GESTION TERRITORIALE DANS LA RÉGION DE AYSEN
ces est le système de transport et les activités qui s’y développent. La construction du territoire dépend aussi de la présence des acteurs locaux (Merlin, 2002). Aujourd’hui, de nouveaux acteurs interviennent pour mettre en place de nouvelles dynamiques spatiales, moins déterministes dans l’organisation de l’espace. Le Chili est un territoire très hétérogène, mais la normalisation nationale de la planification liée à l’aménagement du territoire corresponde à la zone centrale du pays. Les plans d’aménagement du territoire restent directement dépendants du pouvoir central. Ainsi, les aménagements proposés répondent davantage à une volonté d’insertion de la région dans le développement d’une économie de libre marché ouverte à l’extérieur. De surcroît, Aysen est l’une des zones territoriales, les plus méconnues du pays. Cela freine la création de plans de gestion. La nouvelle « régionalisation », commandée par le niveau central, n’a pas donné lieu à de nouvelles recherches d’envergure sur ces territoires. Organisation et aménagement du territoire, la réalité régionale et la planification en vue d’un usage touristique ou durable des ressources. La planification de l’espace touristique régional et la mise en place d’instruments incitatifs ne sont comprises que par les investisseurs. Ainsi, seuls quelques acteurs privés ont bénéficié de la création des ZOIT (Zone d’intérêt touristique) à Aysén (principalement localisés sur le pourtour du lac Général Carrera). C’est l’intérêt coordonné des investisseurs du secteur tourisme qui a incité le travail mené par les autorités publiques (SERNATUR, 2005) pour faire reconnaitre le lac comme un espace de développement spécifiquement touristique. D’autres activités économiques auraient pu être conçues en complémentarité telles que la pêche artisanale du saumon ou l’agriculture durable. L’organisation de l’espace touristique devrait passer par une concertation globale et non par une approche sectorielle unique. La population locale et les entrepreneurs extra régionaux n’expriment pas les mêmes intérêts ou regards sur le territoire. Bien que le tourisme puisse être un axe de développement économique susceptible de peu porter préjudice à l’environnement, il ne peut être durable sans concertation territoriale. Le projet ACCA, « Área de Conservación de la Cultura y el Ambiente » (zone de préservation de la culture et l’environnement), une coopération entre la France et la région, cherchait un tel développement par l’application du concept de Parc Naturel Régional. Il a été conçu pour les 5 communes du sud de la région de Aysén (Rio Ibáñez, Chile Chico, Cochrane, Tortel et O’Higgins) et financé par le fonds français pour l’environnement mondial. La mise en œuvre technique fut assurée par la fédération de parcs naturels régionaux de France et la CONAMA (Commission régionale pour l’environnement) sous la direction d’un comité consultatif, formé par le préfet de région, les gouverneurs provinciaux (sortes de département), les maires des communes concernées et deux conseillers régionaux. Initié en 2001 il cherchait à mettre en valeur une zone de 60 000 km² et de 11 000 habitants, en protégeant le patrimoine naturel et culturel et les activités
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