Au dela des lacs et des montagnes

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LE PLAN CANADIEN

LE CANADA : AU-DELÀ DES LACS ET DES MONTAGNES CONSTRUIRE LA PREMIÈRE BIOÉCONOMIE AU MONDE


TABLE DES MATIÈRES Au sujet du « Plan canadien »

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La bioéconomie : déjà en train de façonner la société canadienne

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La biotechnologie : une amélioration de notre qualité de vie

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La biotechnologie : le moteur de l’économie canadienne aujourd’hui et dans le futur

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La course mondiale à la biotechnologie : notre prospérité est en jeu

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Le titre de première bioéconomie mondiale : le Canada peut y accéder

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Le Plan canadien : le moment est venu d’agir

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Une priorité du Plan : le capital

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Une priorité de Plan : les gens

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Une priorité du Plan : le contexte de fonctionnement

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Le Plan canadien : la mesure du succès

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Les retombées de la bioéconomie pour les Canadiens et Canadiennes

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Conclusion : nous pouvons bâtir notre avenir

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La biotechnologie en quelques dates

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Références

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Soyez entendus!

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2 Le Canada : au-delà des lacs et des montagnes.


Au sujet du « Plan canadien » Qu’ont en commun les plastiques compostables, les détergents à lessive efficaces à l’eau froide et les vaccins salvateurs?

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e sont tous des produits de la biotechnologie qui rendent notre vie plus saine, plus sûre et plus écologique : en un mot, meilleure. La biotechnologie crée des produits et des procédés qui améliorent notre qualité de vie. La biotechnologie crée également, ce qui est tout aussi important, des emplois de haute qualité pour les Canadiens et Canadiennes de partout au pays, des emplois gratifiants au sein de l’économie du savoir. Peu importe où l’on vit, on prend tous part à la bioéconomie. Le « Plan canadien » constitue une stratégie qui nous permettra de tirer plein avantage de toutes les occasions qu’offre la biotechnologie, dans la mesure où tous les intervenants font ce qu’ils ont à faire. Le présent document est un appel à l’action. Le Plan canadien est d’une importance capitale, car le fait est que la biotechnologie est essentielle à la prospérité et à la sécurité économique futures du Canada. « Essentielle » n’est pas un trop grand mot. La contribution au PIB du pays qu’apporte le secteur canadien de la biotechnologie, qui comprend les entreprises qui ont des activités de biotechnologie, utilisent les produits de la biotechnologie ou fournissent des produits ou services à des entreprises qui ont des activités dans le domaine, est actuellement évaluée à environ 78 milliards de dollars1. La bioéconomie est désormais plus importante que l’industrie automobile, surpasse largement l’industrie canadienne de l’aérospatiale et gagne du terrain par rapport au secteur pétrolier et gazier. Toutefois, aussi solide qu’elle soit, elle est également très vulnérable à la concurrence étrangère. Naturellement, étant donné le potentiel extraordinaire de la biotechnologie, la concurrence mondiale se fait de plus en plus féroce. De plus en plus de pays investissent avec dynamisme dans la constitution de leur portefeuille de biotechnologies et dans le renforcement de leur économie. Le Canada est sur le point de perdre sa position parmis les dix premiers pays. Le Plan canadien remédiera à cela. Si toutes les parties – l’industrie, les gouvernements, les universités et tous

les Canadiens et Canadiennes – joignent leurs forces, nous renverserons la tendance et remettrons notre pays sur les rails qui mènent à la tête des bioéconomies mondiales. Cependant, si un seul des partenaires reporte ses responsabilités ou ne répond pas aux attentes, nous en souffrirons tous. Le Plan canadien prévoit une transformation axée sur trois priorités interreliées : les gens, le capital et le contexte de fonctionnement. Alors que les Canadiens et Canadiennes voient d’autres nations bouger rapidement, nous croyons que des actions urgentes et simultanées sont requises dans ces trois domaines au cours des cinq prochaines années en vue de réaliser les avantages d’une bioéconomie chef de file. Le Plan propose des tactiques qui créeront de la richesse pour tous les Canadiens et Canadiennes. Toutefois, nous nous devons d’insister sur le fait que le Plan canadien n’aura de succès que si tous les partenaires sont prêts à apporter leur contribution. Si les partenaires – du secteur de la recherche à l’industrie en passant par tous les paliers de gouvernement – n’agissent pas, nous continuerons de nous faire distancer. Traditionnellement, le Canada est vu de par le monde comme un pays ayant de riches ressources naturelles, des paysages à couper le souffle et une faune impressionnante : en d’autres mots, « des lacs et des montagnes ». Or, le Canada, c’est plus que cela. Le Canada est aussi un leader en sciences et en innovation, en éducation et en perfectionnement, en développement et en technologie. Nous avons offert au monde l’insuline, le canola, le walkie-talkie, la combinaison pneumatique antichoc, le BlackBerry et plus encore. La biotechnologie et la bioéconomie peuvent aujourd’hui être les catalyseurs de la prochaine vague d’innovations et de prospérité. Ensemble, elles peuvent – et doivent – amener le Canada au delà des lacs et des montagnes, afin qu’il s’établisse comme un chef de file des avancées technologiques les plus recentes et qu’il offre des avantages durables aujourd’hui, demain et dans un avenir lointain. L’avenir du Canada réside dans une bioéconomie qui puise dans nos innovations, nos découvertes et nos ressources.

Le Canada : au-delà des lacs et des montagnes.

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La bioéconomie : déjà en train de façonner la société canadienne Selon les mots de deux experts du domaine : « La bioéconomie canadienne constitue déjà l’épine dorsale de l’économie nationale du pays. »

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travers les entreprises qu’elle a participé à créer et les produits révolutionnaires qu’elle a présentés au monde, la biotechnologie a déjà commencé à transformer l’économie et la société du Canada. Au cours des années à venir, alors qu’elle stimulera la transition du pays vers une économie de plus en plus axée sur ses produits, la biotechnologie continuera à croître.

La bioéconomie est une économie axée sur les outils et produits biotechnologiques dans la production de traitements, de diagnostics, d’aliments, d’énergie, de produits chimiques et de matériaux. La bioéconomie compte sur les sources durables de biens renouvelables et protège ainsi l’environnement. De plus, la bioéconomie vise à créer des produits à bilan de CO2 réduit, contribuant encore ainsi à la qualité de l’environnement.

agricole, pose comme principe que la bioéconomie peut – et doit – être au 21e siècle ce que l’économie basée sur les matières fossiles a été au 20e siècle3. Étant donné l’impact essentiel que la biotechnologie et la bioéconomie auront sur notre prospérité à long terme, les décideurs canadiens ont un choix déterminant à faire : nous pouvons soit favoriser le développement de bioinnovations ici, chez nous – et récolter les avantages que produiront ces innovations –, ou nous pouvons acheter les produits et procédés innovants de l’étranger et enrichir nos concurrents tout en nous appauvrissant. C’est aussi simple que cela.

