Dead Inside, de John Arcudi et Toni Fejzula, Delcourt

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DARK HORSE COMICS ET LES ÉDITIONS DELCOURT PRÉSENTENT UNE CRÉATION DE JOHN ARCUDI & TONI FEJZULA

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SCÉNARIO JOHN ARCUDI

DESSIN TONI FEJZULA

COULEUR ANDRÉ MAY

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CHAPITRE UN

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Et maman, elle me répondait que je ne comprenais pas, que la haine était trop grande pour moi, que je regretterais d’avoir dit ça.

“Je te hais !”

C’est ce que je disais parfois à ma mère, quand j’étais petite, comme toutes les petites filles.

Cela dit, elle se trompait. Sur la haine. La haine est toute petite, en fait.

Et, comme la pointe d’un couteau, elle n’est pas très utile. On ne fait pas grandchose, avec la pointe seule.

Comme la pointe d’un couteau.

C’est l’amour, qui est vraiment grand. L’amour est éclectique, salutaire, expansif. Immense.

Mais on peut tout de même faire mal.

La haine ?

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C’est tout petit.

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Allez, allez, réponds ! Allô ?

Caruso ? Vous étiez où ? J’ai appelé toute la matinée !

Faites demitour. quoi ?

Vous allez à la prison Bennett. Ils ont deux cadavres. Il est temps de mériter votre salaire, Inspecteur.

Désolée, Lieutenant. Je suis partie en retard, mais je suis sur la route, maintenant. Je serai bientôt là.

Rappelez-moi quand vous y serez.

Merde…

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Bon sang, on devait lui en vouloir ! Et dans une cellule individuelle… Alors comment quelqu’un a même pu entrer ?

Arthur MCCoyne. Trafic de drogues et d’armes. Cinquième année d’une peine de huit ans.

On ne verrouille pas la nuit. Enfin, maintenant, oui, à cause du meurtre, mais depuis notre requalification en centre de détention, ce n’est plus systématique.

Pas si vite, Paris. On a déjà un corps ici.

L’autre corps est aux cui…

Vu que les autres prisonniers du couloir ne vont rien me dire, je vais devoir parler au surveillant qui était de service.

Euh… C’était moi, la nuit dernière… Et je n’ai rien entendu.

Eh bien, l’État était censé renouveler le système de surveillance il y a, genre, trois ans. Le chèque n’est toujours pas arrivé.

Pas de problème, il reste la vidéo.

Ça veut dire qu’aucune des caméras ne fonctionne ?

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Excusezmoi, Inspecteur, mais le directeur voudrait pouvoir lever les mesures de confinement, rouvrir les cuisines.

La plupart marchent encore, mais pas celle-là. Nous sommes un centre de détention. Tout le budget va à la maison centrale, à l’autre bout de l’État. On n’a pas assez de détenus dangereux, voilà le problème.

Bon, allons-y. hé, où est Sten ? Il est de service, d’habitude, le jeudi.

Il a pris sa retraite. Sa fête d’adieu a eu lieu hier soir.

C’est ça le problème ? Vraiment, Paris ?

Regarde ça, ma belle ! juste là !

Oublie ces petites bites ! Tu verrais mon python !

J’ai une langue de velours, bébé !

La ferme, bande de tarés !

Une fête d’adieu ? Je connais Sten depuis des années, pourquoi ne m’a-t-il pas invitée ?

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Peutêtre parce qu’elle avait lieu au Jezebel’s Palace ?

Pas un mot de plus, Roy. Je ne veux pas savoir.

Je préfère conserver l’illusion que Sten est un gentil petit vieux, plutôt qu’un pourceau comme vous tous.

Voici probablement l’arme du crime, qu’il a utilisée pour Mack… Je veux dire, MCCoyne.

Ce gringalet a tué le géant de tout à l’heure ? Comment ?

Donald Gaffney, possession de drogue. Libérable sur parole dans cinq mois, alors son suicide est une surprise.

Bon, les gars, c’est une scène de crime. Je sais que vous vouliez récupérer la cuisine, mais…

Est-ce que vous avez au moins pris des photos avant de décrocher le supposé suicidé ?

Mieux que ça.

Cette caméralà fonctionne.

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Là, vous voyez ? Gaffney entre dans la cuisine avec l’arme couverte de sang.

La résolution de l’image est impressionnante !

L’ordinateur est à moi. Le comté ne voulait pas en payer un neuf, alors j’ai apporté le mien.

Attendez ! Revenez en arrière, jusqu’au moment où il ouvre le frigo.

Les gouttes de sang vont de la cellule de MCCoyne à l’endroit où il a laissé tomber le couteau.

Mais vous vouliez confirmer le suicide.

Faitesmoi confiance.

Avance rapide, et… voilà : le moment où il passe la ceinture sur le conduit.

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Là, regardezle !

J’ai vu un détenu passer la serpillière dans la cuisine. Vous ne pouvez pas faire ça, Directeur ! C’est une scène de crime !

Il s’est enfilé toute la brique ?

Quel crime ? Un vol de lait ? Nous avons la C.D.* en vidéo !

* Cause du décès.

Oh, allons. MCCoyne faisait deux fois le poids de Gaffney. Comment aurait-il pu abattre ce mastodonte s’il n’était pas chargé ?

Si l’analyse toxicologique est positive, je vous le ferai savoir.

Chargé ? Inspecteur, il n’y a pas de trafic de drogues dans ma prison, point final.

… mais les analyses sont inutiles.

Aucune des deux C.D. ne pose problème. Vous allez vouloir comparer la lame et les blessures…

Directeur… … Vos gardiens m’ont fait traverser la prison au pas de course, les scènes de crime ont été polluées, mais les autopsies sont de mon ressort.

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Le légiste du shérif charge les corps en ce moment même, au quai de transbordement.

Voyez plutôt cela avec lui - si vous le rattrapez à temps. Quoi ? C’est mon enquête ! Je n’ai pas appelé le légiste !

Putain de merde !

Je n’en ai pas la moindre idée, mais ton connard de chef va avoir besoin d’un avocat !

Linda, attends ! Que se passe-t-il ?

Quelqu’un l’a fait.

Inspecteur…

Pas maintenant !

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Je te l’avais dit, personne ne m’écoutera !

S’il vous plaît, il faut que je vous parle.

Donne-moi une minute.

Je suis l’assistant de service social, Leo Aaron. Il y a là un détenu qui craint pour sa vie…

Alors cela ne dépend pas du JCD* Vous devez en parler au directeur Hallas.

J’ai une urgence, là, vieux. * Jail Crimes Division, le Département des crimes carcéraux.

Le directeur ? Vous voulez dire mon connard de chef ?

OK, résumez.

Ce détenu dit qu’il se passe quelque chose, quelque chose qui, à son avis, pourrait vous intéresser.

Vous m’appellerez, quand vous aurez une minute ?

Quand j’aurai une minute.

Voici ma carte.

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