Mémoire professionnel

Page 13

cas des aspirations sociales de la plupart de ses Etats membres. Les « NON » français et hollandais à la Constitution européenne, où la baisse tendancielle des taux de vote aux élections des eurodéputés en témoignent. Que ces considérations ou revendications soient justifiées ou non, elles illustrent un profond malaise quant au travail des institutions européennes et à leur raison d’être. Un malaise directement ressenti par ceux qui sont censés en être les principaux bénéficiaires.

2/De la crise économique à la crise de sens : la confiance perdue des institutions européennes

Cette cause sociétale est étroitement liée aux raisons économiques qui participent de ce désintérêt. En effet, et les études conduites par l’Eurobaromètre3 le précisent, des éléments comme la peur de la mondialisation, les délocalisations ou encore les dangers de la financiarisation de l’économie, sont des craintes récurrentes des citoyens européens. Face à cela, les institutions européennes ont une mission, rassurer le citoyen d’une part et agir d’autre part, par des politiques structurelles et conjoncturelles conjointes. La crise de 2008 a posé un test direct aux institutions européennes, auxquels les citoyens ont pu se raccrocher pour observer l’intelligence et l’efficacité des dites institutions. Malgré une réponse conjointe des Etats membres à la crise, et une stratégie resserrée autour de la Banque Centrale Européenne (BCE), cette démarche pourtant salvatrice n’a eu qu’un temps. En effet, de désaccords entre Etats membres à la crise de la dette, d’une zone euro polémiquée à un système financier qui apparaît non réformable, la confiance des citoyens en leurs institutions n’a cessé de se détériorer. Une crise économique donc, mais qui pour le citoyen européen se transforme en crise de sens, d’autant plus aidé par des représentants nationaux qui ont tendance à reporter leurs propres griefs sur Bruxelles.

3/Une Europe politique affaiblie aux yeux de ses citoyens

Enfin, cette crise de sens, elle est essentiellement politique et idéologique. Politique d’une part, car dans un monde en évolution, qui voit de nouvelles puissances émerger et le Vieux continent perdre de sa superbe, c’est en premier lieu vers nos institutions politiques que l’on se tourne. Ainsi, sur la scène internationale, l’UE, malgré qu’elle soit toujours considérée comme la première puissance économique du monde (à 27), jouit d’une autorité de moins en moins forte. En effet, si elle réussit à rester à la pointe sur certains grands thèmes comme la politique environnementale à l’échelle mondiale, on note un réel déclin de l’Europe au niveau international. C’est en particulier sur sa politique extérieure que celle-­‐ci est la plus vivement critiquée, et ce n’est pas la création d’un Service Européen d’Action Extérieur (SEAE) ou les nouvelles prérogatives données au Haut Représentant qui en éteignent les flammes. 3 Eurobaromètre 75 -­‐ L’opinion publique dans l’Union européenne, La perception des européens

sur la situation de l’économie, à consulter ici : http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/eb/eb75/eb75_fr.pdf Voir aussi : Eurobaromètre 75 – Printemps 2011, Les Européens, l’Union européenne et la crise, à consulter ici : http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/eb/eb75/eb75_cri_fr.pdf Flash Eurobaromètre – Résumé : Suivi de l’impact social de la crise: perceptions du public dans l’Union européenne, à consulter ici : http://ec.europa.eu/public_opinion/flash/fl_289_sum_fr.pdf

13


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.