PIB, en milliards de dollars CAN

D’autres pays qui ont commencé à mettre efficacement sur pied leur bioéconomie ont agi de manière audacieuse et déterminante en créant un contexte fiscal, La bioéconomie existe grâce à l’afflux continu de d’investissement et réglementaire où la biotechnologie connaissances scientifiques et d’habiletés techniques peut prospérer. Par exemple, dans d’autres territoires, qui peuvent être utilisées pour exploiter les procédés il a été question d’octroyer des exonérations fiscales biologiques à des fins pratiques tant dans les industries temporaires ou encore d’accélérer le traitement des traditionnelles du Canada que dans de nouveaux demandes de visa afin d’attirer d’importants chercheurs en domaines prometteurs 2. Le Dr Ralph Hardy, un expert biotechnologie. La France a triplé son crédit d’impôt à la recherche, qui est désormais de 159 millions de dollars sur international de la domaine dans la biotechnologie cinq ans. Ce crédit est entièrement remboursable durant cinq ans, et plus pour certaines sociétés Fig. 1: La bioéconomie du Canada atteint une valeur de presque 78 émergentes telles que celles de la biotechnologie. milliards de dollars par année, soit 6,4 % du PIB actuel du Canada. L’Inde a annoncé son projet de devenir un des « cinq plus grands centres d’innovation 160 pharmaceutique au monde » et de créer 500 000 140 nouveaux emplois en biotechnologie dans les quatre prochaines années. Ces pays et d’autres 120 comme eux ne se sont pas contentés de « choisir 116.3 100 les gagnants », comme certains gouvernements l’ont fait par le passé. Au lieu de cela, ces 80 85.8 gouvernements ont éliminé les obstacles fiscaux, 78.3 77.7 60 réglementaires et autres qui barraient la route à la croissance de leur industrie. Par conséquent, 40 les forces du marché amènent maintenant à 20 ces économies des sociétés et des emplois de 13.4 haute valeur, y créant ainsi des carrières et des 0 industries fructueuses, qui livreront une valeur à ICT Pétrole et gaz Bioéconomie Automobile Aérospatiale long terme aux nations qui les ont accueillies et à La figure 1 souligne l’apport de la biotechnologie au PIB au cours des quatre dernières années et le compare à celui des secteurs aérospatial, automobile, pétrolier et gazier, et des technologies de leurs citoyens. l’information et de la communication.

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La biotechnologie : une amélioration de notre qualité de vie Vous ne le savez peut-être pas, mais des milliers de produits que les Canadiens et Canadiennes fabriquent, exportent et utilisent, des produits dont ils dépendent chaque jour, découlent de la biotechnologie.

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omme l’illustre l’exemple qui suit, la biotechnologie travaille déjà dur pour faire de notre planète un monde meilleur. Les traitements par dissolution de caillots que les patients reçoivent en cas de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral sont un résultat de la biotechnologie et ont rejoint plus de 150 autres médicaments mis au point au cours des 20 dernières années pour le traitement du diabète, du cancer, du VIH et de l’arthrite, pour ne nommer que quelques affections. Les vaccins sont une autre avancée biotechnologique; grâce à eux, on sauve des vies, on a éradiqué certaines maladies au Canada et on protège les enfants d’une variété de risques de maladie potentiels. Certains Canadiens et Canadiennes se disent peut-être : « Il n’y a ni établissement de recherche, ni installations pharmaceutiques dans ma collectivité, pourquoi m’intéresserais-je à la biotechnologie? » C’est là un raisonnement erroné. Qu’on vive dans une région où l’économie dépend de l’agriculture, des produits forestiers, de la fabrication ou de tout autre secteur, le fait est que la bioéconomie touche la vie de chacun. Les industries traditionnelles de notre pays tirent avantage de la biotechnologie. L’industrie canadienne des plastiques, multimilliardaire, tire profit des bioproduits, et les bioprocédés innovants ouvrent de nouveaux marchés à l’industrie des produits forestiers. Afin de se revitaliser, l’industrie de la fabrication automobile, un pilier traditionnel de l’économie canadienne, est en train de passer à des approches technologiques et à des produits plus verts mis au

pouvant croître en sol aride ou contenir des nutriments supplémentaires. De plus, on a créé au Canada un additif alimentaire qui améliore la résistance aux maladies chez la crevette, ce qui est essentiel à la protection de l’industrie aquacole états-unienne, laquelle représente plus de sept milliards de dollars aux ÉtatsUnis seulement. Les vêtements peuvent être faits de coton provenant de plantes conçues pour résister aux animaux nuisibles. Les Canadiens et Canadiennes préparent leur café avec des filtres à café produits avec moins de chlore et d’énergie et lavent leurs vêtements avec des détergents efficaces à l’eau froide utilisant des enzymes et économisent ainsi de l’eau et de l’énergie.

L’objectif est simple, et il est utile de le répéter : il faut les fabriquer ici Nos maisons sont faites de tuiles, de linoléum, d’armoires et de tapis fabriqués à partir de produits agricoles, de produits de la biomasse et de produits recyclés. Tous ces produits révolutionnaires nous mènent à leur tour vers des innovations qui entraîneront encore plus de transformations. Enfin, n’oublions pas les avocats spécialisés dans les brevets, les fournisseurs de services financiers, les comptables et autres, qui permettent la croissance des nombreuses entreprises prenant directement part à la bioéconomie.

Comme vous pouvez le constater, la biotechnologie est déjà une composante clé de notre économie. Chaque jour, nos sociétés intègrent la biotechnologie dans une variété toujours plus vaste d’applications et d’usages, grâce à des produits qui rendent nos vies plus sûres et point grâce à l’application de la biotechnologie. plus faciles, tout en protégeant l’environnement. C’est pour cette raison que, alors que nous nous dirigeons vers L’agriculture est un des domaines dans lequel la biotechnologie a le plus d’impact; elle améliore la nutrition, une économie entièrement basée sur la biotechnologie, les Canadiens et Canadiennes ont la responsabilité de tout en protégeant et en améliorant l’environnement. faire tout ce qu’ils peuvent pour renforcer ce secteur et Les céréales que l’on mange le matin proviennent de s’assurer que l’économie du pays trouve ici même la plantes cultivées avec moins de pesticides, grâce aux e variétés de maïs résistantes aux insectes et aux maladies capacité de compétitionner et de réussir au 21 siècle. que la biotechnologie a fait naître. La biotechnologie a même permis la mise au point de variétés de plantes Le Canada : au-delà des lacs et des montagnes.

