Mémoire professionnel

Page 83

… Et qui en conditionnent l’utilisation efficiente

Il y a donc une limite à l’utilisation du web social dans le sens où les institutions ne peuvent l’utiliser à plein sur leurs propres sites. Elles ne peuvent donc pas développer leurs sites « portail », qui hébergent le contenu, en phase avec les réseaux sociaux et donc le web social. Il y a un décalage qui ne peut se résoudre sans changer des éléments juridiques ou organisationnels au niveau des institutions. Néanmoins, c’est un fait qui est à relativiser. En effet, le PE dispose de beaucoup plus de marge de manœuvre, d’une part par un plus grand soutien de sa hiérarchie, et également parce que comme l’exprime Stephen Clark : « le PE ce n’est pas monolithique, il y a un débat interne, il n’y a pas un avis, il n’y a pas un mouvement de masse, collectif, ce n’est pas uniforme. Et donc l’anarchie et la diversité qu’on trouve sur les réseaux sociaux, c’est assez naturel pour le PE »177.

d) Entre transparence et mandat de communiquant, la difficile quête d’une communication réussie sur le web social

L’autre limite de l’utilisation du web social par les institutions européennes se rapporte à la question de la transparence et de la chaîne de l’information.

Rester neutre et respecter la procédure En effet, que ce soit pour la CE ou le PE, il y a une certaine politique de communication à respecter, notamment en ce qui concerne certains thèmes ou certaines informations. Ainsi, de par son statut, l’institution doit communiquer de manière transparente et rendre public l’information pour le citoyen, tout en respectant un certain processus. Or, l’immédiateté du web social, qui nécessite de pouvoir transmettre une information très rapidement, surtout pour Twitter et son audience de journalistes et d’experts, ne convient pas à une communication bureaucratique. Trop souvent, comme le confirme des fonctionnaires des services de communication, il faut passer par trop d’étapes ou d’autorisations avant de pouvoir communiquer. C’est un élément qui va à l’encontre des codes du web social. Pour illustrer cet exemple, nous nous permettrons de reprendre l’article publié par Michaël Malherbe sur son blog le 3 août 2011 intitulé «Quelle est la place des médias sociaux dans la communication européenne selon Viviane Reding ? »178. Celui-­‐ci fait référence à un post de Herman Van Rompuy sur son compte Twitter. Dans ce poste, ce dernier donne une information en exclusivité, avant la communication aux médias traditionnels, et surtout avant le site Europa. Suite à cela, un eurodéputé espagnol -­‐ Francisco Sosa Wagner -­‐ lors d’une question parlementaire à la Commissaire en charge de la Communication Viviane Reding, revenait sur cet événement en invoquant notamment le principe de neutralité. Ainsi, de par son statut, une institution ne doit pas privilégier un réseau social externe sur un autre et en particulier par rapport aux sites officiels des institutions européennes. Il y a donc une réelle limite et une réflexion à développer sur ce que l’institution peut se permettre de faire, de poster via un média et pas un autre, etc.

177 Voir Note n°45 178 Michaël Malherbe, Quelle est la place des médias sociaux dans la communication européenne

selon Viviane Reding ?, à consulter ici : http://www.lacomeuropeenne.fr/2011/08/03/quelle-­‐ est-­‐la-­‐place-­‐des-­‐medias-­‐sociaux-­‐dans-­‐la-­‐communication-­‐europeenne-­‐selon-­‐viviane-­‐reding/

83


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.