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PARTEN’R

Regard sur le volontariat relationnel en clinique

Nous avions croisé Muriel HALLEUX dans les couloirs du service d’hospitalisation oncologie de la Clinique Saint-Joseph Liège lors des festivités d’Halloween organisées par les volontaires Bulle d’Oxygène. Muriel est accompagnatrice spirituelle au CHC-Liège. Sur le moment et en toute sincérité, elle nous avait livré sa perception nuancée du volontariat relationnel en clinique. C’est donc tout naturellement que nous avons décidé de l’interviewer ultérieurement à ce sujet. Une rencontre enrichissante dont voici quelques extraits et qui, nous l’espérons, feront écho à votre propre engagement auprès des patients hospitalisés.

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Les volontaires ont une présence « trainante ». Ce terme n’est pas péjoratif, au contraire! Ils voyagent lentement dans l’hôpital, ils circulent dans les couloirs paisiblement, ils montent dans les ascenseurs calmement. Les gens le ressentent. Cela diminue l’effervescence de l’hôpital et cela entraine des oreilles ouvertes et des mains tendues pour partager au hasard des rencontres. Du couloir, par exemple, tu peux entendre une petite voix au loin qui dit «Ah, j’ai froid!», rentrer alors dans la chambre, poser une couverture et faire connaissance.

Muriel nous montre alors comment nous participons chacun, avec les limites respectives à nos missions, à humaniser le monde de l’hôpital en abordant l’homme dans sa totalité. Elle nous livre aussi l’importance d’une démarche réfléchie dans notre engagement.

Nous aidons le patient à traverser l’épreuve de l’hospitalisation qui le rend vulnérable et touche à la profondeur de son être. L’individu n’est pas que sa maladie. Il est LUI, avec son histoire, son récit de vie. Nous nous mettons à l’écoute de sa révolte, de son combat, de sa détresse et de ses questions existentielles en respectant ses convictions et ses besoins spirituels éventuels (…) Mais pour que l’homme puisse aborder cette part essentielle de lui-même, il a également besoin de légèreté. Se recentrer sur son être n’est possible que s’il y a eu cette oxygénation préalable par le divertissement et l’occupation, le détournant des préoccupations du moment. Les volontaires, en proposant d’occuper un temps libre par de l’amusement ou par un échange, contribuent à ce juste équilibre. Pour se mettre à l’écoute du patient et le rejoindre dans son histoire de vie, il faut sans doute avoir souffert un peu dans son âme, dans son esprit ou dans son corps, s’être laissé interpeller par la souffrance et par la finitude de l’homme et avoir pu transformer ses propres blessures en force. Réfléchir à ses limites et reconnaître que dans une rencontre nous sommes à la fois aidants et aidés permet de se libérer du besoin de reconnaissance et contribue à créer une relation d’équité où l’humilité a toute sa place.