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La biotechnologie : le moteur de l’économie canadienne aujourd’hui et dans le futur Le Conference Board du Canada a souligné que la biotechnologie constituait une plateforme technologique essentielle à la prospérité à long terme du Canada4. Les sociétés canadiennes qui mettent au point des produits et des applications de la biotechnologie produisent un succès dont nous pouvons tous être fiers : la capitalisation boursière de nos sociétés de biotechnologie ouvertes a dépassé les 20 milliards de dollars, et les revenus ont atteint 4,2 milliards par année5. Cependant, la biotechnologie n’était pas immunisée contre la récente récession économique. Au moment de la rédaction, de nombreuses sociétés ont réduit leur production, ont suspendu leurs activités ou ont fermé leurs portes. Cela aurait pu être évité.

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e Canada fournit environ 4 % des revenus mondiaux issus de l’industrie de la biotechnologie. Pour que le lecteur comprenne ce que cela signifie, il est bon de rappeler que le Canada ne représente que 1,8 % de l’économie mondiale6. Parallèlement, Statistique Canada indique que le secteur de la biotechnologie a connu une hausse remarquable de l’emploi de 13 % au cours des deux dernières années7. Au Canada et ailleurs, les biotechnologies et le secteur biotechnologique deviennent de plus en plus « courants », et leur impact se fait sentir à l’échelle de l’économie dans son ensemble. Comme il a été énoncé dans un livre blanc néozélandais sur le sujet : « À bien des égards, de la même façon que l’ont fait les technologies de l’information en leur temps en ce qui concerne les modèles d’innovation et de diffusion, l’industrie de la biotechnologie est en train de passer d’un domaine de spécialité de pointe à un domaine de plus en plus omniprésent, intégré et habilitant, aux vastes applications commerciales recouvrant tous les secteurs de l’économie mondiale8. » Le Canada contribue à des découvertes scientifiques mondiales et produit des dirigeants d’entreprise d’envergure internationale dans de nombreux secteurs de la biotechnologie : de l’agriculture et de la santé aux technologies environnementales, en passant par les solutions industrielles et de fabrication. Au cours de la dernière décennie, le secteur public du Canada

a investi des milliards de dollars dans l’infrastructure et les programmes de recherche universitaires. L’industrie canadienne de la biotechnologie joue un rôle central dans la productivité de notre pays : elle travaille à transformer les excellentes découvertes scientifiques canadiennes en produits commerciaux et en nouveaux procédés destinés au marché mondial. Quand on calcule le poids financier des sociétés qui mettent au point des biotechnologies et que l’on considère aussi les sociétés qui utilisent les biotechnologies ou offrent leur soutien dans ce domaine, on constate que la bioéconomie du Canada atteint une valeur de presque 78 milliards de dollars par année, soit 6,4 % du PIB actuel du Canada9. Une excellente illustration de l’impact de la biotechnologie et de la croissance de la bioéconomie est notre secteur agricole. L’agriculture est la deuxième composante de la bioéconomie du Canada en importance. Le PIB de notre secteur de la production agricole attaint presque les 14,7 milliards de dollars. Cette somme provient de 17,3 millions d’acres de cultures génétiquement modifiées sur 74,6 millions d’acres au total10. Si l’on rassemble tous ses secteurs, la biotechnologie fournit au Canada des résultats impressionnants, tant en ce qui concerne le rendement économique que les produits écologiques ou l’offre de

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nouveaux marchés et applications aux industries traditionnelles. La biotechnologie est une figure de proue de l’économie des sciences et de la technologie, et elle constitue la clé de la croissance future et durable de l’économie canadienne.

Le secteur peut stimuler la croissance économique future, alors que de nouvelles entreprises canadiennes de biotechnologie continuent de croître et d’investir dans la création d’emplois dans des collectivités de partout au pays. Tout à la fois, la biotechnologie a le pouvoir de revigorer les secteurs canadiens traditionnels tels que les industries des pâtes et papiers et de l’automobile, grâce à la présentation de nouveaux produits révolutionnaires qui font économiser de l’énergie et protègent l’environnement.

Fig. 2: La bioéconomie du Canada - Composantes principales

SANTÉ, MÉDECINE ET PHARMACEUTIQUE 63%

AGRICULTURE ET PLANTES 14% BIOPROCESSUS : ALIMENTS ET BREUVAGES 13%

MANUFACTURE DE PRODUITS CHIMIQUES ORGANIQUES 10%

Le Canada : au-delà des lacs et des montagnes.

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La course mondiale à la biotechnologie : notre prospérité est en jeu Le Canada est dans la course mondiale au succès en biotechnologie. Des pays de partout dans le monde qui recherchent la prochaine plateforme qui stimulera l’innovation et la prospérité investissent en biotechnologie11.

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ela est en partie dû au fait que, selon les experts, la biotechnologie aura un plus grand impact au 21e siècle que celui qu’ont eu les technologies de l’information au 20e. Les solutions dans les domaines de la santé, des technologies médicales, du génie, de l’énergie, de l’agriculture, des forêts et de l’environnement constituent toutes des marchés émergents valant de multiples milliards, et nos concurrents jouent des coudes pour se positionner aux premiers rangs. Cette course attire d’autant plus de pays que les industries traditionnelles telles que celle de l’automobile connaissent de grandes difficultés au 21e siècle. De nombreuses nations des quatre coins du monde investissent avec dynamisme dans la constitution de leur portefeuille de biotechnologies afin de conquérir la valeur économique mondiale qu’offre cet important domaine. Le Canada doit agir dès maintenant s’il souhaite obtenir et conserver sa part de ce secteur mondial en rapide évolution. Omettre d’agir maintenant entraînera pour le Canada le risque de perdre ses sociétés pionnières en biotechnologie, qui trouveront plus gratifiant ou carrément nécessaire de se réimplanter aux États-Unis ou ailleurs. Nous pourrions devenir le pays fournissant simplement la matière première issue de la biomasse aux autres, qui la transforment pour nous la revendre à des prix plus élevés12. Nous avons pu voir, déjà, un certain nombre d’entreprises de biotechnologie prospères être forcées d’emporter leurs idées dans d’autres territoires, parce des obstacles commerciaux ou réglementaires les freinaient ici, au Canada. Ces sociétés représentent des pertes de milliers de bons emplois et de milliards de dollars en revenus fiscaux, sans parler de la précieuse propriété intellectuelle que les Canadiens et Canadiennes sont désormais obligés d’acheter comme tout autre client étranger.

