Mémoire professionnel

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En effet, gérer une communauté ou de l’e-­‐réputation est un travail à temps plein, même en dehors des heures de travail, car une réaction ou un contenu dommageable peut être posté à tout heure.

… Et une justification à l’égard du citoyen

Dans la continuité de cette idée d’attention constante, il y a également une contrainte liée au statut des institutions publiques, un élément déjà exprimé. Puisque les institutions utilisent l’argent du contribuable, elles doivent constamment se justifier et en particulier au niveau de la communication, un budget souvent décrié. Or, les réseaux sociaux sont finalement assez méconnus en termes professionnels, et la plupart des gens pensent que le budget de gestion d’une page est énorme. Un récent poste sur la page Facebook du PE174, datant du 10 août, annonçait la création de deux nouvelles pages institutionnelles. L’une des premières réactions, en anglais, était : « Je me demande souvent pourquoi des personnes si bien payées des Institutions européennes, peuvent dépenser du temps et de l’argent dans ce genre de connerie… ». Il y a donc un problème de compréhension et d’information sur ce type de support, qu’il est nécessaire d’expliciter pour que le citoyen l’accepte et l’utilise à son profit.

c) Le web social, un outil en décalage avec la communication traditionnelle des institutions

Enfin, la dernière limite importante à l’utilisation du web participatif par les institutions européennes, est étroitement liée à leur culture organisationnelle, à leur structure, et à leur modèle communicationnel.

Des règles juridiques inadaptées à cet outil…

Tout d’abord, et c’est essentiellement le cas pour la CE, il y a des contraintes juridiques et structurelles à une communication de type 2.0. Ainsi, pour le site Europa, la politique concernant les droits d’auteurs et la propriété des contenus175, ainsi que la politique de protection des données personnelles, sont faites de telle sorte qu’on ne peut intégrer certains outils de participation. Comme le rappelle en effet Anne Christensen : « {la} privacy policy interdit qu’on puisse mettre des « twitter streams » des « like button » etc., {…} On ne peut pas changer tout ça, c‘est interdit. On ne peut pas mettre Google, etc. {car} on ne veut pas conserver l’information des gens qui visitent Europa et le donner à Google. »176. En effet, l’intégration de « social plugins » Facebook, de fils Twitter, ou de certains boutons de partage et de participation, nécessitent de donner certains droits d’utilisation des données à des sociétés externes, ce que les institutions ne peuvent se permettre. De fait, certaines informations ou certains contenus ne peuvent être partagés sur d’autres plateformes externes à l’UE parce que celles-­‐ci ne respectent pas la même réglementation. Ainsi, si on peut former les fonctionnaires à l’usage du web social, on ne peut totalement changer la culture communicationnelle sans changer certaines contraintes au niveau juridique et législatif. En effet, ces deux politiques, et en particulier celle de la protection des données, sont régulées au niveau de l’UE et ne concernent pas seulement la CE. Il est ainsi difficile d’en changer.

174 https://www.facebook.com/europeanparliament (EN)

175 http://europa.eu/geninfo/legal_notices_fr.htm 176 Voir Note n°14

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