétalisée en Europe. Le choix de matériaux biosourcés En France, les matériaux biosourcés (issus du vivant comme le lin, la paille ou le chanvre) ont du mal à se développer face au lobby du béton et des granulats. Les entrepreneurs et les particuliers qui se lancent dans un projet d’éco-construction peuvent témoigner à quel point c’est un véritable parcours du combattant de passer tout un ensemble de règles et de finaliser l’opération. Les assurances sont parfois réticentes à délivrer une garantie décennale ou un avis technique du CSTB12 tarde, autorisant l’usage d’un matériau donné. Or, rien que pour le projet du Grand Paris, qui prévoit la construction de 70 000 logements par an sur 20 ans, nous aurons besoin d’une quantité faramineuse de matériaux. Si des solutions ne sont pas trouvées, il faudra sans doute importer des matériaux d’autres régions, élevant d’autant plus notre empreinte écologique. Dans cette optique, plusieurs acteurs franciliens dont Natureparif travaillent à l’émergence de filières locales pour diversifier les matériaux de construction. Les matériaux biosourcés font partie de ces solutions alternatives.

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Centre scientifique et technique du bâtiment (établissement public français à caractère industriel et commercial)


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