Nous devons fabriquer les biotechnologies chez nous plutôt que de les acheter de l’étranger. Si nous faisons preuve de leadership et de courage et que nous travaillons au développement du secteur, nous atteindrons de nouveaux sommets en tant que première bioéconomie mondiale d’ici 2020.

Le Canada se laisse distancer par d’autres pays Dans la course mondiale au succès en biotechnologie, le Canada est en train de se laisser distancer par d’autres pays. Par exemple, il est alarmant de remarquer que l’investissement en biotechnologie au Canada est de moins de 1 % de celui des États-Unis, alors qu’il devrait être de plus de 10 % de ce dernier, si on se fie à nos populations relatives13.

On prévoit que l’impact social et environnemental de la biotechnologie au 21e siècle surpassera celui qu’ont eu les technologies de l’information au 20e. Sans compter que les États-Unis ne sont pas les seuls à aller de l’avant. Le portrait mondial de l’investissement continue d’évoluer, alors que de plus en plus de nations reconnaissent l’importance stratégique d’un solide secteur biotechnologique en tant que plateforme de la croissance et de la stabilité économiques futures. Certains pays prennent d’importantes mesures pour aider leur secteur de la biotechnologie en pleine croissance. Par exemple, les nouvelles entreprises de biotechnologie se voient maintenant exemptées d’impôts pendant huit ans en France; elles le sont durant dix ans en Malaisie. L’Australie, quant à elle, occupe le premier rang au monde en ce qui concerne le pourcentage de dépenses publiques brutes consacrées à la recherche-développement (R.-D.).

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On prévoit que l’UE investira 12,9 milliards de dollars CAN dans le développement des ressources humaines, de la compétitivité et de l’innovation uniquement, par le biais de nouvelles stratégies qui favoriseront la recherche-développement à travers le continent de 2005 à 2009. Le nombre de pays actifs dans le domaine est impressionnant. Le Brésil, une nation au revenu moyen, a affecté 50 milliards de dollars CAN à l’expansion de son secteur de la biotechnologie. L’Irlande a promis 31 milliards de dollars CAN sur cinq ans aux sciences et à la technologie. Singapour – un très petit pays – a investi plus de 5 milliards de dollars CAN dans ses efforts pour la biotechnologie.

où la biotechnologie peut prospérer. Contrairement à d’autres gouvernements par le passé, ils n’ont pas « misé sur les gagnants ». Leurs gouvernements ont plutôt éliminé les obstacles dissuasifs fiscaux, réglementaires et autres et laissent maintenant les forces réceptives du marché amener à leur économie des entreprises et des emplois de haute valeur.

La biotechnologie produit aujourd’hui près de 6,4 % du PIB canadien et 1 000 000 d’emplois au Canada14. Une attention plus ciblée sur le développement et l’utilisation efficaces des innovations en biotechnologie augmentera leur valeur et leur rendement pour le Canada. S’il prenait exemple sur les États-Unis, le Canada pourrait voir la contribution de la biotechnologie au PIB passer à 8,4 % et l’emploi Les territoires qui ont réussi à bâtir des bioéconomies augmenter de 375 000 nouveaux postes à haut salaire qui se trouvent en tête de l’industrie (tels que la e Californie) et les régions qui sont sur le point d’y arriver adaptés au 21 siècle. Consacrer des ressources aux innovations s’avère plus important que jamais dans le (tels que l’UE) ont pris la décision réfléchie de créer cadre du ralentissement économique actuel. un contexte fiscal, d’investissement et réglementaire

La collectivité mondiale a déjà reconnu que l’avenir, c’était la biotechnologie. Le Canada doit l’admettre à son tour.

Fig. 3: Comparaisons internationales des bioéconomies

PIB par capita, dollars canadiens 2002

5000

4000

4,160

3000 2,380

2000

2,270 1,990

1,980

1,850

1000 50.7

0 Etats – Unis

Canada

Japon

France

Royaume-Uni

Allemagne

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Inde


Le titre de première bioéconomie mondiale : le Canada peut y accéder Le Canada doit innover et se développer s’il veut demeurer concurrentiel à l’échelle mondiale. À défaut de quoi, nous serons relégués au statut de perdants de la course et continuerons à jouer un rôle traditionnel de « bûcherons et de coureurs de bois »

C

e n’est pas ainsi que notre pays réalisera son plein potentiel au 21e siècle. Nous pouvons – et devons – bâtir notre avenir biotechnologique à l’aide des compétences, des innovations et des ressources intellectuelles du Canada. Le Canada peut décider de developer ses propres innovations ou de s’en procurer à l’étranger. D’autres pays ont déjà fait leur choix : comme on a pu le constater dans la section précédente, ils cultivent des innovations maison. Le Canada a déjà trop investi et parcouru une trop grande partie du chemin pour se laisser distancer maintenant. Nous devons faire croître notre secteur biotechnologique et établir notre droit à un avenir souverain et autonome, sans quoi nous serons balayés dans le sillage biotechnologique de nations qui ont déjà devancé le Canada dans la course à une économie axée sur une biotechnologie bien développée. Toutefois, obtenir les bienfaits d’une économie basée sur les ressources biologiques et stimulée par elles exige une stratégie aux objectifs harmonisés, qui crée une fructueuse culture d’innovation et pouvons – d’excellence.

Nous et devons – bâtir notre avenir biotechnologique à l’aide des compétences, des innovations et des ressources intellectuelles du Canada.

