LAS NUEVAS FRONTERAS DEL TURISMO
par les acteurs locaux avec les moyens existants. La commune de Tortel située au cœur d’une zone naturelle immense (21 347 km où ne vivent que 507 habitants) pourrait être un haut lieu de l’éco-tourisme. Cependant, la commune a vécu longtemps sur l’idée de la « colonisation » d’espaces vierges, de peuplement et d’utilisation des ressources naturelles là où elles sont le plus disponibles. La population qui connaît ainsi très bien la navigation et la géographie du secteur, participe à l’installation de « refuges » et de maisons dans des zones où l’isolement est total, mais sans stratégie touristique. Le tourisme reste donc une activité complémentaire et peu d’efforts ont été réalisés pour quantifier et construire l’activité touristique. Ainsi, la plupart des gîtes garde un caractère artisanal. Ils sont réalisés en autoconstruction et gérés par les propriétaires eux-mêmes. Il n’existe qu’un ou deux établissements spécifiquement touristiques. La commune de Río Ibáñez, au cœur de la partie continentale de Aysén, a également misé sur la possibilité de créer des revenus alternatifs dans le monde paysan par le biais du tourisme. Cependant, ce processus s’est vu confronté au problème du changement de la propriété et de l’usage des sols. De nombreux investisseurs externes ont acheté des terrains ayant un attrait touristique, mais une valeur agricole faible. C’est ainsi le cas des terrains riverains au lac General Carrera qui sont passés des mains de familles qui auraient pu développer l’agrotourisme à celles d’investisseurs cherchant une résidence secondaire, un placement immobilier ou la création de lodges de luxes. Un certain développement non dirigé s’est installé et on observe un déphasage entre les investissements publics et communaux. La construction d’habitat social dans les villages, la promotion de l’agrotourisme et des projets d’hôtellerie de luxe vivant en relative autarcie cohabitent sans cohérence (Bourlon & Escobar, 2000). L’usage touristique, une lente émergence L’activité touristique régionale est encore difficile à quantifier, et les perspectives de son développement floues. Les données existantes concernant les entrées dans la région ne précisent pas les motivations de voyageurs (touristes ou travailleurs). D’après l’office régional de tourisme et sur la base de données fournie par les douanes maritimes ou terrestres, dont celle de l’aéroport, on observe une progression annuelle des voyageurs d’entre 4 et 10 %. Les services nationaux du tourisme évaluent approximativement le nombre de touristes à 50 % du nombre total des voyageurs. Tableau 1: Évolution de nombre de touristes entre 2002 et 2007, région d’Aysén
Source: SERNATUR 2007.
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