La stratégie d’Industrie Canada intitulée Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada dresse pour le pays un parcours qui lui assurera une constante prospérité. On peut y lire : « Le Canada doit traduire les connaissances en applications commerciales qui créeront de la richesse pour les Canadiens et Canadiennes et assureront à notre pays la qualité et le niveau de vie

auxquels nous aspirons tous […] les Canadiens et Canadiennes doivent se positionner à la fine pointe des travaux importants qui engendrent des retombées pour la santé, l’environnement, la société et l’économie […] Le Canada doit être un aimant pour les personnes hautement qualifiées dont il a besoin pour prospérer dans l’économie mondiale d’aujourd’hui avec la maind’œuvre la plus instruite, la plus compétente et la plus souple au monde.15 » De toute évidence, le gouvernement du Canada comprend l’importance de l’innovation pour notre prospérité future et il a déterminé des objectifs concrets en la matière. L’industrie de la biotechnologie et ses innovations constituent les meilleurs exemples de la façon de réaliser ces objectifs. Notre main-d’œuvre est très instruite, et le Canada attire des cerveaux parmi les plus compétents et les plus brillants au monde. Par conséquent, beaucoup a déjà été accompli. Mais ce n’est que le commencement. Davantage peut et doit être fait pour stimuler notre bioéconomie. Pour prospérer dans l’économie mondiale actuelle où tout est interrelié et où les emplois des secteurs des ressources naturelles et de la fabrication sont de plus en plus transférés vers les pays en développement, les économies avancées comme celle du Canada doivent plus que jamais concentrer leur énergie sur l’économie du savoir. En passant de l’utilisation des ressources à l’utilisation du savoir – biotechnologique en particulier –, notre économie se revitalisera et pourra ainsi créer de la richesse et nous permettre de respecter nos responsabilités sociales à long terme. Tout à la fois, la biotechnologie peut réinsuffler de la vie dans les industries plus traditionnelles du Canada et ainsi créer de bons emplois dans les collectivités partout au pays.

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Le Plan canadien : le moment est venu d’agir

La course mondiale à la biotechnologie a commencé, et le Canada ne peut pas se permettre de la perdre. Nous pouvons figurer parmi les gagnants, mais seulement si nous prenons la situation au sérieux, si nous prenons les décisions qui s’imposent et si nous nous mettons au travail.

A

u delà des lacs et des montagnes (ADLM) offre un plan stratégique pour un avenir prospère. Si nous suivons ses recommandations, nous optimiserons le potentiel de la biotechnologie en vue d’élargir les secteurs canadiens dominants, d’accroître le nombre d’activités à valeur ajoutée, de créer de nouveaux domaines de diversité économique, de procurer au Canada une économie durable et verte, de créer des emplois, et plus important encore de générer des richesses en vue de répondre à nos besoins socioéconomiques essentiels. ADLM propose une approche transformationnelle dans trois domaines interdépendants : les gens, le capital et le contexte de fonctionnement. Des mesures doivent être prises simultanément dans ces trois domaines si l’on souhaite réaliser les avantages d’une biotechnologie en tête. ADLM expose des tactiques qui créeront de la richesse pour tous les Canadiens et Canadiennes. Cependant, pour atteindre cet objectif, le Canada a besoin que les entreprises prennent aussi les mesures qui s’imposent et qu’il y ait harmonisation entre les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux. De plus, si l’on tient compte du paysage concurrentiel, cette stratégie ne fera du Canada le prochain chef de file des bioéconomies mondiales que si nous la mettons en œuvre dès maintenant. Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos succès passés; nous devons embrasser l’innovation et agir dès aujourd’hui. Le Canada peut apparaître comme une destination de choix pour les industries du savoir comme celle de la biotechnologie si nous mettons au point un cadre pancanadien de développement de la technologie qui recouvre l’ensemble de son cycle de vie. Cela

signifie qu’il faut s’assurer que les chercheurs et les entrepreneurs obtiennent le soutien financier dont ils ont besoin à chaque étape qu’ils franchissent, du laboratoire au salon commercial. Cela signifie aussi que l’on doit éviter que les règlements constituent des obstacles inutiles et coûteux à l’innovation scientifique et à la croissance économique.

Les plus importants défis que doit relever la biotechnologie au Canada aujourd’hui sont : • L’obtention d’investissement en vue de la commercialisation • L’élaboration du dossier commercial qui justifie d’en faire plus ici • L’accélération du rythme de l’adoption des biotechnologies • Le recrutement et la conservation des ressources humaines de haute qualité nécessaires à la croissance de notre base de recherche en vue d’offrir le leadership d’expérience entrepreneuriale et de gestion nécessaire à la croissance de la bioéconomie On arrivera à les relever si les gouvernements, les entreprises privées et la communauté de la recherche choisissent l’action plutôt que l’hésitation, s’ils font preuve d’esprit de décision plutôt que de différer l’action. Nous pouvons utiliser le Plan canadien pour nous tailler un succès à long terme, si tous les partenaires travaillent de concert et concentrent leurs efforts sur les trois priorités : le capital, les gens et le contexte de fonctionnement.

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Une priorité du Plan : le capital Objectif : Au cours des cinq prochaines années, stimuler la formation de nouveau capital, atteindre une efficacité de premier ordre à l’échelle mondiale dans l’utilisation du capital et créer le régime fiscal le plus propice à la biotechnologie au monde. Résultat : L’obtention du plus petit coût du capital possible dans la production des innovations, ainsi que le passage de celles-ci du laboratoire au marché. Investissements par les Canadiens et Canadiennes : • Créer de nouveaux incitatifs à l’investissement en exonérant de l’impôt sur les gains en capital les investissements faits dans des entreprises canadiennes de technologie émergente.

Investissements par les entreprises : • Créer l’un des meilleurs programmes au monde en matière d’investissement par les entreprises dans la recherche-développement afin de stimuler de nouveaux investissements de l’industrie dans l’infrastructure et dans les possibilités de recherche du pays. • Permettre aux sociétés de produire des revenus à l’aide d’un moyen rapide et peu coûteux grâce auquel les pertes fiscales pourraient être monétisées à des fins d’activités locales (p. ex., permettre aux sociétés de vendre leurs pertes fiscales ou d’obtenir une avance de liquidités du gouvernement). • Mettre en place un programme de « crédits bios » offrant des subventions et des déductions fiscales pour amortissement afin d’encourager les entreprises à utiliser des produits et des procédés biotechnologiques et de soutenir le renouvellement des outils des secteurs traditionnels, ainsi qu’offrir des crédits additionels pour les produits biotechnologiques fabriqués au Canada.

Investissements par les investisseurs étrangers : • Améliorer le traitement fiscal du capital de risque et d’investissement provenant des États-Unis et d’autres pays placés dans des entreprises canadiennes de technologie émergente, afin de faire du Canada le marché le plus attratifs au monde.

Offrir un crédit d’impôt aux sociétés pour le coût indirect de la R.-D. dans les technologies émergentes afin d’encourager l’accroissement des investissements dans la R.-D.; cela produira de nombreux emplois payants et rapportera en impôt sur le revenu personnel jusqu’à dix fois l’impôt des sociétés abandonné.

Investissements par les gouvernements : • Créer un crédit d’impôt sur les revenus générés par les droits de la propriété intellectuelle pour la PI établie au Canada. • Faire passer le taux d’imposition combiné sur le revenu des entreprises de son niveau actuel de 33,5 % à 12,5 % pour les sociétés de biotechnologie qui vendent des produits, afin qu’il égale le plus bas taux imposé par les nations concurrentes (celles définies comme étant dynamiques dans leur course à la biotechnologie). • Maintenir, voire augmenter, le financement public des démonstrations de faisabilité afin de vérifier la viabilité à long terme des secteurs de la technologie émergente prêts à passer du stade de la recherche à celui de la commercialisation. • Regrouper et accroître les programmes d’investissement en vue de créer un programme de partenariat national pour la recherche-développement en biotechnologie représentant 20 milliards de dollars (BIOPARTNER). Au cours des cinq prochaines années, BIOPARTNER financerait directement et exploiterait les investissements en biotechnologie axés sur l’industrie, à partir du laboratoire de recherche jusqu’à l’expansion, en passant par les tests bêta, les essais et la commercialisation précoce, dans les quatre secteurs que sont : la santé et les technologies médicales; l’agriculture, l’aquaculture et la foresterie; l’énergie et l’environnement; et la transformation des ressources et des aliments.

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Une priorité de Plan : les gens Objectif : Au cours des cinq prochaines années, former, attirer et conserver des talents de classe mondiale dans les domaines de la recherche en biotechnologie et de la commercialisation des innovations. Résultat : Tous les Canadiens et Canadiennes tireront avantage de la commercialisation des innovations nationales en biotechnologie. Formation :

Recrutement et conservation :

• Établir des programmes de bourses d’études de premier, deuxième et troisième cycles et postdoctorales, ainsi que des stages internationaux, afin de favoriser l’expansion de la recherche fondamentale et appliquée et de l’éducation en sciences de la vie dans les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada. • Accroître le nombre de places aux études postsecondaires dans le secteur afin d’augmenter chaque année de la prochaine décennie le nombre de diplômés, en vue de répondre aux besoins de croissance de l’industrie. • Faire connaître les principes de base de la biotechnologie aux jeunes Canadiens et Canadiennes grâce à des occasions d’apprentissage par l’expérience tout au long des programmes de la maternelle au secondaire. • Aider les écoles de commerce de cycle supérieur à enseigner les principes de base relatifs à la conduite des affaires aux experts de l’industrie, ainsi qu’à assister les chercheurs et les gens d’affaires intéressés par les entreprises en biotechnologie à mettre au point les plans d’affaires, à trouver les débouchés et à mettre sur pied les installations de production nécessaires aux nouveaux produits et procédés biotechnologiques.

• Recruter, rapatrier et garder au Canada les meilleurs talents au monde sur les plans de la recherche en biotechnologie, du développement de produits et de la gestion. Faire de cet objectif une priorité en matière d’immigration, la biotechnologie étant en voie de devenir le secteur « magnétique » du Canada. • Offrir un allègement fiscal concurrentiel aux chefs de file en matière de recherche et de gestion afin de les inciter à déménager au Canada et à y demeurer. • Modifier les permis de travail de manière à ce qu’ils aient une durée de trois ou cinq ans, selon le cas, plutôt qu’annuelle et s’assurer que ces permis conservent leur validité quand un employé change d’entreprise. • Offrir un traitement concurrentiel de la rémunération à base d’actions à l’intention des cadres des technologies émergentes afin d’encourager les investissements et de conserver les talents.

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Une priorité du Plan : le contexte de fonctionnement Objectif : Au cours des cinq prochaines années, créer un nouveau milieu de fonctionnement où sont harmonisés les politiques gouvernementales, les réglementations et les efforts de recherche et de commercialisation. Résultat : On exploitera la pleine valeur de l’innovation. • Mettre en place un cadre réglementaire souple et pionnier, qui favorise le développement, l’approbation et la mise en marché rapides des biotechnologies, des bioproduits et des bioprocédés canadiens.

• Normaliser le processus régissant la distribution et le transfert des droits de propriété intellectuelle du domaine public, pour permettre un accès opportun aux innovations à des fins de développement et de commercialisation.

• Établir une approche pancanadienne standard qui n’abandonne aucune innovation et fait de l’adoption inédite des bioproduits, des bioprocédés et des biotechnologies le principal objectif à atteindre, afin d’appuyer la commercialisation des nouvelles technologies et de dominer sur ce plan.

• Créer des politiques gouvernementales en matière d’approvisionnement qui permettent aux technologies, aux produits et aux procédés canadiens de rapidement pénétrer le marché national.

• Créer des incitatifs supplémentaires à la reconnaissance du travail national dans le domaine de la biotechnologie. • Adopter des lois de protection de la propriété intellectuelle et des données se classant parmi les meilleures au monde afin d’attirer et de conserver au Canada les innovations, les investissements, les entreprises, les emplois et les employés.

• Établir un véritable partenariat officiel entre l’industrie, les gouvernements et les établissements d’enseignement postsecondaire en vue de créer et de commercialiser des solutions dans les secteurs de l’énergie, des soins de santé, de l’agriculture, de l’aquaculture, de la foresterie, de l’industrie et des milieux naturels.

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Le Plan canadien : la mesure du succès L’indicateur de réussite ultime résidera dans l’atteinte de l’objectif qui consiste pour le Canada à accéder au titre de première bioéconomie mondiale. On peut quantifier cet objectif de plusieurs façons, soit en évaluant : • le pourcentage du produit intérieur brut que représente la bioéconomie ; • l’augmentation du pourcentage du secteur mondial de la biotechnologie attribuable au Canada ; • l’utilisation planétaire d’innovations biotechnologiques découlant des efforts canadiens.

On devra par ailleurs examiner la réussite de cette stratégie au fil du temps afin d’évaluer sa mise en œuvre, ses résultats, de même que ses répercussions pour le pays. Voici quelques-uns des indicateurs qui pourront servir à mesurer l’évolution de la stratégie : • la valeur des dépenses de l’industrie en capital et en recherche-développement • le nombre d’employés au sein de la bioéconomie • le nombre d’entreprises utilisant la biotechnologie • le chiffre d’affaires de la biotechnologie • l’évaluation des investissements publics et privés, intérieurs et étrangers dans les entreprises de biotechnologie et dans les bioproduits et les bioprocédés • l’augmentation par personne de la transformation d’idées scientifiques en produits, technologies et services commerciaux • le pourcentage et le nombre de diplômés des programmes de biotechnologie et des programmes de gestion connexes issus des établissements d’enseignement postsecondaire canadiens décrochant leur premier emploi au Canada et y demeurant après cinq, puis dix ans • la mesure des connaissances et des perceptions du public relativement à la biotechnologie ainsi qu’à son apport aux autres secteurs d’activité du Canada • le raccourcissement des délais pour l’approbation et l’adoption des bioproduits et des bioprocédés • les effets mesurables sur l’environnement

Le Canada : au-delà des lacs et des montagnes.

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Les retombées de la bioéconomie pour les Canadiens et Canadiennes Le Plan canadien est pratique et réalisable, et il peut placer le Canada aux premiers rangs de la bioéconomie mondiale, si chacun y apporte sa contribution. De récentes avancées en sciences de la vie et dans d’autres domaines indiquent sans contredit que le 21e siècle est celui de la biotechnologie. Une vaste gamme d’activités de R. D. mûrissent remarquablement vite, et le Canada doit être prêt à en récolter les fruits.

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e nouveaux traitements et médicaments, des cultures résistantes aux insects nuisibles, une production alimentaire améliorée, des matières et des textiles nouveaux et la bio-informatique pourraient faire partie de notre quotidien futur. Ces avancées biotechnologiques apporteront des améliorations en santé, en environnement et dans la production industrielle, agricole et énergétique; elles pourraient transformer notre société aussi profondément que les technologies de l’information l’ont fait. Les techniques, les matériaux et les appareils issus de la biotechnologie promettent – en particulier si on les associe à d’autres technologies telles que les TI, la bio-informatique et les nanotechnologies – de transformer la façon dont une foule de produits sont conçus, fabriqués et utilisés. La transformation de l’industrie et de la consommation peut offrir de possibilités de croissance durable considérables tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Elle pourrait aussi mener à une modification en profondeur des activités économiques et de la société, ainsi qu’à des défis complexes en matière de politiques. La biotechnologie et les bio-innovations dépendent des investissements du Canada dans l’infrastructure et dans les ressources humaines pour faire du pays un chef de file mondial dans le domaine. La biotechnologie ne laisse pas pressentir uniquement des nouveaux produits, technologies et emplois, mais elle fait également entrevoir les avantages que pourrait entraîner le fait de rendre les produits, technologies et emplois qui existent déjà plus concurrentiels

dans le marché mondial. Il a été démontré que les sociétés canadiennes de biotechnologie – une fois leurs produits commercialisés – produisent au bout d’une décennie un ratio de récupération fiscale de huit dollars pour chaque dollar investi16. Qui plus est, de nombreuses industries canadiennes de fabrication et de transformation actuellement en déclin pourraient être sauvées par les matières, les apports et les procédés de la biotechnologie. La biotechnologie est en mesure d’offrir de nouvelles possibilités écologiques enrichissantes à nos industries des secteurs primaire et secondaire, agricole et de la santé. Le Canada a besoin d’une économie durable. Enfin, n’oublions par les nombreux Canadiens et Canadiennes qui travaillent dans des domaines connexes, comme les avocats, les comptables, les fournisseurs de services financiers et beaucoup d’autres. L’économie durable et l’économie verte ne sont plus mutuellement exclusives. La biotechnologie est la clé de l’alliance de ces deux pôles, et le Canada est idéalement positionné pour avoir cette économie à la fois durable et verte, car il possède l’une des biomasses les plus vastes et les plus impressionnantes au monde. Les Canadiens et Canadiennes peuvent s’attendre à profiter de tous les bienfaits de la biotechnologie et de la bioéconomie, mais nous nous devons d’agir maintenant.

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Conclusion : nous pouvons bâtir notre avenir Au Canada, l’histoire de la biotechnologie – un mot qui n’est entré dans l’usage qu’au 20e siècle – remonte au début des années 1880, au moment du lancement du vaccin contre la variole, et elle comprend l’invention de l’insuline, qui a sauvé la vie de millions de diabétiques.

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e nombreuses avancées canadiennes en biotechnologie allaient par la suite s’ajouter à notre dossier national de réalisations, qui en est venu à inclure le travail novateur sur l’ADN, l’éradication de la polio, la mise au point de vaccins salvateurs et le développement de connaissances scientifiques aujourd’hui partagées à travers la planète. Les gouvernements canadiens ont clairement fait la preuve qu’ils reconnaissaient l’importance de la recherche-développement scientifique et, ce qui est tout aussi primordial, de la nécessité d’investir des ressources de même que d’adopter de nouvelles politiques en vue d’aider l’économie du savoir à croître et à fructifier.

un appel à agir : à embrasser le Plan canadien et à participer à bâtir une bioéconomie qui procurera des emplois pour le 21e siècle à notre population et des avancées « faites au Canada » à nos industries traditionnelles. L’histoire du Canada en est une d’innovation, de risque, de force d’âme et de détermination. Notre avenir en est un de prospérité économique, de durabilité environnementale, de découvertes scientifiques et de sécurité, grâce à la production d’avancées biotechnologiques au Canada, à l’aide des compétences, des prouesses techniques, de la prévoyance et des talents canadiens.

C’est maintenant qu’il faut dépasser la vieille La bonne nouvelle est que beaucoup de travail a image canadienne « lacs et des montagnes » et déjà été accompli. La mauvaise nouvelle est que la se diriger vers un avenir que nous nous serons concurrence se fait de plus en plus féroce chaque jour. bâti nous-mêmes, un avenir qui assurera la Nous arrivons à peine à maintenir notre rang, alors que prospérité économique de tous les Canadiens nos concurrents d’Europe et d’Asie nous talonnent. De et Canadiennes, grâce à des découvertes plus, des économies émergentes scientifiques qui profiteront au monde entier. comme la Chine, l’Inde et Au delà des lacs et des montagnes est une stratégie La biotechnologie le Brésil investissent aussi économique basée sur le talent et l’innovation est notre avenir, des sommes croissantes en canadiens. Il montre les étapes précises sur la voie qui et nous devons biotechnologie. mène à une nouvelle bioéconomie tirant sa source de En 2009, le défi consiste à nos talents, notre dynamisme et nos innovations. le fabriquer, pas motiver tous les Canadiens Si vous avez lu le présent document, c’est que l’acheter. Nous et Canadiennes à bâtir une vous êtes un des décideurs qui peut faire que nous devons créer bioéconomie qui deviendra la réussirons ou que nous échouerons. L’avenir est entre e base d’un avenir plus sûr, plus vos mains. Nous vous demandons de vous engager l’économie du 21 propre, plus sain et plus durable. aujourd’hui à faire de cette vision une réalité. siècle aujourd’hui Par le présent document, nous La biotechnologie est notre avenir, et nous pour assurer la lançons aux représentants devons le fabriquer, pas l’acheter. Nous devons élus, aux chefs d’entreprise, prospérité de aux chercheurs et aux autres créer l’économie du 21e siècle aujourd’hui pour assurer la prospérité de demain. demain. Canadiens et Canadiennes

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La biotechnologie en quelques dates 1882

1989

Le vaccin contre la variole est offert au Canada.

Des enzymes bactériennes naturelles sont utilisées dans le nettoyage du déversement de pétrole d’Exxon Valdez en Alaska.

1910 Le vaccin antirabique est lancé au Canada.

1990

1919 Le mot biotechnologie est utilisé pour la première fois.

Le physicien canadien Lap-Chee Tsui, Ph. D., découvre la défectuosité génétique à l’origine de la fibrose kystique au Hospital for Sick Children de Toronto.

1922

1992

Le Dr Frederick Banting et son assistant Charles Best découvrent l’insuline en tant que traitement du diabète.

On annonce le projet canadien du génome humain.

1930

1993

L’immunisation systématique à l’aide de l’anatoxine diphtérique s’amorce au Canada.

Le scientifique canadien Michael Smith, Ph. D., remporte le prix Nobel de chimie pour son travail sur la déprogrammation de segments d’ADN.

1943

1997

L’immunisation systématique contre la coqueluche est mise en place au Canada.

Depuis 1986, le Canada a consacré 96 millions de dollars sous forme de dons à l’immunisation universelle dans les pays en voie de développement.

1962 Le Canada lance le vaccin oral contre la polio Sabin, qui permet de prévenir plus de 20 000 cas de la maladie chaque année; il compte parmi les premières nations sur la planète à avoir éradiqué la maladie.

1969 Le Canada lance le vaccin contre la rubéole, faisant ainsi chuter l’incidence de la maladie de 60 000 cas par année.

1974 Le canola est créé par les chercheurs canadiens Baldur Stefansson, Ph. D. et Keith Downey, Ph. D.

1979 L’OMS annonce l’éradication de la variole à l’échelle planétaire.

1983 Le pétunia est la première plante entièrement cultivée à partir d’un procédé biotechnologique.

1987

1998 Le Canada lance le premier programme public d’immunisation contre la varicelle.

2000 Le chercheur canadien, Peter St. George-Hyslop, Ph. D., immunise avec succès des souris contre la maladie d’Alzheimer.

2003 Les chercheurs canadiens sont les premiers à séquencer le génome du SRAS; ils publient leurs résultats sur Internet en vue d’aider à la mise au point d’un traitement et d’un vaccin éventuels.

2005 Le gouvernement du Canada annonce qu’il fera don de 160 millions de dollars à l’Alliance mondiale pour la vaccination et l’immunisation.

2007

L’utilisation d’un vaccin génétiquement modifié contre l’hépatite B est approuvée au Canada.

Le gouvernement du Canada annonce un financement de 111 millions de dollars de l’Initiative canadienne de vaccin contre le VIH.

1988

2008

Des vaccins visant à prévenir la méningite bactérienne diminuent de 97 % l’incidence de cette maladie chez les enfants.

BIOTECanada présente Le Canada : au delà des lacs et des montagnes

18 Le Canada : au-delà des lacs et des montagnes.


Références 1

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OBORNE, Michael. 2006. The Bioeconomy to 2030. OECD International Future Programme. Online document.

3

HARDY, R.W.F. (2002) : The Bio-based Economy, p. 11-16, cité dans J. Janick et A. Whipkey (éditeurs), Trends in new crops and new uses, ASHS Press, Alexandria, VA 4

Conference Board du Canada, Biotechnology in Canada: A Technology Platform for Growth, 2005

5

Statistics Canada, 2007. Selected Results of the Biotechnology Use and Development Survey 2005, Catalogue no. 88F0006XIE, no 006. 6

Produit intérieur brut de 2007, PPA (juillet 2008), World Development Indicators Database, source électronique, Banque mondiale, http://siteresources.worldbank.org/DATASTATISTICS/Resources/GDP_PPP.pdf 7

Statistique Canada (2007) : résultats choisi de l’Enquête sur l’utilisation et le développement de la biotechnologie, 2005, no de catalogue 88F0006XIE, no 006. 8

Mark J. Anh., Meeks M., Ross, C. Bednarek. R and Dalziel S. Making biotechnology work for New Zealand. 2008. GrowWellington. 9

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James, Clive. 2008. Global Status of Commercialized Biotech/GM Crops: 2008. ISAAA Brief No. 39. ISAAA: Ithaca, NY.

11

Programme national sur les bioproduits d’AAC et du CNRC, recommandations en matière de R.-D., février 2008.

12

Ag-West Inc., présentation devant le Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes, 28 mai 2008.

13

The Institute for Competitiveness and Prosperity, rapport sur le Canada : Setting our sights on Canada’s 2020 Prosperity Agenda, 1er avril 2008.

14

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15

Industrie Canada, Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada, Ottawa, 2007.

16

Industrie Canada, Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada, Ottawa, 2007.

Soyez entendus! Partagez vos impressions et vos suggestions sur le Le Canada : au-delà des lacs et des montagnes — Construire la première bioéconomie au monde.

Nous accueillons vos commentaires en procédant à cette importante initiative. Visitez le site web www.beyondmooseandmountains.ca pour de plus amples renseignements aussitôt qu’ils se feront disponibles, ou contactez Cate McCready à BIOTECanada.

cate.mccready@biotech.ca 613-230-5585 poste 230

Le Canada : au-delà des lacs et des montagnes.

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Merci à tous les participants de l’initiative « Au delà des lacs et des montagnes ».

Au sujet de BIOTECanada – www.biotech.ca BIOTECanada se consacre au développement commercial durable de la biotechnologie au Canada. Elle est une association nationale financée par l’industrie qui compte plus de 250 sociétés membres. Elle représente les multiples acteurs de la biotechnologie, notamment les entreprises émergentes et établies des secteurs de la santé, de l’agriculture et de l’industrie, ainsi que les établissements universitaires et de recherche et d’autres organisations connexes.


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